Note 1 : merci pour vos reviews !

Note 2 : Emma, dois-je comprendre que tu as téléchargé ce monstre, pire, que tu l'as imprimé ? En tout cas merci de me lire (surtout à 6 h du matin dans le TGV, faut du courage, moi généralement j'y dors!).

ooOOoo

53 – Il avait froid. Ou plutôt non, il avait chaud. Et froid. C'était une sensation curieuse et plutôt désagréable. Un peu comme lorsque l'on a la grippe et que l'on passe des frissons aux bouffées de chaleur. Désagréable, vraiment.

Et puis, il avait mal partout. Ses bras, son dos, et même ses gros orteils le faisaient souffrir. Il devait vraiment avoir la grippe. Voila tout. Une simple grippe.

Rodney soupira et allongea le bras. Son matelas émit des petits craquellements. Des craquellements ? Ridicule. Il avait fait venir spécialement de Terre son matelas orthopédique (45) et celui-ci n'émettait aucun son. Il devait être à l'infirmerie. Les lits y étaient ridiculement petits et particulièrement inconfortables. Il ouvrit les yeux … Sur des feuilles mortes et de la terre.

Il n'était pas dans ses quartiers, ni à l'infirmerie. Pas sur Atlantis du tout.

Il était en plein cauchemar.

Un bruit le fit sursauter. Rodney tourna doucement la tête. Valérius se tenait là, près de son équidé et l'observait.

Rodney se releva. Il se mit d'abord à quatre pattes. La tête lui tournait un peu. Ses mains étaient liées. Super. Il se mit sur ses genoux et déglutit. Avec peine. Il porta ses mains à son cou.

Mon Dieu ! Ce type avait essayé de le tuer. Encore. Il devrait peut-être finir par s'y habituer. Et surtout, il devrait commencer à obéir ou sinon Valérius irait un peu trop loin et cette fois …

Rodney finit pas s'asseoir. Valérius le fixait toujours, ce qui avait pour effet d'accroître sa nervosité. Rodney réprima un ricanement, « nervosité », non, il avait depuis longtemps dépassé ce stade. Il se demandait juste ce que l'akron avait en réserve pour lui, quel miracle il allait devoir performer à la demande, quelle menace il allait mettre en action.

« Debout. »

Valérius ne dit rien d'autre, il prit les rênes de son équidé et lui fit faire un demi-tour.

Rodney regarda un moment l'homme s'éloigner. Une fois encore, Valérius était sûr que McKay allait suivre, comme si c'était la chose la plus normale qui soit : suivre sans résistance l'homme qui tentait régulièrement de vous tuer !

Rodney n'aimait pas les conflits, il avait horreur de se battre. Quel intérêt lorsque l'on sait déjà que l'on est le meilleur ? Et c'était son cas. Les hommes se battent pour se prouver qu'ils peuvent le faire ou juste parce qu'ils veulent prouver au monde entier qu'ils sont les plus forts. Rodney McKay était au dessus de tout ça : aucune démonstration de force n'était nécessaire pour que son ego soit satisfait, merci bien. Il savait ce qu'il valait. Et puis, se battre signifiait se faire mal, ou bien être blessé. Et Rodney McKay détestait la douleur.

Seulement là, il avait envie, rien qu'une fois, de ne pas être Rodney McKay.

Il aurait voulu être John Sheppard, lâcher une petite phrase ironique, garder un air détendu et sûr de lui, un sourire narquois sur les lèvres.

Rodney ferma les yeux. Il pouvait peut-être y arriver ? Il passa sa langue sur ses lèvres et articula un faible.

« Non ».

Valérius se retourna aussitôt.

Rodney avait presque espéré que l'Akron n'avait pas entendu sa réponse, qu'il continuerait à s'éloigner sans se retourner, certain qu'il suivait et que peut-être, peut-être qu'il l'oublierait.

Valérius revint vers lui, sans presser le pas. Il s'arrêta à quelques mètres de lui, pratiquement à l'endroit où il se trouvait lorsque Rodney avait refait surface.

Okay. Penser comme Sheppard, agir comme Sheppard. Rodney leva les yeux vers l'akron et soutint son regard.

« Ecou …» Rodney déglutit avec peine, « Ecoutez, je crois que nous pourrions … » Valérius avança vers lui, Rodney continua à le fixer sans bouger – commeSheppardcommeSheppardcommeSheppard, il pouvait le faire ! – « nous pourrions nous entendre, je veux dire si vous avez besoin de … ».

Il ne finit pas sa phrase.

Valérius fut sur lui en un instant. Rodney poussa un petit couinement avant de se retrouver à nouveau à court d'oxygène ! Il refusait de baisser les yeux, fixant l'akron. Il porta ses mains à son cou mais ne se débattit pas. Sans doute étonné par sa réaction, Valérius le relâcha. Rodney se mit à tousser et à crachoter. Il leva les yeux vers l'akron.

CommeSheppardcommeSheppardcommeSheppard. La main de Rodney se mit à farfouiller dans les feuilles mortes, elle finit par se refermer sur quelque chose. Une branche. Epaisse. Il serra les doigts.

CommeSheppardcommeSheppardcommeSheppard. Valérius tendit la main pour le saisir, ou bien pour le frapper, ou quoique ce soit d'autre, mais il ne termina pas son geste.

commeSheppardcommeSheppardcommeSheppard. Rodney frappa violemment l'Akron avec la branche. Le coup prit Valérius par surprise qui s'écroula sans un bruit.

Rodney se releva, glissa sur les feuilles mortes, mais parvint à retrouver son équilibre. Sans un regard pour Valérius toujours à terre, il s'élança à travers bois.

ooOOoo

John était soulagé d'avoir vu apparaître Varilia. Même si cette dernière se trouvait à deux mètres en dessous de lui. Et autant sur sa droite. Bon sang ! Comment diable allait-il faire pour descendre de là.

« Major ! Valérius … Il a … le Timaré ! C'est de ma faute si … »

Okay, il était temps de calmer le jeu avant que la jeune femme ne perde tout contrôle d'elle-même.

« Varilia. »

« C'est si affreux ! Il l'a enlevé et je n'ai rien fait, rien et maintenant … »

« VARILIA ! »

La jeune femme leva les yeux vers lui.

« Varilia, j'ai besoin que vous m'aidiez. Allez chercher … »

Quoi ? De l'aide ? Où ? Et qui ? Merdemerdemerde. Il ferma les yeux et appuya sa tête contre la roche. Cette fois, il était vraiment mal barré. Okay, garder son calme et réfléchir. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Varilia avait tout bonnement disparu.

« Varilia ? »

Silence.

Génial. Il se trouvait coincé sur cette saloperie de pic aux arrêtes aussi tranchantes que le couteau préféré de Valérius et son seul espoir était une femme enceinte à moitié hystérique et … Ouch !

Quelque chose venait de lui frapper le visage. Il porta, lentement, sa main droite à son visage. Elle se referma sur une corde. Une corde ? John leva les yeux.

Juste au dessus de lui, à environ deux mètres se trouvait le visage souriant de Varilia. Elle lui fit un petit signe de la main.

TBC

(45) Véridique ! Voir épisode Duet, saison 2.