Note 1 : merci pour vos reviews !
Et voici enfin la fin de cette fic' – plus de 190 pages et 65 chapitres ! WOW, je n'aurais jamais pu le faire sans votre appui. Un auteur n'est rien sans ses lecteurs ! Encore, merci tout plein.
Note2 : pour les épilogues, faudra attendre un peu, je pars en WE !
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65 – John s'était jeté sur Valérius, déstabilisant celui-ci. L'akron lâcha McKay et poussa un cri de rage en le reconnaissant .
« Vous devriez être mort. »
John parvint à ébaucher un sourire.
« Comme on dit chez nous, ne jamais vendre la peau de l'ours avant de … »
Il ne termina pas sa citation. Valérius l'avait saisit à la gorge.
Tiens, pas de couteau. Cette pensée traversa soudainement l'esprit de Sheppard. Il s'attendait toujours à ce que Valérius brandisse un de ces larges couteaux de chasse dont il semblait ne jamais se séparer. Les mains qui serraient sa gorge étaient cependant aussi dangereuses qu'un couteau. Valérius était débout et penché sur lui. John en profita. Il lui fit un croc en jambe et le fit tomber par terre. Il roula sur le côté, sa main se referma sur une branche, et il se mit debout.
Ils étaient désormais face à face.
John savait qu'il fallait qu'il en finisse rapidement. Il n'était pas en condition de tenir un combat long. Il fit tournoyer la branche devant lui. Il était temps de mettre en application toutes ces heures passées à s'entraîner avec Teyla.
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Rodney étouffait ! Il y avait quelque chose qui l'empêchait de respirer, quelque chose qui lui couvrait le visage … Valérius ! Ce devait être lui qui devait une fois encore essayer de … A la pensée que Valérius se tenait près de lui, Rodney ouvrit les yeux. Et n'y vit pas grand-chose. Il faisait sombre. Enfin, presque, il pouvait apercevoir des petits rayons de lumière.
Qu'est-ce que … ?
Doucement, il porta sa main à son visage. Des feuilles. Juste ça. Sa main retomba lourdement à ses côtés. Il essaya de faire tomber les feuilles en secouant la tête, mais la douleur qui suivit lui fit comprendre que c'était une erreur. Une grosse, grosse erreur. Il avait la nausée. Il prit une large inspiration pour éviter de vomir. Wowowowowowo. Seconde erreur. La douleur était pire. Il se souvint de son premier diagnostic : côte cassée ou fêlée. Les larmes lui montèrent aux yeux. Avec un effort, il leva sa main une seconde fois et d'un geste fit tomber les feuilles mortes.
Il se trouvait sur le dos, juste sous un arbre. Le vent faisait tomber les dernières feuilles qui se trouvaient sur les branches, recouvrant son corps.
Comme un linceul. La pensée était déprimante mais au combien réaliste. Rodney savait qu'il allait mourir ici. De la main de Valérius et … Valérius ! Où était l'akron ?
Rodney se rappelait du petit guet-apens que ce dernier lui avait tendu. Et il se rappelait vaguement de ce qui avait suivi, des coups, et … quelque chose de blanc ? Avait-il rêvé ça ou pas ? Il essaya de se concentrer sur ce qui se passait autour de lui.
Et c'est alors qu'il les entendit.
Des grognements. Humains.
Il décida qu'il fallait qu'il en ait le cœur net. Il fallait qu'il voie ce qui se passe. Il ferma les yeux et se concentra sur ses blessures, vite, quelque chose lui disait que le temps pressait, qu'il fallait qu'il agisse rapidement. Il se concentra un moment et tourna la tête. Cette fois, la douleur était plus diffuse mais il ne voyait toujours pas grand-chose. Il devinait deux formes, indistinctes, à quelques mètres de lui. Valérius se battait-il avec un animal. En tout cas, il n'y avait aucun cri, juste des grognements et parfois un gémissement.
Bien, maintenant, étape numéro deux : se mettre debout.
Il pouvait le faire, après tout, il était un Timaré.
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John était en train de perdre la partie.
Ses mouvements étaient plus lents et Valérius n'avait plus aucune difficulté à le frapper. L'akron faisait juste durer le plaisir. Comme un prédateur qui joue avec sa proie.
Un violent coup au genou l'envoya par terre. John se releva en s'aidant de la branche qu'il avait utilisée comme arme de combat. Il était sûr que Teyla aurait été très fière de lui. Il avait réussi quelques jolies feintes et Valérius porterait les traces de plusieurs des coups qu'il lui avait assénés.
Teyla. Ford. Et McKay.
Leur visage apparu devant ses yeux. Le visage de ses coéquipiers. De ses amis, non, de sa famille. C'était ce qu'il avait trouvé en venant su Pégase. Une famille.
Et c'était ce qu'il allait perdre.
Un autre coup, sur l'épaule, le projeta par terre. Et cette fois, il ne parvint pas à se relever. John savait que ses blessures n'étaient pas graves, qu'aucune d'entre elles n'étaient fatales. C'était le poison de ces foutues baies qui le tuait à petit feu.
Le Major John Sheppard, héros sans peur et sans reproche, tueur de wraith, aurait bien besoin d'un petit miracle. Ou d'un Timaré. Mon Dieu ! McKay ! Il allait se retrouver seul avec cette … cette petite ordure.
Jamais.
John essaya de se lever. Il le fallait. Il parvint à se mettre à quatre pattes.
Valérius se trouvait devant lui. Le sourire n'avait rien de charmant. Surtout avec une partie de son visage gravement brûlé. Le spectacle était digne d'une soirée d'Halloween. Il le regarda un moment, puis lui donna un coup de pied qui le renvoya par terre.
Et bien sûr, surprise, surprise, l'akron brandit un couteau.
« Vous voyez Major, je vous l'avais dit. Il est à moi et vous, » Il fit tourner l'arme dans sa main et la lame brilla, « vous êtes mort. »
John cligna des yeux. Cette fois, c'était vraiment fini. Il ferma les yeux.
Et le miracle se produisit.
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Rodney avait réussi à se lever. Il n'avait pas le temps de se soigner. Après. Après il pourrait. Après avoir aidé le Major.
Car c'était bien lui qui se battait avec Valérius. Un étrange combat. Presque entièrement silencieux.
Ou peut-être pas. Son ouïe lui jouait des tours. Il faut dire qu'utiliser la tête de quelqu'un comme s'il s'agissait d'un marteau-piqueur devait forcément laisser quelques séquelles à la tête en question.
Rodney cligna des yeux. Il aurait aimé y voir plus clair. Sa vision ressemblait à son ouïe : son fonctionnement était à ce moment précis des plus aléatoires. Des formes tour à tour floues et brillantes apparaissaient devant lui.
Pas bon signe, pas bon signe, du tout, du tout.
Il était debout, à moitié sourd et aveugle.
Et c'est à ce moment là qu'il eu une idée.
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Au début, tout ce qu'il ressentit fut un froid intense. Et puis, des vagues de chaleur déferlèrent. Tour à tour, il pouvait sentir le froid et le chaud.
Rodney essaya de les identifier.
Le froid : la rage, une détermination sans faille, sans humanité.
La chaleur : la folie, dévastatrice, un esprit ravagé par la rage.
Après avoir associé les différentes émotions qu'il pouvait sentir provenant de Valérius, Rodney décida de choisir celle qui était la plus puissante chez l'akron.
Et il l'utilisa contre lui.
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L'attaque ne dura pas longtemps.
John pouvait juste regarder, comme hypnotisé par ce qui se passait sous ses yeux.
Rodney se tenait là, debout, dans une sorte de longue robe brodée. Et il avait l'air différent.
Bien sûr, il y avait le sang coulant le long de ses tempes, et dans son cou, les bleus et les ecchymoses, la peau pâle, presque translucide. Mais, le scientifique semblait ne même pas se rendre compte qu'il était dans un sale état.
Il avançait vers Valérius, d'un pas sûr. Certainement pas celui d'un homme qui a été battu sauvagement. Et puis, il y avait autre chose.
Ses yeux.
Ses yeux étaient différents. Ils étaient bleus. Oui, bon, Rodney avait les yeux bleus mais pas si bleus.
Valérius reculait, son visage était déformé par une grimace. Haine, dégoût, peur. Tous ses sentiments défilèrent sur le visage de l'akron.
Il tomba soudain à terre, à genoux. Rodney s'approcha encore de lui, puis il posa sa main sur la poitrine de l'akron, juste au niveau de son cœur. Et il lui sourit.
John fixait les deux hommes, incapable de comprendre ce qui se passait, mais il vit les yeux de Valérius se révulser, puis sa bouche s'ouvrit et se figea en un « o » grotesque.
Et il retomba par terre.
Rodney s'agenouilla auprès de l'akron et doucement tendit la main vers son visage. Il posa ses mains sur ses yeux et les lui ferma, puis, il fouilla l'homme. Il sortit une petite fiole remplie d'un liquide bleu/vert.
Rodney resta assis à côté de Valérius un moment.
« Ro … » Bon sang, sa voix était rauque comme s'il avait fumé six paquets de cigarettes ! « Rodney ? »
Rodney tourna la tête vers lui et John vit pourquoi les yeux du scientifique lui semblaient si bleus. La pupille était réduite à une minuscule tête d'épingle, accentuant la couleur de l'iris. John renouvela son appel.
« Rodney ? »
McKay lui sourit et porta la fiole à sa bouche.
« NON ! »
Oh mon Dieu ! Qu'avait fait cet abruti de canadien !
John vit Rodney fermer les yeux et se pencher en avant, comme s'il avait mal au ventre.
John aurait voulu pouvoir le rejoindre mais il était lui-même trop faible pour bouger. Ses yeux avaient du mal à rester ouverts et sa respiration était difficile. Il eu soudain une quinte de toux. Il leva la main pour essuyer sa bouche. Il y avait quelque chose sur ses doigts. Du sang.
John regarda sa main un moment avant que sa vue ne se trouble à nouveau. Il allait la laisser retomber lorsqu'il sentit que quelqu'un se trouvait près de lui.
Rodney. John leva la tête. Non, ce n'était pas Rodney, pas vraiment.
C'était le Timaré.
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L'homme devant lui était mort, emporté par sa maladie. Une maladie bien commune malheureusement, née de la terrible douleur de perdre des êtres aimés. La souffrance peut mener à la haine et à la folie.
Il ne regrettait pas ce qu'il venait de faire, juste de ne pas avoir pu aider l'homme avant. Avant que ce ne soit trop tard.
Et c'est alors qu'il le sentit. Il y avait quelqu'un d'autre tout près qui avait besoin de lui. Quelqu'un qui se mourrait.
Mais il était lui-même bien mal en point. Il ne pourrait pas à la fois se sauver et sauver cette seconde personne. Il lui fallait de l'aide.
Et il savait exactement où la trouver.
Il fouilla l'homme devant lui et trouva ce qu'il chercha.
Il fit tourner le liquide bleuté dans la petite fiole en verre, ôta le bouchon et but le contenu de la fiole d'une seule traite.
Il en sentit presque aussitôt les effets. Cette chaleur qui se diffusait dans tous votre corps, cette force qui coulait soudain dans vos veines.
Il était un Timaré et il allait redonner la vie.
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Peepeerlllleepeeee.
Humpf. Saloperie de réveil.
Peepeerlllleepeeee.
Arghhh. Nonnnnnn, c'était sûrement Dimanche. Même sur Atlantis.
Peepeerlllleepeeee.
Cette fois, John était bien décider à réduire au silence l'infernal réveil qui semblait bien décidé à le sortir du lit. Il ouvrit les yeux.
Pas de réveil mais un étrange oiseau au bec orange avec une sorte de petit plumeau vert sur la tête qui se trouvait sur sa poitrine. Un oiseau. John cligna des yeux.
Peepeerlllleepeeee.
« Raahhhhh ! »
L'oiseau effrayé par le cri s'envola aussitôt. John le regarda s'éloigner dans la forêt. Son regard tomba sur le corps à quelques mètres de lui.
Valérius était mort.
John essaya de bouger et c'est alors qu'il se rendit compte qu'il y avait autre chose sur sa poitrine. Quelque chose d'un peu plus lourd qu'un oiseau. Il baissa les yeux.
McKay.
Le scientifique avait sa tête posée sur la poitrine de John. Il était immobile. Un peu trop.
John tendit le bras vers le cou de Rodney et il poussa un soupir de soulagement. Le pouls était un peu rapide, mais il battait.
Il ne se rappelait pas clairement de ce qui s'était passé. Le Grand Timaré avait du le guérir. John sourit.
En fin de compte, il avait eu ce qu'il attendait : un miracle et l'intervention d'un Timaré.
Des cris et des bruits de pas lui firent relever la tête. Quelqu'un criait son nom et celui de McKay.
Le cauchemar était enfin finit.
TBC
