Note pour Lou01 (et tout ceux qui se poseraient la question) : pour te répondre, je dirais que le processus d'Absorption entre deux guérisons a en effet conduit notre Timaré préféré à une petit problème dans le chapitre 42. Mais, son rêve – chapitres 45 et 46 – lui permet de Resurgir seul. Je pensais que c'était clair mais apparemment non (ouinnnnnn !).

Note général : j'espère que ça vous plaira ! Bon, c'est pas super hot, mais je rappelle qu'à l'origine et malgré (j'en conviens) de nombreuses PDE, cette fic' est GEN (na !).

oO Epilogue SLASH Oo

John se souvenait à peine du retour sur Atlantis. Il revoyait vaguement le visage de Teyla penché sur lui, et puis lorsqu'il avait rouvert les yeux, c'était Carson qui était penché sur lui.

« Ah, enfin, je me demandais quand vous vous décideriez à nous rejoindre. »

Le médecin lui souriait.

« Il y a quelqu'un qui avait hâte que vous repreniez connaissance, quelqu'un de très, très impatient en fait. »

Beckett se poussa un peu et en effet quelqu'un se précipita dans les bras de John.

« Oh, par les Ancêtres, comme je suis contente ! »

« Varilia ? »

La jeune femme le serrait tout en pleurant. John l'entoura de ses bras.

« Hey, Varilia, ça va, ça va. »

Varilia acquiesça d'un signe de tête, son visage en partie enfoui dans le cou du Major.

« Valérius ! C'est … C'est si horrible, si horrible. »

Elle se dégagea de l'étreinte du Major. Ses yeux étaient rouges et ses traits tirés.

« Allez, Jeune fille, ça suffit ! Vous avez besoin de vous reposer. Asseyez vous. »

Carson la fit s'asseoir dans la chaise qui se trouvait près du lit.

« Je vais vous amener un peu d'eau. »

Le médecin sortit de la pièce.

Varilia poussa un soupir.

« J'ai vu son corps … c'était terrible ! Cette machine, comment l'appelez vous, un Jumper, comme l'équidé du Timaré, et bien, vos compagnons l'ont ramené chez nous en Jumper. Ma mère est effondrée, je ne sais pas si elle s'en remettra. Je ne sais pas si notre famille se remettra de tout ça. » Elle regardait ses mains posées sur ses genoux.

« Varilia. »

La jeune femme ne bougea pas.

« Varilia, regardez moi, s'il vous plait. »

Varilia s'exécuta.

« Ce qui est arrivé n'était pas votre faute, vous m'entendez. Valérius, » John ne put réprimer un frisson en prononçant le nom de l'akron, « Valérius savait ce qu'il faisait, il est le seul qu'il faut blâmer ».

John n'était pas très convaincu par ce qu'il venait de dire. Pour lui, les akron, Caudius, Valérius et la matriarca étaient tous, quoiqu'à des niveaux différents, responsables de ce qui étaient arrivés, mais ce n'était pas la peine d'en rajouter.

Carson entra dans la pièce.

« Et voilà ! Un peu de thé sucré, avec une feuille de menthe, pour la charmante demoiselle et de l'eau bien fraîche pour vous Major. »

John haussa un sourcil.

« Une feuille de menthe ? Mais où diable vous êtes vous procuré ça ? »

Carson le fixa l'air très sérieux.

« Réserve personnelle, » l'écossais se tourna vers Varilia, « je ne les sors que pour les grandes occasions et votre présence ici, ma chère, en est une, allez, allez, buvez cela vous requinquera. Quand à vous Major, j'aimerais que vous vous reposiez encore un peu. Votre organisme a été soumis à rude épreuve.»

John descendit deux verres d'eau pour faire disparaître la sensation de sécheresse dans sa bouche.

« Huhu, et McKay ? »

Silencieusement, Carson lui prit le verre des mains et le reposa sur la table près du lit.

« Carsoooooon ! »

Beckett se tourna vers le Major, les bras croisés sur la poitrine.

« Bien, je suppose que de toute manière, vous ne vous rendormirez pas tant que je ne vous aurais pas donné de nouvelles, donc, Rodney va bien, enfin, il ira bien dès que son pouvoir d'empathie aura terminé son …, » il chercha ses mots un instant, « son travail. Imaginez ça ! Me voilà presque au chômage, enfin, disons que je ne suis pas d'une grande utilité pour un, » il se tourna vers Varilia, « comment appelez vous ça au fait ? »

« Un Timaré. Le Docteur McKay est le plus grand Timaré que je connaisse. » La jeune femme se tourna vers Sheppard. « Il vous a ressuscité ! » Il y avait de l'admiration dans sa voix, comme à chaque fois qu'elle évoquait les pouvoirs de McKay.

« Ressuscité ? Heu, Carson, il y a quelque chose que vous ne me dites pas ? »

Beckett avait l'air un peu embarrassé.

« Heu, non, pas vraiment, enfin, ce poison que Valérius vous a fait ingérer est fatal. Je n'aurais pas pu vous sauver. McKay l'a fait. »

« Oh. »

« Oui, « Oh ». Apparemment, pour ce faire, il a eu besoin d'un petit coup de main. »

John fronça à nouveau les sourcils.

« Un petit coup de main ? »

« Oui, les Timaré pour renforcer leurs capacités prennent une sorte de drogue très … »

« Une drogue ? «

« Oh, mais ne vous inquiétez pas, elle n'a pas d'effets secondaires. Le docteur Greenaway a analysé cette … »

« Huile sacrée. » compléta immédiatement Varilia.

« Oui, c'est ça, de l'huile sacrée. C'est assez fascinant, les composants sont très proches de ceux utilisés pour la génothérapie et … »

« Wowowowow, minute, quelle génothérapie ? »

« Celle qui a permis à Rodney d'accéder au gène ancien. Le docteur Greenaway a envoyé une équipe sur Cérès pour tenter d'en savoir un peu plus, mais apparemment, la personne qui en savait le plus sur cette question est … » Une fois encore Carson s'arrêta, en jetant un regard embarrassé au Major.

« Valérius. »

John avait prononcé le nom la mâchoire serrée.

« Oui, il était devenu ce que l'on pourrait appeler un expert sur les Timaré, leur histoire, leurs pratiques. Il avait même dressé plusieurs arbres généalogiques. Il semblerait qu'une des raisons pour lesquelles il se rendait chez les léciors était de vérifier qu'aucun Timaré n'était né dans les familles où l'un d'eux avaient autrefois vu le jour ! » Il s'arrêta soudain et se tourna vers Varilia qui regardait sa tasse de thé comme si c'était la chose la plus fascinante du monde. « Oh, je suis désolée, Varilia je ne voulais pas … »

Carson était rouge d'embarras. Varilia le rassura d'un sourire un peu triste.

« Ne vous inquiétez pas docteur. Je savais ce que faisais Valérius, je l'ai moi-même accompagné plusieurs fois, mais la plupart du temps, je m'occupais de traductions. Nous savions tous qu'il était obsédé par les Timaré, par leurs pouvoirs. Et cela, bien avant la mort de sa femme et de son fils. Après … », elle soupira, « après son obsession a juste empiré et puis, je suis tombée malade. Ils étaient si heureux que je sois enceinte : une naissance, alors que Livia ne pouvait visiblement pas enfanté, et après la disparition de la famille de Valérius, c'était quasi inespéré. Tous le clan n'avait plus qu'une idée en tête : trouver un Timaré. Pour moi, pour la survie de la lignée de Régars. Je suis ici pour me racheter, pour nous racheter auprès de vous, pour ce que nous vous avons fait subir.»

John haussa les sourcils en signe d'interrogation. Carson lui expliqua ce qui en retournait.

« Varilia va rester ici pour aider le docteur Greenaway dans ses recherches. Elle a secondé son frère et nous espérons ainsi en apprendre un peu plus. Et puis, je pourrais aussi garder un œil sur ses trois futurs petits archéologues. »

John sourit à cette référence à l'archéologie. Varilia était vraiment passionnée par tout ce qui touchait à l'histoire.

« Hey, est-ce que l'on a pensé à vous présenter le professeur Dandridge, il dirige notre petit département sciences humaines, vous savez archéologie, linguistique, anthropologie. »

Cette fois, c'était la jeune femme qui devint rouge.

« Heu, oui, oui, j'ai rencontré Edou- je veux dire le professeur Dandridge. »

Les regards de Carson et de John se croisèrent.

Bah, voyons, Edouard. Hum, quelque chose disait à John, que la jeune Varilia serait bientôt une résidente permanente d'Atlantis. Voilà qui plairait certainement à Rodney, le scientifique avait l'air de bien aimer la jeune femme.

Rodney. John se rembrunit. Carson ne lui avait toujours pas clairement dit comment McKay allait.

« Et McKay ? Je veux dire, Greenaway a été capable de l'aider, n'est-ce pas ? »

Carson perdit son sourire. C'était fou, ce type était incapable de cacher quoique ce soit. Il faudrait qu'il pense un jour à l'inviter à l'une de leur longue partie de poker, ça pourrait être intéressant.

Carson s'installa sur un des lits inoccupés qui se trouvaient près de celui du Major.

« D'après le docteur Greenaway, tout va bien, c'est juste que pour le moment ... »

John poussa un soupir. « Laissez moi deviner. Il est dans le coma. »

« Heu, oui. Mais nous n'avons aucune raison de penser qu'il ne va pas se réveiller. Lorsque vous êtes revenus de Cérès, et bien disons, que je n'aurais pas été d'une grande utilité s'il n'avait pas hérité de cette étrange faculté : côtés cassées, poumons lacérés, fracture crânienne … »

Carson donna immédiatement une petite tape amicale sur l'épaule du Major lorsqu'il le vit pâlir à l'annonce de la liste des blessures de McKay. « Oui, il était mourrant lorsque l'équipe est revenue, mais son état s'améliore d'heure en heure. Ne vous inquiétez pas. Je suis sûr qu'il sera bientôt sur pied. »

ooOOoo

Rodney avait mal à la tête. Encore. C'était semble t-il un des maux nouveaux qu'il lui fallait combattre ! Lui qui n'avait jamais pris ne serait-ce une aspirine. Comme si ses allergies et son hypoglycémie n'étaient pas déjà suffisamment handicapantes.

D'un autre côté, avoir mal à la tête signifiait qu'il était en vie. Et ça, c'était plutôt une bonne chose. Une très bonne chose même.

Il ouvrit un œil. Hummm, il n'était pas davantage avancé. Il faisait noir autour de lui. Il essaya de se relever. Et la panique s'empara de lui.

Il était attaché.

Ohmondieuohmondieuohmondieu. Valérius, il devait avoir échoué et Valérius l'avait emmené dans la grotte et il allait lui demander de ramener des morts à la vie. Il tira sur les liens, d'épaisses sangles en cuir qui le retenait au lit, quand soudain l'endroit où il se trouvait fut baigné en pleine lumière.

Nonnonnonnonnonnon. Rodney s'arquebouta sur le lit, en proie à la panique. Il entendit une voix, mais il ne la reconnaissait pas, elle appelait son nom, mais il ne voulait pas d'elle. Où était le Major ? Lui saurait le protéger, il l'aiderait et … Oh non, il se souvenait maintenant : le Major était mort. Empoisonné.

Et il avait été incapable de le sauver.

ooOOoo

Célia (57) était immédiatement entrée dans la chambre où ils avaient isolé le Docteur McKay, lorsque les moniteurs avaient montré qu'il était en train de se réveiller.

Juste avant de se lever, elle fit appeler le Docteur Téli qui était de garde ce soir. Le Docteur Sandra Téli Sandra avait demandé à être avertie de tout changement concernant Mckay. Elle allait aussi contacter le docteur Beckett, lorsque les moniteurs s'emballèrent. Célia se précipita dans la pièce.

Ils avaient décidé de la maintenir dans une quasi obscurité, avec un générateur de bruits blancs (56) de manière à réduire les risques d'agression extérieure. Lors de son premier coma, les migraines dont avait souffert le Docteur McKay avaient été très douloureuses.

Célia allait régler l'intensité de la lumière au niveau le plus faible, lorsqu'elle vit McKay se cambrer sur son lit et tirer violemment sur les sangles qui le retenaient au lit. Elle eu une minute de surprise ! Qui avait attaché McKay sur le lit ?

Elle tenta de le calmer, en lui parlant doucement.

« Docteur McKay, chhhhhhh, calmez vous, tout va bien, vous êtes sur Atlantis, personne ne vous fera de mal, Chhhhh. »

Malheureusement, ces paroles n'eurent aucun effet. Bien au contraire, McKay se mit à crier lorsqu'elle lui toucha le bras.

« Que se passet-il ? Depuis combien de temps est-il réveillé ? »

Célia se retourna. Le Docteur Téli était entré. Elle n'attendit pas sa réponse et se dirigea immédiatement vers la perfusion qui se trouvait près du lit de McKay. Il tira une seringue de sa poche et en injecta le contenu dans la perfusion. Rapidement, les mouvements de McKay se firent moins violents, il ouvrit la bouche et un gémissement terrible en sortit. Ses yeux finirent par se fermer.

Le docteur Téli examina rapidement les moniteurs et se tourna vers l'infirmière.

« Bien, il devrait dormir un moment. » Elle se passa la main dans les cheveux. « Faites une prise de sang, j'aimerais vérifier quelques résultats. Nous devons absolument savoir ce qui déclenche ces crises.»

Célia opina de la tête encore sous le choc. Ce gémissement, on aurait dit le cri d'un animal blessé. Elle frissonna.

« Célia ? »

Le docteur Téli s'impatientait.

« Heu, oui, bien sûr. Je vais prévenir le Docteur Beckett que … »

« Non, laissez, je vais le faire. Occupez vous de cette prise de sang. »

Elle sortit de la pièce. Célia se munit de ce dont elle avait besoin pour la prise de sang. Elle s'installa près du lit et nota à nouveau les sangles qui retenaient les chevilles et les poignets du Docteur McKay. Elle frissonna, récupéra ses échantillons de sang et sortit de la pièce.

ooOOoo

Quinze jours plus tard …

Quinze jours.

Quinze longs jours et toujours rien. McKay n'était toujours pas réveillé. Il avait brièvement repris conscience mais avait eu une violente crise. Il n'était plus dans le coma.

Il était catatonique.

John se cala dans sa chaise. Il faudrait qu'il pense à ramener un des oreillers de sa chambre. Ses chaises en plastique étaient vraiment dures et comme il restait là un bon moment tous les jours, son dos commençait à crier « stop ! ».

Carson et Kate Heightmeyer, la psychiatre, se perdaient en conjectures sur l'état de McKay. Son état physique se détériorait peu à peu. Sa peau était pale, de grandes cernes noires se trouvaient sous ses yeux, des yeux vides, hagards. Et on commençait à vraiment voir qu'il avait perdu du poids.

John poussa un soupir et repris son livre. Guerre et paix. Il ignorait ce que McKay aimait lire, part des magazines scientifiques, alors il lui lisait Tolstoï. Carson et Kate pensaient que ça pouvait aider. Il allait reprendre sa lecture lorsqu'il entendit quelqu'un entrer. Il se retourna.

« Bonjour Varilia. »

« Bonjour Major. Alors ? Comment va-il ? »

« Carson l'a placé sous sonde gastrique ce matin. »

Sa voix était vide de toute inflexion. Il sentit la main de Varilia se poser sur son épaule. Il mit la sienne sur celle de la jeune akron.

« Vous l'aimez n'est-ce pas ? »

John se retourna brusquement vers elle. Varilia n'avait pas quitté McKay des yeux. Elle continua à parler, son regard toujours fixé sur le corps immobile devant eux.

« Je me rappelle la première fois où je vous ai vu, lui et vous, dans la grande salle. Il avait l'air si, » elle chercha ses mots un instant, « si vulnérable dans cette longue chemise blanche, les cheveux mouillés et les pieds nus, le regard perdu. Il m'a sauvé pour vous sauver vous ! Je sais que Valérius lui avait promis de vous exécuter s'il ne lui obéissait pas. »

Varilia s'approcha du lit. Elle se pencha un moment au dessus de son occupant et caressa une joue froide de sa main.

« Et puis après, sur le chemin, j'ai vu la manière dont vous le protégiez, la façon dont vous lui parliez, dont vous le touchiez, j'ai vu votre regard sur lui, lorsqu'il s'est évanoui. »

Varilia se tourne vers le Major.

« J'ai vu votre amour pour lui. Et votre peur de le perdre. L'amour est une force sans égale Major, c'est elle qui vous a permis de tenir face au poison. C'est cette force qui vous a permis d'attaquer Valérius dans la forêt.»

John était toujours muet.

« Et c'est encore elle qui réalisera un autre miracle, elle qui vous le ramènera. Vous devez juste y croire, Major. »

Varilia lui adressa un sourire, jeta un dernier regard à McKay puis sortit de la pièce.

John était sous le choc de ce que venait de dire Varilia. Sous le choc, mais pas furieux. Il aurait du l'être non ? Il aurait du lui crier qu'elle était folle, qu'elle racontait n'importe quoi, qu'il était hétéro, qu'il n'aimait pas les hommes en générale et moins encore McKay en particulier. Seulement, il n'avait rien dit de tout cela. Il l'avait juste laissé sortir et c'était maintenant lui qui fixait Rodney.

John tenait le livre dans ses mains et le serrait si fort que ses articulations étaient blanches.

Il n'avait rien dit parce que c'était vrai. Sinon, que ferait-il ici, sur cette chaise qui ressemblait à un engin de torture, à lire du Tolstoï à une personne qu'il ne connaissait que depuis quelques semaines ?

Il aimait Rodney McKay. Il aimait son sens de l'humour, son intelligence, son exaspérante manie de vouloir tout contrôler, son ego surdimensionné. Il aimait ses yeux, sa manière de marcher et de parler, ses mains si vibrantes et si animées.

Il l'aimait.

John se leva et posa le livre sur sa chaise. Il se pencha au dessus de McKay et déposa un rapide baiser sur son front, puis murmura.

« Je t'aime. »

ooOOoo

Cinq jours plus tard …

Je t'aime.

C'était complètement idiot, parce que cette phrase tournait et tournait dans son pauvre cerveau.

Je t'aime.

C'était idiot, parce que c'était tout simplement impossible. Personne ne pouvait avoir dit ça. La seule personne qui aurait pu était morte. Et c'était la seule qu'il ne pourrait jamais faire revenir.

Rodney avait envie de hurler à l'injustice, mais sa voix l'avait trahit comme le reste de son corps. Ils ne lui appartenaient plus. Ils étaient à Valérius. Valérius qui l'obligeait à ressusciter des morts, des dizaines et des dizaines, mais jamais le Major. Jamais. Il gardait son corps caché. Pour le punir de sa défiance.

Je t'aime.

Rodney en avait juste assez des souvenirs. Il se rappelait de tout ce que Sheppard avait fait pour le protéger, jusqu'à cet ultime sacrifice. Que lui avait-il dit ce jour là : qu'il se prenait pour Roméo ? Si c'était le cas, il faisait lui, une bien pâle imitation de Juliette.

Il se souvenait du rire du Major, de la manière dont il l'avait taquiné après l'avoir lavé et déshabillé dans la maison de Crésius et Vhelma. Il se rappelait son regard lorsque Valérius avait exigé qu'il l'attache sur l'équidé. Un regard qui implorait le pardon. Qu'y avait-il à pardonner ? Il se rappelait aussi ce cri de rage qu'il avait lancé dans les caves lorsque Valérius l'avait kidnappé.

Des souvenirs. C'était juste ce qui lui restait. Ca et l'obéissance : s'il obéissait à Valérius, peut-être lui permettrait-il de faire revenir le Major.

Peut-être …

ooOOoo

Après sa petite révélation, John était revenu tous les jours. Il ne restait pas longtemps, juste quelques minutes puis il repartait, sifflotant et la démarche légère. Carson n'y tenait plus.

Il fallait qu'il sache ce que ce diable d'américain avait dans la tête. Uniquement dans l'intérêt de son patient, bien sûr.

Il entra dans la pièce où se trouvaient McKay, juste après avoir vu le Major y entrer. Celui-ci se tourna vers lui un large sourire aux lèvres.

« Hey, Carson. »

« Hey vous aussi Major. »

Carson fit un peu semblant de toucher à tous les moniteurs, puis n'y tenant plus, il posa enfin la question qui lui brûlait les lèvres.

« Bon sang, Major, mais qu'est-ce que vous faites ? »

Le Major était penché au dessus de McKay et lui murmurait quelque chose à l'oreille. Il planta un rapide baiser sur les lèvres de Rodney et se tourna vers le médecin écossais, son sourire toujours fermement planté sur ses lèvres, il lui répondit.

« Une déclaration d'amour. »

ooOOoo

Je t'aime.

Stopstopstopstopstopstop. Il fallait que ça cesse, maintenant ! Personne ne l'aimait, il était seul et …

Je t'aime.

Non. Impossible. Il était seul. Il était sûr de ça et …

Je t'aime.

… Il ne se trompait jamais, non ? Rodney fut soudain pris d'un vertige. C'était d'ailleurs étrange parce qu'il était sûr de ne pas être totalement conscient. Valérius ne le laissait pas se réveiller. Il le voulait pour lui tout seul, donc ...

Je t'aime.

C'était si étrange, cette simple phrase. Et ça semblait si … vrai ? Seulement, ça ne pouvait pas l'être, n'est-ce pas ?

Le vertige avait redoublé et une migraine terrible s'était installée. L'amour fait-il mal à la tête ? Sûrement, parce qu'il avait l'impression que la sienne allait éclater …

Je t'aime.

Arghhhhhh. Cette fois, la douleur lui arracha un cri. Et Rodney sursauta. Il avait entendu sa voix. Sa propre voix pas celle de Valérius. Et puis, soudain quelque chose de doux le frôla. Ce n'était pas non plus Valérius. Il n'était jamais doux avec lui.

Est-ce qu'il pouvait aussi faire autre chose ? Comme par exemple …

Et Rodney ouvrit les yeux … Sur ceux du Major John Sheppard. Ce dernier se trouvait penché sur lui. Sheppard lui sourit et murmura d'une voix tremblante.

« Je t'aime. »

ooOOoo

Carson avait déjà vu des thérapies plus étonnantes que celle-ci : dire à quelqu'un que vous l'aimez jusqu'à ce qu'il se réveille.

Mais bien sûr le plus étonnant c'était que ça ait marché. Parce que Rodney était réveillé. Il clignait des yeux comme un nouveau né mais était bel et bien réveillé après près de 20 jours de coma et une bonne semaine de je t'aime murmurés au creux de l'oreille.

Il avait immédiatement fichu Sheppard dehors et s'était mis à donner des ordres à son staff : tout y était passé de l'IRM de contrôle aux célébrissimes prises de sang.

Maintenant, Rodney avait été débranché de presque toutes les machines qui le maintenaient en vie et se reposait.

Sa main dans celle du Major.

ooOOoo

Quelques jours plus tard …

Rodney était en vie. Rodney était réveillé. Et Rodney l'aimait. Il ne l'avait pas dit. Ou plutôt si, à sa manière. Il avait ironiquement fait remarqué que John avait dit Je t'aime suffisamment de fois pour eux deux, disons, pour les 10 années à venir !

C'était faux bien sûr. John ne se lasserait pas de le dire. Mais il savait, connaissant le caractère moins expansif en la matière de Rodney, que ce serait moins fréquent de la part de celui-ci.

« Huuuummm. »

John se tourna vers Rodney dès qu'il entendit le premier son. Rodney bougea un peu et tourna sa tête vers lui mais ne se réveilla pas.

« Hey, Rodney. »

Deux yeux bleus papillonnèrent un instant et finirent par se fixer sur lui.

« Mon Prince Charmant. »

La voix de Rodney était un peu rauque. John sourit à la référence.

« Et bien, si je suis le Prince Philipp et que tu es la Princesse Aurore, je tiens à protester : je n'ai toujours pas eu mon baiser. »

Rodney lui sourit en retour. Un petit sourire malicieux.

« Menteur, Carson m'a dit que tu avais eu plus que ton lot de baisers cette semaine. »

John eu la délicatesse de rougir.

« Heu, oui, mais, disons que … »

Bon sang que pouvait il dire ? Que cette fois il aurait aimé pouvoir embrassé Rodney, l'embrassé vraiment. Eperdument, passionnément …

« Humpf, à la folie et pas du tout. C'est très romantique tout ça, allez viens par ici. »

Avant que John n'ait le temps de réagir, Rodney l'avait attiré à lui et déposa un baiser timide sur ses lèvres. John n'hésita pas une minute. Il cala ses mains derrière la tête de Rodney et répondit à son baiser par un autre. Eperdu et passionné. Lorsqu'il lâcha Rodney, ce dernier avait l'air un peu groggy. Ses lèvres étaient un peu rouges et gonflées. Il était adorable, non, il était … choupignolet.

« Choupignolet ! Je suis choupignolet ? Je crois que je préfère adorable. Oui, c'est ça A-DO-RA-BLE : digne d'être adoré. »

Cette fois John fronça les sourcils. Il se passait quelque chose de bizarre, de très, très bizarre et ...

« Bizarre ? Quoi, qu'est-ce qu'il y a de bizarre ? »

Rodney commençait à paniquer en voyant la tête que faisait John et fit mine de se lever de son lit, John l'en empêcha.

« Rodney, calme toi, Okay. »

Rodney, les yeux comme des soucoupes, obéit.

« Rodney, je n'ai rien dit de tout ça à voix haute. »

Rodney fronça les sourcils.

« Quoi ? »

« Tout ça, Choupignolet, adorable, bizarre. Je n'ai pas dit ces choses, tout haut. »

Les yeux bleus s'arrondirent davantage. John opta pour la méthode directe.

« Rodney, je les ai juste pensé. »

La bouche de Rodney s'ouvrit et forma un « O » de compréhension.

« Oui, Rodney, je crois que Greenaway avait raison. Ces pouvoirs ne se limitent pas à l'empathie après tout. »

Rodney ferma les yeux. Le cauchemar ne serait-il donc jamais fini !

« Hey, je me demande quel nom on donne à un Timaré télépathe ? »

Rodney lui décocha un regard noir et se mit à bouder. Tout ça voulait juste dire encore des tests avec l'infernal Greenaway et des litres et des litres de sang pour Carson. Son karma était complètement pourri.

« Hey, Rodney. »

Rodney continuait de bouder.

« Youhouuuu, Rodney. Devine à quoi je pense. »

Fin ! (Allez les filles, à vous de deviner à quoi il pense le beau John !)

(56) Utilisés pour traiter les acouphènes et l'hyperacousie. Les générateurs de bruits en introduisant un bruit de fond de faible intensité (quelques décibels seulement au dessus du seuil de l'audition de ce bruit dans une pièce calme), visent à induire, par plasticité neuronale, l'habituation simultanée au bruit émis par le générateur et au(x) son(s) de l'acouphène. Ils peuvent générer un bruit blanc c'est-à-dire un bruit contenant toutes les fréquences audibles par l'homme émises à la même intensité. (voir le site : olfac(point)univ(tiret)lyon1(point)fr(slash)documentation(slash)audition(slash)acouphene)

(57) Disons que je suis fidèle ! Célia et Sandra apparaissent dans un certain nombre de mes fic. Célia est infirmière et Sandra est médecin. Je lui ai trouvé un très joli nom de famille, vous ne trouvez pas ?