Le vol

Chapitre deux : La prédiction de Trelawney

Notes : Un tout petit chapitre dédié à Vert émeraude, parce que c'est une fille adorable.

C'était fini. Il avait eu le courage de lui dire, enfin, c'était fini. Il ne lui avait pas répondu. Il avait seulement souri et était ressorti de la salle de bain sans bruit.

Il était resté plus longtemps que nécessaire sous cette douche pour verser des larmes amères, toutes faites de regrets et d'un atroce sentiment de culpabilité…le remords. «Ca n'aurait jamais dû commencer, c'était une erreur, pardonne moi… » Ces mots insipides qu'il lui avait dit le matin même ne cessaient de le hanter. Et Ron lui avait seulement souri, mais son regard avait trahi toute la peine qu'il lui avait infligé et maintenant le remords lui rongeait le cœur.

«Tu as vu Ron aujourd'hui? »

Déposant sa cuillère dans la soupe qu'il avait à peine touchée, Harry leva les yeux vers Hermione assise à sa droite. Elle était si belle avec ses joli yeux noisette et ses cheveux indomptables. Pourquoi avait-il fallu qu'il préfère les garçons? Tout aurait été plus simple s'il avait pu sortir avec une fille aussi belle et gentille qu'Hermione…

«Harry? Que se passe-t-il? Pourquoi me regardes-tu comme ça? »

Normalement il se serait senti embarrassé d'avoir dévisagé Hermione ainsi mais, aujourd'hui le remords qu'il éprouvait le poussa à dire à son amie ce qu'il avait toujours pensé d'elle.

«Je t'ai toujours trouvé très belle Hermione, le savais-tu? »

Rosissant sous ce compliment inattendu, Hermione eut un petit rire.

« Mer…merci Harry…je… »

«Ne me remercie pas, c'est ce que je penses, c'est tout. Maintenant excuses moi Herm, mais je vais faire un tour dehors voir si je ne trouverais pas Ron par hasard. »

Ayant l'air de porter le poids de l'univers entier sur ses épaules, Harry se leva et marcha lentement en direction de la sortie sous le regard confus d'Hermione.

«Alors j'en conclu que tu n'as pas vu Ron aujourd'hui! » cria-t-elle mais Harry ne se retourna même pas pour lui répondre.

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«Quelque chose ne vas pas Potty? »

Potter passa près de lui sans même lui adresser un regard et même si sa question avait été lancée sur un ton sarcastique, car quelques Serpentard étaient assis avec lui dans l'escalier de l'entrée principale du château, Draco n'en n'était pas pour le moins inquiet pour le Gryffondor.

Il laisse derrière lui la merveilleuse odeur de quelqu'un qui, cent fois déjà, a chevauché le vent.

«Si il n'était pas aussi laid je pourrais jurer qu'il a un chagrin amoureux celui là! » Lança Pansy Parkinson en ayant l'air bien fière de sa remarque et en attendant à l'évidence que Draco l'approuve. Elle fit la moue quand elle se rendit compte que Draco ne lui avait même pas adressé un regard et continuait à fixer Potter qui s'en allait en direction du lac.

Un nuage de fumé fit son apparition aux portails de Poudlard, bientôt suivit par un bruit de pétarade à réveiller les morts.

«Ce ne serait pas un de ces véhicules moldu, par hasard? » demanda Pansy en pointant son index vers le nuage de fumé qui se rapprochait lentement d'eux.

«Ouaip! Goyle avala le dernier bout du muffin qu'il avait entre les mains et poursuivit sans se préoccuper des regards étonnées que lui jetèrent Draco et Pansy. Ca c'est une mini austin, j'en ai vu une à Londres une fois avec mon père. »

Le nuage de fumé se dissipa enfin et la voiture s'arrêta au pieds des marches dans un bruit de ferraille épouvantable. La portière de la petite voiture rouge s'ouvrit en grinçant laissant place au professeur Trelawney qui en sortit avec difficulté. Semblant incapable de marcher elle s'appuya contre la voiture et fixa ses yeux qui avaient l'air plus globuleux qu'à l'habitude sur le petit groupe assis dans les escaliers.

«Toi! dit-elle en ayant l'air de s'adresser à Draco. Draco mis sa main sur sa poitrine et forma le mot moi avec sa bouche. Oui toi, hic, sa…sa…sale petite ordure! Ton égoïsme sera… »Elle s'interrompit en regardant le sol comme si elle cherchait ses mot puis elle releva la tête et fit signe à Draco de s'approcher. Trop intrigué par l'attitude encore plus étrange qu'à l'habitude de son professeur Draco s'approcha d'elle et elle approcha son visage à moins d'un centimètre du sien. Une odeur de sherry très forte se dégageait d'elle et Draco fronça le nez.

«Elle est complètement saoule. » songea Draco

«Tes envies et tes besoins égoïstes petit pervers seront la cause d'un drame épouvantable, il…il est déjà trop tard… »

Draco ne pouvait s'empêcher de trembler. Cette femme qu'il avait toujours tout bonnement considéré comme une dingue avait un air si sérieux et si convaincant qu'il se demanda un instant ce qu'il avait pu faire. Soudainement le visage du professeur Trelawney prit une teinte anormalement cireuse.

«Je ne me sens pas très bien » bredouilla-t-elle avant de vomir tout ce qu'elle avait dans l'estomac sur la robe de Draco qui recula vivement. Il serra les mâchoires pour s'empêcher d'étrangler la femme démente devant lui et enleva sa robe en faisant attention de ne pas mettre ses doigte dans les vomissures dégoulinantes.

Un cri retentit alors.

«NON! »

«Potter! » s'écria Draco. Il jeta sa robe par terre et couru en direction du lac, d'où était provenu le cri.

À mesure qu'il s'approchait du lac Draco pouvait voir Potter debout près de la rive ainsi qu'une forme blanche qui semblait flotter à quelques mètres du rivage.

«Potter! Par Merlin pourquoi est ce que tu cris comme…oh non… »

Les épaules de Potter étaient secouées de sanglot devant la scène horrible qui s'offrait leurs yeux. Draco n'avait mit que deux ou trois secondes avant de réaliser que c'était un corps qui flottait à la surface et maintenant il avait reconnu qui c'était…Malgré le fait que la personne devant eux flottait sur son ventre il était impossible de ne pas constater avec cette tignasse rousse que c'était le corps de Ronald Weasley qui gisait là sans vie.

Potter se retourna et le regarda. Il avait les yeux rouges et ses joues étaient mouillées de larmes qui continuaient à couler librement. Draco ne savait pas quoi faire, ne savait pas quoi dire, jamais il ne s'était sentit aussi impuissant.

Et puis Potter avança, avança, de plus en plus près de lui et une fois à sa hauteur il entoura son cou de ses bras. La réaction de Draco fut immédiate, il mit tout suite ses bras autour de la taille de Potter et le serra très fort contre lui. Ils restèrent longtemps comme ça enlacés, Draco pouvait sentir son épaule droite mouillé par les larmes de celui dont on disait qu'il était l'ennemi. Puis, enfin les sanglots cessèrent et Draco repoussa un peu Potter pour pouvoir le regarder dans les yeux.

«Potter…Potter! Écoute moi! » c'était inutile. Le regard de Harry Potter était vide, on aurait dit celui d'une personne aveugle.

«Je te ramène, je dois prévenir quelqu'un pour…enfin tu sais quoi… »

Draco força Potter à le lâcher un peu et commença à marcher avec lui en direction du château, mais rendu à mi-chemin Potter s'arrêta et Draco lui jeta un regard interrogateur. Potter pris son visage entre ses mains et le rapprocha du sien pour déposer ses lèvres sur les siennes tout doucement et Draco répondit malgré lui avec ardeur à ce baiser inattendu.

«Si tu savais à quel point je t'aime » murmura Potter en délaissant sa bouche mais Draco ne répondit rien. Il recommença à marcher vers le château en traînant Potter avec lui.

«C'est le choc qui lui a faire dire ça, seulement le choc » jusqu'à l'infirmerie Draco se répéta tout bas cette phrase…

TBC