Wow, ma plus longue fanfic jusqu'à présent. Terminée, d'ailleurs. Elena+Rufus, dans une histoire un peu princess style... j'espère que vous allez quand même aimer...


Chapitre 1 : La mission

J'ai toujours aimé regarder plus haut que moi-même. Cela m'a aidé à me surpasser. J'ai voulu aider la Shin-Ra, mais je ne voulais pas être SOLDIER. Je voulais être Turk. L'élite.

J'ai l'ambition dans le sang.

Je suis Turk. Je suis la seule femme ayant accédé à ce poste dans toute l'histoire de la Shin-Ra. Mon nom : Elena. Maintenant, tu peux mourir.

OoOoO

-Alors, ta mission, Elena?

-Banal, le type ne s'est même pas défendu. Pas eu le temps.

-Tant mieux. Tu me remettras ton rapport demain. Pour l'instant, prends ton après-midi.

-Merci, Tseng.

Les gens ont de la difficulté à croire qu'on peut tuer quelqu'un le matin. Le soleil vermeil se lève, les quelques oiseaux stupides qui traînent encore en ville chantent leur étrange joie de vivre, les gens vont travailler en traînant les pieds… et moi, je traîne dans une cage d'escalier d'un appartement crasseux, j'attends mon homme et je le tire à vue. Il ne se doute jamais de rien.

Je ne sais pas pourquoi je l'ai tué. Tseng m'en a donné l'ordre. Ça suffit. Mon chèque de paie me sera posté comme d'habitude, et je pourrai rembourser mes factures, mon loyer. Je reçois toujours beaucoup d'argent. Ça me suffit pour l'instant, mais j'aspire à plus, je ne sais pas vraiment quoi. Pas particulièrement de l'argent. Quelque chose d'autre. Je ne sais pas vraiment pourquoi.

Je vais dans les douches des Turks et je m'isole derrière un rideau presque transparent. L'administration de la Shin-Ra n'a toujours pas accepté ma requête pour obtenir au moins un rideau plus opaque. Merde, Reno et Rude n'arrêtent pas de me mater quand on doit prendre une douche ensemble au retour d'une mission. Un peu d'intimité… c'est trop demander?

-Hé! C'est 'Lena qui prend sa douche!

Meeeeeeeeeerde! Qu'est-ce que Reno fait ici? Il était pas en mission pour trois jours celui-là?

OoOoO

Je sirote un verre d'alcool du Cosmo Canyon avec deux glaces. Je vais profiter de mon après-midi tranquillement, boire lentement et me reposer un peu, ça va faire changement. Je n'ai envie de rien.

Dring!

Qui ose sonner à ma porte lors de mon congé?

-Entrez!

Je lève mon fusil et je le pointe vers la porte. Je ne regarde même pas qui l'ouvre, je ne veux pas savoir. Je veux être seule, pour une fois, qu'on me foute la paix.

-Tu vas immédiatement baisser cette arme, Elena.

Cette voix… ce n'est personne des Turks. Personne de mon entourage immédiat non plus. Alors qui? Je tourne la tête vers la porte, et je manque de peu d'échapper mon verre d'alcool.

Rufus. Merde. Qu'est-ce qu'il fout chez moi? D'ailleurs, comment sait-il où j'habite?

Je me relève, replace mon arme dans ma poche, dépose mon verre par terre, où mon chat se précipite pour le renifler, et je me précipite vers Rufus qui montre tous ses signes habituels d'impatience.

-Désolée, Rufus-sama, je ne voulais ni vous menacer, ni vous offenser, je…

Je ne trouve rien à ajouter, alors je me tais. Je baisse la tête pour cacher la rougeur qui naît sur mes joues.

-Une vraie femme digne des Turks ne baisse jamais sa garde, bien joué Elena, dit Rufus d'un ton qu'il voudrait calme et posé. Mais tu devrais quand même faire attention et regarder qui tu vises avec ton joujou…

-Je suis infiniment désolée.

-Je ne te paie pas pour t'excuser, je te paie pour agir.

-Je ne comprends pas…

Rufus s'approche. J'entends ses pas sur mon parquet (il aurait au moins pu retirer ses bottes, ma femme de chambre va encore me faire la gueule…), mais je ne le regarde pas. J'ai la tête baissée, je dois me soumettre à sa volonté.

Rufus. Le vice-président Rufus Shin-Ra. Je le vois sans même le regarder, il est et il sera toujours le même. Cheveux blonds soigneusement coiffés. Polo noir sous son costume blanc. Et des yeux d'une couleur indéfinissable, changeante. Il ne ressemble pas du tout à son père.

Heureusement, d'ailleurs.

-Elena, regarde-moi s'il te plaît, j'ai quelque chose à t'annoncer. C'est assez important.

Je lève les yeux. Par Odin, que je dois avoir l'air idiote, plantée là dans mon propre appartement, ma chemise de Turk déboutonnée sur une camisole trop grande, les cheveux encore humides de ma douche à la Shin-Ra, avec une haleine d'alcool… Il n'aurait pas pu me voir au boulot? D'ailleurs, quand il donne ses ordres, il passe toujours par Heidegger ou par Tseng, il ne s'est jamais adressé directement à moi.

-Elena…

Il me prend une main. Si je n'étais pas encore tout à fait rouge, c'est maintenant une chose certaine.

-Pendant les prochains mois, Elena, tu seras ma fiancée.

OK. Un moment de réflexion s'impose. Rufus me dit que je vais être… sa femme? Non, l'information ne circule pas jusqu'à mon cerveau, je n'arrive pas à l'assimiler. Moi être la fiancée de Rufus… non, c'est un rêve, un cauchemar, en tout cas un songe vraiment étrange… merde, qu'est-ce qu'ils mettent dans leur alcool, au Cosmo Canyon? (Bande de hippies attardés…)

Rufus éclate de rire et me lâche la main. Je n'arrive pas vraiment à la bouger, tout mon corps est pétrifié.

-Détends-toi, ma chère! Viens t'asseoir, je vais tout t'expliquer en détail.

Incroyable. C'est lui qui m'invite à m'asseoir. Chez moi. J'ai honte, mais je ne dis rien et je vais m'asseoir. Je suis sous le choc, il n'y a pas d'autre expression qui traduit mieux mon état. Sous le choc.

-Je t'explique, tu as l'air un peu confuse, me dit-il, encore secoué par un fou rire qu'il a du mal à réprimer. Disons tout simplement que depuis que je suis le vice-président de la Shin-Ra, mon principal travail consiste à assister à toutes les mondanités stupides à la place de mon père alors que lui se tape le vrai travail.

Il rejette sa tête en arrière sur le fauteuil, alors que ses paroles commencent enfin à faire leur chemin jusqu'à ma petite cervelle imbibée d'alcool.

-C'est là que j'ai besoin de ton aide, et pour trois raisons. Premièrement, j'ai besoin d'un garde du corps bien entraîné. Deuxièmement, j'ai besoin de quelqu'un pour me dérider, si tu savais l'ennui de ces soirées…

-Et… la troisième raison?

Il ramène sa tête en position normale et droite.

-Hé bien… disons que tu portes mieux la robe et les talons hauts que Reno ou Rude.

Stupéfaction. Puis, un brin de fierté choquée.

-Si je comprends bien… vous voulez que je vous serve de garde de corps ainsi que de potiche ambulante pour vous faire valoir durant des soirées stupides.

-À peu près ça.

Je me lève et je reprends mon verre, en chassant mon chat qui commençait à le lécher. Ça ne me dégoûte pas, je prends quatre-cinq gorgées de suite. Il faut bien faire passer tout ça, toutes… ces informations. Puis je passe ma main dans mes cheveux, je les chasse de mon front… et je m'appuie contre le mur.

-Pourquoi moi?

Il se lève et marche lentement vers moi.

-Tu es une tueuse. Tu es parfaitement entraînée. Tu sauras me défendre.

-J'imagine, mais…

-Tu es la seule qui convienne pour ce rôle. Doutes-tu de tes compétences?

-Non.

-Te permets-tu de contester un de mes ordres?

-… non.

-Alors c'est réglé.

Je finis mon verre d'un seul coup. Rufus s'est placé juste en face de moi, très près de moi, trop près de moi.

-Allez, ma jolie, dis-moi quelque chose de gentil, au moins…

Il pose sa main sur ma joue. Ça y est, je veux mourir.

-Tu vas finir par me faire croire que je ne suis qu'une créature repoussante, avec tes manières. Franchement, Elena…

Je le gifle et je le plaque contre le mur. Il est trop surpris pour bouger.

-Qu'on s'entende bien sur une chose, Rufus-sama. Je serai votre potiche durant ces petites soirées stupides, mais ça s'arrête là.

Le sourire arrogant ne lâche jamais le visage de cet homme.

-Évidemment, tu pensais à quoi, ma jolie?

-Alors vous ne me toucherez plus, compris?

Rufus hésite.

-C'est bon… lâche-moi, maintenant.

Je le repousse contre le mur. J'aurais voulu l'y enfoncer en défonçant le plâtre, mais… merde, c'est mon patron.

-Bon, on se reverra demain au bureau, dit-il en replaçant son costume que j'ai légèrement froissé. Je t'expliquerai tout ça plus en détail.

-Est-ce que Tseng est au courant?

-Oui. Il était ravi de pouvoir se débarrasser de toi durant quelques mois.

Le salaud.

-Hé bien… au revoir, Elena.

Je ne réponds pas. Je l'accompagne jusqu'à la porte et je la claque derrière lui.

Merde. Il me faut quelque chose de fort pour faire passer tout ça.