Harry patienta jusqu'à ce qu'il n'entende plus les pas de son maître de potions avant de relaxer ses bras et son visage. Des larmes tombaient encore de ses yeux, en même temps que tremblaient ses épaules, quant à son visage, il était démoli, triste. Il ne laissait passer aucun son, charme ou pas, il s'était habitué au silence. La pratique effrénée avait portée ses fruits.
Il regarda ses mains, remua ses doigts de manières habituées. Il ne ressentait aucune douleur, et la sensation de pincement s'était évaporée d'elle-même.
Il se sentait physiquement épuisé, drainé de tout énergie, comme si on avait extrait de lui tout ce qui faisait de lui un être humain, en empotant la plus grande partie de son âme. Il se sentait fatigué, c'était sûr, mais les cauchemars horribles et consécutifs le convainquaient de ne pas dormir, il n'était pas particulièrement intéressé à savoir la fin de ce que Voldemort avait commencé à lui dire. Il fut surpris de sa propre réaction alors qu'il pensait « J'attends »…Mais il attendait quoi? Harry y pensa au moment où il sortait les jambes de son lit, enfilait ses jeans et son Tee-Shirt. Ses pieds souffraient un peu de la froideur absolue du sol, qui contrastait rudement avec la chaleur confortable du lit ainsi que la sensation apaisante et agréable de se trouver dedans. Il marcha silencieusement sur le planché, se dirigeant vers l'armoire à potions, afin de voir l'horloge qui était accrochée juste derrière elle. Il était trois heures du matin. Ses doigts parcoururent les fioles jusqu'à ce qu'il trouve enfin celle qui n'avait pas l'apparence aussi limpide que les autres. Il s'en versa un peu dans un gobelet, s'assurant que l'apparence, la texture et l'odeur étaient bien celles de la potion de sommeil sans rêve. Cette potion avait une texture légèrement mielleuse, un goût faiblement sucré et son odeur et sa couleur lui était caractéristique.
Il emmena le gobelet jusqu'à son lit et se recoucha, se mettant sous les couvertures. Il avala le doux liquide sucré en une seule gorgée et reposa le gobelet sur la table près du lit, au moment où le sommeil l'enveloppait, le faisant plonger dans ses antres, pour fois cames et apaisantes.
Harry se réveilla, une lueur de soleil l'éclairant doucement au travers des vitres. Il s'assit dans le lit, secoua son visage et fut surpris que quelqu'un lui avait enlevé ses lunettes. Il les retrouva et les mit sur son nez. Il s'installa près des baies vitrées.
La neige tombait à 'extérieur, comme des perles blanches, se déposant sur un tapis velouté au sol. Harry, peu habitué au sentiment qui prenait place à l'intérieur de lui, ne pu s'empêcher de sourire en se rappelant les batailles de boules de neige qu'il avait faites avec Ron, Hermione, Fred et George. LE soleil se reflétant en un blanc pur lui donna la force, d'assumer les sentiments qu'il ressentait et il supposa qu'il était heureux. Il regarda l'horloge et il fut heureux de constater qu'il avait profité de sept heures et trente minutes de parfait sommeil réparateur, doux et sans rêves. Il était dix heures trente et il se sentait curieusement entier, comme si une absence de cauchemar lui avait donné l'occasion de panser les nombreuses pensées déchirantes qui véhiculaient dans son âme. Sa tête semblait plus claire et plus éclairée.
Il savait qu'il ne pourrait pas reprendre de cette potion une autre fois, car, comme il l'avait lu en Divination, les rêves étaient essentiels pour le bon fonctionnement de l'esprit, autrement il deviendrait malade. Aussi il avait lu que les cauchemars étaient une manière sécuritaire de laisser sortir un peu de pression. Ses cauchemars reviendraient la nuit prochaines et ils seront plus longs et plus forts. Il repoussa mentalement cette idée. Il se sentait euphorique, son énergie était revenue et il ne voulait pas la perdre. Il soigna sa main gauche qui était blessée avant d'entreprendre quoi que ce soit d'autre. Il enleva doucement les bandages, il découvrit que sa peau semblait fragile, mais réparée. Il sourit. C'était le temps que s'attarder à ces choses sur lesquelles il n'avait pas été assez attentif.
Rogue marchait, de mauvaise humeur dans les corridors, une expression amère sur le visage. Albus n'avait pas vraiment apprécié lorsqu'il lui avait dit qu'il s'était absenté du chevet de Potter, mais il n'était pas dans un état pour argumenter. Le garçon devait certainement se laisser en se sentant désolé pour lui-même, sans aucun doute dans une humeur de pitié personnelle. Il n'y avait aucun bruit dans le château, Rogue regardant à l'extérieur brièvement. Une personne effectuait des virées dangereuses et abruptes sur un balai à une vitesse ridiculeusement trop rapide, il n'avait aucun doute que c'était Potter.
Harry atterrit sur la terre ferme, cherchant désespérément pour son souffle. Il déposa son balai sur le sol et s'étendit à ses côtés, en reprenant sa respiration normale.
Il se sentait tellement plus heureux qu'il ne l'avait été depuis des mois. Bien sûr, la neige glacée entrait un peu dans ses vêtements, pas cela ne lui dérangeait guère. En fait le froid faisait compétition avec la chaleur incroyable de son corps. Il se releva et attrapa le manche de son balai. Il le mit sur son épaule et retourna au château. Il trouva Rogue qui l'attendait à l'entrée
− Oui professeur, demanda-t-il froidement?
Sa rage, qui avait été inexistante depuis les dernières deux heures, revint en lui aussi rapidement que la flamme d'un dragon. Il avait l'urgent besoin de vraiment faire mal à Rogue, lui faire très mal.
J'imagine, se dit-il, que c'et ainsi que Rogue devait se sentir lorsqu'il m'a trouvé en train de regarder dans sa pensine, ce qui fit en sorte de faire diminuer une peu sa colère. Ils étaient égaux, maintenant. La rage disparue, mais l'animosité demeura. Il avait encore bien des choses à détester chez Rogue. Pour le moment.
− Le directeur veut vous voir, Potter.
Harry leva un sourcil et passa à côté de l'homme, son balai se balançant en équilibre sur son épaule, qu'elle manière de gâcher un si beau bonheur, pensa-t-il.
Harry s'accorda le privilège de se changer avant d'aller u bureau du directeur. Harry pensa, comme il arrivait devant le bureau du directeur; le mot de passage n'avait pas changé. Il se demanda s'il ne pensait pas trop à…trop à tout en général. Il respectait énormément Dumbledore et il savait sincèrement que rien ne pourrait faire changer cela. Il lui avait demandé de demeurer avec Rogue…Harry ne pu pas dire qu'il en fut enchanté, mais il savait pertinemment que Dumbledore avait une idée derrière la tête et que toute chose avait son utilité. Il ouvrit la porte du bureau circulaire et il trouva Dumbledore assit en l'attendant. Ses doigts étaient croisés sérieusement, mais ses yeux brillaient comme ils l'avaient toujours fait.
− S'il te plait, assit toi, Harry.
Harry prit place sur une chaise. Harry avait un sentiment horrible de savoir ce qu'il était pour arriver après.
− Harry, je pensais que tu me faisais confiance.
Harry se sentit mal.
− Les cauchemars sont la manière de vivre avec les obstacles de la vie, Harry. Les taire ne va pas aider.
Harry avala péniblement, surpris, comment Dumbledore avait-il pu savoir? Pas à propos des cauchemars car Rogue lui avait dit, mais à propos qu'ils pouvaient s'empirer.
− Tu sais aussi bien que moi, que la potion de sommeil sans rêve n'est pas le mode de guérison, dit Dumbledore en continuant, le mode de guérison serait, je pense, que tu puisses en parler à quelqu'un.
Harry se sentit soudainement étrangement malade, à la pensée que Dumbledore allait à l'intérieur de sa tête, chercher les informations qu'il avait besoin et les faisait voir au grand jour.
− Je sais que tu ne voudras pas m'en parler, ni à personne d'ailleurs. Mais éventuellement, tu devras le faire, car tu ne pourras pas réaliser à quel point ils te font souffrir.
Harry se recula dans sa chaise et se mit à fixer le tapis à ses pieds.
− Ma suggestion, Harry, c'est que tu les écrives, chacun de tes rêves, à chaque fois que tu en as un. Ainsi tu n'as pas à porter le poids de chacun de ceux-ci pour toi-même. Tu peux évidement les révéler à quelqu'un, ou bien ne jamais le faire, amis au moins une fois écrits, ils ne seront plus entièrement dans toi. C'est possible, Harry que le poids que tu portes sur tes épaules soit singulièrement trop lourd pour toi.
Harry leva son regard silencieusement vers Dumbledore, il trouva le bleu électrique des yeux du mage, baignés d'une tristesse. Les doigts entre croisés initialement étaient maintenant déposés l'un sur l'autre sur le bureau. Dumbledore se recula dans sa chaise.
− Miss Granger et M. Weasley sont venus me voir de nombreuses fois à ton sujet, Harry. Je leur ai dit, à chaque fois, que tu règlerais éventuellement ton problème, mais peut-être que j'attendais trop. Le monde a tourné son attention sur toi pour être leur sauveur, Harry, et cela est très lourd pour la fragilité de tes épaules. Tu es encore un garçon.
− J'pas un garçon, murmura Harry enter ses dents, en regardant Dumbledore en le défiant, mais Dumbledore souriait toujours.
− C'est bon d'entendre que tu peux encore être toi-même, Harry.
Harry sourit en regardant rapidement ses doigts, surpris de découvrir ses vieilles habitudes d'adolescent frustré faire irruption malgré la dépression qui l'anéantissait. La pensée qu'il pouvait être encore lui-même lui donna un peu d'espoir. Le visage de Dumbledore se rembrunit encore.
− Je dois te faire comprendre l'importance de ceci, Harry. Tu dois minimalement, écrire chacun de tes cauchemars, avant même de penser à pouvoir guérir.
Harry se leva, prêt à partir, mais il regarda Dumbledore et fut encore une fois surpris de le voir sourire.
− Mon erreur, bien sûr, c'est que tu n'es plus un enfant, maintenant. J'aurais pensé que ton talent au Quidditch aurait au moins prouvé cela, cela plus que tout.
