Harry se réveilla environ une heure plus tard. Il se sentait endormi et sous l'effet de potion somnolente, mais il se força à se réveiller. Il étira ses jambes quelques fois et les fit balancer en bas du lit, elles lui faisaient penser à un pendule. Comment les pendules pouvaient-elles être si précises?

[Tout doit être balancé] pensa-t-il [Tout est exactement à la place qu'il doit être]

Mais ce n'était pas vrai. Les sorts qui n'ont jamais touché leur cible. Où allaient-ils?

Ceci le réveilla un peu plus, et il bailla encore très endormi. Le cuir du divan était tiède et confortable et le jaune scintillant du feu le faisait sentir en sécurité. Il pensa encore une fois aux sorts qui disparaissaient. Il était théoriquement possible de faire disparaître un humain, mais extrêmement difficile. Où allaient-ils. Pouvait-on les faire revenir?

− Monsieur, il doit y avoir un équilibre dans le monde, n'est-ce pas?

Harry se sentit surpris. Il n'avait pas voulu dire cela à voix haute. Rogue était absorbé dans sa correction.

− Oui, répondit-il absentement.

− Toute chose a sa place dans le monde, peu importe que ce soit du point de vue physique ou moléculaire.

− Oui.

− Alors où vont les choses lorsque nous les faisons disparaître?

Rogue s'arrêta, son esprit se réajustant à la question au-delà les questions de monosyllabes qu'il avait donné et puis il s'ajusta à qui avait posé la question. Son visage prit un air irrité.

− Pourquoi cette question, dit-il d'un ton sec, en tournant une page, rageusement pour avoir été dérangé dans sa concentration? Harry avala péniblement et retourna son regard vers els flammes.

− Cela ne faisait juste pas de sens, c'Est tout, dit-il faiblement.

Rogue roula des yeux.

− Et qu'est-ce qui ne fait pas de sens, M. Potter, demanda-t-il de manière cinglante.

− L'humanité. Éventuellement.

− Ne me donnez pas aucune de ses idées philosophiques…

− C'est seulement le fond de mes pensées, répondit-il las, je ne vous ai pas demandé de les critiquer.

Rogue lança un regard sombre à Harry et ce dernier se ressaisi rapidement, ennuyé. Il avait posé une question équitable. De quel droit Rogue lui rabattrait-il els oreilles?

Rogue fronça les sourcils malveillamment. Malheureusement le garçon avait un point très logique; l'irritation évidente qui émanait de lui, le faisait questionner sur ce qu'il avait derrière la tête. D'un autre côt

− Je suis encore votre professeur, même si ce sont les vacances de Noël et vous devez encore m'appelez Monsieur ou professeur en tout temps, répondit Rogue assez calmement.

Maintenant c'était à Harry de rouler les yeux. Rogue sentit la rage monter rapidement et il se leva, les doigts posé sur sa baguette.

Tu as encore des cartes à jouer…calme toi, calme toi…

− Pensez-vous vraiment que je suis mon père, demanda Harry soudainement?

Rogue arrêta tout mouvement. Des yeux d'un vert acide rencontrèrent des yeux d'un noir obsédant et Rogue se sentit troublé, même s'il n'en montra rien.

[Qu'avait-il dit?]

− Pensez-vous vraiment que je suis mon père, répéta Harry?

Ceci n'était évidemment pas une question pour la simple forme. Il ne restait qu'une seule réponse à Rogue pour qu'il ne perde pas la face.

− Ceci n'est pas question, Potter. La question provient de votre insolence.

Ce fut au tour de Harry de se lever. Il enleva ses lunettes et se frotta les yeux et le visage.

− Ceci, professeur, se nomme les fêtes. Cela signifie que c'Est un temps de relaxation, de calme. Ceci signifie que vous ne pouvez pas enlever des points, donner des retenues ou tout autre sorte de punitions. Et remarquant à quel point vous avez été moins que juste avec moi, je crois que c'est juste mon droit d'éprouver de la colère, quelque fois.

La voix de Harry avait monté, devenant plus cinglante en laissant sur els mots « quelque fois » un poids supplémentaire. Rogue sourie. Harry sentit soudainement la peur lui parcourir les entrailles. C'était la sorte de sourire que vous voyez sur les requins, juste avant qu'ils enfoncent leurs dents dans leur proie. Rogue plaça avec attention sa plume sur son bureau et croisa ses bras sur son torse.

− Potter, dit-il lentement, en semblant savourer chacun des mots, Dumbledore, veut que je vous informe que les leçons d'Occlumencie vont débuter le jour d'après Noël, le Boxing Day, pour être plus précis.

Harry fronça les sourcils, en remettant ses lunettes sur son nez.

− Et?

− Et quoi, Potter?

− Est-ce que cela est supposé signifier quelque chose en particulier?

− Et bien, plus vous manquez de respect à mon endroit, plus les chances que je puisse accidentellement, ceci dit sourire Rogue, pénétrer une peu plus loin que nécessaire dans votre esprits sont grandes.

Harry se rassit, épuisé. Il était fatigué. Comment Rogue pouvait-il être si immature? Cela enrageait Harry au-delà de ses limites d'endurance. Harry ferma les yeux, tentant de bloquer la douleur brûlante qui lui provenait en gardant els yeux ouverts.

− Je n'aurais jamais pensé que vous étiez si enfantin, si immature, si …si puéril en me faisant marcher avec du chantage, dit Harry à vois basses. Pour l'amour de Dieu…, Harry ouvrit els yeux et rencontra ceux de Rogue, n'avez-vous aucune honneur?

Se sentant tellement plus vieux que ses seize ans, il se redressa et quitta la pièce.

L'apathie le drainant, il marcha furieusement et cela l'aida à calmer un peu sa rage. En tentant de se changer les idées, il se dirigea vers la bibliothèque se trouvant dans sa chambre pour y trouver quelque chose à lire et pour un instant il se demanda pourquoi aucun de ses livres ne s'y trouvaient Puis il réalisa : Il ne les avait pas enlevé de sa malle. Il se sourit sournoisement et tapa sur un livre bleu. La bibliothèque disparue en laissant voir la cage d'escalier. Harry sourie encore en commençant son ascension. Les marches de pierres tournèrent sur elles mêmes plusieurs fois et puis donnèrent sur un long et profond passage. Harry le suivit précautionneusement, la baguette prête pour toute éventualité. Environ trois minutes plus tard, le passage se termina en un autre ensemble d'escaliers en spirales. Harry les monta jusqu'à arriver à une prote en bois. Gravé dessus, en une écriture délicate, se trouvait le mot « vive ». Il ouvra la porte doucement. Celle-ci donna sur une pièce qui semblait tout droit sortie d'un cauchemar. Les murs en bois semblaient tomber en ruine, tout comme le plancher. Les vitres étaient brisées, et une brise froide entrait par l'orifice ainsi créée. Harry se rendit à l'autre extrémité de la pièce et ouvrit la porte de bois. Cette porte donnait sur une clairière dans une forêt. Du gazon doux et de la mousse créait un tapis naturel. Le silence régnait presque complètement, tel que rien mis à part les oiseaux et le venta ne pouvait être entendu…oh aussi on pouvait entendre le cri déchiré de quelque chose qui se faisait manger. Bref, les sons normaux que l'on retrouvait dans une forêt. Cette place était particulièrement inaccessible et solitaire. Harry se sentit commencer à grincer des dents. Dumbledore essayait fortement et il avait raison. L'endroit était parfait, c'était isolé et tranquille et raisonnablement silencieux. Le soleil dans le ciel indiquait que la nuit s'en venait.

Il mit ses mains dans ses poches et donna de bref coups de pieds à la mousse et au gazon. La connaissance de Dumbledore s'était surpassée pour créer un petit espace de pur bonheur et sérénité, mais n'ayant toutefois aucune autre utilité. Quelqu'un saurait toujours où il était, de telle sorte qu'il ne pourrait jamais s'évader et se perdre.

Il sentit sa rage croître encore en lui en même temps que ses espadrilles malaxaient le gazon. Pourrait-il être jamais complètement à l'extérieur de ce château?

Harry retourna à sa chambre, se trouvant surpris. Il avait passé toute la matinée sur le terrain de Quidditch et toute l'après-midi en pensant, se remémorant ses pires souvenirs et en se prenant encore avec Rogue. Parfois, il se sentait périlleusement sur le point d'exploser. La bulle de bonheur rose qui entoure tout le monde, les conservait sain, la sienne était en train de se briser. La tension dans sa tête et dans son corps était incroyablement trop élevée. Il était près de la limite

Six pieds de la limite en pensant que six pieds, six pieds de profondeur ce n'était pas si creux que cela, après tout.

Et il savait que la plus faible poussée le précipiterait directement sur cette limite qui était sienne.

Faisant que ce qu'il avait à faire pour éviter des argumentation avec Rogue serait une technique très productive. En fait, Rogue le poussait toujours plus loin dans un lutte mentale, mais se battre avec lui était une manière assez efficace et laisser passer un peu de la tension. Il relaxait et devenait plus agité en laissant passer les mots. Il voulait un bouc émissaire, il pouvait le sentir se former dans sa cage thoracique. Celle-ci lui donnait un pouvoir extraordinaire, pouvoir qui n'avait rien de bon pour le requin qui était près de lui.

Il pouvait le sentir dans ses muscles. Après une longue journée de repos au lit, il pouvait sentir ses tendons trembler et ses yeux se préparer à pleurer. Une petite faille et il serait

À six pieds de la limite

tombé en bas d'une pente graisseuse et entrant directement en collision avec un état de maladie mentale.

Déverser sa colère sur le mur quelques nuits auparavant ne l'avait qu'aider qu'un peu, en enlevant qu'une certaine quantité de sa colère, principalement parce que le mur ne se défendrait jamais ou ne lui aurait jamais retourné son animosité. Il savait qu'il était dangereusement près d'une dépression

En pensant que peut-être six pieds

Qui aurait des allures de génocides. Il savait aussi qu'il était en train de perdre la volonté d'exister seulement. Le suicide ne lui avait jamais semblé attirant, mais ne l'avait jamais autant appeler que maintenant.

C'était en ces occasions qu'il espérait pouvoir tout abandonner. Sortir le poids de se savoir le sauveur du monde à l'extérieur de son système. S'approprier une pièce tranquille et paisible à St- Mangouste et laisser le monde se débrouiller. Il réalisa qu'il appréciait actuellement l'idée que

Six pieds de profondeur n'étaient pas si bas que cela, après tout.

la guerre ne pourrait pas venir plus tôt.

Harry Potter fixa le feu et souhaita avec ferveur que sa vie puisse le déserter et l'abandonner. Épuisé, il souhaita sa propre mort. Où était la promesse du vide absolu lorsque vous en avez vraiment besoin?