Cela faisait six jours que Harry vivait dans les appartements de Rogue lorsqu'il alla voir Dumbledore.
− Monsieur, ce sera Noël mardi prochain.
− Oui, Harry, vraisemblablement.
− Je me demandais, monsieur…si je pouvais…et bien…si je pouvais aller à Pré-au-Lard.
Dumbledore croisa ses doigts et lui donna un regard grave, décidemment il .tait bon à ce jeu là. Cela créait un vide dans le silence que l'autre personne se sentait obliger de remplir.
− En fait, je voulais voir si je serais en mesure de trouver des cadeaux pour Hermione, Ron, Ginny…
Harry mit lui-même fin à son énumération. Dumbledore semblait préoccupé par des pensées profonds. Il finit par parler.
− Je dois demander que vous soyez accompagné.
− Bien sûr, fit Harry immédiatement.
La moitié de lui accepta sans se plaindre, c'était seulement juste, avec la horde de mangemorts qui traînaient partout et qui le cherchaient. Son esprit pourrait leur être tellement trop utile. Mais d'un autre côt
− Qui devra m'accompagner, monsieur, demanda doucement Harry?
Dumbledore n'eut pas besoin de dire quoi que ce soit que Harry laissa tomber ses épaules.
− Il m'est difficile de le voir comme étant un bon choix pour un accompagnateur lors d'un magasinage de Noël, dit Harry en fronçant délibérément les sourcils.
− Au contraire, dit Dumbledore, il peut simplement vous attendre. Tant et aussi longtemps qu'il est dans le village.
Harry haussa les épaules, amis il avait déjà commencé à se sentir plus à l'aise. Tant et aussi longtemps que l'homme n'envahissait pas constamment sa vie privée, il serait correct. Harry accepta, se sentant un peu mieux, mis à part le fait que ce serait Rogue qui l'accompagnerait.
Harry mit son manteau et se rendit à l'extérieur. La température était particulièrement glaciale à l'extérieur, le vent se déplaçait violemment et avec l'expérience de vol en balais, Harry savait que la sensation de ce type de vent sur sa peau serait comme une immense quantité de petits couteaux affilés sur sa peau, s'attaquant à la moindre parcelle attaquable, se prenant dans ses vêtements. Sur un balai et spécialement pour l'espèce humaine masculine cette sensation était très désagréable. Il mit son écharpe. En hésitant il l'enleva encore. Ce n'était pas parce qu'il ne sentait pas le besoin de la garder, c'était seulement qu'il appréciait le jeu froid de l'air sur sa peau… cela l'aidait à réaliser qu'il était bien vivant, que tout ceci était vrai. Il en avait de besoin, il avait besoin de cette assurance. Ce qui l'aurait bien complété aurait été la compassion humaine, mais il n'allait certainement pas l'obtenir de Rogue, par plus que de McGonagall à bien y penser. De plus Dumbledore était beaucoup trop occupé pour perdre les trois prochaines heures à écouter déblatérer un adolescent en pur non contrôle de ses hormones. Se sentant soudainement un peu triste, il se présenta dans l'entrée du château en attendant pour que rogue arrive.
Il n'eut pas à attendre longtemps, Rogue arriva d'un corridor particulièrement froid, un air enragé prenait place dans sa figure et de ses yeux émergeaient la haine de l'échec de sa bataille avec Dumbledore.
− Venez, Potter, fit-il avec du venin dans la voix, Je ne vais certainement pas jouer au baby-sitter toute la journée.
Cette phrase eut pour effet de mettre Harry dans une humeur encore plus massacrante.
− Je ne vous ai jamais demandé de venir, de toute manière, dit-il rapidement en sentant sa rancœur monter en lui. Il n'avait certainement pas demandé cela. Il avait essayé de raisonner l'homme, avait essayé d'être mature, avait, Dieu en était témoin, tenté de mettre sa dignité de côté pour cette enculé qui avait eu l'effronterie d'être enragé encore avec lui. Il regarda attentivement Rogue faire signe d'indignation
Harry en avait assez.
Il était temps de remettre les pendules à l'heure. Il sentit son espace personnel, ses boucliers et ses faiblesses. Il n'était pas certain pour combien de temps il pourrait encore supporter la situation. Le temps de laisser passer un peu de vapeur avant d'exploser. Cela était risqué. En fait c'était purement du suicide, mais cela en valait le coup, juste pour pouvoir voir l'Expression dans la face de Rogue avant que ce dernier le mette en million de petites pièces. En pensant à cela, il s'assura de savoir ou sa baguette se situait.
− Écoutez moi, triple andouilles! J'ai bien tenté d'être raisonnable, j'ai essayé d'être logique, mais vous avez insisté de continuer à jouer avec mes nerfs. J'ai tout abandonner pour les volontiers de Dumbledore et au moins j'aurais espéré que votre propre petit cul lui porte le même respect! Cela ne vous était jamais apparu que Dumbledore ne vous avait pas confié tous ses plans? Que peut-être vous n'en savez pas plus que lui-même? Que peut-être qu'il y avait une bonne raison pour que je doive demeurer avec vous, même si cela avait gâché, momentanément, votre intelligence absolue. Vous pouvez bien sortir carrément de ma vue et de ma face!
La voix de Harry avait accrue avec le temps, se terminant en des cris puissants.
Rogue semblait de plus en plus grand, ses cheveux plus froids. Harry vit les yeux noirs de Rogue briller comme deux piscines foncées et il vit la rage incontrôlée, comme l'aurait été la plus monstrueuse des bêtes non apprivoisée. Harry n'avait jamais vu Rogue aussi enragé, et il savait qu'il n'Avait même pas atteint la limite de sa colère encore. Cela pourrait attendre de toute manière. Cette rage partagée qu'il y voyait lui donnerait la force de supporter d'autres arguments; il pouvait sentir l'apathie parcourir ses veines Rogue ne faisait que commencer, malheureusement. Harry savait ce qu'il avait à faire.
− Potter, commença-t-il d'un ton glacé, vous n'Avez aucune idée de ce que j'ai tenté pour Dumbledore. Le fait que vous ignorez quelque chose ne signifie pas tout bêtement que cette chose n'existe pas. La seule manière que vous arriverez à comprendre, serait que votre petite tête de Gryffondor ne se concentre plus uniquement sur votre petite personne, comme elle le fait continuellement et que vous vous réveillez sur…
− C'est exactement ce que j'ai fait et les rêves furent moins dramatiques. Vous n'avez aucune idée, Severus Rogue, comme vous êtes absolument et merdiquement chanceux. Avez-vous déjà eu votre santé mentale poussée à sa limite?
Rogue grogna quelque chose et vint pour répliquer, lorsque Harry leva ses mains dans des gestes de soumissions étranges, qui le fit arrêter tout ce que Rogue aurait pu vouloir entreprendre, du moins pour quelques secondes. Harry utilisa ce temps.
− Au moins, j'ai quelque chose à être redevant. Je ne vais jamais vous ressemblez.
Harry vit sa missive frapper à la bonne porte et il se tourna sur lui-même et sortit du château.
Il était à mi chemin, lorsqu'il s'aperçut que Rogue ne le suivait pas et il se permit à ce moment de sourire faiblement. Cela serait bien d'avoir un peu de temps pour lui-même; du temps interdit, si délicieux.
Il prit son temps pour se rendre sur la route qui menait à Pré-au-Lard. Il appréciait la douceur du vent lui caressant le visage et sa gorge à chaque respiration, alors il s'arrêta et se mit face au vent. Il mit ses lunettes dans ses poches, ferma ses yeux et présenta son visage dans la bourrasque du vent.
Rogue se rassit dans sa chaise et le meuble craqua de manière confortable. I regarda le matériel rouge de la chaise; cette il l'avait achetée lorsqu'il avait commencé à enseigner à l'école il y avait tant d'années maintenant. Cette chaise l'avait vu passer à travers de toutes les émotions possibles.
Ceci le ramena furieusement à la réalité. Il était particulièrement bien au courant de l'âge de Potter, mais le regard qu'il lui portait, rempli avec une si grande rage et si pure à la fois, donnait à Potter beaucoup plus que ses seize ans et cela l'Avait ébranlé. Il se savait pincé et ne pardonnant pas facilement, ceci était quelques unes de ses caractéristiques qu'il appréciait le plus, se rappela-t-il que quelqu'un lui avait dit…à moins qu'il se l'était lui-même dit.
Il massa ses tempes avec une main et fixa, épuisé, le feu. Potter avait eu raison; il n'avait absolument aucune raison de traiter le garçon ainsi, mais peut importe ce qu'il voyait dans le visage de Potter il ne pouvait pas l'aider. Non seulement cela était une manière de faire passer ses frustrations, mais Potter le mettait seulement tout le temps en colère et il n'avait aucune idée pourquoi. Il assumait que c'était de la rancune de James, que le garçon marchait tellement dans les traces de son père, mais…
Sa race était inexplicable. Il avait essayé à une ou deux reprise de reprendre à zéro. Il avait essayé à une ou deux reprises de comprendre la position de Potter, la vie qu'avait vécu Potter. Parfois de manières forcées, parfois accidentellement…mais la rage avait refusée de se faire remplacée et anéantir. Et depuis quand Potter avait-il un esprit si renseigné? Si concerné? Lorsque vous faites disparaître des choses, où vont-elle?
Ceci était une question qu'il avait lui-même étudié de manière attentionnée, amis qui était demeurée sans réponse. Et cela ne faisait pas de sens. Rogue tenta de se rappeler de la dernière fois qu'il avait porté attention à Potter, juste avant que la colère l'envahisse. Il fut surpris de constater que personne d'autre n'Avait vu ce que lui-même avait vu, dans les précieuses secondes avant l'apparition de la douleur.
Il avait vu un garçon. Un jeune, épuisé à souhait, portant le poids du monde, frustré et apeuré adolescent. Il avait un gamin
(une brebis sacrifiée)
qui avançait dans sa vie, parce qu'il n'y avait absolument rien d'autre à faire. Il souffrait…souffrait tranquillement, mais pas silencieusement. Lorsque les autres lançaient un regard doré sur Potter, l'effet reluisant bloquait la vérité; enlevez les aspirations et éloges, vous voyez un simple enfant qui voit ses fondations enlevés d'en dessous de lui, dangereusement instable. Enlevez la lumière et vous voyez un garçon presque qu'incapable de se tenir par lui-même. Un enfant. Seulement un enfant.
Ceci aurait dû apparaître évident au pire des crétins, que depuis le début de l'année scolaire, Potter avait pris lamentablement le poids de la mort. Sûrement…Sûrement Potter ne se blâmait pas?
Non…il n'était pas si stupide.
Rogue grimaça pour lui-même. Il avait terminé en faisant une psychanalyse du Golden Boy, dans son propre temps libre.
Que Dieu nous vienne en aide. Les habitudes de Dumbledore déteignent sur moi!
