Lorsque Harry se réveilla, il savait qu'il passerait « une de ces fameuses journées ».

Il ne s'interrogea pas sur ses sentiments au moment où il s'habilla et il su qu'il avait eu raison de craindre cette journée, en remarquant le regard que Rogue portait sur lui lorsqu'il arriva dans la pièce principale. Il décida que de ne rien dire demeurait sans doute la meilleure décision et il se dirigea sans mot dire vers la cuisine.

Il planifia mentalement sa journée pour éviter de rencontrer le plus de gens possibles, ceci incluant les messages que pourraient lui donner les professeurs. Dumbledore, était, sans aucune doute, enragé après lui et Harry n'avait nullement envie de voir le regard déçu du vieux sorcier porté sur lui.

Curieusement, en faisant en sorte de demeurer physiquement hors de porter de tout le monde, faisait en sorte que Harry se sentait un peu mieux. Cela le faisait sentir qu'il avait une justification. La sensation était réellement la bienvenue.

Il vérifia que personne n'était près, puis il couru jusqu'au Grand Hall et puis sur le terrain. Suivant le chemin auquel il était familier, il jogga vers la cabane de Hagrid. Il cogna à la porte et il su par les grognements de Crocdur qu'il était à la maison.

La porte de bois était un peu ouverte et une énorme main attrapa Harry par le tissu de sa robe en le propulsant à l'intérieur. Immédiatement, il fut enlacé par des bras puissants.

− Harry! Ça fait un bout!

Harry lui offrit un sourire et hacha la tête.

− Tu vas bien, demanda Hagrid?

Harry confirma. Cela semblait une réponse appropriée dans n'importe quel cas.

Hagrid l'invita à s'asseoir et Harry le fit. Crocdur mit sa tête sur les genoux de Harry et bava un peu.

− Alors qu'est ce qui t'amène ici, demanda Hagrid curieusement?

Il déposa une tasse de jus de citrouille devant Harry sur une table étrangement petite et frêle.

− Un peu un refuge, admit Harry en sirotant le jus.

À sa surprise, le jus était tiède. Cela faisait un changement agréable des jus glacé servit à l'école, spécialement au cours de l'hiver.

− Refuge? Bien, je peux dire que tu n'as jamais rien fait qui t'as fait prendre la fuite de quiconque dans le passé.

Pas pour la première fois, Harry se demanda si Hagrid était plus intelligent qu'il ne le laissait paraître. Il avait toujours une manière d'interpréter ce que les autres disaient, habituellement directement.

− Moi et Rogue…

− Professeur Rogue, Harry.

− Nous avons une sorte de …confrontation.

Hagrid demeurait silencieux, en fixant le feu. Finalement il se leva avec un grognement et s'assit dans une chaise en face de Harry.

− Ha oui? C'était à propos de quoi?

Pour quelques secondes, Harry fixa la couleur orange de son jus de citrouilles tiède. Il laissa ses yeux se perdent dans ce mélange.

− Des choses ont été dites, des choses qui n'auraient pas dû être dites, avoua-t-il en choisissant d'ignorer la question. Et je devais demeurer avec lui, mais je crois que j'ai dépassé els limites. J'ai juste…j'ai juste…

Harry était sur le bord des larmes. Il se trouva immédiatement fâché contre lui-même et il mordit sa lèvre fortement.

Harry commençait à trouver cela de plus en plus difficile de faire face à la vie…Le monde était tellement oppressant…il se trouvait en entrain de supporter un lieu qui ne pouvait même pas autant supporter à lui seul. Les nuits sans rêves étaient son seul et rare refuge.

La bulle qui contenait l'équilibre mental de Harry s'amenuisait continuellement, périlleusement. Même les toutes petites choses en venaient à lui faire mal et il commençait à douter s'il serait en état de continuer ainsi à tout endurer avant qu'il ne craque sous cette énorme pression, qu'il craque aussi aisément qu'une coquille d'oeuf vide.

Parlant de coquilles d'œufs vides, c'est sur cela qu'il sentait que se relation avec Rogue était déposée. Même dans els sujets qu'ils étaient tous les deux sur la même longueur d'onde, ils trouvaient encore le moyen de finir à couteaux tirés. La nuit passée, seulement, ils avaient eu un court entretien sur les avantages et inconvénients des robes. Comment ils en étaient venus à parler de cela était encore un mystère, mais le fait est que l'entretien a eu tôt fait de dégénérer. Habituellement, ils tentaient d'éviter de se parler.

Harry déposa son jus sur la table en face de lui. L'effet brûlant des larmes dans ses yeux ne voulait pas le laisser, et ce peut importe la force avec laquelle il essayait. Hagrid fit comme lui, déposa son énorme tasse sur la table qui craqua pathétiquement.

− Harry, je t'ai regardé aller ces dernières semaines. Peux-tu honnêtement me dire que tu vas bien?

Harry hocha négativement la tête, ne faisant pas confiance à sa voix pour commencer à parler. Il essuya rapidement ses yeux.

− Je sens seulement que le poids du monde est un peu trop pour moi, avoua-t-il après quelques secondes de silence.

− As-tu encore des cauchemars?

Harry confirma.

− Tu as dit à Dumbledore à propos de cela?

En marmonnant quelque chose d'inaudible, Harry confirma encore, puis se recula dans sa chaise et mit sa tête dans ses mains. Il sentit une main le toucher sur l'épaule et puis un mouchoir qui aurait aussi bien pu servir de nappe pour une table lui fut offert.

Harry sentit un sourire franchir ses lèvres comme il tentait encore d'essuyer ses yeux et puis il le lui remit. Il relava la tte pour voir les yeux de Hagrid étinceler dans un sourire amical.

− Tu y es, Harry. Tu as seulement besoin de faire sortir tout cela de ton système une fois de temps en temps. Pas vrai?

Harry acquiesça, reconnaissant envers son ami. Il ne mentionna toute fois pas « qu'une fois de temps en temps », ne couvrait pas tout ce qu'il endossait.

Harry ne s'embêta pas à se faire discret lorsqu'il retourna au château.

Hagrid et lui-même avait passé la fin de la journée à parler des espèces de dragons. Même si Hagrid préférait les dragons à Dos à Crêtes de Norvège et les Queues en Corne de Hongrie, Harry, lui, préférait de loin les Hybrides Noirs à cause de leurs yeux d'un mauve vivant, ainsi que les Court-museaux de Suède à cause de leur flamme bleue et de leur peau.

Harry n'était pas très inquiet de se faire prendre. Cela allait arriver tôt ou tard, pensa-t-il. Se cacher était particulièrement inutile.

En haussant les épaules, il changea de route.

Rogue parcourait les corridors. Même s'il n'avait pas réellement besoin de le faire, vu l'absence d'étudiants à attraper, il trouvait que cela le calmait : la routine étrangement bienfaisante.

Ses pas, réguliers et contrôlés, faisaient écho sur les murs de pierres puis dans ses oreilles. Tout était paisiblement silencieux. Même les cris distants qui hantaient les corridors s'étaient évanouis avec le départ des étudiants.

Les pieds traçaient un parcours réguliers, totalement inconsciemment, Rogue laissa ses jambes faire le travail, le porter à toute la hantise des étudiants.

Pour une fois, sa tête était entièrement vide, mis à part quelques pensées de Voldemort qui étaient venues le parasiter dernièrement.

Le Seigneur des Ténèbres avait été dangereusement inquiétait ces derniers temps. Aucun meurtre, mutilation ou torture et seulement quelques uns avaient rejoint les rangs.

Si le Seigneur des Ténèbres semblent prendre du recul, s'est seulement pour mieux revenir.

Rogue se permit un ricanement, comme ses yeux faisaient écho dans la tour d'Astronomie. Le rire était un précieux cadeau et il n'avait reçu sa juste part. Généralement, il prenait en considération qu'il n'y avait pas beaucoup de chose pour lesquelles on pouvait rire.

L'écho diminuait comme il atteignait le sommet de la tour, et son attention se porta immédiatement sur la silhouette de Potter.

Le garçon dormait et la lueur de la lune baignait son visage doucement, une lueur argenté qui poussait tout dans une tranquillité monochrome. Les ombres étaient coincées dans des reliefs, emportant rapidement l'attention de Rogue sur la forme pointue d'une plume qui pendait dans une des mains du garçon. Rogue se rapprocha et étudia le parchemin qui était déposé sur les genou du garçon.

C'était une carte très détaillée des Sommités Canines, Les Bons Chiens. Tout était bien inscrit, mais une étoile manquait délibérément, l'étoile principale, en fait… Sirius n'était plus.

Alors, le garçon s'apitoyait encore sur le cabot!

Rogue regarda l'horizon, c'était une nuit claire et il y avait une agréable, mais fraîche brise qui surmontait les arbres. Le bruit de celle-ci, berçait lentement la nuit, une mélodie prononcée sur ce silence qui enveloppait le château.

Rogue reporta son attention au présent, au moment où Harry bougea un peu de l'endroit où il était assit. Il avait, d'une manière ou d'une autre, trouvé le moyen de grimper au plus haut de la tour dans un des trous des pierres qui l'entouraient. Il y avait une vue formidable de tout le terrain de Poudlard et rogue se demanda comment l'adolescent avait pu s'endormir et manquer ce spectacle. Dieu seul savait comment.

Il s'était endormit. À une hauteur maximale. Sur le haut de la plus haute, la plus froide tour du château. Potter était suicidaire.

Rogue vint pour se pencher pour brasser le garçon, mais il se figea à quelques centimètres de l'épaule de Harry.

Potter avait des lignes sous les yeux. Minces, presque indécelables, mais une fois que vous les avez vu, vous ne pourriez plus jamais les manquer.

Qu'est-ce…Pourquoi qu'un adolescent de seize ans serait préoccupé à ce point?

En fait, c'était une question légèrement bête, vraiment, en considérant qu'il était Le-Garçon-Qui-A-Survécu, mais encore. Il pouvait vivre avec cela avant.

Quel était le problème? Est-ce que Potter en avait trop sur les épaules et qu'il était en train de craquer?

Il en faut très peu pour faire en sorte qu'un adolescent se sente enragé et incompris…mais beaucoup pour qu'ils s'inquiètent du monde.

Roulant ses yeux, Rogue soulevant doucement Harry, essayant de préserver le sommeil sans rêve du garçon, essayant que ce sommeil sans rêve demeure non brisé. En jugeant sur la dernière fois qu'il avait vue le Golden-Boy dormir, il se méfia un peu de cette performance inquiétante. Si Potter n'avait pas de cauchemars, c'était mieux de le laisser ainsi.

Seigneur, Seigneur…ne me dites pas que je m'adoucie, pensa Rogue en parfaite horreur. Je vais perdre ma réputation.