Harry se réveilla au matin de Noël, épuisé, endormi et pas au meilleur de sa forme.
Il regarda autour de lui, vers la chaise où il avait vu Rogue assit regardant le feu la dernière fois, mais il la trouva vide.
Si quelqu'un donnait un chaton blanc à l'homme, l'image serait parfaite, pensa Harry, amusé.
Sa tête bourdonnait quelque peu et ses membres lui semblaient tendus. Harry s'assit, le regretta instantanément et il se recoucha; un haut-le-cœur prit possession de son corps. Il tenta à nouveau de se relever, prudemment. Il marcha lentement vers le divan où trois personnes pouvaient prendre place et s'u coucha encore, mais quelque chose manquait.
Il se releva encore, ne se préoccupant pas du sang qui luisait sur ses tempes ou des soudain tremblements qui semblaient parcourir ses muscles. Jetant un cop d'œil circulaire sur la pièce, il aperçu la cape de Rogue. Il se dirigea dans cette direction, il l'enleva doucement du crochet et il retourna au divan. En recroquevillant sur le divan, Harry ramena l'épais et lourd matériel de la cape sur lui. Il tremblait toujours, mais réussit tout de même à fermer ses yeux et à s'endormir.
Rogue descendit les escaliers en ne pensant à rien mis à part le décor absurde et dégoûtant de la sale des Gryffondor. Peu importe la personne qui avait choisi ces couleurs, elle méritait de se noyer dans un mélange de ce rouge si…
Un instant, c'est Godric Gryffondor qui avait choisit ces couleurs, n'est-ce pas? En bien. Dommage, il était déjà mort.
Les yeux de Rogue tombèrent sur une forme étendue sur le divan,
Potter était emmitouflé dans la cape de Rogue.
Rogue tenta de ne pas penser à ce fait, mais s'attarda plutôt aux tremblements de Potter.
Le garçon était horriblement pâle et avait un visage malade. Rogue se dirigea vers le divan et toucha le garçon sur l'épaule.
− Potter! Potter, réveillez-vous! Pouvez-vous m'entendre?
Potter ouvrit ses yeux et il regarda Rogue en les plissant.
− Quevoulezvous?
− La raison pour laquelle vous êtes étendu sur le divan, si je peux me permettre, avec ma cape et cet air d'être sur le point de mourir?
− C'tait juste musant, murmura Potter en remettant sa tête sous la cape de Rogue.
Rogue gronda et enleva rapidement la cape du corps de Harry. Harry se recroquevilla davantage comme si la froideur de la pièce l'avait pénétrée jusqu'aux os.
− Infirmerie. Maintenant, dit Rogue d'un air vénéneux.
Harry était encore habillé. Il s'assit, sentit le sol tournoyer un peu et il se leva. Rogue attrapa le coude de Harry au moment où le garçon trébuchait.
− Par Merlin, fit Rogue de manière irritée.
Il laissa le garçon près de l'antre et il sortit une petite bouteille de sa poche. Il vida un peu de son contenu dans le feu. Le feu devint alors d'un vert d'émeraude. Rogue poussa Harry à l'intérieur et il y pénétra après lui en criant « l'infirmerie de Poudlard ».
C'était exactement ce que Harry n'avait pas besoin.
Antre après antre, il vit défiler des foyers et sa nausée revint en force.
Sans crier gare, ses pieds frappèrent le plancher de l'infirmerie et ses genoux manquèrent. Rogue le rattrapa rapidement par l'épaule avant qu'il ne s'affaisse complètement sur le sol.
− Vous n'auriez pas un lit préféré, par le plus grand des hasards, demanda Rogue sournoisement.
Harry se sentait encore assez bien pour lui lancer un de ces regards qui tuent et il se dirigea sans mot dire vers le lit qui se trouvait complètement au fond de l'infirmerie. Il avait la fenêtre la plus grande et au petit matin, une énorme quantité de soleil entrait.
Madame Pomfresh entra en trombe dans la pièce.
− Qu'y a-t-il cette fois-ci, demanda-t-elle en signe de résignation?
Harry regarda durement Rogue. Ce dernier leva les yeux au ciel.
− Dieu seul sait, madame Pomfresh, finit-il par dire. Les symptômes sont de la fièvre, des tremblements, de la nausée…
− Comment savez-vous pour celui-là, demanda Harry, même si sa voix était faible?
− Il ne suffit que de jeter un coup d'œil à votre visage et cela est largement suffisant.
Harry leva à son tour les yeux au ciel et se laissa tomber sur le lit.
Rogue se tourna dos à Harry et secoua sa tête.
− Quel gamin emmerdant, murmura-t-il
− Hey, vous n'êtes pas ce que l'on pourrait qualifier de bouquet de roses, vous non plus, vieux grincheux, dit la voix derrière.
Mme Pomfresh éclata en rires lorsqu'elle remarqua l'expression que faisait Rogue. Rogue se tourna furieusement, sortit sa baguette et avança vers le lit de Harry, mais mme Pomfresh attrapa sa manche et le retint.
« Je vais lui en fait un vieux grincheux », pensa furieusement Rogue, mais mme Pomfresh le rappela à l'ordre.
− Il a un point, dit-elle, mais avec des éclats de rires dans les yeux sur la commissures des lèvres. Je prendrai soin de lui à partir de maintenant.
Rogue lança un dernier regard de glace à Potter et sortit de la pièce, ses robes volant derrière lui.
Harry se coucha sur le dos et regarda le soleil d'après-midi qui reflétait au plafond. Pomfresh lui avait donné une potion pour faire diminuer sa fièvre, mais elle ne semblait pas fonctionner très bien.
Il se sentait un peu comme lorsqu'il termine une session d'occlumencie avec Rogue, mais à une puissance quatorze fois plus élevée.
Était-ce possible qu'à chaque fois que quelqu'un tentait d'entrer dans sa tête, ses défenses immunitaires diminuaient? C'était entièrement possible…
Harry se tourna sur le côté et tenta de dormir.
Rogue regarda le décor de la salle commune de Gryffondor furieusement.
« Vieux grincheux? », Seigneur, cela avait été arrogant la première fois…
Rogue se tourna et regarda à l'extérieur par la fenêtre. Furieusement, ses poings se balancèrent devant lui et frappèrent le mur. En se tournant, il donna un coup de pied sur la malle de Potter et il entendit un bruit de quelque chose qui avait été fracassé. L'objet n'avait pas beaucoup bougé, amis il semblait très lourd.
Rogue se tenait debout et enrageait, fermant et ouvrant ses mains. La manière dont le petit monstre l'avait blessé le hantait dans sa tête.
Il est vrai que c'était seulement un commentaire, un commentaire qui sans aucun doute avait été véridique.
De quel droit te permets-tu d'insulter quelqu'un et puis ensuite de te mettre en colère parce que cette personne t'a retourné ta faveur, sa conscience lui demanda? Rogue eut un rictus. Severus Rogue avait une conscience?
Ne bougeant pas, il tenta de se ramener à la raison et de se parler, en faisant appel aux paries les plus sages de son cerveau :
Tu sais, même si Dumbledore ne te l'a pas dit directement, c'était ton boulot de protéger le garçon. Tu as été non officiellement délégué pour cette tâche, pour faire sûr que Harry ne se rende pas à un point de non retour.
Ne confond pas les choses. Il y a deux Potter. Ils sont tous les deux différents. Ne les confond pas.
Tu sais ce que cela fait de n'avoir personne pour t'écouter. Toi, plus que quiconque devrais l'écouter.
Il pourrait finir comme toi.
Rogue frappa le mur encore une fois. Cela n'arriverait pas. Non seulement avait-on fait pression sur lui pour qu'il joue à la nounou de Potter, mais il devait aussi devenir le thérapeute du Golden Boy et maintenant il recevait une réprimande de sa propre conscience!
Ne suis-je pas assez torturé? N'est-ce pas suffisant que je dois souffrir en étant un espion, je dois aussi souffrir à Poudlard?
Rogue s'assit, lasse et passa ses mains sur son visage. Le-garçon-qui-a-survécu, n'a-t-il pas eu suffisamment de temps dans le monde moldu? Et au nom de quoi est-ce que Fred et George Weasley venait faire dans l'histoire pour aider Potter?
Les premières lueurs de la journée de Noël se levaient à l'horizon, illuminant la neige et les arbres qu en étaient recouverts.
Tout était calme, pour de longues secondes. Le silence pur : une ressource rare que seuls les riches pouvaient se permettre.
Le soleil se levait pour faire face à Poudlard; un château doré couvert de solides pierres, les briques grises et les reflets des fenêtres retournant les faveurs du soleil.
Tout le château était plongé dans cette lueur dorée. Une personne de l'extérieure aurait remarqué la manière dont la lumière caressait les formes les plus fines et les rendant momentanément plus douces et plus heureuses. La lumière parcourait le château, traversait une fenêtre et toucha doucement le visage d'un jeune homme qui était demeuré assit passé minuit en se demandant pourquoi est-ce que sur cette Terre si douce, des choses aussi mauvaises que le Mal pouvaient exister. Et pourquoi le Bien ne pouvait jamais gagner. L'équilibre n'était pas une balance juste, mais c'était tout de même une balance. Sauter des étapes et il n'y aura plus rien à conquérir. Que ce soit pour le Bien ou le Mal.
Il n'y avait pas de témoin extérieur. Le garçon dormait. La lumière illuminait sa cicatrice, laissant des ombres dans ses profondeurs; si c'était possible, on pouvait presque la voir se confondre avec la lumière dorée qui émanait du soleil. La lumière passait sur sa peau, pâle et vierge malgré les années. Des reflets bleus brillaient dans ses cheveux et adoucissaient l'ombre de sa mâchoire proéminente.
La lumière se calait aussi dans une ligne mince, presque imperceptible, autour de ses yeux. La lumière semblait savoir qu'il ne devait pas être là; la brillance des rayons sembaleint l'envelopper complètement.
Mais le silence était toujours présent.
Une lueur presque dorée enveloppait l'homme assit à la fenêtre de la tour de Gryffondor; un homme qui avait réintégré la salle comme aux petites heures du matin de manière à se sentir en sécurité, de manière à se sentir à un endroit familier.
Un homme qui ne comprenait plus rien. Un homme qui ne savait pas à travers quels yeux il regardait.
Où était la distinction? Où était la ligne qui séparait les deux?
Les yeux du garçon n'étaient toujours pas ouverts. Le sommeil était un réconfort précieux.
On dit que Noël est un temps magique et ce l'est, vraiment. Mais à quel point c'est magique, personne ne sait. Et quelle est la sorte de la magie, alors là personne ne saura jamais.
Jusqu'à ce que quelqu'un demeure réveillé et observe cette renaissance du monde, personne ne pourra savoir. Mais cela ne surviendra jamais. Plusieurs choses ne sont pas destinées à être vues pas les yeux des humains.
…mais qui décide ce qui est humain?
Pour l'instant, ce garçon dormait en paix, insoucieux et dans un monde sans rêve. Peut-être que la magie perdurera, et peut-être qu'elle se fanera.
Mais alors, la même question revenait, qu'est-ce qui influençait cela?
Merci à Onarluca, Lunenoire, Shiny-misS, S-Jennifer-S, Missppotter, super-ana, Thealie, la rodeuse et jenni944
