Voilou voilou !! J'ai enfin fini de retaper mon chapitre 39 !! Ainsi je vous l'envoie –je n'ai plus de doigts d'ailleurs !- et j'espère comme d'habitude qu'il vous plaira !!! Niahahahaa, place maintenant au 39ème chapitre, brillamment intitulé……. Tadadadaaaaaaa

(Bon d'accord, je me tais et je poste ! lol)

bizoux !

Chapitre 39 – Quand les Âmes se déchirent. -

Le lendemain, une longue journée fut de rigueur. Le temps ne s'était jamais écoulé aussi  lentement.

Morgane et Seto demeuraient tous les deux, n'osant réellement reparler de la bagarre de la veille, qui les avait tout de même légèrement marqués. Mais cela tenait surtout au fait que leur camarade avait du être envoyée à l'infirmerie… Fort heureusement, elle devait en sortir bientôt !

Morgane n'avait cessé de pleurer la nuit durant, Seto essayant de la consoler comme il le pouvait. La fillette ne comprenait pas comment la situation avait pu dégénérer si vite entre elle et son frère. Jamais elle n'avait vu une telle haine dans ses yeux, et encore moins à son encontre. Cela ne lui ressemblait certainement pas.

C'était vrai, Morgane l'avait quelque peu cherché, mais elle s'en voulait. Cependant, c'était plus fort qu'elle, le voir avec Bélinda la mettait hors d'elle.

Et il espérait sans doute lui imposer de rester seule et silencieuse, tandis que lui s'amusait avec d'autres en la laissant dans un coin, l'oubliant jusqu'à ce qu'il ait besoins d'elle, pour l'abandonner après… Et bien, non ! Morgane, elle, ne se plierait certainement pas à cette soudaine domination, qu'Evan semblait vouloir instituer entre lui et sa sœur.

Mais, elle n'était pas la seule à ne pas apprécier, ni comprendre ce soudain comportement. Severus avait été profondément choqué de savoir que ses deux enfants s'étaient ainsi battus en plein couloir, surtout que jamais ils ne s'étaient disputés pour quoi que ce soit. Et cela il ne l'avait sûrement pas laissé passer.

Mais à l'inverse de Morgane, Evan ne s'en sentait absolument pas désolé, et n'était nullement prêt à s'excuser.

Au contraire il était plus fâché encore contre la jeune Serpentard. Et, s'être fait remonter les bretelles par son père l'avait conforté dans son idée qu'elle ne faisait que le provoquer, et qu'elle allait bientôt le regretter…

Lorsque Morgane et Seto se présentèrent à leur cours commun de Métamorphose, avec les Gryffondor, en fin de journée, Evan n'adressa à sa sœur qu'un regard glacial, digne de ceux de Severus. Puis, il se reporta plus loin dans le couloir, quand Morgane tenta de venir lui parler.

Hermione émergea alors de l'intérieur de sa classe, et les fit rapidement entrer. Elle s'approcha d'Evan, alors que tous s'installaient.

         - Tu resteras après le cours, j'aimerais te parler. Lui demanda-t-elle.

Evan acquiesça sans lever le nez vers elle, et s'assit simplement.

Hermione repartit donc vers le devant de la salle et observa les derniers élèves finir de s'installer, étonnée de voir que Morgane ne se précipita pas à la table de son frère, où la place qu'occupait normalement Bélinda était libre.

         - Aujourd'hui nous allons faire un exercice plaisant ! Déclara Hermione haut et fort, en frappant dans ses mains, captant l'attention de tous.

Au claquement de ses paumes, des cages de verres apparurent sur chacune des tables de la salle. Les jeunes élèves émirent des cris de surprise et d'admiration les filles surtout, en examinant à l'intérieur des fameuses cages de somptueux papillons, aux milles et une couleurs, douces ou éclatantes.

Seto maugréa devant les réactions de ses camarades qu'il jugea bien trop puérile. Morgane l'observa et se mit soudain à rire, sachant bien qu'il faisait tout pour se démarquer des autres, comme à chaque fois.

D'ordinaire, Seto lui aurait rétorquée n'importe quelle ânerie dans le but de la provoquer et d'entamer avec sa camarade leur petite joute habituelle, mais cette fois-ci, il resta silencieux, la regardant simplement rire, ne fut ce qu'une seconde. Il se surprit même à en éprouver de la fierté et un certain soulagement, -bien qu'il n'en montra aucun signe extérieur !- car il avait réussit à la faire sourire. Car, depuis la veille, le bonheur de régnait pas spécialement dans le pré ! (euh… l'école, pardon… arf pov' moi !!!) Enfin, cela s'arrangerait bien !

         - Voyez ces paisibles créatures ? Reprit la voix d'Hermione, souriant en observant ses élèves. Elles sont splendides, n'est ce pas ?! Et bien, je vais justement vous montrer comment les rendre plus belles encore, et qui plus est très utiles !

Hermione frappa à nouveau dans ses mains, et un des papillons prit son envol vers elle, passant au travers de la cage en verre par enchantement. Alors qu'il virevoltait autour de sa tête, Hermione prit sa baguette et l'approcha de la créature. Doucement, le papillon vint alors se poser sur le bois de l'objet magique. Le professeur de Métamorphose énonça alors une formule magique, clairement et distinctement. (On se rappellera tous des supers cours de dictions qu'elle donnait à Ron ^_^ !)

         - Lux tenebrarum vulni semper curat !

Un silence se fit d'abord, les élèves observèrent leur professeur, se demandant bien, comment ils pourraient retenir une formule pareille… Hermione les observa l'air de dire « Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ! Roh ! ».

Finalement une sorte de nuage de fumée claire se dégagea petit à petit du manche de la baguette d'Hermione jusqu'à son extrémité, en entrant en contact avec le papillon, celui-ci disparut dans un léger POP ! (super les bruitages, z'avez vu ??!!) pour laisser place à une magnifique petite fée, un somptueux petit être aux longues ailes fines et gracieuses, un minuscule corps entouré d'un aura de lumière rosé.

Hermione la présenta à l'ensemble des élèves qui répétaient des « waaaah ! » d'émerveillement en boucle, la petite fée les observaient l'air intrigué, baissant la tête d'un côté puis de l'autre en les examinant, assise les jambes croisées, battant de ses ailes d'un air insouciant.

         - Et bien, ça n'est qu'une fée ! S'exclama Seto d'un air blasé. On dirait que c'est la première fois qu'ils en voient une… Pitoyable !

Hermione haussa un sourcil vers la table de Seto et Morgane, dans le fond de la salle, entendant la remarque du Serpentard.

         - Des fées comme celle-ci, Monsieur Malefoy, cela m'étonnerait que vous en ayez vues beaucoup ! Lui répliqua Hermione en le fixant.

Seto haussa les épaules d'un air arrogant.

         - De toute façon, les fées sont bêtes et futiles ! Lui lança-t-il. Où est l'intérêt de les étudier !

Décidément, il n'avait rien à envier à son frère aîné par moment ! Se dit Hermione en soupirant.

         - Approchez donc un peu par ici, Monsieur Malefoy ! Lui demanda Hermione d'un ton ferme. Je vais vous montrer si ma petite fée est aussi stupide que vous le pensez !

Seto lança un regard interrogateur à Morgane, mais se leva finalement, et avança d'un pas fier jusqu'au bureau.

         - Savez vous, jeune monsieur Malefoy, que votre petite bagarre d'hier soir, m'est parvenu jusqu'aux oreilles ! Commença-t-elle alors qu'il arrivait à sa hauteur.

Un peu plus loin dans la salle, Evan haussa un sourcil… « Ça y est ! Elle va s'y mettre aussi ! D'abord Papa et maintenant elle… je vais encore avoir droit à un sermon moralisateur pendant une heure ! Pff… ils peuvent toujours parler… je m'en fiche, ils ne comprennent rien ! » Se dit il dans son fort intérieur.

         - Je suppose que vous n'en êtes pas ressorti sans une égratignure ou autre ! Enchaîna Hermione, toujours à l'attention de Seto.

Celui-ci ne répondit que quelques mots pas bien distincts, mais ne pouvait pas cacher les petites égratignures dont son visage avait héritées la veille.

         - Et bien, voyez-vous, cette inutile petite fée comme vous le dites, reprit Hermione, a le pouvoir de régénérer l'énergie des sorciers, et de soigner certaines blessures, à condition qu'elles ne soient pas trop profondes. De la magie qu'elles dégagent, on  peut créer des poudres régénératrices très puissantes ! Savoir transformer un corps pur qui vient à passer en une fée régénératrice est un atout dont il faut savoir se servir lorsque l'on est livré à soi-même !

Hermione fit légèrement bouger sa baguette, et la petite fée se mit à voler en direction du jeune Serpentard, elle tournoya alors autour de lui. Seto sursauta même quand elle passa soudain au travers de son corps à plusieurs reprises, pour finalement s'effacer dans une poussière de lumière nacrée. Les légères marques de son visage avaient disparu et il se sentait plus énergique que jamais. Son visage d'ordinaire insensible à tout ce qu'on lui montrait, avait cette fois ci pris une allure étonnée, ce qui fit rire certain des autres jeunes sorciers (qui se turent bien vite lorsque Seto retourna à sa table en leur jetant des regards meurtriers !)

         - Alors ! Lui lança Hermione, dans un sourire triomphant. Sachez à l'avenir, Monsieur Malefoy, que vous réfléchirez à deux fois avant de me défier ! En attendant, je pense que 5 points en moins pour Serpentard sont de rigueur quant à votre impertinence !

Seto reprit place près de Morgane en bougonnant, celle-ci tapota discrètement l'épaule du jeune garçon d'un air compatissant, puis soupira en reportant son attention vers Hermione.

Puis ce fut aux élèves de mettre le sortilège en pratique.

Ah bah oui, c'est bien beau de rêvasser devant une zoulie tite fée, mais ce n'est pas le tout !

Et aussi simple que cela puisse paraître, ce ne fut pas une partie plaisir… Peu nombreux au début furent ceux qui accomplirent le sort avec succès. Car, avant de prononcer, correctement ! la formule, il fallait faire venir les petits papillons sur sa baguette _ ! Alors que ces adorables créatures voletaient gentiment dans tous les endroits de la pièce, sauf autour des élèves !

Evan fut celui qui réussit le premier. Au contraire de ses camarades qui durent faire preuve de patience et de volonté, les papillons vinrent automatiquement vers lui, comme attirés. Et à peine, eut il prononcé la phrase magique qu'il fut entouré de la lumière douce et rassurante des petites fées, heureuses de battre des ailes près du jeune garçon. Hermione le félicita, et accorda ainsi quelques points à Gryffondor.

Seto exécuta à son tour correctement le sortilège quelques instants plus tard. Puis d'autres suivirent. Mais Morgane demeurait parmi les derniers. Elle remarquait, non sans en éprouver une certaine tristesse mêlée d'incompréhension, que les papillons la fuyaient désespérément.

Evan tourna brusquement la tête vers sa sœur, ressentant à la fois de l'exaspération et de la colère s'insinuer en lui, en voyant que Morgane commençait à s'énerver sans réussir.

         - La puissance de guérison de la fée varie en fonction de l'intensité de votre magie… Expliqua à nouveau Hermione en passant dans les rangs. Pour la prochaine fois, j'aimerai que vous me fassiez une petite recherche sur ce genre de métamorphose… Oh ! Morgane, tu n'as toujours pas transformé ton papillon ! Mets y un peu de bonne volonté veux-tu ! Je suis sûre que tu es aussi capable que tes camarades !

Morgane soupira, n'arrivant toujours pas à approcher sa baguette de la créature. Elle sentait le regard des autres la détailler, ce qui la mit bien plus mal à l'aise encore.

         - J'en mets de la bonne volonté ! C'est ce truc qui ne veut pas venir ! S'énerva-t-elle.

         - Ne commence pas à répondre ! Lui lança Hermione. Fais ton travail correctement, allons, ce n'est pas si difficile. Regarde tout le monde l'a fait.

Morgane baissa la tête, serrant son poing autour de sa baguette, sentant son corps bouillir de honte et d'exaspération.

         - Tu m'étonnes qu'elle n'arrive pas à approcher les papillons ! Chuchotait des voix vers les tables des Gryffondor. Ils doivent avoir peur !

         - Oui ! Acquiesça une autre d'un ton moqueur. Elle n'est pas la fille de Rogue pour rien, qu'est ce que tu crois !

         - Elle fait aussi peur que lui !

         - P'tet même plus !

         - Pff… la nulle…

Seto leur lança un regard assassin, mais les remarques continuaient, sans qu'Hermione, rassise à son bureau, ne remarque quoique ce soit.

Morgane aperçut discrètement son frère, et n'en revint pas de le voir, sourire des blagues des autres.

Elle réprima un sanglot et sa colère brûlant son corps. Elle ne voulut cependant se laisser aller devant les autres, et tenta de surmonter son embarras, se concentrant avec toute sa force sur le papillon.

         - LUX TENEBRARUM VULNI SEMPER CURAT !  Hurla-t-elle soudain, faisant sursauter la moitié de la salle.

Et loin de la fumée qui aurait du sortir de sa baguette, la pièce entière fut remplie d'un bruit d'explosion, suivit des cris de certaines des filles. Lorsque Morgane ouvrit les yeux, tout aussi surprise que le reste de la classe, elle découvrit avec terreur que de petites boules de feu brûlaient dans les airs, aux endroits où volaient quelques instants plutôt fées et papillons !

Hermione se leva d'un bond.

         - Mais qu'est ce que tu as fait ?! A quoi pensais-tu exactement !!

Elle semblait à la fois furieuse et incrédule alors qu'elle s'avança vers sa nièce.

Morgane commença à paniquer sans comprendre, quand soudain elle éprouva la désagréable sensation de quelque chose de chaud s'insinuer sur le côté de sa jambe. Elle baissa les yeux pour découvrir ce liquide d'un rouge foncé se faufiler depuis sa jupe jusqu'au bas de sa jambe.

Hermione approcha rapidement de la table de Morgane cherchant une explication. La jeune sorcière se mit à trembler, ne sachant que faire.

         - Il… il faut que j'y aille ! Bredouilla-t-elle d'une voix hésitante avant de prendre ses jambes à son cou, quittant brusquement la pièce.

Hermione n'eut le temps de la retenir. Elle sortit à son tour de sa salle de classe. Mais lorsqu'elle chercha dans le couloir un quelconque signe de vie de Morgane, elle se rendit compte que celle-ci avait déjà disparu.

Elle se retourna pour voir Evan lui faire face.

         - Je vais la chercher… Décréta-t-il simplement avant de passer devant Hermione, sans attendre de réponse.

~*~

Morgane n'était pas bien loin en réalité, s'étant juste réfugiée dans les toilettes des filles les plus proches.

Elle s'effondra par terre en claquant la porte derrière elle, pleurant à chaudes larmes. Puis elle souleva le tissu de sa jupe et vit que le filet de sang s'échappait de sa curieuse marque, en forme de Rose Noire… cette fleur, encore plus brillante qu'à l'ordinaire, mêlée au rouge sombre du sang. En même temps, elle retira le gant noir qu'elle avait placé sur sa main depuis que sa marque était apparue, afin que personne ne remarque le minuscule fil obscur qui partait de son poigné pour mourir dans sa paume. De là aussi, du sang coulait, mais moins abondamment que de la rose…

Morgane avait déjà ressenti cette sensation, mais c'était la première fois qu'elle le voyait comme cela. La jeune sorcière en éprouva alors une peur féroce, et recouvra sa marque de sa jupe d'un mouvement vif, voulant à tous prix cacher ce spectacle.

Elle se débarrassa du sang qui tachait ses vêtements aussi bien que possible. Peu à peu les saignement se calmèrent… elle en sentit d'ailleurs un extrême soulagement, faisant presque disparaître sa peur… presque, car une fois cela passé, son estomac se noua à nouveau d'une détestable façon.

La fin des cours allait bientôt sonner… mais, elle n'avait pas le courage de sortir encore. Bientôt tous les premières années et les autres allaient être au courant qu'elle faisait brûler les animaux en cours de métamorphose et Hermione allait raconter à son père qu'elle lui avait encore manqué de respect et qu'elle n'avait rien fait correctement. Morgane se retint de pleurer encore une fois, mais elle en avait le cœur lourd. Cependant, son histoire de marque commençait à l'effrayer, peut être devait elle voir Severus finalement. Alors qu'elle était plongée dans ses pensée elle entendit la porte grincer. Elle s'avança timidement pour voir ce qu'il en était, et sursauta en se retrouvant face à son frère.

         - Evan ! S'étonna-t-elle alors qu'il venait vers elle.

Celui-ci avait un mauvais regard accusateur braqué sur elle. Morgane se baissa rapidement pour ramasser son gant noir, espérant qu'il ne voit pas sa main, mais alors qu'elle venait de le remettre, elle sentit qu'il la soulevait par le haut de sa cape.

Elle lui lança un regard surpris et apeuré voyant l'expression quasiment meurtrière qu'il lui adressait.

Sans réfléchir elle voulut s'éloigner mais il l'agrippa plus fermement, et la coinça soudain entre lui et le mur, l'empêchant de s'échapper.

         - Qu'est ce que tu fais… Lui demanda-t-elle, sa voix tremblante.

         - Tu es complètement idiote ou tu le fais exprès ?! Lui hurla-t-il brusquement avant d'empoigner d'un geste presque machinal le haut de la jambe droite de la fillette, resserrant violemment son étreinte. Le visage de Morgane se crispa sous une douleur intempestive qui partit tel un éclair foudroyant de sa cuisse jusque dans tout son corps.

         - Tu es fou ! S'écria-t-elle en pleurant. Lâche moi ! Tu me fais mal !

         - Certainement pas ! Lui rétorqua-t-il en appuyant d'autant plus. Tu ne te rends pas compte que c'est toi, qui est inconsciente ! Combien de fois vais-je devoir te le répéter ? Tu n'as pas le droit de l'utiliser !

L'emprise qu'il maintenait sur elle atteint soudainement un horrible degré de douleur.

Mais finalement il relâcha la pression, laissant Morgane figée sur place, sa jambe la faisant encore souffrir.

         - Excuse moi… commença-t-il en soupirant, mais pourtant l'air aucunement désolé. Mais, tu me pousses à bout avec tes idioties !

Morgane l'écouta de plus en plus stupéfaite et glacée d'une soudaine terreur.

         - Pourquoi tu refuses de comprendre… reprit il. Tu dois m'obéir. Tu sais que je suis le seul à pouvoir te contrôler, mais si tu n'y mets pas un peu du tien, nous n'y arriverons pas !

         - Mais qu'est ce que tu racontes ?! Sanglota-t-elle plus fort. Arrête ! Tu me fais peur !

         - Tu es plus forte que les autres, mais tu ne dois pas leur montrer ! Enchaîna-t-il reprenant un ton plus doux. Sinon, ils voudront tous s'emparer de toi ! Et tu es à moi, je ne veux pas qu'ils te mettent la main dessus !

         - Je suis pas ta chose, t'as pas le droit de me parler comme ça !!! Lui cria-t-elle plus fort encore.

Elle essaya de le repousser de toutes ses forces, mais il s'imposait plus, et la menaça de saisir une nouvelle fois sa jambe.

         - Le truc, vois-tu, c'est que tu es très forte, mais je lui suis plus encore ! Ricana-t-il. C'est pour ça que tu dois avoir confiance en moi. Je ne veux pas te faire de mal et tu le sais, alors ne me forces pas à répéter…

         - Tu avais dit que tu me protégerais ! S'écria-t-elle encore. Tu avais promis de rester toujours avec moi ! Tu n'es qu'un sale menteur, je te DETESTE !

 Evan ne tint nullement compte de ce qu'elle venait de lui crier, et plaquant ses mains contre le mur, il l'embrassa furtivement sur la joue.

         - Calme toi maintenant ! La pria-t-il. Tu ne voudrais pas que tout le monde voie que tu as pleuré ? Qu'est ce qu'il vont encore pensé de toi sinon !

         - Je leur dirais que c'est ta faute ! Tu n'as pas le droit !

         - Et qui te croira ? Je te rappelle que c'est toi qui ne fais que des bêtises depuis le début… et que c'est en moi qu'ils ont confiance !

         - Pourquoi tu me fais ça ?

         - Mais parce que je t'aime beaucoup ! Et parce tu es plus précieuse que tu ne le crois, je le sens ! Je le sais !

Il passa sa main dans ses cheveux la regardant avec une étrange envie brillant ans ses yeux.

         - Quand tu auras enfin compris que tu dois m'écouter, on sera bien… quand tu ne seras qu'à moi ! Comme avant !

Il l'embrassa à nouveau sur l'autre joue, puis en balaya les larmes qui y coulaient encore, et la libéra finalement. Elle tomba à terre, frottant doucement sa jambe, espérant y faire disparaître sa violente douleur, son esprit complètement incapable de penser à cet instant.

La violence de son frère à son égard, si incroyable, était incompréhensible pour la fillette.

         - Tu voulais rester au près de moi… lui murmura-t-elle s'agenouillant à côté d'elle, caressant ses cheveux blonds sur sa tête ramenée entre ses genoux et son buste. Ça tombe très bien, je ne veux pas te perdre non plus ! Allez, relève toi !

Morgane le repoussa vivement de sa main.

         - Ne m'approche plus, va-t-en ! Lui cria-t-elle, sa voix étouffée par ses pleurs.

Il se releva et sourit d'un air triomphant.

         - Très bien, je te retrouverais plus tard, petite sœur, quand tu seras calmée ! Tu viendras vers moi, très vite !

Il prit alors le chemin de la sortie, l'air parfaitement serein, et ne se retourna qu'une fois.

         - Oh, et au fait ! Déclara-t-il. Pas la peine d'aller chercher qui que ce soit à l'aide Morgane. C'est entre toi, et moi ! Les autres ne comprennent rien, car ils ne sont rien… comparés à nous !

Cette fois-ci il quitta définitivement la pièce, laissant sa jumelle effondrée sur le sol de la pièce.

~*~

Evan retourna rapidement en salle de Métamorphose, pour rechercher ses affaires, car le cours s'était achevé, cinq minutes auparavant.

Seto était le dernier élève présent dans la pièce. Les deux jeunes garçons se jetèrent un regard glacial en se croisant, et Evan se retrouva vite seul avec Hermione.

Celle-ci vint à sa rencontre, et Evan se rappela avec exaspération qu'elle voulait absolument lui parler.

         - Où est ta sœur ? Lui demanda-t-elle l'air préoccupé.

         - Elle s'est enfermée dans les toilettes des filles, et m'a envoyé promener lorsque je suis venu la chercher. Répliqua-t-il en prenant un air déçu. J'aurais voulu la rassurer et lui dire de revenir… mais elle n'a rien voulut savoir.

         - Je ferais bien d'aller lui parler. Pensa tout haut Hermione d'un ton inquiet.

         - Pas la peine… la prévint Evan. Elle ne voudra pas te répondre. Je me demande ce qui lui arrive… Elle est énervée contre tout en ce moment.

         - Moi aussi j'aimerais bien savoir ce qui t'arrive… murmura Hermione en le fixant. 150 points ! Evan, comment as-tu pu nous faire perdre 150 points ? En une soirée !!

Evan l'observa ses yeux brillants, et soupira d'un air triste.

         - Je n'ai pas eu le choix. Je suis désolé. Chuchota-t-il en baissant la tête.

         - Tu n'as pas eu le choix ? Tu te moques de moi ! S'exclama Hermione. Tu aurais pu ne pas te battre, voilà !

         - Je sais, Papa m'a déjà dis tout ça hier ! Mais les Serpentard nous ont provoqués ! Morgane s'en prenait encore à Bélinda, il a fallu que je les sépare… Je l'avoue, ça a trop dégénéré. J'en suis le premier désolé ! Surtout que c'est moi qui aie tout pris ! Le professeur Nightwish n'a strictement rien dit aux Serpentard, alors que c'est eux qui ont commencé ! Moi, j'étais tout seul debout, alors que Bélinda et Dorian avaient été blessés ! C'était moi qu'ils attaquaient, et pas le contraire ! Même Papa n'a rien dit à Morgane ! Je sais bien que c'est sa chouchoute, mais c'était injuste !

Hermione l'écouta stupéfaite.

         - Calme toi un peu. Lui dit elle. Comment peux tu dire ça ?! Ton père n'a aucune préférence.

         - Pff… tu sais que c'est faux. Chuchota Evan la gorge serrée.

         - Arrête ! Je ne veux pas que tu penses ça. Lui demanda-t-elle doucement, en posant sa main sur son épaule. Ton père t'aime autant que Morgane, et c'est tout. Je le connais depuis plus longtemps que toi, et jamais il n'a aimé personne autant que vous deux ! Mais par contre, je peux te dire que en ce moment, vous le rendez fou avec votre comportement, toi aussi bien qu'elle ! Et moi aussi… je suis très déçu.

         - Et bien, vas-y laisse moi toi aussi ! S'exclama-t-il, et va t'occuper de Morgane ! Puisque c'est ce que vous faites tous !

         - Ne sois pas jaloux, cela ne te ressemble pas de parler ainsi de ta sœur. Et change de ton par la même occasion, s'il te plait !

Evan mordit sa lèvre inférieure, et baissa les yeux.

         - Excuse moi… murmura-t-il.

         - Ta mère serait triste de t'entendre parler comme ça !

Le jeune garçon haussa les épaules.

         - Elle est partie… de toute façon.

         - Mais qu'est ce que tu racontes ?!

         - Elle ne répond plus à mes lettres depuis qu'on est rentré à Poudlard… et ça fait quelques jours, que les lettres me reviennent, sans qu'elles n'aient été ouvertes. Maman est partie, elle nous a laissés. Lui expliqua-t-il tristement.

Il se laissa tomber sur le banc et fit reposer sa tête, d'un air las, dans ses mains. Hermione, ne savait quoi dire. Finalement, elle vint s'assoire à ses côtés et l'entoura affectueusement.

         - Non, mon chéri, ta maman est toujours là… elle est juste très occupée, en ce moment. Lui murmura-t-elle en  rabattant ses mèches blondes qui lui tombaient devant le visage sur le côté.

         - Tu sais où elle est ?

         - Oui, et elle va revenir, très vite.

         - Elle va bien ?! Pourquoi elle ne nous répond plus ?

         - Je te l'ai dit, elle a beaucoup à faire en ce moment… mais elle pense très fort à vous, et vous lui manquez, tous les trois. Elle vous enverra un petit mot, dès qu'elle sera tranquille.

         - Pourquoi, elle a des problèmes ?

         - Mais non.

         - Elle… elle me manque. Avoua Evan. Je sais qu'elle est la seule à pouvoir me comprendre…

Hermione sera son filleul contre elle.

         - Ne t'inquiète pas. Aurore reviendra bientôt, et en attendant, je suis là moi, je suis toujours ta marraine et ta tante ! Je suis là si tu as besoin de parler… enfin, si tu veux encore de moi ?

Evan l'observa et vint se serrer tout contre elle, cherchant étrangement un réconfort au près d'Hermione… Après tout, il était encore jeune, et ne se maîtrisait pas tout à fait non plus, même s'il l'ignorait…

~*~

Plus tard dans la soirée, la masse sombre des élèves commença à noircir le Hall. Ceux-ci faisaient leur chemin jusqu'à la Grande Salle pour dîner.

Severus revenait juste de chez lui à cet instant, alors qu'il prenait le même chemin que les jeunes sorciers.

Mais il ne revenait pas au collège spécialement de très bonne humeur, cette fois-ci, il avait trouvé manoir et boutique complètement vide. Ni Aurore, ni Calypso, ni Nora… Aucun mot, rien !

Plus les chamailleries de ses enfants, cette histoire commençait à l'inquiéter sérieusement. Jamais Aurore ne s'étaient absentée aussi longtemps sans donner de nouvelles. Le lendemain serait le premier jour de Février, et depuis la rentrée, début janvier, il n'avait plus vu sa femme, et c'était tout juste s'il avait pu entendre sa voix…

Il prit place au bout de la table des professeurs, dans le fond de la grande Salle. En observant les élèves d'un œil lointain, il aperçut Evan venir s'assoire à la table des Gryffondor. Ses amis n'étaient pas encore sortis de l'infirmerie, mais il ne demeurait pas seul, et discutait à présent avec un groupe de septième année. Il fallait dire qu'il était assez populaire, et que quand ce n'était pas les gamines de premières années qui se retournaient sur son passage, c'étaient les grandes de septième année qui s'extasiaient de le voir si adorable !

Severus le fixa quelques instants, il avait l'air sage et parfaitement souriant. Il avait le même sourire qu'Aurore… il avait tout de sa mère en réalité. Ses cheveux dorés, son attitude, son allure fière et assurée, sa douceur.

Lorsque des gens le croisaient dans la rue, ils avaient toujours du mal à croire qu'il pouvait être son fils à lui. Et bien souvent quand on voyait Brian avec Evan, l'on pensait que lui s'agissait de son père, et pas Severus.

Malgré tout, ils avaient bien, tous les deux, le même regard sombre. Mais Morgane avait plus hérité de lui, de plus Severus avait toujours remarqué qu'Evan était plus proche d'Aurore.

Bien que plus petit il était aussi très proche de lui, mais en grandissant, Severus avait tendance à penser qu'il préférait voir sa mère plutôt que lui… aller savoir pourquoi...

Et ça, il grandissait, bien trop vite ! Cela l'effrayait parfois. Un jour allait arriver où Evan n'aurait plus besoin de lui…

         - Alors professeur Rogue, on rêvasse ?!! S'exclama la voix d'Hermione.

Severus secoua la tête, lançant un regard exaspéré à sa belle sœur adorée, et le soupir allant avec ! ^_^

Hermione prit place à ses côtés sans prendre garde à son air mécontent.

         - A quoi pensiez vous, le regard perdu dans le vide comme cela ? S'enquit elle, curieuse.

Severus bredouilla quelques mots dans sa cape, qui après traduction semblèrent vouloir dire « mêlez vous de vos oignons » mais Hermione ne devait pas avoir le même traducteur.

         - Oh, vous observiez la table des Gryffondor ?! Continua-t-elle en lançant son regard au même endroit que lui auparavant. Ah, Evan est là-bas !

Severus soupira sans rien dire, reportant son attention à son assiette.

         - Incroyable de voir à quel point il est populaire n'est ce pas ! Quand on pense que vous…

         - Ça va Granger ! la coupa-t-il d'un ton excédé.

         - Non, c'est vrai, ça n'est pas réellement étonnant ! Enchaîna-t-elle en fixant Evan à son tour. Il est tellement charmant ! Plus il grandit, plus il surprenant ! Vous ne trouvez pas ? Déjà, quand il était petit, il était si craquant ! Vous souvenez vous ?! Quand il venait vous rendre visite à Poudlard, il y avait toujours une foule d'élèves autour de lui !

         - Ça va Granger…

         - C'était toujours très mignon de vous voir vous occupez de lui ! Continua-t-elle en riant comme si elle ignorait ses paroles. Quand il sautait dans vos bras en criant « Mon Papa c'est le chef ! C'est le plus fort ! » en vous observant de ses grands yeux brillants d'admiration. Qui aurait cru que vous pouviez avoir l'air si chou !

         - Taisez vous Granger…

         - Ah, ne soyez pas triste, ça n'est pas parce qu'il ne vient plus vous demander d'histoire avant de dormir qu'il ne vous aime plus ! Vous ne pouvez pas l'empêcher de grandir.

         - Vous êtes venue jusqu'ici pour me rendre fou, tout spécialement ?! Parce que si c'est le cas, ce n'était pas la peine de vous donner cette peine ! Sachez que je suis déjà particulièrement énervé ! Lui rétorqua-t-il à voix basse.

Ce fut au tour d'Hermione de soupirer.

         - On ne peut vraiment rien vous dire !

         - Non, ne dites rien ! Vous êtes bien plus supportable la bouche fermée ! Et puis, pourquoi n'allez vous pas vous assoire avec le club potins là-bas ? Lui demanda-t-il en observant Arlanne, Daya et Samantha non loin d'eux.

         - Oh mais ne croyez pas que je sois ici par plaisir ! Ce n'est pas parce que nous sommes de la même famille que je vous porte soudainement dans mon cœur ! Déclara-t-elle, vexée.

         - Cela me rassure !

         - Mais, il fallait que je vous parle !

Severus haussa les yeux au plafond.

         - Je vous écoute… vite !

         - C'est à propos de Morgane.

         - Qu'a-t-elle encore fait ?!

         - Je la trouve étrange en ce moment, elle est bien plus sensible que d'habitude. Lui expliqua gravement Hermione. Je ne sais pas ce qui se passe mais…

         - Elle recommence à enchaîner ses âneries, voilà ce qui se passe !

         - Je crois qu'elle a peur de quelque chose… de plus elle est très mal influencée ! Je ne vais pas vous rappelez avec qui elle a choisi d'être amie ! Puis, elle rejette son frère… elle l'a carrément envoyé balader, alors qu'il essayait de la réconforter, car elle n'arrivait pas à faire l'exercice en cours. Et leur bagarre d'hier soir, c'est elle qui l'a provoquée.

         - Non, non, ils étaient tous deux responsables, et Evan se monte un peu trop la tête ! Je ne sais pas à quel jeu il joue en ce moment, mais ça ne me plait pas !

         - C'est triste de les voir se disputer, eux qui sont si liés normalement…

         - Je sais Granger. Répliqua Severus en remarquant que Morgane manquait d'ailleurs à la table des Serpentard. Je sais…

Le silence s'installa alors entre les deux sorciers.

Puis, en relevant la tête, Severus vit, non sans un certain mécontentement, que Sirius faisait son entrée dans la Grande Salle, escorté de son assistante, Aleda Phoenix qui elle-même discutait avec le professeur de Vol sur Balais, Sarah Potter.

Toutes deux vinrent d'ailleurs dans la direction d'Hermione, et Severus remarqua avec soulagement que Sirius choisit une autre place à table, loin de lui ! De toute façon, quand lui-même avait aperçut Severus, Sirius s'était empressé de changer de direction…

         - Tu avais raison ! S'exclama Sarah à l'attention d'Aleda, en s'asseyant à côté d'Hermione. C'est bien elle !

         - Mais oui ! Je te l'avais dit ! Lui répondit celle-ci. Sa tête me disait quelque chose, et maintenant, je suis sûre que c'était elle !

         - De qui parlez vous ? Leur demanda Hermione, décidément bien curieuse ce soir là.

         - Du professeur Nightwish… Chuchota Sarah en se penchant vers Hermione.

Severus fut soudain tiré de ses pensées, et tendit discrètement l'oreille vers elles, intrigué.

                - Vous savez, intervint Aleda parlant également à voix basse. Sarah et moi avons fait notre scolarité ensemble, dans la même classe à Durmstrang. Et, en voyant le professeur Nightwish, je me suis dit que je l'avais déjà vue quelque part ! Grâce à Sarah, je me souviens ! C'était à Durmstrang !

                - Elle y était professeur ? Leur demanda Hermione surprise.

         - Oh non. Continua Aleda. En fait, je me souviens de l'avoir vu fréquemment les trois premières années. Elle venait souvent voir Karkarof, notre directeur ! Elle semblait très proche de lui….

         - Oh oui ! Tous les soirs, elle rejoignait son bureau… Enchaîna Sarah d'un air pensif. Mais, tu te rappelles lors de la troisième année, elle venait bien moins souvent… C'était étrange.

         - Un beau jour, on ne l'a plus jamais revue ! Mais, je me souviens d'elle, car elle m'avait assez marqué ! Elle était toujours si élégante, si belle et noble ! Et je me souviens de l'avoir entendu chanté…

         - Oh oui, elle chantait souvent le soir, elle avait une voix si belle… Reprit Sarah. on était peu à pouvoir l'entendre. Un soir nous, nous sommes même cachée près du bureau du directeur, pour l'écouter ! J'ai été vraiment triste quand elle est partie… surtout que…

         - Pourquoi est elle partie ? demanda Hermione.

         - Je ne me rappelle plus…

         - Mais si ! Se souvint Aleda. Comme c'était triste, c'est au moment où…

         - Oh oui ! S'exclama Sarah, alors que cela lui revint aussi en mémoire. Cela avait fait du bruit… c'est vrai, qu'il était son…

         - C'était au moment où quoi ?! Insista Hermione, qui brûlait d'envie de savoir.

         - Elle n'est plus revenue à partir du moment où son fils a disparu-

Sarah donna un discret coup de coude à son amie, la faisant taire rapidement.

         - Bonsoir.

         - Bonsoir Tarja ! S'exclama alors Sarah, alors que le professeur Nightwish faisait son apparition à la table.

La sorcière prit place non loin d'elles et demeura silencieuse alors qu'elle dînait.

Severus l'observa un instant, elle tenait quelque chose dans sa main… une chaîne. Il le vit car elle dépassait de sa main, brillant légèrement. Elle semblait y tenir fortement, car elle ne le lâcha pas de tout son repas.

Mais la tranquillité qui s'installa alors fut de courte durée, car Hermione ne pu s'empêcher, à un moment, de faire des remarques à Tarja au sujet des 150 points qu'elle avait retiré à sa maison la veille, et qu'elle jugeait bien trop excessif.

Severus les écoutait en fronçant les sourcils, trouvant que le ton commençait à monter un petit peu trop. Bientôt les remarques se firent sèches et cinglantes. Jusqu'à ce que Minerva interviennent pour les inciter à se calmer, car le crêpage de chignon entre professeurs dans la Grande Salle était un très mauvais exemple à donner aux élèves ! Oh quand même-euh !!!

Tarja se leva alors et quitta rapidement la pièce sans un mot.

Severus ne se souvenait pas de l'avoir vue souvent énervée. Et bien qu'elle restait de marbre, silencieuse, ne laissant pas transparaître sa contrariété et cherchant plutôt la solitude en cas de trouble, lui savait déchiffrer son attitude. Il ressentait bien sa colère, et n'aimait pas ça.

Il lança un regard accusateur à Hermione, et s'apprêta à se lever. Peut être irait il voir Tarja, ou chercherait il Morgane, histoire de savoir pourquoi elle n'était pas venue dîner… dans tous les cas, il fallait qu'il sorte de cette pièce !

Mais une nouvelle fois il fut retenu, par une petite voix qui attira son attention… ou plutôt l'attention de l'intégralité de la Grande Salle !!!

         - Saluuuuuuuuuuuuut les gens !!!!!!!!!!!!!!!!

Severus sursauta.

         - Calypso ?!!! S'écria Hermione qui paraissait tout aussi surprise que le reste de l'assemblée.

Leurs yeux se posèrent sur la petite sorcière haute comme trois pommes, entrée dans la Grande Salle comme une tornade, se tenant à présent fièrement, les mains sur les hanches, le regard aussi brillant que les mèches aux reflets dorés de ses cheveux bouclés et tout sourire, devant la table des professeurs.

         - Mamaaaaaaan !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Hurla-t-elle en sautillant de joie autour de la table pour sauter au cou d'Hermione.

Les autres professeurs et élèves l'observèrent à la fois attendris et toujours aussi surpris saluer Hermione en lui faisant une bonne petite centaine de bisous sur les joues ! ^_^

         - Boujour Maman !!!! S'écria-t-elle une fois ses bizous terminés.

         - Coucou mon bébé chéri ! Lui répliqua Hermione en serrant la fillette dans ses bras.

Severus l'observa du coin de l'œil, s'étant légèrement reculer, de peur de devoir subir le même traitement en guise de bonjour…. Devant toute la grande Salle !

         - Ma parole ! Plus c'est petit plus c'est bruyant ! A tous les coups c'est encore de Brian qu'elle tient ça ! Se dit il tout haut.

Et cela ne rata pas ! Calypso tourna sa jolie petite tête vers Severus, et sauta des genoux d'Hermione pour courir vers lui en criant.

         - Oncle-euh Sévichouuuuuuuuuuuuuuuuu !

Il n'eut d'autre choix que de la réceptionner dans ses bras en essayant de garder son sang froid. Voilà que ses élèves allaient maintenant le voir prendre dans ses bras une mimi-Hermione, lui le grand Severus Rogue, criant de tous ! Oh non, mais qu'avait il fait pour mériter cela ?!!!!!

         - Oncle…. Sevichou ? Répéta le professeur Sinistra en pouffant discrètement de rire.

         - No comment ! Maugréa-t-il entre ses dents avant de reposer Calypso par terre.

Avant qu'elle ne puisse protester pour retourner dans les bras de Severus, Hermione attrapa Calypso et la garda au près d'elle, riant encore sous cape.

Severus jeta alors un regard glacial à l'attention des sorciers qui l'observaient amusés (et qui s'arrêtèrent bien vite !!)

         - Mais, dis moi ma chérie, commença Hermione une fois ces retrouvailles passées. Je suis très heureuse de te voir, mais qu'est ce que tu fais ici ? Et comment es-tu venue ?

         - Euh, ben c'est Siria qui m'a amenée, pask'elle a dit que Aurore elle pourrait pas s'occuper de moi bientôt. Et Nora aussi elle est partie, alors je suis là !

Severus haussa un sourcil, interloqué.

         - Qu'est ce que t'as dit Siria exactement ?

         - Qu'il fallait que je reste avec toi un peu, paskeu Aurore, elle va être trop fatiguée pour s'occuper de moi. Mais, Aurore m'aime quand même hein ? C'est pas pask'elle veut plus de moi ? Hein ? Dis, dis ?!

         - Bien sûr mon Chou, si elle est fatiguée… lui dit Hermione, l'air soudain grave. Siria ne t'as rien donné pour moi ?!

         - Si ! S'exclama triomphalement Calypso en brandissant un parchemin scellé d'une rose noire juste sous le nez d'Hermione.

Severus avança sa main dans l'espoir de l'attraper avant Hermione, car tout cela l'intriguait bien quand même, mais Calypso l'en empêcha en l'éloignant de lui.

         - C'est pas pour toi ! C'est pour Maman ! Lui dit elle avant de lui tirer la langue.

         - Calypso ! L'appela Hermione en fronçant les sourcils, prenant le parchemin par la même occasion.

Severus fusilla la fillette du regard, irrité, résistant à l'envie de la mettre dans sa prochaine préparation de potion.

Hermione laissa alors aller sa fille voir les autres professeurs de la table et lut attentivement le parchemins.

Severus remarqua qu'elle secoua la tête d'un air désapprobateur au fur et à mesure qu'elle lisait, puis elle plia le mot en soupirant, et le fit disparaître.

Le directeur des Serpentard n'en revint pas.

         - Puis-je savoir ce qui se passe ?! Lui demanda-t-il d'un ton impatient.

         - Rien…

Il se leva d'un bond.

         - Vous vous moquez de moi en plus !

         - Je vous assure… rien dont vous devez vous inquiéter ! Lui dit Hermione en fuyant son regard malgré tout.

Il n'attendit pas plus longtemps, et quitta la pièce en trombe sans plus tarder.

~*~

Severus était absolument contrarié à présent. Et aussi décida-t-il de partir sur le champ pour son manoir ! Il n'y croyait pas ! Il se tramait quelque chose avec sa propre femme, qui le laissait sans nouvelle pendant plusieurs semaines pour envoyer des messages à Granger, sous son nez en plus, sans qu'il n'ait rien à dire ! Cette fois-ci s'en était trop !

Il marcha alors à travers les couloirs en accélérant sa course, mais des voix le forcèrent brusquement à ralentir.

Il en tressaillit même tandis que les voix se rapprochaient de l'autre coté du couloir.

         - Morgane ? Se dit il tout haut en reconnaissant la première d'entre elles.

Puis…

         - Aliorune… Murmura-t-il ensuite, intrigué.

Il se tapit au tournant du mur, les voyant apparaître au bout du sombre couloir.

         - Mais que faisais tu dans enfermée là-dedans, toute seule en plus ?! Lui demandait la voix de Tarja l'air inquiet.

         - Rien… Répliqua Morgane d'une voix incertaine.

         - Tu pleurais, je t'ai entendue… Morgane, si quelque chose te tracasse, tu peux m'en parler.

Severus tourna la tête, et les observa discrètement. Il aurait du partir tout de suite au manoir, mais il ne pouvait s'empêcher de les écouter.

Morgane regarda Tarja d'un air hésitant.

         - Je... commença-t-elle.

Elle se stoppa soudain, puis soupira.

         - Rien… je suis bête c'est tout. J'en ai marre, je ne fais rien comme il faut. Je ne suis pas normale. Je comprends que Evan et Papa soient en colère contre moi. Je suis vraiment trop nulle…

Severus sentit son cœur le pincer… Comment pouvait elle penser une telle chose…

Tarja s'arrêta et observa Morgane. Elle mit sa main sur son épaule et se baissa à sa hauteur.

         - Chérie, je vois bien trop de tristesse dans tes yeux… Lui murmura-t-elle après avoir été un instant, silencieuse, à fixer la jeune sorcière. Tu ne devrais pas t'inquiéter comme cela.

Morgane haussa les épaules.

         - Tu devrais rire, et te moquer de ceux qui te font du mal. Lui dit elle d'une voix douce. Eux, ils ne sont rien. Tu es bien plus exceptionnelle qu'eux tous réunis !

Morgane l'observa incrédule, puis Tarja prit les mains de la fillette dans les siennes.

         - Ais confiance en toi… lui murmura-t-elle.

Tarja ferma alors les yeux et se mit à chanter… Severus resta muet, voyant que Morgane s'avança doucement vers Tarja pour se serrer dans ses bras.

Et toujours cette chanson… ces paroles d'un autre monde, d'une autre magie. La douce voix de Tarja propageait de la chaleur autour d'elle, apaisant la fillette qui se serrait plus fort contre elle, tandis qu'elle caressait ses cheveux blonds.

Severus sentit les battements de son cœur s'accélérer, lorsqu'il entendit Morgane se mettre doucement à chanter avec Tarja. Elle connaissait cette chanson aussi.

Mais cela n'était pas la première fois qu'il entendait sa fille la chanter… ce qui le troubla d'autant plus.

         - Merci… lui dit alors Morgane en se redressant. Vous êtes la seule à être gentille avec moi…

Tarja lui sourit, Morgane plongea son regard dans le sien. Elle en eut presque un frisson, tandis que le regard d'azur sombre de Tarja lui donnait une sensation troublante, étrangement familière, et réconfortante.

         - Mais non voyons ! Lui murmura gentiment Tarja. Je ne suis pas la seule. Beaucoup de gens sont peut être cruel avec toi, mais bientôt cela changera. Et en attendant, tu as aussi des personnes à tes côtés. Moi, ton père, même s'il ne te le montre pas assez. Sans oublier ces deux petits Serpentard qui sont toujours avec toi ! Ils sont adorables non ! D'ailleurs, Miss Askaléna attend ta visite avec impatience, et notre jeune Seto, qui te cherchait partout dans la Grande Salle !

Morgane baissa la tête en souriant doucement. Tarja caressa son visage, avec un léger rire, avant de se relever.

         - Allez ! Déclara-t-elle. File les retrouver !

Morgane acquiesça simplement, et s'en alla par l'autre côté du couloir, déjà un peu plus confiante et rassuré qu'auparavant.

Severus observa sa fille disparaître dans les couloirs. Il fut soulagée de la savoir réconfortée, mais cela ne dura que quelques instants, car bientôt il repensa à Aurore. Il fallait qu'il se rende chez lui absolument maintenant.

Mais lorsqu'il voulut faire demi-tour, il fut à nouveaux retenu par la voix de Tarja.

         - Heureusement que je suis là, n'est ce pas ?! Lui lança-t-elle rapidement.

Severus lui lança un regard interrogateur, demeurant méfiant en se retournant vers elle.

         - Oui. Reprit Tarja d'un ton méprisant. Heureusement pour Morgane, que je suis là pour m'occuper d'elle.

         - Pourquoi me parles tu sur ce ton, soudainement ?! S'enquit Severus d'une voix grave.

         - Parce que, j'en ai assez que tu te comportes avec moi comme si nous n'étions que de simples collègues qui se rencontrent pour la premières fois !

         - Je ne te traite pas comme ça !

         - Bien sûr que si ! Tu me connais quand ça t'arrange ! Tout à l'heure, tu as laissé cette gamine d'Hermione me parler comme à une moins que rien et me tourner en ridicule devant les autres ! Tu savais que j'avais parfaitement raison de sanctionner les Gryffondor ! C'est Evan qui provoque ta fille depuis le début !

Severus soupira.

         - Je m'occupe de mes enfants. Mais cette histoire de points, ça n'était pas mes affaires, je ne vois pas pourquoi je serais intervenu et ça n'a rien à voir avec toi !

         - Tu mens ! S'énerva-t-elle. Tu t'occupes juste de ce petit prétentieux d'Evan, alors que Morgane souffre ! Et tu ne le vois même pas !

         - Evan qui est aussi mon fils ! Lui précisa-t-il d'un ton sévère.

         - Ton fils ?! Lui répéta-t-elle d'un ton presque moqueur. Ton véritable fils n'aurait jamais créé une telle pagaille ! Ton véritable fils… ne torturerait pas sa sœur de la sorte !

         - Arrête, veux-tu ?! La stoppa-t-il, faisant un pas machinalement vers elle. Je sais que tu es énervée à cause de Granger, mais il ne faut pas que tu fasses attention à ses remarques. Elle joue les Mademoiselle Je-sais-tout depuis ses 11 ans, et je sais à quel point cela peut être exaspérant, mais tu es au dessus de cela ! Ce n'est pas une raison pour parler de mon fils de cette façon. Il est encore jeune et doit apprendre. Ils ne s'étaient jamais battus avant, et je vais faire en sorte que cela ne se reproduise plus !

         - Oui, bien tu essaieras dans ce cas de ne pas oublier ta fille ! Lui rétorqua-t-elle. C'est d'elle dont tu dois te soucier avant tout ! Elle est encore très attachée à toi, alors fais attention ! Sinon, tu la perdras… et c'est dur Severus, c'est très dur… de perdre quelqu'un qu'on aime par-dessus tout !

Elle lui lança un regard noir, alors que lui ressentait ce détestable sentiment de culpabilité lui nouer le ventre.

Ses paroles revenaient en un vacarme assourdissant investir son esprit. Dire qu'il devrait être chez lui en ce moment… Aurore… que pouvait elle bien faire ?!

Mais non, c'était Tarja qui était là, devant lui, faisant réapparaître ses pensées les plus dures, ses sentiments les plus refoulés… Il ne pouvait décidément pas s'en défaire.

Mais il connaissait la peine qu'elle devait éprouver alors. A force d'avoir peur de leur passé, il l'avait ignorée, rejetée même…

         - Ne te l'avais-je pas dit… Severus ?! Lui dit elle soudain d'une petite voix presque tremblante.

Il releva la tête, essayant de détacher son esprit de pensées troublantes qui le torturaient alors.

         - Avant de partir, je t'ai dit… que cela n'était pas notre adieu, et tu avais acquiescer… tu me l'avais même promis.

Severus hocha péniblement la tête.

         - Tu m'as menti alors ! Déclara-t-elle durement. Tu as osé me regarder dans les yeux, et jurer sur ton cœur et au nom du mien, que tu me retrouverais… Mais en fait, tu m'as chassée de ta vie et de ta mémoire. Maintenant, je suis devant toi, et tu me laisses encore, tu m'ignores !

Oui, il s'en souvenait ainsi parfaitement, ce que lui-même avait bien pu ressentir lorsqu'Aurore avait au début eu peur également de leurs vieilles histoires et avait préféré chasser ce fantôme qui revenait dans sa vie. Comme cela avait été insoutenable…

Il n'avait pas le droit de lui faire ça, à elle aussi… non, surtout pas à elle…

Lorsqu'il leva les yeux vers Tarja, il vit cette larme qui s'écoula lentement le long de sa joue… comme celle qu'elle avait versée lorsqu'elle était partie. Celle qu'il avait versée aussi lors de cette fameuse nuit…

         - Rune… Murmura-t-il en un souffle.

Au son de sa voix, elle éclata en sanglot. Il s'approcha doucement d'elle sans réfléchir. Alors elle alla vivement à sa rencontre, et dans son élan l'enlaça de ses bras. Les sens du sorcier s'éveillèrent dans un douloureux souvenir, un irrémédiable remord…

Severus soupira et passa ses bras autour de la taille de Tarja pour la serrer contre lui.

         - Rune… ma petite Rune… souffla-t-il au creux de son cou. Ma petite sœur…