Hello Hello !!! Et ben, je n'ai pas chaumé aujourd'hui ! Je ne vous fait pas attendre plus longtemps, et je vous met le 41 en ligne ! héhé, j'espère qu'il vous plaira bien sûr ! Je vous remercie pour les comm' sur le 40 !! C gentiiiiiiiil !
Bon, celui-là a un petit arrière goût d'Highlander sur la fin, faut pas m'en vouloir mdr...........

Allez biz biz ! Et bonne lecture !

Zelda

~*~ Chapitre 41 ~*~ Le chemin des Âmes ~*~

Severus se trouvait en salle des professeurs, lorsque ce soir là, le professeur Flitwick vint à sa rencontre. Il en fut étonné d'ailleurs.

D'ordinaire, le professeur d'Enchantements et lui ne s'adressaient que peu la parole. Severus n'avait certes rien à lui reprocher… lui, au moins, n'était pas membre du club potin !

Aussi fut il curieux de savoir ce pourquoi son collègue venait l'entretenir si soudainement.

- Bonsoir Severus ! Emit la voix haut perchée de celui-ci.

Ce dernier le salua en retour d'un simple signe de tête.

         - Severus, je tenais absolument à vous faire part de mon admiration, et je dois bien dire de ma fierté ! S'exclama son collègue, un grand sourire peint sur son visage.

Flitwick se mit à rire, observant que Severus demeurait interdit.

En effet, ce dernier ne comprenait pas exactement où le professeur d'Enchantements voulait en venir. Il haussa un sourcil et attendit qu'il veule bien exprimer plus clairement sa pensée.

         - Votre fille ! Continua Flitwick, d'un ton toujours aussi enjoué.

         - Et bien… Lui dit Severus à voix basse, craignant d'avoir encore à répondre d'une nouvelle bêtise.

         - Elle est stupéfiante, Severus ! S'exclama encore Flitwick, comme s'il s'agissait d'une évidence. Elle est de loin la meilleure élève de cet âge qu'il m'ait été donné de voir ! Je ne comprends vraiment pas comment les autres professeurs trouvent à se plaindre d'elle ! Elle a un comportement irréprochable avec moi ! J'ai toujours senti qu'elle était douée pour les Sorts et Enchantements, et là c'est on ne peut plus clair, c'est un véritable prodige !

         - Vraiment ? Lui répliqua Severus à la fois perplexe et agréablement surpris.

Il fallait dire que depuis le début de l'année, ses collègues n'avaient cessé de lui faire des compliments sur son fils, mais jamais ils n'étaient vraiment venus le voir au sujet de Morgane. Sauf, quand il était question de s'en plaindre !

         - Oh oui ! Ajouta encore Flitwick. Elle réussit les Sorts avant tous ses camarades, à chaque fois ! Elle n'a qu'à connaître la formule et le tour est joué, je dirais même qu'elle n'a qu'à penser la formule, pour qu'aussitôt elle soit exaucée ! Je lui ai fait essayer d'autres Sorts de niveau supérieur, depuis quelques jours, à la fin de nos leçons. Elle accomplit toujours tout ! Ce soir, elle a maîtrisé les Sortilège d'Attraction du premier coup, sans le moindre effort !

Severus demeura de marbre, même si intérieurement, il commençait à éprouver une grande fierté, et qu'il s'enorgueillissait avec joie de ce qu'il entendait.  Il n'avait, bien sûr, jamais douté des capacités de sa fille, mais jusqu'à présent, elle avait malheureusement vraiment tout fait pour passer pour une cancre.

         - Je serais même prêt à parier… Enchaîna Flitwick d'un air mystérieux, que si elle continue ainsi, ce dont je ne doute pas, elle n'aura bientôt plus besoin de baguette magique pour exécuter des sorts.

Severus sentit sa fierté se couvrir brusquement d'une désagréable inquiétude, tandis que son esprit faisait un drôle de rapprochement… Aurore n'avait pas besoin de baguette non plus, pour utiliser sa magie. Mais cela, elle n'en avait été capable, qu'une fois devenue…

         - Severus, quelque chose vous gênerait il ? S'enquit soudainement le professeur Flitwick, qui s'étonnait sûrement de ne pas le voir témoigner d'un peu plus d'enthousiasme.

Le directeur des Serpentard secoua légèrement la tête, comme pour chasser les nuages qui obscurcissaient ses pensées, puis porta son regard vers son collègue.

         - Non… répliqua-t-il. Je suis ravi de ce que vous m'annoncez, mais, je n'en doutais pas. Morgane a toujours été brillante. Je suis rassuré d'apprendre qu'elle se décide enfin à le montrer.

         - Cela aurait été vraiment dommage qu'elle nous cache de tels talents, effectivement ! Déclara finalement Flitwick. Mais, vous me direz sûrement, qu'elle a de qui tenir !

Celui-ci lui fit un clin d'œil d'un air amusé, s'éloigna de la table de Severus, d'un air guilleret.

         - Vous ne croyez pas si bien dire…. Murmura Severus d'un ton pensif, avant de se lever lui-même pour quitter la salle des professeurs.

~*~

Severus fit silencieusement son chemin vers son bureau. Il ne croisa pas sa fille en chemin, ce qui le déçu quelque peu, car il aurait apprécié de pouvoir, à son tour, lui faire enfin des compliments. Mais bon, il la verrait sûrement au dîner…

         - Bouuuuuuuuuuuuuuh !!!!!

Severus tressaillit en se redressant d'un mouvement brusque, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir sa porte.

         - Hi hi hi !!!! Je t'ai eu-euh ! T'as eu vachement peur, hein Oncle Sevichou?! Na na na !!!!! S'exclama une petite voix familière derrière lui.

Severus se retourna vivement et fusilla sa nièce du regard.

         - Ça t'amuse ?! Lui lança-t-il lentement et à voix basse.

         - Oui !!!! Déclara-t-elle en souriant de plus belle. Pas toi ?

         - Certainement pas ! Si tu recommences, je te jure que…

Des gloussements au bout du couloir l'interrompirent soudainement. Severus tourna sa tête, apercevant un groupe de quatrième année essayer de se cacher pour se tordre de rire.

         - Vous cinq, là-bas, oui vous ! Mesdemoiselles Incarnation de la discrétion ! Retenues ! Demain soir dans les cachots à 18 Heure pile ! Disparaissez ! Leur adressa-t-il d'un air fortement menaçant.

Les cinq sorcières en question s'arrêtèrent de rire sur l'instant et ne se firent pas prier pour s'évanouir dans le couloir.

Lorsque Severus se retourna en secouant la tête d'un air contrarié, il vit que la porte de son bureau se trouvait grande ouverte. Il fondit à l'intérieur sans attendre.

         - Calypso ! Je t'ai déjà dit que mon bureau n'était pas une salle de jeu ! Gronda-t-il en direction de la fillette, qui s'était faufilée jusque dans son labyrinthe de chaudrons, entassés dans le fond de la pièce.

         - Tu veux pas jouer à cache-cache avec moi ?! Lui demanda-t-elle, sa tête jaillissant de l'intérieur d'un chaudron.

         - Non ! Sors de la ! Lui demanda-t-il d'un ton ferme.

La petite fille s'exécuta non sans bougonner, et vint de planter devant lui.

         - Qu'est ce que tu vas faire alors ? S'enquit elle innocemment.

         - Je vais travailler ! Qu'est ce que tu crois ! Lui répondit il en levant les yeux au ciel. Bon, en attendant, tu vas retourner avec ta mère.

Le sorcier voulut la prendre par la main, mais Calypso croisa les bras en soufflant.

         - Oh pas juste ! Déjà Evan il voulait même pas jouer avec moi ! Il est vilain ! Je l'aime plus et je voudrais plus jamais, mais alors plus jamais, lui parler ! Et pis toi aussi t'es méchant si tu veux pas jouer avec moi.

         - Sais tu que tu es fatigante ?! Je ne veux pas que tu restes ici, tu vas mettre de la pagaille partout !

         - Je te jure que non !!! Se défendit elle en lui lançant son éternel regard clair et brillant d'espoir. Je vais t'aider à mettre plein de mauvaises notes sur tes papiers pour les élèves…. Siteuplé….

         - Si jamais tu fais une seule bêtise je…

         - Ouais ! Chouette ! S'exclama Calypso en sautant dans les bras de Severus, sachant très bien qu'elle avait gagné.

         - Je ne rigole pas, si tu ne te tiens pas à carreaux, tu ne rentreras plus jamais dans ce bureau. La prévint il alors qu'elle se tortillait de joie dans ses bras.

         - Oui Oui ! Promis !! Tu es mon oncle Sevichou préféré du monde entier ! Décréta-t-elle en plaçant ses bras autour du cou de Severus pour se serrer toujours plus fort contre lui.

         - Ah, j'avais remarqué oui…. Soupira Severus en se dirigeant vers son bureau.

Il y prit place, Calypso toujours scotchée à son cou.

Severus étala son travail devant lui, puis Calypso s'assit normalement, et observa avec un vif intérêt, non pas les parchemins, mais les divers objets qui s'éparpillaient sur le bureau de son oncle.

         - C'est qui dans le cadre ! Demanda-t-elle alors, pointant son doigt vers un cadre photo qui était à moitié dissimulé par les livres et les grimoires.

Severus releva la tête.

         - Ce sont Morgane et Evan, enfin, tu ne les reconnais pas ?

         - Bah je vois Evan… mais là ?! C'est presque encore Evan ?!

Severus ne pu retenir un petit sourire en sortant la photo de sa cachette.

         - Non… c'est bien Morgane, elle s'était coupée toute seule les cheveux, pour ressembler encore plus à son frère.

         - Pourquoi ?

         - Elle voulait sûrement qu'elle et Evan soient comme des vrais jumeaux… Aurore n'était pas vraiment contente ce jour là, quand je m'en souviens. Moi, je trouvais qu'ils étaient mignons comme cela, et au moins, ils ne disputaient pas comme maintenant, ils étaient réellement inséparables à l'époque…

         - Bah maintenant c'est lui qui fait comme elle ! Ajouta Calypso d'un ton sec.

         - Tu m'as dit qu'Evan t'avais envoyé balader ? C'est pour cela que tu dis ça ? Lui demanda-t-il alors, intrigué.

Calypso hocha la tête d'un air attristé.

         - C'est étrange… remarqua Severus. Il t'adore d'habitude, il ne t'avait jamais fait la moindre remarque avant, et ce même quand tu étais on ne peut plus épuisante avec lui. Je me demande vraiment quelle mouche le pique en ce moment…

         - Oui, il est méchant…. Acquiesça Calypso. Même qu'il travaillait même pas en plus ! C'est pour ça que je lui ai demandé si je pouvais rester avec lui ! Il jouait déjà avec plein de monde, il y avait plein de filles autour de lui ! Alors moi aussi j'aurais pu jouer !

         - Des filles ?

         - Ouais… des groupies comme les groupies de Papa, c'est comme ça qu'il les appelle les filles qui le suivent partout tout le temps à ses spectacles !

         - Voilà qu'il a des fans maintenant… pensa tout haut Severus d'un ton désapprobateur. On aura tout vu…

         - Oncle Severus, pourquoi il est méchant avec moi ? Qu'est ce que j'ai fait… d'habitude il est gentil, et c'est avec Morgane que je me bats…

         - Je sais, mais depuis quelques jours, il est comme ça avec Morgane aussi, et même avec moi. Ce n'est pas contre toi. Sans doute, ses fans lui montent elles à la tête, et on ne lui suffit plus comme avant. Lui expliqua-t-il simplement.

         - Il va changer ?

         - Ça oui… il va changer….

Finalement, Severus reprit son travail, et Calypso sa fouille…

         - C'est quoi ça ? S'enquit elle encore.

         - C'est une plume voyons…

         - Bah elle est bizarre ! S'exclama Calypso en observant l'objet d'un air suspect.

         - Elle n'est pas bizarre. Morgane l'a faite pour moi, quand elle était encore plus petite que toi. Je te prierais de ne pas jouer avec, et de ne surtout pas me l'abîmer. J'y tiens, moi, à cette plume.

         - Pourquoi ?

         - C'est un cadeau de ma petite fille, voilà pourquoi !

         - Et pourquoi ?

         - Parce qu'elle avait envie de me faire un cadeau, cette question… marmonna Severus en essayant de se concentrer.

         - Bah pourquoi ?

         - Parce que ! Articula-t-il à voix basse. Tu n'as jamais fait de cadeaux à Brian ?

         - Si…

         - Bon alors ! Sois mignonne et tais toi, je travaille.

         - Pourquoi ? … Bon bon, j'ai rien dit….

         - Tant mieux.

         - Et est ce qu'elle marche, la plume, si j'écris avec ?! S'exclama Calypso en gribouillant sur la première copie qui s'offrait à elle.

Severus écarquilla les yeux, puis s'empressa de lui enlever la plume des mains.

         - Ah bah oui elle marche ! Enchaîna Calypso en riant.

         - Tu vas valser hors du bureau…. Maugréa Severus entre ses dents, tout en redonnant au parchemin son aspect d'origine.

         - Mais, c'est pas grave, puisque tu l'as réparée la feuille…. Bon, d'accord, je suis mignonne et je me tais, pff…

Le silence se réinstalla dans le bureau, pendant… 10 minutes au moins ! Car bientôt l'attention de la petite Calypso fut à nouveau attirée par d'autres mystérieux trésors.

Elle fouillait de ses habiles petites mains dans les piles de papiers, discrètement afin que Severus, plongé dans la lecture de ses copies, ne trouve pas le besoin d'intervenir.

         - Oh, regarde Oncle Sévi ! S'exclama-t-elle à peine quelques minutes plus tard, en mettant la main sur un minuscule bout de papier, perdu au beau milieu d'une pile de parchemins inintéressants.

         - Quoi ? Demanda-t-il sans lever le nez de ses papiers.

         - C'est toi ça ?!!!! S'exclama Calypso en examinant le papier, qui s'avérait être une photo. Tu étais petit !!!!

Calypso éclata de rire en regardant alternativement la photo et son oncle. Celui-ci lui accorda finalement de l'attention, la dévisageant, incrédule.

- Mais de quoi parles-tu ?!

         - J'ai trouvé une photo de toi tout petit euh ! Chantonna-t-elle avec fierté. Je vais la montrer à ma Maman !!!!!!!!!!!!!

Sur ce, Calypso sauta des genoux de Severus et voulut se précipiter vers la sortie. Mais ce dernier la retint avant qu'elle ne puisse faire un pas.

         - Montre moi ça. Lui demanda-t-il en tendant la main vers elle.

         - Non, c'est moi qui l'ai trouvé la première… se plaignit Calypso.

         - Tu peux me la montrer, je ne vais pas te la voler…. Lui répliqua-t-il, n'en pensant bien sûr pas un mot.

Une photo de lui ? Enfant ? Entre les mains de Calypso, pour que tout le collège le voie en barboteuse, et puis quoi encore ?!

         - Bon… d'accord. Céda-t-elle, après avoir réfléchi quelques instants. Regarde ! T'étais grand comme moi on dirait ! T'étais plus mignon que maintenant !

         -Comme elle est adorable…. Siffla Severus avec un sourire forcé en prenant la photo.

Severus demeurait perplexe, car cela n'était guère dans ses habitudes de laisser traîner des représentations de lui dans son bureau (ça se fait lol mais pas chez lui mdr !), et pour le peu qu'il y en avait, on pouvait même dire que jamais une de ses photos de s'étaient retrouvées ici.

Seule Aurore gardait précieusement une petite série de photos de son mari qu'elle avait pu sauver du ménage que celui-ci avait fait…

Severus pu finalement étudier plus précisément la dite photographie, mais il fut presque choqué, lorsqu'il posa les yeux sur le sujet du portrait. Il s'agissait d'une toute petite photo… qui représentait bien un très jeune garçon, aux longues mèches de cheveux sombres, retombant sur les côtés de son visage, jusqu'à ses épaules. Le cliché devait être vieux, car passé et presque flou. Puis bizarrement, il restait figé, au lieu de s'animer comme n'importe quelle photographie de sorciers. Severus analysa davantage l'image. L'enfant paraissait sage, bien trop sage, pour ne pas dire triste, presque mélancolique. C'était réellement un sombre portrait, surtout lorsqu'il comparait ce garçon à Calypso apparemment du même âge, ou encore aux jumeaux sur leur photo qui était si lumineuse.

Lui ne souriait pas. Mais il regardait fixement l'objectif d'un air grave, noble d'un sens.

Ses yeux, voilà ce qui frappa Severus, ses yeux d'un bleu obscur et mystérieux… eux seuls peut être semblaient habités d'une âme, et sondaient étrangement le sorcier …

         - Calypso, ce n'est pas moi… déclara-t-il enfin à la fillette.

Le visage de celle-ci adopta un air dubitatif.

         - Bah… si ? On dirait vraiment toi !

         - On dirait peut être, mais tu te trompes. Il ne s'agit certainement pas de moi ! Lui assura-t-il. Et puis, je n'ai jamais eu les yeux bleus.

         - Bah y sont pas bleus ses yeux !

- Mais si, ils sont bleus, très sombres, mais bleus quand même. Tu peux me croire, ce n'est pas une photo de moi !

- C'est qui alors ?! Pourquoi c'était dans ton bureau ?

- Je serais curieux de le savoir... Conclut il, le regard perdu sur la photographie.

~*~

De son côté, Morgane revenait de son excursion habituelle dans la forêt. Elle le savait, c'était très mal… mais que voulez vous, en effet elle avait de qui tenir, et ne perdait pas si facilement ses bonnes habitudes ! ^_-

Mais, elle demeurait légèrement chiffonnée, car elle n'avait pas rencontré Daren…. Alors que cela était le but premier de ses escapades dans la forêt ! Voilà, que lui se mettait à disparaître aussi…

En chemin, elle passa devant la cabane d'Hagrid, le professeur de soins aux créatures magiques. Normalement, elle ne s'y serait guère attardée, cependant, cette fois-ci, la petite maison de bois attira son attention, ou plutôt un bruit en provenant…

Morgane haussa un sourcil, et curieuse, elle s'approcha un peu plus prêt. Elle tourna autour de la demeure, prenant garde de ne pas se faire remarquer, puis arriva devant une étrange caisse en bois. Celle-ci était large, et plusieurs verrous en bloquaient l'ouverture. Mais le plus étonnant étaient les bruits qui s'en échappaient. Morgane perçut comme une sorte de claquement incessant, quelque chose qui ressemblaient… à deux parois solides qui se cognaient entre elles… Comme…. Le visage de Morgane prit une allure dégoûtée. On aurait dit des bruits d'ossements mêlés à un drôle de grognement. Morgane remarqua ensuite avec surprise que des jointures de bois se propageait un halo de lumière blanche, légèrement bleutée. Les claquements s'intensifièrent. A la fois méfiante et impressionnée, elle fit tout d'abord quelques pas en reculant, dans l'idée de passer son chemin. Mais tout de même, sa curiosité était aiguisée à présent, et elle fut plus forte ! La jeune sorcière prit une grande inspiration et se dirigea à nouveau vers la caisse. Puis elle se baissa, essayant d'entrevoir à travers les fissures du bois, ce qui pouvait bien s'agiter à l'intérieur. Mais à part cette lumière blanchâtre, elle ne discernait pas grand-chose.

Sa main alla ensuite timidement jusqu'à l'un des verrous. D'abord tremblante, elle ne réussit pas à le défaire. Elle s'y remit plus fermement alors. Cette fois-ci, son impatience prit le dessus, car aucune des fermetures ne cédaient. Morgane s'arrêta, fronça les sourcils et souffla, agacée, elle reprit le premier verrou de ses deux mains… et c'est alors, que le métal ( enchanté certainement) se mit à fondre sous ses doigts. Morgane retira ses mains d'un geste brusque et observa, stupéfaite, le bout de ses doigts. Ils étaient parfaitement intacts, et outre de la surprise, la jeune sorcière n'avait strictement rien ressenti. 

Sans chercher à comprendre davantage, Morgane répéta la scène, et obtint le même résultat, si bien que chaque serrure s'en trouva détruite. La jeune Serpentard contempla une nouvelle fois la paume de ses mains avec un sourire de satisfaction. Elle n'avait pas la moindre idée du pourquoi du comment, mais dans tous les cas, cela lui plaisait !

Les claquements retentirent à nouveau, tirant la sorcière de ses pensées. On les entendait plus distinctement à présent, forts et accélérés. Morgane s'avança encore, et d'un geste à la fois peu sûr mais vif elle tira la porte de la caisse de bois. Elle sursauta d'abord en arrière, lâchant aussitôt la planche de bois, pour trébucher et tomber à terre un mètre plus loin.

Une sorte de crâne humain volant entouré d'une lumière blanche jaillit alors de l'intérieur de la caisse, pour rebondir à terre en claquant des dents. Le crâne tourna d'abord autour de lui-même, pour se retrouver face à Morgane. Il fixa son attention sur la jeune Serpentard un instant, puis se mit à sautiller plus rapidement de manière…. Joyeuse ! Morgane ouvrit de grands yeux ronds le voyant s'approcher d'elle. Elle rejeta presque aussitôt son buste en arrière, bougeant de quelques centimètres en agitant ses jambes, désirant s'échapper. À la fois saisie de terreur, mais étrangement fascinée, elle ne pouvait détacher son regard de cette créature insolite. Le crâne commença à rebondir et voler, alternativement, en cercle autour d'elle. Il avait cessé ses grognements, et émettait à présent un étrange bruit entre le rire et le soufflement sur un ton caverneux, tantôt entrecoupé de ses claquements de dents. Sans avoir besoin de plus de raison Morgane se mit hurler. Le crâne l'observa étonné, entendant son cri strident, et claqua des dents plus rapidement, pour pousser un cri à son tour. Morgane le fixait toujours, et criait toujours plus fort. A nouveau le crâne volant l'imita et hurla encore plus fort, si bien que tous deux se stoppèrent en même temps, après s'être époumonés. Ils se détaillèrent ainsi avec attention durant quelques minutes, demeurant silencieux.

Puis, Morgane respira profondément, et se leva avec précaution, pour faire quelques pas à reculons. Lorsqu'elle se sentit prête, elle pivota lentement et prit ses jambes à son cou, s'éloignant rapidement, tournant la tête de temps à autre vers la créature.

Le petit crâne la regarda s'en aller, claquant mollement des dents d'un air déçu.

En définitive, il vola à sa suite. Voyant qu'il la suivait Morgane accéléra sa course. Lui fit de même en gémissant.

         - Mais tu vas me lâcher !!! S'exclama Morgan, se retournant sans pour autant s'arrêter.

Le crâne ne cessa de geindre, tout en progressant encore et encore vers la Serpentard.

- Non ! S'écria Morgane, d'un ton de plus en plus fâché. Je ne veux pas que tu me suives ! Vas-t-en !

Mais la créature ne semblait pas perdre espoir pour autant. Et après plusieurs vaines tentatives de morgane pour s'en débarrasser, par la parole du moins, la jeune sorcière fit brusquement volte face et s'arrêta, prenant, face au crâne volant, une allure forte et imposante.

Elle sortit sa baguette et la pointa vers la créature.

         - Dégage ! Espèce de tas d'os affreux ! Lui cria-t-elle. Ou je te zappe !

Elle n'eut pour toute réponse qu'un claquement de dents, et le crâne qui se remit à tourner autour d'elle.

Morgane éprouva une colère folle, et ne se retint pas cette fois-ci.

         - Tonitrus ! Hurla-t-elle, faisant jaillir du même moment un éclair à l'extrémité de sa baguette.

Le jet d'électricité alla directement exploser sur le crâne volant. Cela le stoppa net, et lourdement il retomba au sol, sa lumière éteinte, le haut de la tête complètement noir.

Morgane se retourna alors rapidement et se mit à courir à nouveau, entendant au fur et à mesure qu'elle disparaissait, les pleurs sourds de la créature s'affaiblir derrière elle.

~*~

Severus dîna hâtivement ce soir là, et s'empressa de retrouver ses appartements. Etrangement, la fatigue s'était emparée de lui de manière si brutale qu'il ne se sentait vraiment pas de taille à la combattre maintenant.

Aussi s'effondra-t-il sur son lit sans attendre, et tenta de reposer un tant soit peu son esprit. Il ferma les yeux, mais sa main alla machinalement chercher quelque chose au fond de la poche de sa cape. Il n'était pas tranquille, et il ne pouvait faire semblant. Son esprit se troubla d'autant plus en voyant qu'il venait de ressortir ce portrait, qui s'était retrouvé comme par enchantement sur son bureau.

Finalement il enleva de sa vue la photographie, puis se redressa. Il passa sa main sur son visage, comme d'un geste réconfortant, puis éprouvant une fatigue décidément tombante, il voulut se recoucher, ne plus penser à rien et s'endormir. Mais bien évidemment, quelqu'un choisit ce moment précis pour frapper à la porte !

Non sans soupirer Severus se releva puis se dirigea jusqu'à sa porte.

         - Morgane ?! S'étonna-t-il en découvrant sa fille sur le pas de la porte.

         - Bonsoir Papa ! Déclara-t-elle joyeusement en entrant rapidement dans la pièce.

Severus la regarda déambuler dans la pièce, légèrement dépassé, puis finit par refermer la porte et se reprendre.

         - Hum, tu voulais me voir pour quelque chose de précis ? Lui demanda-t-il.

Morgane venait de s'assoire dans un fauteuil et observait son père, tortillant nerveusement ses doigts.

         - C'est-à-dire que… est ce que, s'il te plait… mon papa chéri, je peux… rester ici… ce s-

         - Encore ?! S'exclama Severus laissant maintenant apparaître sa fatigue.

         - S'il te plait… tentait la jeune sorcière, prenant un air désespérée.

         - Non, tu dois dormir dans ton dortoir ! Lui expliqua-t-il simplement. J'ai bien voulu l'autre fois, et j'ai encore cédé la nuit dernière, il faut que tu arrêtes maintenant !

         - Mais, tu sais bien que j'ai peur si…

         - Tu es toute seule ? Compléta-t-il. Morgane, tu ne crois pas que tu as passé l'âge d'avoir peur de dormir seule ?! Et puis, de toute façon, toutes les autres première année sont avec toi dans ton dortoir !

Morgane l'observa d'un air déçu et embarrassée.

         - Mais ça n'est pas pareil que toi, les autres il s'en fiche, par contre… s'il sait que je suis avec toi, il ne vient pas m'embêter… Murmura-t-il en baissant son regard.

Severus la dévisagea, puis vint s'agenouiller doucement à ses côtés.

         - De qui parles-tu ? Qui vient t'embêter ?

Morgane resta muette, se contentant juste d'hausser les épaules. Severus prit délicatement son menton dans sa main, l'incitant à le regarder.

         - Dis moi. Lui demanda-t-il avec insistance.

         - Ben… Evan. Avoua-t-elle finalement. Tout le temps, il vient, il dit que je lui appartiens, il me donne plein d'ordre. Il me fait peur quand il parle comme ça…

Severus la considéra gravement, plus que stupéfait.

         - Tu veux dire… qu'il vient te voir la nuit, il vient dans les cachots ?!

Morgane secoua la tête.

         - C'est sa voix qui vient, je l'entends, au début, je ne comprenais pas ce qu'il me disait… je savais qu'il m'appelait, mais je ne l'avais pas reconnu. Maintenant, je sais que c'est lui, toutes les nuits, il vient me parler. Sauf quand je suis avec toi !

         - Ce n'est qu'un cauchemar. Lui assura Severus quelques secondes plus tard. Je te le jure, ce n'est qu'un mauvais rêve, tu n'as pas à avoir peur.

         - Mais je…

         - Je te le promet, lui dit il en passant son bras autour de ses épaules. Ce n'est ni plus ni moins que ton imagination, qui te joue des tours dans ton sommeil. Fais moi confiance.

Morgane ne pu qu'acquiescer. Elle se laissa tomber dans ses bras, et se serra contre lui. Severus la prit contre lui, la cajolant un instant. Comme cela au moins, il avait l'impression de vider son esprit des songes qui le torturaient. Puis il savait que Morgane ressentait la même chose, et cela ne faisait que l'apaisé d'autant plus.

Finalement, la jeune sorcière repartit, et se hâta jusqu'à sa salle commune.

~*~

Après cela, Severus aurait pu aspirer à un moment de tranquillité. Mais, il n'en fut encore rien ! Pas plus de dix minutes plus tard, des coups vinrent encore retentir à sa porte.

C'était Tarja qui se présentait cette fois devant lui.

         - Bonsoir Severus. Le Salua-t-elle d'un voix douce.

         - Bonsoir… lui dit il d'un air épuisé.

         - Tu vas me laisser sur le pas de la porte ? Lui demanda-t-elle d'un air curieux, alors qu'il demeurait silencieux, appuyé contre le bois.

Il sursauta légèrement.

         - Non… non, entre, je t'en prie.

Celle-ci acquiesça et pénétra doucement dans la pièce. Elle alla se placer près du bureau et se retourna vers Severus.

         - Excuse moi de te déranger si tard, mais tu as oublié de me donner ce livre pour mon cours de demain, tu te rappelles ? Tu avais promis de m'expliquer deux ou trois choses ? Lui demanda-t-elle, cette fois hésitante, remarquant qu'il n'était guère énergique.

Severus l'écouta et soupira le temps de se rendre compte qu'il n'était pas encore prêt de goûter à ce fameux repos !

         - C'est vrai… confirma-t-il.

         - Cela ne va pas ? S'enquit elle inquiète. Si tu es trop fatigué, nous pouvons remettre cela à plus tard…

         - Non, non ça ira, comme cela, ça sera fait ! Décréta-t-il. Attends moi une seconde, je vais chercher le livre.

Severus disparut dans une autre pièce de ses appartements qui s'avérait être une petite bibliothèque.

Tarja fit quelque pas dans la chambre principale. Son regard s'attarda vers le grand lit à baldaquin de ce dernier. Puis son attention se fit plus grande, elle venait d'y remarquer quelque chose d'intrigant. La sorcière s'y dirigea d'un pas rapide fixant les draps, en écarquillant les yeux.

Severus réapparut dans sa chambre, tenant un gros grimoire sous son bras, il vit alors que Tarja tenait dans sa main le minuscule portrait que celui-ci avait laissé traîner sur son lit. Son visage était marqué de colère, tandis qu'elle leva les yeux vers Severus.

         - Que fais-tu avec ça dans ta chambre ?! Lui lança-t-elle d'un ton fort.

Le sorcier la dévisagea, posant son grimoire sur son bureau.

         - Où l'as-tu trouvé ?! Répéta-t-elle, tout aussi fâchée.    

         - C'est à toi ? Lui demanda-t-il, intrigué.

         - Qui t'as donné le droit de le prendre ?!

         - Ne te fâche pas, je ne savais pas que cela t'appartenait, je l'ai trouvé par hasard dans mon bureau.

         - Depuis tout ce temps c'était toi qui me l'avais volé ! S'écria-t-elle folle de rage.

Severus s'avança rapidement vers elle, et la saisit par les épaules.

         - Calme toi ! Je ne suis pas spécialement de taille à me disputer avec qui que ce soit ce soir, et encore moins toi. Articula-t-il lentement. Je t'assure que je n'ai pas du tout la moindre idée de comment c'est arrivé dans mon bureau… je ne t'ai rien volé voyons, je ne savais même pas que c'était à toi.

Tarja baissa la tête, tenant le portrait contre son cœur. Elle soupira, et sortit de l'intérieur de sa robe, le fameux pendentif qu'elle avait finalement réparé, et qu'elle gardait très précieusement près d'elle.

Severus l'observa attentivement, et s'exclama soudain.

         - Ça aussi, c'était à toi ?! Je me souviens de l'avoir ramassé par terre il y a quelque temps ! Je pensais qu'un élève l'avait perdu. Evan l'a prit dans mon bureau… comme personne n'ai venu le réclamé, je l'ai autorisé… j'était loin de me douter qu cela pouvait être à toi. C'est comme cela que cette photo a du se retrouver dans mon bureau.

         - Non seulement il m'a dérobé mon pendentif, mais en plus il a osé en enlever ma photo… grommela Tarja, une réelle rancoeurs brillant dans ses yeux bleu nuit.

         - Il ne pensait pas à mal… essaya de la rassurer Severus. Mais, je lui demanderais de te faire des excuses.

Tarja ne souffla un mot. Elle détacha le médaillon, le plaçant au creux de sa main devant elle. Elle le fit s'ouvrir, passant sa main au dessus, puis y replaça la photo. Elle le porta à ses lèvres et l'embrassa rapidement, pour le replacer, avec précaution, sous le tissu de sa robe.

Severus l'avait fixé, et s'était aperçu qu'à l'intérieur du pendentif se trouvait une drôle de masse noire, comme de fins pétales…

         - Qu'est ce que c'est ? S'enquit il curieux.

         - Un médaillon, cela ne se voit pas ? Lui répliqua-t-elle, visiblement toujours légèrement froissée.

         - A l'intérieur ?

         - Une photo, comme dans la plus part des médaillons !

         - Je voulais dire en dessous.

         - Rien que tu n'ais besoin de savoir ! Rétorqua-t-il d'un ton impatient.

         - Alors au moins, tu pourras me dire qui se trouve sur ce portrait.

         - Le seul qui m'ait jamais réellement aimée… expliqua Tarja à voix basse.

Severus resta muet, il se dirigea vers son lit, entraînant Tarja par le bras. Il la fit s'y assoire, et prit place à ses côtés.

         - C'est ton enfant ? Lui demanda-t-il d'un voix presque hésitante.

Tarja détourna son regard au loin.

         - Ça n'a plus d'importance.

         - Bien sûr que si…

         - Ça n'en a plus que pour moi alors.

         - Tu te trompes. Moi, j'aimerais savoir. Insista-t-il.

         - A quoi bon ?! Cela, ne te concerne pas ! Rétorqua-t-elle simplement.

Un autre instant de lourd silence suivit ce moment.

         - L'autre jour, quand l'une des sorcières du club potin a dit que ton fils avait disparut… elle parlait de ce garçon ? Lui demanda-t-il encore.

         - Que peuvent elles bien savoir de moi ? Ces gamines !

         - Elles étaient à l'école en même temps que lui, apparemment. Lui répliqua calmement Severus.

Tarja haussa simplement les épaules, le regard brillant.

         - Es tu bien sûre, osa alors Severus. Qu'il… ne me concerne pas ?

         - Il a disparut, tu viens toi-même de le dire ! S'exclama Tarja. Ça n'a plus aucune importance à présent…

         - Pour moi ça en a ! Répliqua Severus d'un ton à présent fort. Dis moi…

         - Il n'y a plus rien à dire à ce sujet ! Lui cria-t-elle soudain, sa voix enrouée par des larmes qui coulèrent bientôt sur ses joues pâles. C'était un enfant perdu et fragile, qui n'a jamais existé que dans mon cœur, et cela restera ainsi ! Je ne veux plus que tu m'en parles, son souvenir ne m'appartient qu'à moi !

Severus avança sa main jusque derrière la nuque de la sorcière, puis l'amena doucement contre son épaule.

         - D'accord. Lui dit il d'un ton doux. Je suis désolé Rune. Je n'ose imaginer comme cela a du t'être pénible, mais tu as raison, nous n'en parlerons plus.

~*~

Il se faisait tard à présent. Chaque petite Serpentard étaient couchées, et semblaient dormir. Morgane fit de même rapidement alors qu'elle entrait dans son dortoir. Elle observa le plafond de son lit où des ombres jouaient malignement entre elles.

Le sommeil la gagnait mais elle refusait de se laisser aller. Son père avait beau dire, même en cauchemar, la fillette ne pouvait s'empêcher de redouter de s'endormir, sachant qu'il l'attendait là.

         - Hey, psssst…

Morgane se retourna et vit qu'Aska la fixait.

         - Seto et moi, on sait où on pourra trouver des informations sur tu sais quoi… lui murmura-t-elle. Je te dirais ça demain, et ce week-end on saura tout !

         - Pourquoi tu ne me le dis pas maintenant.

         - Avec les autres qui font semblants de dormir pour écouter ? Lui répliqua-t-elle. Non, mauvaise idée !

         - Bonne nuit alors.

         - Ouep ! A demain Mademoiselle la Princesse des Roses Noires !

Morgane se mit à rire doucement, puis se blottit entre ses oreiller et couvertures. Ses yeux se fermèrent doucement… non, il ne fallait pas ! Elle lutta ainsi durant de longues et interminables minutes.

         - Te voilà enfin ! Tu as encore essayé de te défiler !

Morgane se redressa vivement, secouant sa tête.

         - Non… gémit elle. Vas-t-en !

Le silence régnait en maître dans le dortoir, tout le monde dormait profondément à présent. Morgane ne savait que faire, elle bouillait d'envie de se lever, d'aller voir Severus, mais elle savait que c'était peine perdue, car il la renverrait à sa chambre tôt ou tard. Encore, elle allait devoir subir ces ordres, ces réprimandes, le ton odieux de cette voix… la voix de celui qu'elle aimait le plus au monde la traiter comme une vulgaire esclave.

Puis un bruit. Soudain… un claquement. Morgane sursauta. D'un mouvement hésitant, elle s'avança au bout de son lit, regardant timidement au sol.

C'est alors que brusquement elle recula en hurlant. Certaines de ses camardes de chambres marmonnèrent sans pour autant se réveiller.

D'autres claquements. Un petit crâne volant, entouré de lumière sauta soudainement sur le lit de Morgane.

         - Qu'est ce que tu fais là ? Je croyais t'avoir dit de t'en aller ! Lui adressa-t-elle sèchement et à voix basse.

         - C'est quoi cette lumière…. Marmonna une voix endormie.

Morgane tressaillit et attrapa vivement sa couverture pour en recouvrir la créature. Celle-ci sautilla sous son lit d'un air joyeux de retrouver la jeune Serpentard.

         - Brrrrrrr….. mais tu es glacé ! S'exclama Morgane alors qu'il venait se frotter contre ses jambes.

La fillette enfoui sa tête sous les couvertures, croisant le regard vide du crâne. Celui-ci claqua une nouvelle fois des dents, et étrangement la lumière qui l'entourait changea de couleurs, prenant une teinte orangée. Morgane pu alors éprouver une étrange chaleur émaner de la créature. Elle se mit à sourire.

         - C'est gentil… lui marmonna-t-elle. Tu n'es pas si affreux que ça en fin de compte, je suis désolée de t'avoir crier dessus…

Un joyeux claquement de dent lui indiqua que la créature ne lui en voulait pas. Celle-ci vint d'ailleurs se blottir entre ses bras.

         - Tu veux rester avec moi ? Lui demanda-t-elle. Toi aussi tu as peur tout seul ?

Morgane se mit à rire doucement, puis garda la créature et sa lumière réconfortante tout contre elle.

Ainsi la fillette s'endormit, et sans aucun « cauchemar » cette fois-ci à l'horizon.

~*~

Evan se réveilla en sursaut. Son torse foudroyé par une violente douleur. Son visage se crispa alors qu'il tâtait de sa main, sa peau à l'endroit de son cœur. Lorsqu'il porta son visage sur sa paume il s'aperçut avec frayeur que celle-ci était couverte de sang, autant que la chemise de son pyjama.

Le jeune garçon se leva, le visage marqué de terreur. Sans réfléchir, il sortit de son dortoir et de la tour des Gryffondor, et courut en direction des appartements de Severus. Mais il avait peine à avancer, car la douleur le saisissait toujours plus fortement, et bientôt des larmes vinrent rouler sur son visage. Il avait beau vouloir se persuader du contraire, il fallait qu'il voit son père, il avait besoin de lui, surtout en un pareil moment, où il éprouvait une détresse qui s'emparait cruellement de lui. Sans doute Severus ne l'accueillerait pas les bras ouvert, mais Severus n'attendait pas de lui qu'il comprenne son comportement, étant donné que lui-même ne saisissait toujours pas ce que son instinct lui dictait depuis quelque temps.

Il arriva enfin au bout du couloir qui menait à l'entrée des appartements de son père. Evan se stoppa quelques secondes, reprenant son souffle, sa peau toujours en proie à une profonde déchirure.

Lorsqu'il leva les yeux au bout du couloir cependant ce qu'il ressentit fut pire encore que n'importe quelle douleur physique, et c'est avec une haine profonde qu'il observa son père sortir de sa chambre, le professeur Nightwish endormie dans ses bras.

Sans réfléchir plus longtemps, bien trop emporté par sa colère, Evan fit volte face, et occultant presque sa douleur se précipita à travers les couloirs, pour bientôt émerger hors du château.

La course du jeune Gryffondor le conduisit au bout de nulle part. Il continua de courir aussi vite et aussi loin que sa fureur le lui imposait. Quand enfin, il stoppa les mouvements frénétiques de ses jambes, il s'aperçut que le chemin qu'il avait parcourut l'avait mené du parc jusqu'à l'autre rive du lac.

Attendez une minute… Evan essaya de calmer sa respiration, de rassembler ses idées, puis il porta son regard vers l'imposante masse noire de l'autre côté de la rive… le château de Poudlard. Comment avait il fait pour traverser cette immense étendue d'eau ? Evan se concentra au maximum, constatant avec stupéfaction que sur les semelles de ses chaussures, ruisselaient des gouttelettes d'eau. Devant lui, à la surface de l'eau, de légères vagues ondulaient encore en cercles rythmés, dansant sur le miroir bleu nuit du ciel.

Evan s'approcha timidement de l'eau, s'agenouilla au bord de la rive et passa sa main au dessus de l'ondine. Une vague déforma alors le calme de l'eau, suivant étrangement le chemin qu'Evan suivait avec sa main, tendue, légèrement tremblante, juste au dessus de la surface.

La surprise du jeune garçon grandit encore et encore, à la fois effrayé et émerveillé, Evan continuait de jouer avec le mouvement de l'eau, formant des vagues plus ou moins importantes, totalement à sa guise et sans le moindre effort.

Evan tenta d'établir une explication… rien, sauf peut être… après tout, s'il parvenait à contrôler l'air pour qu'il le porte, et encore les plantes selon sa bonne volonté, pourquoi pas l'eau ?

Il se redressa alors, et sans réfléchir, seulement guider par son instinct et sa curiosité, avança un pied vers le bord de l'eau. Il concentra l'énergie aquatique, puis une vague plus puissante se forma et se concentra en dessous de lui, comme une plate forme sur laquelle Evan fut en mesure de poser son pied.

Doucement, avec toutes les précautions et la concentration du monde, son autre pied rejoignit le premier. Autour du jeune sorcier s'éleva alors un cercle de lumière bleutée, tandis qu'il se tenait debout juste à la surface de l'eau, souriant comme fasciné.

         - Comme c'est émouvant !!! S'exclama une voix derrière lui.

Evan fit brusquement volte face. Il était certes un jeune sorcier qui possédait une force et des pouvoirs pour le moins surprenants, mais il ne maîtrisait pas encore totalement sa concentration, aussi…. Bah…. PLOUF ?!

Evan se retrouva sans comprendre à boire la tasse, barbotant sans comprendre dans l'eau glacée du lac (en ce gentil début de Février, ça doit quand même être frisquet de faire trempette !)

Le Gryffondor regagna le bord à toute vitesse, grelottant de tous ses membres, il commença à prendre appuie sur l'herbe au bord de la rive. Un rire grave s'éleva un peu plus haut. Relevant la tête, il découvrit qu'on lui présentait une main pour l'aider à remonter. Il hésita un instant, puis atteignant bientôt la température des glaçons, il se décida à accepter finalement. La main qui l'empoigna était ferme et puissante, d'un mouvement rapide, Evan fut sorti de l'eau.

A présent, tremblant sur l'herbe, enroulé dans une cape trempée, il leva les yeux pour examiner plus attentivement le sorcier qui venait de le tirer de le surprendre. Le jeune garçon eut un mouvement de recul, fixant d'un regard glacial et le visage crispé l'inconnu. Inconnu ? Pas tant que cela. Evan reconnu sans peine le visage fin et pâle, ces cheveux longs, noirs et soyeux, rassemblés vers l'arrière, et l'apparence toujours élégante et puissante de l'homme qu'il avait vu ensorceler sa sœur.

Daren fixait également le jeune sorcier avec intérêt. D'un élan, il s'agenouilla au près de lui, sans le quitter des yeux.

         - Oui… reprit il. Comme c'est émouvant d'assister aux premiers pas d'un jeune Maître…

Evan le dévisagea en même temps avec crainte et mépris. Son visage se tordit soudain… encore cette vive douleur, qui refit surface sans prévenir ! Evan parvint difficilement à se relever, posant une main sur son cœur, son corps toujours dégoulinant d'eau.

Il voulut partir, mais Daren attrapa son bras, et le ramena près de lui. De sa main libre, il fit apparaître une curieuse lumière orangée et l'appliqua contre le corps d'Evan. Ce dernier essaya de se débattre, mais devant la force de Daren, et sa douleur qui le ralentissait dans ses mouvements, il ne fut pas en mesure de faire grand-chose et dû se résigner.

C'est alors qu'il sentit son être se réchauffer de toutes parts. Lorsqu'il posa les yeux sur lui, plus aucune goutte d'eau ne s'échappait encore de ses vêtements ou sa peau.

Daren le regardait gravement à présent. Il avança sa main jusqu'à l'attache de sa cape et la défit.

         - N'ai pas peur. Lui dit il simplement, alors que d'un geste vif, il découvrait la chemise du jeune garçon.

Angoissé, Evan tenta encore de se dégager, mais Daren le retenait fermement. Le sorcier passa la main sur son cœur, et en essuya les quelques gouttes de sang qui y ruisselait encore.

Evan l'observait faire les yeux écarquillés, maintenant complètement paralysé.

         - Ça ira, c'est bientôt fini. Conclut Daren en refermant la cape d'Evan et le relâchant d'un même mouvement.

Evan retomba lourdement à terre, toujours sous le choc.

         - Bonne idée… asseyons nous ! Décréta Daren en prenant place près de jeune garçon.

Celui-ci resta silencieux et figé, toujours incapable de quoique ce soit.

         - Je suis heureux de te rencontrer enfin ! S'exclama alors Daren en souriant. Cela fait longtemps que j'espérais te voir, mais on peut dire que tu es moins facile à approcher que Morgane. Tu as toujours quelqu'un autour de toi ! Sacré petit tombeur, tu en feras souffrir plus d'une !

Evan n'en revenait pas de le voir lui parlé ainsi, le plus naturellement du monde, et même avec un brin de familiarité, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

         - Qu'est ce que tu ressembles à ta mère ! C'est incroyable ! C'était donc vrai, tu n'as vraiment rien de ton père !

Evan le regarda, de plus en plus intrigué.

         - C'est la première fois que ta marque sort comme cela ? Je me souviens de ce que ça m'a fait la première fois… j'ai cru mourir ! Enchaîna-t-il tout sourire. C'était amusant n'empêche !

         - Qu'est ce que vous me voulez ?! Lui demanda-t-il d'un air effrayé.

         - Te rencontrer, il y a un mal à ça ? Morgane m'a tellement parlé de toi !

Evan le dévisagea furieusement.

         - Tu n'as pas à avoir peur de moi, je ne te veux pas vraiment de mal. Je suis comme toi tu sais…

Comme Evan paraissait incrédule, Daren se tourna face à lui. Il défit à son tour, sa propre cape, et les premières attaches de sa chemise. Evan porta son regard hésitant vers lui, et bondit en arrière.

Daren eut un léger rire, avant de refermer sa cape. Evan respirait avec difficultés, sans pouvoir rassembler ses esprits, et fixait le sorcier avec de grands yeux ronds.

         - Nous désirons la même chose, toi et moi. Expliqua encore Daren en reportant son regard sur le lac. Tu t'en doutes n'est ce pas ?! Et tu étais bien mieux placé que moi, avant, pour l'avoir. Mais depuis un certain temps, on peut dire que tu m'as donné un sacré avantage ! Je t'en remercie !

Daren se mit à rire. Evan se releva brusquement, se sentant à présent gagné par une rage folle.

         - Tu ne sais vraiment pas y faire… enfin ce n'est pas ta faute, tu es encore tout petit ! Ajouta Daren, se levant à son tour. Comme tu m'as laissé prendre beaucoup d'avance par rapport à toi, je vais te donner un conseil. Apprends à te contrôler plus que cela, ça n'est pas par la force que tu garderas ta sœur !

         - Je vous défends de l'approcher ! Elle est à moi ! S'écria Evan en serrant ses poings.

         - Avant oui, elle n'était qu'à toi, mais maintenant… elle vient toute seule vers moi. Elle m'aime, et moi aussi, je tiens énormément à elle. Elle t'estime encore un petit peu, mais c'est très faible, si tu ne te reprends pas bien vite, elle sera à moi pour toujours ! Ça serait dommage, je t'aime bien toi aussi. Tu es un mignon petit gamin, je serais désolé d'avoir à t'évincer comme cela.

Evan lui lança un regard haineux et interrogateur.

         - Bien sûr, toi aussi je t'aime beaucoup, c'est pour cela que ça m'attriste…

         - Quoi ?

         - Parce que de nous deux, il ne doit y en avoir qu'un…

Daren éclata à nouveau de rire devant la tête désabusée du jeune sorcier.

         - Bon, il est tard pour toi ! Tu ne devrais pas dormir ?! Allez, comme je suis très gentil, je te raccompagne !

         - Certainement pas ! T'approche pas de moi ! Hurla Evan alors que Daren s'avançait vers lui sans prendre garde à son opposition.

         - Mais si, Mais si, je t'assure que ça ne me dérange pas du tout ! Répliqua Daren en souriant, juste avant de poser une main sur l'épaule d'Evan. Ah mais ne sois pas si timide ! Qu'est ce que j'ai dit ? Aha tu rougis ! Ouuuuh qu'il est mignon quand il rougit ! Bon d'accord j'arrête, je suis fatigué aussi moi, qu'est ce que tu crois !

La poigne forte qu'il maintint sur lui (et sûrement un peu de magie à la rescousse !) l'empêcha de bouger. Puis ils disparurent sans plus de cérémonie, laissant la nuit silencieuse suivre son cours.

~*~

Suspense Suspense ! héhé !!!!! loool ) bizoux !