Coucou ! Me revoilou ! Et oui, je sais presque trois semaines de silence, ce fut, long excusez moi d'avoir tant tarder à mettre la suite, malheureusement, j'ai eu bcp de choses en tête, qui m'ont emporter loin d'Aurore et Severus…
Mais, me revoilà ! Héhé, mais cette suite vous le verrez, est très très longue, aussi, je ne peux pas tout mettre dans le chapitre 43… et vous trouverez la suite au chapitre 44 !
En espérant que cette « première partie » ne vous déçoivent pas, comme d'habitude, je vous souhaite une bonne lecture, et je vous laisse découvrir tout ce que peux vous réservez… uen Saint Valentin, pas comme les autres ^_^ !!
Gros Bizoux !
Zeldichounette
Chapitre 43
~*~ L'Abîme de Perplexité ~*~
Il était alors très tôt, quand la jeune Morgane apparut, sortant de l'ombre imposante que décrivait le château de Poudlard en cette matinée brumeuse. Elle se dirigea d'un pas empressé à travers le parc, et sans aucune surprise, s'évanouit à l'intérieur de la forêt interdite.
Elle se trouvait seule, bien sûr. Ce jour-ci allait être spécial, oh oui ! Morgane le sentait bien. Elle avait attendu ce jour avec tant d'impatience… à présent son estomac se nouait d'une manière inhabituelle. Alors, il fallait qu'avant toutes choses, elle aille passer quelques instants dans son repaire. Son jardin secret, une étrange court fermée, au cœur de la forêt, dont très peu connaissait le chemin. Et cela pour la bonne et simple raison que seules deux personnes en étaient à l'origine. Pour rien au monde, bien entendu, celles-ci n'auraient révélé l'endroit sacré de leurs rencontres.
Un labyrinthe de bosquets se forma bientôt autour de la petite sorcière. L'allée était assombrie par le toit de branchages des hauts arbres, et il eut été presque impossible de se diriger sans la connaissance parfaite de ce chemin, qu'apparemment Morgane avait emprunté maintes et maintes fois, à en juger par sa facilité à y progresser sans même le besoin de lumière. Bientôt elle pénétra à l'intérieur d'un large tronc d'arbre creux, apparut à la suite de l'allée de bosquets. Lorsqu'elle arriva de l'autre côté, elle entra dans un étrange espace, comme une caverne bordée d'arbre et branchage. Au dessus de sa tête, la forêt était si dense que le ciel demeurait lointain, inexistant, comme si ce chemin l'avait menée à un tout autre endroit, un autre monde. Bizarrement, l'endroit, pourtant dépourvu de la clarté du jour, était éclairé d'une lumière tamisée, mais dont la provenance demeurait mystérieuse.
Morgane observa l'endroit, émettant un soupire de soulagement. D'autres troncs d'arbres, de tailles plus ou moins grandes, jonchaient le sol, entassés, formant comme un gigantesque mikado. Après avoir marché longuement autour de ceux-ci, Morgane s'y avança d'ailleurs, et pénétra à l'intérieur du tronc le plus large et à la base de toute la structure, un bois sombre et grinçant, mais qui ne bougea à peine lorsque la jeune Serpentard s'y installa.
Elle y demeura quelques instants, seule et silencieuse, les yeux fermés, calée contre le bois, et ses genoux ramenés contre son buste. Elle souriait, perdue dans ses pensées. Puis ses mains jointes, entourant ses jambes se mirent à bouger, comme d'un geste automatique, non calculé, tournant l'une autour de l'autre, s'accélérant successivement. Une lumière de couleur sombre naquit au creux de ses mains, sans même que Morgane ne remarque quoi que ce soit. Celle-ci s'agrandit et l'aura lumineuse se faufila en rayon entre ses doigts. Finalement Morgane approcha son visage, et entrouvrant ses mains, la lumière s'atténua, pour laisser à la jeune sorcière la surprise de découvrir une fleur au creux de ses paumes. Une petite fleur, minuscule et brillante, comme une perle précieuse, une jolie rose noire.
La sorcière sourit de plus belle et détailla la rose plus attentivement. Elle étincelait simplement, de son noir brillant dans lequel le regard de Morgane se reflétait.
Soudain elle disparut. Morgane écarquilla les yeux, cela elle ne s'y attendait pas. La rose s'était brusquement envolée sans plus de cérémonie, et il ne restait plus qu'une fine poussière noire sur la paume de ses mains. La petite Serpentard regarda au hasard autour d'elle, sans comprendre. Finalement, elle s'extirpa du tronc d'arbre, scrutant attentivement l'endroit.
Un rire s'éleva quelque part au dessus d'elle. Un sourire se dessina alors automatiquement sur le visage de la fillette. Il était là…
Morgane se retourna et leva le nez vers la construction de tronc d'arbres. Le sorcier était assis tout en haut, et l'observait d'un air joueur. Morgane remarqua vite qu'il tenait la rose en lévitation au dessus de sa main.
- Tu ne serais pas un petit peu voleur toi, dans ton genre ? !!! Lui lança-t-elle faisant mine d'être agacé, sans pour autant perdre son sourire.
Daren ramena la fleur au creux de sa main, sans quitter Morgane des yeux.
Morgane le dévisagea d'un air soupçonneux.
- Allez, Daren, rend la moi ! se plaignit elle alors.
- Viens donc la chercher, ma Belle ! la provoqua-t-il en se levant.
- Et je suis censée grimper jusqu'en haut ? Comme si tu allais me laisser venir la reprendre simplement ? Tu crois que je ne te connais pas encore ?! Ce n'est pas juste, toi, tu peux apparaître et disparaître comme tu le veux !
- Allons, tu as toujours ce qu'il te faut en toi pour obtenir ce que tu veux Morgane. lui fit-il remarquer sur un ton mystérieux. Et puis dans l'histoire… c'est toi qui a du sang de voleuse !
Daren fit volte face, jouant à faire léviter et retomber la fleur entre ses doigts tout en marchant de long en large sur le tronc.
- Daren !!!
Le jeune homme ne lui prêta pas plus d'attention, et continua son parcourt sur la construction de tronc d'arbre, sifflotant d'un air léger, disparaissant tout à coup, pour réapparaître plus haut ou plus bas, n'importe où sur le bois, tout en faisant flotter sa cape exagérément derrière lui, car il n'y avait pas le moindre souffle de vent autour d'eux, puis prenant des airs fiers et triomphants chaque fois qu'il jetait son regard espiègle sur Morgane.
- Est-ce qu'on t'a déjà dit que tu savais être parfaitement agaçant par moment ?
- Par moment, seulement ? Roooh, je suis déçu…. ricana-t-il, à présent occupé à faire glisser la fleur d'une épaule à l'autre, émettant des traînées de poussières lumineuses autour de lui.
- Si tu veux absolument jouer à ça ! déclara-t-elle, posant ses mains sur ses hanches, d'un air déterminé. Accio rose !
Le sort eut un effet quasiment immédiat, et la petite fleur s'envola de tous ses pétales pour se diriger avec légèreté vers la jeune sorcière. Daren tourna la tête, haussant un sourcil, son sourire éternellement marqué sur son visage.
- Trop facile… décevant même. murmura-t-il.
- Trop facile ! Trop facile ! fanfaronna Morgane en attrapant la fleur au vol, pour finalement se mettre à grimper de tronc en tronc. Je te l'ai quand même reprise ! … na !
Daren se trouvait bien plus en hauteur qu'elle. Il l'observa simplement monter avec plus ou moins de peine sur le bois, alors qu'il lui suffisait d'un claquement de doigts, pour se déplacer sur les hauteurs les plus inaccessibles.
- Cesse de rire de cette façon ! râla-t-elle, en s'arrêtant pour reprendre son souffle.
Cependant, Daren riait de plus belle.
- Laisse moi te montrer… souffla-t-il quelques secondes plus tard. Accio Rose !
Morgane resserra son étreinte autour de sa petite fleur, déterminée à la garder auprès d'elle. Etrangement, la rose, elle, ne bougeait pas d'un pétale ! Mais alors que Morgane essayait de comprendre pourquoi le sort de Daren, un sorcier aux pouvoirs pourtant bien confirmés, ne fonctionnait pas, elle se rendit compte avec stupéfaction que ses pieds ne touchaient plus le sol. Elle releva vivement la tête pour regarder autour d'elle, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle atterrit sans perte et fracas juste au coté de Daren, qui l'observait d'une allure plus fière encore qu'à l'ordinaire.
- Ça c'est une vraie démonstration du sortilège d'attraction !
- Euh… tu n'es pas censé le faire sur les gens, Daren ! s'écria Morgane.
- Comment ça je ne suis pas censé ? Je fais ce que je veux, il ne manquerait plus que ça !
Morgane haussa les yeux au ciel, tout en se relevant pour remettre sa cape correctement.
- Et d'abord pourquoi tu veux tant me la prendre cette rose, elle est à moi ! Non mais ! lui reprocha-t-elle soudain.
- Oui, je le sais bien. Je te la laisse, va ! Je te les laisse toutes. lui répliqua-t-il en un murmure. La seule qui m'intéresse, je l'ai déjà depuis longtemps, n'est ce pas Morgane ?!
Celle-ci fit brusquement volte face, lui tournant singulièrement le dos sans plus d'explication, excepté un bruyant soupire.
- Tu as déjà été plus amusante tu sais ! lui signala Daren en fronçant les sourcils.
- Oui, et bien je n'ai pas envie de jouer aujourd'hui ! J'ai beaucoup de choses en tête là tu vois ! s'exclama-t-elle vivement en retour.
- Excusez moi Mademoiselle Rogue ! Pardon de vous importuner de la sorte dans votre grande réflexion ! se moqua-t-il.
- Ooh ! Tu m'embêtes ! protesta-t-elle en le fusillant du regard.
Daren fit en pas en arrière en la considérant gravement.
- Toi, tu me caches quelques choses !! dit il simplement en la détaillant.
- Mais, rien du tout !
- Si, si, si ! Voyons voir… que prépares tu comme drôle de coup ? Je n'ai pas le droit de savoir ?! Comment cela, tu me fais des cachotteries ? Oh je suis vexé…
- Oh bon ça va ! Arrête de te moquer, tu ne peux jamais être sérieux. soupira-t-elle en allant s'assoire plus loin, lui tournant toujours le dos.
Daren la suivit aussitôt et s'agenouilla juste derrière elle. Il avança sa main vers son épaule, et la tapota d'un geste étrangement timide de son index.
- Tu boudes mon Bébé ?!
- Je ne suis pas un bébé ! rétorqua-t-elle sèchement.
- Ma Pupuce…
- Arrête de prendre cette air tout mielleux, tu n'es pas du tout crédible !
- Mais pourquoi jamais personne ne me crois quand je suis gentil… j'ai un cœur moi aussi, c'est vraiment très vexant !
Morgane eut un vague mouvement d'épaule, mais demeura silencieuse. Daren la tira alors d'un geste rapide vers lui, la serrant doucement contre son torse.
- Tu ne veux pas me dire alors ?! Je suis curieux moi… S'il te plait ? Si c'est une bêtise, je pourrais peut être t'aider !
- Tu sais quel jour on est ?! le questionna-t-elle d'une voix presque en colère, pour se détacher de lui vivement, et d'un élan même lui faire face.
Cette fois-ci, Daren parut réellement surpris. Il la dévisagea sans souffler mot, cherchant à la comprendre.
- Non, tu ne sais pas ! continua-t-elle sur le même ton, peut être même plus fort encore. Tu es toujours en train de jouer, tu n'es jamais sérieux ! Alors évidemment aujourd'hui tu ne sais même pas pourquoi je suis venue !
- Et bien non, puisque tu refuses de me le dire, petite maligne ! lui répliqua-t-il en penchant la tête d'un côté à l'autre d'un air agacé.
- Pourquoi tu es toujours gentil avec moi alors ?! s'énerva-t-elle de plus belle.
- Morgane… attends… commença-t-il, pour une fois bel et bien sur un ton sérieux, ayant peur de comprendre.
Morgane se releva d'un bond.
- Mais c'est vrai ! Quand on est tous les deux, c'est vraiment étrange, moi je suis bien ! Et toi ? C'est pareil non. Quand on se retrouve ici, toi et moi, juste nous deux ! C'est encore mieux qu'un rêve, c'est juste… enfin tu sais ! Et… tu n'as même pas pensé que aujourd'hui, c'était un jour spécial… notre jour…
- Mais qu'y a-t-il de si spécial à être le… oh non… le 14 Février. réalisa-t-il enfin, baissant soudain la voix. Hum… Morgane, ma Belle, je crois qu'il y a quelque chose qui t'échappe…
Elle lui lança un regard furieux.
- Morgane… comment te le dire, voyons tu ne crois pas que tu es un peu… jeune… pour penser à des choses comme ça ? lui demanda-t-il, aussi doucement que possible, plongeant son regard d'un air compatissant dans le sien.
Cela n'eut guère d'effet sur elle, car a présent, ses yeux semblaient parcourut d'éclairs. Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises, mais aucun son ne sortait tant elle demeurait stupéfaite de ce qu'elle entendait. (C'est le chant des carpes !!!! Lol, je casse tout moi, alors que c'est vachement pas drôle ! Non mais c'est vrai c'est grave, pauvre Morgaaaaane !)
- Ne crois pas que je me moque de toi ma Douce. lui murmura-t-il alors en attrapant les bras de la fillette, de ses mains.
Morgane sentit son corps traversé d'un désagréable frisson, au contact de Daren.
- Je tiens énormément à toi, mais… ce n'est pas ce que tu sembles croire. Je ne peux pas tout t'expliquer, pas maintenant, tu es encore trop petite, mais…
- Comment peux tu me dire ça ?! explosa-t-elle subitement. Tu ne m'as jamais parlé comme ça, qu'est ce qui te prend tout à coup ! Je croyais qu'on se comprenait, qu'on pouvait tout se dire ! J'avais confiance en toi….
- Ça n'est pas le problème. essaya-t-il encore d'une voix calme mais décidément bien embarrassée. Je ne t'ai pas menti, nous sommes très proches tous les deux, plus que tu ne pourrais le penser, mais… pas comme ça. Morgane, ce que tu ressens, c'est juste…
Daren marqua un instant de silence. Il releva la tête et sembla chercher quelque chose, le regard observant autour de lui avec attention.
Puis, il reporta vivement son attention sur la jeune sorcière, qui l'observait toujours fortement contrariée.
- Il faut que tu retournes au château, je vais t'y ramener, vite. lui dit il sans plus d'explication.
- Non ! refusa-t-elle catégoriquement. Je veux que tu m'expliques ! Ou alors…
- Ne discute pas, je t'en prie ! lui demanda-t-il d'un ton plus ferme. Il y a quelque chose. Je ne peux pas te mêler à cela !
- Mais, je ne veux pas m'en aller, ici nous sommes tranquilles, tu l'avais dit, tu l'avais promis…
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer maintenant… Morgane, je pense que notre petite cachette n'est plus aussi sûre qu'avant…
- Comment ça ? insista-t-elle, complètement perdue.
- Des gens me cherchent. Ma chérie, il faut que tu partes, tu sais que personne ne comprendrait…
- Des gens te cherchent ? Mais… quoi ? Pourquoi ?! Moi non plus je ne comprends plus rien, à part que tu me chasses ! Je refuse ! Je n'irais nulle part, je veux rester avec toi !
Daren émit un soupir. Puis n'attendant plus sa réponse, il la saisit par les épaules et l'attira contre lui, pour les faire disparaître de la cime de leur structure de bois. Lorsqu'ils atterrirent au sol, Daren voulut entamer sa course vers le tronc d'arbre de sortie, cependant Morgane amena sa main jusqu'à sa poitrine et le repoussa d'un geste féroce.
Elle n'avait guère mesuré l'impact de son mouvement, et détaillait à présent, à la fois surprise et furieuse, Daren frottant son torse, son visage réprimant une douleur.
De la main de la fillette s'écoulait à nouveau ce sombre liquide rougeâtre.
A ce moment précis, Daren lui lança un regard fâché.
- Très bien, Morgane, il faut que tu te calmes. commença-t-il s'efforçant de garder une voix posée. Je ne te chasse certainement pas, mes moindres faits et gestes ne sont que dans ton intérêt, tu le sais, n'est ce pas ?
- Non, je n'en sais rien du tout ! Tu as dit qu'on faisait ce qu'on voulait, les règles, on s'en fiche ! T'es qu'un sale menteur ! Comme les autres ! hurla-t-elle, serrant ses poings et tapant avec force de son talon contre le sol.
- Morgane, ça n'est vraiment pas le bon moment tu sais ! tenta-t-il de lui répéter de manière plus ferme cette fois-ci. il faut vraiment que tu ren-
Un éclair traversa l'espace, puis le silence…
- Dareeeeeen !
Le cri de Morgane se répercuta dans l'antre des bois avec un écho assourdissant. Les yeux de la fillette s'écarquillèrent, tout son être fut pris de tremblements.
- Daareeeeeeen ! Je… je retire ce que j'ai dit ! Dareeeeeeeeen ! Reviens !
A nouveau, d'autres jets de lumière aveuglante investirent brutalement l'endroit, et lorsque Morgane réussit finalement à se reprendre, Daren ne ré apparut qu'une seule fois. Il se tenait en haut de la structure, Morgane resta figée, il était blessé… Il maintenait sa main fermement sur son épaule droite, d'où son sang s'écoulait abondamment. Morgane porta sa main à sa bouche grande ouverte, étouffant un nouveau cri. Elle s'élança pour courir à sa rencontre, mais la seconde suivante, un nouvel éclair jaillit cette fois-ci dans sa direction. Avant qu'elle n'ait le temps de dire ouf, elle fut projetée à quelque mètre de là. Elle se redressa vivement, et découvrit Daren gisant à ses côtés, puis plus loin, à l'endroit où elle se trouvait, les restes d'un tronc d'arbre à présent métamorphosé en feux de joie.
- Morgane, tu rentres maintenant !! Lui souffla alors la voix de Daren, qui avait pris un ton horriblement hargneux.
Morgane se tourna vers lui d'un air apeuré.
- Non, tu es blessé ! Je ne peux pas te laisser !
Daren amena vivement sa main derrière la nuque de Morgane et approcha leurs deux visages l'un de l'autre, plongeant son regard dans le sien.
- Là, je suis sérieux ! Tu ne comprends pas ?! Tu veux te faire prendre ! Dépêche toi de partir ! lui répéta-t-il fortement.
Morgane se dégagea vivement de son étreinte et se redressa, son visage marqué de colère.
Daren essaya de se relever, mais son épaule ne semblait pas l'arranger, malgré tout.
- Comment veux-tu que je te laisse comme cela ?! explosa encore Morgane, se penchant à nouveau vers lui pour lui venir en aide.
Dans la main de la jeune sorcière, la petite fleur brûlait littéralement, bouillant entre ses doigts, comme surexcitée. Avec stupéfaction, Morgane s'aperçut qu'il en était de même pour le reste de son être, et le filet de sang s'échappant de la paume de sa main ne faisait que s'accroître.
- Tu ne fais décidément jamais ce qu'on te dit… lui dit précipitamment Daren. Je n'aurais jamais imaginé que tu puisses à ce point me ressembler !
Morgane croisa à nouveau son regard et lui sourit d'un air complice.
Mais une seconde de trop, lorsque tous deux tournèrent la tête, une immense cage de verre volante filait dans leur direction.
Daren écarta Morgane d'un geste rapide mais n'eut le temps de se déplacer. Le verre entra en contact avec sa peau, mais au lieu de se briser, happa son corps comme à l'intérieur d'une bulle de savon, pour venir l'emprisonner. Il fit volte face, essayant de se dépêtrer, mais n'y parvenait pas. Jusqu'à ce qu'à la seconde suivante, le verre qui menaçait de l'enfermer n'éclate en mille morceaux.
Daren se délivra sur l'instant, et vit Morgane, revenue à ses côtés, observant les débris de la cage enchantée maculant le sol, puis posée au centre malignement, sa petite rose noire, toujours étincelante.
- Tu commences à savoir t'amuser, n'est ce pas ma jolie rose ? lui murmura Daren, souriant avec fierté.
Morgane demeura silencieuse, et ne trouvant guère le temps d'en saisir d'avantage, elle fit revenir la rose jusqu'à elle, et suivit Daren qui l'entraînait à nouveau vers la sortie. D'autres cages de verres revinrent bientôt à la charge
- Pourrais tu me dire qui veut t'attraper comme ça ?! Lui demanda rapidement Morgane, alors qu'ils se précipitaient vers le tronc d'arbre au bout de leur course.
- Des farceurs ! Tu ne trouves pas qu'on s'amuse ?! Tu me rappelleras, de les remercier ! lui répliqua-t-il avec un rictus machiavélique.
- Mouais mouais… acquiesça-t-elle vaguement convaincue. Tu as encore fait plein de bêtises toi !
Daren passa rapidement sa main autour de Morgane, et la tira vers lui alors qu'ils avançaient, puis embrassa furtivement sa joue.
- Ne t'inquiète pas, bientôt tu seras aussi douée que moi pour cela !
- Oh non, je ne m'inquiète pas !
Ils atteignaient le but de leur parcourt, Morgane s'engouffra au creux du bois la première, mais lorsque Daren s'avança pour la suivre, il fut subitement retenu.
Une étrange chaîne s'était enroulée autour de son épaule meurtrie. Le choc lui arracha un cri bestial, ce qui alerta la jeune sorcière. Elle se retourna, et découvrit la situation. Sans perdre plus de temps elle fit demi-tour et se plaqua contre lui pour le tirer de la mainmise de la chaîne magique. Quelqu'un la détenait à l'autre bout, et ne semblait pas enclin à lâcher sa prise.
- Dis donc, ils sont drôlement farceurs ! s'exclama Daren, forçant de son côté, mais déchiré par la douleur.
- Oui, ça ne me fait plus rire moi ! s'écria finalement Morgane d'un air furieux.
Elle fixa le lien, et vit soudain celui-ci prendre feu, Morgane relâcha Daren sous l'effet de surprise, et vit l'intégralité de la chaîne magique s'enflammer sans plus de cérémonie. La flamme remonta la longueur du métal magique à toute allure, pour disparaître et laisser à la chaîne noirâtre une apparence incroyablement fragile. D'ailleurs, le sorcier s'en détacha à la seconde, tirant d'un dernier coup sec. Il se tourna et mit ses bras autour des épaules de Morgane, l'entourant complètement.
- Fais moi plaisir, laisse leur un petit souvenir ! Lui murmura-t-il au creux de l'oreille.
Il prit ses mains dans les siennes, et les fit tourner l'une autour de l'autre comme lorsque celle-ci avait fait apparaître la petite fleure en tout premier lieu. Le charme étrange se répéta, mais cette fois-ci, la rose noire était bien plus imposante, plus brillante encore, et ses pétales luisaient à la manière de lames tranchantes. Morgane écarta brusquement ses mains, tandis que Daren la guidait, et la fleur fut projetée dans la direction opposée.
Morgane n'eut guère le temps de comprendre, ni d'observer ce qui se produisit alors. Daren l'entraîna plus loin, et la dernière chose qu'elle entendit, avant de se retrouver comme si de rien était en face devant l'entrée du château, fut un cri strident.
*
Morgane se sentait dépassée par les événements comme jamais. A présent, elle parcourait les couloirs de Poudlard en direction de sa salle commune, comme si ses pas allaient machinalement, mais son esprit se trouvait complètement ailleurs.
- Mais où étais tu bon sang ?! On aurait du partir depuis une demie heure !
- Pas si fort Seto ! Murmura Aska sur un ton de reproche. Je te signale que tout le collège n'a pas besoin de le savoir !
Morgane stoppa juste sa course, voyant que ses deux camarades étaient venus à sa rencontre. Son regard alla d'un Serpentard à l'autre sans réellement se poser exactement. Aska et Seto la détaillèrent avec étonnement.
- Morgaaaaaane ! Allô la lune ! S'exclama Aska lui faisant de grands signes avec ses bras. (vous avez vu La cité de la peur « Youhouuuuu Odile !!! Ohéé Karaaaa !!! On peut baisser les bras maintenant ?» lol pov moi va ^^* )
Morgane sursauta, et ses yeux perdus dans le vide s'illuminèrent à nouveau.
- Dé… désolée, j'ai eu un contre temps. Expliqua finalement Morgane d'une voix incertaine.
- Ah oui ?! Je croyais que tu t'étais dégonflée moi… Lui dit Seto, en lui jetant un regard en coin.
- Non, non, non ! On ne fait pas de duel ! Gentils vous deux ! Couchés ! S'interposa Aska avant que Morgane n'ait le temps de répliquer.
- Bon, alors autant y aller maintenant ! Décréta Seto.
Morgane acquiesça, et commença à suivre ses deux compères qui se hâtaient devant elle à travers le couloir.
Quelque chose la retint cependant. La jeune sorcière haussa un sourcil, d'un air perplexe. Elle fit volte face lentement.
A l'autre bout du corridor, Evan se tenait droit devant elle, la toisant d'un air désapprobateur. Il secoua la tête en fronçant les sourcils, puis disparut.
« Il sait… » Se dit la Serpentard. « Tant pis, il verra qu'il ne peut pas me contrôler tant que ça ! »
Morgane courut rattraper Aska et Seto, puis tous trois allèrent s'enfermer dans une pièce peu fréquentée de leur salle commune.
Morgane reprenait peu à peu ses esprits, et étrangement, plus leur petite escapade se rapprochait, plus l'étrange fourmillement d'excitation qui s'était emparé d'elle dans la forêt refaisait des siennes dans le corps de la jeune sorcière.
Aska s'assura que la porte était parfaitement scellée, et qu'ainsi personne ne viendrait les déranger. Morgane se tenait aux côtés de Seto. Elle observa ses deux complices, puis leur sourit, d'une allure presque espiègle à présent.
- Prêts ?
- Plus que jamais ! Répliqua Aska en se frottant les mains, présentant la même expression que Morgane.
- Alors on y va, ou on bavasse les filles ?!
Ils se rassemblèrent tous les trois, et Morgane, fit apparaître devant elle l'objet qui leur servirait de portoloin. Aska haussa un sourcil, d'un air étonné.
- Un canard en plastique moldu ? Fit celle-ci.
Morgane se mit à rire.
- Je ne savais pas quoi prendre, je l'ai trouvé dans la chambre de mon père… dans sa salle de bain.
Seto étouffa un fou rire.
- Je me demande bien ce qu'il fichait avec ça… reprit Morgane.
- Oui moi aussi !!! Intervint Seto, hilare.
- M'enfin, j'ai envoyé Calypso le chiper… non seulement cela nous sert pour notre escapade, mais en plus j'ai eu une occasion de faire attraper mon pot de glue de cousine, j'ai pu récupéré le canard avant que mon père ne la surprenne à fouiner dans sa chambre… et d'une pierre deux coups ! gnarkgnarkgnark ! expliqua Morgane le visage éclairé d'un rictus malin. Ne me regarde pas comme ça Aska, elle n'avait qu'à pas me suivre, et mettre son nez dans mes affaires !
- Bon, bah on a plus qu'à l'utiliser hein ?! Déclara Aska. C'est à toi de jouer Morgane, je suis curieuse de te voir à l'œuvre !
- Aucun problème ! Répliqua fièrement celle-ci en faisant apparaître sa baguette dans sa main.
- Tu es sûre que ton père ne va pas regretter son canard en plastique ? La stoppa Seto, toujours plongé dans son fou rire.
- Je lui rendrais, ne t'inquiète pas ! Mais personnellement, je crois que ça chagrinera plus ma mère… Bon, allez, trêve de plaisanterie !!!
Morgane se concentra quelque instant, fixant le mignon petit canard jaune, trônant au centre de la table autour de laquelle les trois enfants s'étaient rassemblés.
- Elle n'en fait pas un peu trop ? Souffla Seto à l'oreille d'Aska d'un air sceptique.
Aska n'eut guère le temps de répondre, qu'aussitôt Morgane avait énoncé une formule, et que la pointe bleutée de sa baguette avait enchanté le pauvre petit canard (qui n'avait rien demandé à personne depuis le début)
- Ça a marché tu crois ?! S'enquit Seto en examinant l'objet.
- Un seul moyen de le savoir ! Déclara Aska. On y va ?
Morgane prit une profonde inspiration, et leva les yeux vers les deux jeunes sorciers, puis acquiesça d'un signe de tête.
*
Poudlard commençait à s'éveiller aux couleurs du 14 Février à présent.
Mais, alors qu'Evan venait de croiser sa sœur, son esprit et son cœur se trouvait à des années lumières de la Saint Valentin.
Il ne voyait qu'une seule chose : elle brisait ses chaînes, et cela le mettait dans une rage folle.
Des filles gloussaient et chuchotaient sur son passage, d'ordinaire, il aurait bomber exagérément le torse, et leur aurait lancer un sourire ravageur. Mais sur l'instant, il était seul et empêtré dans ses pensées rageuses, qu'il n'arrivait pas à comprendre lui-même.
Et cet état d'esprit dans lequel il était plongé depuis quelques temps commençait sérieusement à le rendre fou. Mais l'heure n'était nullement à la réflexion psychologique sur soi-même. Il savait que sa sœur prévoyait une petite excursion quelque part… il l'avait vu, il l'avait entendu : L'allée des Embrumes.
« Ah tiens… » se disait il « tu veux aller t'amuser là maintenant, mais tu n'iras pas sans moi ma chère, oh non, rien ne pourra t'éloigner de moi, je te surveillerai ! » Plus cela allait, plus il bouillait de fureur, il fallait qu'il trouve le moyen de s'y rendre lui aussi. Elle était déjà partie, il le devinait, sa présence se faisait lointaine. Comment faire sans être soupçonner, car si Morgane agissait comme elle l'entendait sans se soucier des conséquences, Evan avait cela de différent, lui tenait à préserver son image d'irréprochable jeune sorcier, jouer avec le feu ne l'intéressait guère. Avant toute chose, lui désirait garder son trésor au près de lui, le pouvoir ne devait pas s'échapper…
Evan se stoppa soudain. Cette fois-ci quelque chose avait attiré son attention. Des voix, venant d'un couloir. Un étroit corridor que peu de personnes empruntait généralement. Curieux, Evan s'en approcha, pour découvrir que Sirius Black et son assistante Aleda Phoenix s'y tenaient, et se disputaient apparemment
- Mon cher Sirius ! S'exclama Aleda qui tentait de rester calme, sans réellement y parvenir. Si vous m'aviez un temps soit peu écoutée… nous aurions pu éviter tout ceci !
- Ma chère…. Aleda. J'ai assez mal à la tête comme cela, sans en plus avoir besoin de supporter vos reproches ! Répliqua l'ancien prisonnier, visiblement irrité aussi.
- Aha ! ça fait le fier sur le terrain, mais là laisser moi vous dire que vous allez devoir supporter mes reproches aussi longtemps que bon me semblera ! Comme vous n'en sortez pas en très bon état, je m'étais au début persuadé d'attendre pour vous faire des remarques…. Mais je ne peux plus me retenir devant votre détestable arrogance… je vous l'avais bien dit !!!!!!! Ce genre de sorcier adore être attaqué, il n'a fait que se moquer de nous ! Nous avons été ri-di-cules, et tout ça, UNIQUEMENT à cause de vous !
Evan remarqua que le visage de Sirius était salement amoché, entaillé sur toute la longueur de sa joue droite très exactement, et lui, comme Aleda, semblait exténué. Sirius la fusilla du regard.
- Et qui m'a dit « oh non ! regarder il détient une élève, vite vite il faut faire quelque chose ?! hein ? Qui ? ». lui rétorqua Sirius, prenant une voix haut perchée. J'ai tenté de vous prévenir aussi, qu'ils devaient être de mèches ! On ne pouvait pas en attendre moins de la part de Morgane Rogue, petite peste…. Attendez un peu que j'en touche deux mots à son très cher père !
Aleda observa Sirius l'espace d'un instant, en se frottant le menton.
- Et encore je le soupçonne de la féliciter lorsqu'il saura que c'est elle qui vous a amoché de la sorte… vu comme il semble vous porter dans son cœur.
- Aha, vous faite dans l'humour en plus ! Lui cracha Sirius en appliquant l'autre côté du mouchoir ensanglanté qu'il maintenait pressé contre sa joue meurtrie.
- Oh ! Laissez moi faire, vous me faites pitié ! S'exclama Aleda en s'approchant de lui.
- Raah, mais non ! Pas touche ! Je peux me débrouiller seul… mais !
- Tss…. Là, c'est bien mieux ainsi ! Mais n'y touchez pas, vous allez tout m'infecter avec vos mains sales ! Quel gamin vous faites vous alors !
Sirius réprima une sorte de grognement, alors qu'Aleda venait de lui prendre son mouchoir, et à l'aide d'un sortilège spécial, avait placé un bandage magique sur la plaie.
- Oh moins, en suivant cette Tetdoss égarée dans la forêt, nous avons trouvé son repaire… Reprit Aleda en haussant les épaules.
- Je doute qu'il y retourne de si tôt ! Répliqua Sirius d'un ton grave. Dire que nous étions à deux doigts d'attraper ce sale serpent vicieux….
- Vous voulez parler de Daren ?!
Sirius et Aleda firent volte face avec surprise. Evan avait quitté le bout de son couloir, et s'était planté devant eux d'une allure fière.
- Qu'est ce que tu racontes Rogue ?! Lui cracha Sirius, qui visiblement ne faisait pas plus confiance au fils qu'au père.
Evan leur sourit d'un air malin.
- Le sorcier que vous recherchez… moi, je sais où il est… Expliqua-t-il à nouveau, d'un haussement de sourcil ravageur.
- Comment… S'enquit Aleda, perplexe mais détaillant le jeune garçon, comme si elle venait à l'instant de succomber à son petit air si craquant.
- Il est très, très ami avec ma sœur, Morgane, et… je le connais bien moi aussi. Mentit il avec une fabuleuse assurance.
- Pourrais-tu nous conduire jusqu'à lui ?! Lui demanda Aleda en s'agenouillant près de lui.
- Non, mais ça ne va pas ! Intervint Sirius d'un air furieux. Vous n'allez quand même pas le croire ?! Vous savez qui c'est ce mioche ?! Il est hors de question qu'on lui fasse confiance !
- Si c'est uniquement à cause de mon père que vous doutez de moi, je vous rassure, je n'ai rien à voir avec lui, je le déteste ! Sûrement autant que vous ! S'énerva Evan.
Sirius le dévisagea avec étonnement, cherchant où était le bluff, mais ne parvenant vraiment pas à en trouver sur la dernière remarque du jeune garçon. A vrai dire, Evan venait d'aiguiser sa curiosité, qu'avait il pour être si remonté en parlant de son père ?!
- Alors, où vous me croyez, et je mène jusqu'à Daren. reprit Evan. Où alors vous restez ici, à chercher encore pendant très longtemps, car il ne se montrera jamais.
Sirius le considéra un instant, en le dévisageant. Mais, Evan tenait cela de sa mère ! Il savait être naturellement persuasif lorsqu'il le fallait.
Ainsi, Aleda, Sirius et le jeune Evan se trouvèrent bientôt sur le chemin de l'Allée des Embrumes.
*
Ce matin là, Severus faisait les cent pas devant son bureau, les bras croisés derrière son dos, l'air incertain, marmonnant entre ses dents.
Il n'avait pas mis le nez hors de son bureau de la matinée, d'une part car l'idée de devoir affronter la vue de tous ces élèves occupés à leurs minauderies d'adolescents en ce jour de Saint Valentin ne l'enchantait pas spécialement, et d'autres parts car son esprit était très préoccupé… par le fait, justement, que lui-même allait devoir refaire face à toutes ces stupides minauderies d'adolescents de l'intérieur !
Son regard allait du sol au bureau, du bureau au sol, à chaque fois entre coupé d'un soupir…
- Comment ais-je encore pu me faire avoir ?! Je crois que celle là, c'est bien l'idée la plus farfelue qu'elle ait pu avoir ! Parvenait-on à comprendre lorsque l'on écoutait attentivement la voix de Severus siffler entre ses dents.
Une nouvelle fois ses yeux s'attardèrent, plus longuement cette fois, sur son bureau… précisément sur une petite fiole, posée gentiment au centre du plan de travail.
- Elixir de Ratatinage façon Rose Noire… rien que le nom indique qu'il s'agit encore d'une idée saugrenue qui va forcément mal tourner ! Reprit Severus en haussant les yeux au ciel. Non, vraiment, vraiment… je crois que c'est le pompon ! Severus… ne prend PAS cette fiole ! Ah, Aurore… tu sais que je ne peux rien te refuser, mais là… là….
Soudainement, il fit un pas vers son bureau, et attrapa la fiole entre ses mains d'un geste rapide.
- Dans quoi vais-je encore me fourrer ?! se lamenta-t-il. Bon, relativisons ! Aurore sait ce qu'elle fait… mais comment puis-je dire cela ? L'amour t'aveugle mon pauvre Severus… Enfin non. C'est vrai, elle sait parfaitement ce qu'elle fait, voilà le problème ! Elle a de tout autres critères que les sorciers normaux en ce qui concerne « bien » faire quelque chose et faire quelque chose de « bien » surtout !
Un soupir ponctuait à nouveau sa discussion intérieure.
- Allez, après tout, cela ne peut pas être pire que le jour où elle avait absolument tenu à me présenter sa famille de Dragon adoptive, ça aurait pu être très intéressant si elle n'avait pas « oublier » que ses prétendues « sœurs » à écailles ne toléraient aucun « mâle » sur leur territoire…. Et je ne sais pas pourquoi, cela ne m'étonne même plus que la seule solution qu'elle ait pu trouver fut de me métamorphoser en femme pour l'après midi… au moins pour ça j'ai réussit à lui rentrer dans le crâne que la réponse était non… dire que je m'étais promis de ne plus céder à ses caprices complètement loufoques !
Severus passa sa main sur son front au souvenir de cette anecdote, en émettant une deuxième profonde expiration…
- De toute façon, Aurore sait qu'elle n'a pas intérêt à me refaire un coup du même genre… Non… je crois que rien ne pourra être pire que cela, sauf peut être la fois où… hum… il est déjà cette heure-ci ?! Il faut que je me décide vite.
Il resserra sa main autour du verre de la petite fiole.
- Aurore à 17 ans… se dit il avec un lueur d'envie brillant dans ses yeux. C'est vrai que nous avons manqué des moments exceptionnels à cette époque... puis cette fois-ci, aucun Sirius Black pour nous déranger ! Mais cela vaut il vraiment le coup ?
Severus examina de près le contenu de la fiole… elle avait l'air normale, enfin, normale pour une potion faite par une Rose Noire…
- Oh… ça peut être… amusant d'essayer… voilà que je tombe complètement dans son jeu, ça y est ! Ça me perdra un jour, j'en suis sûr….. Bon tant pis, nous verrons bien ! Termina-t-il avant de se décider à ouvrir le flacon.
Severus avala le contenu de la fiole rapidement, réprimant une grimace au goût amer de la mixture. Il trouva d'ailleurs cela étrange, car d'ordinaire, Aurore rajoutait toujours des saveurs douces et acidulées, mais terriblement délicieuse à n'importe laquelle de ses potions….
Peu importait à présent… Severus se laissa tomber dans son fauteuil, sa tête commençant à tourner légèrement. Sa vision se troubla et il ressentit une étrange chaleur l'envahir à une allure phénoménal… peu à peu tout se teinta de noir autour de lui, et il s'effondra, comme assoupi, sur son bureau.
Lorsqu'il s'éveilla, peu de temps s'était écoulé, mais le changement était spectaculaire. Pour un peu, il mit quelques secondes à se souvenir des évènements, et sursauta à la vue de son corps plus fin, flottant presque dans ses vêtements. Il se leva d'un bond, éprouvant une vigueur incroyable, et se précipita devant le miroir. Le résultat était prodigieux. Il en aurait bien félicité Aurore, s'il n'avait pas toujours en tête qu'il s'agissait d'une idée parfaitement déraisonnable, qu'il suivait à cent pour cent contre son gré, aveuglé, sous le charme de sa rose noire de sorcière !
Quand même, lorsqu'elle décidait d'accomplir quelque chose, elle le faisait à la perfection…
Severus se reprit rapidement, l'heure n'était plus à traîner. Il fallait déguerpir du château, avant qu'un quelconque fouineur ne vienne le surprendre dans cet état.
Severus réajusta sa large cape noire d'un coup de baguette, et se prépara rapidement à partir, se munissant d'une vieille fiole, destinée à lui servir de portoloin. Il exécuta le sortilège sans le moindre problème. Allez, dans quelques secondes il serait dans l'Allée des Embrumes, avec sa jeune et charmante femme de 17 ans… « Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour une stupide Saint Valentin quand même… et pour une Aurore… » Se dit il avant de mettre la main sur la clef magique
*
- Hey ! Mam'zelle ! Hin hin hin ! Tu t'es perdue ? Hin hin hin ! J'veux bien être ton guide moi ! Hin hin hin ! Et si on allait s'boire un ptit queq'chose à la taverne du coin ?
Une silhouette fine et élancée, vêtue d'une longue mais étroite cape d'un noir brillant fit volte face au détour d'une rue sombre et fumante de l'Allée des Embrumes. Le sorcier, petit et recouvert de suif qui venait de l'interpeller la fixait de ses petits yeux noirs et vicieux tout en souriant d'un air abject. La sorcière s'approcha de lui, ce qui le fit sourire de plus belle.
- Vous disiez mon bon sorcier ?! Lui demanda-t-elle d'une voix incroyablement douce.
La capuche de sa cape recouvrait sa tête, ses yeux étaient complètement dans l'ombre, et l'on apercevait à peine ses lèvres bouger.
- Hin Hin Hin… à la réflexion, tu ne veux pas que je te montre un p'tit coin bien plus tranquille, une sorcière comme toi ne doit pas traîner dans une rue si mal famée ! Hin Hin Hin
Subitement, la sorcière en question releva la tête, et plongea ses yeux dans l'ignoble regard de celui-ci.
Le sorcier blêmit et prit vivement appui contre le mur, devant ce pénétrant regard rouge sang qui le fixait malicieusement.
- Désolée, je suis déjà prise ce soir…
- Ce regard… espèce de fleur de l'enfer, encore une de vos réunions qui a lieu dans notre Allée des Embrumes, retourne dans ton temple de folles !
- On est moins aimable tout d'un coup… pauvre sorcier ridicule : avoir peur d'une adolescente.
- Enfant du diable oui ! Les Roses Noires ne sont pas les bienvenues ici.
- Tu te trompes, nous sommes parfaitement à notre place en ces lieux, toi par contre, tu m'as l'air bien trop froussard ! Rassures toi, les sorcières comme moi n'ont que faire d'avortons dans ton genre. Comme je suis de bonne humeur aujourd'hui, je ne te punirais pas pour avoir eu l'audace de t'adresser à moi avec autant de familiarité. Cela dit je pourrais m'amuser… Juste un peu !
- Oh non… une seule peut parler comme cela… mais, tu es trop jeune, imposs-
- Tu es bien renseigné pour un froussard ! Mais allons, vite, tu me retardes !
A ces mots, elle avança sa main au niveau du torse du sorcier et en un simple claquement de doigts, la cape de celui-ci fondit par terre. Lui avait disparut, et seul un petit rat à l'air ahuri émergea du tissu.
La sorcière eut un sourire angélique.
- Quand tu reprendras ta forme humaine, tu auras tout oublié. Désolée de partir si vite, je dois retrouver mon petit ami, et pour rien au monde je n'oserais le faire attendre !
Elle se mit à rire. Ses yeux reprirent soudain une calme teinte bleue. « Aurore… tu exagères, c'est vraiment très mal… » Se dit elle toujours hilare, avant de repartir d'une démarche légère et gracieuse, presque innocente, à travers les rues de l'Allée des Embrumes.
*
- Je rêve ?! S'exclama la voix d'Aska, qui tenait Morgane par le bras, tout près de Seto également. Vous avez vu ?! Cette sorcière là ?! Elle vient de faire disparaître le sorcier bizarre qui était adossé contre le mur !!!! Où est il passé ?!
- Tu… tu crois que c'est le petit rat qui regarde de tous les côtés juste au milieu de la cape ?! Répliqua Morgane d'une voix hésitante.
- Berk…. N'empêche on ne l'a même pas vu utiliser de baguette ! Ajouta Aska d'un air admiratif.
- Bon, les filles, je ne veux pas vous affoler, mais on ferait mieux de bouger ! intervint Seto, qui lui-même scrutait la rues sous tous les angles.
Les trois enfants se remirent en route. Morgane alla rapidement se placer derrière Seto, et Aska l'imita rapidement. Les deux fillettes ne s'étaient d'ailleurs pas lâcher depuis que le portoloin les avait fait atterrir en ce lieu.
- Si je ne vous connaissais pas si bien, je penserais que vous êtes terrifiées les filles ! Ironisa Seto en jetant un coup d'œil par-dessus son épaule.
- N'importe quoi ! Rétorquèrent d'une même voix Aska et Morgane, non sans rougir.
Pour toute réponse, Seto ne fit que ricaner en se retournant.
Les rues étaient sombres et froides, emplies de sorciers à l'allure pour le moins intrigante, adossés contre le mur, épiant les différents passants ou se faufilant dans la rue à la manière d'éclair. Mais l'atmosphère semblait peu agité… tout à coup un cri retentit au loin dans la noirceur d'un coup gorge.
Morgane se précipita sur Seto et agrippa son bras d'un geste crispé, tout en se serrant brusquement contre lui. Aska l'avait imité au même instant, coupant la circulation sanguine de l'autre bras du jeune sorcier par la même occasion. Tous trois restèrent immobiles.
- Bande de trouillardes ! Qu'est ce que vous me faites ?! S'exclama peu après Seto en se libérant de leur étreinte. Où est passé votre sang de Serpentard ?! C'est incroyable ça !
- On n'est pas trouillarde, mais ça fait bizarre de se retrouver ici tous seuls ! Les gens nous regardent bizarrement. Quand je suis venue avec ma mère ce n'était pas du tout comme ça !
- Ben, je ne suis jamais venu ici tout seul non plus… expliqua Seto en haussant les épaules.
- Tu es venue avec ta mère ici, Morgane ? S'étonna Aska. On ne dirait pas que ce genre de choses l'intéresse quand on la voit pourtant…
- On t'a déjà dit qu'il ne fallait pas se fier aux apparences ? la questionna Seto. Sa mère passe beaucoup de temps ici. C'est mon père qui me l'a dit, il la croise souvent. Il parait même qu'elle est pas mal respectée dans le coin, surtout par les autres sorcières !
- Etrange… Murmura Aska.
Morgane demeura silencieuse, puis prit une profonde inspiration.
- Bon, on y va ?! Je vous rappelle qu'on est ici pour chercher des choses sur les Roses Noires !
- Oui, il ne vaut peut être mieux pas qu'on s'attarde trop dans les rues. Acquiesça Seto, alors qu'il se remettait en marche.
- N'aurais-tu pas un peu peur aussi mon petit Seto ? S'enquit Aska, le voyant toujours examiner la rue devant et derrière eux.
- Mais non, je vérifie juste qu'il n'y ait personne susceptible de me reconnaître… et qui ait la stupide envie de cafter à mon père.
- Je croyais que vous veniez ici souvent… S'enquit Morgane.
- Il m'emmène parfois, quand Drago vient avec lui, mais je n'ai pas vraiment le droit d'y aller seul… Expliqua Seto d'un air embarrassé.
- Moi non plus, je n'ai pas le droit d'y aller tout court d'ailleurs ! Répliqua Morgane. La fois où je suis venue avec ma mère, elle s'est bien gardée de le dire à mon père, il en aurait sûrement fait une attaque !
- Ta mère est une petite cachottière alors ! Décréta Aska. Je propose qu'on cherche de son côté…
- J'aimerais mieux qu'on la laisse tranquille… murmura Morgane en rougissant.
Aska et Seto se regardèrent, d'un air interrogatif, mais gardèrent le silence.
Les trois apprentis sorciers quittèrent leur impasse, qui donnait sur une rue visiblement plus grande et « commerçante » mais tout aussi lugubre.
- Regardez, la porte noire là bas ! C'est l'entrée du Cadavre Exquis, j'ai beaucoup entendu parler de ce pub ! Leur indiqua Aska,
Les trois enfants s'avancèrent et examinèrent l'endroit. Une drôle de porte de briques noires sur laquelle ne figurait aucune poigné leur faisait face, encadré de deux longues fenêtres noirâtres pourvues de barreaux, et de chaînes, ainsi… que des pots de géraniums sombres fanés, couverts de toiles d'araignées. Au dessus de la porte une enseigne ballotante et tordue, ne tenant plus que par un anneaux de cercle rouillé, indiquait par en lettre presque effacé « Au Cadavre Exquis »
- J'y suis déjà allé ! Leur dit Seto. C'est glauque à l'intérieur.
- Sans blague ?! Se moqua Morgane. On ne l'aurait jamais deviné, moi je pensais que c'était un petit salon tout rose !
- Tu n'es pas si loin de la vérité tu sais ! Ricana Seto en retour.
- C'est vrai qu'on peut accéder au Ragnaröck par le Cadavre Exquis ? S'enquit Aska, visiblement très intéressée.
Seto se frotta le menton.
- Il parait… j'ai entendu mon frère en parler, il dit qu'il passe beaucoup de ses soirées là-bas avec ses amis. Mais, je suis sûr qu'il raconte n'importe quoi ! Ils n'acceptent pas n'importe qui au Ragnaröck, c'est très fermé ! Alors j'imagine mal comment mon frère qui n'est jamais qu'un vantard prétentieux sans grande importance, aurait pu avoir y avoir accès.
- Euh stop ! S'il vous plait, au risque de paraître inculte et complètement débile, je peux vous demandez de quoi on parle là ?! Les interrompit Morgane qui paraissait perdue.
- Le Ragnaröck, c'est un club privée de l'Allée des Embrumes, tout le monde en parle, mais seuls les membres en connaissent l'entrée, et personne ne sait ce qui s'y passe… Les sorciers qui en font partis ne sont pas très… fréquentables, si tu vois ce que je veux dire… C'est le repaire des grands sorciers sombres d'après ce que l'on raconte. Expliqua Aska à voix basse.
- Tu ne connaissais pas le Ragnaröck, Morgane ? Pourtant, d'après ce que dit mon père de ta mère, ça ne m'étonnerait pas qu'elle en fasse partie ! Mon père prétend aussi, qu'il y a longtemps, ton père aimait bien y aller….
Morgane l'observa avec de grands yeux ronds.
- Mais il faut qu'il arrête ton père ! Mes parents n'ont jamais rien fais de mal ! Et puis, dis donc, comment il sait tout ça lui ?! Ou il raconte n'importe quoi, ou alors il est quand même très bien renseigné, si tu veux mon avis, aussi bien que quelqu'un qui n'est pas non plus très fréquentable ! S'emporta-t-elle en se penchant vers Seto, fronçant les sourcils, pointant son doigt sous le nez du jeune garçon.
- Euh… calmez vous ! Les coupa Aska. Morgane personne n'a dit que tes parents avaient fait quelque chose de mal ! Je propose qu'on avance, au lieu de rester planté sur place, ça ne nous fait rien apprendre de plus de répéter les ragots ! (comment peux tu croire de tels ragots ?!!!!! lol)
- Oui, elle a raison ! On peut toujours aller faire un tour dans le Cadavre Exquis, je suis sûr qu'on y apprendra beaucoup de choses, sur ta mère par exemple ! Je pense qu'il vaut mieux commencer à chercher par là !
Morgane le fusilla du regard.
- Oh ! Je t'ai dit de laisser ma mère tranquille ! Elle n'a rien à voir là-dedans ! On est là pour les Roses Noires, par pour ma mère ! S'écria-t-elle.
Aska sursauta en regardant autour d'elle.
- Bah ça c'est malin… si quelqu'un se demandait encore ce que nous faisions là, maintenant il ne se pose plus de questions ! Reprocha-t-elle à Morgane.
- Mais c'est lui qui a commencé ! bougonna la fillette.
- Il n'a peut être pas tord ! répliqua Aska, si tu as ça, ce n'est pas par un simple hasard…
Seto se contenta de croiser les bras et d'hocher la tête d'un signe approbateur. Morgane soupira.
- D'accord, mais avant je veux retrouver un livre ! Je crois me souvenir du chemin qui mène à la libraire où je l'ai trouvé ! Déclara Morgane en se retournant pour avancer dans la rue.
- Une libraire, pleine de livres de magie noire ! Choueeeeeeeeeeeeette ! S'exclama Aska tout sourire en s'élançant à la suite de Morgane.
- Bah si j'avais su qu'on venait ici juste pour des livres… râla Seto, qui du malgré tout se résoudre à suivre les deux filles.
*
Peu de temps plus tard, trois sorciers émergèrent de la foule, quittant les rues lumineuses du chemin de Traverse, pour gagner les chemins sinueux et lugubres de l'Allée des Embrumes.
Un grand homme à l'allure sombre et aux sourcils froncés, marchait tout près d'un jeune sorcier aux cheveux d'or, tandis que devant eux une sorcière aux boucles rousses ouvrait la marche.
Ils arrivèrent dans la rue principale, où des dizaines d'échoppes à l'aspect douteux s'alignaient. Tous trois s'arrêtèrent, lorsqu'ils atteignirent la devanture de Barjow & Beurk.
- Bon, maintenant, nous t'écoutons ! Déclara Aleda, fixant Evan avec attention. Tu nous as dit que tu pourrais nous guider à travers l'Allée des Embrumes, pour trouver un de ses repaires.
Evan lui lança un regard malicieux.
- Je n'ai jamais dit que je vous guiderais exactement… leur expliqua-t-il. Je vous ais confié qu'il serait certainement à l'Allée des Embrumes, pour le reste, vous vous débrouillez tous seuls, c'est vous les pro du ministère, je ne suis qu'un enfant !
- Tu es bien un Rogue oui ! S'écria Sirius, en colère depuis qu'ils avaient quitté le château, le fixant d'un regard strict. Tu ne t'imagines quand même pas que je vais te laisser te balader tout seul ici, petit malin. Si tu ne nous es d'aucune utilité, il vaut mieux que nous te ramenions à Poudlard ! Je savais bien que c'était une erreur de t'emmener ! Ce n'est pas un endroit pour un enfant, comme tu dis… Aleda, raccompagnez le, vous me rejoindrez après !
Evan s'avança vers lui avec assurance, et soutint son regard.
- Je vous ais rendu service ! Lui rétorqua-t-il. Vous m'en deviez bien un aussi !
Sirius le dévisagea avec colère.
- Il fallait que je vienne ici ! Expliqua Evan, avec toujours autant de hardiesse. Mais, je ne pouvais pas venir tout seul…
- Attend un peu que je parle de tout ça à ton père, sale petit morveux, je ne vais pas me laisser prendre à ton numéro très longtemps moi, je te le garantis ! L'avertit Sirius en pointant son doigt vers lui.
Evan ne trouva rien de mieux que de rire…
- Aha ! Ricanait il fièrement. Si vous voulez mon avis, il vous étripera plus qu'autre chose, rien que pour m'avoir amené ici ! Il connaît bien votre style… cela ne l'étonnera pas de vous ! Et puis, mon père, je n'en ais rien à faire de ce qu'il peut bien me dire! Alors vos menaces, vous pouvez vous les garder. Je fais ce qui me plait !
Sirius le fusilla du regard.
- Je me demande comment tu as pu atterrir à Gryffondor… Souffla Sirius. Tu n'as qu'une sale mentalité de Serpentard ! Exactement comme ton père…
- Ne m'insultez pas, s'il vous plait ! Rétorqua sèchement Evan.
- Mais tu as bien l'arrogance de ta mère, cette petite garce, ça oui, tu es bien comme elle ! Décidément, toi comme ta sœur, ils ne vous ont pas loupé vos parents !
- Oh ! Ça suffit ! Intervint Aleda d'un ton fort. Nous ne sommes pas là pour nous battre, enfin, à quoi cela rime ?! Sirius, je raccompagne Evan au collège, vous, vous vous occupez de l'autre sorcier ! Notre travail ne sera jamais terminé avec vos gamineries !
Elle se tourna vers Evan, mais celui-ci recula vivement.
- Ouais, le ministère a du souci à se faire si tous vos collègues sont aussi nuls que vous ! Vous ne remarquez même pas qu'il est à l'autre bout de la rue votre méchant sorcier ! Fanfaronna-t-il en leur tirant la langue.
Sirius aurait pu exploser littéralement sur place.
- Sale petit morveux, je vais t'appr- commença-t-il en s'avançant vers lui, tout en sortant sa baguette.
- Sirius ! L'appela vivement Aleda, qui venait de tourner la tête.
- Ah non, là vous en m'empêcherez pas de lui donner un bonne leçon, je me fiche d'avoir sa mère sur le dos après… Rogue junior va payer !
- Mais non, Sirius il a raison ! Il est là bas, il va nous filer encore entre les pattes.
Sirius fit volte face sur l'instant, et observa la direction indiquée par son assistante, puis reporta son attention sur celle-ci, écarquillant les yeux, comme surpris. Au bout de la rue, effectivement, la silhouette grande et fine d'un sorcier sombre, aux longs cheveux noirs était apparu. Il semblait pressé et avançait d'un pas rapide. Sans plus attendre, Sirius se retourna vers Evan.
- Après tout, je pense que te laisser tout seul ici te servira plus de leçon ! Lui dit il pointant sa baguette vers lui. Amuse toi bien avec les sorciers de ton espèce, et ne reviens pas pleurer si tu as trop peur !
Sur ce, Aleda et lui repartirent dans la direction opposée, laissant Evan seul derrière eux.
- Bon débarras ! marmonna celui-ci, avant de se retourner et de prendre lui-même un autre chemin.
*
Plus loin, la silhouette du sorcier en question venait de s'évaporer dans une rue bien plus sombre encore. Il avait contourné le bloc de maison qui donnait sur la rue principale de l'Allée des Embrumes, et se dirigeait à présent, vers une petite porte, à peine visible dans le mur sale. La porte de derrière du Cadavre Exquis. Le sorcier s'adossa contre le mur, soupirant d'un air agacé.
- Mais qu'est ce qu'elle fait bon sang… maugréa Severus en sortant de sa poche un petit sablier, qui lui indiquait vraisemblablement que la personne qu'il attendait était en retard.
Le sorcier passa sa main dans ses cheveux, rabattant les mèches sombres qui couvraient son visage fin. Mais celui-ci arrêta brusquement sa main alors qu'elle allait machinalement se replacer le long de son corps. Il regarda celle-ci d'un air douteux, fronçant les sourcils…. Bizarrement, la manche de sa cape semblait la couvrir plus qu'elle ne le faisait auparavant…
Un bruit le tira cependant de son étrange observation. Severus tourna vivement la tête, espérant sans doute voir sa jeune Aurore arriver… mais rien.
*
De l'autre côté du mur, Sirius venait tout juste de se rabattre, avant de se faire repérer.
- Ça c'était d'une discrétion…. Soupira Aleda à voix basse, alors qu'elle se tenait juste derrière lui.
- On verra si vous faites mieux ma Chère ! Lui répliqua-t-il sur un ton de reproche.
Aleda haussa les yeux vers le ciel.
- Avez-vous vu quelque chose au moins ? Le questionna-t-elle avec impatience.
- Oui… il est là, il attend… les autres sorciers de sa clique sans aucun doute ! C'est bizarre, maintenant que je le vois de plus près, sa tête me dit quelque chose… c'est fou ce que cette sensation est désagréable.
- Il ressemble à tous les autres petites vermines dans son genre oui… murmura Aleda avec mépris. Sirius ! regardez là-bas… d'autres sorciers ! Par Merlin, vous aviez raison !
- Mais Chérie vous en doutiez ? Lui répliqua-t-il non sans fierté, et se gardant bien de réprimer un sourire ravageur.
- Observez plutôt, au lieu de vous vanter, puis ne souriez pas comme ça ! Votre plaie risque que saigner à nouveau ! Lui rétorqua-t-elle d'un air blasé.
Sirius soupira mais s'exécuta.
*
Effectivement un petit groupe de jeunes sorciers s'était approché de l'entrée près de laquelle Severus se tenait. Celui-ci avait discrètement rabattu sa cape sur ses cheveux, camouflant à présent son visage.
Il vit plus précisément que le groupe en question se composa de quatre sorcières, à l'allure assez jeune. Elles passèrent sans même lui porter un regard, passant à travers la petite porte sans même avoir le besoin de l'ouvrir. Severus s'en sentit soulagé, il n'aurait pas fallu, en plus, qu'il ait à rencontrer du monde ! Cependant, il avait du penser trop vite, car une des sorcières du groupe s'arrêta à sa hauteur, avant de passer la porte.
- Qu'est ce que tu fais Skuld ?! Lui lança une autre des sorcières qui s'étonnait de ne pas voir sa compagne suivre.
- J'arrive Mist ! Répliqua la jeune femme.
Severus ne l'observa qu'une seconde, mais eut la surprise de voir que celle-ci avait les yeux entièrement blancs, presque vides…
- Elle m'avait dit que vous viendriez aujourd'hui, mais je ne vous attendais pas si tôt… dit la jeune Skuld d'une voix cristalline, s'adressant à lui en exécutant un étrange salut. Vous n'allez pas attendre dehors, elle n'aimerait pas cela, nous allons vous faire entrer.
- Elle… elle vous as prévenu de notre venue ? S'enquit Severus stupéfait.
La sorcière eut un petit rire.
- Mais bien sûr. Lui répliqua-t-elle de sa voix toujours aussi mélodieuse. Aujourd'hui est un jour important… vous le savez n'est ce pas.
Severus ne savait guère à quoi s'en tenir. Cette jeune femme à l'allure si étrange… si étrange que, si on lui avait confié qu'elle faisait partie du cercle de sa femme il l'aurait cru aisément. Aurore aurait-elle avertit certaines Roses Noires de leur rendez vous ?! Elle en aurait bien été capable… elle lui avait promis une surprise.
- Profitons de cet instant pour entrer tous les deux, vous savez qu'ils n'apprécient guère d'ouvrir les portes trop souvent.
« Mais qu'est ce qu'elle raconte ? » Se demanda Severus de plus en plus perplexe.
- Etes vous sûre qu'elle vous a dit de me faire entrer ?! je ferais mieux de l'attendre… hum, votre… reine ? Non ? Essaya-t-il.
A nouveau celle-ci se mit à rire, souriant d'un air diabolique.
- Oh oui, notre ange, notre déesse ! Ajouta-t-elle, souriant de plus belle. Elle nous as toujours dis de faire attention à vous, son bien le plus précieux.
« Oui… si elle veut, on ne va pas chercher, elle m'a l'air bien atteinte, suffisamment pour être une Rose Noire » Pensa-t-il finalement. « Je me demande ce que Aurore mijote encore, mais bon… »
- Ça va je viens avec vous. Déclara-t-il d'un air sombre.
La sorcière Skuld en parut ravie, elle le laissa passer devant elle. Severus passa au travers de la porte tout comme les sorcières précédentes, Skuld à sa suite. Juste derrière elle, il l'entendit murmurer une étrange phrase dans une langue étrangère. Il cilla à ce moment là… ce genre de phrase, il les avait déjà entendu quelque part… même prononcées lui-même.
Il se retourna d'un mouvement brusque vers la sorcière.
- Attendez une minute ! Nous allons au Ragnaröck ?!
Celle-ci acquiesça, son sourire toujours aussi diabolique marquant son visage.
- Je croyais que nous avions rendez vous simplement au Cadavre Exquis, elle ne m'avait jamais parlé de cela !!
- Vous êtes amusant ! S'exclama celle-ci, riant à nouveaux. Vous savez qu'elle aime prévoir des choses pour qu'elles se passent à la perfection… le Ragnaröck a toujours été un endroit parfait.
« Oui c'est ça… attend un peu que je l'attrape, je sens que son petit jeu va cesser très vite. » Se dit amèrement Severus en se retournant. « Le Ragnaröck, comme si elle avait eu l'intention d'y aller lorsqu'elle avait 17 ans. Elle triche… »
Il reconnut l'étrange escalier qui se dessina sur le sol. Il était membre du club autre fois, il ne pouvait le contester, mais cela faisait une éternité, qu'il n'y avait plus remis les pieds. Si la formule qui ouvrait l'entrée avait changé, la méthode restait la même que celle de l'époque.
Il suivit la jeune Skuld quelque instant encore jusqu'à arrivé dans la grande salle du club.
Une fois là, il parvint à se retrouver seul, et alla s'assoire dans un coin sombre du bar. La salle était encore vide, évidemment, ça n'était guère l'heure où ce club recevait ses habitués. Mais qu'avait Aurore en tête décidément ?!
Lorsqu'il prit place sur son siège, Severus prit conscience d'une autre chose surprenante… sans explication aucune, ses pieds avaient peine à toucher le sol.
