Salut ! Coucou ! C'est moi, Zeldichounette ! Et oui, je n'avais pas disparu !!!!
Bon, je vais commencer par… vous faire à toutes et à tous mes plus plates excuses, désolée désolée désoléééééééééééééééééée d'avoir mis tant de temps à écrire ce chapitre !
Il fut très très long à mettre en place, bien trop d'ailleurs, car il faudra attendre le prochain chapitre pour avoir la conclusion de cet épisode Saint Valentin !
J'ai eu des périodes de pannes sèches d'inspiration, et puis un manque de temps atroce, et je n'ai plus d'ordinateur en semaine, tout ceci a bien retardé mon écriture. J'espère seulement que vous ne m'aurez pas oubliée pendant tout ce temps ! Et que ce chapitre sera à la hauteur de ce que vous espérez !
Vala pis, je voulais répondre à qqs reviews sur le dernier chapitre aussi ! Ne m'en veuillez pas si je ne réponds pas assez ! Sachez en tout cas, que toutes vos reviews me font énormément plaisir ! et que je vous suis à toutes et à tous super reconnaissante ! A chaque fois ça me fait tout chaud dans mon petit cœur !!!!
Alors, Annia Black, merci merci pour ta super longue review, je l'ai lu à la fac, et tout le monde se demandait sûrement ce que j'avais à être rouge comme une tomate en disant « oh oh oh c'est trop gentil !!! » lol Comme je l'ai dit juste avant et au mail que je t'ai envoyé, chuis désolée d'avoir mis tant de temps, mais je ne vous avais certainement pas oublié, ni mon ptit monde autour de mon cher Severus (qui n'a vraiment pas de chance avec moi quand même ! lol)
Viviane aussi michi pour ta review, t'inkiète l'histoire se prolonge encore et encore lol, j'ai trouvé le moyen de rallonger encore, je suis terrible !
Lucile mici aussi on va se retrouver sûrement sur mmhp !! lol ^__^
Ah Severus vole-t-il ? Bien dans ce chapitre tu vas finalement le découvrir Kyzara ! héhé
Gensi voilà enfin le chapitre héhé en espérant qu'il te fasse sourire *^__^* et pis bon pour Evan faudra attendre un peu, mais on ne peut pas tout faire en même tps ! Pauvre Sev déjà il a bien assez dans ce chapitre ci !
Lordy Link michiii bcp aussi héhé, dsl pour l'attente vraiment…… -___-' !
Enfin à tous vraiment merchi pour toute l'attention que vous me portez à moi et mon petit monde !
Bien arrêtons là les bavardages, je crois que c'est le chapitre que vous attendez ^_^' !!
Découvrez alors beaucoup de choses et en même temps… niahaha jdis rien ! ^_~
Gros gros Bizoux !!!!
~*~ Zeldichounette ~*~
*
Les Ombres des Âmes
Le grincement d'une vieille porte vint troubler le lourd silence d'une large chambre. Un filet de lumière grandit alors le long du mur du fond, juste dans l'axe de l'entrebâillement de la porte. Puis l'ombre d'une silhouette élancée s'y dessina rapidement et disparut presque aussitôt dans un deuxième craquement du bois se refermant.
La silhouette en question, qui n'était autre que celle de Daren, n'avait rien de sa droiture et de sa fierté habituelle.
Il rentrait cette fois-ci chez lui incroyablement épuisé. De la sueur perlait au haut de son front, et la façon dont il soupirait indiquait son soulagement de se retrouver enfin à l'abri dans sa chambre, après une longue et pénible course.
Il avança de quelques mètres tout en maintenant sa main fermement sur son épaule, passant près de son lit pour atteindre une porte donnant sur un petit cabinet annexe. Du sang se répandait sur le sol en longues traînées derrière le passage de sa cape.
Daren devait ainsi être bien absorbé, car il ne remarqua pas le moins du monde que les draps sur son grand lit ondulaient étrangement.
Du velours sombre de la couverture émergea une tête blonde visiblement perturbée en plein sommeil.
Drago Malefoy demeura interdit, à voir ainsi le sorcier brun se traîner avec peine jusque dans l'autre pièce. Il fronça les sourcils, et d'un élan se leva.
Daren ne lui prêta guère plus d'attention, et ce même quand Drago l'appela, tandis qu'il passait la petite porte pour se rendre dans son cabinet.
Silencieusement, Drago passa sa tête entre le mur et le bois pour observer discrètement l'autre sorcier.
Daren s'était rapidement dirigé vers la grande cheminée et passant simplement sa main aux dessus des braises mourantes d'un ancien feu, de vives et jeunes flammes jaillirent à nouveau de la noirceur.
Drago hésita et finalement s'hasarda à prononcer à nouveau son nom. Mais encore une fois, Daren ne montra aucune réaction. Le blond le détailla alors plus attentivement. Les flammes s'agitaient et devenaient bientôt folles alors qu'elles s'abattaient contre la paroi de pierre noire, remplissant presque l'intégralité de l'âtre.
Drago écarquilla soudain les yeux, alors que Daren venait de faire disparaître cape et chemise. Son dos était zébré à plusieurs endroits d'entailles et de griffures diverses. Et pour l'avoir examiné avec une attention toute particulière à maintes et maintes reprises, Drago aurait juré que jamais il n'y avait vu de telles cicatrices.
Il s'étonna de constater que celles-ci n'avaient rien de récent. Elles étaient profondes, donnant l'impression d'avoir accompagné le jeune homme depuis toujours, éternellement présentes et douloureuses, mais étrangement camouflées.
Drago restait ainsi stupéfait. Il ne comprenait absolument pas comment Daren avait réussit à lui cacher de telles marques, et encore moins pourquoi, à cet instant précis, elles étaient soudainement démasquées.
Tandis qu'il essayait d'étudier de près le phénomène, Drago remarqua une longue et importante entaille partant du haut de sa nuque, se faufilant le long de sa colonne vertébrale pour venir mourir au creux de ses reins. Elle était sans doute la plus marquante, car un mince filet écarlate en creusait le milieu, semblant découvrir sa chaire mise à vif pour prendre une teinte noirâtre sur les bords. Eux étaient parsemés d'étranges piques, comme de fines épines, lumineuses, sournoises, pour de pas dire presque venimeuses…
Daren plongea soudain ses mains au cœur même du feu, et demeura immobile.
Mais ses mouvements ainsi brusques, ses mains tremblantes, son corps parcouru de soubresauts et toutes ces marques… Drago ne l'avait vu dans un pareil état qu'une seule et unique fois.
Comme Daren feignait toujours de ne pas remarquer sa présence, Drago s'élança vers lui de façon plus déterminée. D'une vive et solide poigne sur son épaule, il le fit se retourner. Avec un grognement de douleur, Daren se retrouva plaqué contre le mur, juste à côté de la cheminée. Ses yeux d'un noir exceptionnellement intense se firent foudroyants.
- Ça… ce n'était vraiment pas une bonne idée ! Lui cracha-t-il en ôtant la main de Drago de son épaule droite, qui visiblement le faisait atrocement souffrir.
Drago s'empressa de lui rendre le même regard accusateur.
- Tu es encore parti à l'aube ! Sans prévenir personne ! Tu es vraiment égoïste, tu as encore été t'amuser seul ! Et qu'as-tu fait cette fois-ci, pour te mettre dans un tel état ?! On dirait que tu ne fanfaronnes pas tellement aujourd'hui !
La main de Daren était brûlante et de petites flammes noirâtres dansaient sur sa paume. Drago le toisait, ses yeux parcourus d'éclairs, mais encore obscurcis par l'ignorance.
Cependant, ses soupçons s'avérèrent exacts.
L'unique moment où il avait vu son compagnon dans un état semblable, fut le soir où cette curieuse marque avait fait surface sur la poitrine du jeune homme.
Une deuxième fois, les yeux de Drago s'étaient posés sur ce même symbole. Des traits fins et noirs, luisants, en relief sur la peau pâle de Daren. Des courbes enroulées les unes autour des autres, décrivant les pétales d'une rose, entourée de quatre grandes épines, dressées, dangereuses au dessus de la chair, des gouttes de sang s'en échappant à intervalles régulières.
Or une chose de plus était survenue. Sans doute était ce là, la raison pour laquelle le visage de Daren décrivait une telle douleur. La rose était déchirée d'une large plaie qui s'étendait jusqu'en haut de son épaule.
- Et que fais-tu avec cette cheminée ?! Ce sont des flammes infernales, pourquoi en as-tu besoin ?!
- Laisse tes questions agaçantes de côté veux-tu ?! Lui siffla Daren entre ses dents.
- Auxquelles tu ne répondras pas comme d'habitude…
- Voilà, tu vois que tu comprends sans que je n'ais besoin de t'aider ! Lui répondit Daren d'un ton acide.
- C'est sûr, tes cicatrices parlent bien ! Une en particulier mais je t'avouerais volontiers qu'elle me gêne ! Lui répliqua Drago d'un air malin.
- Dommage…
- Tu portes la marque des Roses Noires ! Explosa-t-il finalement, agacé par le silence persistant de Daren. Et ne dis pas que je me trompe ! Je l'ai déjà vu l'autre jour ! Mais celle de ton dos, qu'est ce ? Elle y ressemble fortement aussi ! Mais c'est insensé. Comment aurais tu pu te mêler à elles ? Tu appartiens aux Mangemort, c'est ainsi que je t'ai toujours connu ! Il n'y a pas de mélange possible entre nos deux clans ! Nous ne sommes pas du même monde que ces illuminées !
- Ah oui ? La marque du seigneur des Ténèbres est partie depuis longtemps et c'est bien celle des Roses Noires que je garderai éternellement… je ne vois pas où est le problème ! Et tu ne peux rien y faire ! Voilà, tu le sais, tu l'as entendu de ma bouche. A présent tu peux me laisser…
Drago le considéra longuement d'un air abasourdi. Il était évident qu'après avoir vu cette marque, la première fois, il avait eu quelques doutes. Mais devant un aveu, à présent, il ne pouvait s'empêcher de prendre une allure stupéfaite.
Finalement, d'un soupir excédé, Daren se retourna comme si le blond ne lui avait jamais fait face et reprit ses occupations, ses mains disparaissant au cœur des flammes.
Celles-ci prirent bientôt une teinte noirâtre tout autour de sa main, exactement comme les petites bribes de feu qui parcouraient auparavant ses paumes. Lorsque enfin, il extirpa ses mains de la cheminée, il amena une énorme flamme noire qui grossissait encore, contre sa blessure. Comme un bruit d'explosion retentit alors. Daren s'effondra sur le sol. Sa marque envahie de ces flammes noires se consumait alors qu'il reposait totalement défait de sa force sur le plancher, adossé contre la pierre, ses yeux clos et peinant à respirer. Le supplice qu'il semblait endurer gagna bientôt tout son torse, et toutes ses marques prirent feu de la même façon, avec la même explosion. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres, et enfin rien du tout, sur le buste et le dos du jeune homme.
- Tu nourris tes blessures avec des flammes infernales ?! Tu combats le mal par le mal ?! C'est qu'elles doivent être sacrément douloureuses, et renfermer de lourds secrets pour que tu uses d'un si terrible traitement… lui lança Drago, l'observant avec un agacement toujours croissant. Il parait que même pour le plus horrible des sorciers sombres leur contact est extrêmement douloureux.
Daren demeurait encore faible et il luttait encore pour reprendre une respiration normale, ses paupières toujours fermées.
Drago bouillonnait d'autant plus devant son refus de communiquer.
Il fut sur le point de lui envoyer un sortilège, quand Daren choisit d'ouvrir enfin les yeux.
Ses yeux bleu sombre retrouvèrent peu à peu leur petite étincelle, et le sourire malin qu'il jeta à Drago, lui indiqua qu'il se remettrait sans mal.
Mais ce n'eut pas pour effet de rassurer Drago, dont l'énervement rageait encore et toujours.
- Daren ! Hurla finalement le jeune homme. Vas-tu jouer à ce petit jeu encore longtemps ?! Comment se fait il que tu reviennes soudain balafré de la sorte ?! Tu n'as quand même pas pu te faire tout ça en une seule nuit !
- C'est exact… répondit il simplement, sur un ton sec.
- Alors ?! Explique-toi ! Que tu m'évinces de tes activités est déjà quelque chose d'assez irritant à supporter…
- Ce n'est rien… j'ai fait joujou avec des espèces d'aurors, ils étaient plus coriaces que les autres voilà tout. Répliqua Daren d'un ton sec.
Drago soupira.
- Très bien… mais ça ne me dit toujours rien sur cette fichue marque des Roses Noires… car, Daren, à moins que tu n'ais une grande nouvelle à m'annoncer, excuse moi si je me trompe, mais tu es un homme !
- Bien vu Drago, je te félicite d'une telle découverte…
- Alors, comment peux tu porter le symbole d'appartenance à une secte qui refuse catégoriquement les hommes ?!
- Cela ne te concerne pas ! Marmonna Daren d'une voix amère.
- Bon sang, ils auraient mieux fait de t'achever ! Cria Drago dans un élan de colère, avant de se retourner pour quitter la pièce.
Daren tourna ses yeux dans sa direction, et pris la parole.
- Tu as raison. Aucun homme, jamais, ne s'immiscera dans le cercle. Sauf, s'il advient qu'un jeune garçon, un seul ! naît pour en être le gardien. Lui avoua soudain Daren, prenant un air subitement sombre et mystérieux.
Drago s'était retourné pour l'écouter enfin, car malgré sa colère, sa curiosité demeurait bien trop aiguisée depuis trop longtemps. Il fixa Daren un instant silencieux, comme méditant ses paroles, pour finalement se mettre à rire d'un air moqueur.
- Et tu vas me dire, bien évidemment, que tu es cet hum… « élu » ?! lui demanda Drago d'un air bien léger.
- Non ! C'est plus complexe que cela ! S'emporta Daren, qui visiblement n'appréciait guère que son compagnon ne le prenne pas au sérieux. Au fondement même du cercle, il était absolument inconcevable que les sorciers puissent ne serait-ce même qu'imaginer une seule seconde se mêler à ce pouvoir, que les Roses Noires avaient forgé de générations en générations de sorcières. C'est un monde à part vois-tu ?! Mais, il est néanmoins apparu, il y a bien longtemps, qu'un sorcier seul pourrait être le Maître de leur infinie puissance ! Certaines sont attachées aux vieilles règles et rejettent l'existence possible de cet homme au sein de leur cercle. Un sorcier capable d'exercer un pouvoir sur le cœur même de leur force. Une maîtrise qui pourtant leur aurait évité beaucoup d'erreurs ! Mais elles sont bien réputées pour n'en faire surtout qu'à leur tête ! Seule leur force personnelle compte, et elles la gardent farouchement !
- Il parait oui… les raisons pour lesquelles tu agis comme tu le fais parfois commencent à devenir claires d'ailleurs… l'interrompit Drago d'un air cette fois pensif. Mais attends, j'ai du mal à te suivre. Si elles rejettent les hommes, alors que me chantes-tu avec ton histoire d'élu ?!
- Je te l'ai dit, « certaines » sont fermement attachées aux vieilles conventions du cercle, mais d'autres admettent cette légende. Mais celles-ci ne peuvent qu'attendre l'apparition du phénomène, car il est rare, très rare, et si dur à maîtriser…
- Le sorcier en question ?! Merci, je ne l'aurais jamais remarqué ! Rétorqua Drago sur un ton sarcastique.
- Mais non ! Le pouvoir bien sûr !
- Oh pardon, bien sûr où avais-je la tête ! Bon, tout cela est fascinant, tu connais ton historique des cercles de magies noires sur le bout des doigts, c'est merveilleux. A présent, tu vas véritablement me dire, ce que toi… un mangemort, un fidèle du Seigneur des Ténèbres, tu viens faire au milieu de cette bande de vieilles chouettes folkloriques, si tu n'es pas leur élu ou leur gardien de je ne sais plus quoi….
- Ces vieilles chouettes, comme tu le dis, ont recueilli ma mère alors que les Mangemort l'avaient abandonnée !
Tout en parlant Daren venait de se dresser droit sur ses talons, furieux, son visage marqué de colère, et ses poings serrés, fixant Drago d'un air redoutable.
- Oh… je vois, c'est… sentimental ? Remarqua Drago sur un ton fortement désapprobateur.
- Si elles n'avaient pas été là que serions nous devenus ? Elle et moi ?! Reprit Daren d'un ton fort. Les Mangemort ne m'auraient que pris et jeter une nouvelle fois ma mère, pour s'apercevoir qu'ils ne pouvaient de toute façon pas me contrôler !
- Tu oublis que tu es devenu Mangemort…
- Bien sûr ! Par la suite, il le fallait bien ! Mais avant cela, le cercle a été ma seule famille, à ma mère comme à moi. Mère seule savait ce dont j'étais réellement capable, et ce sont mes sœurs Roses Noires qui nous ont aidé à faire de moi ce que je suis aujourd'hui : un Maître !
- Je vois que tes chevilles se portent toujours bien…
- J'étais jeune, et bien trop faible. Continua Daren, emporté dans son monologue comme si Drago ne l'avait jamais interrompu. Entrer dans le cercle a été la plus dure de mes épreuves mais finalement lui seul pouvait nous révéler, ma mère et moi. Bien sûr pour elle, ce fut plus simple. Elle était femme et tellement puissante ! Mais pour un pauvre vermisseau de dix ans, tout juste bon à trembler au moindre bruit… Les marques que tu as vues sont les seuls témoins de mon ancienne faiblesse !
- Ta mère a toujours été proche des Mangemort, même après la disparition du Seigneur des Ténèbres, et tu as été à Durmstrang !
- Evidemment, les Mangemort me voulaient, ils savaient pourquoi j'étais là… ils croyaient le savoir du moins. Ma mère les en a empêchés, à l'époque et elle a bien fait. J'ai très vite quitté Durmstrang pour échapper à leur joug !
- Ah oui… tu as évité les mangemort toute ta jeunesse pour en devenir un par la suite de ton plein gré… très logique, très, très logique ! se moqua le blond.
- Je n'attend pas de toi que tu comprennes ! Tu ne sais pas pourquoi j'ai été fait ! Tu n'as pas la moindre idée de qui j'aurais dû être l'héritier !
- Evidemment puisque tu ne me dis jamais rien !
- Les choses ne se sont jamais faites comme prévu, alors à quoi bon ?! Mais ça les Mangemort ne le savaient pas. Il valait mieux disparaître lorsqu'il en était temps, aujourd'hui plus personne n'a idée de qui je suis réellement. Et de toute façon, les Mangemorts ne sont plus… moi je serais toujours !
- Et qu'est ce que tu es en fin de compte ?!
- Mère et moi avons longtemps été doubles, tiraillés entre deux force. Maintenant nous avons su trouver notre place… chuchota Daren sans cacher le sourire triomphant que dessinaient ses lèvres.
- D'accord… je vais devoir me faire à l'idée que tu es… officiellement… une rose noire dans ce cas ! Conclut Drago, non sans broncher.
Un nouveau sourire s'afficha sur le visage de Daren. Il avait vraisemblablement retrouvé toutes ses forces.
- J'ai grandi avec le cercle du Nord, toutes ces délicieuses sorcières sont mes sœurs et mère ! affirma Daren avec fierté. En tant que Maître, mon seul but est à présent de garder le pouvoir, le trésor.
- Ah oui ? Où se trouve-t-il alors, ce fabuleux trésor ?! Ne devrais-tu pas le garder dans votre « temple » ou je ne sais quoi ?!
- Mais c'est ce que je fais précisément mon cher Drago, je suis revenu jusqu'ici pour trouver et garder le pouvoir. Figure toi, que je m'acquitte parfaitement de cette tâche.
- Si tu le dis… et cette longue tige dans ton dos ?! Tu as deux marques ?!
- La marque que tu vois sur ma poitrine, la marque du Maître, est quelque chose de bien différent. Elle n'est apparue qu'une fois le pouvoir né, il y a bientôt onze ans de cela. Enfin j'ai eu la reconnaissance de toutes nos sœurs, je suis bien née pour être parmi elles !
- Et cette longue tige dans ton dos ?!
- Elle est la marque d'initiation que ma mère m'a faite, lorsque j'étais enfant.
- Elle était prêtresse ?
- Non.
- Je croyais que seules les prêtresses avaient le pouvoir d'initier…
- Ma mère fait partie de celles qui ne sont guère attachées aux conventions…
- En effet, ta mère est quelqu'un de spécial, délicieuse personne cela dit. Une parfaite Mangemort si tu veux mon avis… dommage qu'elle ait finalement choisi le camp des Roses Noires…
- Elle est exceptionnelle… répondit simplement Daren.
- Si je me souviens bien, ce soir, nous la verrons au Ragnaröck… Mon père m'a dit qu'il irait la voir, il ne manque jamais de l'entendre chanter.
- Ne l'as-tu jamais entendue ?!
- Pas encore.
- Alors ce soir, tu comprendras ce qui la rend si spéciale…
*
Dans une minuscule échoppe, au coin d'une ruelle de l'allée des Embrumes, au milieu d'un après midi calme, le léger tintement d'une clochette se fit entendre.
Trois petites ombres venaient de pénétrer à l'intérieur de la boutique en question. L'endroit était confiné, empli de livres et de poussières. Il y régnait une forte odeur de renfermé et de vieux parchemins moisis, ceux-ci même qui jonchaient le sol.
C'est alors que l'une de ces trois jeunes ombres rabattit le tissu qui recouvrait sa tête, révélant un visage fin encadré de cheveux clairs.
- Hey ! Mais tu es fou ! Tu vas nous faire repérer !! Remets ta cape, vite ! S'éleva une petite voix à l'attention de son camarade.
Celui-ci fronça les sourcils dans sa direction.
- Je ne vois pas ce que cela change d'avoir mis nos capes maintenant de toute façon, on se ballade à découvert dans la rue depuis tout à l'heure… rétorqua-t-il sur un ton blasé.
A côté d'eux, la dernière silhouette demeurait silencieuse. Lentement celle-ci découvrit son visage à son tour, observant l'endroit autour d'elle avec une grande attention.
- Bon… et bien puisque vous êtes vraisemblablement ligués ensembles ! Ronchonna encore la petite voix, avant de rejeter également sa capuche en arrière.
- Chut… murmura la fillette blonde à ses côtés. Ecoute…
- Mais quoi ?! Il n'y a rien ! Répliqua son amie en chuchotant.
- Justement… nous sommes seules ! Leur fit remarquer Morgane, ses yeux allant toujours de ça et de là à travers la sombre et poussiéreuse boutique. Lorsque je suis venue la dernière fois, il y avait beaucoup de sorciers ici… Il y a quelque chose d'étrange, vous ne sentez rien ?!
Seto haussa les épaules, alors qu'Aska considérait Morgane attentivement.
- Tu es sûre que nous sommes au bon endroit ?! Lui demanda-t-elle finalement.
- Je peux t'assurer que c'est bien la boutique dont Morgane m'a parlé ! Intervint Seto presque outré d'une telle insinuation, alors qu'il leur avait servi de guide.
- Oui. C'est la bonne boutique, j'en suis sûre… mais, pourquoi n'y a-t-il personne ?! La porte était pourtant ouverte ! Enchaîna Morgane.
Les trois enfants se dévisagèrent, perplexes. Quand soudain une porte claqua violemment derrière eux !!
Au même instant, ils se tournèrent en un rapide sursaut. Tous trois se rapprochèrent sensiblement les uns des autres, tout en constatant avec stupéfaction que la porte d'entrée venait de se refermer.
- Ça… ça doit être le vent ! Intervint Aska d'une voix timide.
Morgane se détacha finalement d'eux, et atteint d'un pas vif la devanture afin de vérifier que la porte ne fut pas véritablement fermée… mais celle-ci demeura close.
Impossible de l'ouvrir…
- On... est enfermé ?! Bégaya Aska devenant plus pâle encore qu'à l'ordinaire.
Morgane s'avança vers elle, et posa gentiment ses mains sur ses épaules en souriant.
- Ne t'inquiète pas ! Si on est seul, c'est encore mieux ! Nous allons pouvoir chercher tout ce qui nous intéresse sans problème, puis on n'aura qu'à utiliser un sort pour ouvrir la porte ! Nous ne sommes pas enfermés ! Lui dit-t-elle d'un ton qui se voulait calme.
Aska hocha vaguement la tête. Seto quant à lui, observait Morgane d'un air étrangement inquiet.
- Je crois qu'on ferait mieux d'essayer de sortir tout de suite… ce n'est pas pour vous inquiéter, mais nous ne sommes pas au Chemin de Traverse ici. Les choses ne se produisent pas par hasard, et encore moins dans l'intérêt des promeneurs… Lui fit il remarquer d'un ton grave.
Le regard d'Aska alla vivement de Seto à la jeune sorcière.
- Je le sais merci ! Répliqua celle-ci. Mais écoute, nous sommes venus jusqu'ici sans problème, je ne vois pas pourquoi, on se mettrait à reculer maintenant, juste parce qu'une porte vient de claquer un peu brutalement !
- D'accord, comme tu veux, je t'aurais prévenu… Marmonna Seto, en suivant sa camarade du regard.
La jeune Serpentard s'engagea d'un pas décidé dans une allée d'étagères et entama son investigation sans tarder.
Quelques minutes s'écoulèrent avant que l'on entendent les
soupires et les plaintes de Morgane.
-
Non, non et non ! s'écria cette dernière, hors d'elle.
- Qu'est ce qui te prend ?! lui demanda Seto, étonné de la voir soudain montée sur ses grands chevaux.
Aska observa sa camarade attentivement.
-
Nous n'arriverons à rien comme cela ! Nous ne cherchons pas
correctement, on se trompe ! Mais j'ai l'impression qu'on nous empêche de
trouver ! Je ressens quelque chose d'étrange ! Cela me rend dingue !
-
Mais attends, cela fait à peine une quinzaine de minutes que nous
cherchons, nous allons finir par trouver...
-
Même le livre que j'avais vu l'autre jour n'est plus ici ! J'en suis
persuadée maintenant, je ne sais pas pourquoi... mais ce n'est pas comme ça que
nous pourrons y arriver…
- Je te rappelle que c'était ton idée de
venir ici...
Le teint de Morgane s'empourpra d'autant plus.
-
Non, j'en suis convaincue maintenant, nous ne trouverons rien ici, pas
comme cela ! Je vous assure qu'une chose nous barre la route ! Mais il faut que
je sache, j'en ai assez ! Je ne vais plus le supporter très longtemps !
-
Tu ne deviendrais pas parano, non ?! Rétorqua Seto. S'il n'y a rien
comme tu le dis, autant s'en aller ! Nous chercherons ailleurs.
-
Non, il faut qu'on attende ! Ça vient… ne ressentez vous rien ? Pas
comme une présence...
-
Attends une minute, je croyais que nous étions seuls ! S'exclama Aska.
-
Plus maintenant... Déclara sombrement Seto.
Le regard du jeune garçon était fixé dans le fond de la pièce.
-
Alors mes mignons...
Non loin des trois Serpentard, une voix incroyablement aigue et grinçante
venait de s'élever.
La main d'Aska se crispa autour du bras de Morgane alors que leurs regards
s'étaient de même focalisés vers un autre coin de la petite boutique.
Dans l'ombre se dégagea la silhouette d'une sorcière, au visage vieux et ridé,
rond et gonflés, ponctué de-ci et de là de verrues, et dont la taille ne
dépassait pas celle des trois enfants.
Les visages d'Aska et Morgane se plissèrent en une grimace de dégoût devant le
répugnant rictus malin qui découvrait les dents cassées de la sorcière, d'un
jaune aussi luisant que ses détestables petits yeux noirs.
La caricature en aurait presque été risible tant elle semblait ridicule,
cependant l'effroyable sensation glaciale et l'abject aspect que celle-ci
dégageait ne pouvait empêcher les trois apprentis sorciers de rester paralysés
de surprise et d'effroi.
Elle avança dans leur direction, les fixant d'un regard pénétrant et
malveillant.
- Que voilà, trois adorables petits sorciers ?! Oui, oui, oui ! ricana-t-elle en les détaillant avec une sorte d'envie.
- Euh… euh… Morgane…. On s'en va ? Murmura Aska à l'oreille de sa camarade, sans quitter la vieille des yeux.
- Vous en allez ? Ouh non mes jolis ! Pourquoi ne pas rester encore quelques instants avec Grand-mère ? Demanda la sorcière en un sourire considérablement exagéré, et fort peu rassurant.
Morgane respira un grand coup avant de se détacher des deux autres Serpentard. Elle s'avança le torse bombé devant la vieille sorcière et les mains sur les hanches, soutenant son vicieux regard.
- Vous n'êtes pas la propriétaire de cette boutique ?! Lui lança la jeune sorcière d'un air inquisiteur.
La vieille l'observa avec intérêt et stupéfaction devant cette soudaine assurance.
- Ah non ? Et pourquoi ne le serais-je pas ?!
- Je suis déjà venue ici ! Et je ne vous ais certainement pas vu ! Je n'en souviendrais sinon !
- Hin, hin, hin… se mit à rire celle-ci, découvrant à nouveau sa repoussante mâchoire. C'est que tu ne sais pas regarder attentivement… je suis belle et bien la propriétaire en titre de ce magasin, mais j'ai des sorciers à mon service petite maligne !
- Hum, je comprends bien que vous ne vous montriez pas ! Vous feriez fuir vos clients ! Lui rétorqua Sèchement Morgane, vexée.
- Morgane……. La rappela doucement Aska qui n'aimait guère la tournure que prenait la discussion. Ne dis rien que tu pourrais regretter… tu vois la dame n'a pas l'air très commode…
- Moi par contre, je t'ai bien vu faire ton apparition dans ma boutique. Hin, Hin, hin… reprit de plus belle la vieille sorcière. Cette allure, ce visage, cette assurance… cette aura que je sens autour de toi… Morgane n'est ce pas ?! Ce que l'on dit est si vrai… comme tu ressembles à ta mère.
Morgane souffla d'un air exaspéré, puis fit volte face.
- Venez, on s'en va ! Ce n'est qu'une vieille folle !
- Minute papillon ! L'arrêta la sorcière. Qui a dit que vous partiez ?!
- C'est elle qui nous a enfermés… murmura Aska d'une voix tremblante.
- C'est marrant, je crois me souvenir qu'on m'a raconté un jour que… certaines sorcières de l'Allée des Embrumes mangeaient les enfants… chuchota Seto d'un air pensif.
- C'est maintenant que tu le dis !!!!!!! S'écria Aska.
- Hum hum !
Les trois enfants se retournèrent. La sorcière les examinait les bras croisés, tapant de son talon sur le sol.
- Oh mes petits il ne faut pas faire de peine à Grand-mère ! Déclara-t-elle alors, faisant apparaître un long et fin bâton orné en son extrémité d'une large pierre blanchâtre. Vous n'allez quand même pas me laisser seule… vous n'avez pas le choix de toute façon …. Hi, hi, hi !
Morgane s'avança à nouveau jusqu'à elle, se présentant aussi grande et fière qu'elle le pouvait.
- Ecoutez, sachez que votre numéro de vieille méchante sorcière toute moche au nez crochue ne nous impressionne absolument pas, et que nous sortirons de cette boutique quand bon nous semblera…
- Euh… Morgane… mais arrête… la rappela doucement Seto.
- Elle a rien dit ! Elle a rien dit du tout! Intervint vivement Aska en attrapant Morgane vers elle, lui appliquant sa main sur sa bouche.
Morgane se dégagea l'air furieuse.
- Tu as la langue bien pendue Chérie… Pas étonnant en sachant de qui tu tiens ! C'est vous qui êtes venus dans ma boutique alors qu'elle était fermée… mais je ne vous en tiendrais pas rigueur car… j'adore les petits enfants, je les trouve mignons à croquer…. Gnarkgnarkgnark…
- Oh pitié épargnez nous vos vieilles histoires stupides ! Après vous allez nous conduire jusqu'à votre grand chaudron bouillonnant, nous faire cuire et nous manger ?! C'est ça ! Pfffffff !
- Mais ça va pas de lui donner des idées pareilles ! S'exclama Aska. Faites la taire !!!
- Les filles… intervint Seto, voyant l'air malicieux de la sorcière. J'ai vraiment l'impression qu'elle n'a pas besoin de nous pour avoir ces idées là…
- C'est maintenant qu'on court, c'est ça ?! Lui demanda discrètement Aska.
- Ouais … à trois… tu attrapes le moulin à parole et on défonce la porte. Répliqua Seto, jetant un regard en coin à la petite sorcière brune.
Aska n'eut besoin de plus pour acquiescer.
- 1, 2…
- Attendez vous deux ! Les coupa Morgane.
- Raaaah… mais qu'elle est nouille ! Râla Seto en la fusillant du regard. Tu veux finir dans son estomac ou quoi ?! T'as rien compris ou tu le fais exprès ?!
- Pchhh ! On ne fuit pas ! Souffla Morgane avant de se retourner vers la vieille sorcière. Dites donc Grand-mère vous avez l'air d'en savoir long sur moi !
- Hin, hin… si tu viens avec moi. Je t'en dirais bien plus ! Lui proposa-t-elle d'un air diabolique non dissimulé.
Morgane jeta un regard à ses deux camarades. Tous deux la guettaient sa réaction d'un air presque implorant.
- Elle va faire une idiotie, je le sens… Pensa Seto tout haut.
- Morgane… je t'en suppliiiiiiiiiiiiie…….. gémit Aska d'un ton plaintif. Ne fais rien de stupide…
- Hum… c'est d'accord Grand-mère ! Je viens !
Seto et Aska retombèrent lourdement l'un sur l'épaule de l'autre.
- Quelque chose de stupide comme ça….
- Mais t'es complètement tapée ! Hurla Aska.
- A une seule condition ! Ajouta Morgane sans quitter la vieille des yeux. Laissez repartir mes amis.
- Elle nous fait le coup du sacrifice là ou quoi ? Demanda Seto. Pas la peine de te donner le beau rôle Rogue ! Tu ne sais pas y faire, alors arrêtes tes âneries !
- Ma décision est prise. Décréta Morgane d'un air solennel. Je veux savoir !
- Oui, non mais là tu t'enfonces… s'exclama Seto en secouant la tête.
- Encore un Rogue fourré avec un Malefoy ! Vous faites comme vos aînés mes petits, c'est mignon ! Mais vous me semblez tellement plus tendres !! Allons, viens avec Grand Maman… viens vite ma jolie petite fleur. Reprit la vieille mégère. Tu ne seras pas déçue de ce que tu apprendras.
- Pas avant que de voir mes deux camarades hors de votre sale boutique ! Insista-t-elle durement.
La sorcière demeura un instant les bras croisés, hésitante. Finalement, elle exécuta un mouvement de son bâton tout en déclarant :
- Très bien… ta présence seule est déjà largement satisfaisante… héhé !
La porte claqua brusquement tout en s'ouvrant. Morgane lança un dernier regard à Aska et Seto avant que ceux-ci ne se voient éjectées de l'intérieur de la boutique.
- Nous voilà toutes les deux ma mignonne ! annonça la sorcière d'un air triomphant.
- Mais oui, alors j'attends ! Que savez vous de moi ?!
- Ne sois pas si pressée… suis moi plutôt, nous parlerons en marchant tranquillement.
- Et où vas-t-on ? Demanda Morgane d'un air faussement innocent.
La vieille femme lui fit signe d'avancer, aussi Morgane ne se fit pas prier, bien trop désireuse de tirer ne serait-ce qu'une information minime… et bien cramponnée à sa baguette.
Morgane suivit la sorcière à travers un long couloir souterrain, qui devait, disait-elle, mener à son petit salon.
- Que venais tu chercher exactement dans mon humble boutique ?! S'enquit soudain la vieille dame de sa voix aigue.
- Je cherchais un livre…
- Ah oui et lequel ?
- Un qui parle de Roses Noires…
- Tu es venue jusqu'ici pour avoir des renseignements sur les Roses Noires ?! S'exclama-t-elle d'un air presque étonné.
- Et alors ?!
- Tu n'avais pas à aller si loin vraiment ! Pourquoi n'as-tu pas demandé à ta chère mère ?
- Pourquoi lui aurais-je demandé ? A elle spécialement ?! Qu'avez-vous tous après ma mère à la fin ! Vous ne la connaissez pas !
- Que tu crois ! Héhé… ça oui tu lui ressembles, on dit qu'elle est aussi très bornée lorsqu'il s'agit de se rendre à l'évidence. Il faut dire que les sorcières de sa posture reconnaissent difficilement leur tord !
Morgane s'arrêta, observant la sorcière d'un œil interrogateur et mauvais.
- Les sorcières de sa posture ? Qu'est ce que c'est sensé vouloir dire en clair !
- A quoi cela te sert il de le savoir à présent…
Morgane la dévisagea. Derrière la sorcière, sur la paroi de la galerie se dessina une étrange porte.
- Nous sommes arrivés ! Déclara-t-elle son sourire démoniaque se dessinant à nouveau sur son visage.
- Répond moi ! Lui dit Morgane d'un ton fort.
- Ta maman ma chère petite était une très puissante sorcière… mais il faut croire qu'elle ne l'est plus autant. Laisser errer n'importe où un trésor tel que toi, voilà qui est bien indigne de la réputation de la Voleuse de Sort. Mais je ne vais pas m'en plaindre après tout !
- La Voleuse de Sorts… c'est une Rose Noire ! S'écria Morgane.
- Pire que cela ma Belle…
- Ça suffit ! S'écria la jeune fille.
- De quoi ? Mais non. Allons, entre maintenant. Que t'importe ce que ta mère était… j'ai bien peur que tu ne la revois plus… hin, hin, hin.
- Ah ouais, tu crois ça ?! Rétorqua Morgane.
A ces mots là vieille sorcière ouvrit une bouche énorme où ses vilaines dents jaunies s'étaient métamorphosées en crocs brillants et acérés. Sans crier gare elle se jeta sur la fillette, la saisissant fermement.
Lorsqu'elle ôta ses mâchoires du cou de la jeune sorcière, elle émit un affreux rire comme un grincement strident, avant de soulever le corps de la fillette par-dessus son épaule.
Mais une chose l'arrêta soudain. L'écho d'un rire se répercuter entre les murs de la cavité… mais certainement pas le sien.
L'ogresse se retourna d'un bond, et découvrit au loin une cape noire flotter vers le bout du tunnel. Une cape noire accompagnée d'une légère vague dorée.
Brusquement le corps entre ses bras s'évanouit au son d'un nouveau rire enfantin, pour ne laisser place entre ses mains qu'à une innocente petite fleure aux doux pétales de velours noir.
*
Voila plus d'une heure à présent que Severus s'était contenté d'attendre
dans un coin du bar du club privé Ragnaröck.
Il s'agissait de la salle
principale, un très vaste endroit apparemment, mais plongé dans une sorte de
nuage de fumée opaque qui rendaient l'atmosphère plus lugubre et mystérieuse
que jamais. Néanmoins lorsqu'on avançait au cœur de la salle l'on décelait des
tables splendides et de somptueux aménagements. On pouvait par
moment apercevoir des ombres se mouvoir, et distinguer de légers murmures s'échappant des recoins de la
grande salle.
Severus décelait tout juste le barman s'affairer à son comptoir.
Mais aucune trace d'Aurore.
Les sorcières qui lui avaient permis de rentrer, comme sa femme leur avait soit
disant ordonné de faire, n'étaient elles non plus pas revenues depuis qu'elles
l'avaient laissé dans cette salle.
Les seules âmes qui jusque là passaient près de lui ne manquaient pas de lui
lancer des regards inquisiteurs et fort peu réconfortants.
Mais, plus spécial encore avait été le comportement de cette jeune sorcière aux
yeux de neige, Skuld, Severus ne cessait de s'en
préoccuper, à vrai dire. Que lui avait il pris de suivre ainsi la première
folle venue ?! Et Aurore ne se montrant toujours pas, son inquiétude ne pouvait
que s'accroître.
Des bruits se faisaient entendre cependant, Severus devinait qu'à travers
l'épais brouillard qui plongeait la salle dans une ambiance fantomatique, de
l'animation se créait. L'on préparait sans doute quelque chose.
Bien évidemment ce n'eut pour effet que de susciter d'autant plus la curiosité
du sorcier, et sa patience atteignant ses limites les plus extrêmes, il décida
de se lever et d'aller s'enquérir de quelques explications auprès du barman.
D'après ce que le directeur des Serpentard avait pu remarquer en arrivant, le
sorcier en question derrière l'imposant et luxueux comptoir n'avait pas changé
depuis plus de vingt ans. Il l'avait reconnu sans mal, et Severus redoutait
qu'à son tour il ne se souvienne de lui, surtout ainsi revenu à son apparence
d'époque.
Severus prit-il malgré tout l'initiative de se lever.
Mais voilà, lorsqu'il se mit à avancer, il manqua de trébucher sur le bas de sa
robe de sorcier qui traînait anormalement par terre. Quel sombre farceur jouait
ainsi avec lui depuis son arrivée ?!
Le barman consultait consciencieusement un grand grimoire, y inscrivant des notes en même temps à l'aide d'une grande plume. C'était un grand homme, élégant et hautain, au regard froid et à l'allure impénétrable, comme la plus part des sorciers sombres qui fréquentaient l'endroit du reste…
Severus se présenta devant lui, mais n'eu d'abord aucune réaction. Le sorcier demeurait plongé dans son ouvrage.
Severus soupira bruyamment, mais le sorcier ne déniait apparemment pas lever la tête.
- Qu'y a-t-il de prévu ce soir ?! Osa finalement Severus, après s'être éclaircir la gorge.
Il ne reçut aucune réponse. Cette fois ci il ne préféra pas prendre de gants. Il avança son buste au dessus du comptoir et fixa le barman d'un air résolu.
- Oh ! Est-ce que la Voleuse de Sorts sera de la partie ce soir ?!
Le barman se contenta de rire d'une voix caverneuse, avant de déclarer :
- Tu ne sais pas de quoi tu parles gamin !
Gamin ? Mais quel était ce ton ?! Severus en fut presque indigné. Des années auparavant, il fréquentait ce club privé alors qu'il avait 18 ans, et jamais le sorcier ne lui avait parlé avec si peu de respect.
- Je ne sais pas qui t'a fait rentrer… reprit alors le barman en refermant son livre, créant un nuage de poussière. Mais je te conseille de déguerpir rapidement…
- Comment cela ?! Rétorqua Severus. On m'a dit attendu ici ! Que signifie ce ton ?!
- Je te préviens, je déteste les morveux… fuis avant que ma bonne humeur ne survienne trop brutalement.
- Aha tu ne veux pas me répondre ?! S'exclama Severus d'un ton provocateur. C'est ça alors, la Voleuse de Sort, elle vient ?!
Severus s'arrêta brusquement. Son propre ton lui était si peu familier… quelque chose n'allait pas. Cependant, le barman le tira vivement de ses pensées.
- La Voleuse de Sorts ?! Tu es assez fou pour prononcer son nom ici ! Déclara-t-il avant de passer à travers son large comptoir pour atteindre le côté de Severus et lui faire face.
- Ah bon ? Vous ferait-elle peur ?!
- Arrête de parler de choses qui ne sont ni de ton monde, ni de ton âge ! Se moqua le sorcier sombre.
Severus s'étonna de devoir lever les yeux vers lui… il paraissait étrangement plus imposant qu'avant.
- Tu crois ça ?! Lui répliqua Severus d'une assurance toujours aussi provocante. C'est toi qui ne sais pas de quoi tu parles ! Je la connais bien plus que vous tous réunis, je suis le seul à avoir réussit à la dompter !
Le barman l'attrapa brutalement par le col de sa cape.
- Oserais-tu te moquer de moi ?
- Oui pourquoi pas ?! S'exclama-t-il d'un ton fier. Et quelle est donc cette nouvelle mode ? Toi qui es normalement si respectueux des membres du club ?!
- Les membres, nous ne les prenons pas au berceau ! Articula lentement le sorcier de sa voix grave. Tu es resté ici bien trop longtemps, tu vas payer le prix de ton insolence petit-
- Mais que se passe-t-il ?! Intervint une voix claire derrière eux.
Le barman coupé dans son élan relâcha quelque peu la pression qu'il exerçait sur Severus et se retourna.
La jeune sorcière nommée Skuld se tenait devant eux.
- Allons Jolie Fleur, vas t'occuper de tes affaires un peu plus loin. Lui adressa le barman alors que la jeune femme s'avançait vers lui. J'ai une leçon à donner à cet avorton !
Celle-ci ne parût nullement convaincue. Ses yeux blancs les fixaient toujours, mais paraissaient d'autant plus vides. Elle était fine, si jeune mais pourtant élégante et assurée. De longs cheveux blond pâle descendaient en vaguelettes jusqu'à sa taille. Elle avait un air angélique mais quelque chose de trompeur se dégageait de son innocence. Severus n'en douta plus une seconde. Elle ne pouvait être qu'une Rose Noire. Le barman passa furtivement sa mains le longs de ses hanches et remonta jusqu'à son visage lui caressant la joue avec un vif intérêt, avant de se reporter vers Severus.
- Ne le touche pas ! Lui ordonna-t-elle cependant d'un ton fort. Ne vois tu dont pas qui il est ?! Toi qui peux te servir de tes yeux pourtant ! Sans pouvoir contempler son visage, moi, je sais le reconnaître !
Le barman la dévisagea. Ainsi donc elle ne pouvait le voir… pourtant elle avait bel et bien reconnut en Severus quelque chose de familier ?!
- Qu'est ce qui te prend ?! Lui reprocha-t-il. Il n'est rien d'autre qu'un sale morveux insolent qui vient jouer sur territoire qui n'est pas le sien !
- Voyons, il est le fils de mon Enchanteresse ! Comment peux tu parler de lui en ces mots ?!
Le sorcier éclata d'un rire puissant.
- Lui ? Daren ? Ne me dis pas que tu as confondu ! Je veux bien qu'il ait peut être une silhouette similaire, mais il ne s'agit certainement pas de lui !
- Mais je ressens….
- Tu ferais bien de revoir ton pouvoir, ma chère Skuld ! Lui répliqua-t-il. Si tu pouvais voir, tu aurais honte d'avoir fait une telle confusion ! Toi qui dois pourtant les surveiller, l'Enchanteresse et son fils !
- Veux tu te taire ! Gronda-t-elle. Tu laisses trop traîner tes oreilles barman, et pendre ta langue !
Le ton fort qu'elle employait rappelait à Severus tout à fait Aurore, lorsqu'elle pourtant si douce, se transformait en cette force dévastatrice qu'était son âme de Rose Noire.
- Ton secret est gardé, ne t'excite dont pas…
Severus se dégagea discrètement de la poigne du sorcier qui s'était relâchée, puis essaya de reculer. La sorcière se tourna brusquement vers lui. Elle avança rapidement. Il sentit le rayon de ses yeux, à présent brillant comme des diamants, le sonder en une sensation désagréable. Vraisemblablement son handicap ne l'avait pas empêché de développer d'autres pouvoirs pour la guider.
Severus commença à douter qu'elle fut partie du cercle de sa femme. Aurore lui avait bien dit que d'autres cercles existaient, et qu'en ce moment certains bougeaient par ailleurs.
La situation devenait périlleuse.
- Bon ! Assez causé ! Nous avons à préparé l'arrivée de l'enchanteresse, toi comme moi ma jolie fleur ! Décréta le barman, lançant un regard complice à la jeune femme. Et ce gamin nous gênes depuis trop longtemps déjà !
Ce mot résonna une fois de trop aux oreilles de Severus. Sa température intérieure gravit de hauts échelons en quelques secondes à peine.
- Redis cela encore une fois et je te jure que tu le regretteras ! Déclara Severus sur un ton de murmure menaçant tout en tenant sa baguette pointée devant lui.
C'était de la provocation pure et simple, mais Severus ne pu réagir autrement alors qu'une colère noire autant qu'une intense excitation agitaient son corps. Un rictus espiègle inhabituel marquait à présent son visage.
Le barman s'avança vers lui, mais Skuld le retint. Son doux visage était lui habité d'un air machiavélique à présent.
- Laisse moi m'en occuper ! Usurpateur, comment peux tu oser prendre la place de notre Maître bien aimé !
- Ton Maître bien aimé ? Ne sais tu pas que les Roses Noires ne tolèrent aucun Maître ! A quel clan soumis appartiens-tu ? Tu ferais bien rire la Voleuse de Sorts !
- Ne prononces pas ce nom…. Maugréa soudain Skuld entre ces dents.
- La Voleuse, la Voleuse nanananèr-euuuuuh ! Railla Severus avant de leur projeter une série d'éclairs en une intense explosion et d'en profiter pour déguerpir par la première porte venue.
Il dévala un escalier et s'engouffra dans plusieurs pièces sans prendre garde à son chemin. Lorsqu'il arriva dans une première impasse, il ne pu que stopper sa course. Il reprit son souffle et tenta de remettre ses idées en place. Tout s'accumulait à l'intérieur de son crâne dans un horrible chambardement. Lorsqu'il redressa la tête, il fut saisit d'horreur tandis qu'il considérait son reflet dans un miroir… il était si… jeune. Il ne se serait donné guère plus de 14 ou 13 ans. La potion… tout venait de la potion. La colère qui l'habitait jusque lors évolua en une rage folle. Mais qu'avait fait Aurore pour en arriver à une telle conséquence ?! Elle ne pouvait avoir manqué sa préparation à ce point ! Il fallait l'avoir fait exprès ! Non, non ! Alors ça ! Il le savait : il n'aurait jamais dû l'écouter ! Mais pourquoi ?!
Un claquement de bois retentit derrière lui. Un violent coup le projeta contre le mur. La figure de Skuld se dessina devant lui. La colère marquait son visage. Elle le coinça quelques secondes encore mais il parvint à se dégager et par chance une ouverture se découvrit devant lui. Il reprit alors furieusement sa course, lançant des obstacles à ses poursuivants derrière lui.
- Très, très bien ! Cours petit… lui lança Skuld. Tu désirais voir notre beau monde, sois satisfait, tu ne le quitteras plus !
*
En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Severus se retrouva seul dans une large pièce entièrement plongée dans l'obscurité. Plus aucun bruits derrière lui... rien autour. Se pourrait-il qu'il ait semé ses poursuivants si rapidement ?!
Il fut un temps où les recoins du Ragnaröck n'avaient aucun secret pour lui. Etait-ce possible ? Mais il avait couru sans réfléchir… Pourtant il ne pouvait semer le barman, ni même la jeune Rose Noire, aussi aisément dans un endroit qui était plus que jamais leur territoire...
Toutes ces choses s'accumulaient de manière si confuse ! Sans
parler de ses vêtements dans lesquels il flottait à présent littéralement. En
une formule ce détail fut vite réglé... mais où se trouvait-il
maintenant ? Cet endroit ne lui disait rien…
En scrutant les alentours, à la lumière de sa baguette magique Severus sentit
un poids s'abattre sur lui avec une lourdeur infinie. Un nombre incroyable de
galeries étroites et lugubres se dessinaient dans un antre souterrain et
s'étendaient en profondeur devant lui.
Une redoutable colère fit violement bouillir le sang de ses veines. Severus
retint avec force le cri qui n'aurait demandé qu'à exploser, tant il était
furieux.
Ses assaillants n'avaient fait que le conduire dans un
labyrinthe sans fin. "Plus jamais tu ne sortiras de cet endroit"
avait dit Skuld… comment avait il pu tomber dans le
piège comme un vulgaire débutant ?!
Severus se retrouvait là au beau milieu du gigantesque labyrinthe souterrain de
l'Allée des Embrumes… il ne manquait plus que cela ! Le repaire formidable des
monstres, le jeu préféré des sorciers de l'endroit, pour capturer leurs proies
et anéantir leur raison avant de tous autres actes déments. Severus fut pris
d'un surprenant sentiment de panique, qu'il n'avait auparavant jamais ressentit.
Il chercha des yeux la porte par laquelle il s'était fourré dans ce pétrin, en
vain, bien sûr !
La Rose Noire… ce piège venait d'elle à coup sûr ! S'il s'était retrouvé ici par la volonté d'une de ces sorcières, voilà qui amenuisait considérablement ses chances de sortie.
Il secoua furieusement la tête, il ne pouvait déjà se laisser
aller à l'angoisse et la défaite, c'était tout bonnement inconcevable !
Une Rose Noire ne pourrait jamais l'intimider ! Il avait constamment à faire à
la plus terrible d'entre toutes depuis bientôt 12 ans, alors cette jeune
sorcière tout juste initiée ne représentait nullement un obstacle ! "Raah..." rageait il intérieurement "détestables
Fleurs... elles sont toutes plus atteintes les unes que les autres ! Le
prochain qui prononcera leur nom en ma présence recevra un Doloris bien corsé
!"
Sa propre réaction l'étonna sur l'instant. Qu'avait il à être si impulsif et
colérique depuis le début ?!
Allant de plus en plus loin dans la confusion, Severus préféra
ne céder à la folie furieuse tout de suite, et commença à avancer à travers une
galerie qu'il prit au hasard.
Au fur et à mesure qu'il progressait, les galeries lui semblaient étrangement
plus imposantes. Ces cavités qui normalement n'étaient que de sinueux chemins,
créés à même la terre par de mystérieux magiciens, prenaient bizarrement des
proportions gigantesques et d'autant plus impressionnantes aux yeux de Severus.
Il avançait malgré tout sans peine pour le moment, mais les passages
s'enchaînaient sans fin, offrant de nouveaux choix et des impasses, toujours
des impasses... Tous les sortilèges qu'il tentait d'utiliser pour repérer son
chemin restaient sans aucun effet. Le labyrinthe avait spécialement été conçu
pour parer à tous sorts visant à s'échapper.
Plus cela allait, plus la rage qui sévissait à l'intérieur du sorcier cédait sa
place à une affligeante sensation nouant son estomac. Une angoisse bien
étrangère à Severus d'ordinaire...
Une drôle de force s'emparait doucement de lui, ôtant toute sa raison, pour ne
lui laisser que de violentes impulsions incontrôlées que jamais il n'avait eu
dans de telles situations qui auraient réclamées toute la sagesse et la
concentration dont il savait faire preuve.
Il se sentait maintenant rajeunir à un point réellement
inquiétant… de plus, la potion avait d'autres vertus étranges sur son
comportement ce qui l'inquiétait davantage.
Mais il n'eut guère le temps de faire avancer plus loin la théorie, car un choc
vint à le frapper de plein fouet.
Severus fut incapable de se rattraper et la collision qui venait de se produire le fit tomber à la renverse.
Il secoua la tête pour remettre ses idées en place et chasser
les mèches de ses cheveux qui lui couvraient le visage en maugréant, mais sa
surprise atteint seulement son paroxysme que lorsqu'il reconnut devant lui,
gisant à terre de la même manière, cette jeune sorcière aux longs cheveux
dorés, réplique exacte de... une idée insupportable s'insinuait en lui, soit
cette petite fille se trouvait être sa femme qui avait subit le même traitement
que lui, ou bien pire il s'agissait de... non cela ne pouvait être... elle
n'aurait pas osé ?!!!
- Morgaaane ! S'écria Severus avec fureur.
De l'autre côté, la jeune sorcière observait les yeux écarquillés ce qui était
apparu devant elle comme un jeune garçon, entouré d'une bien trop large cape,
aux longs cheveux sombres et aux regard d'ébène dont la silhouette était
étrangement coutumière. Morgane recula d'abord en gémissant. Lorsqu'elle
l'entendit elle fut prise d'angoisse... comment connaissait-il son nom ?! Et ce
regard...
Mais ce garçon devait à peine être plus âgé qu'elle.
Aussi se redressa-t-elle d'un bond, reprenant son courage à deux mains, toisant
ce garçon avec méfiance.
- Mais qu'est ce que tu fiches ici ?! articula-t-il,
les yeux exorbités de colère.
Son ton se voulait sûrement menaçant, mais sa voix à mi-chemin entre le grave
et l'aigu le rendait bien moins convaincant. Morgane ne pu s'empêcher de
s'enhardir devant lui, et bombant le torse elle lui rétorqua sèchement en
s'avançant.
- Otes toi de mon chemin ! Je suis très pressée !
Severus n'en cru pas ses oreilles.
- J'exige des explications ! Explosa Severus en l'attrapant par le bras.
Morgane bondit en arrière.
- Hey ! Mais tu es malade ! Je t'ordonne de me lâcher
! Je peux t'écrabouiller comme un sale cafard, alors laisse moi passer petit !
s'exclama-t-elle en haussant le menton pour prendre de la hauteur.
Il lui aurait volontiers collé une gifle tant il était furieux, mais la
situation était tellement invraisemblable. Elle ne le reconnaissait pas de
toute évidence.
- Sais tu bien à qui tu t'adresses Morgane Nora R… ! Commença-t-il à s'écrier
avant de se stopper brusquement.
Mieux valait il qu'elle ne sache rien en fin de compte... comment était il
supposé lui expliquer sa subite transformation, par ailleurs cela ne la
regardait absolument pas ! Mais elle ? Comment pouvait elle se retrouver
là ?!
- On s'est déjà vu quelque part ?! Lui demanda-t-elle d'un air soudain
sceptique.
"Aïe ... si elle s'en rend
compte..."
- Non…. Mais non… tenta vainement Severus.
Morgane recula contre le mur avant de porter sa main à sa bouche, étouffant un
cri de terreur.
" Oh
Malheur… "
- Papa !! Mais… mais…. Papa ?! Papaaaaaaaaaaa !
S'écria Morgane dont le teint rosé palissait à vue d'œil.
Severus désira plus que tout plonger sous terre. Le fiasco le plus complet de sa saint valentin n'était donc pas suffisant ?! Fallait-il que sa fille vienne à présent mettre son nez dans tout ceci ?!
- Mais qu'est ce que tu as fait ? Reprit elle toujours sous le choc
- Mais... Papa tu es… tout petit……………. Insista-t-elle hystérique.
- Bon ça suffit maintenant, tu commences à être désagréable ! Lui reprocha sèchement Severus en croisant les bras.
- Ne boudes pas, mais franchement avoue que ça fait bizarre de te voir comme ça !
- Je ne boude pas, petite sotte ! Lui aboya-t-il de sa voix presque complètement enfantine à présent.
Un coup retentit derrière eux. Morgane plus livide que jamais se retourna en sursautant. Severus fit d'instinct un pas devant elle, la poussant de son bras derrière lui. Morgane remarqua avec toujours plus d'horreur qu'elle le dépassait à présent...
- C'est malin de crier comme cela ! Lui reprocha Severus.
- C'est toi qui as crié…
- Ah ça va ! Et qu'est ce que c'est encore que ça ? Qu'as-tu fait ?!
- Pas ma faute, elle veut me manger…
- Quoi ? Qui !
Comme un jet de fumée se fit entendre, puis cette
voix détestable :
- Hin, hin, hin ! Tu pensais m'échapper ma jolie fleur... allons allons, vient gentiment voir grand mère !
La face ronde et boursouflée de la vieille sorcière apparut devant eux.
- Oh, oh... mais qu'avons nous là ? Huuuummmmm… émit
elle de sa voix haut perchée tout en posant ses petits yeux sur Severus.
- Bonne petite tu m'as trouvé un amuse gueule ! Un peu maigrichon... mais cela
n'est rien, j'en ferais mon entrée, toi je te garderais en dessert ! Hin, hin, hin !
Le meilleur pour la fin !
Le teint normalement pâle de Severus vira au rouge vif.
- Vieille ogresse, tu avais l'intention de toucher à ma fille…
- Ta fille ? Répéta la sorcière incrédule.
- Je ne laisserai jamais aucun sorcier de ta race de fou toucher à un seul
cheveu de ma petite fille ! Vociféra-t-il.
La sorcière explosa en un terrible fou rire. Elle toisait Severus d'un air
hautain.
- Mais que racontes-tu, gamin ?! Lui adressa-t-elle, moqueuse, avant de
s'intéresser à Morgane. Allons, toi ! Héritière de la Voleuse de Sors, tu
n'as rien trouvé de mieux que cet avorton pour te défendre ?! Comme c'est
mignon, et si pitoyable en même temps ! Bon, pressons, pressons ! Je commence à
avoir vraiment faim !!!! Dit elle d'un air décidé tout en passant sa langue sur
ses petites lèvres rugueuses.
Severus sortit sa baguette, mais Morgane lui attrapa soudain le bras.
- Attend, Papa ! Tu es trop petit pour te mesurer à elle ! Le retint elle
sans réfléchir.
Severus écarquilla les yeux.
- Tu veux bien répéter ? Tu t'estimes si forte que cela ? Assez pour
rivaliser avec de tels sorciers sombres ?! Toutes mes félicitations
Morgane, tu te retrouves brillamment prisonnière d'un labyrinthe ! Une idiote
voilà ce que tu es ! Recule et laisse moi faire, attend seulement que je
retrouve ma taille adulte !
Morgane fixa son père avec peine. Elle ne pouvait s'attendre à ce qu'il saute de joie à l'idée qu'elle soit partie de Poudlard en cachette pour aller fouiner à l'allée des Embrumes, mais la situation présente était pire que tout. Tant pis, il faudrait l'endurer !
Mais il semblait si jeune… tout en rappelant Severus, il
paraissait si loin de la figure de son père. Morgane se força à reprendre ses
esprits et avança d'un pas décidé devant lui. Il voulut la repousser mais une
voix vint à les interrompre.
- Allons mes petits, Grand mère attend ! Je vais finir par me fâch-
- Expelliarmus
!
Severus envoya le sort d'un élan furieux, mais il n'eut guère la portée espérée.
La sorcière tomba simplement à la renverse, mais sa main resta fermement
attachée à son bâton magique.
Morgane constata le phénomène avec autant de surprise et de désarroi que
Severus.
- Hin, hin, hin ! Ridicule ! Murmura-t-elle d'un ton malin.
- Tu vois que tu es trop petit ! Lui répéta Morgane avec insistance.
- Vas-tu te taire et me laisser agir oui ou non ?! Lui cria Severus.
- Mais apparemment tu ne peux rien faire, à ton âge on ne peut pas avoir autant
de force !
- Mon âge dis-tu ?! Tu penses peut être me dépasser dans l'expérience ?!
Garde à l'esprit que je suis ton père, quelque soit mon apparence ! Mais
continues ainsi, si tu tiens tant que cela à me voir dans une colère noire ! Tu
es bien comme ta mère !
- Justement, je suis comme elle ! C'est pour cela que tu dois me laisser faire
! Je ne sais pas quel est le sortilège qui te frappe mais de toute évidence, ta
magie n'est plus aussi efficace !
Severus considéra sa fille avec amertume et perplexité.
- Morgane… à ta place, je me tairais… marmonna Severus d'un air
menaçant.
Morgane bondit soudain en avant. Severus fit volte face et eut le temps de voir
la vieille sorcière, son bâton de bois tendu devant eux, lançant des chaînes à
leur poursuite. Morgane pointa vivement sa baguette dans sa direction, sans
même que Severus n'ait le temps de faire quoique ce soit. Etrangement le point
noir qui se trouvait au centre de la paume de la jeune sorcière se prolongea le
long de sa main et s'enroula autour de sa baguette pour jaillir avec une
vivacité incroyable et se propulser vers les chaînes que la sorcière lançait
elle même. Au contact de la liane noire les chaînes se brisèrent et comme si
elle n'avait rencontré aucun obstacle, elle s'enroula avec force autour de la
vieille femme, la paralysant du même coup. Des filets rouges se mirent à couler
aux endroits où la peau de l'ogresse était entrée en contact avec les fines
épines de la liane enchantée.
Severus écarquilla les yeux, voyant Morgane qui rengainait sa baguette d'un air
conquérant, juste avant de se tourner vers lui. Elle lui prit la main et
l'entraîna à reculer.
- Viens vite, je ne sais pas combien de temps elle mettra pour se libérer !
- Pas longtemps sale peste ! Rose Noire ou pas tu ne restes qu'une gamine ! Ce
n'est qu'une question de minutes avant que je ne te croque ! Tu peux courir, tu
ne sortiras jamais vivante de ce labyrinthe, et ton jeune ami non plus !
Explosa la sorcière dans un grognement furieux.
Morgane se mit à courir à travers la galerie sans prêter garde à ces dernières
paroles. Severus du se résoudre à la suivre. A quelques galeries et tournants
plus loin, ils s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle. Severus constata
avec horreur que le sortilège dont il était victime ne cessait pas. Il semblait
que la régression physique qu'il subissait touchait également sa puissance
magique, même si sa connaissance restait présente. Ce qui était d'autant plus
frustrant. Il du réajuster ses vêtements une nouvelle fois, avec plus de mal
cette fois-ci, avant de rencontrer le regard d'ébène brillant de sa fille. Elle
pleurait silencieusement, adossés contre la paroi glaciale et humide.
Il ne savait quoi dire, à la fois partagé entre sa colère, son impuissance et
sa confusion.
- C'est vrai alors... Maman est comme elle a dit ?!
Severus sentit un autre poids se rajouter violement à ce qui pesait déjà sur
son coeur. Il demeura silencieux, n'arrivant pas à émettre quelque son que ce
soit.
Morgane souffla lentement puis se redressa.
- Mais, elle n'était pas mauvaise ? N'est ce pas ?! Lui demanda-t-elle dirigeant
son regard brillant vers le sien.
- Bien sûr que non... ne crois pas ce que cette ogresse raconte ! Elle ne
désire qu'une chose : te faire du mal ! Ne sais tu donc pas que les
sorciers de l'Allée des Embrumes ne sont pas dignes de confiance ! Ils
sont de la pire espèce, jamais tu n'aurais dû mettre les pieds ici !
- Tu mens ! Je sais que Maman était comme ça ! Et qu'elle surpassait toutes les
autres ! J'en suis sûre, c'est la pure vérité, il ne peut pas en être
autrement, car moi je suis comme elle !
Severus ouvrit de grands yeux.
- Tu quoi ?!
Severus avait peine à respirer, Morgane subissait d'ailleurs le même état de
choc.
D'un soudain mouvement, elle souleva le tissu de sa jupe sous sa cape noire, et mit à la lumière sa somptueuse marque noire, formant une rose, parfaitement dessinée, brillante en tout point, perlée de rouge à divers endroit comme recouverte d'une fine couche de rosée sanglante.
Severus la considéra, son visage envahit d'une terreur furieuse.
- Pourquoi… ne m'as-tu pas montré cela avant ? articula
enfin Severus avec difficulté.
- Tu ne me dis toujours pas ce que c'est ?!! Maman doit pourtant bien
avoir la même chose ! Etait-elle tellement puissante ? On dit que
beaucoup la craignent encore… Mais, je ne comprend toujours pas pourquoi !!
Severus tomba, dos contre le mur et s'effondra sur le sol en passant sa main
sur son visage.
- Non… Pourquoi toi ? Pourquoi il a fallu que ça soit toi…
- MAIS QUOI ?! Qu'est ce que j'ai fait ?!
