Et non, vous ne rêvez pas ! C'est bel et bien … le chapitre 46 de la Rose Noire !

Ni une farce, ni un poisson d'avril, la suite, la vraie !

Et non, je n'étais pas morte une seconde fois, j'écrivais ma suite !

Après un encore (bien) trop long retard (maxi méga mea culpa), je vous livre quand même la suite…

Il est 1h22 du matin, j'ai écris toute la journée car je voulais impérativement poster ce soir, lol demain c'est la rentrée… ''' et les partiels dans 3 semaines, donc il valait mieux que ça soit ce soir !

Et puis mieux vaut tard que jamais, après tout !

En tout cas, je vous ai reservé un (long) chapitre assez actif ! J'esspère sincérement que vous ne serez pas déçus, et que vous ne m'aurez pas oubliée, même si je le comprendais avec l'attente que j'ose vous infliger VV' !

Mais c'est vrai que j'ai eu beaucoup de choses qui m'ont retardé les études etc, et le fait que ce fut un chapitre très complexe à organiser pour mon petit cerveau mine de rien…

Quand même je souhaitais remercier Tite-Sevie qiu m'a bien soutenue, et aidé à cette heure tardive pour que tout soit près à temps ! Merci également à ma grenouille et son trip « Red Bull » qui m'a bien inspiré !

Bref, je ne vous ennuie pas plus longtemps avec des préliminaires, je vous remercie tous des gentils commenatires que vous m'aviez postés pour le 45, et je vous souhaite une bonne lecture !

- ZeldA -

Réponses aux Reviews.

Askaléna : Lol la voilà la suite ! On y croyait plus mais si ! héhé, j'espère que ça te plaira ! gros bisouuuux !

Qualme Tari : Merci pour ta reviews, j'espère que ce chapitre ci me fera aussi pardonner de cette si longue attente ! J'espère que ça te plaira ! bonne lecture !

Etoile : aha ! Je l'avais promis ! Ce soir, bon on est légèrement le matin très très tôt mais c'est presque ça ! Merci beaucoup pour ta review sur le 45 en tt k, elle m'a beaucoup touché ! Je souhaite vivement que ce chapitre te plaise ! gros bisoux !

Paradise Nightwish : Coucou ! héhé, j'espère que la suite te plaira aussi, en tout cas désolée pour cette attente ! bonne lecture !

Djeiyanna : Merci beaucoup pour ta review sur le 45 et de m'avoir mis dans ta communauté désolée vraiment de cette attente ! J'espère que ce chap te décevra pas et que tu trouveras les réponses à tes questions ! bzubzu !

Erika : lol, désolée de t'avoir fait atrocement peur avec le chapitre 45… héhé j'espère que le 46 te rassurera, mais je ne parierai pas trop la dessus ! lol ! bonne lecture en tout cas !

Annia Black : aaah merci pour ta super review sur le 45 ! Et vraiment désolée, là tu auras du patienter longtemps ! Mea culpa… mais bon, j'espère me rattraper, en commençant avec ce chapitre ! bonne lecture j'espère !

Moonbblack : lool, je sens que je vais me faire taper pour une si longue attente encore une fois, vraiment désolée ., pourvu que ce chapitre te plaise en tout cas ! bonne lecture !

Toi que je ne rattraperais jamais : Loool ! Ah bah tu en as plein de drôles de question et d'idées ! mais marchi pour ta review, je ne te dirais rien, lol tu ne le sauras pas ! merchi pour ce soir en tout cas !

Gensi : Aha oui qu'elle est méchante Aurore ! Merci pour ta review en tout cas ! Et j'espère que tu pourras lire ce chap et qu'il te plaira !

Au passage j'ai lu la fin des Cours de potions privés : GENIAL, j'étais sciée ! lol bientôt sur msn j'espère et bonne lecture !

Tite fille de Lavaltrou : Aaah, je suis désolée si tu aimais beaucoup le personnage de Daren… parfois une fanficeuse doit accomplir des actes pénibles ! Je pense que la suite te plaira quand même, héhé ! en tout cas bonne lecture, et merci beaucoup pour ta review !

Lovy : aah désolée que cette suite fut si longue à venir ! en tout cas j'espère que ça te plaira toujours autant ! marchi pour ta rewiew, et bonne lecture !

Joey : Merci merci beaucoup pour ta review ! Je sius très contente que l'histoire te plaise ! En tout cas, désolée pour cette attente inadmissible…. J'espère que la suite te plaira tout de même ! bonne lecture !

Natachou : héhé ! merci pour ta review, toi tu auras la suite sur papier demain, et moi tes commentaires en direct

Résumé des épisodes précédents (je crois que ça s'impose) : Nous voici venus au célèbre jour de la saint valentin. Jour de joie et de bonheur pour les amoureux ! Notre Aurore décide pour l'occasion d'inviter son amoureux Severus à une soirée de Saint Valentin pas comme les autres ! Et elle ne croit pas si bien dire !

En effet, elle et Severus ont convenu de se retrouver dans un pub de l'allée des Embrumes sous leur apparence de jeunes adolescents de 17 ans ! Tout sera loin de se dérouler comme prévu. Aurore part de son côté, sa potion a très bien fonctionné. Severus part du sien, mais il ne sait pas que son breuvage a mystérieusement été traficoté par un certain Animagus, voilà qu'il rajeunit sans s'arrêter, et revient bien, bien avant ses 17 ans !

Pour couronner le tout, Morgane, tjrs aussi perturbée par la marque apparut soudainement sur elle, décide avec ses amis de se rendre à l'Allée des Embrumes chercher des infos sur les Roses Noires ! Ce qu'elle trouve alors c'est une ogresse qui la poursuit dans l'intention d'en faire son repas, et dans sa fuite Morgane rencontre un drôle de petit bonhomme… son père, revenu à ses 10 ans.

Evan de son côté, toujours à la poursuite de sa sœur qui échappe à son contrôle, rejoint tout ce beau monde à l'Allée des Embrumes par l'intermédiaire de Sirius et son assitante Aleda, eux même à la poursuite de Daren, le soit disant chef du groupe de Mangemort récidivistes que le ministère leur a ordonné de traquer.

Ainsi, Severus trouve Morgane, Evan trouve Sirius, ainsi de suite…

De plus Aurore a trouvé Daren, et un duel a éclaté entre les deux, un duel qui s'est plutôt mal terminé pour le sorcier…

tout le monde se cherche mais personne ne fait les bonnes rencontres ! A présent reste à démêler le tout !

Chapitre 46

Take me, Cure me, Kill Me, Bring Me Home

L'Aurore au sang de rose demeura dans le silence, observant le poison ôter douloureusement la vie de celui qui n'aurait pas du naître. De fines larmes s'étaient formées au coin des yeux bleu nuit du garçon, immobiles à présent. Aurore baissa la tête sentant un pincement prendre son cœur… il semblait si vulnérable. Non, il le fallait… il le fallait ! A présent beaucoup de choses étaient claires dans son esprit, des choses enfouies au fond d'elle depuis quelque temps déjà. Mais pour rien au monde, elle n'aurait voulu se les avouer…

Alors un miaulement, comme une lente plainte retentit dans le fond de la pièce. La sorcière tourna soudainement la tête. Son visage s'illumina de surprise.

Quoi… murmura cette dernière alors que devant elle reposait sagement un minuscule petit chat noir aux pupilles de rubis.

Aurore écarquilla les yeux. Ainsi, il était revenu… Eefi.

Il ne se montrait qu'en période de troubles, à jamais le gardien de la Voleuse de Sorts.

Elle ne l'avait pas revu depuis la naissance de ses jumeaux. Ce mystérieux petit chat noir avait lui aussi voulu accueillir les deux bébés. Après tout, il était leur aîné. Porté par la Voleuse de Sorts, né de son sang et de ses pouvoirs bien des années auparavant. Lui aussi, était son enfant…

Le félin alla se poser près de la sorcière, lui lançant un regard de détresse tout en se frottant tendrement contre celle qui l'avait mis au monde. Aurore prit la créature dans ses bras, le caressant affectueusement.

- Mère !

Eefi ! Mais comment ?

- Qu'as-tu fait ! Cet enfant, Mère, Pourquoi l'as-tu meurtri ? Tu ne pouvais pas, tu n'avais pas le droit de faire cela !

Ne me dis pas que c'est pour lui que tu es revenu !

- Non, c'est toujours pour toi Mère ! J'ai senti que tu avais besoin de moi, et ce que j'ai vu en arrivant ne m'a pas rassuré, et maintenant lui… Mère, cet enfant, tu ne peux le laisser comme ça !

Son regard écarlate s'était brusquement enflammé de dureté.

Eefi, comment peux-tu dire ça ? S'écria Aurore. Il n'a rien d'un enfant ! Il n'est qu'un sale démon cupide !

Le chat s'avança vers la silhouette inerte de Daren Son regard sanglant se figea sur le jeune homme.

- Je t'en prie, ne le laisse pas mourir, il n'a pas eu la même chance que les autres… Mère, s'il te plait !

Qu'est ce que tout cela signifie !

- Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas !

Un voil de cupabilité assombrit soudain le regard de la sorcière.

Je le sais, mais je ne peux pas lui pardonner !

- Ce n'est pas sa faute ! Enfin, Mère ! Ne reportepas ta haine sur lui, il n'y est pour rien. Il est comme moi.

Ne dis pas de pareilles sottises ! Je t'aime comme Evan et Morgane, tu n'as rien à voir avec cette erreur !

- L'erreur ne vient pas de lui, il n'a rien demandé !

Tu ne peux pas penser ça, de quel côté es-tu ? Il s'en est pris à ma fille !

- Tu sais que c'est faux, s'il lui voulait réellement du mal, tu l'aurais stoppé depuis le début… ne laisse pas ta jalousie l'anéantir.

Je ne pourrais pas !

- Il est encore temps, retire ce poison de son corps, vite ! Tu n'as pas le droit de le tuer !

Le félin se mit à ronronner, puis doucement il s'allongea contre Daren, et se mit à lécher la plaie d'où le sang, devenu noirâtre, coulait encore.

Aurore considéra encore gravement le sorcier… A le voir ainsi, en d'autres circonstances, elle aurait été si émue… Non, non ! Là, il était hors de question qu'elle l'accepte. Il demeurait un ennemi ! Mais… C'est aussi pour le sauver qu'Eefi était revenu. Et cela voulait dire beaucoup. Elle avait toujours eu confiance en l'instinct de son félin, après tout il l'avait bien hérité d'elle. Aurore porta ainsi son regard sur Eefi. Avaient-ils le même âge ? Elle-même, où était-elle… il y a de cela vingt ans ? Elle s'alliait à des démons de la pire espèce, elle engendrait Eefi… Cependant, elle ne pouvait occulter la jalousie qui lui rongeait les os, faisait bouillir sa colère. La découverte de son existence lui était tout bonnement insupportable, or là encore Eefi avait raison, le sorcier n'y était pour rien. Non, ce n'était pas lui, le véritable ennemi.

Aurore releva alors le buste du jeune homme et l'amena contre elle. De sa main, elle fit naître une lumière argentée qu'elle amena à l'intérieur du corps évanoui du sorcier, mêlant ainsi l'antidote à son sang pour en absorber le venin mortel.

C'est vrai… lâcha-t-elle en un soupir. A présent, j'y vois plus clair. Non, ce n'est pas lui que j'ai envie de tuer… mais il devra sans doute venir après.

- Le moment venu, tu décideras !

Eefi, je ne sais pas si je pourrais un jour l'accepter. susurra-t-elle en jetant un regard amer sur Daren.

La sorcière fit mine de se lever, lorsqu'elle sentit une tremblante pression lui saisir la main.

Daren ouvrit à nouveau les yeux et les posa sur la Voleuse de Sorts. Son regard était vide, il parvenait mal à retrouver son souffle, émergeant à peine du douloureux océan dans lequel il pensait se noyer d'une seconde à l'autre.

Pourquoi… parvint il à murmurer faiblement.

Ton heure n'est pas encore venue. Tu n'es pas ma vraie cible… prend juste ceci pour un avertissement ! Mais si tu te remets en travers de ma route, ou si tu cherches encore à nuire aux miens, je ne t'épargnerais pas !

Daren voulut se redresser. Aurore toujours agenouillée à ses côtés leva sa main jusqu'à lui. Elle l'en empêcha, glissant ses doigts le long de la marque ensanglantée du jeune homme. Elle passa son autre main dans son dos, pour le soutenir. Il en frissonna, sentant le regard d'Aurore le sonder. Enfin, il constata que le dessin de sa rose noire reprit forme, et les quatre épines qui l'encerclaient brillèrent plus que jamais. Aurore l'examina encore, une dernière fois avant de s'en aller. La marque des Roses noires n'était certainement pas la seule cicatrice que portait ce jeune homme… Son buste était zébré de tant de balafres… combien de souffrances avait-il du endurer, il était si jeune pourtant, elle en aurait presque eu de la peine rien qu'à imaginer ce qu'il avait vécu pour que de telles blessures demeurent visibles chez lui… et ce visage si familier, ce visage aimé sur cet inconnu, cet ennemi. Elle passa juste sa main sur sa joue, et eut un regard compatissant, presque tendre un instant… Examinant de plus près ses cicatrices, elle usa de ses pouvoirs pour en faire disparaître l'intégralité, ne désirant plus que la vu de cet être ne lui tire davantage de pitié, elle ne le supportait pas.

Daren écarquilla les yeux, sentant sa peau se régénérer sans le moindre mal… Il ne bougea pas, il la dévisagea encore, sachant que son geste ne serait qu'éphémère, qu'il lui serait interdit d'en espérer davantage. Non, définitivement, il n'en avait pas le droit, il ne le pourrait pas, il ne le voudrait pas !

- Mère, il nous faut nous hâter !

Aurore se retourna. La porte était grande ouverte. Les yeux de Drago Malefoy se posèrent incrédules sur cette jeune fille légèrement vêtue dans sa jupe et son chemisier déchiré, sa main posée le visage de Daren, pratiquement allongé dans ses bras, l'épuisement marquant son visage.

Dans un même élan qu'Eefi, la sorcière usa de son pouvoir d'invisibilité et se faufila aux côtés de sa créature comme un souffle de vent à travers la porte sans que Malefoy junior ne puisse sortir de sa torpeur momentanée, priant pour que celui-ci n'ait pas eu le temps de la reconnaître.

Une fois loin de ce couloir, Aurore et Eefi se re-matérialisèrent à l'abri des regards.

Maintenant explique moi ! Qu'as-tu vu ! Je te sens bouleversé je sens bien qu'il y autre chose… sinon, tu ne serais pas ici ! Acheva Aurore en reprenant difficilement son souffle.

Le chaton atteint les épaules de la sorcière en un bond.

- Ton fils mère, mon frère… il a bien grandi, il a tant changé ! Le danger le guette à l'instant, et il est incontrôlable, il est-

Mon fils ! S'écria Aurore en devenant blême. Comment ?

- Evan s'est introduit dans l'antre du Ragnaröck.Acheva la voix du félin, résonnant dans l'esprit d'Aurore.

Eefi ne mentait pas. Aurore ne demanda pas plus de précision, elle sentit son sang se glacer dans ses veines tout en portant sa main à sa bouche… son enfant, son bébé au milieu des chiens du Ragnaröck ? Comment s'y trouvait il ? Cela n'avait pas d'importance, elle poserait des questions après. Il fallait le retrouver ! Elle s'élança à toute vitesse, sa créature sur ses traces.

-

Daren se laissa lourdement retomber au sol. Sa chute, comme son réveil, avait été brutale, il se sentait vidé de toute force. Son esprit avait été complètement brouillé sous le choc. Il passa sa main sur sa poitrine où sa rose de maître entourée des quatre épines était à nouveau là, sous son apparence fière, parfaite et puissante. Quel tour étrange venait-on de lui jouer !

Il avait perdu cette bataille, il aurait dû mourir ! Mais elle l'avait épargné, sauvé… posant au final un regard presque affectueux sur lui. Comme cet infime élan de tendresse pouvait d'ailleurs lui être insoutenable !

Cependant, il le comprit aussitôt ; elle aussi avait été profondément troublée. Elle avait sans doute compris, et voilà qui avait suffi à ébranler l'insolente force de la Voleuse de Sorts. Cette idée le rasséréna.

En fin de compte, leurs destins étaient liés depuis le début, il l'avait toujours su au fond de lui, même s'il n'aurait jamais voulu y songer. Il y aurait une prochaine fois, forcément ! C'était inévitable à présent. La prochaine fois, il serait prêt !

Sur ces pensées, Daren se remettait durement, distinguant encore mal ce qui se passait autour de lui.

La Voleuse de Sorts avait disparu si soudainement, mais pourquoi !

Drago se chargea de lui remettre les idées en place. Le blond s'était approché du brun d'un pas vif.

Daren sentit deux mains saisir le col de sa chemise et le relever brusquement. Il eut à peine le temps de croiser le regard métallique et courroucé de Drago Malefoy, juste avant que celui-ci ne le repousse brutalement, l'envoyant s'aplatir contre le mur.

Ordure ! vociféra l'amant jaloux.

Non mais ça va pas ! Hurla la malheureuse crêpe tout en se frottant la tête. T'es malade ! Tu crois pas que j'en ai eu assez pour aujourd'hui !

Sale rat ! Face de biche ! continua le blond comme si Daren n'avait jamais parlé. Tu t'amusais bien avec elle, hein !

Qu'est ce que c'est encore que cette fantaisie ! Elle m'a attaqué ! Rectifia Daren avec rage. Drago, elle a voulu me tuer ! Ne viens pas me faire une scène de ménage maintenant !

Arrête avec tes grands airs de martyr !

Bon sang ! brailla Daren en ouvrant sa chemise pour lui indiquer sa marque. Tu vois cette cicatrice ? Allô la lune ! Elle vient de me planter son poignard dans le cœur bougre d'imbécile ! Elle a voulu m'assassiner !

Drago le dévisagea outré, Daren se rappela en regardant sa marque, que celle-ci avait repris un dessin impeccable sans la moindre trace de sévices. Il se sentit soudain stupide… la scène n'avait effectivement pas dû jouer en sa faveur.

Tu adores que l'on te saute dessus de la sorte, et je t'ai déjà vu prendre du bon temps avec des sorcières exactement comme celle qui vient de t'attaquer ! Ajouta Drago.

Mais il ne s'agissait pas d'une sorcière comme les autres ! Toi, tu parles de mes Roses Noires ! Puis ce sont elles qui aiment prendre leur pied avec moi ! Que puis-je faire devant ces délicieuses créatures qui ne rêvent que de moi ! Je n'y peux rien si je suis irrésistible…

Argh ! Tu me dégoûtes !

Ooh… Drago…

Daren se redressa, avança en clopinant vers Drago et s'appuya lourdement sur son épaule.

Non, non et non ! Vade retro !

Dragooo… j'te jure… elle a été méchante ! Elle m'a fait très mal. Faut qu'tu me soignes… demanda-t-il en prenant une moue attristée.

Va te faire voir chez les Sang-de-bourbe ! Ignoble Traître !

Mais, tu es venu me sauver ! Merci, mon beau sorcier !

Toi qui prenais un air si grave pas plus tard que ce matin, te voilà devenu bien pathétique !

Oh, tu ne vas pas me faire la tête le jour de la Saint Valentin ? Moi qui me suis si bien occupé de toi, tout à l'heure… mon cher amant….

Ça on ne peut pas dire que…. Mais arrête avec tes « mon cher amant » ! Non, tu n'es qu'un sale traître pervers !

Mais c'est pour cela que tu m'aimes, non !

Tu as l'air d'aller mieux tout à coup.

Noooon….

Daren entoura le cou de Drago de ses bras et pesa de tout son poids sur lui, gémissant de douleur.

Celui-ci souffla d'agacement, mais conduisit quand même son attirante loque sur le canapé.

Admettons que je te fasse confiance, et qu'effectivement cette sorcière soit venue t'attaquer, peut on savoir pourquoi ? Que te voulait elle ? S'enquit Drago. C'est étrange son visage ne m'était pas étranger, pourtant je n'arrive toujours pas à remettre un nom dessus !

Daren hésita une seconde. Son visage sombre perdu dans le vague, cherchant comment éviter les explications… mais il ne trouva pas, non pas cette fois-ci.

Finalement, Daren se confia, une seconde fois. Avouant des choses qui lui étaient si pénibles cette fois-ci… Drago l'écouta attentivement. Il écouta l'histoire de la sorcière qui l'avait attaqué, la Voleuse de Sorts, un nom célèbre dans le monde de la magie noire bien entendu, mais jamais Drago n'aurait imaginé le lien qu'il existait entre son compagnon et cette démone. Ce lien, cette haine qu'il éprouvait à l'égard de la légendaire sorcière. La rancune, la vengeance… les seuls sentiments que lui avait appris à ressentir sa mère, celle qui haïssait la Voleuse de Sorts plus que n'importe qui. Aliorune, ce poids dont il ne pourrait jamais se défaire, et les douleurs qu'elle lui avait infligées, au nom de sa colère, au nom de ses propres souffrances à elle. Combien de temps lui avait-il fallu avant de parvenir à le regarder dans les yeux, avant de l'appeler son fils ? Combien de larmes et combien d'épreuves avait-il dû endurer pour ne plus être considéré comme une erreur ?

Et toujours cette même haine qu'il éprouvait à l'égard de son père… celui qui l'avait abandonné à la folie de sa mère, celui à qui il devait toutes ces années tourments.

Puis il y avait eu ce pouvoir inespéré que la Voleuse de Sorts avait fait naître, cet enfant, ce trésor qu'il devait récupérer et protéger avant tout… pour elle. Il le savait, il ne représentait pour Aliorune que l'instrument de sa vengeance. Mais il l'accomplirait coûte que coûte, rien ne devait changer cela, rien ! C'était le seul moyen pour obtenir enfin sa reconnaissance, son amour… l'amour de sa mère. Pour trouver enfin la paix.

Mais à présent, des doutes s'immisçaient dans son esprit… pourquoi, pourquoi avait-il fallu qu'elle le regarde ainsi, pourquoi avait-il fallu qu'elle le sauve ! Sa mort aurait été tellement plus simple…

Daren !

Drago avait stoppé le sorcier brun dans son monologue. Ce dernier tourna ses yeux sombres d'amertume vers lui.

Cette sorcière n'avait pas le droit de te tuer ! s'exclama-t-il d'un ton rude. Tu m'entends ! Je ne l'aurais pas laissé faire ! Et toi, je t'interdis de t'apitoyer sur ton sort ! Tu n'as pas le droit de mourir ! Si tu meurs, je te pourchasse et je te le ferais payer !

Pourquoi… Lui répliqua-t-il d'une voix éteinte.

Imbécile ! Lui murmura Drago.

A ces mots, il aggripa fortement la nuque de son compagnon, et amena son visage près du sien, lui lançant un regard à la fois dur mais intense. Il s'empara férocement de ses lèvres, puis se plaqua contre lui, l'entraînant ainsi à s'allonger le long du sofa.

Une fois qu'il eut pris place, confortablement assis à cheval sur Daren descendit sa bouche le long de son cou, puis de son torse, le débarrassant rapidement de sa chemise. Il passa lentement ses mains sur la poitrine de celui-ci, voyant à la grimace de Daren qu'effectivement l'endroit de sa marque demeurait sensible.

Elle t'a sauvé mais tu as encore mal.

Elle m'a juste épargné… elle a retiré le poison, pas la douleur. Elle veut que je souffre, je le sais.

Et ta marque, tu ne peux plus la camoufler ?

Frapper une Rose Noire au cœur de sa marque, là où se concentrent ses pouvoirs est un terrible supplice qui rend momentanément inapte à la magie. Il faut un peu de temps pour que les pouvoirs reviennent. Pour moi c'est pareil.

Le visage de Drago s'illumina d'un malicieux rictus.

Tu veux dire que tu es sans défense ?

Je ne dirais pas ça non plus…. Mais-

Ça veut dire que je peux faire tout ce que je veux de toi… continua Drago qui commençait à remercier intérieurement la Voleuse de Sorts.

Continuant de ricaner d'un air joueur, Drago se redressa légèrement et laissa ses mains pleines de vilains doigts rebelles se balader dans des recoins interdits du corps de sa proie.

Proie qui soit dit en passant commençait à se plaire à ce petit jeu, même si elle ne désirait point se montrer aussi facile que cela.

Drago ! S'écria-t-elle soudain. Voyons, je ne suis pas encore remis.

Drago haussa un sourcil dubitatif.

A ce que je sens tu m'as l'air parfaitement remis ! Lui souffla-t-il.

Daren releva lentement ses bras pour les allonger au dessus de sa tête, lançant du regard une invitation fort peu catholique au jeune Malefoy.

Devant ce torse dénudé, parsemé de perles de sueurs après un éprouvant combat, qui lui était offert si généreusement, Drago ne se fit pas prier.

Il fondit sur cet irrésistible présent, entourant son buste de ses bras et se calant contre lui, comme si leur deux corps ne faisaient plus qu'un. Ce tout en enfouissant sa tête dans le creux de son cou, pour s'emparer de sa chair et la titiller avidement de ses lèvres.

Daren rejeta sa tête en arrière, se complaisant parfaitement dans son rôle de jouet.

Voilà qu'il cambra son dos sous les mouvements des bras de Drago, ouvrant ainsi aux mains de son amant l'accès à son vêtement. Celles-ci se glissèrent précipitamment à l'intérieur de son pantalon, carressant et pressant entre ses doigts les courbes interdites de son corps.

Drago se redressa alors brusquement, ne retenant plus son désir, il arracha littéralement le tissu qui emprisonnait encore le corps de son amant. Daren se ranima subitement, s'asseyant en tailleurs, calmement devant un Drago surexcité, le balayant d'un regard luisant.

Nous ne sommes pas à égalité. Fit-il remarquer à son compagnon.

Et alors ? A moi ça me va. Quoi, tu as… une idée derrière la tête ?

Celui-ci acquiesça. Drago remarqua soudain que la luminosité de la pièce s'affaiblissait.

Il secoua la tête en soupirant, sans pour autant s'empêcher de sourire.

Daren, tu ne devrais pas te servir de ta magie, tu te fais du mal. Voyons, laisse moi m'occuper de toi.

L'interpellé le regarda faisant mine de raler.

Mais je veux jouer moi aussi.

La lumière se tamisait toujours davantage, bientôt seul un halo de lumière entourait les deux sorciers assis sagement l'un en face de l'autre. Drago examinait Daren, son envie toujours grimpante au plus profond de lui. Il décela une goutte de sang poindre au cœur de la marque de maître.

Daren… le rappela-t-il. Arrête.

L'aura lumineuse qui les enveloppait ne cessait de lentement diminuer. Drago ne pouvait plus voir que des ombres jouer avec la lumière sur les minces lignes du corps nu de son compagnon, le rendant plus mystérieux et désirable qu'auparavant.

Tu sais, j'avais particulièrement apprécié ta façon de me soulager, la dernière fois, que ma rose saignait… lui susurra-t-il à l'oreille en approchant son visage et en passant sa main doucement le long de son cou.

Ah oui ? répliqua-t-il d'une voix suave.

Drago amena aussitôt sa main sur le ventre ferme mais frissonnant de Daren, remontant ses doigts sensuellement le long de la ligne brune marquant le milieu de l'abdomen de celui-ci et dévia vers les reliefs sombres des pétales entourés de quatre épines. Son visage s'en approcha et lentement ses lèvres suivirent le même chemin.

Daren soupira d'apaisement, sous les passages doux et langoureux des lèvres du blond sur sa douloureuse cicatrice.

Soudain le sorcier brun émit un cri et la lumière disparut brusquement les plongeant dans le noir le plus total.

Le silence commença à s'installer dans la pièce, jusqu'à ce que….

Daren ! Mais enfin ! Tu me parais bien vigoureux pour un rescapé de l'au-delà !

Tes soins m'ont redonné de la vigueur.

Ben voyons… je me demande si tu n'en as pas fait exprès !

Dragoooo….

Tu n'es décidément qu'un sale traître pervers !

Certes, mais…

Je sais ! C'est pour cela… que je t'aime.

Niark Niark Niark !

-

Evan sentit la poigne de l'homme se refermer sur son col. Il déglutit lentement, rassemblant rapidement ses idées mises en pagaille par sa crainte et sa course folle. Le sourire malin de Lucius Malefoy s'effaça aussitôt, il tira fortement le jeune garçon avec lui dans la suite et claqua la porte dans un bruit angoissant.

Alors il relâcha Evan le projetant avec fermeté contre un fauteuil. Evan s'encastra brutalement dans le cuire du siège, son regard écarquillé incapable de se détacher de l'homme qui venait de le surprendre. La figure noble, imposante et à la fois terrifiante de Malefoy Père avait tout pour effrayer un jeune garçon en de telles circonstances. Evan savait pertinemment que ce n'était pas amicalement que Lucius l'avait ainsi attrapé. Mais il était déterminé à ne pas se montrer faible, malgré la peur qui lui tordait encore les boyaux.

Evan voulut se redresser mais de sa main Lucius le fit retomber dans le fauteuil sur l'instant.

Laissez moi ! Lâcha Evan sans réfléchir, fusillant l'homme du regard.

Evan Rogue… Peut-on savoir ce qui vous amène ici ? S'enquit Lucius d'un air fort désapprobateur.

Ça ne vous regarde pas !

Avez-vous seulement la moindre idée de l'endroit où vous êtes venu vous perdre ?

Je n'étais pas perdu ! rétorqua Evan avec arrogance. Et pour être honnête je me fiche de savoir où je suis pour l'instant ! Je cherche quelqu'un !

Aah… qui donc ? Votre père peut être !

Certainement pas lui ! Cracha Evan le regard noir.

Comment ça « pas lui » ?

Je ne veux pas que vous me parliez de cet individu !

« cet individu », c'est ainsi que vous parlez de votre père ! Severus me déçoit ! N'a-t-il donc inculqué à son fils aucun respect ! Je vous garantie que si vous étiez mon fils, mon jeune ami, vous y réfléchiriez à deux fois avant de me traiter ainsi !

J'suis pas votre jeune ami ! Et j'en ai rien à faire de votre avis ! Maintenant laissez moi partir, je suis pressé ! Hurla Evan en se redressant, ses poings serrés.

Lucius s'amusa intérieurement de cette insolence. L'enfant qu'il avait en face de lui était exactement l'inverse du parfait Gryffondor qu'Aliorune lui avait montré lorsqu'il s'était rendu à Poudlard quelques mois plus tôt. Il comprenait soudain la haine de sa sœur mangemort à l'égard de cet enfant. Il ressemblait plus que jamais à Aurore en cet instant précis. L'arrogance, toute l'insolente fierté de la Voleuse de Sorts, sa séduction perverse, et tout cela autour du regard d'ébène de Severus. Si sa comparse l'avait vu à cet instant, il n'aurait pas donné cher de sa peau de Gryffondor.

Malgré la perspective très distrayante de la chose, mieux valait l'éloigner de cet endroit et ne pas tenter le diable… car elle avait d'autres projets pour lui.

Cependant cette haine que le petit montrait à l égard de Severus intriguait grandement Lucius, il fallait en savoir plus.

Comment êtes vous rentré ici, Evan ? L'interrogea alors Lucius.

Où sommes nous ! S'enquit finalement l'enfant.

Lucius se mit à tourner autour d'Evan, l'encerclant tout en braquant sur lui un regard inquisiteur.

Vous vous trouvez au Ragnaröck, un club privé pour sorciers… expérimentés. Il faut donc un fort potentiel… magique, pour pouvoir rentrer ici, et être membres bien sûr, aussi me voilà bien perplexe, vous qui n'êtes qu'un gamin, un gryffondor ! Dites moi qui vous a fait rentrer ?

Le Ragnaröck ! Pffeu ! expérimentés, magique ? C'est un repaire à crapules votre club ! Tout le monde le sait !

Comme voilà un petit sorcier avisé…

Et ça ne m'étonne pas de vous trouver là, vous et cette- Evan stoppa sa phrase, puis se reprit. Et le professeur Nightwish !

On ne peut rien vous cacher ! Dites moi, avez-vous également vu votre père ?

Mon père ! Mais pourquoi ! Attendez ! Je vous parle d'elle, et vous venez me parler de lui ! Alors… alors quoi ! C'est vrai ?

Evan sembla rentrer dans une colère noire.

C'était donc ça ! Intérieurement, Lucius jubilait. C'était irrésistible !

Ooh… mon jeune ami ! Oh, comme j'ai de la peine à imaginer les terribles pensées qui doivent s'insinuer dans votre si jeune, innocent et chaste esprit ! Enchaîna-t-il prenant un air faussement compatissant. Vous comprenez donc enfin… Voilà qui est regrettable, mais nous n'y pouvons rien, vous savez. Votre père et Aliorune, ont toujours été très proches. Cela bien avant votre temps, bien avant votre mère !

Il mentait quelque peu mais c'était si drôle… le regard d'Evan s'écarquilla et se décomposa lentement.

J'suis PAS votre jeune ami ! Je vous hais et elle aussi je la hais ! Et mon père aussi ! Plus encore que vous deux ! JE VOUS DETESTE TOUS ! hurla-t-il.

Vous n'y changerez rien ! Ni vous, ni votre mère. Severus et Aliorune sont de la même race, depuis toujours ils se sont ressemblés, comme un frère et une sœur. Il l'a protégée, sauvée. Il tient à elle et jamais ne pourra s'en séparer ! Le lien qui les unit est bien plus fort que tout ! Même la Voleuse de Sorts, avec tous ses tours et ses vices ne pouvait empêcher leur union ! Elle avait réussi à l'éloigner, cependant Aliorune est revenue et elle ne laissera plus la Voleuse de Sorts lui reprendre son bien le plus précieux !

La Voleuse de Sorts ! Répéta lentement Evan, sa voix de plus en plus déformée par la colère.

Lucius s'agenouilla à la hauteur du garçon, plantant son regard mystérieusement dans le sien.

Oui… Savez-vous ce qu'est une Rose Noire ? Une puissante sorcière au service du Malin qui se joue de ses semblables. Une perfide, une rusée qui trompe sans s'embarrasser de scrupule. Les Roses Noires sont une secte de diablesses ! Une honte pour les sorciers des ténèbres ! Elles se rient de tout, et sont des inconscientes qui jouent avec la magie noire et blanche sans retenue ! Et la pire de toutes… la créature la plus perfide et sournoise de cette terre. Oh ça, elle avait considérablement accru la force de son clan ! Oui, elle était incroyablement forte, mais quels innommables forfaits avait-elle commis pour parvenir au sommet de cette gloire ! Elle usait de ses charmes redoutables, elle se vendait aux sorciers et démons puissants, pour s'unir à eux et traîtreusement leur dérober puissance et magie, une fois ses désirs pervers assouvis ! Ainsi la nomma-t-on, la Voleuse de Sorts… Je trouve votre père très courageux de s'être laissé prendre volontairement dans les griffes de cette épouvantable démone ! Courageux, ou plutôt faible ! Quelle déception… Heureusement, il l'a compris, à présent qu'Aliorune est revenue auprès de lui. Il s'est rendu compte de son erreur… Acheva-t-il en détaillant Evan, son regard allant de haut en bas avec insistance.

Taisez vous ! S'écria ce dernier encore avant de se jeter en courrant vers la porte.

Lucius passa devant lui et l'attrapa vivement par le bras.

Je ne peux vous laisser partir seul dans ces couloirs. Le moindre sorcier qui vous reconnaîtrait, prendrait un malin plaisir à vous torturer par vengeance.

Mais qu'est ce que vous racontez ! C'est n'importe quoi ! Rétorqua Evan en se dégageant de sa main.

N'avez-vous donc pas saisi ce que je viens de vous expliquer ! Entendez bien ; il n'y en a pas un qui n'ait pas quelque chose à reprocher à la Voleuse de Sorts, car il n'y en a pas un seul qu'elle n'ait pas abusé ! Et quoi de mieux que de s'en prendre à son trésor le plus précieux, pour la faire souffrir comme elle le mérite !

Je ne comprend rien ! Je n'ai rien à voir avec la Voleuse de Sorts ! Je n'avais aucune idée de son existence il n'y pas cinq minutes ! Tous ça, se sont des mensonges !

Des mensonges ? Mais mon enfant, vous avez très bien compris. Voyons, n'êtes-vous pas fier de votre glorieux héritage !

Non ! Arrêteeez !

Evan ferma brusquement les yeux, attrapa sa tête en avant, pressant les paumes de ses mains contre ses oreilles avec force, et cria encore. Il sentit alors une insoutenable douleur lui foudroyer la poitrine.

Oh que si, vous n'aurez qu'à aller remercier votre mère !

Lorsqu'il ouvrit les yeux de nouveau, Lucius fit un pas en arrière. Les yeux du jeune garçon venaient pour la première fois de se teinter de la dangereuse folie. Le rouge. Les yeux de la Voleuse de Sorts. Lucius fronça les sourcils, et s'empressa d'avancer pour le saisir.

Evan le regarda avec haine, et repoussa son bras avec force.

Je vous ai dit que j'étais pressé, vous allez maintenant vous ôter de mon chemin !

Il avait parlé d'une voix menaçante, forte, bien trop forte, et avec une volonté sans pareille. Lucius devina qu'il fallait cesser ce petit jeu et se débarrasser de ce gamin et le ramener à Poudlard au plus vite.

Le vulgaire enfant qui donnera des ordres à Lucius Malefoy n'est pas encore né. Mais vous avez raison, il est temps de mettre un terme à cette puérile discussion. Veuillez vous calmer sur le champ, Evan Rogue, ou je n'hésiterais pas à vous remettre à votre place, comme aurait du le faire votre père il y a fort longtemps !

Evan se mit à rire de sa voix toujours plus assurée et insolente. Le feu qui avait habité son regard s'atténua, mais l'entière expression de détermination de son visage demeurait plus que jamais.

Vous croyez ! Lui lança-t-il en écartant les bras d'un geste vifs. Allez-y, venez me chercher !

L'orgueil du sorcier commençait à sérieusement s'enflammer, ce détestable enfant lui tenait tête depuis trop longtemps. Sans plus attendre, il sortit sa baguette, la pointa sous le bout de son nez et lui indiqua la porte.

Dites vous déjà que c'est une chance que je daigne charitablement vous raccompagner ! Maintenant avancez, et sans un mot ! Il nous faut sortir d'ici au plus vite, avant que l'on ne vous remarque, et que l'on ne vous jette dans la fosse aux monstres !

Evan croisa les bras, le mal déchirait sa poitrine toujours plus fort, mais il s'y était presque habitué, il savait que cette douleur était la source de son soudaine et énigmatique force.

Très bien sortons. Acquiesça-t-il.

Il suivit Lucius jusque dans le couloir. Seules deux chandelles illuminaient une extrémité et l'autre du couloir, et la pénombre les entoura une fois que ce dernier eut refermé la porte.

Lucius poussa Evan qui lui tournait le dos, du bout de sa baguette.

Ne traînons pas ! Je n'ai pas que ça à faire ! Lui ordonna Lucius d'une voix forte.

Mais celui-ci ne bougea pas d'un pouce, au contraire son corps fut légèrement secoué d'un rire effronté. Lucius perdit alors toute patience. Serrant sa baguette fort dans son poing, il saisit de sa main libre l'épaule d'Evan et fit un pas pour commencer à l'entraîner avec lui, de gré ou de force. Un courant d'air traversa soudainement le couloir d'un bout à l'autre. Lucius tiqua mais ne laissa pas aller l'attention qu'il portait sur le garçon. Un deuxième courant d'air parcourut le corridor en sens inverse. Evan tourna légèrement la tête. Le visage de Lucius fut déformé d'une brusque grimace. Le rouge de ses yeux avait réapparu, mais si intense à présent… Pour Evan il n'y avait que sa profonde douleur à l'intérieur de sa poitrine, et sa rage ; il ne s'en serait absolument pas rendu compte, pourtant Lucius avait bel et bien raison, la Voleuse de Sorts lui avait légué un dangereux héritage, et semblait à l'instant l'habiter. Leurs ombres sur les murs grandirent alors. Evan se saisit de sa baguette, après s'être dégagé de l'emprise de Lucius. Il le défia du regard. Le sorcier était plus scandalisé que jamais.

Je n'ai jamais dit que j'acceptais que vous me raccompagniez. L'avertit Evan d'une voix outrageusement calme, et posé.

Mais je ne vous en ai pas laissé le choix !

Vous croyez ! Et bien pourtant, je le refuse !

Il acheva sa phrase en levant sa baguette brusquement au dessus de sa tête. Un vent bien plus violent les traversa, et au même moment, comme appelées, les ombres sur les murs fondirent sur le jeune garçon, et l'engloutirent. Les chandelles s'éteignirent à cet instant, rendant le noir total.

Lucius crut bien hurler de folie. C'était impossible, scandaleux, déshonorant ! Il se concentra malgré sa fureur et entendit alors des bruits de pas qui s'éloignait en courant. Suivant ce signe il fit se rallumer les chandelles sans mal, et s'élança à la poursuite de la silhouette enfantine qui se sauvait, révélée par les ombres apparues à nouveau sur les murs.

Cette couverture n'abusera pas un sorcier comme moi ! Hurla-t-il à travers le couloir. Ce petit jeu a bien assez duré, lorsque je vous attraperai, je vous garantie que vous regretterez d'être né !

Il s'en faudrait de peu pour qu'il ne l'attrape. Evan courait toujours droit devant lui, il fallait éteindre à nouveau la lumière pour que son camouflage soit efficace, ou bien trouver autre chose et vite. Ou alors… il s'arrêterait, réapparaîtrait, lancerait un regard de la mort qui tue à son poursuivant, aussi fort et intimidant soit-il, et lui montrerait de quel bois se chauffait un maître, bien qu'il ne sache pas comment utiliser ses pouvoirs ! Et alors là, il rirait haut et fort à travers le couloir, mwahahaha, et tous le craindraient ! Et ça sera bien fait ! Et toc !

Une minute, c'est vrai comment faisait il pour user de ses pouvoirs ? Cela arrivait surtout en cas de nécessité, lorsqu'il le… lorsqu'il le voulait plus que tout ! Lorsqu'il voulait montrer à tous ces esprits inférieurs qu'il ne fallait pas le mettre en colère !

MwahahahaaAAAAaa !

Evan avait stoppé sa marche, et d'un mouvement de baguette avait fait s'illuminé le couloir encore davantage. A présent complètement révélé, il rejeta ses mèches de cheveux en arrière, réajusta sa cape et fit face à Lucius Malefoy.

Celui-ci avait été étonné de ce soudain comportement et se demandait bien à quoi ce petit impudent avait décidé de jouer cette fois-ci. En tout cas son provocant regard était scandaleusement pire qu'avant.

Je vous provoque en duel Lucius Malefoy ! Oserez-vous vous mesurer à mon infinie puissance ! Mwahahahaa ! Lui lança le jeune garçon en pointant sa baguette sous le nez de Lucius.

L'intéressé haussa un sourcil.

Vous êtes ridicule Rogue…

Savez-vous qui aura l'air ridicule quand j'en aurais fini avec lui ? Hein, Hein ? le provoqua-t-il encore en faisant un pas de plus vers lui. Question à 50 gallions ! Si vous dites vrai, et qu'il se pourrait bien que ma mère ait été une terreur, alors qu'est ce que ça vous fera d'être vaincu par le fils de celle qui vous a tous pris pour des imbéciles ? Hein Hein ! Je vais vous écraser ! Vous me faites aussi peur qu'un cracmol manchot !

Vous OSEZ ! Explosa Lucius dans une voix à faire trembler les murs.

Un détestable sourire espiègle se dessina sur le visage d'Evan, alors que celui-ci fit un clin d'œil affirmatif au sorcier qui ne tarderait pas à s'arracher les cheveux devant lui.

Soyez donc honoré d'assister à la première heure de ma gloire… murmura Evan en lançant un regard profond et déterminé à Lucius, avant de conjurer un sort et de se ruer contre lui.

La première ! Surtout la dernière ! Corrigea le sorcier en prenant un même élan.

Les cinq minutes qui suivirent parurent durer des heures, aucun des deux protagonistes ne comprit réellement, mais ils ne purent que constater le résultat.

Lucius était à terre, derrière lui résonnaient de sinistres grognements, en plus de ceux du sorcier, qui luttait pour se défaire des crocs qu'un gros chien noir avait plantés dans ses vêtements. Evan avait également été projeté sur le sol, bousculé par le bond spectaculaire qu'avait exécuté l'animal pour empêcher ce duel.

Evan resta stupéfié par cette scène. C'est alors qu'il se retrouva étendu brutalement sur le sol, il leva les yeux pour voir ce qui avait sauté avec tant de force sur son torse et l'avait fait s'étaler… un écureuil ! Oh la honte…

Petit écureuil le regarda avec de gros yeux, le visage d'Evan esquissa une grimace. Il voulut se relever, mais petite boule rousse sauta de tout son poids sur lui, et le maintint à terre. Evan entendit un cri brutal, et tout à coup une masse sombre passa à ses côtés, attrapa sa cape et le traîna avec force dans un autre couloir…

Lucius se releva en jurant. Et puis zut ! Plus son problème ! Mais lorsqu'il reverrait Severus… Finalement, il retourna dans sa suite se changer, et ressortit aussi élégant et fier qu'à l'accoutumée, réprimant la terrible colère qu'il avait subie, mais pensant bien se changer les idées avec le spectacle qui serait donné bientôt.

-

Evan eut peine à se relever lorsque le gros chien noir le lâcha enfin. Effectivement se faire traîner par terre sur une bonne vingtaine de mètres dans ces conditions n'avaient rien de plaisant !

Le petit écureuil posté sur l'encolure du chien sauta à terre, et les deux animagus reprirent leur forme humaine. Evan grinça des dents… Sirius avait l'air furieux, non pire que cela sûrement ! Mais cela n'intimidait nullement le jeune garçon.

Qu'est ce qui vous a pris de venir encore fourrer votre vilain nez dans mes affaires ! leur hurla-t-il. Vous avez ruiné mon heure de gloire !

Sirius fit un pas en avant, l'attrapa par le col de son vêtement, et le souleva d'un coup sec.

Tu veux savoir pourquoi on t'a tiré de là sale morveux ! Parce que je n'aurais jamais laissé Lucius Malefoy te faire ta fête ! Le seul qui en a le droit à cet instant c'est moi ! Et je ne laisserai personne m'ôter ce plaisir ! Lui cracha-t-il d'un œil redoutablement mauvais. Toi, tu nous as ruiné notre journée de travail ! A cause de ta sale tête de pastèque notre filature est tombée à l'eau ! Et pour je ne sais quel soupçon de conscience de notre âme charitable nous t'avons couru ap-

Sirius ! intervint aussitôt Aleda en attrapant le bras de l'intéressé.

Elle tapota doucement sa main sur son bras et l'incita à lâcher Evan.

Sirius très cher. continua-t-elle. Ne vous énervez pas, laissez moi dire les mots au petit…

Sirius recula malgré lui et sursauta tout à coup. Aleda avait hurlé de toutes ses forces en attrapant le col d'Evan avec ses deux mains.

VOUS NOUS AVEZ FAIT PERDRE TOUTE UNE JOURNEE DE NOTRE PRECIEUX TRAVAIL AVEC VOS IDIOTIES ! VOUS ETES SANS DOUTE L'ENFANT LE PLUS DETESTABLE QUE CETTE TERRE AIT PORTE ! UNE HONTE POUR LES GRYFFONDOR ! UNE HONTE ! A CAUSE DE VOUS NOTRE FILATURE A ETE BOUSILLEE ! QUEL EST CE CHARITABLE SOUPÇON DE CONSCIENCE NOUS A POUSSE A SECOURIR UNE PESTE TELLE QUE VOUS ? JE L'IGNORE !

J'avais déjà dit tout ça… grommela Sirius.

Il n'est PLUS question de vous défiler ! Vous m'entendez ! SUIS-JE CLAIRE !

Elle n'était pas aussi redoutable qu'Aurore en colère, mais tout de même, Evan s'était recroquevillé dans son pull, et juste ses yeux et son front émergeaient du col de sa cape. Fortement, elle le repoussa soudain en le relâchant. Evan trébucha contre le mur. Il soupira puis se reprit.

Nous allons retourner à Poudlard, maintenant ! Déclara Aleda.

Non ! S'écria Evan. Mais vous ne comprenez pas ! Vous dites que je vous ais fait rater votre filature, mais c'est faux ! Vous me paraissez bien trop stupides pour le saisir, mais il va bien falloir que je vous avoue, que je suis également à la recherche de quelqu'un !

Mensonge !

Je rêve il continue de nous insulter ! Je vais aller retrouver Lucius….. Marmonna Sirius bouillonnant de colère.

Ma sœur est ici ! C'est elle que je suis venue récupérer !

Quoi ! s'égosilla Sirius. Tu veux dire que mini Rogue numéro deux est aussi en train de se balader ici ! Tu mens comme tu respires !

Non ! Ecoutez ! Ma sœur et l'homme que vous recherchez passent leur temps ensemble ! Pourquoi serait-elle venue ici, sinon pour le retrouver ! Vous l'avez vu comme moi, il est entré ici ! C'est bien pour cela que vous êtes là ! Et pourquoi vous ais-je demandé de m'amener ici ! Pour le suivre lui ! Bien sûr que non ! La seule et unique personne que je veux, c'est Morgane !

Ça dépasse tout ce que j'ai pu imaginer…

Il dit vrai Sirius.

Ces enfants sont fous ! Ils sont bien plus fous encore que leur mère ! Pour le coup, je plains Severus, oh comme je le plains !

Je ne repartirai pas d'ici sans ma sœur ! Et vous ! Allez-vous laisser passer la chance d'attraper votre homme ! Si je trouve Morgane, vous le trouvez lui. Si vous le trouvez lui, je trouve ma sœur ! Pigé !

Il nous propose un marché… il est détestable, abominable ! Je le déteste !

Sirius nous n'avons pas le choix !

C'est un gamin qui nous dicte le plan ! Je le hais !

Ne perdons pas de temps !

-

Lucius Malefoy apparaissait alors dans le salon principal du Ragnaröck. Fièrement il alla prendre place au comptoir, observant du coin de l'œil l'effervescence qui commençait à monter dans la pièce. Les discussions qui résonnaient normalement comme un bourdonnement accompagnant les mouvements de simples ombres se faisaient dorénavant bien plus bruyantes et claires. De même que les sorciers présents se révélaient distinctement, tandis que tous s'agglutinaient auprès de sombres et imposantes portes.

Ils sont tous bien impatients ce soir ! Retentit la voix du barman derrière Lucius.

Ce dernier se retourna vers l'homme qui avait parlé, et acquiesça d'un signe de tête.

Le spectacle se fait attendre… cela les excitent d'autant plus. Cette chère Tarja joue avec le feu ! Continua-t-il encore, un sourire malin arborant son visage hautain.

Elle n'est pas la seule à se faire attendre. Déclara froidement Lucius. Aucun signe de vie de mon fils ! Il aurait du déjà me rejoindre !

Ah, Drago ! Quelle question ! Il est encore fourré avec Daren tout simplement ! Ils doivent être trop occupés pour penser à l'heure du spectacle !

Lucius réprima un grognement, fusillant le barman du regard.

Tous ces gamins commencent sérieusement à m'énerver ! pensa-t-il tout haut.

Je me disais la même chose tout à l'heure ! Enchaîna le Barman.

Explique-toi.

Un garnement est venu m'importuner plus tôt dans la journée ! J'ignore comment il a pu rentrer.

Un… un jeune sorcier blond ? En uniforme de Poudlard ? Des élèves de Poudlard ! Ici ! Le barman éclata de rire. Non ! Cette visite était étrange, pas ridicule !

Et qu'avez-vous fait !

Avec l'aide de la jeune servante de Tarja, nous l'avons envoyé se perdre dans le labyrinthe. Expliqua-t-il sans perdre son sourire. Il l'avait bien cherché ! Lui qui fanfaronnait d'appartenir à ce club ! Le voilà prisonnier de ce lieu pour un bon moment, voire l'éternité !

A ces mots Lucius quitta promptement le comptoir, adressant un simple mouvement de tête au barman.

Bien étrange, c'était le moins qu'on puisse dire. Le spectacle de ce soir ne faisait pas porte ouverte ! Alors pourquoi cette soudaine invasion, des intrus, des impures…

Chemin faisant Lucius arriva devant la porte de la suite de ce dernier.

Il frappa sèchement, déjà outré qu'on ne vienne pas lui ouvrir sur l'instant, et qui plus est d'avoir à attendre.

Vraisemblablement soit il n'y avait personne, soit son fils ne daignait pas venir ouvrir. Il réitéra trois coups à la porte, toujours rien. L'insolent… pensa-t-il, à présent irrité par le moindre écart à son encontre.

De l'autre côté de la luxueuse cloison de bois, nos deux jeunes hommes étaient effectivement très occupés depuis une petite demi-heure…

Daren était dans le salon, assis à cheval sur une chaise, et s'était retourné s'appuyant ainsi avec ses bras sur le dossier.

Est-ce vraiment nécessaire ! marmonna-t-il en jetant un coup d'œil au dessus de son épaule.

Evidemment ! lui rétorqua la voix de Drago, provenant de la chambre de la suite. D'ailleurs, tu vas me faire le plaisir de t'assoir correctement, et d'ôter ta chemise.

Mais puisque je te répète que je vais très bien !

Je croyais que tu revenais du pays des morts, et que tu avais été très affaibli ! C'est toi-même qui le claironnais tout à l'heure ! Tu voulais que j'aie pitié de toi, que je m'occupe de ta petite personne meurtrie ! Je vais te soigner, alors ne viens pas encore te plaindre !

Oui mais pas de cette manière, et puis tu m'as déjà soigner tout à l'heure… grommela Daren en se cramponnant à son dossier de chaise de façon peu téméraire.

Pardon ? Fit la voix de Drago qui se rapprochait.

Rien…

Drago sortit alors de sa cachette et s'arrêta en soupirant, voyant l'œil noir que lui jeta Daren en se retournant une demie seconde.

Voyons Daren, tu ne vas pas me dire qu'après avoir nourri tes blessures avec des flammes infernales tu as peur d'une simple piqûre… ?

Effectivement, il tenait entre ses doigts une étrange seringue contenant un liquide noir émettant d'étranges étincelles.

Da-ren, il s'agit de trois fois rien ! Lui fit il remarquer d'une voix agacée. Ça permettra à ta marque et tes pouvoirs de se restructurer plus vite ! Ainsi je ne t'entendrais plus t'apitoyer sur ton sort !

Le voyant ainsi approcher Daren bondit de sa chaise, mais le blond l'aggripa par le bras à temps et le fit se rassoire sans plus de protestation.

Daren lui lança un regard meurtrier.

Enervé par tant de chichi Drago tira d'un coup brusque sur le tissu de sa chemise et en déchira la moitié de la manche.

Dragooo !

Assez ! Si tu t'étais déshabillé tout seul bien gentiment, je n'aurais pas eu à faire cela !

De l'autre côté de la cloison, Lucius venait de refermer sa main sur la poigné de porte, et s'arrêta brusquement. Il n'avait pas l'habitude de se livrer à un agissement si déshonorant, mais là…

D'étranges brides de phrases provenant de l'intérieur de cette pièce étaient perceptibles… Il colla son oreille discrètement à la paroi de bois, et tenta de déceler plus distinctement la conversation qui se tenait à l'intérieur de cette pièce.

Drago passa sa main sur la marque de Daren, analysant l'endroit qui serait le plus approprié pour faire passer son sérum miracle. La malheureuse victime fusillait la seringue d'un regard anxieux, se mettant soudain à se tortiller frénétiquement sur sa chaise.

Daren, arrête de bouger, je n'arrive pas à me concentrer !

Eloigne cette chose de moi ! Tu ne crois pas que j'ai eu mon compte avec les intrusions non désirées à l'intérieur de ma précieuse personne ! se plaignit encore Daren, tentant pas la même occasion une attaque « z'yeux tous brillants ».

Lucius bondit de manière offusquée derrière la porte.

Intrusions non désirées ? Ta précieuse personne ! Vas-tu comprendre que j'essaie de la soigner ta précieuse personne ! Cesse de faire le bébé ! Lui cracha Drago qui commençait à s'impatienter.

Enlève ça de mon champ de vision immédiatement ! Hurla soudain Daren.

Quoi ! murmura lentement Drago d'un ton dangereusement malicieux. Tu as réellement peur !

Daren dirigea ses yeux vers le sol de la pièce en ronchonnant.

Je n'aime pas ça c'est tout !

Drago éclata de rire.

S'en fut trop, le brun bouscula le blond et s'échappa de la chaise. Mais Drago ne perdit pas de temps, et le rattrapa par le reste de sa chemise. Daren se débrouilla pour s'en débarrasser aussitôt. Drago se jeta alors sur lui. Il le pourchassa jusqu'à l'attraper et le plaquer contre le bois d'un imposant bureau.

Daren se retrouva à plat ventre sur le plan de travail, projetant dans un incroyable fracas tout les objets s'y trouvant auparavant.

Lucius sursauta à nouveau de l'autre côté de la porte.

Daren continuait de gigoter furieusement, tentant de se libérer de son assaillant.

Mais enfin, tu vas bientôt m'obliger à t'attacher ! S'écria Drago. Daren, j'en ai pour deux secondes ! Veux-tu bien te laisser faire !

Non ! Drago arrête ça immédiatement ! Tu vas me faire mal !

Tu dis que tu es encore blessé, alors je te soigne, c'est bien normal !

Tu les fais exprès, tu sais que j'ai horreur des aiguilles !

Retournes toi donc ! Et plus vite que ça ! Où je t'y force personnellement !

Tu vas le regretter. Le menaça Daren, à présent vissé au bureau, et nullement décidé à se rendre.

Très bien, je vais trouver un autre endroit pour te la faire cette piqûre !

Je refuse catégoriquement que tu plantes ce truc dans mon corps !

Tu n'as pas toujours dis ça !

Daren se retourna brusquement, bousculant Drago qui se retrouva éjecté de son assise et de sa main enchanta la première chose qu'il aperçut pour l'envoyer droit sur son compagnon.

Drago évita le projectile, et observa Daren tenter de cacher la douleur qui venait de sournoisement le saisir.

Tu me fais pitié ! Souffla Drago avant de fondre sur Daren.

Il l'attrapa plus fermement cette fois ci et le plaqua contre le bois glacial.

Drago s'empressa de placer sa seringue entre ses dents, et ses deux mains à présent libres, il fut en mesure de maintenir le brun aussi immobile que possible.

Tu vas me le payer ! Vociféra une nouvelle fois Daren.

Je te parie que tu me remerchieras après, peut être même que tu me demanderas de recommencher ! Lui susurra le blond à l'oreille d'une voix malicieuse (!). Allons Allons détend toi, ça ne sera prechque pas douloureux… et te connaichant tu devrais aimer.

Je te hais… hey ! Mais qu'est ce que tu fabriques !

Chut ! Laiche toi faire ! Et echaies de ne pas crier trop fort. Lui ordonna Drago tout en insinuant sa main au devant du pantalon de son compagnon pour en faire céder les premières attaches.

C'est ma marque que tu devais soigner, pas ton vice !

Nouveau bond de Lucius dans le couloir…

D'une pierre deux coups… Déclara Drago ses yeux pétillants d'une soudaine envie coquine.

Lucius poussa brutalement la porte dans un élan d'indignation.

Il tomba nez à nez avec son fils cramponné à un Daren torse nu, une main cachée à l'intérieur du pantalon de ce dernier, et tenant une étrange seringue entre ses dents.

Lucius en fut très effrayé, même s'il fit tout pour que cela ne se voit pas.

Drago bondit loin de sa monture, et celle-ci se précipita sur sa chemise, se rendant compte qu'elle était de toute façon déchirée. Aussi reboutonna-t-il promptement son pantalon avant de croiser les bras sur son torse en admirant le plafond.

Père… mais qu'est ce que… vous auriez pu frapper ! Balbutia Drago qui vira au rouge gryffondor.

J'ai frappé à la porte deux fois, petit impertinent ! Sais-tu l'heure qu'il est ! Lui reprocha durement Lucius, essayant par tous les moyens de chasser les terrifiantes visions qui lui venaient en tête à propos de son fils, de cette seringue, et du torse nu de Daren.

Ce dernier tenta de s'éclipser aussi discrètement que possible, en quête d'un quelconque vêtement à se mettre sur le dos.

Drago remis correctement sa cape en place, et s'éclaircit la gorge comme si de rien n'était.

Euh… hum, je… euh- commença-t-il à expliquer.

Il suffit ! Le stoppa Lucius d'une voix dure. Voudrais tu me faire le plaisir de te tenir correctement ! Et si quelqu'un d'autre était rentré dans cette pièce à ma place !

J'aurai préféré…. Murmura Drago, plus pour lui que pour son père.

Voilà que je découvre ce pourquoi vous m'avez odieusement faire attendre ! Moi !

Mais Père, Da.. Daren ne se sentait pas … bien, et je-

Je ne veux rien savoir, par pitié ! Je ne veux RIEN savoir !

Daren revint à cet instant, décemment vêtue d'une longue tunique bleu sombre (c'est assorti à ses yeux ) ses cheveux impeccablement coiffés, et tirés derrière sa nuque, essayant de reprendre une allure noble et fière, une teinte anormalement rosée colorant tout de même ses joues.

Deux longues et pesantes minutes de silence, où Daren eut le loisir de compter le nombre de petits points dorés sur le papier peint, s'écoulèrent, lorsque contre toute attente on vint frapper à la porte.

Drago donna un léger coup de coude à Daren pour que celui-ci aille ouvrir la porte. Ce qu'il fit sans attendre (n'importe quelle excuse était bonne à l'instant pour disparaître du champ de vision de Lucius). Un homme travaillant au Cadavre Exquis, le pub sorcier abritant l'antre du Ragnaröck à l'Allée des Embrumes, se trouvait sur le seuil. Daren se tourna vers son compagnon après avoir échangé quelques mots avec l'arrivant.

Dray', hum… Drago, on te demande en haut. L'informa-t-il.

Quoi ! Comment ça ?

L'employé du pub prit alors la parole.

Deux… jeunes personnes demandent à vous voir. Cela a l'air assez urgent. Et j'aimerais assez que vous les persuadiez de partir, car je n'y parviens pas, elles ont l'air tenace…

Très bien, je monte. Répliqua-t-il sur l'instant. Pardonnez moi Père, une urgence… (en voilà une bonne excuse !)

Drago s'éclipsa ainsi très rapidement, plantant les deux autres sorciers sans plus d'explications.

Merci… souffla-t-il en haussant les yeux au plafond, tandis qu'il passait la porte.

-

Drago quitta rapidement l'antre du Ragnaröck pour remonter au Cadavre Exquis. Arrivant dans la salle, l'employé lui indiqua un coin discret du bar. Drago s'y dirigea et fit un bond en arrière, son visage déformé par une grimace mêlée de colère et d'incompréhension.

Seto ! Cracha-t-il en fondant sur son petit frère.

Le visage du jeune Seto s'empourpra légèrement, il se tourna vers Aska qui s'accrochait fortement à son bras.

Comment as-tu su qu'il était là ? Lui chuchota la fillette, étonnée.

Il est toujours là. répondit Seto. Ça ne me plait pas du tout mais on a pas le choix…

Mais qu'est ce que tu fiches ici ! Lui hurla Drago d'un ton sévère alors qu'il arrivait à la hauteur de deux enfants.

Seto tortillait ses doigts d'un air gêné.

Hum… Drago. Commença-t-il. Il s'est passé quelque chose… de grave.

Drago examina l'attitude de son frère, et surpris de ne pas le voir aussi sûr et présomptueux qu'à l'accoutumée, il comprit qu'il devait effectivement avoir un problème.

C'est Morgane… elle… bredouilla le jeune sorcier. Elle…

Elle a été enlevée ! S'écria Aska, tout aussi anxieuse que son camarade. Une ogresse, horrible ! Elle nous a jeté dehors et elle a emmené Morgane ! On ne savait pas quoi faire ! Il faut la sauver ! Vite, vite !

Entre temps elle avait lâché le bras de Seto et s'était jeté à celui de Drago tirant frénétiquement sur la manche de ce dernier.

Calme, calme… la prévint il en décrochant ses doigts cramponnés à son vêtement. Alors… je n'ai rien compris ! Et ce que j'aimerai d'abord savoir, c'est ce que vous fichez ici les morveux ! Pourquoi n'êtes-vous pas à Poudlard, comment avez-vous fait pour venir ici ! Mais enfin vous êtes dingues !

Drago ! C'est pas compliqué ! On ne peut pas te dire pourquoi et comment on est là ! S'écria Seto. On veut juste que tu nous aides à retrouver Morgane !

Ta copine est ici ! La fille du professeur Rogue ?

Mais oui, c'est ce qu'on te dit depuis tout à l'heure !

Elle a été enlevée par une ogresse ! Répété Aska à sa suite.

Les deux enfants trépignaient d'impatience et commençaient à hausser le ton, portant ainsi tous les regards des autres sorciers sur eux.

Seto ! le rappela Drago en attrapant son frère par les épaules. Tu es en train de me dire que ta copine a été capturée par une des ogresses de l'Allées des Embrumes !

Ça t'amuse de faire le perroquet ! Evidemment que c'est ce que je viens de te dire !

Tu me fais marcher sale mioche ! S'emporta Drago. Mais attend on va aller raconter ton histoire à dormir debout à Père ! On verra si tu lui diras de se mêler de ses affaires lorsqu'il te demandera ce que tu fiches ici !

Père… Murmura Seto d'un air apeuré. Mais, Drago tu vas pas lui dire… Dragoo… il me tuerait.

Je sais bien. Répliqua son aîné arborant un sourire intéressé.

Mais enfin vous deux ! Explosa Aska. Ce n'est pas le moment de vous disputer ! Morgane va se faire croquer ! Peut être est-il déjà trop tard !

Les tresses sombres de la petite Aska semblaient bondir de colère en même temps que leur propriétaire. Drago sursauta en la voyant ainsi énervée. Une farce telle que celle-ci était tout à fait dans les cordes de Seto et de ses camarades. Mais à voir leur comportement… soit ils jouaient terriblement bien la comédie… soit, cette histoire d'ogresse était la pure vérité.

Drago s'agenouilla à la hauteur de son petit frère, et pointa son doigt sur le buste de celui-ci.

Ecoute moi bien, demi portion, je ne peux t'aider que si tu me racontes en détail ce qui s'est passé. Et si jamais, je m'aperçois que tu m'as mené en bateau, je ne donnerai pas cher de ta peau ! Car notre père est en bas avec moi, et il ne tient qu'à moi d'aller … lui demander son aide à lui aussi. Alors qu'est ce que tu dis de ça !

Seto écarquilla les yeux face à ce chantage.

Espèce de…

Seto ! le stoppa Aska. On a besoin de lui, laisse moi expliquer, et tais toi !

A ces mots elle planta son regard grave dans celui de Drago.

Nous étions dans une librairie d'une ruelle à côté, la propriétaire nous a surpris, et il s'est avéré qu'elle était une ogresse. Morgane l'a provoquée, et elle s'est faite prendre ! L'ogresse nous a éjectés de sa boutique, et il me semble que juste avant elle conduisait Morgane en sous sol ! Nous avons essayé de rentrer à nouveau bien sûr ! Mais rien à faire ! On ne l'a pas retrouvée ! Il est hors de question qu'on la laisse !

En plus, sans elle on ne peut pas retourner à Poudlard ! Ajouta encore Seto.

Drago avait suivi difficilement ce que la jeune Aska avait débité à toute allure.

Cependant il se releva en hochant la tête.

Alors je ne sais toujours pas ce qui vous est passé par la tête pour faire une ânerie pareille, même si je ne dis rien à notre père, tu ne t'en tireras pas comme ça, je te préviens Seto ! Je vais voir ce que je peux faire pour toi, tu vas t'installer ici avec ta camarade, je vais parler au barman pour qu'il vous garde, mais quoi qu'il arrive, tu ne bouges pas d'ici avant que je ne revienne ! T'as compris, morveux ! Tu ne bouges PAS !

Seto acquiesça, non sans broncher Aska et lui obéirent, et observèrent Drago disparaître dans la salle du fond.

Lorsque Drago regagna la luxueuse suite de son compagnon, il trouva Daren seul.

Où est mon père ? Demanda-t-il.

Il est reparti peu de temps après que tu sois remonté.

Drago en fut plutôt soulagé.

Alors ! S'enquit Daren, curieux de savoir qui avait fait demander Drago.

Tu ne vas pas le croire. C'est mon … frère.

Les yeux de Daren s'arrondirent d'étonnement.

Quoi ! Seto ? Qu'est ce que tu me chantes là !

Je te jure que ce mioche est là haut avec une de ses copines de l'école en plus ! Et tu ne connais pas la meilleure.

Quoi une de ces copines ! S'écria Daren. Mais la copine de ton frère c'est ma…

Morgane ! La cerise sur le gâteau très cher ! Enchaîna Drago. Seto, Aska et elle sont partis de Poudlard pour venir se balader ici ! Et Seto me chante que Morgane s'est faite enlever par une ogresse !

Pardon ! hurla Daren. C'est impossible !

C'est ce que je me suis dit mais les gamins insistent, ils veulent de l'aide. Seto est venu me demander mon aide, il m'a supplié, je ne l'ai jamais vu comme ça. Il était bien peu fier, je dirais même qu'il avait… peur. Et ça ce n'est pas normal !

Mais je n'ai rien senti ! S'exclama Daren complètement incrédule. Lorsque Morgane est près de moi je sens sa présence !

Ah ça fait aussi GPS ?

GPS ?

Guide par sorcellerie.

Si tu veux…

Alors ! Ça veut dire que Seto aurait bel et bien menti !

Daren se laissa tomber dans un fauteuil, ses mains appuyées contre ses tempes.

C'est à cause de la blessure ! Conclut il. Cette blessure a annihilé momentanément mes pouvoirs de maître ! C'est pour ça que je n'ai rien ressenti.

Je t'avais bien dit que tu aurais du me laisser te soigner !

Ce n'est plus le moment ! Il faut aller la chercher !

Attend les gamins se sont mis tous seuls dans ce pétrin ! Puis nous allons rater le spectacle !

Au diable le spectacle ! Il faut retrouver Morgane ! Enfin Drago, tu laisserais sciemment ton petit frère aux mains d'une ogresse !

Voyons… Réfléchit il une seconde. Tu sais, Seto est un enfant plutôt détestable.

Drago ! S'énerva Daren. Moi je ne la laisserai pas, pas elle, pas mon trésor !

Bon bon ça va ! Tu deviens hystérique ! On y va ! Mais où chercher !

Le labyrinthe ! Ton père a parlé d'un gamin coincé dans le labyrinthe ! Si j'avais pu imaginer !

Tu veux vraiment aller là dedans ! Dans ton état !

Sans aucune hésitation, on y va ! Tous les deux !

-

Aurore et Eefi s'étaient séparés afin d'accélérer leur recherche. Aurore se sentait totalement déboussolée. La situation avait tant dégénéré ; Non bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'un de ses plans tournait mal et qu'elle devait improviser, cela ne l'effrayait guère en temps normal. Cependant, lorsque sa famille était impliquée c'était tout à fait différent… D'abord son mari, introuvable, puis ce combat contre cet être tant redouté, le retour d'Eefi qui n'annonçait rien de bon, et son fils, son petit garçon prisonnier d'un tel endroit…

Aurore avait fait s'annuler les effets de la potion de ratatinage, et se camouflait comme une ombre sous une épaisse et ample cape noire.

Elle connaissait l'endroit bien sûr, et même si elle ignorait où chercher, elle savait très bien où elle se trouvait à chaque salle ou couloir traversés. Ainsi lorsqu'elle arriva au niveau du grand salon, elle demeura interdite en trouvant le lieu vide.

Elle remarqua vite les imposantes portes du fond de la salle, restées grandes ouvertes. Un spectacle devait avoir lieu. Aurore fut prise d'une peur panique ; les spectacles au Ragnaröck étaient de toutes sortes, et souvent il arrivait qu'ils commencent par des sacrifices, ou des jeux sur d'innocentes victimes. Et si… et si son fils avait été capturé ?

Sans hésiter elle franchit les deux gigantesques portes, qui étrangement se refermèrent derrière elle.

Retrouver ce parcours lui rappelait tant de choses… elle qui souhaitait un retour dans le passé, elle était servie ! Malheureusement l'époque qu'elle voyait défiler à nouveau devant ses yeux n'était guère celle qu'elle aurait désiré revivre.

Le long couloir qui descendait dans les profondeurs du Ragnaröck la mena jusqu'au lieu de représentation.

Des portes plus grandes encore que celles de l'entrée s'ouvrirent devant elle, la plaçant en haut d'un gigantesque Colisée, où des gradins par milliers disposaient la descente circulaire vers une large arène de sable noir. La pierre grisâtre et poussiéreuse des gradins était magnifiquement sculptée entre les sièges pour découper des escaliers.

Cependant, entre les gradins et la scène de sable s'élevaient de hauts barreaux.

Aurore se tapit contre le mur qui contenait ce bâtiment colossal, respirant à nouveau l'odeur macabre et angoissante qui flottait dans l'air. L'odeur du carnage, de sang, de folie… dans son temps de Rose Noire, elle venait souvent en ce lieu, mais généralement pour s'amuser à provoquer ses semblables sorciers sombres, jamais pour profiter des spectacles… au fond d'elle en avait toujours eu une sainte horreur.

Devant elle se bousculaient nombres de sorciers prenant leur place, les gradins se noircissaient de capes rapidement.

Un groupe de mages étrangement vêtus passa au ralenti à sa hauteur, Aurore baissa promptement la tête, voilant complètement d'ombre son visage. Elle le savait, il était désormais hors de questions de jouer les provocatrices. Mais les mages passaient difficilement leur chemin, tentant de sonder la sorcière plus précisément. Aurore sentit une bouffée d'énervement la traverser, et se détacha de son mur pour prendre l'escalier droit devant elle. Dans son mouvement elle provoqua une bourrasque cinglante qui déstabilisa les curieux, juste le temps qu'elle puisse disparaître de leur vue.

Fort heureusement les querelles ou autres élans magiques étaient courants ici, et n'inquiétaient personne…

Aucun signe de vie d'Evan ici, Aurore en avait la certitude. Elle était partagée entre chercher autre part, et rester pour vérifier que son fils ne serve pas d'appât pour monstres… elle ne voulait pas tomber dans la paranoïa mais cet endroit et ses moeurs lui donnaient de sacrées bonnes excuses.

Le sort en décida pour elle, car la luminosité du lieu baissa soudain considérablement, et le claquement sourd des lourdes portes fit comprendre à l'assemblée que le spectacle allait bientôt débuter, et que toutes sorties étaient dorénavant interdites.

Résignée, elle alla prendre place au milieu des gradins, sentant un désagréable boule obstruer sa gorge.

Elle attendit dans une faible lumière de chandelles allumées au pied de l'arène, et tout en haut des gradins. Une étrange sensation lui fit lever les yeux dans cette dernière direction. Regardant par-dessus son épaule, elle découvrit tout un groupe de sorcières, vêtues de longues et étroites capes noires.

Elle détourna aussitôt le regard, dans un mouvement de sursaut. Elle grommela entre ses dents, réalisant que ces sorcières, qui faisaient preuves d'une discrétion incroyable ! ne pouvaient être que des Roses noires.

Une Rose Noire seule avait encore la possibilité de camoufler sa nature à une autre, mais à se tenir ainsi groupées, l'aura qu'elles dégageaient ne pouvait pas tromper.

C'était voulu, bien sûr, Aurore n'avait pas de doute là dessus, il faudrait qu'elle redouble de vigilance. Ces Roses Noires n'étaient pas ses sœurs, juste ces impertinentes du cercle du Nord. Non, elle n'avait certes pas peur d'une poignée d'initiées, elle, la grande voleuse, mais pour son fils… elle se devait d'être prudente.

Elle se concentra sur la scène, attendant non sans appréhension ce qui allait venir.

Dans un souffle de vent, les éclairages des bougies éclatèrent en de fortes vagues enflammées juste avant d'engloutir l'immense Colisée dans l'obscurité.

-

Tu es sûr de ton coup !

Mais oui ! Ça fait dix fois que vous me posez la question !

Aïeuh !

Aïeuuh !

Un peu de discrétion serait-il trop vous demandez !

Pas la peine de nous frapper !

Je suis infiniment désolée, ma main est partie toute seule.

Sirius, Evan et Aleda progressaient à présent à l'intérieur d'interminables galeries sombres et sinueuses. Ils avaient empruntés sur conseil du jeune gryffondor, une porte menant à un niveau souterrain, et depuis leur chemin semblait être sans fin.

Vous allez me lâcher !

Tais-toi et marche.

L'ancien prisonnier tenait effectivement Evan par le bras fermement depuis le début de leur parcourt, de peur qu'il ne leur fausse compagnie une millième fois.

Puis-je savoir pourquoi tu poursuis ta sœur avec un tel acharnement. S'enquit soudain Aleda.

Réfléchissez deux secondes ! Lui rétorqua-t-il. Une fille de cet âge dans un tel endroit, pensez-vous qu'elle ne court aucun risque ! Je dois la protéger !

Non mais attend, quel âge crois-tu que tu as toi ! Tu n'es pas plus en sécurité Monsieur je sais tout ! Lui lança Sirius, indigné par tant de présomption.

Je me débrouillais très bien sans vous !

Avec Lucius Malefoy, oui on a cru voir ça ! Ricana Sirius.

Evan tourna la tête droit devant lui sans rien répliquer.

Curieuse, Aleda revint cependant vite à la charge.

Comment peux-tu être si sûr qu'elle se trouve dans ce souterrain ?

Je ne peux pas vous l'expliquer, c'est comme ça. Je le sens.

C'est impossible que tu puisses ressentir ce genre de chose à ton âge !

Tout comme le fait qu'il ai pu franchir l'entrée du Ragnaröck… continua Sirius, tout aussi perplexe. Réservé aux sorciers ayant côtoyé de très, très près la magie noire.

Et alors, c'est mon cas ! Répliqua Evan, avec une extraordinaire assurance.

Quoi ! Que veux-tu dire ?

Je descend d'une haute lignée de sorciers sombres… je suis de sang royal ! Expliqua-t-il non sans fierté.

Même s'il n'était pas du tout sûr de ce qu'il avançait, autant se servir de ce que Lucius lui avait dit pour les impressionner.

Mais qu'est ce qu'il nous chante !

Tu veux bien préciser Evan s'il te plait. Lui demanda encore Aleda, d'autant plus piquée dans sa curiosité.

Tu parles pour ton père ! Ajouta Sirius.

Oh non, pas de ce type ! Je vous ai dit que je ne voulais plus entendre parler de lui ! Et je vous conseille de ne pas m'énerver !

Alors c'est de ta mère, dont tu parles. Supposa la sorcière.

Pourquoi pas. Répondit Evan d'un ton mystérieux. Ma mère, est quelqu'un de très important. On la craint.

Pas étonnant ! S'exclama Sirius. Aurore est complètement folle !

A votre place, murmura Evan. Je ne parlerais pas ainsi de la Voleuse de Sorts…

Aleda s'arrêta soudain, interdite.

La quoi… chuchota-t-elle intérieurement, se demandant si cet enfant se rendait compte de la gravité de ce qu'il avançait.

Sirius et le jeune sorcier ne s'étaient cependant pas stoppés, et continuaient comme si de rien était.

Aleda ne préféra pas relever la remarque d'Evan pour le moment. Elle en discuterait avec Sirius en temps voulu. Sans dire un mot, elle alla les rejoindre.

J'ai encore une question, enchaîna Sirius. Ton père. Tu sembles assez en colère contre lui tout à coup.

Mêlez-vous de vos oignons ! Leur hurla-t-il brutalement. Je vous ai dit que je ne voulais plus qu'on me parle de cet individu !

Il s'était retourné avec force, Sirius l'ayant lâché sous l'effet de surprise. Il avait crié si fort, que le sol et les murs parurent trembler l'espace d'un instant.

Aleda arriva à la hauteur de Sirius, examinant avec effroi les parois des galeries d'où des infimes bouts de roches commençaient à tomber.

Tu es fou de hurler comme ça ! Lui reprocha férocement Sirius en s'avançant pour le rattraper.

Mon dieu Sirius, c'est sa colère qui crée cela… murmura Aleda avant de prendre une voix bien plus paniquée. La galerie va s'effondrer ! Il faut partir, vite !

Les tremblements s'accentuèrent derrière eux.

Sirius ne se le fit pas répéter deux fois.

Montez sur mon dos, tous les deux ! Dépêchez ! Leur ordonna-t-il.

Aleda aussitôt métamorphosée sous sa forme d'écureuil grimpa en vitesse sur le col de Sirius, qui en avait fait de même.

Le gros chien noir se précipita contre les jambes du garçon, grinçant des dents pour l'inciter à monter. Celui-ci rechignait. Sans discuter davantage, Sirius attrapa entre ses crocs la taille d'Evan et d'un mouvement fort et agile (sûrement un peu magique aussi), le fit atterrir sur son dos, et se mit aussitôt en route, juste avant qu'un énorme rocher ne vienne se fracasser sur le sol.

Il courut à toute vitesse le long de la galerie qui se détruisait toujours dangereusement derrière eux.

Le poids qu'il avait sur le dos commençait à le faire peiner cependant.

Evan n'avait d'autre solution que de se cramponner comme il le pouvait pour ne pas tomber, le visage douloureusement cinglé par les débris de roches tombants sur leur course. Les galeries se succédaient, se dédoublaient sans fin, mais Sirius ne prenait absolument pas garde au chemin qu'il empruntait, tentant désespérément d'échapper à cette avalanche souterraine.

Ses yeux s'écarquillèrent cependant devant l'obstacle qui se présentait soudain… une large crevasse barrait l'accès à la galerie suivante.

Prenant son courage à quatre pattes, il accéléra sa course ; il sauta aussi loin qu'il le put, or le garçon ne s'était pas préparé à un tel bond, et lâcha prise, pour tomber dans le gouffre.

Sirius atterrit rudement sur le sol et s'effondra sous le choc. Le petit écureuil qui s'était toute recroquevillée dans les poils sombres du chien bondit à terre et tout de suite reprit forme humaine.

Sirius ! Siriuuus ! S'écria-t-elle en secouant le pauvre animagus inconscient et à bout de force.

Tant bien que mal, celui-ci se réveilla et réussit à se retransformer.

Il se redressa en frottant sa jambe et en jurant férocement. Aleda écarquilla les yeux en le voyant reprendre connaissance et sans réfléchir se jeta à son cou.

Oh j'ai eu si peur ! Souffla-t-elle, comme soulagée.

Sirius la considéra légèrement stupéfait voire effrayé par un tel élan de familiarité. Il tapota doucement le dos de la demoiselle, lui précisant qu'il allait bien.

Aleda sembla soudain recouvrir la raison et s'écarta vivement de son collègue, rougissant autant qu'il était possible de le faire.

Excusez moi ! Marmonna-t-elle gênée.

Nous y reviendrons plus tard. Lui dit il en esquissant un sourire malin. On dirait que l'éboulement s'est arrêté juste avant ce trou…

La sorcière acquiesça, se levant pour observer le monceau de rochers bloquant la galerie de l'autre côté de la crevasse.

Aleda ! s'écria vivement Sirius. Où est le gamin !

La sorcière prit soudain un air horrifié, portant sa main à sa bouche, son regard alla alternativement de son collègue au précipice.

Mon dieu… il… il est tombé.

Sirius pressa d'un air abattu ses paumes contre ses paupières.

Ce coup-ci, Aurore va vraiment me tuer…

-

Le Colisée demeura plongé dans le noir un long moment.

Aurore sentait comme décuplé chaque battement de son cœur, et la boule au fond de sa gorge grossir…

Un sifflement se fit soudain entendre, puis un autre, bientôt plusieurs s'élevèrent en choeur. Des grognements, des applaudissements… la chaleur montait sensiblement le long des sièges. Des bruits sourds cognaient contre les barreaux qui encerclaient l'arène.

Aurore observa le centre du cirque où le sable noir s'illuminait par endroit, comme si les fins cristaux noirs prenaient vie et faisaient onduler le sol, comme un sombre océan éparpillant dans ses vagues les reflets du spectre lunaire.

Une étrange sensation s'empara de l'ensemble du Colisée, comme une présence se faufilant dans les moindres endroits, entourant chaque personne présente… puis, une voix.

Aurore fut saisie de stupeur. Jamais elle ne l'avait entendue mais tout son être fut comme parcouru de frissons incessants.

Elle ne voyait toujours rien pourtant, mais une ombre se mouvait clairement dans l'arène.

La voix s'accentuait, de plus en plus distinctement. Une voix douce, d'une incroyable clarté. Un magnétisme inouï émanait de ce chant de cristal.

Le sol semblait s'agiter d'autant plus que la voix devenait plus forte, plus présente.

Aurore examina les sorciers à ses côtés, leurs yeux étaient rivés vers l'arène, comme hypnotisés… En haut des gradins, le groupe de Roses Noires ne semblaient pas affecté par le phénomène. Elles échangèrent quelques paroles, puis reportèrent une intense attention vers le spectacle.

Tandis qu'Aurore les observait, la lumière jaillit de nulle part, emplissant la pièce subitement. Une lumière blanche, aveuglante presque.

La voix valsait sur les ondes avec légèreté mais force, captant toujours les sens de tous sorciers présents. Et un tonnerre d'applaudissements, de cris et de sifflements gronda plus fortement encore que la première fois, un vacarme assourdissant qui pourtant ne couvrait pas cette voix surnaturelle.

Lorsque Aurore dirigea son regard au centre du Colisée, elle bondit sur ses jambes, comme si la foudre venait de la frapper, elle se dressa de tout son long, ses cheveux s'hérissant désagréablement.

Elle… elle… ELLE !

Tout en bas des gradins, à l'intérieur de ces hauts barreaux, une silhouette élancée, un corps perdu au milieu de la lumière brumeuse, aux longs cheveux d'ébène, à la peau cristalline. Elle était vêtue d'une cape très étroite, épousant les courbes de son corps pour les mettre admirablement en valeur, de fines perles brodées sur la cape et tressées dans ses cheveux faisaient briller cette apparition. Sa voix se stoppa l'espace d'une seconde, tandis qu'elle observait l'assemblée de ses yeux bleus sombre, à la fois fière et conquérante, un sourire mystérieux courbant le coin de ses lèvres.

Tout le Colisée venait de se lever d'un même mouvement.

Aurore sentit une rage folle investir son corps. Non, elle ne pouvait se laisser aller, surtout pas, car si la Voleuse de Sorts venait à prendre le dessus maintenant elle ne pourrait plus répondre de ses actes.

Une petite mélodie emplit l'arène cependant que Tarja se présentait à son public, le centre où elle se tenait s'était surélevé.

Aurore pouvait la voir plus nettement à présent. Elle se concentra pour la détailler d'autant plus, ses yeux se teintant d'écarlate malgré elle.

Le silence s'était installé alors que la légère mélodie se répercutait dans toute la salle, Tarja tourna sur elle-même, sa traîne immense volant autour d'elle dans une somptueuse corolle de velours noir. Et la musique explosa brusquement. Sa voix se propagea bien plus fortement tandis que d'autres vagues enflammées vinrent entourer les barreaux de l'arène.

Aurore ne pouvait bouger, de peur d'être repérée, toujours cantonnée à la discrétion, car les autres Roses Noires s'étaient maintenant dispersées tout autour de la grille circulaire, telles des ombres, mais que elle, la Voleuse de Sorts, voyait parfaitement. Pourquoi étaient-elles présentes, là, maintenant ? Aurore eut peur que ce fut pour elle que ces Roses Noires ce s'étaient infiltrées ici… mais elle réalisa qu'elle faisait fausse route. Non, c'était pour Tarja, qu'elles étaient là.

La chanteuse paraissaient complètement vénérée par l'assemblée, ce qui attisa d'autant la jalousie d'Aurore qui n'avait vu ce regard soumis dans les yeux de ces sorciers sombres jamais que pour elle.

Puis l'excitation de la salle se cadença lentement pour ne laisser place qu'à cette incroyable voix, s'imposant en rythme sur la musique.

Aurore se concentra sur la sorcière, elle décelait quelque chose de très particulier chez elle, quelque chose qu'elle avait redouté, mais qu'une fois encore, elle n'avait voulu croire. Lorsqu'elle posait les yeux sur cette sombre beauté paressant à la fois pure et fragile, mais forte et inaccessible… Et ses yeux, les mêmes que ceux du garçon à qui elle avait failli ôter la vie. Ça il lui était bien semblable, mais elle, elle, voilà le véritable ennemi… et puis ces paroles, dansant dans son esprit.

See, hear the torture inside

Devouring what was left of my pride

You thought it's not going to happen to you,

Thought you could hide.

Ces paroles comme un appel, comme une vengeance tout cela lui était destinée, à elle, aux siens. Son esprit lui en dictait la certitude.

Lorsque Tarja cessa son chant, un même vacarme assourdissant retentit encore une fois. Aurore était vissée à son siège, foudroyée, angoissée, dégoûtée, enragée presque…

Elle n'était pas au bout de ses peines, car à ce moment d'autres ombres firent leur apparition au centre de l'arène, trois jeunes filles, vêtues de capes semblables. Elles encerclèrent Tarja, juste avant de lever les bras vers elles, répétant une formule, la même, sans cesse.

Aurore écarquilla les yeux.

Elle ne va pas…

Elle avait porté la main à sa bouche, comme pour stopper les mots qu'elle s'apprêtait à prononcer.

Elle surprit à ce moment, une Rose Noire du cercle du nord, se jeter vivement contre les barreaux, l'air rageur. La jeune initiée fut aussitôt retenue par une de ses semblables plus âgées.

Aurore connaissait parfaitement le sens de cette formule, pour l'avoir déjà énoncée elle-même.

Le rituel perdura dans le silence le plus total. Puis elles stoppèrent leur danse invocatrice, et les trois sorcières s'agenouillèrent, toujours postées autour de l'élévation sur laquelle se trouvait Tarja.

Les regards de l'assemblée se portèrent soudain haut dans les airs. Ce que redoutait Aurore arriva… la Coatlicue. La déesse suprême de la terre des Aztèques. Une effrayante divinité, une femme sous l'apparence d'un monstre avec une grosse tête couverte d'écailles, des yeux ronds et fixes, une bouche dont dépassaient quatre crocs immenses, et une langue fourchue. Deux jets de sang en forme de tête de serpent émergeant de chaque côté de son torse formaient ses bras, et une pluie de serpents grouillants constituait sa jupe. La créature portait également un collier alternant mains et cœurs humains, retenant un pendentif en forme de crâne.

Une fois invoquée elle était pratiquement impossible à contrôler, bien plus encore à renvoyer dans sa dimension.

Les spectateurs paraissaient soit impressionnés, soit surexcités. Aurore demeurait interdite, elle venait d'accomplir en public un rituel secret cher aux Roses Noires et farouchement gardé depuis des générations.

Or, les procédés qu'elle utilisa furent si impressionnants et efficaces… Aurore elle-même n'en revint pas. Si elle n'avait pas été en train de lutter intérieurement contre son envie de lui faire fondre la cervelle et imploser la tête, elle en aurait presque éprouvé de l'admiration.

La voix cristalline mais dominatrice de cette sorcière était un atout redoutable. La créature démoniaque semblait lui obéir au doigt et à l'œil. Sous l'attention stupéfaite d'Aurore, et les applaudissements des autres sorciers, elle envoya directement la divinité qu'elle contrôlait sur l'une de ses jeunes sorcières qui constituait son chœur. La sacrifiée n'avait guère eu le temps de se débattre sous les crocs de la Coatlicue, qui bien vite assoiffée de plus de sang voulut se jeter sur les deux autres sorcières demeurant dans l'arène. Une nouvelle fois, un seul son de la voix magique de la chanteuse réussit à stopper la créature.

Toujours plus de cris et applaudissement admiratifs faisait trembler les gradins. Le corps d'Aurore tressaillait de toutes parts dès que retentissait cette voix sans nulle autre pareille. Elle luttait difficilement contre l'emprise qu'elle semblait avoir sur tout le Colisée.

Quand la seconde sorcière fut encore sacrifiée, toujours sur ordre de Tarja, un grincement retentit. La chanteuse sauta à terre, sa longue traîne balayant le sable noir et scintillant avec grâce.

Aurore n'avait pas résisté, elle s'était approchée. Ce pas fut fatal. Tarja tourna la tête, ses yeux bleus noirs scrutèrent la foule, mais ne se stoppèrent que sur le seul regard écarlate d'Aurore.

La chanteuse ne s'attarda pas, mais ces yeux de feu rageurs braqués sur elle ne lui avaient pas échappés.

Le sourire narquois que les lèvres de Tarja dessinèrent ne passa pas inaperçu non plus pour Aurore. C'était le cadet de ses soucis, toutes deux s'étaient démasquées. Cependant Aurore qui ne voulait pas d'esclandre s'empressa de disparaître. Invisible, elle se glissa le long des barreaux, et se cacha dans un étroit corridor qui séparait un endroit des gradins et donnait sans doute sur une galerie souterraine. Elle continua d'observer de ce point là. La dernière des trois sorcières qui étaient entrées dans l'arène s'était discrètement approchée la chanteuse. Elles ne s'étaient adressées qu'un regard mais Aurore comprit que Tarja l'avait prévenue. Il ne faudrait pas qu'elle s'attarde davantage.

La musique reprit bientôt de l'entrain, Tarja s'agenouilla au sol, chantant de plus en plus fort. A sa voix vinrent se mêler des grognements, qui semblaient venir du sol, grimper et s'élever encore. Un vent glacial traversa le colisée. Le temps de cligner des yeux le corps d'Aurore sursauta de surprise sous un nouveau grognement effroyable.

Tarja se redressa sa main levée au ciel tandis qu'une énorme sorte de félin venait d'émerger du sable noir. Son pelage avait la couleur des yeux de la chanteuse, bleu sombre aux reflets d'un noir intense. Loin d'être un adorable chaton, ce monstre était apparu tout en mâchouillant dans sa gueule garnie de crocs acérés un bout de chair sanguinolente. Il le recracha devant lui juste avant de l'envoyer valser d'un coup de patte griffue jusque sur les barreaux, éclaboussant de sang les spectateurs assis au premier rang. Tarja plongea son regard dans les yeux écarlates de la bête, et se remit à chanter. De concert avec elle la bête grogna de plus belle, soudain Tarja s'élança, dans une autre explosion de la musique. Tarja retrouva son estrade et la créature fit un bond impressionnant juste après elle, toute gueule ouverte. Mais à nouveau elle joua de sa voix qui cingla l'air comme un coup de fouet stoppant l'animal sur l'instant.

La chanteuse se retourna vers la divinité toujours aux ordres de la voix qui la contrôlait.

Aurore comprit qu'il était maintenant question d'un duel entre les deux créatures, que la chanteuse comptait bien arbitrer.

Les cris des sorciers grondaient toujours plus fort, l'ambiance se faisait férocement terrifiante.

Mais elle atteint son paroxysme, lorsque les lumières blanchâtres se braquèrent sur la sorcière tournoyant sur l'estrade avec un charme infini, lorsqu'elle s'arrêta dans un mouvement au ralenti sa longue cape noire avait disparu, et elle se tenait à présent droite et fière dans une audacieuse rose de satin noir dénudant entièrement son dos, remontant en un très haut col, et fendue au milieu sur toute la longueur de ses jambes. Elle tourna à nouveau très lentement, dansant sur la musique, laissant apparaître ostensiblement une rose noire gravée dans le creux de ses reins.

Des hurlements de la foule, indignée cette fois-ci, se firent entendre. Des sorciers se levèrent en criant furieusement, certains voulurent même atteindre l'arène, mais lorsqu'ils atteignirent leur but… les barreaux qui contenaient les monstres disparurent brusquement… le clou du spectacle sans doute.

Aurore ne fut nullement surprise des réactions qu'avait l'assemblée de sorciers sombres.

Ce fut le moment où Aurore comprit qu'il fallait partir, elle remarqua que la sorcière qui assistait Tarja, avait disparu de l'arène.

Pas plus de deux secondes plus tard, elle remarqua deux yeux blancs se dessiner non loin d'elle. Aussitôt la sorcière reprit sa course, et s'en fut au fond de l'étroit couloir.

-

Alors que le spectacle battait son plein, un jeune garçon avait manqué de se briser les os au fin fond des souterrains.

Handicapé par l'effet de surprise, Evan avait tout juste stoppé sa chute du haut de la crevasse à quelques centimètres du sol. Son cœur battait encore la chamade alors qu'il se remettait avec difficulté sur ses jambes encore flageolantes.

Il observa l'endroit qui l'entourait d'un œil perplexe. Cette galerie ne ressemblait en rien aux autres, elle paraissait bien moins haute, et plus ronde également, sculptée d'étrange façon.

Après avoir avancé d'une cinquantaine de mètre. Evan arriva dans un lieu fort bizarre, comme un gros cube inséré à même le souterrain. Quelques entrées d'autres galeries découpaient des cercles dans la grande pièce cubique.

Un bruit retint soudain son attention… une sorte de grouillement.

Puis un énorme coup sourd contre le sol, comme si quelque chose venait de tomber sans crier gare.

-

Daren quant à lui suivit Drago jusque dans les souterrains, fort heureusement le jeune homme savait comment ne pas se perdre dans le labyrinthe. Et pour cause cela avait été son terrain de jeu durant une bonne partie de son adolescence.

Le sorcier brun peinait malgré tout à suivre l'allure de son compère. La blessure qu'il avait subi, bien que soignée, lui avait fait perdre beaucoup de force et il lui faudrait plus qu'une après midi pour s'en remettre.

Drago se retourna et fronça les sourcils.

Dépêche toi un peu ! C'est à cause de toi, si on est contraint de courir ici !

Je voudrais bien mais vois-tu la mort n'est pas le meilleur des remèdes énergétiques !

Le regardant avec une pitié détestablement provocante, Drago retourna sur ses pas pour aller près lui et le soutenir.

Je m'en doutais… marmonna-t-il tout en mettant le bras de son compagnon par-dessus son épaule. Tu vas te servir de cette excuse encore longtemps pour paresser et te faire plaindre !

Oui. Répliqua Daren avec un sourire suffisant.

Ils progressèrent rapidement sur leur chemin. Des bruits sourds provenaient du haut des galeries.

Le spectacle a l'air de bien se dérouler là haut… pensa tout haut Daren.

Oui, et dire que tu me fais rater ça ! Et ce maudit gamin, il va falloir que je trouve le moyen de me venger de Seto lorsque nous sortirons de là !

Et moi j'en connais une qui va également passer un sale quart d'heure !

Si on la retrouve bien sûr ! Bon tu ne ressens toujours rien ! Dis moi où nous devons encore aller… tes pouvoirs de Maîtres ne font toujours pas GPS ! Tu vas finir par me faire croire que c'est du pipeau tes histoires !

Dois-je te rappeler qu'il n'y a encore pas si longtemps j'avais un poignard empoisonné à travers le cœur !

Ah arrête avec ça où c'est moi qui te saigne !

Bon, écoute je ressens bien sa présence, ici, mais toutes mes facultés ne sont pas encore revenues, aussi il m'est difficile de te dire clairement où elle est, mise à part que c'est dans ce labyrinthe.

Nous approchons des cages des monstres… elles se trouvent également dans ces labyrinthes.

Cela explique les ossements… ils sont humains ?

Pas tous, mais que veux-tu il faut bien que ces petites bêtes mangent.

-

Evan se retourna. Sans crier mais ouvrant des yeux exagérément rond, il fit face à ce qui sembla être… une énorme limace baveuse, de couleur rouge et blanche, et jaunâtre si l'on prêtait attention à la substance à la fois visqueuse et grumeleuse dans laquelle se déplaçait la créature.

Evan avala sa salive avec dégoût, et jugea préférable de sortir d'abord sa baguette. La limace se dressa droit devant lui en émettant un bruit de gargouillis désagréable, agitant ses millions de papattes gluantes. Ce qui projeta une pluie de cette substance jaunâtre sur le garçon.

Evan jugea qu'à présent… il était temps de hurler.

Au SECOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURS !

-

Daren s'arrêta soudain sur le chemin. Il attrapa le bras de Drago pour l'inciter à se stopper aussi.

Quoi ? S'enquit celui-ci.

Tu n'as rien entendu ?

Hum… non.

Un cri !

Tu te sens bien Daren ?

- Au secouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurs !

Daren lança un regard foudroyant à Drago. La voix paraissait fluette, mais trop lointaine pour être clairement distinguée.

Je sais d'où ça vient ! S'exclama Drago après un petit temps de réflexion. C'est la cage du Glumorve Poissardeux !

Oh non ! Rétorqua Daren avec une grimace de dégoût. Elle ne pouvait pas choisir un autre endroit pour se perdre !

Les deux jeunes gens reprirent leur course, et rapidement arrivèrent devant un grand trou de forme cubique, délimité par de courts barreaux.

Très bien ! Annonça Drago. C'est ici, et par l'odeur que cette créature dégage, je sais que je ne me suis pas trompé !

Bon sang ! Drago ! S'écria Daren, qui s'était penché à la barrière pour examiner ce qui se passait dans la cage. Ce n'est pas Morgane !

Quoi !

Drago s'y pencha à son tour.

Je ne l'ai jamais vu lui !

C'est Evan, son jumeau.

Alors c'est ton… Daren, mais tu es fou !

Drago avait saisi son compagnon par le bras. Daren venait de se sauter sur la barrière et s'apprêtait à entrer dans la cage.

Il va se faire tuer ! Lui cria-t-il.

Tu n'es pas en état !

Je peux l'aider quand même ! Il peut se sortir de là, mais il ne sait pas comment ! Je vais le guider !

Comment ça ?

Il est un maître lui aussi. Nous dirigeons le même pouvoir. Sauf que lui l'ignore…

Et tu vas le sauver ? Daren, ta mère vas te-

Je sais ! Drago, ce n'est qu'un enfant !

Daren s'était retourné vers Drago, son regard incroyablement tourmenté. Cependant, il avait parlé d'une voix forte et déterminée. Sans plus attendre, il se jeta du haut de la barrière.

Dareeen ! hurla Drago à sa suite. Ah c'est pas vrai !

Tout en râlant, il ôta sa cape, mais lui préféra transplaner.

Daren arriva en bas sans encombre, porté par l'air. Cependant la douleur lui rappela qu'effectivement il était peu sage d'espérer affronter le monstre.

Evan ! hurla-t-il direction de l'enfant qui courait autour du monstre pour éviter ses assauts.

Le garçon tourna la tête, manquant de se faire happer par la gigantesque langue de la créature.

Il se jeta à plat ventre au sol pour l'éviter de justesse. Relevant la tête, il afficha une grimace furieuse.

Viens vite ! Sa langue est recouverte d'acide, elle te brûlerait en rien de temps ! L'avertit-il encore.

Evan se redressa, il observa Daren avec surprise et terreur, puis se ressaisit en considérant l'impressionnante langue qui allait s'abattre sur lui.

Il hurla et soudain se sentit projeté à l'autre bout de la cage. Lorsqu'il rouvrit les yeux, Daren se tenait à ses côtés, tous deux reposaient sur le sol, et le sorcier jurait entre ses dents sous la douleur qui le saisissait toujours.

Evan se débattit farouchement sans réfléchir.

Lâchez moi ! hurla-t-il avant de se dégager de son étreinte.

Un éclair jaillit, et un crépitement comme un bruit d'électricité accompagné d'un grognement résonnèrent.

Drago accourut près d'eux, sa baguette à la main.

Daren ! Je l'ai seulement assommé ! Ça ne durera pas longtemps, il faut sortir d'ici ! Lui dit il précipitamment en le faisant se relever.

Evan ! Il faut que-

Non ! hurla le jeune garçon en reculant, fusillant les deux sorciers du regard. Ne m'approchez pas !

Il est aussi aimable que Seto dis moi… murmura Drago en soutenant Daren. Il faut qu'on transplane en haut. Mais je ne peux que le faire pour moi, et toi tu n'as plus du tout de force.

Je sais ! Répliqua Daren à bout de souffle. Mais le petit peut nous faire transplaner, lui et moi.

Vous êtes fous, je n'ai pas le permis !

Daren fit un pas en direction d'Evan, et le saisit par l'épaule.

Pas besoin du permis, ce que tu veux faire, tu le peux Evan ! Ecoute moi, tu es un maître ce qui veut dire que tu as la possibilité de puiser dans notre pouvoir l'énergie nécessaire pour agir selon ta volonté !

Le visage d'Evan fut déformé par l'incompréhension.

C'est n'importe quoi ! Je ne vous fais pas confiance !

C'est la seule chance ! Cette créature va bientôt se réveiller ! Il faut sortir de là ! Tu vas me tenir par le bras, et regarder le haut de cette cage, et souhaiter très fort de te retrouver là haut, il faut que tu l'ordonnes ! Il faut que tu saches utiliser les pouvoirs de l'âme que tu veux contrôler, si tu veux te faire respecter !

- L'âme… répéta-t-il d'un air interdit.

Daren ! hurla Drago en voyant la limace commencer à se relever. Dépêchez-vous !

Evan ! Nous ne sortirons pas d'ici vivants si tu n'y mets pas du tien ! Tu veux revoir Morgane autant que moi !

Morgane est à moi ! S'écria Evan sans réfléchir.

Alors, tu ne veux plus qu'elle s'échappe ? Que fera-t-elle, sans toi hein !

Il plongea son regard dans celui d'Evan, amenant son visage près du sien. Evan en fut parcouru de frissons, jamais il ne l'avait vu ainsi, ses longs cheveux sombres défaits retombant de façon désordonnée de chaque côté de son visage.

Evan eut bientôt une toute autre image de ce sorcier, de son visage, de sa voix forte, de sa poigne qui le tenait… Non, ça n'était plus Daren qu'il voyait là, devant lui. Tout horrifié et dérouté qu'il était, Evan trouva la force de se ressaisir et d'acquiescer d'un signe de tête.

Drago vas-y !

Le sorcier blond ne se fit pas prier, et vite il remonta hors de la cage.

Daren se reporta vers le jeune garçon.

Mais comment ?

Je te l'ai dit ! Ta volonté est ta force ! Elle est le pouvoir, mais tu es le seul à pouvoir le condenser ! Toi, tu peux l'utiliser !

J'y comprend rien.

Ne cherche pas ! Fais le juste !

Evan tenta de se concentrer. Toute fois, la créature commençait à bouger à nouveau, et très bientôt elle allait se remémorer que deux repas se trouvaient servis dans sa cage.

Raah ! J'y arrive pas ! Explosa-t-il d'un ton paniqué cette fois-ci.

Aies confiance ! Tu as les capacités pour le faire ! Lui répliqua vivement Daren, passant sa main d'un geste réconfortant sur le visage noirci et égratigné d'Evan. Tu es un Maître des pouvoirs ! Là, sur ton cœur tu en portes la marque, ça veut dire que tu contrôles les Roses Noires, leur source magique est à toi, sers t'en !

Evan examina encore Daren, qui le fixait toujours d'un air déterminé. Les yeux brillants du garçon, et sa curiosité troublée ne purent retenir ces mots plus longtemps.

Mais pourquoi vous lui ressemblez comme ça ? … pourquoi ?

Sa voix était presque gémissante, ses lèvres tremblantes… il était sur le point de craquer.

Reprends toi ! Lui cria Daren le secouant par les épaules. Je t'en pries !

Il leva d'un coup brusque la tête, juste le temps d'apercevoir l'énorme langue visqueuse se jeter sur eux.

Daren mit en genoux à terre entourant Evan et l'entraînant avec lui, aussi vite qu'il put.

Puis plus rien… Il releva la tête, se trouvant dans la même position, Evan recroquevillé dans ses bras. La première chose que son regard croisa fut deux pupilles de rubis. Il sentit Drago se précipiter à ses côtés.

Tu vas bien ? Lui demanda-t-il avec précipitation. Qu'est ce qui s'est passé !

Daren hocha positivement la tête, trop troublé pour parler à l'instant.

Il écarta ses bras pour voir Evan tomber inconscient contre lui.

Non… murmura-t-il d'un ton effrayé.

- Il est juste évanoui.

Daren sursauta, une étrange voix venait de résonner à l'intérieur de sa tête..

Drago se retourna pour voir ce qui perturbait Daren. Tous deux découvrirent un minuscule petit chat noir, aux yeux écarlates. Celui s'approcha d'eux, tandis que Daren entendit une deuxième fois cette voix.

- Donne le moi, je vais le ramener à sa mère maintenant.

Quoi mais ! S'emporta Daren. Qui es-tu !

- Tu l'as protégé, et je vous ai sauvés tous deux. Maintenant donne moi mon frère.

Ton frère

- La Voleuse de Sorts m'a mis au monde il y a bien longtemps, son fils est mon frère. Confie le moi, sans faire d'histoire.

Drago aida Daren à se relever sur sa demande, il porta le corps d'Evan jusqu'à Eefi, sans poser plus de questions, quelque chose dans son esprit l'incitait à le faire.

Le chat se métamorphosa alors en une créature bien plus grande, toujours fine et noble, la véritable apparence d'Eefi.

Daren déposa le jeune garçon évanoui délicatement sur le dos du félin. Par la force de son esprit, Eefi fit maintenir Evan fermement contre lui. Il leva ses grands yeux rouges vers Daren.

- Merci.

Ce mot seul résonna encore dans sa tête, juste avant qu'Eefi ne disparaisse, aussi mystérieusement qu'il était apparu.

-

Plus tôt dans l'après midi, bien loin de tous ces événements, deux autres personnes s'engouffraient sans fin à l'intérieur du labyrinthe.

Morgane progressait sans mot dire depuis quelques instants aux côtés de son père dont la taille ne cessait de diminuer.

Pourquoi tu ne veux pas me répondre ! Lui aboya soudain Morgane, s'arrêtant dans un élan de colère.

Nous règlerons tout ceci une fois à la maison ! Déclara-t-il finalement d'un ton grave, malgré sa petite voix d'enfant.

Non répond moi maintenant !

Mais que veux-tu que je te dise ? Pourquoi toi ? Qu'as-tu fait pour mériter ça ! Je ne suis pas plus avancé que toi sur le sujet ! Pour tout comprendre il faudra voir cela avec ta mère, c'est elle qui nous a fichu dans toute cette histoire !

Tu lui en veux ? C'est grave ce que j'ai …

Il faut que nous sortions d'ici avant toute autre chose ! Répéta-t-il d'un ton ferme.

Severus se leva, constatant avec agacement qu'il avait perdu encore quelques centimètres. Il devait approcher les neuf ans à présent. Morgane se remit en route sans mot dire sachant bien qu'elle ne tirerait rien de lui sinon une sévère réprimande une fois qu'il aurait retrouvé son apparence normale.

C'est un coup de Maman ça ! osa la jeune sorcière en observant une nouvelle fois son père, qu'elle dépassait à présent.

Bien vu ! répliqua Severus, sans réprimer un rire nerveux. Enfin, elle ne l'a sûrement pas fait exprès. Il vaut mieux pour elle en tout cas. Elle va m'entendre de toute façon… Il est grand temps que je reprenne cette famille en main ! Que je vous secoue, elle, ton frère et toi aussi !

Severus tira sa baguette pour tenter de réajuster à nouveau ses vêtements, mais le sort parût inefficace.

Tu veux de l'aide ?

Le petit professeur des potions la fusilla du regard.

Mais si tu ne veux pas… se rattrapa Morgane en baissant les yeux.

Il se reprit sachant bien que la situation dans laquelle il se trouvait n'avait certes rien à voir avec sa fille. Il soupira tout en croisant ses bras sur son torse.

Bon, alors qu'est ce que tu attends ? Lui lança-t-il, sans plus d'amabilité malgré tout.

Quand même, son orgueil en prenait un coup ! Morgane lui sourit timidement, prit sa baguette et exécuta parfaitement le sortilège, ainsi les deux « enfants » furent en mesure de reprendre leur chemin, car s'attarder et finir dans le ventre d'une vilaine ogresse n'arrangerait rien, surtout que Severus n'aurait pas le loisir d'aller houspiller sa rose noire de femme.

Severus et Morgane reprirent leur course à travers la succession de galeries pour échapper à l'ogresse.

Le temps leur sembla interminable, et ce ne fut que quelques heures plus tard qu'ils arrivèrent à la hauteur d'une porte. Un sourire de soulagement se dessina sur le visage de Morgane. Elle s'avança pour en saisir la poignée.

Mais petit Severus à présent haut comme trois pommes se faufila devant elle en la bousculant et ouvrit la porte avec précipitation.

C'est moi d'abord ! Lui lança-t-il d'un ton impertinent.

Il devait approcher les cinq ans désormais. Le temps avançait et plus il perdait des années à une vitesse grimpante. Cela devenait sérieusement inquiétant.

Morgane le dévisagea, on aurait cru entendre sa charmante jeune cousine Calypso. Le sortilège qui le frappait le ferait il également perdre ses esprits au point de le changer en petite peste ? Morgane ne se posa pas plus de question et courut à la poursuite de son père qui était entré dans la mystérieuse pièce.

Papa, attends ! Ne t'en vas pas tout seul ! Lui dit Morgane en le suivant, l'air inquiet.

Elle le rattrapa, mais il la repoussa au moment où elle voulut attraper son bras.

Je peux regarder tout seul ! Toi, surveilles l'entrée ! Lui rétorqua-t-il de sa petite voix. Et c'est moi ton père c'est moi le chef ! Ajouta-t-il en faisant claquer son talon contre le sol.

Tu n'es pas très convaincant… répliqua Morgane en secouant la tête, s'exécutant malgré tout.

Elle avait bien à l'esprit qu'il retrouverait bientôt sa taille normale et qu'il ne valait mieux pas le fâcher davantage.

Arrivant près de l'entrée Morgane sortit sa baguette, et se concentra sur le couloir sombre qui se prolongeait dans l'obscurité devant elle. Son esprit était tellement brouillé par tout ce qui venait de se produire qu'elle ne parvenait à lier la moindre de ses pensées, comment allait elle sortir d'ici, elle n'en avait pas la moindre idée… et la seule aide qu'elle avait était son père réduit à l'apparence d'un enfant de cinq ans capricieux, et si le sortilège dont il était victime allait plus loin encore et lui faisait perdre complètement le peu de son caractère d'adulte qui lui restait ? Jamais ils ne sortiraient d'ici vivants… Son père avait bien raison, elle n'était qu'une idiote.

Morgane se laissa tomber avec lassitude le long du mur, elle était épuisée, cela faisait des heures qu'ils marchaient et tournaient en rond. Elle se remit à songer à l'ogresse, probablement toujours à leurs trousses. Mais plus particulièrement, elle se remémora les paroles que celle-ci avait proférées sur sa mère.

A bien y réfléchir, Aurore ne lui avait jamais parlé de son passé, Severus non plus, comme s'il s'agissait d'un tabou. Non, finalement, elle ne savait rien de sa mère…

Elle ramena ses genoux contre son buste, et enferma sa tête entre ses bras. Elle n'aurait désiré plus se redresser, seulement fermer les yeux, et s'envoler au loin…

Brusquement, elle sentit que l'on tirait sur sa cape.

Elle tourna sa tête et croisa les grands yeux noirs et brillants de petit Severus qui l'observait avec un grand intérêt et un petit air innocent. Il était encore plus petit à présent, et avait perdu tous liens avec la figure de son père, et ressemblait bien plus au petit frère qu'elle aurait bientôt si sa mère avait un garçon.

Son espoir déjà bien bas ne fit que chuter davantage, alors qu'elle clignait des yeux et se mordait les joues pour ne pas céder à la panique.

Tu pleures ? Lui demanda-t-il d'une petite voix fluette.

Non… murmura-t-elle. Non, ne t'inquiète pas.

Tant mieux ! Tu viens avec moi là dedans.

Je croyais que je devais garder l'entrée…

Severus tortilla ses doigts, tout observant le sol.

Mais y fait tout noir… j'ai peur. Tu te moques pas ! S'écria-t-il alors.

Hum… non. Je t'accompagne.

Morgane se releva, ne pouvant s'empêcher de pouffer de rire malgré tout. C'était nerveux… Severus prit sa main et l'entraîna avec lui.

La pièce se révéla vaste et sombre, emplie d'imposantes étagères, croulant sous le poids de très nombreuses fioles et bouteilles de verres à l'aspect peu rassurant. Severus s'avança vers la première étagère afin de l'examiner.

Morgane alla s'occuper d'une autre étagère. Soudain un bruit de verre cassé se fit entendre.

Papa ! S'écria-t-elle en se tournant vers petit Severus qui tenait une fiole dans sa main tout en observant une autre brisée à ses pieds.

Il haussa les épaules, puis se mordit les lèvres avant de marmonner.

Pasfaitexprés…

Fais attention ! Nous devons être discrets malgré tout, tu sais qu'une ogresse nous cherches toujours.

Quoi ! S'exclama-t-il soudain.

Tu as oublié !

Elle veut nous manger ! Mais non, c'est pas vrai ! Tu dis des mensonges.

Papa !

Contre tout attente, petit Severus se mit à pleurer bruyamment. Morgane demeura stupéfaite mais se précipita tout de même à ses côtés pour le réconforter.

N'aies pas peur, tu sais je vais te protéger !

Vrai ?

Bien sûr.

Severus cligna de ses grands yeux noirs, puis retourna vers les étagères.

D'accord ! conclut-il avant de reprendre ses recherches.

Quelque temps plus tard, Morgane avait fait le tour de toute la pièce sans trouver ni porte, ni rien qui pourrait leur venir en aide.

Son père revint vers elle. Navrée, Morgane constata qu'il devait avoir à peine trois ans à présent.

Il avait l'air tout aussi fatigué et désemparé qu'elle. Sans mot dire elle s'assit par terre, adossé contre une étagère, Severus vint s'assoire sur ses genoux, s'amusant à regarder à travers une grosse fiole rouge.

Morgane tentait vainement de trouver une solution mais en vain.

Un claquement retentit soudain. Elle et petit Severus firent un bon de trois mètres de haut, la porte venait de se refermer brusquement.

Morgane prit son père dans ses bras, le serrant contre elle avec force. Ils n'étaient plus seuls dans la pièce…

L'affreux rire de l'ogresse revint grincer désagréablement à ses oreilles.

Il ne fallait pas céder à la panique, Morgane serait déterminée à l'affronter pour de bon cette fois-ci.

Tu pensais réellement m'échapper !

La voix de l'ogresse était déformée par la rage d'avoir été semée si longtemps.

Tandis qu'elle apparaissait devant eux, Morgane s'empressa de poser petit Severus dans un coin d'étagères.

Reste ici ! Ne bouge pas surtout !

Elle lui fit signe de rester silencieux, puis vivement se retourna.

L'ogresse l'attendait de pied ferme, elle devait plus repoussante encore qu'au début de la journée.

Tu ferais mieux de te livrer ! Et vite ! Je ne te ferais plus de cadeaux !

Moi non plus. Rétorqua Morgane d'un air mauvais.

Elle sentit sa marque lui brûler la cuisse, tandis que sa fatigue décuplait sa colère.

Morgane saisit sa baguette, et se prépara à attaquer. L'ogresse sembla s'apprêter à bondir…

'gane 'gane !

Morgane se retourna, déstabilisée. Son père avait encore rétrécit, il avait l'apparence d'un bébé à présent. Mais il secouait dans ses petites mains la fiole rouge avec laquelle il jouait plus tôt.

Quoi ! Non, ce n'est pas le moment de jouer ! lui cria-t-elle.

Bébé Severus secouait frénétiquement la fiole, il avait un air déterminé tandis qu'il continuait d'appeler sa fille.

Morgane secoua la tête, et l'ignora se reportant sur l'ogresse qui fondait littéralement sur elle. Morgane fit un rapide arc de cercle au sol avec sa baguette, et s'envola en haut d'une étagère juste avant que la vieille sorcière ne l'atteigne.

Elles continuèrent leur duel ainsi durant cinq minutes, jusqu'à ce que Morgane se retrouve propulsée contre l'étagère où bébé Severus pleurait à présent.

Il tapota le front de Morgane, celle-ci se redressa, et vit qu'il lui tendait toujours cette mystérieuse fiole rouge.

Morgane vit la détermination qui faisait briller ses grands yeux noirs. Elle hocha la tête et saisit aussitôt la fiole. Sur l'étiquette n'étaient griffonné que les mots « Red Bull »

Morgane ne comprit pas ce que cela signifiait mais Severus lui désigna l'ogresse de ses petits doigts.

Mais alors que Morgane se retournait pour repartir au combat, elle vit l'ogresse à quelque centimètres d'elle la bouche grande ouverte. Sans réfléchir elle lui jet la fiole à la figure. L'objet atterrit droit dans son gosier, l'ogresse se stoppa net, avalant le projectile. Bientôt elle commença à se tordre de douleur et fut entourer d'une épaisse fumée rouge. Morgane observait le phénomène les yeux écarquillés. Elle se retourna, entendant Petit Severus rire aux éclats en tapant des mains.

Tu crois qu'on l'a battue ? lui demanda-t-elle d'un ton peu sûre.

Un soufflement la persuada du contraire, seulement ce n'était plus face à l'ogresse qu'elle se trouvait, mais devant un imposant taureau rouge. La bête semblait furieuse, elle raclait le sol de son sabot avant, s'apprêtant à charger.

Sans perdre des yeux le taureau, Morgane se leva et alla prendre Severus dans ses bras, qui se tortillait toujours de joie, visiblement amusé par le spectacle.

Sa cuisse ne la brûlait plus mais elle sentait une incroyable énergie déferler en elle. Le taureau allait charger d'une seconde à l'autre. Morgane leva sa baguette vers lui, et brusquement la liane qui partait de sa main vint une nouvelle fois s'enrouler autour de sa baguette et se propulsa vers la bête.

Tout alla soudain très vite, l'épineuse liane noire ligota le museau du taureau, et autour de ses cornes, Morgane tira d'un coup sec, et ce fut son tour d'être soulevé vers le taureau. Ainsi elle et petit Severus se retrouvèrent sur le dos de l'animal. Morgane s'agrippa à ses cornes et à son père, ce fut difficile mais elle resta en selle. Le taureau fut pris de folie et fonça littéralement à travers la pièce, défonçant tout sur son passage…

-

Aleda et Sirius avaient continué leur chemin dans la galerie, complètement perdus cette fois-ci…

Aurore en était exactement au même point…

Et le hasard voulut à ce moment de l'histoire que tous trois se retrouvent… dans la même galerie !

Aurore bondit de surprise en voyant apparaître devant elle les deux sorciers. La fatigue atténua les réactions de ces derniers, mais pas celle d'Aurore…

Toi ! hurla-t-elle.

Non, Aleda pitié ne me dites pas que c'est qui je crois qui est devant nous.

Qui croyez vous que ça soit ? S'enquit la jeune sorcière.

Non, moi qui croyais que la journée ne pouvait pas être pire…

Sirius !

Le cri d'Aurore le réveilla quelque peu.

Mais que fais-tu là ?

Et toi alors ! Lui répliqua-t-il.

Je cherche quelqu'un…

Nous aussi, nous cherchions quelqu'un… soupira Aleda. Un sorcier sombre recherché par le ministère…

Vous n'allez pas le croire mais, je suis à la recherche de mon fils.

Sirius baissa soudainement la tête, ainsi qu'Aleda.

Aurore… commença-t-il d'une voix éteinte. Hum, ce que j'ai à te dire va te-

Quoi ! s'enquit elle soudain.

Vous n'entendez pas un drôle de bruit ? les coupa tout à coup Aleda.

Aurore se précipita devant eux, ressentant effectivement de néfastes vibrations venir vers eux.

Elle concentra un puissant bouclier avant que droit venant du mur une énorme masse rouge ne surgisse avec folie. Le bouclier les enveloppa juste à temps mais cela n'empêcha pas le taureau rouge pousser les trois sorcier devant eux jusqu'à ce que…

Dans un grand fracas de mur défoncé les trois sorciers surgirent à l'air libre. Aurore stoppa son bouclier, alors qu'elle Sirius et Aleda avaient été projetés sur le côté. Elle ne perdit pas une seconde, et se précipita vers la bête toujours enragée. Ses yeux s'arrondirent à la seconde où elle posa les yeux sur la tornade rouge, aussitôt elle fit disparaître sans mal le taureau dans une pluie de poussière rouge, aussi facilement qu'en claquant des doigts. Elle courut alors là où celui-ci avait disparu.

Maman ! S'écria Morgane, alors que sa mère venait de la prendre vivement dans ses bras.

Elle reposa sa fille à terre et s'agenouilla à sa hauteur, l'embrassant au moins cent fois, ses yeux scintillants. Morgane ne fut jamais plus heureuse de retrouver sa mère, elle se serra encore dans ses bras, jusqu'à ce que des pleurs ne viennent les tirer de leurs retrouvailles.

Oh j'ai failli t'oublier ! s'écria Morgane en prenant bébé Severus dans ses bras, qui s'était mis à brailler plus que de raison.

Il fallait dire que sans sa cape abandonnée dans le souterrain avec l'empressement, et de toute façon bien trop grande pour lui, il devait avoir froid…

Morgane… bredouilla Aurore en posant les yeux sur le bébé que sa fille tenait dans ses bras.

Il ne faut pas faire de commentaire maman, je t'assure que ça le vexe beaucoup… lui précisa Morgane en lui tendant bébé Severus.

Oh par Merlin ! S'exclama Aurore aussi pâle que la lune qui luisait dans le ciel. Severus…

Elle enveloppa son « mari » dans sa cape et le serra contre elle, ce qui ne l'empêchait de pleurer aussi fort qu'il le pouvait… forcément, il devait avoir des choses à lui dire…

Morgane alla à nouveau entourer sa mère de ses bras, ne désirant à présent plus la lâcher, tant son soulagement était grand de la retrouver.

Sirius s'approcha du trio et posa des yeux ronds sur le bébé.

Aurore… ta fille est drôlement précoce !

Mais non imbécile ! S'exclama Morgane en fronçant les sourcils. C'est mon père !

Aurore donna un coup de coude à sa fille pour la faire taire, mais le mal venait d'être fait.

Sirius leva les yeux vers Aurore, et lui fit signe d'attendre un instant. Il se retourna et éclata bruyamment de rire.

Bébé Severus se remit aussitôt à hurler d'une voix suraiguë.

Si j'avais pu imaginer… que la potion aurait cet effet là… balbutia Sirius entre deux rires.

Une minute ! S'écria Aurore. De quelle potion parles-tu ?

Par pitié, Aurore, tu me tueras demain… souffla Sirius en s'éloignant légèrement d'elle.

Aurore s'apprêtait répliquer, lorsqu'un miaulement stoppa leur mouvement.

Aurore poussa un cri, confiant Severus à Morgane, elle alla à la rencontre d'Eefi, qui venait de sortir du tunnel. A ses côtés Evan gisait à terre, toujours inconscient.

Aleda voulut courir à leurs côtés, mais Sirius la retint de faire tout commentaire, sa gaffe à lui suffisait largement.

Eefi adressa un regard à Aurore et s'éclipsa rapidement. Aurore hocha la tête, le regardant partir, et prit aussitôt son fils dans ses bras, elle caressa doucement ses cheveux, l'embrassant avec tendresse, et sans souffler le moindre mot retourna au près de Morgane.

Comment… Evan ! S'écria celle-ci en découvrant son frère. Maman, il…

Ne t'inquiète pas, il dort. Nous parlerons de tout cela demain Morgane. Lui répliqua Aurore. Nous aurons beaucoup de choses à nous dire.

Cela ne vous dirais pas de retourner à Poudlard ? intervint soudain Sirius, bien près de porter Aleda également, car la sorcière sembla soudain prise d'un lourd sommeil.

Maman ! Papa rajeunit toujours ! Ajouta Morgane, d'une voix inquiète.

Ne t'inquiète pas, je le ferais revenir à son état normal des que nous arriverons.

Tu pourrais également lui effacer la mémoire…

Morgane !

Je disais ça comme ça.

Sirius vint à leurs côtés, tenant dans sa main une vielle chaussure abandonnée dans la rue.

Qui se dévoue pour le port o loin ?

Attendez !

Les sorciers se retournèrent pour voir arriver avec étonnement Seto et Aska. Le visage de Morgane s'illumina d'un grand sourire. Sans réfléchir, elle confia bébé Severus au premier venu, à savoir Sirius, et courut se jeter dans les bras d'Aska et Seto.

Morgane ! hurla Sirius. Viens me reprendre ce machin !

Sirius ! S'indigna Aurore en le fusillant du regard.

S'il vous plait… bailla Aleda. Rentrons.

-

Un peu moins d'une heure plus tard, tout sembla rentré dans l'ordre. Aurore était assise sur le lit de Severus, dans ses appartements de Poudlard. Evan était toujours endormi à ses côtés. Elle avait fait le nécessaire pour stopper la décroissance de Severus, et le bébé qui dormait paisiblement de l'autre côté sous le bras de la sorcière au matin serait redevenu adulte. Morgane apparut au bord du lit, sortant de la salle de bain.

Elle ne portait qu'une courte chemise de nuit. Lorsqu'elle arriva près d'Aurore, celle-ci réprima un sanglot, en se posant sur l'impressionnante rose noire qui avait pris possession de son corps.

Ça ne fait pas mal Maman… lui murmura timidement la fillette.

Aurore acquiesça d'un simple signe de tête, et écarta son bras, incitant sa fille à venir près d'elle. Morgane se fit une petite place près d'Aurore, et presque aussitôt sombra dans un profond sommeil.

Un grincement de porte se fit entendre. Une ombre noire se faufila sur le lit, et vint se lover sur les genoux d'Aurore. Eefi n'adressa à sa Rose Noire qu'un regard compatissant, puis se mit à ronronner doucement.

La journée avait été terriblement éprouvante, mais Aurore n'aurait pas voulu que cette nuit s'achève. Elle serra les siens dans ses bras, tandis que de douloureuses larmes roulèrent sur ses joues. Elle savait désormais, que rien ne serait plus jamais comme avant.

Et voilà un chapitre (ou plutôt toute une série de chapitres) qui s'achève, et bientôt, le plus tôt j'espère, vous aurez la suite ! en attendant, je voulais dire que sur un concours organisé par un site d'Hpfanfiction, la Rose Noire concourrais, donc si vous n'êtes pas trop fâchés contre mes retards inadmissibles, et que vous tenez à la Rose Noire, allez voter s'il vous plaaait ! lol en actégorie : Romance, Comédie et aventure.

Voilou l'adresse :

http/ www. hpfanfiction. org / fr/ c-vote.php