Auteur : San-RSX
Disclaimers : Et non ce n'est pas moi qui ai inventé Potter and Co dommage j'aurai gagné plein de sousous. Sinon pour le moment il n'y a qu'Anne et Daniel qui m'appartiennent
Ses vêtements étaient légèrement calcinés et ses cheveux blonds comportaient quelques mèches noires, mais malgré tout il était en bien meilleur état que sa compagne. Nn-contente d'avoir brûlé sa robe de sorcière si bien que celle-ci ne ressemblait plus qu'à de vulgaires lambeaux de tissus noirs assemblés par un homme préhistorique, elle avait aussi le visage noir et les cheveux calcinés.
Il pleuvait doucement sur Londres, un fin crachat des plus désagréables car il vous mouillait superficiellement. Lui il préférait les extrêmes, chaleur étouffante, pluie violente, froid glacial … pour lui c'était tout ou rien adage, qu'il appliquait ou du moins essayait d'appliquer dans la vie parce que ce n'était pas toujours facile.
Il poussa un soupir et secoua ses cheveux pour les débarrasser des gouttelettes de pluie qui étaient venues s'y nicher et jeta un regard à sa compagne. Elle était terrifiée et regardait le vieil immeuble avec effroi, comme si c'était l'antre de Satan et d'un côté, elle n'était pas bien loin de la réalité...
Il la poussa assez brutalement vers l'entrée et franchit lui-même les portes défoncées de l'immeuble. A l'intérieur de celui-ci il transplana au dernier étage et s'appuya nonchalamment contre le mur, attendant sa compagne qui ne pouvait transplaner. Celle-ci arriva, ses cheveux humides retombant sur ses cheveux, la démarche et la respiration saccadée par l'effort. Il lui tourna le dos et s'engouffra dans le couloir humide où la pluie suintait sur les murs défraichis et s'arrêta devant deux imposantes portes de marbre noir qui dénotaient étrangement avec le reste de l'immeuble délabré.
Devant la porte un homme en robe noire dont la lourde capuche de velours cachait le visage s'inclina devant le jeune homme blond.
« Ravi de vous revoir jeune maître, la mission s'est-elle bien passée? »
Le ton se voulait respectueux mais l'homme ne pouvait cacher un fond de mépris pour celui à qui il s'adressait.
Draco hocha la tête d'un air sombre sans rien répondre. Il serra les dents, encore une autre invention de son « père ». Depuis quand était-il le jeune maître des mangemorts ? Lui, qui pourtant malgré le fait qu'il soit « fidèle mangemort et fils adoptif de Lord Voldemord », n'avait jamais eu droit à aucun traitement de faveur...
D'ailleurs il n'en avait jamais demandé, il aurait préféré rester le fils de Lucius Malefoy, car si on peut s'opposer à celui-ci, on ne s'oppose pas au Seigneur Noir.
Il se souvenait encore de ce jour avec rage, son idiot de père qui n'avait jamais servi à rien avait en mourant encore trouvé un moyen de lui pourrir la vie.
Il était tard et il somnolait dans son lit. Sa mère était à une fête avec quelques amies tandis que son père était parti il ne savait pas trop où quand ils reçurent un message. Ils devaient se rendre au bercail au plus vite. Là-bas ils apprirent le décès de son père, au début tout lui sembla au mieux, il pourrait enfin partir rejoindre Potter et l'Ordre, mais rien ne se passa comme prévu...
Ce soir-là au cours d'un duel, son père et Potter s'étaient battus à mort, tous deux grièvement blessés, le balafré avait donné le coup de grâce à son père. Celui-ci dans un ultime effort avait réussi à plonger Potter dans un coma magique juste avant de mourir. Voilà maintenant 6 mois que le balafré était profondément endormi, sans que personne mis à part l'ordre ne sache où il était.
A la mort de Lucius, Voldemort en profita pour faire de sa mère sa concubine et de lui son fils adoptif pour « remercier son père de ses bons et loyaux services. »
Il attendit que Pansy se remette de ses émotions, toqua à la porte et attendit quelques secondes puis poussa celle-ci.
Les portes s'ouvrirent doucement, laissant apparaitre l'antre du Seigneur Noir, la pièce était exempte de fenêtres et plongée dans le noir le plus complet, seul le feu brûlant dans l'âtre éclairait faiblement le siège où était assis leur maître.
Ils s'approchèrent de lui, s'arrêtèrent à deux mètres et s'inclinèrent, tête baissée vers le sol et les yeux rivés sur le parquet défraichi. Draco fit son rapport tandis qu'à côté de lui Pansy tremblait doucement.
« Mission réussie, tout les moldus présents dans la rue et les cafés des alentours ont été exterminés. De mon côté rien à signaler. »
Voldemort resta un moment silencieux puis tourna lentement sa tête de serpent vers Pansy.
« Et toi Parkinson ? »
Pansy trembla un peu plus fort le ton de la voix de Voldemort n'annonçait rien de bon.
Elle parla tremblante, bafouillant:
« J'ai...j'ai...tu...tu...er. »
Voldemort la regarda avec une compassion feinte.
« Bien Pansy mais quoi d'autre ?»
Elle tressaillit:
« J'ai...j'ai perdu...u.du ma...ma baguette. »
Il releva la tête et abandonna son faux sourire en s'écriant :
« DOLORIS. »
Draco ferma les yeux, tandis que Pansy hurlait à la mort et que Voldemort riant, recommençait le sort de plus belle, lui il devait rester stoïque.
Tandis qu'il continuait à s'occuper de Pansy il se tourna vers lui et lui dit distraitement:
« Tu peux partir mon fils... »
Mon fils! Il l'appelait son fils, lui, alors qu'il savait bien qu'il n'attendait qu'une occasion de le poignarder dans le dos…
Il se releva lentement en se traitant d'idiot. Rien ne changerait, il le savait, ça ne servait à rien d'y penser. Il sortit en fermant la porte et en laissant Pansy avec son tortionnaire.
Il s'appuya contre le mur froid du couloir qui était vide, il ferma de nouveau les yeux en serrant les poings, une unique larme coula. Il rouvrit les yeux et transplana au rez de chaussée de l'immeuble. Une fois dehors, il transplana encore.
Enfin chez lui … Il s'effondra avec reconnaissance sur son lit, fermant les yeux.
La journée avait été rude mais il n'aurait pas à retourner au bercail avant au moins une semaine S'il avait encore su sourire, il aurait probablement souri de plaisir, Voldemort espaçait ses attentats d'au moins une semaine.
Il se releva et alla dans la salle de bain , où il ôta sa lourde cape de mangemort et ses habits et fit couler l'eau de la douche. En entrant dans celle-ci il se demanda ce qu'il pourrait bien faire pour se divertir un peu mais haussa les épaules, il verrait bien …
Anne regarda sa montre pour la énième fois en dix minutes, le cours n'en finissait pas et comme pour la narguer les aiguilles de sa montre semblaient ralentir leur danse éternelle pour l'impatienter encore plus, comme si le fait de devoir écouter Madame Roland et son interminable discours sur l'agriculture en Amérique latine n'était déjà pas en soit une pénitence terrible …
Elle regarda de nouveau sa montre. Encore dix minutes et c'était fini, enfin pour les cours du matin...mais comme elle n'avait de toute façon pas l'intention d'aller à ceux de l'après-midi...
La cloche retentit enfin. Le son strident parvint aux oreilles d'Anne comme celui de la délivrance. Elle se leva prestamment et remit le peu de choses qu'elle avait sorti de son sac dans celui-ci.
Elle sortit la première de la classe sans même prendre la peine de noter le devoir pour le prochain cours, et dévala les escaliers jusqu'à la sortie.
A l'entrée un point revêche contrôlait les sorties des élèves, elle lui présenta sa carte de sortie et passa les portes. Arrivée dehors elle s'étira et regarda autour d'elle pour voir si Daniel était déjà sorti mais apparemment il était toujours à l'intérieur et tant mieux, elle devait partir avant qu'il n'arrive car elle savait pertinemment que s'il la voyait il ne la laisserait pas retourner au Northstreet, et encore moins sécher les cours.
Anne leva les yeux au ciel, le ciel semblait incertain, mais la journée allait sûrement être pluvieuse, elle devait faire vite si elle ne voulait pas rentrer trempée à l'orphelinat.
Les rues étaient vides ou presque, bien que l'on soit en plein jour, les adultes hésitaient à sortir et le récent « attentat » d'hier n'avait fait que renforcer leur peur, bientôt ils auraient même peur de sortir pour aller travailler, si ça n'était pas déjà le cas...
Mais justement, tous ces accidents qui arrivaient étaient-ils vraiment des attentats ou autre chose dont personne n'arrivait à trouver la nature ?
Pendant qu'elle se rapprochait du Northstreet le vent se leva et de fines gouttes de pluie commencèrent à tomber sur Londres. Elle pressa le pas en frissonnant, l'uniforme du lycée n'était pas bien chaud et comme d'habitude elle n'avait pas jugé nécessaire de prendre un manteau ou un parapluie. Elle entra enfin dans la rue du Northstreet, elle était déserte et des grosses bandes de plastique jaune sur lesquelles le mot police était inscrit en noir en interdisait l'accès Elle passa en-dessous et pénétra dans la zone, les façades des cafés environnants étaient calcinés et les cafés voisins avaient subi de lourds dégâts. Le Northstreet quand a lui n'était plus qu'un amas de décombres, une partie du toit s'était effondrée et une partie de la façade avait entièrement brûlé, laissant l'accès libre à ce qui restait du pub. Elle passa ce qui aurait du être l'entrée et avança prudemment dans les décombres, ne faisant pas attention à la pluie qui avait doublé d'intensité, elle marcha jusqu'au bar où l'on voyait encore une partie du comptoir et un ou deux tabourets qui étaient encore debout par elle ne savait quel miracle. Elle regarda autour d'elle à la recherche d'un quelconque indice mais elle n'en trouva pas, elle regarda à sa gauche et essaya d'aller vers la scène ou s'était produit le groupe hier soir. Une grosse poutre en barrait l'accès mais elle passa outre tant bien que mal, chacun de ses pas faisait grincer ce qui restait de parquet et les objets calcinés de l'ancien café. Elle s'arrêta un instant alors que la progression devenait difficile à cause du bois rendu glissant par la pluie, elle s'assit à terre, salissant son uniforme, mais elle s'en souciait peu et regarda sa montre. Voilà déjà bien une heure qu'elle cherchait, il lui restait une demi-heure, trois quart d'heure, pour trouver quelque chose et rentrer à l'internat incognito.
Elle se releva soupirant. Pourquoi est-ce qu'elle s'acharnait ici ? Qu'espérait-elle trouver ? Après tout c'était le travail de la police, pas le sien.
Elle soupira de nouveau. Elle savait pertinemment ce qu'elle espérait trouver, quelque chose, quelque chose d'intrigant, peut être surnaturel, qui changerait son quotidien si morne...
Elle passa une main dans ses cheveux, si elle s'était vue elle aurait ri, était-elle si désespérée pour chercher quelque chose d'inexistant dans des décombres complètement brûlées ?
Tirée de ses pensées elle se sentit tomber en arrière et se rattrapa de justesse à ce qui devait avoir été une table, cependant elle se tordit la cheville et grimaça, poussant un petit cri de douleur. Elle s'était enfoncé une écharde dans la main pour couronner le tout.
Elle regarda à terre et remarqua une sorte de bout de bois clair, un petit cylindre qu'elle prit entre ses doigts. Le bois était poli et bizarrement le feu semblait l'avoir épargné. Elle le tourna lentement en l'examinant...
Elle entendit un bruit, comme si quelqu'un d'autre était dans le café, elle rangea rapidement le bout de bois dans son sac de tissu et s'appuya sur la table essayant de se lever tant bien que mal.
« Je peux vous aider ? »
« Vous m'avez appelé m... Père...? »
Il lui semblait que le mot lui brûlait la bouche, il baissa les yeux, sûr que ceux-ci ne pourraient pas s'empêcher de le trahir et de montrer toute la haine qui l'animait. Voldemort était assis sur son siège, sa lourde capuche rabaissée sur sa tête de serpent. Seul ses deux yeux en fente rouge-sang étaient visibles. Non loin de lui son serpent Nagini se promenait dangereusement entre les mangemorts présents, chacun savait qu'un mot de son maître lui suffisait pour injecter son venin dans le corps d'une des personnes ici présentes et le faire mourir dans d'atroces souffrances. A côté de Voldemort, assise à terre, le regard vide, sa mère était là, mais elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, autrefois élégante et froide, aujourd'hui elle n'était plus que l'esclave de Voldemort, son jouet, il n'avait qu'à tirer les ficelles pour qu'elle exécute ses moindre envies et désirs. Il serra les poings et garda les yeux rivés à terre, dans un silence stoïque, attendant que Voldemort lui dise ce qu'il désirait de lui...
Il ne semblait d'ailleurs pas pressé de l'en informer et regardait un à un ses mangemorts, les mettant de plus en plus mal à l'aise. Il sortit de son petit jeu d'intimidation et leva les yeux vers Draco.
« Oui mon fils... »
Son sourire s'élargit, il devait éprouver une telle jouissance à le faire enrager ainsi, il aurait presque pu lire ses pensées à cet instant si seulement il avait levé la tête.
Lui il n'entendait presque plus rien, toutes ses pensées rationnelles obstruées par sa haine, son dégout et sa colère. Il aurait tant voulu lui hurler "je ne suis pas ton fils", tant voulu relever sa mère, l'enlever de là, ne pas lui permettre de se donner dans un spectacle aussi affligeant, mais tout ça il ne le pouvait pas, il devait rester les yeux baissés dans un silence total, écoutant celui qui était devenu son maître et père...
« ...Il semblerait que mes mangemorts ici présents ne sachent pas s'acquitter d'une mission correctement, j'aurais donc besoin de toi. Tu sais que je n'accorde aucun traitement de faveur, même à toi mon fils, mais si tu t'acquittes correctement de cette mission tu auras tout ce que tu désires et tu deviendras mon bras droit... »
Son sourire s'élargit alors qu'il claquait des doigts, faisant signe aux autres mangemorts de se retirer de la pièce.
« Mais avant de te confier ce travail j'aimerais que tu en exécutes un autre. Si tu réussis je te confierai l'autre. Comme tu le sais notre dernière attaque s'est soldée par un échec, Parkinson a perdu sa baguette, baguette qui si elle était retrouvée par les gens du ministère pourrait nous causer de gros ennuis...je te demande donc de la retrouver, nos sorts de magie noire devraient te permettre de la localiser facilement... »
Il se tut un instant, Lord Voldemort ne faisait jamais de longs discours...
« ...Mais je ne veux pas un seul mort ça attirerait trop l'attention, tu as une semaine pour la retrouver. Si jamais il y a un seul mort je m'occuperai de toi personnellement... »
La tête toujours courbée Draco répondit d'une voix d'outre-tombe:
« L'honneur que vous me faites est trop grand pour que je puisse vous décevoir maître, il en sera fait tel votre volonté. »
Il hocha la tête et claqua des doigts en regardant Draco sortir à reculons de la salle.
Une fois dehors il prit une grande bouffée d'air tandis qu'il réfléchissait au moyen le plus simple pour récupérer cette fichue baguette
Il eut vite fait de la localiser, elle était toujours dans les décombres du Northstreet. A cette heure ça serra facile de la récupérer.
Les rues étaient désertes, les gens travaillaient ou étaient chez eux et les étudiants étaient encore à l'école. Il repensa avec une certaine nostalgie au temps où il était encore à Poudlard, en fait ça ne datait pas tellement, un an seulement s'était écoulé depuis mais il lui semblait qu'il était parti il y a au moins dix ans. Il y avait eu tellement de choses en un an...
La pluie le sortit de ses pensées. Il maugréa, il n'avait pas pensé à prendre un parapluie mais quoi de plus normal puisque d'habitude il transplanait...
Il se hâta d'arriver au Northstreet. Celui-ci n'était plus qu'un tas de décombres inutiles, ils n'avaient pas raté leur coup! Seulement maintenant il allait devoir chercher la baguette de l'autre idiote là-dedans, pour une fois il aurait presque préféré faire moins de dégats, ça lui aurait épargné bien des efforts.
La pluie avait rendu les décombres glissantes, rendant difficile sa progression dans les restes du café.
Il n'était pas là depuis dix minutes qu'il lui sembla entendre quelqu'un d'autre que lui. Il se mordit la lèvre, si c'était un des agents du ministère il allait avoir des problèmes, de gros problèmes.Il avança prudemment et arriva juste à temps pour constater trois choses: de un ce n'était pas quelqu'un du ministère mais une moldue, de deux la moldue en question était une fille qui était censée être morte dans l'incendie d'hier et de trois ELLE avait la baguette de Pansy.
Plusieurs solutions se présentaient à lui mais toutes finissaient de la même façon: la tuer, mais la tuer était précisément dans ce cas contre-indiqué.
Il avança donc sans idée précise et lui tendit la main pour l'aider à se relever, première chose paraître sympathique, après il aviserait.
Elle se retourna, un jeune homme à la peau pâle lui tendait la main d'un air amical. Elle détourna vivement le regard, elle ne voulait d'aide de personne.
« Non merci ça ira... »
Elle tenta de se lever mais sa cheville l'élançait.Elle glissa encore sur le bois humide, elle se serait probablement fracassé le crâne si le jeune homme à côté d'elle ne l'avait pas rattrapée.
« Je crois que vous avez tout de même besoin d'aide... »
Elle hocha la tête à contrecœur. Le garçon lui rappelait quelqu'un pourtant elle ne le connaissait pas. Il l'aida a se relever.
« Merci. »
Il hocha la tête, l'air de dire que ça n'était rien. Bizarrement il avait l'air préoccupé voire fâché.
« Ca fait mal, enfin votre cheville ? »
Elle haussa les épaules, ça ne serait pas la première fois qu'elle se blessait.
« Ca va c'est supportable...»
« Qu'est-ce que vous faites ici ? »
Voilà une question à laquelle elle n'avait pas de réponse. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Elle se voyait mal répondre qu'elle était une survivante de l'attentat d'hier soir et qu'elle espérait trouver quelque chose qui démontrerait que ce n'était pas un attentat mais plutôt un phénomène paranormal, non décidément elle se voyait plutôt mal lui répondre ça...
« Je me promenais. »
Ses lèvres blanchâtres s'étirèrent en un fin sourire moqueur.
« Drôle d'endroit que les lieux d'un attentat pour se promener, vos lieux de détente sont toujours aussi morbides et dangereux ? »
Elle sourit mi-figue mi-raisin.
« Tu peux parler, qu'est-ce que tu fais ici toi ?»
La gène qu'il lui inspirait s'était immédiatement dissipée, il ne devait pas être beaucoup plus âgé qu'elle et ne devait pas avoir plus de dix-neuf ans
« Moi... »
Il sourit de nouveau moqueur.
« ...Je me promène ! »
Elle sourit également amusée, au fond ça les arrangeait tous les deux de ne pas dire la vérité. Elle passa une main dans ses cheveux humides et tenta de marcher, ce qui se solda par une affreuse grimace et un gémissement à peine perceptible de douleur.
« T'es sur que ça ne fait pas si mal finalement ? »
Elle leva les yeux vers lui, plus ou moins agacée.
« Au lieu de prendre la grosse tête tu pourrais m'aider... »
Il lui prit le bras et le passa autour de ses épaules.
« Tu peux quand même sauter à cloche-pied ? »
Elle tira la langue dans un geste purement enfantin, un sourire amusé àux lèvres.
Marcher dans les décombres n'est déjà pas facile mais sauter à cloche-pied sur des décombres mouillées l'est encore moins. Au bout d'un quart d'heure d'énervement et de dispute, sans prévenir il la souleva dans ses bras, sortant en vitesse de ce qui restait du café pendant qu'elle protestait vivement.
« Mais repose-moi, qu'est-ce que tu fous, lâche-moi, merde... »
S'en suivit un bon nombre d'insultes dont certaines qui étaient inconnues au répertoire de Draco pourtant assez « calé » dans le domaine.
Il la reposa délicatement à terre faisant attention de ne pas lui faire mal tandis que celle-ci lui lançait un regard noir.
Il haussa les épaules, un sourire aux lèvres, s'amusant de sa colère.
« Je te raccompagne, tu habites où ? »
« Pas la peine, je me débrouillerai... »
« ...Comme un canard boiteux en somme ! Bon tu habites où ? »
Elle grimaça et lâcha dans un souffle:
« A trente minutes d'ici à pied, et c'est pas ma maison. »
Il l'aida de nouveau à marcher et se mit en route. Il ne savait pas pourquoi il perdait son temps ici, à l'aider. Il avait une mission à accomplir, certes il n'avait aucune envie de le faire mais à vrai dire sa place de mangemort était en jeu et bizarrement on pouvait dire que dans son malheur c'était bien la seule chose qu'il lui restait.
Normalement, en constatant qu'il y avait déjà quelqu'un sur place il lui aurait lancé un sort d'oubli et serait parti en la laissant se débrouiller toute seule, mais en fait il avait surement besoin de distraction, même si celle-ci devait être une moldue insolente.
Une fois arrivés à l'orphelinat, il regarda celui-ci avec un dégout évident. Sombre et froid, avec à peine quelques enfants en bas âge qui jouaient dehors, celui-ci ne donnait aucune envie d'y entrer, surtout avec les fils barbelés qui surplombaient les grilles d'entrée.
« C'est ça ta piaule ? »
« Je t'ai dit, ce n'est pas chez moi ici... »
Elle n'eut pas le temps de finir qu'elle fut interpelée par une voix rauque. Encore en uniforme, les cheveux ébouriffés, la mine inquiète, Daniel s'avança vers elle l'arrachant au bras de Draco pour la regarder attentivement.
« Où tu étais passée ? Je m'inquiétais, tu es blessée, c'est ce con qui t'as fait ça ? »
Une phrase dite par Daniel ne contient pas d'habitude plus de trois mots, celle-ci devait en faire une dizaine, preuve que celui-ci s'était vraiment inquiété, elle ressentit une pointe de remord, elle avait fait la conne pour un simple bout de bois.
« Désolée, j'avais envie de me promener, je me suis fait mal en chemin et il m'a aidé. »
Il lui jeta un regard mauvais sans savoir pourquoi. Il ne lui plaisait pas le moins du monde, cependant il dit très bas et de mauvaise volonté:
« Merci. »
Draco se retint d'éclater de rire, la jalousie du gars était palpable et pourtant pour une fois il n'avait eu aucune mauvaise intention. Ne se sentant pas très désiré il se tourna vers Anne et dit:
« Tu m'avais pas dit que t'avais un copain, bon j'y vais moi, au fait c'est quoi ton nom ? »
Anne sourit et regarda Daniel en secouant la tête, pourtant elle ne démentit pas.
« Moi c'est Anne, et toi ? »
« Draco Malefoy, Anne, Anne comment ? »
« Anne tout court, bon ben a plus.. »
Il commençait à pleuvoir, et elle n'avait pas envie de s'attarder.
Daniel ne dit pas un mot et aida Anne à rentrer. Une fois à l'intérieur, il entreprit de ressortir. Son amie le regarda étonnée:
« Où tu vas ? »
« Nulle part j'arrive. »
Il se dépêcha de sortir, se laissant mouiller par la pluie. Le dénommé Draco attendait toujours dehors.
Daniel s'approcha sans dire un mot.
« Qu'est-ce qu'il y a, la belle a un message pour moi ? »
Daniel serra la mâchoire, mais ne commenta pas.
« Toi, Malefoy, je sais qui tu es... »
Son regard se fit dur.
« Tu l'approches pas, elle n'a rien avoir avec nous. Ni même avec le monde des sorciers, et moi non plus, alors ne reviens plus ici. Je sais qui tu es, tu étais le gars d'hier au Northstreet, c'est toi qui as tout incendié, je ne dirai rien, mais toi tu t'approches plus ! »
Sur ce, il tourna les talons et rentra à l'orphelinat laissant sur le perron un Draco médusé.
« Là, ça se complique » murmura-t-il pour lui-même.
