Disclaimer : les personnages issus de la série "Harry Potter" appartiennent à Mrs J.K. Rowling et loin de moi l'idée de les lui voler.
Réponses aux reviews :
Doc Gribouille : hélas ! Tu as raison d'avoir peur ! Mais lis plutôt ce chapitre et tu verras si tes craintes se confirment… Pour le nom de Lygaeus, reporte toi au chapitre 13 de "Max" première partie !
Sylla Alana : j'ai bien peur que tu aies vu juste pour la pauvre Max… Les ennuis vont commencer… AU fait, d'où viens ton pseudo ?
Emma : (Bienvenue nouvelle revieweuse ! J'adore ton prénom !) Merci beaucoup ! J'essaie de créer une fic avec des personnages originaux pour la plupart, même si Snape fera quelques apparitions non négligeables dans certains chapitres de cette seconde partie… En revanche, pour les maraudeurs et autres acolytes, je ne pense pas que Max aura affaire à eux. Quant à savoir si j'utiliserais les nouvelles données du tome 6, je crois bien que non, car l'ensemble de cette histoire à été conçu juste après le tome 4 et je ne peux plus vraiment revenir sur la trame, au risque de changer l'ensemble du scénario. Donc, il risque fortement d'y avoir quelques incohérences entre cette fic et l'œuvre originale… (Par exemple, Slughorn sera tout bonnement inexistant dans cette histoire…)
Merci pour vos reviews, désolée du retard (plus de 3 mois, c'est inexcusable…) et bonne lecture !
Chapitre 4 : à découvert
Les trois acolytes se retrouvèrent le vendredi suivant, puis celui d'après et encore celui d'après, et ainsi de suite pendant plusieurs semaines. Au fur et à mesure de leurs virées nocturnes, ils en apprenaient de plus en plus sur les arts sombres, les sortilèges d'attaque et la magie noire. Max n'avait jamais imaginé que cette part obscure de la magie puisse être aussi intéressante.
Les jours, les semaines passaient avec la même joyeuse insouciance que les années précédentes. Max ne pensait pas à mal, lorsque, chaque vendredi soir, alors que minuit approchait, elle utilisait la clé subtilisée pour ouvrir à son petit groupe les portes mystérieuses de la Réserve.
Elle attendait ces soirées avec une impatience qui s'amplifiait chaque semaine. Plus le temps passait, plus les livres qu'elle lisait étaient puissants et captivants. Cette force qu'ils renfermaient la fascinait, et semblait avoir le même empire sur Morgane et Severus. Cependant, une petite voix dans l'esprit de Max, une voix qui se faisait plus minuscule et plus éteinte au fur et à mesure que le temps passait, lui soufflait à l'oreille qu'elle était en train de franchir les limites de l'interdit.
Mais, après tout, que faisaient tous ces livres de magie noire, tous ces livres interdits, dans une école, là où ils étaient susceptibles de tomber entre n'importe quelles mains ? Certes ils étaient sous clé, dans la Réserve, et aucune note d'aucun professeur n'aurait pu permettre à un élève d'obtenir la permission d'en consulter un. Mais alors pourquoi les gardait-on ainsi, comme un supplice de Tantale, une tentation permanente pour quiconque en connaissait l'existence ?
Ces questions s'étaient d'abord bousculées dans la tête de Max. Mais, progressivement, elle s'était laissée envahir par cette puissance potentielle qu'elle ressentait sous ses doigts lorsqu'elle parcourait les antiques ouvrages.
Si elle ne pouvait analyser l'état d'esprit de Morgane face à leur nouveau secret, il semblait absolument certain que Severus était du même avis que Max, et même sans doute plus exalté. Il passait des nuits entières à dévorer divers livres, poussant les jeunes filles à s'attarder à la bibliothèque jusqu'au petit matin. Et, à chaque rendez-vous, il restait dans un état d'éveil et d'alerte tel que ses deux camarades l'avaient spontanément et d'un même accord tacite nommé responsable de la vigilance, chargé d'assurer la sécurité et de donner l'alarme au cas où quelqu'un viendrait à s'aventurer dans les parages. Seulement, Severus était souvent bien trop préoccupé par ses lectures pour percevoir le moindre signal au dehors…
Max et Morgane, quant à elles, finissaient généralement par s'assoupir et ne se réveillaient que lorsque les premiers rayons du soleil venaient illuminer les rayonnages poussiéreux de la bibliothèque. Max venait justement de s'endormir lorsqu'un cauchemar l'éveilla en sursaut. Elle venait de voir en rêve une haute silhouette sombre et indistincte ouvrir avec fracas la porte de la Réserve.
A côté d'elle, la tête renversée sur un exemplaire en mauvais étét des "Potions de grand pouvoir", Morgane somnolait, parfois secouée de tics nerveux. Max sortit la clé de sa poche et se leva.
- Que fais-tu ? demanda Severus, ne prenant même pas la peine de relever le nez de son livre.
- Je ferme la porte, expliqua Max.
Severus fit une grimace railleuse.
- Ca ne sert à rien, tu sais, reprit-il. Si quelqu'un apprend que nous sommes là, ce n'est sans doute pas une simple serrure qui l'empêchera de nous trouver et d'entrer…
Max haussa les épaules.
- Je sais bien… Mais ça me rassure…
Elle frissonna en repensant à son rêve. Il lui arrivait régulièrement de faire des rêves prémonitoires. Plusieurs fois, elle avait deviné grâce à ses rêves les sujets d'examens qui allaient tomber. Une fois, elle avait pu prédire que le Poudlard aurait une heure de retard.
Elle en avait touché un mot au professeur Dumbledore, qui l'avait rassurée en lui disant que ce genre de phénomènes accompagnaient parfois le don d'empathie. Elle s'était peu à peu habituée à ce que certains de ses songes les plus réalistes soient des visions parfaites de ce qui allaient se passer. Et si c'était à nouveau le cas, cette fois ?
Morgane se réveilla en entendant la clé cliqueter dans la serrure. Elle bailla sans retenue et se frotta les yeux.
- Quelle heure est-il ? demanda-t-elle.
Max regarda sa montre magique.
- Deux heures, répondit-elle.
- Seulement ? renchérit Severus. Génial, encore quelques heures à passer ici…
Il rangea son ouvrage sur le rayonnage derrière lui et prit le suivant. Il s'était lancé dans la lecture d'une longue série en 20 volumes, ne comportant aucun titre, mais dont la couverture en cuir de dragon noir ne présageait rien d'engageant pour un sorcier honnête.
- Vous croyez que ce que nus faisons est bien ? demanda soudain Max, tout à coup tiraillée par le doute.
- Je n'en sais rien, répondit Morgane, la voix pâteuse. En tous cas, je ne serais pas contre l'idée de retourner au lit pour cette nuit…
Elle bailla longuement à nouveau, sans prendre la peine de mettre sa main devant sa bouche.
- Ah vous, les filles… grogna Severus.
- Quoi ? lança Max.
- On s'instruit, c'est tout, expliqua le jeune homme calmement. On n'a rien à se reprocher.
- Toi, non bien sûr… On voit bien que ce n'est pas toi qui as volé la clé de la Réserve à ton oncle…
Severus soupira et referma brusquement son livre.
- Oh, tu m'énerves à toujours t'en faire ! Si on t'accuse de quelque chose, tu n'auras qu'à dire que je t'y ai forcée ! Maintenant, laisse moi lire tranquillement et…
Il s'interrompit brusquement. D'un même mouvement, Max et lui tournèrent la tête vers la porte.
- Tu as entendu ce que j'ai entendu ? chuchota Max.
Severus ne répondit pas. Il se leva, reposa son livre et s'approcha sur la pointe des pieds de la porte. Il y colla son oreille et attendit quelques secondes.
Rien. Après une minute, il recula d'un pas et haussa les épaules, l'air moqueur.
- On a du rêver…
Max était sur le point de laisser sa tension retomber lorsqu'un bruit très proche se fit entendre. La poignée de la porte s'ébranla bruyamment. Max et Severus fit un bond en arrière, la gorge serrée et les baguettes brandies, tandis que Morgane, brutalement réveillée, rampait dans un coin.
Les quelques secondes d'attentes leur semblèrent à la fois interminables et atrocement courtes. Ils ne savaient tous les trois que trop bien ce qui allait se passer. Une nouvelle fois, Max avait vu juste, avait pressenti le drame.
Une gerbe d'étincelles jaillit à travers la serrure et en fit tomber la clé, faisant sursauter les trois jeunes gens. De l'autre côté de la porte, une voix invisible que Max, trop atterrée, n'avait pas reconnu, venait de prononcer une formule à peine audible.
Avec une lenteur affolante, la poignée de la porte s'abaissa.
La porte s'ouvrit finalement, livre passage à la haute silhouette noire que Max avait entrevue dans son cauchemar. Deux yeux dépareillées luisaient dans le visage sévère de cette silhouette floue. Max soupira en silence et sentit son cœur s'étreindre.
Lygaeus pénétra dans la Réserve. Son visage avait une expression particulièrement dure, telle que Max ne lui avait jamais vue. Mais, plus que cette sévérité intransigeante qu'il affichait, c'était son air de profonde déception qui émouvait Max. Elle était fautive, coupable, mais surtout, elle venait de perdre l'estime de ce professeur qu'elle admirait tant.
Lygaeus retint un soupir qui semblait dire "je m'en doutais". Il dévisagea successivement les trois élèves, insistant sur Severus, un élève de sa propre maison, et sur Max, une jeune fille qu'il apprécier particulièrement et qu'il connaissait sans doute mieux que les autres. C'était du moins ce qu'il croyait…
Il y eut un long silence, terriblement pesant, aussi bien pour les jeunes gens que pour le professeur. Enfin, ce dernier se décida à parler.
- Mesdemoiselles, veuillez retourner à votre dortoir, je vous prie, ordonna-t-il d'un ton calme et serein, comme si de rien n'était. Quant à vous, Mr Snape, suivez-moi dans mon bureau.
Morgane s'avança, la tête baissée, vers la porte. Mais Max ne la suivit pas.
- Professeur, c'est moi la responsable, lança-t-elle avec foi.
Mais Lygaeus l'interrompit d'un geste ferme.
- Je ne vous ai pas demandé d'explications pour l'instant Miss Grey. Par conséquent, veuillez, je vous prie, suivre Miss Wild dans votre dortoir. Vous descendrez toutes les deux dans mon bureau demain, dès après le petit déjeuner. Bonsoir mesdemoiselles.
Max n'osa rien ajouter. La tête basse, les larmes aux yeux, elle salua son professeur, jeta un dernier regard d'excuse et de compassion à Severus et quitta la Réserve le cœur gros.
La nuit que passa ensuite fut l'une des pires de sa jeune existence. Sous l'emprise de son propre stress, de celui de Morgane et Severus qu'elle ne pouvait s'empêcher de partager à cause de son don d'empathie, et de la déception qu'elle percevait en Lygaeus, elle se sentait bien trop malheureuse pour fermer l'œil avec sérénité.
Elle s'en voulait vertes d'avoir mal agi. Mais culpabilisait surtout pour une raison bien plus personnelle : non seulement elle avait conduit l'une de ses camarades dans une situation compromettante, mais, et cela la touchait d'autant plus que son estime pour lui était grande, elle avait déçue Lygaeus.
Au petit déjeuner, elle ne put rien avaler. Alyce, Linn et Selene commençaient à se poser des questions. Heureusement, Morgane avait eu le courage de ne rien laissé paraître, malgré l'anxiété que Max sentait en elle..
Max examinait avec attention la table des Serpentard depuis un bon quart d'heure, lorsqu'elle aperçut enfin Severus qui arrivait. Lui aussi avait les traits tirés et ne semblait avoir grand appétit. Max se leva spontanément d'un bond et se dirigea vers lui, sans explication pour ses camarades.
- Alors ? demanda-t-elle avec anxiété.
- Eh bien, comme tu peux le voir, je suis toujours ici, je n'ai pas encore été renvoyé… répondit Severus sur un ton faussement enjoué.
- Que lui as-tu dit ? A Lygaeus ?
Severus lui sourit avec une sympathie qu'on lui voyait rarement, mais que Max, grâce à son don, avait déjà réussi à percevoir chez lui.
- Ne t'inquiète pas, Max. J'ai dit que je t'avais menacée, que tout était de ma faute.
Max soupira, mais se sentit un peu soulagée malgré tout.
- Merci, mais tu n'aurais pas du. Je l'ai fait sciemment, de mon plein gré. Je suis tout aussi responsable que toi. Et, de toute façon, je doute que Lygaeus te croit…
Severus rougit violemment. Max ressentit une certaine gêne à travers lui, sans qu'elle puisse s'en expliquer la cause.
- Laisse tomber, Max. Lygaeus est plus sympa qu'il n'en a l'air. ET puis, on fera peut-être nos retenues ensemble !
Il esquissa un sourire et Max et se força à sourire. Lorsqu'elle retourna à la table des Serdaigle, Morgane se leva à son tour et lui saisit le poignet.
- J'ai oublié mon livre de sortilèges dans le dortoir. Tu viens le chercher avec moi, Max ?
Max respira profondément. Il était temps d'affronter ses fautes…
