Disclaimer : les personnages issus de la série "Harry Potter" appartiennent à Mrs J.K. Rowling et loin de moi l'idée de les lui voler.

Cette fois j'ai été beaucoup plus rapide, car j'attendais avec impatience d'écrire ce chapitre ! J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi ! Bonne lecture !

Chapitre 5 : confrontation

Ce fut Morgane qui frappa. Après un silence de quelques secondes, la voix grave de Lygaeus invita les deux jeunes filles à entrer. Morgane avança la première. Max avala péniblement sa salive et la suivit.

Le bureau du professeur, ans lequel Max pénétrait pour la première fois, était, contrairement à ce à quoi elle s'était attendue, riche et chaleureux. Le parquet, un peu terni par les pas, était recouvert de tapis à l'apparence moelleuse et à motifs persans. Deux fauteuils et un canapé en bois sombre tapissé de velours bleu nuit paraissaient accueillir les invités avec bienveillance. Max nota toutefois qu'elle n'était pas vraiment une "invitée".

Devant ces fauteuils, une table basse recouverte d'une glace étincelante renvoyait la faible lumière matinale qui pénétrait dans la pièce à travers l'unique fenêtre. Un peu partout, des lampes antiques en cuivre ajoutaient leur touche à l'éclat tamisé de la pièce. Le long de tous les murs, d'immenses bibliothèques offraient un très grand choix de livres divers et variés, si nombreux qu'il sembla à Max qu'elle n'avait jamais une pièce mieux fournie en livres, à part la bibliothèque de l'école.

Mais la pièce du mobilier qui impressionnait le plus Max était le bureau même de Lygaeus. Il s'agissait d'un splendide ouvrage, fait du même bois sombre que les fauteuils, mais aussi massif que ces derniers étaient fins et graciles. Ca et là, de mystérieuses runes gravées dans le bois faisaient regretter à Max de ne pas avoir choisi l'étude des runes l'année précédente. Et, derrière ce bureau magistral, Lygaeus trônait sur une chaise à haut dossier, tel un prince. Max nota cependant qu'à part les livres, aucun objet personnel ne rappelait l'ancienne carrière d'Auror du professeur, ni les bons services qu'il avait rendu au Ministère : pas une médaille, pas un diplôme encadré au mur.

"Asseyez-vous, ordonna-t-il aux deux élèves, d'un ton neutre."

Max et Morgane prirent toutes deux place sur les chaises situées devant le bureau.

"Bien, mesdemoiselles… Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?"

Ni l'une ni l'autre ne répondit.

"Rien ?"

Max finit par lever la tête et dire à vois à peine audible :

"Tout est de ma faute, Professeur…"

"Tiens donc, reprit Lygaeus. Etrange. Mr Snape m'a dit exactement la même chose"

Max s'empourpra.

"C'était pour me défendre, Professeur. J'ai obligé Severus et Morgane à me suivre… Après avoir volé la clé de la Réserve à mon oncle… J'avais trop peur d'y aller seule…"

"Ne mentez pas, Miss Grey. Je le vois tout de suite lorsque vous mentez."

Max sentit les larmes lui monter aux yeux.

"Miss Wild, reprit Lygaeus. Vous ferez une retenue avec moi mardi prochain à 17h. A présent, veuillez nous laisser. Et je vous prie de garder le silence sur cette triste histoire, si vous ne souhaitez pas causer plus de tort à vos camarades qu'ils ne s'en sont fait eux mêmes."

Morgane serra brièvement et discrètement la main de Max, se leva et sortit du bureau du bureau. Lorsque la porte eut claqué derrière elle, Max n'osa pas relever la tête.

"Maxine, finit pas reprendre le professeur, la voix légèrement plus douce et plus amicale, comme chaque fois qu'il s'adressait personnellement à Max. Rendez-moi cette clé."

Max s'exécuta, trop heureuse de se débarrasser de l'objet du délit.

"Et racontez-moi la vérité…"

Max inspira profondément.

"Je vous promets que cette navrante aventure restera entre nous."

Max leva les yeux sur lui et lui lança un regard de profonde gratitude.

"En fait, expliqua-t-elle, Severus m'a demandé la clé de la Réserve et j'ai accepté de la prendre."

"Pourquoi ?"

"Je ne sais pas…"

C'était la pure vérité. Max ignorait ce qui l'avait finalement décidée.

Lygaeus hocha la tête d'un air soucieux.

"Savez-vous ce que Mr Snape voulait faire dans la Réserve ?"

"Il voulait lire des livres."

"Quels livres ?"

Max ne répondit pas.

"Je vois. Et vous avez lu ces livres aussi, je suppose ?"

Max sentit des larmes commencer à ruisseler sur ses joues. Comme elle avait honte…

Lygaeus lui tendit un mouchoir. Elle essuya ses yeux.

"Ne pleurez pas, Maxine, dit-il doucement."

Mais les larmes de Max redoublèrent. Lygaeus soupira, gêné.

"Je ne dirai rien à personne. Ni à votre oncle, ni à Dumbledore. Toute vérité n'est pas bonne à dire… ajouta-t-il sans presque articuler."

Max, qui ne comprenait pas, leva la tête. Mais Lygaeus rejeta ce qu'il venait de dire d'un geste évasif de la main. Il redevint grave.

"Qu'avez-vous ressenti en lisant ces livres ?"

Max resta immobile, les lèvres soudées. Elle avait déjà suffisamment déçu son professeur pour rajouter à sa peine…

"Je vais vous dire ce que vous avez ressenti, Maxine, puisque vous refusez de la faire. Vous avez trouvé cela fascinant, n'est-ce pas ?"

Max hocha faiblement la tête.

"Vous aussi, murmura Lygaeus, secouant la tête et baissant les bras."

Max sentit sa gorge se nouer. Elle l'écoutait avec appréhension.

"Vous êtes jeune, Maxine. Je comprends que vous soyez attirée par la magie noire. Mais vous devez concevoir qu'elle représente une menace autant qu'une grande force. Toute puissance, entre des mains irresponsables, risque de devenir un véritable fléau. Vous devez comprendre cela, vous devez me croire et me faire confiance !"

"Je vous crois, murmura Max, penaude."

"Très bien. Alors, puisque vous êtes une jeune fille raisonnable, nous allons conclure un accord. Je m'engage à ne rien dire à deux conditions."

Max l'interrogea du regard.

"D'abord, vous ferez une retenue par semaine avec moi, et ce jusqu'à la fin de l'année. "Ensuite, vous devez me promettre de ne plus voir Mr Snape ou qui que ce soit que vous soupçonnez d'entretenir des rapports privilégiés avec les Mangemorts."

"Est-ce que Severus est avec … ?"

Lygaeus l'interrompit d'un geste sans appel.

"Cela ne vous regarde pas, Maxine. Promettez-moi simplement de l'éviter à l'avenir."

"Mais…"

"Promettez-le !"

"Mais je l'aime bien ! s'écria Max en se levant d'un bond."

Le professeur l'imita.

"Non ! répondit-il, tout aussi violemment."

Ses yeux dépareillés lançaient des éclairs. Max ne l'avait jamais vu aussi furieux, même la nuit précédente, lorsqu'ils les avaient découverts dans la Réserve. Il avait alors fait preuve d'une maîtrise de lui étonnante et peu commune.

"C'est mon ami, ajouta Max, plus bas et avec moins d'assurance."

Lygaeus frappa son bureau de son poing serré. Des flacons d'encre vibrèrent. Max sentit un frisson lui parcourir l'échine.

"Maxine, vous ne savez pas tout…lâcha-t-il, les dents obstinément serrées."

"Non, évidemment ! éclata Max. Toute vérité n'est pas bonne à dire, c'est bien ça ? "Personne ne veut rien me dire. Et vous encore moins qu'un autre ! Alors au revoir !"

Elle se retourna vivement, prête à prendre la porte, quitte à subir le courroux de Lygaeus et la punition qui en découlerait. Mais le professeur n'était pas de son avis. Il la retint violemment par le poignet. Sous le coup de la douleur, Max laissa échapper n gémissement.

"Aïe ! Vous me faites mal ! Lâchez-moi !"

Lygaeus la fixait de ses yeux vairons. Il semblait près de perdre son calme.

"Non ! lança-t-il d'une voix rauque. Asseyez-vous et écoutez-moi !"

Son ton était si péremptoire que la jeune fille n'osa pas le contrarier. Elle se rassit. Il la libéra de sa poigne de fer. Ses doigts puissants avaient laissé une marque circonférentielle violacée autour du poignet gauche de Max.

"Êtes-vous vraiment prête à entendre la vérité ? reprit-il d'une voix un peu plus calme. Du moins, une partie ?"

"Pourquoi une partie seulement ? Je veux tout savoir, tout ce qui me concerne !"

"Parce que vous êtes bien trop jeune et que votre mésaventure de la nuit dernière m'a prouvé que vous n'étiez pas suffisamment responsable pour assurer le poids d'un tel secret."

Max sentit la boule dans sa gorge se reformer. Lui reprocherait-il éternellement cet incident ? Elle se tamponna machinalement les yeux avec le mouchoir qu'il lui avait prêté.

"A présent, venons-en au fait. Vous n'ignorez pas que ce sont des Mangemorts qui sont accusés du meurtre de votre mère ?"

Max songea à ce vide dans son cœur, à cette absence qui lui pesait plus que tout.

"Vous êtes donc particulièrement bien placée pour vous méfier de la magie noire."

Max hocha la tête, honteuse. Maintenant qu'il lui présentait la situation sous cet angle, elle regrettait amèrement ce qu'elle avait pu penser des livres qu'elle avait lus.

"Voilà une chose dite. Ensuite, aussi difficile que ce soit pour moi de vous le dire, et pour vous de l'entendre, il me faut vous confier un fait déplorable pour ma maison. Mr Snape vous a jeté un sortilège de confusion pour vous convaincre de voler la clé."

Max leva les yeux vers son professeur et le dévisagea pour déceler la moindre trace de fabulation en lui. Mais elle ne ressentit rien de tel.

"Oui, Maxine. C'est la pure vérité. Il me l'a dit lui même."

Max soupira. Qu'arrivait-il donc à Severus ? Etait-il aussi mauvais que tous les élèves non issus de Serpentard s'accordaient à le dire ?

"Mais une question persiste, Maxine. L'auriez-vous fait s'il ne vous avait pas jeté ce sort ?"

Max hésita.

"Je ne sais pas, finit-elle par chuchoter, la tête résolument baissée."

Elle serra convulsivement le mouchoir dans ses mains. Lygaeus hocha la tête ; il semblait préoccupé.

Un long silence s'installa, pendant lequel Max laissa ses yeux vagabonder sur les motifs gravés sur le bureau. Lygaeus finit par suivre son regard.

"Cette rune signifie la puissance, dit-il."

Max en caressa les contours d'un doigt tremblant.

"Que vous évoque ce symbole ?"

Max réfléchit.

"Elle me fait penser à Voldemort et à Dumbledore."

Lygaeus avait un peu frémi au nom tabou.

"Vraiment ? demanda-t-il."

Max acquiesça.

"Oui. Et à vous aussi."

Une rougeur modérée monta aux joues du professeur. Cela redonna un vague sourire à Max.

"Oh, fit Lygaeus. Et… Et cette autre rune, ajouta-t-il, en désignant un autre symbole gravé, représente la sagesse. Vous fait-elle aussi penser à moi ?"

Max le regarda. Un large et franc sourire éclairait son visage si sévère d'habitude. Jamais Max ne lui avait vu une telle expression. A cet instant, elle le trouva tout à fait charmant, et elle serra plus fort le mouchoir. Elle ne put s'empêcher de lui sourire en retour.

"Oui, répondit-elle. Vous êtes très sage."

"Moi, elle me fait penser à vous."

Max écarquilla les yeux, incrédule.

"A vous, plus tard, corrigea le professeur."

Max le questionna du regard.

"Votre mère était une personne très sage, et vous lui ressemblez beaucoup."

"Vous connaissez ma mère ?"

"Oui, je l'ai un peu connue, autrefois. Je sais que cette montre lui appartenait."

"Elle est cassée, répondit Max."

"Je sais."

La scène avait un vague goût de déjà-vu.

"On m'a dit que c'était sûrement à cause d'un sortilège très puissant, poursuivit Max."

Lygaeus eut un tressaillement à peine perceptible.

"Vous me direz tout la vérité un jour ? demanda la jeune fille."

Il lui sourit avec tendresse.

"Je te le promets, Maxine."

Max, saisie par cette marque d'attachement, ne se rendit même pas compte qu'il l'avait tutoyée pour la toute première fois de sa vie.


Un quart d'heure plus tard, Max sortait du bureau avec un mot signé du professeur pour expliquer son retard et une liste de retenues à effectuer avec lui.

Elle avait séché ses larmes et elle se sentait le cœur moins gros. Au fond de la poche de sa robe de sorcier, le mouchoir, tout fripé d'avoir été ainsi tortillé nerveusement, n'avait toujours pas été restitué à son propriétaire…