Désolée d'avoir mis si longtemps... Ce chapitre est un peu embrouillé en plus, mais tout devient plus clair dans le prochain, c'est promis... J'espère que vous aimerez quand même...

Ecrire n'avait pas apaisé Draco Malfoy. Il ressentait toujours ce trop-plein de haine, ce désir de liberté, ce sentiment trouble qui lui nouait depuis quelques mois les entrailles. Cette obsession. Ce leitmotiv. Il se sentait comme si on lui avait ouvert le crâne pour y injecter tout un tas de pensées troublantes qui ne lui appartenaient pas. Il se sentait comme impur. Et il pensait avoir une bonne raison pour cela.

Il hésita tout d'abord, contemplant les papier épars sur son bureau, les ratures, les tâches d'encre, ses mains souillées. La tête lui tournait tant qu'il aurait pu se croire couvert de sang. Des visions troublantes lui revinrent. Des visages. Des hurlements. Une douleur cuisante sur son avant-bras. Sans plus se poser de questions, il se saisit d'un magnifique hibou au plumage fauve et attacha à sa patte le seul morceau de parchemin propre et intact. Son œuvre finale. La preuve de sa folie de ce soir…

« A celui qui pourrait le comprendre…Remets-le à qui tu veux, remets-le à quelqu'un qui pourrait… »

Il ne pouvait terminer sa phrase. L'oiseau serra légèrement sa patte sur l'épaule de son propriétaire en signe de compréhension. Draco Malfoy sourit faiblement.

Puis le noir. Quiconque serait entré dans la pièce à cet instant aurait pu croire à une mise en scène volontaire tant le tableau était parfait. Le jeune homme aux cheveux d'argent gisant sur le parquet, ses paupières closes, ses mains parsemées de taches bordeaux, sa poitrine se soulevant un peu à chacune de ses faibles respirations… Il semblait à l'article de la mort.

La vérité ? Draco Malfoy ne faisait que la percevoir. Elle le rongeait de l'intérieur. Dans ses songes il la voyait. Il Le voyait, confusément, sans trop savoir à qui il avait à faire. Il l'avait écrit du mieux qu'il avait pu, ce songe. Il avait tenté d'expliquer. Car il sentait la mort venir, il humait déjà son odeur nauséabonde. Peut-être était-ce là la solution.

Il parlait aussi d'amour, dans sa lettre. Lettre à la fois à lui-même et au monde, anonyme et universelle… ? Non, pas universelle, rien qu'à lui, et à sa folie. Son désir. Sa rage. Son désespoir, aussi. Draco Malfoy avait écrit à propos de Harry Potter. Un amas confus de pensées, de non-dits, d'interrogations, de haine et d'amour.

Il y parlait également de choses incompréhensibles. De son père notamment. De ce que son père avait dit, de ce James qu'il l'avait entendu mentionner une fois étant enfant. On parlait de lui en des termes crus, violents, sanguinaires. A son image. Ce James que tous les Mangemorts recherchaient depuis près de dix-sept ans. James Potter. Draco Malfoy était intelligent. Il avait bien vite fait le rapprochement. Mais l'incompréhension restait.

Il lui semblait avoir aussi écrit, dans cette lettre, des choses trop intimes pour être dites. Et il regretterait, en se réveillant, oh ! oui, il regretterait… Mais pour l'instant, il reposait dans les bras de Morphée, sous le regard scrutateur d'une ombre à sa fenêtre…

Le rire de Harry Potter s'était mué en larmes amères. Debout face au miroir de la salle de bain, il passait frénétiquement ses mains sous l'eau, la respiration saccadée. Il l'avait encore fait. Encore. Cela ne devait plus jamais se reproduire. Jamais !Mais cette soif... Cette soif de sang, de vie, ne l'avait pas quitté...

Un peu calmé, il retourna dans le dortoir désert. Harry Potter contempla le petit corps de l'oiseau mutilé avec dégoût –non pas pour ce spectacle, mais envers lui-même. Dans un accès de rage, il arracha les draps souillés de son lit. Le cadavre d'animal tomba sur le sol avec un bruit sourd. Une lettre se détacha de sa patte…

To be continued...