Reverse
par Eleawin

Dico :

- Gaki : sale gamin, petit démon
- Konoha no Kiiroi Senkô : l'éclair jaune de Konoha, surnom de Yondaime
- Senkô : éclair

Toujours merci à Ko pour la beta D
Merci également pour vos reviews !


« On ne peut pas dire que le temps coule et que quelque chose se passe, car tout a déjà eu lieu. »
Viktor Pelevine

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Chapitre Trois : Rencontres inattendues

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Quand on lui avait dit qu'il aurait des élèves spéciaux pour sa première équipe en charge, il avait pensé que c'était parce qu'il n'aurait pas trois Genin comme d'habitude, mais un Chuunin parmi les trois. Ca arrivait de temps à autre, quand des jeunes ninja sans équipe quittaient leur tuteur attitré, ou quand on estimait qu'un Chuunin récemment promu n'était pas encore prêt à diriger son propre groupe, malgré ses talents. En plus, en ces temps de guerre, Hokage-sama avait jugé plus prudent d'adjoindre une meilleure garde aux nouvelles équipes encore inexpérimentées. C'était la première fois qu'il enseignait après tout. On essayait peut-être de lui faciliter la tâche...

Ca ne lui expliquait pas pourquoi un gamin de cinq ou six ans le regardait du haut de sa chaise, levant une petite bouille masquée vers son professeur désemparé qui tentait de comprendre la situation. Il savait qu'il était un des plus jeune maître de cette année, mais était-ce une raison valable pour lui confier le plus jeune de tous les ninja de Konoha depuis sa création ? Et qui avait eu l'idée de le faire passer Chuunin à un âge pareil ? A six ans, on entrait à l'académie, on ne se rendait pas sur un champ de bataille !

Le petit Hatake lui lança un regardé acéré, comme s'il lisait dans ses pensées. Le blond déglutit. En plus des raisons citées précédemment, il ne savait pas du tout s'y prendre avec les enfants. Où était Jiraiya-sensei quand on avait besoin de lui ?

« Hum, » toussota t-il, un peu nerveux.

La petite Rin lui fit un sourire encourageant et il fut heureux de l'avoir dans son équipe, surtout connaissant sa douceur et sa maturité. Il aurait au moins une alliée dans les premiers temps. Bon, Konoha no Kiiroi Senkô n'allait pas perdre la face devant des gosses, quand même.

« Bien, nous allons commencer, » dit-il, un peu plus assuré. « Enfin, quand la dernière personne de cette équipe sera arrivée. »
« Pardon, je suis en retard ! » cria justement ladite personne en débarquant dans la salle, dérapant devant le tableau et, incapable de se contrôler, continuant sa lancée pour entrer dans le mur.

BAM. Un lourd silence s'ensuivit, pendant que des morceaux de plâtre se détachèrent du plafond, pleuvant sur les trois autres personnes présentes dans la pièce. Par chance, le garçon ne semblait pas être blessé et se releva en titubant, allant prendre place sur un siège comme si de rien n'était.

« ... Ok, » dit leur professeur, un peu perturbé. « Très bien. Maintenant que nous sommes tous là... Vous allez vous présenter, dire ce que vous aimez, détestez, et ce que vous voulez faire plus tard. »
« Sensei, » dit Rin, observant le plafond. « Sensei, je pense qu'on devrait sortir d'ici avant que tout ne s'effondre. »

Le blond ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais se ravisa quand un morceau de plâtre particulièrement énorme s'écrasa juste sous son nez. Les bâtiments de Konoha avaient la sale manie de partir en morceau depuis la dernière attaque qu'avait subi le village.

« Je vois... Allons dehors. »

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Naruto n'avait pas trop suivi la discussion entre Sakura et le vieil homme, mais il devait reconnaître que Sakura avait négocié de main de maître leur 'libération', usant en grande partie des techniques de persuasion que lui avait appris Tsunade-baba. Sandaime avait toujours eu un petit faible pour les jeunes filles de toutes façons.

Plongé dans ses pensées, il avait à peine prêté attention à la kunoichi aux cheveux roses quand celle-ci s'était mise à le briefer, le noyant sous des consignes diverses et variées qu'il oublia aussitôt la porte de la base franchie. On ne lui avait rendu ni ses armes, ni son bandeau de ninja, regretta t-il, ennuyé. Mais il était libre d'aller où il voulait dans Konoha, et il pouvait s'en contenter pour le moment.

La première chose qu'il fit, en bon ventre sur pattes qu'il était, fut de foncer vers Ichiraku tout en croisant les doigts pour que son vénéré restaurant soit déjà ouvert à cette époque. Le dieu du Ramen dut l'entendre car Ichiraku existait déjà, mais pas comme le bar qu'il avait connu. Le comptoir était beaucoup plus petit et le patron n'était pas le même, peut-être son père ou un membre de sa famille. Mais ça n'avait pas d'importance, des ramen étaient des ramen ! Il se préparait à aller s'asseoir quand l'évidence le frappa soudain : il n'avait pas d'argent. Sandaime avait confisqué toutes ses affaires, y compris son porte-monnaie grenouille. Dépité, il offrit un sourire à l'homme debout derrière le comptoir et retourna sur ses pas, complètement démotivé.

Il ne connaissait personne ici. Il avait beau être à Konoha, ce n'était pas le sien et tous les gens qui habitaient là étaient de parfaits inconnus. Même Sandaime n'était pas celui qu'il connaissait et cette pensée avait le don de le perturber. Sakura était partie vers l'hôpital du village pour prêter main forte aux équipes soignantes, après que l'Hokage leur ait un peu expliqué la situation du village. Le Pays du Feu était en guerre depuis bientôt un an. La dernière attaque qu'ils avaient subi avait été dévastatrice et ils manquaient cruellement de main d'oeuvre. Beaucoup de ninja avaient été envoyés au front, formant la plus grande partie des pertes. Ce n'étaient pas des pensées joyeuses, et le blond secoua la tête, décidé à trouver une nouvelle source d'occupation.

Il déambula dans Konoha, les mains dans les poches, jetant de fréquents coups d'oeil autour de lui. Il y avait beaucoup moins de villageois dans les rues, seulement des ninja qui se promenaient en groupe, l'oeil toujours alerte, prêts à réagir au moindre problème. Naruto fut surpris de croiser une patrouille de Uchiha, reconnaissables à leur emblème. Il se demanda un instant si l'un d'eux était le père d'Itachi et Sasuke, et s'il savait qu'il donnerait naissance à deux fils dont l'un serait responsable de la destruction de son clan...

Il continua sa marche, perdu dans sa réflexion, quand quelque chose se cogna soudain contre ses jambes.

« WOUAAAA ! » hurla le gosse, projeté à terre avec force.

En un clin d'oeil, le blond fut à ses côtés. C'était un ninja, remarqua t-il, observant le bandeau qu'avait le petit, au dessus d'une paire de lunettes d'aviateurs qu'il portait au front. Il ouvrit de grand yeux quand celui-ci se mit à pleurer et à se tenir la tête comme si celle-ci allait tomber.

« Hey... Ca va ? » demanda Naruto, le ramassant et le remettant sur ses jambes. « Regarde où tu vas ! »
« C'est pas ma faute ! » cria le môme, s'essuyant rageusement les yeux. « Ca ne va pas de marcher dans les rues comme ça ? »

Naruto sentit une veine pulser sur son front. Se redressant de toute sa hauteur, il toisa le petit brun aux yeux rougis, dans l'intention de l'effrayer.

« Insolent ! C'est pas comme ça qu'on parle à ses aînés ! » rugit-il, roulant de gros yeux, les marques noires sur ses joues ressortant violemment sur sa peau.

Il eut le résultat escompté. Le garçon laissa échapper un petit glapissement et retomba sur ses fesses, les yeux de nouveau humides. Il semblait sur le point d'éclater en sanglots, et Naruto se frappa le front, ennuyé. Il n'avait pas voulu le faire pleurer !

« Un ninja ne chiale pas ! » lui dit-il, plantant ses mains sur ses hanches. « Comment tu t'appelles ? »
« Quand on demande le nom des autres, on se présente d'abord ! » répliqua le Genin, le menton levé bien que tremblotant.

Naruto réprima un soupir. Comment pouvait-on être aussi peureux et hargneux en même temps ? L'autre semblait sur le point de pisser dans son froc mais ça ne l'empêchait pas d'ouvrir sa bouche insolente. Et étonnamment, Naruto appréciait. Il se fendit d'un grand sourire que Sakura, si elle avait été là, aurait qualifié de stupide.

« Tu peux m'appeler Shinobi-sama ! Je suis en mission secrète dans ce village, alors je ne peux pas t'en dire plus, mais sache que je suis très très fort ! Je vais être Hokage un jour ! » déballa le blond, prenant une pose de mec cool qui se rapprochait dangereusement de celle de Lee.

Pas impressionné du tout, le petit ninja renifla et s'essuya les yeux puis se retourna pour partir, visiblement ennuyé. Vexé, Naruto le retint par l'épaule.

« J'ai pas fini ! Eh mais... Tu es un Uchiha, » se rendit-il compte, remarquant l'emblème qu'il portait dans son dos, un éventail rouge brodé sur son haut noir.
« Et alors ? » cria le brun, reprenant tout de suite du poil de la bête. « Tu trouves que je suis faible ? Tu vas voir quand j'aurai développé mon Sharingan ! Je serai le meilleur, et même ce sale bébé d'Hatake devra le reconnaître quand je lui botterai les fesses ! »

Naruto cligna des yeux, surpris par cet éclat de colère. Ce gosse lui rappelait étrangement Konohamaru, ou bien encore lui-même quand il était plus jeune. C'était bizarre de penser ça d'un Uchiha, mais il fallait dire qu'il n'en avait connu que deux dans sa vie, qui lui avaient laissé d'excellents souvenirs. Il éclata de rire.

« Tu as raison de penser comme ça, faut pas te laisser abattre ! » dit-il finalement, grimaçant un sourire à la Uzumaki. « Allez viens, je te paye un ramen ! »

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Sakura étouffa un soupir fatigué et remalaxa son chakra, dédiant un sourire encourageant au ninja grimaçant de douleur, sa jambe formant un angle douloureux avec le reste. Elle glissa ses doigts sur la peau violacée, comme lui avait appris Tsunade, et poussa l'os qu'elle ressouda rapidement. Blême comme un linge, le blessé tourna de l'oeil, vaincu par la douleur, mais le résultat était là. Ce serait son septième patient de la journée, et elle n'était ici que depuis deux heures.

« Reposez-vous un peu, Sakura-san, » lui dit une des ninja-docs qui l'avait accueilli à bras ouvert dans son service. « C'était le dernier. »

La kunoichi s'empressa d'obéir, pas encore habituée aux opérations lourdes dont l'enjeu était une vie humaine. Elle avait d'abord été surprise d'avoir si vite été acceptée dans l'équipe médicale, mais après avoir vu le nombre de blessés hantant les couloirs de l'hôpital, elle avait vite compris. Konoha était en guerre, et chaque jour apportait son lot de malheur. Sandaime lui avait dit que Tsunade avait été envoyée au front, et l'hôpital manquait cruellement de main d'oeuvre. Elle était heureuse de pouvoir aider si on avait besoin d'elle.

La jeune fille se laissa lourdement tomber sur un siège. Elle se demanda un instant si Naruto allait bien et s'il ne faisait pas de bourde, le connaissant comme elle le connaissait. Le blond avait semblé très inattentif tout à l'heure – ce qui ne l'étonnait pas du tout, si vous vouliez savoir. Sakura espérait juste qu'il saurait tenir sa langue et qu'il ne se fourrerait pas dans un merdier comme lui seul savait le faire... C'était déjà assez compliqué comme ça.

« Jolie demoiselle... Est ce qu'Aniko-san est là ? » demanda une voix tout près de son oreille, et Sakura manqua d'hurler, se plaquant contre le dossier de son siège pendant qu'elle levait les yeux pour voir qui osait la déranger en pleine réflexion.

Son coeur manqua de rater un battement. QU'EST CE QUE FAISAIT CE PERVERS AUSSI PRES D'ELLE ? Hurla son fort intérieur, prêt à balancer son poing dans la face d'un Jiraiya rajeuni, mais toujours aussi hirsute. Sakura se força au calme et hocha lentement la tête, ses yeux verts emplis de méfiance. Le Sannin s'éloigna, haussant un sourcil surpris. Qu'avait-il donc bien lui faire pour lui faire aussi peur ? Serait-ce sa réputation qui lui jouerait des tours ? -- la réponse était évidente, mais Jiraiya aimait faire comme s'il ne savait pas.

Sakura respira quand le Sannin s'éloigna, essuyant son front moite. Elle l'avait échappé belle. Encore un peu et elle l'agonisait d'injures, le résultat d'un trop long contact avec Tsunade-sama. Sakura avait vraiment été inquiète quand elle avait appris avec quelle sorte de pervers Naruto avait vécu ces dernières années. A son retour, elle l'avait été surprise de le retrouver à peu près normal – enfin, autant qu'il pouvait l'être. Affolant.

Soulagée, elle observa l'homme assis à côté d'elle, pâle et maladif. Pendant quelques instants elle eut l'impression de le reconnaître, mais c'était impossible. Il était maigre et semblait prêt à tourner de l'oeil à n'importe quel moment. Sakura se pencha vers lui.

« Excusez moi... Je peux vous aider ? » commença t-elle, attirant son attention. « Je fais partie de l'équipe médicale. »

L'homme leva la tête, et Sakura sentit son coeur se serrer en croisant son regard terne et hanté. Il secoua doucement la tête, se forçant à sourire.

« C'est gentil mademoiselle... Ca va aller. »

Sakura n'arrivait pas à ôter cette sensation de sa tête. Elle avait vraiment l'impression de le connaître, ces cheveux, la forme de ces yeux, la silhouette finement musclée bien que décharnée... Une illumination la traversa soudain, et la kunoichi ouvrit de grands yeux.

« Vous n'auriez pas un fils, Shinobi-san ? » demanda t-elle, maîtrisant sa voix et supprimant son envie frénétique d'hurler et de frétiller d'excitation.
« Il s'appelle Kakashi, » répondit le ninja, et ses yeux semblèrent pétiller doucement. « Il est encore jeune... mais très doué. »
« Je n'en doute pas ! » répondit Sakura, enthousiaste. « Je suis sûr qu'il fera de grandes choses plus tard ! »

L'homme sourit à nouveau, et la kunoichi l'observa. Elle aurait aimé pouvoir dire qu'il était la réplique de Kakashi-sensei, ou plutôt que Kakashi-sensei était sa parfaite réplique, mais elle n'en avait aucune idée. Son maître se promenait avec un masque sur la tête après tout. C'était peut-être l'occasion rêvée d'en apprendre plus sur son irresponsable professeur. Quel âge pouvait-il avoir à cette époque ?

« Qu'est-il devenu ? » demanda t-elle, trop curieuse pour garder le silence. « Est ce qu'il porte déjà ce masque ridicule ? »

Cette fois-ci, le ninja rit franchement, mais Sakura ne manqua pas la lueur douloureuse qui s'était allumée dans ses prunelles. Trop subtile pour le lui faire remarquer, elle fit taire ses questions et se composa un visage de circonstance. Elle ne voulait pas effrayer le père de son maître en passant pour une folle furieuse dès leur première rencontre.

« Il dit qu'on ne le prend pas au sérieux avec son visage d'enfant, » dit Hatake-san, un pli soucieux barrant son front. « Je me dis parfois qu'il est un peu jeune pour être ninja... Mais c'est moi qui l'ai poussé, alors je ne peux rien dire, » murmura t-il, secouant la tête. « Ces professeurs avaient peut-être raison. Il est déjà Chuunin, tu sais ? » sourit-il, une note de fierté dans sa voix.
« Vraiment ? Quel âge a t-il ? »
« Il a eu ses six ans il y a quelques mois... » L'homme baissa la tête, perdant lentement ses couleurs. « Ca me paraît des siècles en arrière. »

Sakura cligna des yeux.Kakashi-sensei était devenu ninja vraiment jeune ! Il n'avait rien à envier à Sasuke ou Neji en terme de génie, se rendit-elle compte, pensive. Mais elle ne comprenait pas pourquoi le père de son maître en parlait comme si c'était la pire chose du monde. L'homme semblait usé, les profondes cernes noires lui autour de ses yeux accentuant encore plus sa maigreur. Etait-il malade, blessé ? Hatake-san avait déjà refusé son aide une fois, mais ne devrait-elle pas le forcer à s'allonger ?

Avant qu'elle n'ait pu prendre une décision, le ninja s'était levé et s'inclinait devant elle.

« J'ai été heureux de vous rencontrer... Mais je vais y aller. Dites à Jiraiya-sama si vous le voyez que je me sens mieux et qu'il n'a pas besoin de s'inquiéter davantage. Merci beaucoup. »

Sakura le regarda partir, pensive. Qui aurait cru que le père de Kakashi-sensei était une personne aussi réservée ?
Elle haussa les épaule et mis fin à sa pause. Le boulot l'attendait.

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« Et tu t'es enfui ? » demanda Naruto, employant le ton réprobateur qu'Iruka-sensei avait tant de fois usé sur lui. « Juste parce qu'il a rit ? »
« Il s'est moqué de moi et de mes rêves ! » protesta Obito, le menton levé. « Alors que j'étais sérieux ! »
« J'ai rit moi aussi, » pointa le blond, l'air presque coupable.
« Mais tu me payes le ramen, alors ça va. »

La logique enfantine était admirable. Naruto sentit une goutte de sueur perler à son front quand il se souvint tout d'un coup de l'absence de sa Grenouille, toujours en possession de l'Hokage. Il espérait qu'Ichiraku faisait toujours crédit...

« Mais tu as dû faire peur à ton maître, » dit-il la bouche pleine, observant le Uchiha bouder dans son coin.
« Bien fait pour lui ! »
« Obito... C'est pas très gentil, » se plaignit une voix derrière eux, et Naruto se retourna.

Il tomba presque de sa chaise quand il reconnut le nouveau venu. C'était... YONDAIME ! Sous le choc, il n'eut aucune réaction quand un Yondaime jeune et qui avait à peu près son âge se pencha sur son bol pour siphonner son ramen, sans gêne aucune. Le Uchiha s'indigna pour lui.

« Sensei ! » cria t-il, pointant un doigt accusateur sous son nez. « Qu'est ce que vous faites là ? Et ne volez pas les ramen de Shinobi-sama ! »
« J'ai faim, » protesta le blond, faisant des yeux de chien battu. « Ca fait des heures que je te cherche. Pourquoi t'es-tu enfui, Obito ? »

Le garçon ne répondit pas, trop occupé à bouder. Remis de sa surprise, Naruto répondit pour lui.

« Il n'a pas aimé qu'on se moque de lui, » dit-il calmement, presque timidement.

Ce n'était pas Narutesque. En vérité, c'était même anti-Narutesque. Pour une des première fois de ça vie, Naruto n'avait pas envie de faire sa grande gueule, préférant conserver profil-bas. Non, il n'avait pas peur. Il n'était pas intimidé non plus. Il ne voyait pas pourquoi il serait intimidé face à son idole, l'homme qu'il admirait le plus, qui était son modèle et son but ultime à atteindre. Non, pas de quoi en faire un fromage.

ARGHHHHHHHH !

« Je ne me moquais pas de toi, » murmura doucement le héros de sa vie, passant une main affectueuse dans les cheveux d'Obito. « Je m'excuse si j'ai pu te donner cette impression. Je suis sûr que tu peux accomplir ton rêve, Obito. Tu me pardonnes ? »
« Je ne sais pas, » renifla le Uchiha, l'air hautain mais dont l'expression s'était considérablement adoucie. Obito n'avait jamais été doué pour cacher ses émotions.

Son professeur eut un grand sourire et lui pinça le nez, avant de se tourner vers Naruto. Dont le statut de fan-boy venait d'être confirmé.

« Merci d'avoir pris soin de mon élève, Shinobi-sama ! » le remercia Yondaime, reprenant le surnom qu'il s'était lui même octroyé. « Laissez moi payer pour le repas. »

« Euh, ah ! Merci ! Et... Et mon nom, c'est Naruto ! » parvint à dire le garçon-renard, dont la langue avait décidé de s'emmêler dans sa bouche aujourd'hui.
« Enchanté. Je suis.. »
« Senkô-sama ! »

Un ninja apparut dans un nuage de fumée, se présentant au garde-à-vous devant le Jounin.

« Senkô-sama, Hokage-sama voudrait vous voir immédiatement dans son bureau ! »
« Très bien, dites lui que j'arrive. Obito ! »

Le ninja se tourna vers lui. « Demain, sept heures sur le pont, ne sois pas en retard ! A bientôt, Naruto-san ! Ja ne ! »

Il disparut dans un flash jaune, laissant un Naruto aux yeux exorbités et un Obito extatique.

« Mon maître est super fort ! C'est Konoha no Kiiroi Senkô, tout le monde dit qu'il deviendra Hokage ! Je vais devenir comme lui ! »
« Très... très bon choix, Obito, » bredouilla Naruto, encore un peu retourné. « Et je suis sûr que tu as raison, il deviendra Hokage... »

(tbc)