Disclaimer : Malheureusement, tous les personnages d'Harry Potter et le monde qui l'entoure sont la propriété de Mme Rowling. Cependant, les personnages originaux qu'on peut voir dans cette histoire sont à moi et à moi seule.
N.B. Toutes les phrases en italiques qui se trouvent dans cette histoire (exceptée cette phrase-ci, bien entendu) reflètent les pensées d'Harry Potter et uniquement les siennes.
Skyblack4 : Merci de m'avoir fait remarquer mon problème de review, je ne l'aurais jamais vu autrement.
Chapitre 2La pire journée qu'il n'ait jamais eue
« Alors, quelqu'un connaît-il la réponse de la question numéro 5? Non? Personne? » demandait un homme à l'allure déprimé. Il était âgé d'une quarantaine d'années, son crâne, partiellement dégarni, démontrait une chevelure châtaine striée de gris et il avait le visage austère et dépressif d'un homme qui n'aime pas vraiment son travail.
Travis Talberton, tel était son nom, enseignait depuis près de 20 ans à l'école primaire de St-Chapelet, qui était située dans le quartier de Little Whinging à Surrey. Au temps des premières années de sa profession, M. Talberton était un petit homme enjoué qui adorait son métier. Hors, les choses avaient changées, et les enfants, qui étaient alors si bien éduqués, étaient à présent de véritables voyous qui ne pensaient qu'à une seule chose : le faire craquer. Et, Talberton devait l'admettre, ils réussissaient plutôt bien avec leurs petits air bébêtes et hagards, le regard complètement perdu dans le vide et leurs doigts qu'ils ne cessaient de se fourrer dans le nez. Il avait devant lui 24 futurs chômeurs, il en était certain. Mais peu importait s'il connaissait leur avenir et eux pas, Travis Talberton n'était pas un lâcheur et il continuerait son travail jusqu'au bout, même s'il considérait que cela ne servait à rien d'essayer d'apprendre quoi que ce soit à des incapables.
« Bon, s'il n'y a personne...je vais essayer de vous expliquer le problème et nous allons le résoudre tous ensemble, d'accord? »
À l'instar de 5 ou 6 autres élèves, Harry Potter, qui était l'un de ses futurs chômeurs incapables, répondit à M. Talberton sans grand enthousiasme. La raison était simple : il connaissait déjà la réponse. S'il ne l'avait pas dit à son enseignant, c'est parce que celui-ci ne lui aurait même pas accordé un seul regard. Voyez-vous, quelques jours avant l'anniversaire de Dudley, un incident très bizarre s'était produit dans la classe d'Harry. Alors que son maître d'école le disputait pour son écriture si peu soignée, le jeune garçon s'était aperçu que les cheveux de M. Talberton étaient soudainement devenus verts et ce, sans que personne ne sache pourquoi.
Puisque c'était lui qu'il humiliait au moment de la tragédie, M. Talberton avait tout simplement conclu qu'il était le responsable et, en plus d'envoyer une lettre enflammée à son oncle - ce qui lui avait valu trois jours de placard -, il avait décidé qu'à partir de ce moment-là, il ignorerait Harry.
L'injustice de la situation semblait cependant faire bien rire les autres enfants de l'école et principalement Dudley et sa bande. Le lendemain de l'accident, son cousin avait d'ailleurs raconté à tout le monde la sanction qu'avait eu Harry et tous se mirent à rire à gorge déployée lorsqu'ils apprirent que le 'fou psychopathe' n'avait pas le droit de manger pendant toute une journée. Piers Polkiss, l'ami de Dudley, s'amusa même à lui jeter de la nourriture et lui dit d'une voix étouffée d'un fou rire que « les verts de terres peuvent avoir un bon goût, tu sais Potter? » Harry aurait bien voulu lui demander comment il savait cela, mais préféra se retenir ; il avait déjà assez d'ennui comme ça.
Et il était là maintenant, deux semaines plus tard, avachi sur son pupitre, en regardant les tics nerveux qui animaient le visage de son professeur chaque fois qu'il jetait un œil sur lui. Harry regarda l'horloge : 2h53, encore 7 minutes à endurer. Qu'est-ce que le temps passe vite quand on s'amuse, ironisa-t-il intérieurement.
Ses yeux revinrent sur M. Talberton, qui tentait tant bien que mal d'intéresser ses élèves à ce qu'il disait. Pourquoi ne pas lui laisser une petite chance?
Pourquoi pas en effet.
«...représente la maison de Mélissa, et ici, c'est son ombre, » M. Talberton dessina une sorte de triangle au tableau, « donc, si l'ombre mesure 12 mètres, comment... »
Harry regardait M. Talberton et hochait de la tête comme pour approuver ce qu'il disait, mais son esprit était tout simplement ailleurs. Il pensait à ce qu'il ferait si Dudley et ses sbires décidaient de s'en prendre à lui aujourd'hui.
Je leur taperais dessus et je leur donnerais la raclée qu'il mérite. Je prendrais tout d'abord Gordon et lui planterais mon poing sur la figure, puis ensuite ce serait le tour de cette face de rat de Piers Polkiss. Pour ce qui est de lui, je le rouerais de coups de pieds dans les tibias et quand il se tordrait de douleur par terre, je lui en donnerais d'autres dans l'estomac. Il va savoir ce que c'est que de se faire battre lâchement. Ensuite, pour Malcolm...
« Hmm Hmm, » fit une voix.
Harry releva la tête et vit M. Talberton qui le regardait d'un air désapprobateur. Son œil gauche tiquait encore plus que d'habitude. Il remarqua également que la classe était complètement vide, omis lui et son professeur. Voyant cela, Harry se mit à rougir.
« Potter, la journée est terminée depuis au moins 5 minutes, » gronda-t-il. « Maintenant, si vous désirez rester ici et continuer à perdre votre temps à rêvasser sur votre pupitre, ça vous regarde, mais imaginez-vous donc que j'ai également une vie et je n'ai pas envie de la gaspiller en votre présence. »
Harry ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait dit le dernier mot comme s'il s'agissait d'un mot particulièrement dégoûtant. Mais en voyant l'air menaçant de M. Talberton, il n'insista pas, fourra ses affaires dans son sac et se précipita vers la sortie, bousculant plusieurs pupitres au passage.
« Aïe, » fit-il lorsqu'il fut sorti dehors, « maintenant, je vais avoir une ecchymose, » dit-il en touchant sa hanche, à l'endroit où il avait heurté les pupitres.
« Tu pourras t'estimer chanceux si tu as juste cela, » ricana quelqu'un.
En sortant de l'école, Harry s'était mis à marcher par automatisme jusqu'à la maison de son oncle et de sa tante. Connaissant le chemin sur le bout des doigts, il n'avait pas vraiment regardé où il allait et c'est en tournant le coin de la rue qu'il se retrouva nez à nez avec Dudley et ses amis, qui semblaient être enchantés de le trouver là.
Ne panique pas, Harry, ne panique pas, se rassura-t-il. Gordon est le seul d'entres eux qui soit capable de te rattraper à la course. Mais il faut aussi tenir compte de Malcolm qui se trouve quand même assez proche. Ma seule chance, c'est de sauter par-dessus la haie de cèdre de la maison d'en face. Jamais ils ne pourront aller jusque là. Leurs gros derrières les en empêcheront.
« Alors, tu essaie de trouver un moyen de t'échapper? » se moqua Malcolm.
« Non, » mentit Harry. « Je suis juste en train de me demander si toute cette graisse ne vous monte pas au cerveau. On m'a déjà dit qu'il arrivait parfois que la graisse ait une vie propre et qu'elle s'approprie le corps de leur propriétaire afin d'accomplir leurs plans machiavéliques, comme ruiner un restaurant 'manger à volonté', par exemple, mais je n'y avais jamais cru jusqu'à maintenant, » termina-t-il dans un sourire insolent.
Les sourires qui s'étaient formés sur les visages de ses assaillants s'évaporèrent et des regards chargés de haines les remplacèrent.
C'était peut-être pas une aussi bonne idée de les insulter finalement...
« Qu'est-ce que tu as osé nous dire, Potter?» demanda Dudley dans un murmure impressionnant.
« Euh...que vous étiez contrôler par votre graisse..? » répondit-il timidement.
« ATTRAPEZ-LE, » hurla Dudley à ses amis.
Sitôt les mots entendus, Harry s'élança. Il traversa la rue déserte à grande vitesse et sauta par-dessus la haie de cèdres qu'il avait aperçu un peu plus tôt. Malheureusement pour lui, la propriétaire de la maison se trouvait dans le jardin à ce moment-là.
« Mais qu'est-ce que tu fais là petit voyou? » hissa la dame d'une cinquantaine d'années. « ROGER!! YA UN SALE PETIT DÉLINQUANT QUI EST ENTRÉ PAR INFRACTION DANS NOTRE JARDIN!!! » cria-t-elle à son mari qui était probablement resté à l'intérieur de la maison.
« Non madame, je vous assure que ce n'est pas ce que vous croyez. Je suis en train de me cacher d'une bande de garçons de mon école..., » tout en disant cela, Harry s'était approché un peu de la femme d'un pas qui se voulait rassurant, mais qui, semble-t-il, ne le fut pas. En fait, celle-ci prit peur et s'enfuit vers sa maison tout en poussant des cris de détresse.
« ROGER! VITE! APPELLE LA POLICE, IL ESSAIE DE M'AGRESSER! »
Harry n'attendit pas ce que lui répondit son mari ; il se remit à courir. Il était certain que Dudley avait entendu les hurlements de la femme et il ne voulait pas être là lorsqu'il rappliquerait.
Juste en face de la même haie de cèdres s'étendait une autre haie qui délimitait probablement cette maison-ci d'avec celle d'à côté. Il fit donc la même chose et il sauta par-dessus. Il remarqua rapidement que toutes les propriétés de cette rue étaient séparées par des cèdres et, tout en continuant de courir, il se mit en tête de toutes les franchir.
De cette façon, ils ne pourront pas me rattraper.
« Mais qu'est-ce que tu fais là garnement? »
« Arrête de marcher sur mon gazon! »
« Fiche le camp, voyou! »
Bien sûr, aucun voisin n'appréciait vraiment qu'un enfant de 9 ans coure sur leur propriété et enjambe leur haie de cèdres. Mais cela n'empêcha pas Harry d'espérer atteindre son but : échapper à une terrible raclée. Au bout d'un moment, il se demanda si Dudley et sa bande le poursuivait toujours et il décida de regarder la rue pendant qu'il sautait par-dessus la énième haie afin d'avoir un bon aperçu.
Il sauta et...se prit les pieds dans une des branches.
La chute était inévitable. Harry se ferma les yeux et l'instinct lui commanda de tomber les mains en avant pour se protéger le mieux possible.
SPLASH!!
De toutes les places où il aurait pu tomber, ce fut dans une piscine d'enfant...Harry se sortit la tête de l'eau et inspira à fond. Il s'examina et se rendit compte qu'il était trempé de la tête au pieds et que quelques résidus de substances vertes gluantes, qu'il supposa être un genre d'algues ou quelque chose du genre, tachait ses vêtements, ses cheveux et son visage.
Il avait chaud, était complètement mouillé et sentait terriblement mauvais.
Soudainement, Harry se mit à rire. Non pas parce qu'il trouvait ça drôle – tante Pétunia le tuerait sûrement – mais on aurait dit que tout était contre lui cette journée-là.
Son rire était un rire de nervosité, d'anxiété et de désespoir. Aurait-il pu espérer pire journée? Harry en doutait fort.
À présent, il riait tellement qu'il en avait mal au ventre et que des larmes s'étaient formées dans ses yeux.
« Est-ce que ça va? » demanda une toute petite voix derrière lui.
Harry se figea et son rire disparu. Il ne pensait pas qu'il y avait quelqu'un avec lui dans ce jardin et la révélation d'une autre personne l'embarrassa énormément. Tranquillement, pour ne pas effrayer la jeune fille – car selon la voix il s'agissait d'une fille – Harry se retourna pour lui faire face.
C'était Rachel Callohan, l'une des filles les plus populaires de son école. Elle avait de longs cheveux noirs qui lui retombaient en boucles dans le bas du dos, un visage couleur d'ivoire et des yeux d'un bleu presque aquatique. Nombreux étaient les garçons qui la trouvaient jolie et qui ferait n'importe quoi pour qu'elle leur accorde ne serait-ce que cinq minutes de son temps Dudley, entre autres, était l'un de ses garçons.
En la voyant, le teint d'Harry prit un ton rose vif.
« Est-ce que ça va? » répéta-t-elle d'un ton où l'on pouvait sentir l'inquiétude. Elle le regardait avec un air de compassion et de pitié et elle se mordait inconsciemment la lèvre inférieure dans ce qu'il supposa être un signe de nervosité.
« Euh...oui, » balbutia-t-il.
« Tu as fait une vilaine chute, tu sais, » dit Rachel. « Je t'ai vue de la fenêtre de ma chambre, » son bras s'étendit et du doigt elle désigna une fenêtre qui se trouvait au premier étage. « Tu as dû te faire sérieusement mal...tu veux que je t'examines? »
« Euh...non, ça ne sera pas la peine, » répondit Harry qui commençait à sentir de plus en plus mal à l'aise.
« Mais tu pourrais avoir une commotion ou quelque chose du genre, » répliqua-t-elle sur un ton d'experte.
Harry pensa que Rachel ignorait probablement ce que voulait dire le mot 'commotion' mais s'abstint de lui faire remarquer. Voyant qu'elle insistait vraiment pour l'examiner, il accepta. Il réussit à se remettre debout et fit un geste pour sortir de la piscine. Cependant, le fond était imprégné de cette substance gluante et le pied d'Harry glissa sans qu'il puisse se retenir.
Il retomba dans la piscine.
Maintenant, Harry était véritablement embarrassé. En fait, jamais auparavant il ne s'était senti aussi gêné. Et le rire cristallin de Rachel n'aidait pas non plus à la cause.
Il se releva sur son séant, toujours à demi plongé dans l'eau. Les pires sacres qu'il connaissait se défilaient à une vitesse vertigineuse dans sa tête et ne pu en empêcher un de franchir ses lèvres. Prenant conscience de sa bourde, Harry se plaqua aussitôt les mains sur la bouche en espérant de toutes ses forces que la belle Rachel Callohan ne l'avait pas entendu. Mais ses prières ne furent pas exaucées.
« Ce n'est pas grave, » lui dit-elle, compatissante. « Moi aussi il m'est arrivé de ne pouvoir me retenir. Une fois, j'ai même sacré au beau milieu d'une réunion de famille à laquelle assistaient tous mes oncles, tantes, cousins, cousines et...bon, tu vois ce que je veux dire. Je ne crois pas avoir déjà vu mes parents aussi furieux de toute ma vie. » Puis elle termina son anecdote en riant sans retenue.
«Dis-moi...pourquoi est-ce que tu sautais par-dessus les haies comme ça? » demanda-t-elle.
Harry redoutait qu'elle pose cette question. Que pouvait-il lui dire? Qu'il se faisait poursuivre par des voyous de l'école et qu'il était trop lâche pour les affronter? Il ne l'avouerait pas à voix haute, mais Harry trouvait également que Rachel était jolie et il ne voulait pas avoir l'air d'un poltron à ses yeux.
« Oh...c'est que...je voulais simplement savoir si je pouvais le faire. C'est ça. Je voulais juste savoir, » mentit-il en émettant un petit rire nerveux qui n'avait pas l'air bien convainquant.
« Oh, d'accord, » répondit-elle. « Écoute, je vais aller chercher la petite trousse de premiers soins dans la pharmacie et je reviens. Tu restes ici, d'accord? »
Harry hocha de la tête et elle entra à l'intérieur. En partant, il avait crû l'entendre marmonner 'ah... les garçons', mais il n'en était pas certain. Ce qui était certain par contre c'était que Rachel Callohan, la plus belle fille de l'école, lui parlait comme à un égal et qu'elle désirait s'occuper de lui. Jamais Harry n'avait été aussi heureux de toute sa vie. Son cœur battait la chamade et il sentait qu'il avait des papillons dans l'estomac et pensa qu'il s'agissait du plus beau jour de sa vie.
« Pourquoi est-ce que tu souris comme ça? »
Rachel était revenue, emportant avec elle une petite boîte métallique blanche avec une croix rouge peinte sur le couvert, ainsi qu'une serviette. Elle le regardait comme s'il était devenu fou et Harry remarqua vite pourquoi : il n'arrêtait pas de sourire comme un idiot depuis qu'elle était entrée dans la maison. En s'apercevant de cela, il rougit de nouveau.
« Est-ce que tu as chaud, parce que tu es vraiment rouge? Peut-être fais-tu de la fièvre? Après tout, tu es tombé dans une piscine remplie d'eau froide, » observa-t-elle le plus sérieusement du monde.
« Non, je ne crois pas que ce soit ça, » dit Harry. Jolie ou pas, il se demandait si elle n'était pas un peu retardée. Peut-être était-ce une mauvaise idée que de la laisser m'examiner, pensa-t-il, alors qu'il sentait ses doigts délicats sur son front.
Ses mains le tâtèrent tout autour de la tête et elle opina de la sienne, comme si elle venait de comprendre quelque chose. Finalement, elle lui enfonça un thermomètre dans la bouche en lui disant qu'il devait le laisser sous la langue pendant quelques minutes.
Cinq minutes passèrent en silence. Lui, immergé à moitié dans l'eau – il avait oublié de sortir – et grelottant férocement. Elle, assise à ses côtés, regardant autour d'elle comme s'il n'était pas là. Enfin, elle lui enleva le thermomètre et après l'avoir longuement observé, en déduit qu'il n'avait pas de fièvre ni de commotion.
« Je vais quand même te mettre un pansement sur ton genou, car il saigne, » lui dit-elle.
Harry regarda son genou gauche et vit qu'elle avait raison. Il ne s'en était même pas aperçu tellement il avait été subjugué par Rachel.
« Ah oui, c'est vrai, » souffla-t-il pendant qu'elle lui mettait le bandage.
Qu'est-ce que tu peux avoir l'air idiot parfois, Potter.
« En passant, je m'appelle Rachel Callohan, » se présenta-t-elle en lui tendant la main.
Elle ne sait même pas qui je suis.
« Harry Potter. Je sais qui tu es, nous allons à la même école et nous somme tous les deux en quatrième année. »
« Ah oui? » dit-elle l'air surprise. « Ne me dit pas que nous somme dans la même classe, car il me semble que je me souviendrais de toi. »
« Non, mais nous l'avons été l'année dernière, » et l'autre avant, ainsi que l'autre avant elle, pensa amèrement Harry.
« Pour de vrai? » s'exclama-t-elle, ses magnifiques yeux aqua agrandis de stupeur. « Et bien, je suis désolée. Vraiment. C'est que vois-tu, j'ai une très petite mémoire, » s'excusa-t-elle en riant.
Harry ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir de drôle là-dedans, mais sourit tout de même pour lui faire plaisir. Il sembla que ce fut le cas, car elle lui sourit à son tour.
Et on dit que je suis bizarre.
« Tu devrais peut-être sortir de la piscine avant d'attraper froid, » dit Rachel.
« Ah oui...tu as sûrement raison, » dit Harry d'un ton rêveur.
Il se releva en titubant et Rachel lui prit le bras pour maintenir son équilibre. Harry lui en fut reconnaissant : il n'aurait probablement pas survécu à une troisième chute dans cette piscine de malheur.
Lorsqu'il fut sorti de la piscine, elle lui tendit une serviette d'une couleur jaune criarde qu'elle avait ramenée avec elle. Il se sécha rapidement et la lui rendit.
« Et bien..., » commença-t-il. « Ce fut un plaisir de te rencontrer officiellement Rachel. »
Elle rit d'un air gêné, tout en entortillant une de ses mèches de cheveux noirs autour de son index.
« Ce fut un plaisir pour moi aussi, » rétorqua-t-elle. « Peut-être pourrais- tu passer la récréation avec moi un de ses jours, qu'en dis-tu? »
« Oui, oui, pourquoi pas, » s'exclama-t-il un peu trop enthousiaste, ce qui la fit rire encore plus.
« Au revoir Harry. »
« Au revoir Rachel, » lui répondit Harry.
Harry la regarda rentrer dans sa maison, puis il sortit par la barrière du jardin pour reprendre le chemin du 4 Privet Drive. Il n'arrivait pas à croire à ce qui venait de se passer. Ce court moment qu'il avait passé avec Rachel avait esquivé tous les mauvais événements de la journée.
« Tu croyais pouvoir t'échapper? »
Le sourire qu'Harry arborait depuis qu'il était parti de chez Rachel s'effaça aussitôt. Il releva la tête pour découvrir Dudley et sa bande qui se trouvaient à moins d'un mètre devant lui.
« Nous t'attendions justement, » ricana Dudley. « Et tu sais quoi? Je déteste attendre...Gordon... »
En entendant son nom, Gordon, le plus gros et le plus rapide des amis de Dudley l'attrapa et lui tint les bras. Harry essaya de se délivrer, mais c'était peine perdue : Gordon avait le double de son poids et était très fort.
Peut-être qu'en criant j'arriverai à attirer l'attention d'un voisin et qu'il...
Mais ses pensées furent interrompues par un coup de poing dans l'estomac qui lui coupa le souffle. S'ensuivirent deux crochets du gauche et trois du droit. Gordon le relâcha et Harry s'effondra par terre sur son côté, ramenant ses genoux sur sa poitrine. Dudley, Malcolm et Piers entreprirent alors de le ruer de coups de pieds.
Tout en essayant de refouler les larmes de douleur qui lui montaient aux yeux, Harry entendit clairement les fous rires qui animaient ses assaillants. Des gémissements étouffés sortaient de sa gorge et de ses lèvres sanguinolentes.
Au bout d'un certain moment, Dudley se lassa de ce jeu et lui et ses amis décidèrent d'aller faire un tour aux arcades, laissant Harry sur le sol.
Maintenant qu'ils étaient repartis, Harry laissa libre cours aux sanglots déchirés qui le secouaient. Son petit corps était tellement meurtri qu'il doutait pouvoir remarcher avant au moins une heure. Il resta donc là, étendu sur le trottoir. Les gens allaient et venaient et pourtant, aucun ne vint à son secours. En fait, on aurait dit qu'ils passaient à côté de lui sans le voir.
Le jour déclinait lorsqu'il réussit finalement à se remettre debout. Chaque pas qu'il faisait lui arrachait un cri et chaque respiration lui était douloureuse. Il parvint néanmoins à se traîner jusqu'à la maison de son oncle et de sa tante en se disant qu'il s'agissait de la pire journée de sa vie, et ce, malgré le bref moment passé avec Rachel.
Il entra dans la maison et ce qu'il vit le figea sur place.
« Qu'est-ce que tu as à me fixer comme ça, toi? »
Décidément, c'était la pire journée de sa vie.
