Disclaimer : Malheureusement pour moi, et pour tout le monde sur ce site, j'en suis certaine, les personnages de la série 'Harry Potter' ainsi que le monde qui les entoure, ne m'appartiennent pas. Ils sont les propriétés de J.K. Rowling. Cependant, les personnages originaux, quant à eux, sont tout droit sortis de mon imagination, je vous le jure.

Je voudrais personnellement remercier tous ceux qui ont lu mon histoire et qui m'écrivent toutes ses choses charmantes dans les reviews. Vous faites ma journée, vous savez ça. Continuez de le faire, j'adore ça et c'est ce qui me motive à continuer d'écrire.

Chapitre 3

Marge et Rachel

Bizarre comme le temps passe plus vite quand on redoute quelque chose. Cette impression, Harry Potter la connaissait bien, particulièrement en ce moment, alors qu'il traînait le pas pour essayer de retarder le moment où il rentrerait à Privet Drive.

Pendant toute la journée, il n'avait cessé de jeter des coups d'œil à l'horloge de la classe de M. Peebleton, espérant que les aiguilles s'arrêtent, ou mieux, qu'elles reculent.

Mais cela n'était pas arrivé. Pire, Harry aurait juré qu'elles avançaient plus rapidement qu'à l'accoutumé.

« Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout ça? » grommela Harry. Il donna un coup de pied sur un caillou et suivit attentivement sa trajectoire, le regardant échouer sur le trottoir à quelques mètres de là.

Il soupira et fourra ses mains dans les poches trop grandes de son jeans, lui aussi trop large, puis il reprit sa lente marche. Vendredi dernier, soit près de trois jours auparavant, Harry avait vécu ce qui avait probablement été la pire journée de sa vie. Non seulement son professeur l'avait insulté une fois de plus, mais il avait dû subir une terrible raclée de Dudley et de sa bande et, pour couronner le tout, une visite surprise de la tante Marge.

Il était rare qu'Harry ait hâte de retourner à l'école, et pourtant, l'idée de savoir qu'il n'aurait pas à rester dans la maison toute la journée durant les 5 derniers jours d'école de l'année, avait été ce qu'il l'avait fait tenir pendant toute la fin de semaine.

Il était tellement heureux ce matin-là en entrant dans la classe de M. Peebleton qu'il l'avait salué sans réfléchir en lui offrant son plus beau sourire. Son enseignant, croyant qu'il prévoyait un 'autre' mauvais coup, n'avait pas cessé de l'observer de la première période jusqu'à la dernière. Harry avait même senti son regard sur sa nuque alors qu'il quittait l'école.

Manifestement, il ne lui pardonnerait jamais l'incident bizarre des cheveux verts...

Lorsqu'il tourna sur le coin de Privet Drive, Harry ralentit encore son pas, si c'était humainement possible, et regarda avec appréhension la silhouette du 4 s'élever un peu plus loin. En la voyant, le jeune garçon sentit un énorme poids tomber au creux de son estomac, comme si quelqu'un y avait jeté une pierre. Il sentit des sueurs froides lui couler le long du dos et du visage. Les poils sur ses bras se redressèrent alors qu'un frisson parcourait son corps entier.

L'oncle Vernon, la tante Pétunia et Dudley c'étaient une chose, mais la tante Marge...il s'agissait d'une toute autre histoire, et une terrifiante en plus. Surtout qu'elle avait emmené son cerbère avec elle, un bouledogue qui lui ressemblait étrangement portant le nom de Molaire, un nom qui, selon Harry, lui allait à ravir.

Plus que trois maisons à franchir...Harry était tellement nerveux à présent qu'il ne remarqua même pas les regards de dédain que lui donnaient les voisins sur son passage.

Une seule maison à présent. Une dame venait à sa rencontre. En fait, elle marchait sur le trottoir vers sa direction, mais quand même. Elle était petite et grassouillette, avec des cheveux brun foncés qui lui tombaient sur les épaules. Son visage dodu exprimait un sentiment de dégoût qui n'était sûrement pas sans rapport avec l'approche du jeune garçon devant elle. Harry la reconnu. Il s'agissait de Mme Hathorn qui demeurait au 8.

Voilà qui lui fournissait une excuse pour ne pas rentrer immédiatement. Harry s'arrêta complètement, tenta d'arranger ses cheveux du mieux qu'il pu et attendit que Mme Hathorn soit à sa hauteur.

« Bonjour Mme Hathorn, » lança-t-il joyeusement.

Celle-ci émit un sonore reniflement en guise de réponse.

« Belle journée, n'est-ce pas? » reprit Harry qui essayait désespéramment d'engager la conversation.

« Elle était très belle jusqu'à maintenant, si tu veux mon avis, » répliqua sèchement Mme Hathorn. « Qu'est-ce que tu me veux? »

« Euh...rien. Juste dire bonjour, » dit timidement Harry en voyant l'air menaçant de sa voisine.

« Ben c'est ça, bonjour. »

Et elle s'éloigna, presque en courant, regardant derrière elle pour s'assurer que ce garnement d'Harry Potter ne la suivait pas.

Harry laissa échapper un gémissement pour manifester son exaspération. Rien ne pouvait l'aider à présent, il devrait faire face au monstre tout seul.

Sans s'en rendre compte, Harry s'était glissé devant la porte des Dursley. Le sang battait à ses tempes et il aurait juré que la porte émettait également un battement de cœur, excepté que le sien était diabolique. Tout s'embrouillait autour de lui et bientôt, Harry ne vit rien d'autre que cette porte qui semblait respirer, faisant craquer ses gonds à chaque souffle d'air qu'elle prenait.

Bien sur, le jeune orphelin savait qu'il ne faisait qu'imaginer cela, mais cette hallucination, œuvre de son esprit apeuré, augmenta la crainte, qu'il avait déjà très forte, de tourner la poignée et de pénétrer dans l'antre où le monstre avait provisoirement élu domicile.

Sa respiration devint de plus en plus saccadée et c'est d'une main tremblante qu'il prit la poignée. Il prit une grande inspiration, dans le but de calmer son cœur qui menaçait d'exploser et...lâcha ladite poignée.

Il ne pouvait pas entrer. Il ne s'en sentait pas capable.

Il regarda ses mains, moites de transpiration : elles tremblotaient tellement qu'il lui aurait été impossible de tenir quoique ce soit. Prenant une autre lampée d'air, il décida de s'asseoir sur le pas de la porte. Ses jambes flageolantes ne le tenaient plus. Il était purement et simplement en proie à une crise de panique causée par la tante Marge. Si ce n'était pas à lui que cette situation arrivait, il était convaincu qu'il en aurait rit un bon coup.

Harry essaya de se calmer en respirant tranquillement, la tête entre les deux genoux. Il était conscient de l'image bizarre qu'il était en train de donner aux voisins, mais peu lui importait : il devait absolument relaxer. Il ne pouvait pas rester sur ce porche jusqu'à la fin de ses jours, même si cette idée paraissait très séduisante à ses yeux.

Alors qu'il tentait difficilement de se lever – ses jambes avaient toujours de la difficulté à le supporter – il entendit la porte s'ouvrir à la volée derrière lui. Il fit volte-face et se retrouva nez à nez avec la tante Marge, qui avait un air démentiel sur le visage. Harry sentit son cœur faire un saut vertigineux dans sa poitrine.

« Qu'est-ce que tu fais là, toi? Hein? » aboya-t-elle. « T'es encore en train de préparer un mauvais coup, c'est ça? Je suis certaine que c'est ça! RÉPOND QUAND JE TE PARLE! »

Harry déglutit difficilement. La figure de la tante Marge avait à présent un teint violacé, à rivaliser avec celui de son frère, et elle respirait furieusement. Il était presque certain d'avoir vu de la fumée sortir de son nez et de ses oreilles.

« Euh...non, » souffla-t-il dans un léger murmure. Ses mains s'étaient remises à trembler de plus belle. Il regarda par terre et examina longuement le bout de ses chaussures. Il voulait par-dessus tout éviter le regard de la tante Marge à ce moment-ci. Il ne voulait en aucun cas qu'elle lui dise qu'il faisait preuve d'insolence à son égard.

« Regarde-moi, » ordonna-t-elle dans un murmure impressionnant.

Harry leva les yeux et croisa ceux de la tante Marge. Il y lu une lueur de triomphe. Baissant un peu le regard, il remarqua qu'elle avait un grand sourire narquois aux lèvres.

« Comme ça tu dis que tu ne faisais rien de mal... » commença le monstre tout aussi sournoisement, « et bien, j'ai des petites nouvelles pour toi, mon garçon. Ta naissance en soi est quelque chose de mal. Tu as fait la pire erreur de ta vie cette journée-là et j'espère que tu en es conscient. MAINTENANT, RENTRE À L'INTÉRIEUR ET VA DANS CE PLACARD! »

Harry ne pu s'empêcher de sursauter quand elle s'était mise à hurler. Néanmoins, il préféra ça à sa fausse voix doucereuse où il pouvait déceler tous les sarcasmes qu'elle lui vouait.

Il fit comme sa tante lui avait ordonné et alla s'enfermer dans son placard. Il resta un moment étendu dans le noir, à contempler le plafond qu'il ne pouvait pas apercevoir et à caresser machinalement M. Keezle (son ourson). Ses sens étaient aux aguets. Son ouïe étant conséquemment beaucoup plus fine, Harry pouvait entendre tout ce qu'il se disait dans la maison.

« Je ne comprends pas pourquoi vous avez décidé de le garder, Vernon, » disait la tante Marge. « Moi, si je m'étais trouvé dans cette situation, il y aurait longtemps qu'il serait dans un orphelinat, tu peux me croire, » lui assura-t-elle.

« Bah...Pétunia voulait qu'on le garde, en mémoire de sa sœur, » lui expliqua l'oncle Vernon d'un ton peu intéressé. « Elles ne s'entendaient pas très bien, mais c'était quand même la seule famille qui lui restait. »

Harry remarqua que l'excuse de l'oncle Vernon sonnait faux, mais il fut probablement le seul à s'en rendre compte, car la tante Marge changea aussitôt de sujet.

« Dis-moi Vernon, que dis-tu de cette nouvelle loi... »

Les lois n'étant pas le sujet préféré d'Harry, il décida d'allumer le plafonnier et d'étudier un peu l'examen de géographie qu'il aurait à passer le lendemain.


« ...Alors, j'ai répondu au facteur qu'à présent il devrait faire poster ses lettres par un nain...comprenez-vous? Un nain posteur? Imposteur? »

Tout le monde autour de la table, excepté Harry qui n'écoutait pas, éclata de rire en entendant le jeu de mots pitoyable de la tante Marge.

On était le mercredi. Il restait donc que 3 jours avant le départ très attendu du monstre et de son stupide chien.

Comme s'il avait deviné qu'Harry pensait à lui, Molaire, qui était couché aux pieds de sa maîtresse, releva la tête et regarda Harry en grognant. Voyant cela, la tante Marge eut un regard de dédain pour son neveu et un sourire satisfaisant éclaira sa figure.

« Molaire a toujours su discerner la mauvaise graine de la bonne graine. N'est-ce pas mon toutou adoré? »

Elle prit alors son chien dans ses bras et fit mine de l'embrasser en baragouinant un dialecte enfantin. Les Dursley la dévisagèrent l'air écoeuré, tandis qu'Harry se glissait sous la table pour ne pas qu'on voit son fou rire incontrôlé.

La tante Pétunia fut la première à retrouver sa contenance après le spectacle que venait de lui offrir sa belle-sœur. Elle pinçait les lèvres et avait l'air de se retenir à grande peine pour ne pas dire sa façon de penser. En se retournant vers lui, elle lui scanda sèchement :

« Débarrasse la table, toi, au lieu de te cacher dessous! »

Puis elle lui jeta un de ses airs les plus réprobateurs, qu'elle lui réservait exclusivement.

Évitant le regard perçant de la tante Marge, qui avait entendu la réplique de tante Pétunia, il débarrassa la table le plus rapidement qu'il pu. Finalement, il se dirigea vers son placard, prit son vieux sac d'école, une antiquité, anciennement la propriété de Dudley, et ouvrit la porte.

« Je ne sais même pas pourquoi tu te donnes la peine de l'envoyer à l'école, Vernon, » entendit-il la tante Marge dire à son frère. « Si tu veux mon avis, je trouve qu'il s'agit d'une perte d'argent inutile dont tu pourrais certainement te passer. » Alors, comme ça il était une perte d'argent inutile, hein?

Furieux, Harry claqua bruyamment la porte et prit le chemin de l'école. Quant à Dudley, sa mère irait le porter en voiture et ils passeraient probablement devant lui en klaxonnant et en rigolant. Harry se réconfortait en se disant qu'au moins il évitait une autre possibilité de se faire donner une correction par son cousin.

En tournant le coin de Magnolia Crescent, Harry vit une silhouette de quelqu'un qui attendait. Une silhouette qui appartenait à Rachel Callohan!

Celle-ci lui fit un signe de la main et s'approcha de lui, l'air radieux. Elle portait une jolie robe d'été blanche avec de jolies fleurs roses et jaunes en imprimées et ses cheveux, qu'elle avait d'un noir de jais semblable aux siens, flottaient derrière elle tel un voile de soie.

« Salut Harry, ça va? » lui demanda-t-elle.

« Euh...oui. Et toi? » Harry n'en revenait pas. Quand Rachel lui avait proposé de se tenir avec elle, il avait cru qu'elle lui disait ça pour lui faire plaisir.

« Oui, merci, » répondit Rachel en lui offrant un autre sourire étincelant. « Je voulais savoir si tu voulais m'accompagner à l'école aujourd'hui? Dean McClain était supposé le faire, mais il est tombé malade et il ne peut pas. »

Harry se sentit nettement déçu de savoir qu'il n'était qu'un deuxième choix, mais cette déception s'effaça rapidement lorsqu'il vit avec joie et appréhension, la jolie main de Rachel se poser sur son bras.

Les yeux collés sur la main étrangère, Harry se remit en route en entraînant la petite fille à sa suite. À ce moment précis, Harry avait tellement le cerveau en bouilli qu'il aurait été incapable de dire quel était son nom ou son prénom.

« Il y avait longtemps que je voulais faire le chemin de l'école avec toi. Enfin...ça fait juste quelques jours, mais bon...j'arrivais pas à te placer quelque part dans mon emploi du temps surchargé, tu comprends? »

Harry fit signe que 'oui' en hochant la tête.

Harry remarqua rapidement que Rachel aimait bien s'entendre parler. Elle parlait et parlait, sans attendre aucune réponse de son soit-disant interlocuteur, en l'occurrence, lui. Elle rejetait sans cesse ses cheveux derrière ses épaules dans un geste théâtral finement mis au point, et lui demanda au moins 5 fois s'il la trouvait belle.

Même s'il pensait qu'elle était plutôt snob et gâtée, Harry était très heureux de voir qu'une personne, surtout si populaire, lui parlait...enfin, qui lui parlait en principe. Ses yeux ne la quittèrent pas un instant, et sa bouche était légèrement entrouverte dans une expression de surprise et de ravissement.

« ...et là, je lui aie dis...tu vas peut-être pas me croire, mais je lui aie dis que s'il ne me laissait pas tranquille, j'appellerais la police. Et il m'a cru, ce crétin! »

Rachel éclata de rire au souvenir de ce jour où elle avait envoyé promener un garçon de 12 ans, nommé Herbert.

Lorsqu'elle riait, sa main, qui était toujours posée sur le bras d'Harry, le serrait encore plus, et le ramenait à chaque fois à la réalité. Voyant qu'elle riait, il émettait à son tour un faible rire peu convaincant. Pourtant, Rachel ne semblait pas s'en soucier, car elle continuait de bavarder comme si de rien n'était.

« Tu sais, Harry, » commença-t-elle. En saisissant son nom au travers le rêve qu'il était en train de faire, Harry réussit à sortir de sa torpeur et écouta ce qu'elle avait à lui dire. « je trouve que tu es vraiment quelqu'un d'agréable. C'est réellement sympa de parler avec toi, en fait, j'ai presque l'impression d'être avec une amie, et que je peux tout te dire. C'est merveilleux, tu ne trouves pas? »

Et elle tourna vers lui son magnifique visage couleur d'ivoire dans lequel brillaient ses yeux étincelants qui reflétaient l'espoir d'une réponse. Harry sentit sa figure s'embraser sous le regard insistant de Rachel.

« Euh...oui...c'est vraiment...euh...c'est quoi déjà le mot que tu as dit à la fin de ta phrase? » dit-il, de plus en plus rougissant à présent.

Mais qu'est-ce qu'elle va penser de toi maintenant, hein? Elle vient de te dire qu'elle aimait te parler et toi, t'es même pas capable de répéter ce qu'elle vient juste de dire...

« Euh...je crois que j'ai dit 'tu ne trouves pas? » fit-elle en se grattant la tête de son index.

« Non, non...avant cela...ahhhh, ça ne fait rien, » laissa-t-il tomber en levant un bras (celui qui était libre, l'autre retenant toujours la main de Rachel) au ciel dans un signe d'impuissance, « je suis d'accord avec toi, de toute façon. »

Maintenant, il avait vraiment l'air d'un idiot.

Rachel n'avait pas l'air d'avoir compris puisqu'elle se mit à lui sourire aussitôt. Elle détourna la tête et admira le paysage d'un air absent en fredonnant une chanson populaire.

Lorsqu'ils furent arrivés dans la cour d'école, Rachel lâcha le bras d'Harry et se retourna vers lui pour mieux lui parler.

« Merci Harry. C'était vraiment gentil de ta part. J'espère qu'on pourra... »

« RACHEL CALLOHAN! MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS? » hurla une voix derrière Harry.

Tournant sur ses talons, il aperçu Sally Rosent, la meilleure amie de Rachel qui se dirigeait dans leur direction en courant. Elle avait l'air de quelqu'un qui doit se dépêcher de porter secours à une autre personne sous peine d'une terrible catastrophe.

Harry remarqua que plusieurs élèves de l'école s'étaient retournés et observaient la scène avec intérêt.

« Quoi 'qu'est-ce que je fais'? Je parle avec Harry, » répondit Rachel, confuse.

Elle s'entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt et pencha la tête de côté.

« Comment ça, qu'est-ce que tu fais? » répéta Sally, « Tu parles avec Harry Potter, le fou psychopathe de l'école. C'est un crétin fini, tu sais. »

En disant cela, Sally tournait un doigt à côté de sa tête dans un geste appuyé, pour être bien certaine que Rachel comprenne vraiment la gravité de la situation dans laquelle elle se trouvait.

« Qu'est-ce que tu racontes? » grommela Rachel qui commençait à se mettre en colère.

Elle n'avait pas eu l'air d'apprécier la mimique de Sally qui lui avait donné l'impression qu'on la prenait pour une enfant de 5 ans.

« Ça fait deux fois qu'on se parle, Harry et moi, et je peux te certifier qu'il n'est pas plus fou que toi ou moi. »

« Écoute, » dit Sally d'un air désespéré, « laisse-moi te présenter ça d'une façon différente. Si les autres te voies fraterniser avec lui, » elle lança à Harry un regard dégoûté, « ta popularité va en prendre un sacré coup. Tu seras encore moins populaire que Johanna Carlson, tu saisies? »

Johanna Carlson était une fille de dernière année qui avait la même carrure et le même poids que Dudley. Elle était affublé d'une énorme tignasse blonde, qui avait un aspect douteux, portait des lunettes aux verres très épais ainsi qu'un appareil dentaire peu avantageux.

« Moins...moins populaire que Johanna Carlson...? » répéta Rachel dans un souffle.

Soudain, ses magnifiques yeux aqua s'agrandirent de frayeur et sa bouche forma un 'O'. Elle venait de comprendre ce que lui coûterait une amitié avec l'étrange Harry Potter.

Un sourire narquois et satisfait apparu aux lèvres de Sally, qui se croisa les bras d'un air apparemment ravi.

À présent, tout le monde dans la cour d'école les fixait. S'il l'avait pu, Harry se serait enfoncé dans le sol. Il détestait attirer l'attention. Hors, aujourd'hui, il était le centre d'intérêt préféré de chacun. Il risqua un regard en biais, et aperçu Dudley et ses amis qui le pointait du doigt en riant aux éclats. Il avait chaud tout à coup et il était certain qu'une rougeur était apparue sur son visage et le long de son cou.

Rachel n'avait pas l'air de savoir quoi faire. Ses yeux glissèrent de Sally à Harry, de Harry à Sally puis revenait à Harry. Les traits de son visage reflétaient sa détresse. Elle se mâchouillait la lèvre inférieure et du sang commençait à s'y échapper.

Après un petit instant, qui parut une éternité à Harry, Rachel sembla reprendre ses esprits. Ses épaules se redressèrent, elle lissa sa robe, envoya ses cheveux derrière son dos et elle sourit à la foule.

Ses yeux se posèrent alors sur Harry. Celui-ci eut la chair de poule. Il savait ce qui allait suivre.

Elle éclata de rire et le regarda d'un air méprisant.

« Ne t'inquiète pas Sally, » dit-elle en s'adressant à son amie, tout en continuant de fixer Harry, « jamais de la vie il m'est venu à l'esprit de me lier d'amitié avec ce...avec cet individu grotesque. »

Harry sentit des picotements dans ses yeux. Il regarda immédiatement par terre et s'intéressa à une fourmi qui retournait à son nid. Bien malgré lui, Rachel ne s'arrêta pas là.

« Non, mais... pourquoi est-ce que moi, Rachel Callohan, la fille la plus populaire de l'école, je voudrais vouloir être vue avec lui? »

Elle l'observa d'un air écoeuré et continua sa tirade en élevant de plus en plus la voix.

« Je vais te dire Harry Potter : tu n'est qu'un petit garçon imbécile et complètement fou. Ne m'approche plus jamais, tu m'entends, espèce de psychopathe! »

Sur ce, elle tourna les talons, et s'éloigna d'un air digne.

Un silence étonnant suivit ses mots. Personne dans la foule n'osait dire quoique ce soit. Puis, on aurait dit que le charme s'était levé, et tout le monde se mit à rire d'Harry, les uns ouvertement, les autres, cachés derrière leur main. Le jeune garçon aurait voulu mourir d'embarras. Il ne restait plus qu'une seule chose à faire. S'enfuir.

Il se mit à courir sous les regards amusés, et s'enfuit à l'intérieur de l'école où il alla se réfugier dans les toilettes. Il s'enferma dans une cabine à l'aspect miteux, s'assit sur le banc de toilette et fondit en sanglots.

À quoi s'attendait-il? Jamais les amis de Rachel l'auraient laissé être amie avec lui...et c'est ce qui était arrivé.

Il n'avait jamais été aussi humilié depuis le jour où il s'était fait un ami en deuxième. Celui-ci, voyant à quel point Harry était impopulaire, l'avait traité de pot-de-colle devant tout le monde et s'était mis à le ruer de coups dans l'espoir de devenir ami avec Dudley.

Il y est parvenu d'ailleurs, se dit-il en pensant à Malcolm qui avait été cet ami.

Harry resta dans les toilettes pendant toute la matinée. Finalement, la directrice, Mme Klein, vint le chercher et essaya, sans grand succès, de lui remonter le moral. S'apercevant qu'elle n'allait nulle part, elle prit un air sévère et lui dit qu'il devrait aller en classe pendant l'après- midi.

Pendant le cours, Harry vit que les autres élèves le regardaient avec insistance et se moquaient de lui.

« Non, mais vous avez vu cette mauviette, ce matin? » demanda d'une voix forte Nigel Williamson, un garçon râblé aux cheveux bruns.

« Jamais vu un crétin pareil, » rajouta Andréa Pikerton.

Tout le reste de la journée se passa dans cette atmosphère et c'est les joues en feu, qu'Harry quitta l'école. Il avait presque hâte de se retrouver en présence de la tante Marge.

En ouvrant la porte du 4 Privet Drive, la voix de Dudley fut la première chose qui parvint aux oreilles d'Harry.

« ...et là, il s'est enfui et est allé se réfugier dans les toilettes, tu te rends compte? » termina Dudley dans un grand éclat de rire.

Harry entra dans le salon et vit que Dudley s'adressait à toute la famille. La tante Marge avait l'air de trouver l'histoire particulièrement drôle. Elle se donnait des claques sur les cuisses et elle s'étouffa avec le morceau de biscuit qu'elle mangeait.

L'oncle Vernon et la tante Pétunia, qui se trouvaient également dans la pièce, s'empressèrent d'avaler leur gorgée de thé et se mit à rire également. Quand ils le virent dans l'embrasure de la porte, ils le pointèrent du doigt et s'esclaffèrent de plus belle.

« Qu..qu'est-ce que...tu peux...être stupide, » parvint à dire l'oncle Vernon entre deux éclats de rire.

La colère aveuglait Harry à un tel point qu'il ne voyait plus clair. Il fit un pas pour sortir de la pièce quand il sentit une petite bosse sous son pied. Baissant rapidement les yeux, il s'aperçu avec frayeur qu'il s'agissait de la queue de Molaire.

Le bouledogue se mit immédiatement à grogner. Harry enleva son pied et il vit avec horreur que les dents du chien venaient de se refermer à l'endroit exacte où sa jambe se trouvait quelques secondes plus tôt.

Il recula doucement vers la porte d'entrée, les mains devant lui.

« Du calme, Molaire, » tenta-t-il. « C'était juste un accident, d'accord. Je m'excuse, vraiment. »

Mais parler au chien pour essayer de le calmer était une tentative aussi vaine que d'essayer de faire dire à la tante Marge qu'il était un être humain.

Sentant la poigné de la porte dans son dos, Harry fit volte-face, la tourna et ouvrit la porte d'un grand coup. Il courut dehors, fit le tour de la maison et alla dans le jardin, Molaire sur ses talons.

Derrière lui, comme dans un écho, Harry percevait les rires redoublés des Dursley. Tout en continuant de courir, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et vit que Molaire le suivait toujours. De la bave coulait de sa gueule, comme s'il avait particulièrement faim.

Il n'y avait qu'un endroit où Harry pouvait se cacher en toute sécurit : le grand hêtre situé dans le jardin. Attrapant la branche la plus basse, il parvint à se hisser juste à temps. En effet, le bouledogue avait bondi à ce moment précis et avait réussi à attraper sa chaussure.

Préférant mettre le plus de distance entre lui et le chien, le jeune orphelin monta un peu plus haut dans l'arbre. Il s'accrocha le mieux qu'il pu à la branche et observa Molaire qui tournait autour de l'hêtre, toujours en grognant et en aboyant.

Les Dursley arrivèrent peu après et regardèrent la scène. Ils riaient tellement qu'ils devaient se tenir les côtes pour tenter d'atténuer la douleur qui commençait à se former.

« Alors mon garçon, » lui cria l'oncle Vernon, « tu te plais là- haut? J'espère que oui, parce que Molaire, » il pointa le chien, « ne semble pas vouloir partir de sitôt. » Il se remit aussitôt à rire, trouvant sa blague particulièrement drôle.

C'est d'un œil abasourdi qu'Harry vit les Dursley rentrer dans la maison sans avoir rappelé le chien, qui continuait de l'observer de ses yeux mauvais.

« Mais...attendez...REVENEZ! »

Mais ils ne revinrent pas. Seul le silence répondit à ses cris désespérés.

La nuit tomba. Elle était fraîche et Harry se mit à grelotter de froid. Le bouledogue n'avait pas bougé.

« C'est vraiment la plus belle semaine de toute ma vie, » marmonna Harry sur un ton sarcastique. Il avait mal partout et il sentait une terrible raideur dans ses jambes.

Il soupira et regarda les étoiles qui étincelaient dans le ciel. Étrangement, celles-ci lui apportèrent un certain réconfort, et il se mit à sourire sans savoir pourquoi, soudainement insouciant du monde qui l'entourait et du chien qui l'attendait au bas de l'arbre.

Pourquoi rester triste alors qu'il s'agissait d'une si belle nuit...


Et voilà mon troisième chapitre. C'est le plus long que j'ai fait jusqu'à maintenant et j'en suis très fiere J'espere que vous n'etes pas trop decu par le retournement des choses avec Rachel. Le prochain chapitre relatera la fin du séjour de la tante Marge et une partie de l'ete d'Harry, dont son anniversaire.

Nick-avec-une-tete