Disclaimer : Malheureusement, tous les personnages d'Harry Potter et le monde qui l'entoure sont la propriété de Mme Rowling. Cependant, les personnages originaux qu'on peut voir dans cette histoire sont à moi et à moi seule.

Ce chapitre m'a vraiment pris du temps et j'ai une excuse à ça : ma muse est partie en vacance, métaphoriquement bien sûr. Je savais pas vraiment quoi écrire et on aurait dit que mes phrases ne s'accordaient jamais. Je suis donc désolée si vous trouvez que ce chapitre n'est pas aussi bon que les précédents. Opposément à cela, j'ai reçu de très jolies reviews pour mon dernier chapitre, et j'en suis très contente. Continuez comme ça :)

Chapitre 6

Les nouveaux du présent et du pass

Harry ne revit pas le docteur Wolfman.

Le lundi suivant la rencontre avec le supposé psychologue, la directrice l'avait fait appeler dans son bureau pour lui présenter le docteur Fentz qui travaillait à l'école. Harry lui avait alors raconté qu'il avait déjà rencontré le docteur Wolfman la semaine d'avant, mais quand il s'aperçut que Mme Klein et le Dr Fentz s'échangeaient des regards de connivence, il se mit à rire et leur dit qu'il avait dû rêver. Ce qui était probablement vrai d'ailleurs, car Harry ne retrouva jamais la fameuse carte de visite que lui avait laissée Romulus Wolfman en partant.

Septembre passa en un coup de vent, ainsi que le mois d'octobre. Avant même que Harry ne s'en rende compte, Halloween cognait déjà à leur porte. Il ne restait que 3 jours avant la fête si attendue, et tous pouvaient sentir de la surexcitation émanée dans l'air.

En classe, la tension était encore pire. La plupart des élèves ne cessaient de parler de ce qu'ils allaient porter comme costume et M. Thadieus passait son temps à ramener les fautifs à l'ordre. De plus, comme pour rajouter à l'excitation générale, un nouvel élève fit son entrée dans la classe d'Harry cette journée-là.

Il se nommait Dennis Plook et avait, tout comme Piers Polkiss, une tête de rat. Comme l'ordre des noms aurait été complètement chamboulé – la place de Dennis aurait dû être juste devant celle d'Harry – M. Thadieus annonça que les pupitres seraient placés en groupe de 4, et ce, à partir de ce jour. En revenant du dîner, le jeune enseignant avait déjà fait les équipes et il les informa que les noms de chaques équipes étaient inscrits sur une feuille accrochée au tableau.

Bien sûr, tout le monde ayant hâte de savoir avec qui il ou elle était placé, il y avait foule devant le tableau. En tentant de se faufiler parmi les élèves, Harry reçu plusieurs coups de coudes, accidentels ou non. Finalement, tout le monde, sauf Harry, réussit à regarder la liste et s'en allèrent à leur place. Le jeune orphelin, quant à lui, resta à l'avant et examina la liste. Derrière lui, il pouvait entendre des commentaires le concernant et qui n'étaient pas vraiment flatteurs.

« Non mais, tu l'as vu? » dit une voix qu'il reconnaissait comme étant celle de Xander Paul. « Toujours à essayer de se faire voir et de se faire prendre en pitié par le professeur. C'est vraiment nul. »

Suivant ses mots, plusieurs ricanements appartenant à des filles se faisait entendre et Harry pouvait presque sentir les regards sur sa nuque et les doigts pointés en sa direction.

Porte pas attention à eux, se forçait-il, sans grand succès, regarde plutôt la liste. Plus vite tu seras où tu es placé, plus vite tu pourras aller t'asseoir.

Sur cette pensée optimiste, Harry examina la feuille et vit avec joie qu'il était placé avec Damien Alonzo, Judith McArthur et le nouveau, Dennis Plook. Il s'agissait là de trois personnes qu'ils ne connaissaient pas et il espérait grandement que ceux-ci ne s'étaient pas encore fait d'idées à son sujet.

« Tu sais où tu es placé, Harry? » lui demanda M. Thadieus, qui attendait manifestement que Harry aille s'asseoir pour commencer son cours de l'après-midi.

« Oui, m'sieur, » répondit Harry en se retournant pour faire face à son professeur.

« Bien. Allez, va t'asseoir maintenant, » dit l'enseignant. Il poussa légèrement Harry dans le dos en direction de sa place et attendit qu'il soit installé pour débuter.

« Bon... comme vous pouvez le constater, j'ai essayé le plus possible de vous mettre en équipe avec des gens que vous n'aviez pas l'air de connaître beaucoup ou pas du tout. La raison à cela est simple : je voudrais vous voir lier des liens d'amitié avec d'autres élèves de la classe. Parfois, lorsqu'on connaît pas vraiment quelqu'un, on le juge sans aucune raison. Personne ne lui parle, sauf peut-être les gens qui le connaissait déjà, et pourtant vous vous rendez compte qu'en le connaissant, c'est quelqu'un de fantastique. »

En disant cela, son regard s'était porté sur la silhouette frêle d'Harry qui, d'embaras, bougea nerveusement sur sa chaise.

« Est-ce que vous comprenez mes motifs? Mlle Rosent, avez-vous compris, dites-moi? »

Sally Rosent, qui était assise juste derrière Harry, s'était amusée pendant le discours de M. Thadieus à parler dans le dos de quelqu'un à l'autre fille qui composait son équipe.

« Oui, monsieur Thadieus. Vous avez dit que... si on était avec des gens qu'on connaissait pas, c'était dans le but de se faire d'autres amis que les nôtres. »

M. Thadieus fronça les sourcils et pinça légèrement les lèvres.

« C'est en gros ce que j'ai dit, mais je préférerais quand même que tu m'écoutes Sally au lieu de bavarder avec Josie. »

Sally hocha la tête et, la tête reposée dans sa paume droite, regarda M. Thadieus, le regard absent.

« Bon.. où en étais-je déjà..? Ah, oui. Des nouveaux amis... Donc, pour mieux vous connaître, j'ai décidé qu'au courant des prochains jours, nous allons travailler sur un livre que je vais vous donner et, la semaine prochaine, vous et votre équipe allez faire un exposé aux autres élèves sur ce livre. Chaque équipe aura un livre différent et chaque élève aura une tâche différente. Vous déciderez en équipe de la division du travail. À présent, je veux qu'un membre de chaque équipe vienne à l'avant et pige un titre de livre dans ma petite boîte. »

En disant cela, M. Thadieus sortit une petite boîte en bois qu'il secoua légèrement, faisant entendre le bruit des petits bouts de papier qui s'entrechoquent.

Dans l'équipe d'Harry, c'est Damien Alonzo qui se leva et alla piger. Il tira le papier sur lequel était inscrit 'Le viel homme et la mer'. Lorsque tout le monde eut pigé, M. Thadieus donna à chaque équipe 4 copies des livres qu'ils avaient tirés.

Dans le coin d'Harry, tout était calme. Chacun se regardait sans oser dire le premier mot. Le pupitre d'Harry faisait face à celui de Dennis et était situé à la gauche de celui de Judith. Celle-ci arborait de jolies nattes brunes qui mettaient son visage en forme de coeur en valeur.

Finalement, ce fut Damien qui brisa le silence, au grand soulagement des autres.

« Euh..bon. Je crois qu'on devrait peut-être commencer à nous présenter, qu'en pensez-vous? »

Plusieurs bruits d'approbation se firent entendre ainsi que des hochements de tête.

« Bon, je vais commencer. Je m'appelle Damien Alonzo. J'ai 10 ans, comme vous tous probablement. Mes parents sont espagnols, mais moi je suis né ici, en Angleterre. Euh... j'adore jouer au foot et au basket-ball avec mes copains et ... j'ai 3 soeurs plus vieilles que moi.... Je crois que c'est à peu près ça. À toi maintenant, » dit-il en se retournant vers Dennis.

« Je m'appelle Dennis Plook, j'ai 10 ans aussi. J'ai 1 frère plus jeune que moi de 2 ans. Il s'appelle Taylor. Mes parents viennent de divorcer et c'est pour ça que je viens de déménager. Je vis maintenant avec mon père et mon frère vit avec ma mère à Bristol. Moi aussi j'aime jouer au foot, et je suis un très grand fan de l'équipe d'Angleterre. » Il se tut et tous les regards se convergèrent vers Harry.

« Euh.. je m'appelle Harry Potter. J'ai 10 ans. Je vis avec mon oncle, ma tante et leur fils, Dudley, qui a 10 ans aussi. Si je vis là, c'est parce que mes parent sont décédés quand j'avais 1 ans... »

À ça, il entendit un cri étouffé de Judith. Harry tourna sa tête et la regarda devenir rouge d'embaras.

« Euh...oui..bon. J'ai pas de frère, ni de soeurs. Et j'aime bien jouer au foot moi aussi quand j'le peut. »

À l'école tu veux dire, car sinon tu trouves jamais personne pour jouer avec toi.

« C'est tout, je crois. Tu peux y aller, » dit-il à la petite fille assise à sa droite.

« Merci. Je m'appelle Judith McArthur. Pour le moment, j'ai juste 9 ans, mon anniversaire est dans 4 jours, le 1 novembre. J'ai 1 soeur plus vieille et 1 frère jumeau, Daniel, qui se trouve dans une autre classe. Mes parents à moi aussi sont divorcés, mais ça fait longtemps. J'avais à peine 2 ans et j'me souviens même plus du temps où ils étaient ensemble. J'aime bien le foot aussi, mais je joue pas vraiment. Je pratique la nage synchronisée depuis que j'ai 5 ans et j'adore ça. C'est vraiment difficile, vous savez...et c'est à peu près tout je crois, » termina-t-elle enfin dans un sourire.

« Bien, » dit Damien, qui s'était élu lui-même délégué du groupe, « maintenant, on va regarder les infos que nous a donné M. Thadieus et on va séparer tout le travail, ça vous va? »

Tout le monde acceptèrent, et pendant le reste de la journée, ils examinèrent ensemble ce qu'ils devaient faire pour le travail.


Le lendemain matin, une autre nouvelle frappa les élèves de la classe de M. Thadieus et de toute l'école de St-Chapelet : Sally Rosent, l'une des filles les plus populaires de l'école, la meilleure amie de Rachel Callohan, portait un appareil dentaire peu avantageux. Il s'agissait de l'un de ses appareils qui sortent de la bouche et dans lequel se mêlent les cheveux ou des bouts de nourritures, bref le genre de broche que seuls portaient les impopulaires du style de cet arriéré de Harry Potter. En fait, il ressemblait exactement à celui que portait Johanna Carlson, une fille qui avait quitté l'école primaire il y avait à peine quelques mois et pour qui Sally n'avait aucune estime.

Elle passa toute la matinée à se faire montrer du doigts et l'après-midi à pleurer dans les toilettes. Ce que Harry trouvait le plus drôle c'est que lorsque Rachel avait voulu aller consoler son amie, une autre de ses copines, Angela Youth, lui avait dit qu'il serait plus sage qu'elle ne côtoie plus Sally. La situation qu'avait vécu Harry l'année d'avant avait tout bonnement changé de cap et frappait à présent l'instigatrice de son ancien malheur.

Le jeudi, veille de l'Halloween, Harry avait pu pour une fois déguster son repas sans avoir peur de se faire harceler par Dudley et sa bande, car c'était 'Sourire d'enfer', nouveau surnom donné à Sally, qui attira leur attention. Assis sur le mur habituel, il mordait à grandes dents dans son sandwich et regardait amusé le spectacle qui s'offrait devant lui. La jeune fille qui, une semaine plutôt, était entourée d'une cour d'admirateur, mangeait seule dans son coin tout en se faisant crier des insultes par les garçons qui se tenaient non loin d'elle.

Finalement, Dieu existe vraiment, se moquait Harry. La blessure qu'il avait ressentit cette fameuse journée était encore fraîche dans la mémoire d'Harry et il retirait un malin plaisir à voir que Sally était maintenant puni pour ses fautes.

Cependant, Sally fut vite reléguée au rang de seconde pensée. Dennis Plook, qui était dans le groupe d'étude d'Harry et pour qui il avait un quelconque respect, avait appris par l'entremise de d'autres élèves que Dudley et sa bande était un gang très important à l'école et que tout le monde les respectait. Il sut également que le meilleur moyen d'entrer au sein du groupe était soit d'humilier Harry à un très haut point, soit de le battre. Il se mit donc en tête de faire l'une ou l'autre des épreuves demandées et il décida de commencer cette journée-là, pendant le cours de l'après-midi.

Alors que M. Thadieus leur faisait un exposé sur l'histoire antique, et plus précisément sur le mythe de la guerre de Troie, Dennis, dont le pupitre faisait face à celui d'Harry, s'amusa à le rouer de coups de pieds dans les tibias.

Harry ne pouvait pas vraiment se plaindre, car sinon il aurait été traité de bavasseur. Hors, tous détestait les bavasseurs, même lorsque la personne dénoncée le méritait. Alors, les coups continuaient et Harry pouvait presque sentir les bleues qui se formaient petit à petit. Il encaissa sans rien dire, serrant les dents le plus possible pour éviter que quelqu'un entendre un cri qu'il essayait à tout prix de retenir.

Il regarda Dennis un instant pour découvrir un large sourire qui voulait tout dire. À la fin de la journée, soit dans – il jeta un coup d'oeil à l'horloge au dessus de la porte – exactement 10 minutes, il allait devoir courir.

Et vite, pensa Harry, alors que le sourire de Dennis s'élargissait de plus en plus.

Puis, comme à travers un rêve, la voix de M. Thadieus lui parvint aux oreilles.

« ...c'est Halloween, alors si vous voulez vous déguisez, sentez-vous bien à l'aise de le faire. Aussi, il y aura pas de cours dans l'après-midi : d'autres classes ont préparé des activités qui vont alliées jeux, bonbons et frayeur... » M. Thadieus prononça le dernier mot en faisant semblant de trembler dans ce qu'il espérait être drôle, mais il n'obtint pas même un sourire.

« Bien, » reprit-il, visiblement déçu que sa blague ait tombé à l'eau, « alors, je vous laisse là-dessus. N'oubliez pas de travailler sur votre livre : les exposés commenceront lundi, alors il vaut mieux que vous soyiez prêts. »

La cloche sonna à ce moment, ramenant complètement Harry à la réalité.

« Passez une bonne soirée. À demain. »

Harry regarda de nouveau Dennis qui ne cessait de le dévisager en souriant d'un sourire effrayant. Ravalant une boule qui s'était formée dans sa gorge, Harry alla chercher son sac-à-dos sur son crochet au fond de la classe et il y fourra ses livres et crayons, sans perdre Dennis des yeux.

Tu vas vraiment devoir courir cette fois-ci, Potter.

Et pour courir, il le fit. Jamais il n'avait couru aussi vite. En fait, en temps ordinaire, le chemin qui sépare l'école de la maison du Privet Drive pouvait se faire en un minimum de 15 minutes. Cette fois-là, Harry réussit à franchir la distance en 11 minutes.

Il avait ouvert la porte de la maison à la volée et l'avait refermé en la claquant. Il accota son dos sur le solide bois, écoutant les battements de son coeur qui diminuaient d'intensité petit à petit. Ses jambes tremblaient tellement qu'Harry eut peur de s'effondrer face première sur la moquette du hall. Pour éviter que ça arrive, il se laissa glisser le long de la porte et s'asseya tranquillement, les jambes repliées sur lui-même, la tête reposant sur ses genoux.

« Qu'est-ce que tu fais là, assis par terre? Nous avons des chaises, tu sais, » le réprimanda sa tante qui, alertée par le claquement de la porte, était venue voir ce qui se passait.

« Oui, je sais, » répliqua sagement Harry tout en se relevant difficilement. Il prit appui sur la porte et se hissa sur ses deux pieds.

Tante Pétunia ne dit rien et se contenta de le regarder d'un oeil sévère. Puis, elle renifla d'une manière qui exprimait son mécontentement et retourna à la cuisine. Quant à Harry, il décida d'aller faire ses devoirs dans son placard. Il n'avait toujours pas terminé la lecture de son livre et de plus, il devait en faire un petit résumé qu'il présenterait à la classe en compagnie des autres membres de son équipe, tout particulièrement Dennis Plook.

Dennis Plook.

En pensant au nouveau garçon maigrichon, Harry ne pouvait s'empêcher de faire un quelconque rapprochement entre lui et Malcolm. Celui-ci était arrivé en deuxième. À cette époque, Harry ne portait pas encore de lunettes et comme il était relativement nouveau, il n'était pas marqué du sceau 'nul impopulaire'. Et pourtant, les choses avaient tout de même mal tournées...

Harry Potter, petit orphelin de 7 ans, était assis à la table la plus reculée de la cafétéria et mangeait ce qui ressemblait à une soupe froide. Personne ne faisait réellement attention à lui et Harry leur en était reconnaissant. Il n'amait pas vraiment être le point de mire des ricanements des autres enfants. Ils n'étaient pas gentils avec lui et ce qu'ils lui disaient lui faisait beaucoup de peine. Mais il ne pleurait pas; il ne pleurait jamais. Il l'avait fait une fois, et les autres s'étaient encore plus moqués de lui.

Il était à la moitié de sa soupe quand il sentit une présence. En levant les yeux, Harry vit qu'un petit garçon d'environ son âge s'était assis juste devant lui. Il était plutôt petit et maigre, avait des cheveux bruns légèrement bouclés qui dépassaient ses oreilles et ses yeux étaient d'une couleur bleu-gris. Ce qui troubla Harry par-dessus tout fut que le garçon lui souriait.

« Salut, j'peux m'asseoir là? » demanda l'autre garçon, l'air incertain. Baissant les yeux, Harry remarqua pour la première fois qu'il tenait un sac à lunch dans ses mains.

« Euh..oui. Vas-y, » s'était empressé de répondre Harry.

« Je m'appelle Malcolm Lovett, je suis nouveau ici, en fait je suis arrivé aujourd'hui, » se présenta-t-il tout en s'affairant à sortir son déjeuner de son sac. « Toi, c'est comment? »

Harry le regarda mordre dans son sandwich et se laissa un peu de temps pour que l'information passe bien dans son esprit : quelqu'un lui faisait la conversation et voulait savoir son nom!

Voyant que Malcolm attendait toujours qu'il se présente, Harry rougit un peu. C'était la première fois qu'il devait le faire et il était un peu nerveux. Que se passerait-il si Malcolm décidait que lui, Harry Potter, n'était pas assez bien pour lui? Harry n'en savait rien et il ne voulait pas vraiment le savoir. Ce qui lui importait c'était le moment présent.

« J'm'appelle Harry Potter. »

« T'es en quelle année Harry? »

« Deuxième. Et toi? »

« Deuxième aussi. Je suis dans la classe de Mlle Hanson. »

« Moi, je suis dans celle de Mme Rossling. »

À cela, les deux garçons sourirent sans savoir pourquoi. La conversation allait bon train et sans s'en apercevoir la petite heure allouée pour le repas passa en un éclair. Tout en se promettant de se retrouver dans la cour d'école le lendemain, les deux amis s'en allèrent chacun de leur côté, tout contents de s'être fait un nouvel ami.

La joie qu'éprouvait Harry à cette époque qu'il considérait comme bénie, fut totalement indescriptible. Il comprenait à présent ce qu'était l'amitié et tout ce qu'il faisait avec Malcolm le fascinait au plus haut point. Une fois, il fut même invité à dormir chez lui, ce qui provoqua quelques remous chez les Dursley. Finalement, Mme Lovett avait appelé tante Pétunia pour lui demander la permission et celle-ci, ne voyant pas comment elle pourrait s'en sortir indéfiniment, avait accepté avec réticence.

M. et Mme Lovett étaient des gens particulièrement charmants, à l'image de leur fils, et avait acceuilli Harry à bras ouverts. La soeur aînée de Malcolm, Gina, était également très gentille et avait même proposé à Harry de jouer au Nintendo avec lui pendant que Malcolm prenait sa douche. C'était la première fois que Harry touchait à un Nintendo de sa vie et il apprécia grandement l'expérience, surtout qu'il se retrouva meilleur que Gina, qui y jouait pourtant depuis plusieurs années.

Le temps passa et jamais Harry ne s'était sentit aussi heureux, aussi satisfait de sa vie. Toutefois, rien ne dure et l'existence utopique qu'Harry vivait changea brutalement pour finalement disparaître. Cela se passa en mars. Près de 4 mois avait passés depuis cette fameuse journée où Malcolm s'était joint à lui à l'heure du repas de l'école et pour les deux jeunes gens rien n'avait changé. Leur amitié était toujours aussi forte, jusqu'à ce que l'inévitable survienne.

Malcolm se fit tabasser par Dudley et son gang.

C'était la première fois que cela se produisait, et nul besoin de dire qu'Harry était très surpris qu'ils aient attendu si longtemps. Mais rien n'avait pu préparé Malcolm à ça. Harry, lui, y était habitué, mais pour un petit garçon comme Malcolm, qui était toujours protégé par ses parents, apprécié et aimé de tous, cette situation fut totalement nouvelle et peu complaisante.

Il ne s'en plaignit pas et Harry lui exprima sa reconnaissance. Cela aurait juste servit à empirer les choses. En entendant les remerciements d'Harry, Malcolm avait sourit d'un sourire las. Comme son visage était très tuméfié à ce moment, ce sourire lui fut particulièrement douloureux, mais il n'en laissa rien paraître. Au lieu de ça, il avait seulement dit ces mots :

« Jamais plus ils ne m'auront, Harry. Jamais plus j'me ferai battre. Je te jure que je vais tout faire pour plus qu'ils le fassent. Je te l'jure... »

Sur le coup, Harry n'avait pas vraiment compris ce qu'il voulait dire par là. Le petit garçon s'était contenté de hocher la tête dans un signe de compréhension, tout en se disant que Malcolm aurait beau espérer que cela cesse, rien n'arrêterait Dudley et ses sbires. Mais Harry ne voulait pas blesser son ami en le délusionnant et préféra s'abstenir de tout commentaire.

Une semaine environ plus tard, ils se firent encore une fois encerclés par les 3 grosses brutes qui les menaçaient de leurs points tout en ricanant devant leurs airs effrayés. Harry se dit que Malcolm devait être triste et fâché de voir que cela allait recommencer. Il se tourna donc vers lui et lui présenta des pieuses excuses.

« J'suis désolé Malcolm, » avait-il dit tout en abaissant les yeux tellement il était gêné. Il se sentait responsable de ce qui se passait et malgré le fait qu'il aimait avoir un ami, il aurait voulu lui éviter ce genre de traitement qu'on lui réservait d'ordinaire.

« Non, Harry, c'est moi qui m'excuse, » avait répondu simplement son ami avant de lui décrocher un crochet du droit sur la mâchoire.

Harry s'écroula par terre, se tenant le menton et regarda son ami, les yeux ronds d'ébahissement.

« Je...je comprends pas..., » avait-il larmoyé.

En voyant les larmes qui commençaient à se former et les sanglots qui s'entendaient dans sa voix, les autres se mirents à rire de plus belle.

« Oh, le pauvre Harry n'a plus d'ami. Bouhouhou! Qu'est-ce que c'est triste, je crois que je vais pleurer,» s'était moqué Dudley.

Harry, lui, ne parvenait pas à croire que Malcolm ait pu lui faire une chose pareille. Depuis qu'il était étendu sur le sol, il continuait de fixer son soit-disant ami avec une expression sur son visage qui dépassait tous les mots. Il s'était fait trahir. Trahir par son meilleur ami, et pourquoi? Ou plutôt, pour qui? Pour Dudley?!

« Écoute Harry, » avait tenté de s'expliquer Malcolm, « je t'ai dit l'autre jour... je t'ai dit que je ferais tout pour plus que ça m'arrive. J'm'excuse, mais... mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé. »

« Ouep, » avait dit Piers, « que veux-tu Potter, Malcolm sait choisir ses amis. Ça lui a pris du temps, mais il a finalement su. Et tu sais quoi en plus, on a appris que tu rêvais souvent de ton papa et de ta maman alors que tu les a jamais vu. »

À cela, ils éclatèrent de rire, et Harry remarqua que Malcolm se prêta également à ce fou rire, mais d'une façon un peu crispée. Comme s'il se sentait forcé de le faire. Mais ce petit détail lui importait peu. Ce qu'il avait compris par contre, c'est que Malcolm leur avait raconté ses rêves, ses peurs, ses espoirs, ce qu'il aimait et n'aimait pas, et c'est ce qui lui fit réaliser.

Il n'avait plus d'ami.

Cette nouvelle, si on pouvait appeler ça nouvelle, le transperça tel une flèche en plein coeur. Il ne pouvait plus respirer. Il ne pouvait plus. Et il restait là, étendu sur le trottoir, inconscient de ce qui se passait autour de lui. Pourquoi y aurait-il été attentif? Son monde venait de mourir et il n'avait même pas vu venir le coup.

Il pleurait. Même après toutes ses années, ce que lui avait fait son ami le faisait toujours pleurer. Personne ne sait réellement pourquoi ce genre de chose arrive. Comment un simple souvenir peut-il nous faire réagir aussi violemment? Pourquoi pleurer pour quelque chose qui est arrivé il y a de cela un moment et pour lequel nous avons déjà suffisamment versé de larmes?

C'est ce que se demandait Harry Potter, des larmes ruisselants sur son visage et tenant serré contre lui le malheureux M. Keezle qui devait étouffer à force d'être ainsi tenu.

Pourquoi continuer de pleurer pour une cause perdue d'avance.

Jamais je me ferai des amis...


C'est le chapitre le plus court que j'ai jamais fait. Je trouvais qu'il finissait bien à cet endroit. Le plus drôle, c'est qu'il n'a pas pris le chemin que j'avais espéré. Je voulais écrire une toute autre chose et finalement je me suis laissée emporter par l'histoire avec Malcolm. Je trouvais ça important de dire pourquoi Malcolm n'était plus ami avec Harry et je trouve que je m'en suis pas mal sortie. C'est triste n'est-ce pas? Mais ce genre de choses arrive réellement, je sais de quoi je parle, croyez-moi. Bon, je voulais dire que je sais que le vocabulaire n'est pas vraiment représentatif d'enfants de 7 ans, mais je n'ai pas encore d'enfants, je ne travaille toujours pas avec les enfants (quoi que ca ne devrait plus tarder, plus que 3 ans) et je me souviens pas de comment j'étais, ca fait trop longtemps. Alors, je m'en excuse et j'espère que vous me pardonnerez.

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