Disclaimer : Malheureusement pour moi, et pour tout le monde sur ce site, j'en suis certaine, les personnages de la série 'Harry Potter' ainsi que le monde qui les entoure, ne m'appartiennent pas. Ils sont les propriétés de J.K. Rowling. Cependant, les personnages originaux, quant à eux, sont tout droit sortis de mon imagination, je vous le jure.

Je suis désolée du temps que ça m'a pris pour mettre à jour ; je le suis vraiment. Mais j'étais pas vraiment motivée. Aussi, je tiens à dire que ce chapitre est un peu différent des autres que j'ai fait, alors ze m'excuse si vous aimez pas. calin, calin

Chapitre 7

Big Fat Réunion

« Est-ce que je peux aller chez Mme Figg? » supplia désespéremment Harry.

On était à la mi-novembre. L'Halloween était, Dieu merci, passé et ne reviendrait pas avant une autre année et Dennis était finalement devenu ami avec Dudley, ce qui veut donc dire que Harry avait été quite pour un oeil au beurre noir et quelques ecchymoses. Bref, rien d'extraordinaire ne s'était déroulé durant les dernières semaines... jusqu'à ce fameux souper.

Mercredi était en train de se terminer et avec elle une journée froide et pluvieuse, typique d'un jour d'automne. Alors qu'ils entamaient le repas du soir (canard laqué accompagné de légumes et de pommes de terre), le téléphone avait sonné. Ceci paraîtrait plutôt ordinaire pour une autre famille, mais pas pour les Dursley qui détestaient qu'on les dérangea pendant qu'ils mangeaient.

En entendant cela, l'oncle Vernon avait rugit et, dans un grand fracas, avait reposé sa fourchette avec force sur la table et s'était levé de sa chaise aussi vite que son gros derrière le pouvait. Sa chaise avait tombé sur le sol et on aurait dit que l'oncle Vernon était devenu encore plus furieux en voyant cela. Il s'était précipité vers le téléphone et l'avait décroché sans cérémonie, commençant à hurler après cet inconnu importuniste.

Mais ce qui avait vraiment déconcerté la tante Pétunia, Dudley et Harry, ce fut lorsque la voix d'oncle Vernon, qui n'avait pas arrêté d'aboyer, s'adoucit brutalement. Après un certain temps, elle était même devenue doucereuse et compatissante. Puis, il raccrocha le combiné sur un dernier 'au revoir' et, après avoir ramasser sa chaise qui était demeurée sur le sol, il reprit place à la table, la mine complètement déconfite.

S'aperçevant que quelque chose n'allait pas, sa femme avait posé sa main sur la sienne et lui avait demandé ce qui se passait.

« Ma tante Ruth est morte ce matin, » avait-il déclaré simplement.

Harry n'était pas surpris que l'oncle Vernon soit si affecté par ce décès soudain. La tante Ruth était la tante préférée de son oncle et elle avait été comme une mère pour lui depuis la mort de cette dernière il y avait de cela plusieurs années.

Tous restèrent dans un silence respectueux pour la défunte, même Harry qui pourtant ne la respectait pas du tout de son vivant. Tante Ruth ressemblait trop à la tante Marge à son goût et il l'avait détesté le premier jour où il l'avait rencontré, 5 ans auparavant lors du mariage d'une cousine éloignée.

Un raclement de la gorge le ramena à la réalité et Harry leva les yeux pour regarder l'oncle Vernon qui avait l'air de vouloir dire quelque chose.

« Les funérailles auront lieu vendredi, à Londres, » il s'interrompit un instant et Harry sut qu'il était en train de penser à ce qu'il adviendrait de lui ce jour-là. Puis, l'oncle Vernon prit une grande respiration et reprit, « ...alors, il y aura pas d'école pour vous deux ce vendredi. » dit-il enfin en pointant Harry et Dudley.

Harry n'en revenait pas. Il allait devoir aller à un enterrement où toute la famille Dursley se trouverait en même temps! Il avait déjà vécu cette situation deux fois par le passé et c'était quelque chose qu'il ne voulait pas voir se reproduire de sitôt. Il décida alors de jouer sa dernière carte.

« Est-ce que je peux aller chez Mme Figg? »


« Pourquoi est-ce qu'on a amené Harry avec nous? » avait demandé Dudley, qui était confortablement assis sur la banquette arrière de la voiture de l'oncle Vernon.

Ouais, c'est vrai ça... Pourquoi on m'a emmené?

Oncle Vernon ne répondit rien mais Harry put voir que ses jointures s'étaient crispées sur le volant. Il n'aimait pas vraiment que l'on discute ses décisions, même si la personne qui discutait n'était pas Harry.

Aperçevant également la tension qui subsistait chez son époux, la tante Pétunia avait placé une main réconfortable sur son bras et avait elle-même répondu à Dudley.

« Parce que... certains membres de la famille désirent qu'il soit là, » hésita-t-elle.

En fait, ce qu'elle voulait dire par 'membres de la famille' c'était la tante Marge et quand elle disait 'désirent qu'il soit l', ça voulait dire 'l'avoir sous les yeux'. Mais Harry préféra ne rien dire et se mordit la langue. Il se contenta à la place de se taire et de contempler le paysage qui défilait dehors. Il était plutôt rare qu'il fasse de longs périples en voiture – si on pouvait appeler le trajet de Little Whinging à Londres un long périple – et Harry décida de profiter du moment puisqu'il était certain qu'il ne se reproduirait pas avant un certain temps.

« J'm'ennuie, » se lamentait sans cesse Dudley. Ils n'étaient pas parti depuis 1 heure et il avait déjà épuisé tous les jeux de voyage qu'il avait emportés et il s'était même arrangé pour jeter son jeu vidéo portatif par la fenêtre lorsque les batteries étaient devenues trop faibles pour qu'il y joue.

« Ce ne sera plus très long mon petit canard en sucre adoré, » avait alors assuré tante Pétunia de sa voix la plus maternelle. « Encore quelques minutes et on va être arrivé. »

« Où on va dormir? Est-ce qu'il va y avoir la télé? »

À cette question, Harry releva la tête. Non pas parce qu'avoir la télé faisait parti de ses priorités, mais il voulait savoir où il allait dormir pour la fin de semaine.

« Tante Georgia nous a invité, » avait alors répondu l'oncle Vernon, les yeux toujours solidement fixés sur la route. « Elle possède une grande maison près du centre de Londres et oui, elle a une télé. »

En entendant cela, Harry fut soulagé. S'il y avait un seul Dursley qu'Harry aimait bien, c'était la tante Georgia. Il ne l'avait vu que 2 fois, et à chacune de ses fois. elle l'avait confondu avec le cousin Stevens. Harry ignorait totalement qui était ce cousin Stevens mais il devinait que sa tante l'appréciait beaucoup. De plus, comme pour rajouter à sa gentillesse, elle n'aimait pas beaucoup Dudley, le traitant sans arrêt de 'petit garnement mal éleve'.

Ça sera p'tête pas si mal, se dit Harry avec optimiste.

« Nous somme arrivés, » chantonna tante Pétunia à l'adresse de son 'petit su-sucre adore'.

Harry pensa aussitôt que 'grande maison' était un terme plutôt exagéré pour décrire la maison de tante Georgia. En fait, il s'agissait ni plus ni moins que d'une maison en rangée. Elle avait une façade d'un blanc immaculé et l'on pouvait aperçevoir des rideaux, d'un blanc également, derrière les fenêtres translucides. 4 marches de pierre menaient à une porte vitrée dans laquelle on pouvait discerner le dessin d'une rose.

L'oncle Vernon arrêta la voiture devant la maison et ordonna à Harry de l'aider à porter les bagages jusqu'au porche. Celui-ci accepta sans broncher, défit sa ceinture et sortit de la voiture, après s'être bien assuré que la porte était verrouillée. La dernière fois qu'il avait oublié de le faire, Harry avait cru que son oncle allait avoir une attaque tellement son visage avait été rouge.

Une valise dans chaque main, Harry suivit l'oncle Vernon – qui ne portait qu'une seule valise – jusqu'en haut des marches. Tante Pétunia avait déjà sonné et tout le monde attendait avec impatience que la vieille dame ouvre la porte. Comme il n'y avait pas assez de place pour 4 personnes et 3 valises sur le porche, Harry devait rester debout sur l'une des marches et garder les deux valises dans ses mains, sinon celles-ci auraient peut-être pu tomber. Ses bras commençaient à s'affaiblir et Harry sentait qu'il allait bientôt lâcher les 2 valises si tante Georgia n'ouvrait pas rapidement.

Allez....dépêche-toi... Mais qu'est-ce que tu fais?

Il poussa un énorme soupir de soulagement lorsque les gonds de la portes grincèrent enfin – ce soupir lui valut d'ailleurs d'être foudroyé du regard par l'oncle Vernon.

Petit à petit, les Dursley et Harry commencèrent à apercevoir dans l'entrebaillement de la porte une vieille dame d'environ 70 ans, aux cheveux tout blanc et d'une masse corporelle à rivaliser avec son neveu. Ses yeux avaient le double de leur taille derrière d'épaisse lunettes à monture d'écaille retenu au cou par une petite chaînette en or. Harry vit avec écoeurement que sur l'une de ses joues, tante Georgia avait un énorme grain de beauté sur lequel poussait quelques poils. En voyant cela, le jeune orphelin ne pu s'empêcher de frisonner. Il avait déjà vu tante Georgia et pourtant, à chaque fois qu'il voyait ce petit détail sur son visage, il trouvait cela particulièrement dégoûtant.

« Ooohhh! » s'exclama-t-elle faiblement. Un léger sourire éclaira aussitôt ses lèvres et c'est avec une voix chevrotante qu'elle les salua.

« Si c'est pas mon neveu Verni.. »

« Vernon, » la reprit l'oncle Vernon en souriant d'un sourire qui lui parut singulièrement douloureux.

« Oh, oui. Vernon. Excuse-moi mon petit, » dit la tante Georgia tout en riant. Elle embrassa l'oncle Vernon sur les deux joues et le prit par les épaules.

« Mais qu'est-ce que t'as l'air vieux... » remarqua la vieille dame, l'air grave, en l'examinant de plus près. « Est-ce que tu fais suffisamment d'exercices dis-moi Verni? »

« Vernon... »

« Ne change pas de sujet! » le gronda-t-elle sèchement.

En regardant cette scène, Harry eut beaucoup de difficulté à ne pas eclater de rire. Décidemment, voir son oncle se faire disputer par une vieille dame de 70 ans à propos de son apparence physique, n'était pas quelque chose qu'on voyait tous les jours.

Et c'était bien dommage.

Après avoir assuré à sa tante qu'il faisait du jogging 3 fois par semaine – quel menteur! Harry soupçonnait son oncle de même pas savoir ce qu'était que le jogging – celle-ci le lâcha enfin et le fit entrer à l'intérieur à l'aide d'une poussée plus ou moins amicale sur l'épaule.

Puis, elle embrassa tante Pétunia – « Ce que tu as les joues creuses... Tu ne devrais pas te priver de manger pour tout donner à ton époux et à ton fils, Pétunia. » - et Dudley – « Ma télévision? Elle est tombée en panne mardi soir. Mais j'ai la radio si tu veux..? » - avant de se retrouver seule à seul avec Harry.

« Ah... Stevens..., » dit-elle chaleureusement avant de le prendre dans ses bras dans une étreinte quelque peu étouffante. Néanmoins, Harry s'abstint de lui en faire la remarque : il ne se faisait pas assez souvent étreindre pour se permettre d'être capricieux.

Tout comme elle l'avait fait avec l'oncle Vernon, tante Georgia le prit aux épaules et l'examina longuement de ses yeux où l'on pouvait lire toute la gentillesse du monde. En gardant le silence, elle passa une main sur son visage et joua un peu avec une mèche de ses cheveux. Sous son regard insistant, Harry commença à se sentir un peu mal à l'aise. Ne sachant trop quoi faire avec ses mains - il avait lâché les valises - , il les fourra dans les poches de son jeans trop grand et attendit patiemment que l'examination se termine.

Finalement, un autre sourire éclaira son visage et elle rompit le silence.

« Je m'demandais bien aussi s'ils allaient t'emmener...La dernière fois, ils ne l'ont pas fait. J'ai été tellement fâchée que j'ai refusé de les héberger dans ma maison. Tu aurais dû voir l'expression sur le visage de ce bon vieux Verni... » et elle se remit à rire de son rire qui avait plus l'air d'une toux ou d'un raclement de gorge que d'un rire.

À ça, Harry fut surpris. Il ne s'était pas attendu à ce que ce soit la tante Georgia qui ait 'désiré sa présence'.

Et moi qui pensais qu'ils m'avaient emmené à cause de la tante Marge...

« J'suis contente que tu sois là. Ah, ça oui, j'suis contente. Et en plus... mais qu'est-ce que j'fais là? Tu dois être gelé? Et moi qui est là, et qui parle, et qui parle... excuse-moi, mon garçon. J'avais pas vraiment pensé. C'est que vois-tu, j'ne sens plus vraiment le froid à présent, avec toute cette graisse. Mais toi, tu es tout maigre.. mais regarde-toi donc..! Va savoir ce qu'ils te donnent à manger.. Allez, entre, » dit-elle en le poussant à l'intérieur sans cérémonie. « Et en plus, ils t'ont laissé les bagages.. j'en reviens pas. Laisse-les là, je demanderai à Verni de les ramasser plus tard. Va donc dans ta chambre, te reposer un peu avant le dîner. Elle est au premier. La deuxième porte à droite. »

Et elle s'éloigna de son pas traînant pour se diriger vers ce que Harry supposa être la cuisine. En montant les escalier, le jeune garçon pouvait encore l'entendre marmonner.

« ...beau garçon, en plus, tout comme son père. Ah... ça pour en être fier, il l'aurait été, ce p'tit coquin de James Potter... »


Jamais de sa vie Harry n'avait vu autant de gros derrières.

Tout autour de lui s'affairaient les membres de la famille Dursley qui trimbalaient ici et là cette énorme masse gélatineuse qui leur servait de corps. En arrivant au salon mortuaire cette journée-là, Harry fut accueilli par des dizaines de regards glacials, notamment de la part de la tante Marge, mais également de d'autres tantes, oncles et cousins, cousines, dont Harry ignorait les noms.

Après avoir présenté ses condoléances à la famille proche de la défunte, – l'oncle Vernon s'était tenu derrière lui tout le long et Harry avait pu sentir ses yeux sur sa nuque alors qu'il examinait chacun de ses moindres gestes - Harry préféra s'éclipser et alla se terrer dans un coin désert où il pouvait attendre en toute quiétude que la journée passe sans être observé à la dérobée ou se faire insulter et tabasser par Dudley et ses cousins, Taylor, Walter et Paul, c'est-à-dire le vestiaire. Harry ne savait pas pourquoi, mais l'idée de se faire battre par les cousins de Dudley l'intimidait encore plus que s'il s'agissait des amis de Dudley. Peut-être parce que, réuni, leur poids équivalait à celui d'une baleine adulte...?

En repensant à ce qu'il avait entendu dans les escaliers la veille, Harry fut convaicu qu'il avait mal compris ce que tante Georgia avait dit. Après tout, il était plutôt fatigué et comme sa tante n'était pas de la première jeunesse, il se pouvait fort bien qu'elle n'ait pas bien articulé. Car sinon, Harry doutait fort que le fait qu'elle ait mentionné le nom de James Potter fut une simple coïncidence.

Étant tout occupé à réfléchir à cet événement, Harry ne vit, ni n'entendit la porte du vestiaire s'ouvrir lentement. Une lumière pénétra soudainement dans la pièce exigue et une ombre se découpa sur le plancher, juste aux pieds d'Harry, qui s'était recroquevillé dans le fond.

« Mais veux-tu bien m'dire c'que tu fais là? » lui parvint la voix de tante Georgia.

En se rendant compte qu'il ne s'agissait que de sa tante, Harry poussa un soupir de soulagement. Qu'aurait-il pu faire s'il s'était retrouvé encerclé par ses cousins dans cette minuscule pièce? Jamais personne n'aurait entendu ses cris de détresse... et même si cela aurait été le cas, il est probable que personne ne se serait donné la peine de se déplacer pour le sauver.

« Rien, » répondit-il finalement à sa tante qui continuait à l'observer du pas de la porte. « Je voulais être seul, c'est tout. »

« C'est tout, hein? » répéta-t-elle en haussant les sourcils. Harry pouvait entendre l'ironie pointée dans sa voix alors qu'elle disait ça.

Elle sait, se dit-il.

Harry igorait pourquoi, mais il ne voulait pas que la tante Georgia soit au courant de sa couillardise. Il aurait voulu être fort et courageux pour elle ; lui démontrer que lui aussi savait tenir tête aux autres, mais ça, il en était incapable. Il était aussi trouillard qu'un oiseau qu'on approche. Et c'est ce qu'il était, un oiseau. Faible, fragile et prisonnier petit oiseau.

En pensant à cela, Harry baissa les yeux. Il n'aimait pas que les gens voient sa détresse et sa tristesse dans son regard, et ce, même si son être tout entier émanait ses sentiments malheureux.

Tout en gardant les yeux résolument fixé sur un point situé devant lui, Harry entendit la porte se refermée et sentit que sa tante prenait place à côté de lui dans le vestaire. Elle respirait fort et poussait parfois de petits gémissements de douleurs, dû probablement à son artrite ou à son obésité...

« Ooh... qu'est-ce que.. pff.. pff.. je ferais pas pour toi, mon petit Stevens? » Elle termina sa question par un petit rire étouffé et Harry put sentir ses yeux posés sur lui qui le regardait fixement.

N'y tenant plus, il releva la tête et regarda sa tante Georgia droit dans les yeux, une lueur de défi dans le regard. Les lèvres de sa tante s'étirèrent, révélant ses dents gâtées par le temps et elle se remit à rire.

« Ne fais pas le malin avec moi, Stevens. Tu ne faisais rien, hein? Alors, dis-moi pourquoi est-ce que tous tes cousins traînaient par ici, se parlant tout bas, comme s'ils étaient en train de manigancer un mauvais coup? Hein? Pourrais-tu m'expliquer ça, s'il-te-plaît? J'aimerais vraiment beaucoup t'entendre... »

Harry ne répondit pas. À quoi cela aurait-il servit? Tante Georgia connaissait déjà la vérité, alors pourquoi essayer de s'expliquer avec des mensonges qui n'en finiraient plus?

« Je vois que tu ne réponds pas... tu ne veux pas me parler, c'est ça? Ça ne fait rien, j'vais faire la conversation pour deux, j'en ai l'habitude, tu sais? »

Et elle continua à lui parler de tout et de rien, passant de la météo aux sucreries en passant par les animaux. Harry ne savait pas pourquoi elle lui parlait comme elle le faisait, mais il ne s'en plaignit pas. Pour la première fois depuis longtemps, il était bien. Mieux encore que quand il se retrouvait avec M. Keezle. Et pourtant, M. Keezle était son meilleur ami, alors ce n'était pas pour peu dire.

Harry remarqua rapidement que sa tante était très gestuelle dans la conversation. Lorsqu'elle parlait, ses mains s'agitaient sans cesse, lui montrant des choses et des gens invisibles et qui pourtant, semblaient si réels à ce moment-là. Harry aurait pu continuer à l'écouter sans l'interrompre jusqu'à la tombée de la nuit, si ce n'était qu'un point qui attira son attention.

« Mon mari et moi... nous étions allés chez Verni, nous voulions voir le petit Dudley.. Dudley...quel nom rididule...mais bon. Nous étions allés là-bas. Je me souviens parfaitement de cette journée, car c'est la seule fois où j'ai vu la soeur de Pétunia et son si séduisant mari. Mais là n'est pas la question.. alors, nous étions all... »

« Quoi?! » s'était aussitôt écrié Harry.

« ...all...quoi quoi? »

« Vous..vous avez déjà rencontré mes parents?! »

« Oui, bien sûr. En voilà une question... »

Harry observa sa tante d'un air surpris et, désireux d'en entendre plus, il changea de place et se planta directement devant elle, les jambes croisées et les coudes reposant sur ses cuisses.

« Alors? » interrogea-t-il avidemment.

« Alors quoi? »

« Comment étaient-ils? » demanda le jeune garçon tout excité qu'il était d'entendre parler de ses parents pour la toute première fois par quelqu'un d'autre que l'oncle Vernon et la tante Pétunia.

« Oh...ils étaient...incroyablement beaux. Et gentils. Et heureux aussi. Ta mère était enceinte à ce moment-là. De 7 ou 8 mois j'crois. Enfin, elle avait de la difficulté à marcher. Et ton père, il était toujours autour d'elle, prêt à exécuter le moindre de ses désirs. Un véritable gentleman. J'me rappelle d'avoir pensé à l'époque que j'aurais souhaité que mon époux soit plus comme lui, c'est-à-dire amoureux de moi, car amoureux de ta mère, ça ton père, il l'était. »

Tante Georgia prit une pause. Un silence assourdissant s'installa entre eux deux et rendit Harry inconfortable.

« C'est tout? » s'enquit-il.

« Hein? Quoi? Oh, excuse-moi. J'étais partie un instant. Euh...ah oui, ton père, il était amoureux de ta mère... De toute ma vie, je n'ai vu couple plus heureux. Ils rayonnaient de bonheur. Ils étaient venus voir le bébé de Pétunia eux aussi. Et malgré le fait que Lily était enceinte, sa soeur lui avait même pas offert un siège. J'me souviens avoir été révolté par tant de...de.. de méchanceté. Surtout en provenance d'une soeur. C'est moi qui lui ait prié de s'asseoir. Si je l'avais pas fait, j'crois bien que James serait lui-même allé chercher une chaise sans demander son reste. Ou il s'rait tout simplement parti, en emmenant sa femme avec lui. »

La tante Georgia se mit à rire légèrement en disant cela. Elle regarda Harry et, rassemblant toutes ses idées, reprit son récit.

« J'me suis alors présentée à Lily. Ahhh... mon garçon, si tu savais comme elle était gentille et douce. De la véritable soie, c'est moi qui t'le dit. Oh, et c'qu'elle était belle! Avec ses yeux...et ce sourire... magnifique! J'lui ai posé quelques questions, tu sais, par politesse, mais aussi parce qu'elle m'intriguait beaucoup cette fille qui, selon les propos de sa soeur, n'était qu'une bonne à rien, et qui semblait être tout à fait le contraire. Je lui ai demandé pour quand était prévu le bébé, et s'ils s'avaient le sexe? Si oui, est-ce qu'ils avaient choisi un nom...bon, tu vois ce que j'veux dire. Nous avons parlé que quelques minutes avant que Verni ne revienne et leur demande de s'en aller. »

Un nouveau silence s'installa, laissa le temps nécessaire aux informations de s'imprégner dans le cerveau d'Harry, qui, petit à petit, compris tout ce que sa tante venait de lui dévoiler. Puis, une petite lumière s'alluma dans son esprit et il ne put s'empêcher de demander :

« Si vous avez demandé à ma mère quel serait mon nom, alors pourquoi m'appelez-vous Stevens? »


Ce soir-là, durant le repas, un silence inhabituel s'était installé dans la maison de tante Georgia. D'ordinaire, celle-ci adorait faire la conversation, et peu lui importait si quelqu'un l'écoutait. Toutefois, Harry aimait beaucoup l'entendre raconter ses petites anecdotes et mêlait avec plaisir son rire avec celui de sa tante, sous les regards désapprobateurs de Vernon et Pétunia. Dudley, quant à lui, essayait avec difficulté d'écouter les romans savons radiophoniques qui passaient à cette heure.

Ils étaient rendus au dessert, lorsque la tante Georgia se décida enfin à ouvrir la bouche.

« Verni? » dit-elle sèchement. Ses yeux, qu'on ne pouvait voir qu'à travers deux petites fentes, regardaient férocement son neveu. En voyant cela, l'oncle Vernon n'osa même pas la corriger et se contenta de lui faire un léger signe de tête pour lui signifier qu'il l'écoutait.

« Pourquoi... Nom de Dieu! Pourquoi ne pas m'avoir dit que cet enfant, » elle désigna Harry du menton, « ne s'appelait pas Stevens? »

L'oncle Vernon, qui s'était attendu à tout sauf à cela, ne put que baragouiner qu'une faible réponse, le visage complètement rouge.

« Ben euh...parce queu...oncroyaitquevousétiédevnufol.... »

« Quoi?! J'ai pas bien entendu.. Pourrais-tu me répéter ça? »

Harry remarqua que la voix de la tante Georgia était devenue menaçante et qu'à présent, ses yeux lançaient presque des éclairs de fureur.

Suite à la question de la vieille dame, l'oncle Vernon prit une grande respiration et redit d'une petite voix, le regard baissé sur son assiette :

« Parce qu'on croyait que vous étiez devenue folle. »

Tout devint silencieux autour de la table, encore plus silencieux que cela ne l'était avant l'interrogatoire de la tante Georgia, pour la simple raison que Dudley avait fermé son poste de radio pour pouvoir mieux entendre le véritable feuilleton qui se déroulait sous ses yeux.

S'aperçevant que la tension était à son comble entre son époux et sa tante, la tante Pétunia se permit d'intervenir.

« Enfin, vous devez nous comprendre Georgia... Vous n'avez pas arrêter de l'appeler Stevens depuis que vous l'avez vu pour la première fois. Nous ignorions totalement qui était ce Stevens et pourquoi vous l'appelez lui, » elle regarda Harry, « de cette manière. En fait, nous l'ignorons toujours. »

Tante Georgia parut perplexe face aux paroles de Pétunia.

« Mais enfin, Pétunia. C'est votre soeur elle-même qui m'a dit vouloir l'appeler Stevens, à peine 3 semaines avant sa naissance. »

Suivant cette révélation, tous les regards convergèrent vers la tante Georgia, puis vers la tante Pétunia, pour revenir à la vieille femme. Le visage de tante Pétunia avait blêmi en entendant cette grosse dame oser lui parler de...de...sa soeur. Quant à celui de la tante Georgia, il était rouge de confusion, de colère et de honte.

Ahhh.. ça, qu'est-ce que le reste de la famille a dû se marrer en parlant de cette vieille folle de Georgia Valery Herbert Dursley? Elle n'arrête pas de parler d'un certain Stevens qui n'existe pas... Oh ça oui, ils ont dû rire ces maudits...

« Et bien..., » hésita tante Pétunia, qui regardait nerveusement ses ongles, « hmm..Lll...Lil..Lily, » elle prit une grande respiration comme si le fait de dire le nom de sa soeur était quelque chose de particulièrement repoussant, « enfin... elle a changé d'avis en voyant son bébé et elle a préféré l'appeler Harry à la place, je sais pas pour quelle raison. »

Tante Georgia sembla trouver cette explication acceptable, car toute la tension qui s'était accumulée dans ses épaules tomba brutalement. Ses yeux reprirent leur forme habituelle derrière les lunettes à verre épais et un léger sourire apparu sur sa bouche.

« Bon...au moins j'suis contente d'apprendre ça maintenant. Et toi, » elle pointa l'oncle Vernon, « tu va devoir me donner d'l'argent. Je sais pas encore combien, mais je compte bien te faire payer. »

« Me faire payer quoi? » siffla l'oncle Vernon, qui n'avait pas l'air d'apprécier la tournure de la conversation à présent que l'on parlait de perte d'argent.

« Tu sais combien ça coûte de faire changer un testament? Et bien, j'vais devoir le faire maintenant, et à cause de toi. »

Puis, elle regarda Harry, qui était assis à sa droite, et lui lança un clin d'oeil et un sourire complice.


Bon, ça m'a pris du temps pour terminer ce chapitre-là, je l'admets. Je n'étais pas vraiment motivé et en plus, l'inspiration m'a complètement désertée après les 3 premières pages. Comment trouvez-vous la tante Georgia? Pour ceux qui se demande, elle est une Dursley que par alliance, alors elle n'est pas nécessairement comme eux. Le prochain chapitre aura probablement lieu dans le temps des fêtes et je dois vous avouer que j'ignore quand je le posterai, avec l'université et tout. Alors, je suis désolée à l'avance. Bisou!

Nick-avec-une-tête