Disclaimer : Malheureusement pour moi, et pour tout le monde sur ce site, j'en suis certaine, les personnages de la série 'Harry Potter' ainsi que le monde qui les entoure, ne m'appartiennent pas. Ils sont les propriétés de J.K. Rowling. Cependant, les personnages originaux, quant à eux, sont tout droit sortis de mon imagination, je vous le jure.
WOW! Ça m'en a pris du temps... mais bon, avec tous mes travaux que je dois remettre à l'université et mon travail à mi-temps, il est plutôt difficile de trouver le temps d'écrire une histoire, malgré l'intense satisfaction que cela me procure. Avant de laisser place au texte, je tiens à vous remercier de tous les reviews que j'ai reçu pour le dernier chapitre. Vous savez pas à quel point ça m'a fait plaisir. Qui aurait crut que tante Georgia obtiendrait un aussi grand succès? Pas moi en-tout-cas. Pour son personnage, je me suis inspirée de plusieurs femmes de ma famille, notamment ma grand-mère et l'une de mes grand-tantes. Alors, je suis contente de voir qu'on apprécie les membres féminins de ma famille ;P
Chapitre 8
Mort et naissance
Ils n'étaient restés qu'une seule journée de plus dans la maison de tante Georgia. L'oncle Vernon et la tante Pétunia semblaient véritablement embarassés et n'osaient plus regarder la vieille dame dans les yeux, évitant le plus soigneusement possible de demeurer seul à seule avec elle dans la même pièce.
Lorsqu'ils partirent le dimanche après-midi, la tante Georgia ne put s'empêcher de verser quelques larmes en voyant partir 'son p'tit préfér'. Elle prit Harry dans ses gros bras, l'entourant solidement et plaqua le petit corps frêle contre le sien si volumineux. Pendant un court instant, Harry crut voir ses derniers moments arrivés, mais finalement tante Georgia se résolut à se détacher de lui.
Devant le manifeste bouleversement de sa tante, Harry sentit une petite boule se former au fond de sa gorge, dévoilant ainsi le premier symptôme d'une imminente crise de larmes. Ayant peur que cette crise se déclanche devant Dudley – quelle horreur! Pleurer devant Dudley...il n'y avait rien de plus blessant pour sa fierté – il salua une dernière fois sa tante et se dirigea vers la voiture de son oncle.
Installé sur la banquette arrière, il vit l'oncle Vernon et la tante Pétunia qui obligeaient Dudley à embrasser sa tante, puis ils la remercièrent à tour de rôle pour son hospitalité, tandis que Dudley, qui s'essuyait assidûment la joue, prenait place à côté d'Harry dans la voiture. Finalement, les salutations prirent fin et Harry fit un dernier sourire et un signe de la main à la tante Georgia alors qu'ils reprenaient le chemin du 4 Privet Drive.
« J'espère que vous avez apprécié votre séjour chez la tante Georgia, » leur dit l'oncle Vernon, « car c'est la dernière fois que vous y allez. »
Dudley laissa tomber une exclamation de joie. Quant à Harry, il hocha tristement la tête, se disant que cette décision ne devait pas être sans rapport avec le lien amical qui l'unissait à sa tante.
Le retour à l'école fut un peu plus dur pour Harry qu'il ne l'aurait imaginé, d'abord parce que la bande de Dudley en avait eu marre de s'en prendre à Sally Rosent et avait recommencer à le prendre, lui, comme punching ball, puis, parce qu'un événement malheureux eut lieu à peine 2 semaines avant les vacances de Noël.
Harry avait l'habitude de voir qu'un tas de choses tristes ou bizarres se passent autour de lui. En fait, la plupart du temps, il était plus ou moins responsable de ces 'accidents' comme il les appelait. Cependant, le jeune garçon n'eut absolument rien à voir avec ce qui s'était passé cette semaine-là et pourtant, c'est lui qui fut puni, non pas parce qu'il se trouvait dans les parages à ce moment-là, mais parce que lui, Harry Potter, était cousin avec Dudley Dursley.
On était le 4 décembre. Une petite neige recouvrait le sol de Little Winging, obligeant les enfants à porter leur habits de neige, leur bottes d'hiver, et tout leur attirail servant à contrer les engelures et les mauvaises grippes. Comme Harry avait été victime d'une pneumonie quelques mois auparavant, son oncle et sa tante, qui le qualifiaient de feluette, préfèrèrent ne pas prendre de risque et achetèrent de nouveaux vêtements d'hiver à Dudley pour donner à leur neveu les vieilles affaires usées de leur fils. Harry ne se plaignit pas : les habits d'hiver de Dudley, vieux d'à peine 2 ans, étaient pour lui relativement neufs. Ils n'avaient pas de trous, ne sentaient pas mauvais et, après une rude inspection, ne contenaient pas non plus de poils à gratter (c'est une vieille histoire...).
Comme tous les matins, Harry se dirigeait vers l'école St-Chapelet, regardant les autres enfants jouer et se lancer des boules de neiges, les uns riant aux éclats, les autres arborrant une expression de mécontentement en raison d'une balle de neige reçue en plein visage.
Harry souriait à cela d'un sourire triste et envieux. Il aurait aimé se joindre à eux, mais avait peur d'être la principale cible de tous les tirs. Et comme il avait entendu un jour un garçon dire à un autre garçon, que certains enfants mettaient de la glace dans les boules afin qu'elles fassent plus mal, Harry préféra ne prendre aucune chance et continua de marcher.
Malgré son bonnet qu'il avait enfoncé jusqu'aux oreilles, le jeune orphelin pouvait distinguer les bruits de craquements que produisaient chacun de ses pas sur la neige cristalline. Il sourit en entendant cela. Harry aimait beaucoup ce son, car il avait presque l'impression de créer de la musique hivernale.
Scrouch! Scrouch!
Il regarda ses pieds pendant qu'il marchait, comme s'il essayait de voir la musique sortir de la neige piétinée, mais il savait bien au fond de lui qu'il était futile et enfantin de croire une telle chose. Il continua tout de même, se disant qu'il ne faisait rien de mal en regardant le trottoir enneigé défiler devant ses yeux. C'était plutôt ennuyeux et terre-à-terre; bref, il s'agissait là d'un passe-temps digne d'un Dursley.
Puis, sans même s'en rendre compte, Harry vit qu'il était arrivé à destination. Le bâtiment de briques se tenait haut et menaçant devant lui.
On dirait presqu'une prison, pensa Harry, cynique.
Un peu plus et il entendait la musique sinistre émaner de l'école, à la façon des films d'horreur. Non qu'il ait vu beaucoup de films d'horreur, mais tout de même...
Harry alla dans la cour de récréation, attendant anxieusement que la cloche sonne. Il marchait de long en large, tentant de façon désespérée de se réchauffer. En jetant un coup d'oeil autour de lui, Harry eut l'impression qu'il était le seul enfant à avoir froid et c'était probablement le cas, puisqu'il était le seul à ne pas jouer.
Non...pas le seul...
En regardant attentivement la cour d'école, Harry pu apercevoir au loin une petite silhouette solitaire, qui, tout comme lui, faisait les cent pas. En plissant les yeux afin de mieux voir, Harry vit sans grand enthousiasme que la silhouette appartenait à Sally Rosent.
Étrangement, il ne ressentit aucune compassion pour elle. En fait, Harry était plutôt satisfait du sort de Sally et il se sentait un peu coupable de se sentir ainsi. Il pensait alors qu'il ne valait pas vraiment mieux qu'elle et cette pensée le rendit encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était précédemment.
La cloche de l'école sonna à ce moment, annonçant le début des classes. Tous les élèves se précipitèrent vers les grandes portes, jouant du coude pour pouvoir entrer les premiers. Quant à Harry, il réussit tant bien que mal à se faufiler dans la foule.
C'est dans ces moments-là que j'suis content d'être petit...
En entrant, Harry prit l'escalier qui était situé à la gauche de la porte. Il monta les marches quatre à quatre et se dirigea avec empressement vers la classe de M. Thadieus. En pénétrant dans la pièce, il alla directement au fond de la classe, où se trouvaient les crochets pour suspendre les vêtements, et se dévêtit de ses habits hivernaux. Il les accrocha sous le crochet où était inscrit 'Harry Potter' sur un petit bout de papier, puis enleva ses bottes pour les remplacer par ses chaussures de classe. Ensuite, il alla prendre place à son pupitre et il se mit en devoir de sortir ses livres et crayons de son sac pour les ranger.
Pendant tout le temps que dura sa routine, Harry ne pipa mot. Alors que tous ses camarades de classe bavardaient ensemble, s'esclaffaient, murmuraient derrière leur main en jetant des oeillades au sujet de leur conversation, Harry restait assis en silence à sa place, les doigts entremêlés reposant sagement sur le pupitre et attendant avec impatience que son enseignant fasse son entrée et commence son cours.
Alors qu'il fixait un point invisible sur le tableau vert, Harry sentit qu'on l'observait intensément. Il regarda autour de lui, mais personne ne semblait le regarder. Tous étaient occupés dans leurs petites affaires. En haussant les épaules et en faisant une moue d'incompréhension, Harry retourna à son tableau. Toutefois, l'impression se répéta une nouvelle fois et il leva les yeux pour finalement apercevoir la personne qui le fixait. Celle-ci lui fit un sourire. Harry ne put lui rendre la pareille, car M. Thadieus entra dans la classe et il débuta la journée. Harry jeta un dernier coup d'oeil à l'élève en question et, dans un froncement de sourcils, reporta son attention sur son professeur.
Harry sortit des toilettes lorsqu'il entendit l'histoire. Il n'aimait pas manger dans la cafétéria, car tout le monde pouvait voir à ce moment qu'il n'avait aucun ami. Alors, pendant l'hiver, et toutes les autres fois où ils étaient obligés de manger à l'intérieur, Harry allait déguster son repas en vitesse dans un cabinet de toilette. C'était plutôt honteux, mais il préférait sa honte personnelle plutôt qu'une humiliation publique, qui serait probablement une gracieuseté de son cousin et de ses amis.
En poussant la porte des toilettes, le plus doucement possible afin de ne pas se faire remarquer, Harry entendit des voix qui provenait de la classe d'en face. M. Thadieus y discutait avec les autres enseignants de cinquième et ils avaient tous l'air inquiet.
Harry referma un peu la porte, dans le but d'être bien dissimuler, pour écouter la conversation qui se déroulait à moins de 5 mètres de lui.
« Est-ce que ce sont les seuls cas? » entendit-il une femme demander.
« Pour le moment, » répondit M. Thadieus à l'enseignante qui avait posé la question, « mais d'autres cas pourraient très bien se déclarer bientôt. Si ça se trouve, il y a des enfants qui se baladent avec ça sur eux et qui ne le savent pas encore... »
Il fit une pause, comme pour voir l'effet que produisaient ses paroles, puis il reprit.
« J'espère que vous comprenez que nous allons devoir faire une annonce et envoyer une lettre aux parents. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir d'autres enfants infectés. »
Plusieurs voix s'élevèrent pour marquer leur approbation. Harry vit ensuite Mme Klein s'avancer et se placer à la gauche de M. Thadieus. Celle-ci leva la main droite dans le but d'obtenir le silence et pris la parole.
« Je vais de ce pas écrire une lettre générale que nous enverrons aux parents dès ce soir. Vers la fin des cours, je ferai également une annonce à toute l'école pour leur expliquer la situation et leur faire comprendre la gravité des choses. »
« Voyons, vous ne trouvez pas que vous exagérez un peu... » dit un enseignant masculin que Harry reconnu comme étant Yan Robert, « après tout, il ne s'agit que de poux... »
À trois heure moins le quart, Mme Klein convoqua une assemblée générale de tous les élèves dans la grande salle de l'école. Elle leur dit alors que deux élèves avaient été contaminés par des poux et qu'il fallait donc que tous les écoliers se fassent examiner le cuir chevelu par leurs parents le soir même. On leur remit une lettre qui expliquait tout et on leur indiqua qu'ils pouvaient partir.
Sur le chemin du retour, les conversations allaient bon train sur l'identité des deux élèves en question. Harry se rendit compte que plusieurs personnes le dévisageaient et murmuraient des choses sur son passage.
Pfff...j'ai peut-être l'air sale mais ça veut pas dire que j'ai des poux. En plus, jamais on m'aurait laissé venir à l'école... C'qu'ils sont stupides!
En arrivant au 4 Privet Drive, Harry vit que Dudley se tenait devant la maison avec Gordon pour seul compagnie. Ils avaient l'air grave et étaient plongés dans une discussion à l'aspect sérieux. Cela parut si sérieux qu'ils ne remarquèrent même pas Harry qui remontait le long de l'allée.
« En-tout-cas, au moins maintenant on sait ce qu'ils ont... » dit Gordon en se rongeant l'ongle de l'index. Il cracha le petit bout qu'il venait d'arracher et recommença sa besogne, cette fois-ci sur l'ongle du majeur. Dudley était, quant à lui, assis sur les marches du perron et gardait le regard obstinément baissé sur les dalles de pierres.
« Ils auraient pu nous l'dire quand même, » marmonna-t-il de façon bougonne. « Et où ont-ils attrapés ça, hein? J'veux dire, Piers et Dennis étaient tout l'temps avec nous... » En disant ça, il releva la tête pour regarder Gordon et vit, avec mécontentement, qu'Harry se tenait juste devant eux.
« Qu'est-ce 'tu fais là? » aboya-t-il, le visage rouge de colère. En le voyant comme ça, Harry ne put s'empêcher de remarquer la ressemblance avec son oncle Vernon.
Se sentant l'air rebelle de quelqu'un qui sait un secret important et dont il pourrait se servir pour faire du chantage, Harry remonta fièrement le menton et répondit à son cousin :
« Rien. Je rentre, c'est tout. C'est pas ma faute à moi si vous êtes dans mon chemin. Vous n'avez qu'à aller discuter des problèmes de poux de Piers et Gordon ailleurs. »
Voyant le visage blême de Dudley, Harry sut qu'il avait visé juste. À ce moment, il se sentit particulièrement intelligent et puissant. Pour une autre fois, c'est lui qui détenait le plus gros bout du bâton. Dudley était à sa merci et Harry s'en délectait allègrement.
Arborrant un sourire d'intense satisfaction, Harry passa devant les deux gros garçons et entra dans la maison la tête haute. Son coeur battait d'allégresse et de contentement comme il en avait rarement connu en présence des Dursley (et ça, ça ne comptait pas tante Georgia).
Il entra dans la maison et alla dans la cuisine pour y faire ses devoirs avant que l'oncle Vernon ne revienne, car il devrait alors aller les faire dans son placard. Dans la salle à manger, Harry prit place à la table et sortit ses livres de son sac. Il les étala sur la surface ronde et étudia la situation.
Mon devoir de mathématique va me prendre à peine 20 minutes... mais d'un autre côté, je devrais faire le devoir le plus long avant qu'oncle Vernon revienne du travail...
Il prit donc son devoir d'histoire et se mit à lire le chapitre qui parlait d'une croisade qui, semblait-il, était plus importante que les autres. Harry en était à la troisième page de sa lecture, lorsqu'un petit bruit attira son attention. Il regarda derrière lui et vit sa tante Pétunia qui s'affairait derrière le comptoir de la cuisine. Il allait reprendre là où il s'était interrompu, quand il se souvint de la lettre que la direction leur avait donnée pour remettre aux parents.
Harry prit son sac qui reposait sur le sol et regarda attentivement à l'intérieur à la recherche de la feuille. Il la vit. Elle était tout au fond, complètement chiffonnée. Il l'extirpa, puis il essaya du mieux qu'il put de la défroissée avant de la remettre à sa tante.
«Euh...tante Pétunia?» dit-il en se retournant à moitié.
Celle-ci continua à râper les carottes sans dire un mot. Toutefois, Harry sut qu'elle l'avait entendu, car il ne voyait à présent de ses lèvres qu'une mince ligne.
Se sentant revigoré par ce qui s'était passé plus tôt avec Dudley, Harry se leva et marcha vers elle, la lettre dans sa main. Arrivé à sa hauteur, il lui tendit la feuille et lui fit une courte explication sur sa signification.
«C'est pour toi, tante Pétunia. Ils nous ont donné ça à l'école. Ils disent que c'est important.»
À ces mots, elle arrêta de faire le dîner et abaissa le regard vers lui, ses yeux bleus pleins de curiosité.
«Fais voir,» dit-elle simplement en lui arrachant la feuille. Elle se mit à lire la lettre et son visage devint soudainement aussi blanc qu'un drap. Elle porta la main à sa bouche dans un geste d'horreur tandis qu'elle continuait à lire. Finalement, n'en pouvant plus, elle laissa tomber la lettre et s'élança en-dehors de la cuisine.
Harry l'entendit monter rapidement l'escalier, fouiller dans quelque chose au premier et redescendre au rez-de-chaussée. Il alla dans le vestibule juste à temps pour la voir ouvrir la porte à la volée et dire à son fils d'une voix essoufflée :
«Dudley, dit au revoir à Gordon immédiatement et viens me rejoindre dans la cuisine.»
«Mais, maman...» avait commencé à se plaindre Dudley.
«Pas de mais...fais c'que j'te dit.»
De toute sa vie, jamais Harry n'avait vu sa tante donner un ordre à son fils et il en resta bouche bée. Tante Pétunia prenait vraiment la santé de Dudley à cœur, c'était certain.
Dudley entra dans la maison peu de temps après, visiblement mécontent de ne pas avoir été capable de faire plier sa mère. Il lança à Harry un regard furieux et alla dans la cuisine comme tante Pétunia lui avait demandé.
Harry resta au pas des marches, s'amusant de la tournure de la situation. Mais son amusement fut de courte durée, car il entendit la voix aigue de sa tante.
«Toi aussi tu viens, mon garçon. Et dépêche-toi, je n'ai pas toute la journée.»
Au ton de sa voix, Harry sut qu'elle n'était pas de bonne humeur et il se dépêcha de les rejoindre.
Dudley était assis sur une chaise de la table, un linge recouvrant ses épaules. Il avait les bras croisés et le visage complètement rouge.
«Assieds-toi là,» lui ordonna sa tante, «et met ça sur tes épaules,» elle lui jeta un linge quasi identique à celui que portait Dudley.
Harry fit ce qu'on lui demandait. Il sentit ensuite un tiraillement sur sa tête, et s'aperçu que sa tante regardait son cuir chevelu avec un genre de peigne noir. Après l'avoir inspecté rudement pendant au moins 5 minutes, tante Pétunia fut finalement satisfaite et déclara qu'il n'avait pas de poux. Harry était donc libre de partir.
Pendant que Dudley subissait la même épreuve, Harry alla à la table de cuisine pour y ramasser ses livres qu'il avait laissés traîner. Il refermait son sac quand il entendit un cri si puissant qu'il dut se boucher les oreilles par peur de devenir sourd. En jetant un coup d'œil autour de lui, il se rendit compte que c'était sa tante Pétunia qui poussait ce cri, les yeux rivés sur le crâne de son fils.
Harry n'eut pas besoin qu'on lui fasse un dessin pour savoir ce qui se passait : Dudley avait des poux.
Que la vengeance était douce...
La tante Pétunia et l'oncle Vernon discutaient dans le salon.
En découvrant la terrible vérité, la tante Pétunia avait immédiatement appelé son époux pour le mettre au courant de la situation. Celui-ci avait aussitôt rappliqué, emmenant avec lui shampooings et désinfectants anti-poux, et il parlait maintenant avec sa femme sur ce qu'ils allaient faire.
Dudley avait été envoyé dans la salle de bain, afin de se faire un bon shampooing et Harry se trouvait devant les portes du salon, écoutant la conversation avec intérêt, surtout depuis qu'elle portait à présent sur lui.
«Que veux-tu dire, Vernon?» demandait sa tante, d'un air qui semblait affolé.
«C'que j'veux dire, c'est que Dudley a dû attraper ça de quelque part, non? Et habituellement, les poux ça se trouve dans les endroits sales, non?»
«Qu'irait faire mon petit Dudleychounet dans un endroit sale?» larmoya Pétunia.
«Justement, c'est complètement insensé... Et ses amis sont tous très propres, non? Alors, logiquement, ça doit venir de lui.»
«Mais, je l'ai examiné et il n'avait rien.»
«Ils ne sont peut-être pas sur lui en ce moment... Ils se promènent peut-être dans ses affaires...» expliqua l'oncle Vernon d'une manière triomphante.
«Que suggères-tu alors?»
Mais Harry n'entendit pas la réponse de son oncle, car Dudley choisit ce moment pour terminer de prendre son bain et descendre l'escalier.
En entendant leur gros lard de fils, l'oncle Vernon et la tante Pétunia ouvrirent la porte du salon, jetèrent un regard furieux vers Harry, et allèrent à sa rencontre.
«Ta mère et moi avons discuté Dudley,» débuta l'oncle Vernon d'un air solennel, les mains croisés devant lui, «et nous allons t'emmener dès demain au centre commercial pour t'acheter de nouveaux vêtements pour remplacer ceux qui ont été contaminés. Quant à ceux-ci, nous allons les laver avec du désinfectant et les lui donner.» Il regarda Harry d'un air appuyé.
Parfait! Maintenant, c'est moi qui vait avoir des poux...songea amèrement Harry.
«Et pour ce qui est de toi, mon garçon...» continua son oncle, qui laissa tomber son ton compréhensif.
«Quoi? Comment ça 'pour ce qui est de toi'? Je n'ai pas de poux moi...» intervint Harry qui n'appréciait pas ce que son oncle impliquait.
«POUR CE QUI EST DE TOI,» reprit l'oncle Vernon en hurlant pour être bien certain de ne pas se faire interrompre une seconde fois, «nous allons brûler toutes tes affaires. Je ne veux pas que tes poux contaminent un autre membre de ma famille.»
«Comme si brûler ces vieux trucs allaient me faire quoi qu'ce soit,» dit Harry de façon arrogante. Il regarda son oncle droit dans les yeux, comme pour lui démontrer qu'il n'avait pas peur, quand soudain la signification des paroles de l'oncle Vernon le frappa de plein fouet.
Son oncle allait brûler TOUTES ses affaires...
Ses yeux se voilèrent de crainte et ses pieds restèrent figés sur place, alors que la situation commençait à s'imprégner en lui. Comme dans un film, il regarda l'oncle Vernon aller dans son placard et sortir ses choses une par une, les lançant dans le couloir. Sa tante, qui ne voulait pas les toucher, sortit du vestibule, emmenant son fils avec elle, loin des 'vilains poux'.
Finalement, l'oncle Vernon le jeta par-dessus son épaule et Harry regarda la petite boule de laine voler et atterrir sur le tas de couvertures qui reposaient sur le sol dans l'attente de la mort.
N'en pouvant plus, Harry s'avança tranquillement et, sans que son oncle le voit, prit M. Keezle qu'il serra fort contre lui, les larmes aux yeux. Il avait manqué le perdre. M. Keezle avait été à un cheveu de disparaître dans les flammes... Qu'aurait-il pu faire sans lui?
Le petit garçon recula doucement, sans faire de bruit, et alla s'asseoir sur la première marche de l'escalier, espérant de tout cœur que son oncle l'oublie. Puis, il vit Vernon, des gants dans les mains, qui prenaient ses couvertures et les emmenaient dans le salon. Il écarta le pare-feu et les jeta une à la fois dans le foyer rougeoyant. En peu de temps, elles prirent feu, se racornirent et se transformèrent en cendres. Ensuite, ce fut le tour de ses vêtements, de son oreiller, de ses chaussures...
«Donne-moi ça,» tonna l'oncle Vernon qui se tenait soudainement devant son neveu, la main tendue.
«Donner quoi?» demanda Harry d'une toute petite voix. Il serra son ourson encore plus fort dans l'espoir qu'il se fonde en lui, mais c'était inutile.
«Ça!» hurla-t-il en montrant M. Keezle du doigt.
«Nn..nnn..non,» fit Harry d'un ton tremblotant.
«Non?!»
«Non...jj..j'le garde,» dit-il. Des larmes lui coulaient le long de joues, pour rejoindre son menton, mais il ne les sentait pas. À la place, il enfouie son visage dans la tête rembourrée de M. Keezle, respirant son odeur si particulière, cette odeur qui lui donnait une sensation de sécurité et de bonheur. Mais ça, l'oncle Vernon ne le comprenait pas...
«Donne-moi ça!» Et sans plus de cérémonie, il arracha l'ourson à son propriétaire, écartant les bras du petit garçon, qui tomba sur le dos sous le coup de l'impact. «J'ai pas le temps pour ce genre de stupidités,» marmonna-t-il, le visage violet d'une colère trop longtemps retenu. Il alla directement dans le salon et il jeta M. Keezle dans le foyer.
Harry ne bougea pas. Il ne pouvait pas de toute façon. Il resta là, assis sur la première marche, regardant, impuissant, son meilleur ami mourir. Son oncle l'avait tué et il n'avait rien pu faire.
Un sanglot monta du plus profond de lui-même, l'empêchant de respirer. Il faisait de petits bruits de quelqu'un qui halète parce qu'il manque d'air. Les larmes ne tombaient plus cependant. Il était au-delà de ça.
Son cœur venait de se briser.
Difficilement, Harry se détourna du spectacle. Il ne pouvait plus rester ici.
Sans plus attendre, il prit son manteau, qui était accroché sur le crochet à côté de la porte et s'élança dans le froid de cette nuit hivernale.
Alors qu'il courrait, des souvenirs s'imposèrent à lui : le Noël où il avait reçu M. Keezle en cadeau, toutes les fois où il s'était fait tabassé et qu'il s'était consolé avec son ourson dans ses bras, la fois où sa peluche l'avait tenu au chaud pendant sa pneumonie...
Harry arrêta de courir. Il tomba à genoux et se mit à pleurer de façon incontrôlée. Il n'avait plus personne. Il était redevenu seul au monde. Il resta comme ça pendant plus de 15 minutes. Finalement, il se releva et, s'essuyant les yeux et le nez du revers de la main, regarda autour de lui pour savoir où il était.
Le parc.
Sauf qu'il n'était pas seul. Elle était là elle aussi. Elle l'observait, comme elle l'avait fait un peu plus tôt dans la journée, à l'école.
Furieux de s'être fait surprendre, Harry se contenta de la regarder sans rien dire. Il se releva difficilement. Il hoquetait encore, résultat de sa crise de larmes et il décida d'aller s'asseoir sur l'une des balançoires. Il y avait de la neige dessus et Harry l'enleva avoir de prendre place. Le bois était froid contre ses fesses et Harry eut peur pendant un moment d'attraper les hémorroïdes quand il se rappela soudain que si c'était le cas, M. Keezle ne serait pas là pour lui tenir compagnie.
Sentant que ses yeux redevenaient humides, Harry préféra penser à autre chose et s'entendit demander :
«Pourquoi t'es là? Pourquoi tu m'regardes comme ça?»
Il avait parlé plutôt brusquement et il se sentit coupable de l'avoir fait. Après tout, elle n'était pas responsable du meurtre de son meilleur ami, elle n'était même pas au courant.
Il releva la tête et la regarda. Elle se tenait à quelques mètres de lui, visiblement embarrassée d'être là. Elle déplaçait son poids d'une jambe à l'autre, ses mains gantées se balançant d'avant en arrière dans un geste de nervosité.
Le silence devenait lourd. N'y tenant plus, Harry décida de remédier à cela et tenta de trouver quelque chose à lui dire.
«Euh...t'as changé tes cheveux?»
T'as changé tes cheveux...t'as changé tes cheveux?! C'est tout ce que tu as trouvé à dire...
«Oui,» dit-elle simplement. Elle passa sa main dans ses cheveux qui étaient à présent coupés court à la garçonne et reprit : «Ce n'est pas vraiment une réussite, n'est-ce pas? Maman m'avait dit que ça m'irait bien mais je crois qu'elle s'est trompée.»
«Moi, je trouve que ça te va bien,» dit Harry. Et il le pensa sincèrement.
Cela sembla lui faire plaisir, car elle lui sourit. Puis, doucement, elle vint vers lui et prit place dans la balançoire qui se trouvait à côté de la sienne. Ils restèrent comme cela, en silence, regardant la neige tomber et les étoiles briller. C'est avec une voix douce qu'elle rompit la tranquillité de la nuit qui s'était installée depuis peu.
«Harry...je m'excuse.»
Elle n'eut pas besoin de lui en dire davantage, il savait de quoi elle parlait. Il l'observa : ses boucles blondes cendrées volaient sur son visage et ses joues rosissèrent sous son regard. Elle le regardait aussi, avec ses larges yeux bruns, qui exprimaient toute ce qu'elle ressentait en ce moment : culpabilité, tristesse, compréhension...
En la voyant ainsi, un seul mot vint à l'esprit d'Harry pour lui dire ce que ces excuses signifiaient pour lui.
«Merci Sally.»
Elle lui sourit d'un large sourire, découvrant son appareil dentaire qui étincela dans l'obscurité...
C'est mignon, non? Ça faisait longtemps que je voulais créer une amitié entre Sally et Harry, mais je savais jamais où la placer. J'avoue que je suis contente du résultat. Pour ce qui est du meurtre de M. Keezle, vous devez comprendre que l'ourson n'existe pas dans le premier livre d'Harry Potter, alors il devait disparaitre éventuellement, et ça m'a semblé une bonne façon de le tuer. MOUHAHAHAHAHA! Vous comprendrez également que le titre 'mort et naissance' fait référence à la mort et à la naissance d'une amitié. Bon, pour le prochain chapitre, il se passera sûrement dans le temps des fêtes et sera d'ailleurs probablement posté au courant de cette période. C'est long, je sais, mais je n'aurai pas le temps avant ça. Désolé.
Nick-avec-une-tête
