Disclaimer: Malheureusement pour moi, et pour tout le monde sur ce site, j'en suis certaine, les personnages de la série 'Harry Potter' ainsi que le monde qui les entoure, ne m'appartiennent pas. Ils sont les propriétés de J.K. Rowling. Cependant, les personnages originaux, quant à eux, sont tout droit sortis de mon imagination, je vous le jure.

Bon, finalement j'ai tenu ma promesse en vous donnant ce chapitre à l'époque du temps des fêtes. Je dois vous avouer que jusqu'à la semaine dernière, je n'avais même pas écrit une ligne. Remerciez les autobus de m'avoir fourni les idées. Bonne lecture.

Chapitre 9

Les retrouvailles font boules de neige

Les jours et les semaines passèrent paisiblement dans le quartier de Little Whinging. Les premières neiges cédèrent le pas aux tempêtes de blizzard et la douce température vira au froid de canard. Pour Harry Potter, ces changements furent synonymes de bonheur, car pour la première fois depuis de nombreuses années, soit depuis Malcolm, il goûtait aux joies de l'amitié.

Comparativement à ce qui c'était passé avec Malcolm, Harry ne craignait pas que Sally le trahisse en raison de s'être fait tabassée. En effet, celle-ci s'était déjà habituée aux mesquineries des autres et avait parfois récolté quelques ecchymoses suite à des bagarres avec quelques filles que l'on pouvait présenter comme étant Dudley en version féminine.

De plus, les vacances de Noël approchait à grands pas. L'excitation se faisait sentir dans l'air comme une énorme décharge électrique. M. Thadieus n'osait même plus donner de devoirs, car il savait qu'ils ne seraient pas fait correctement. Finalement, le grand jour arriva enfin, et Harry retournait au 4 Privet Drive, son sac à dos rempli de travaux à faire pendant les vacances, mais heureux tout de même. Sa nouvelle amie marchait à ses côtés, se dirigeant dans la même direction que lui. Ils avançaient d'un pas lent. Pourquoi se seraient-ils pressés après tout? On était le 20 décembre, Noël était à quelques jours de là et Sally avait dit à Harry qu'elle allait lui donner un présent. Rien ne pouvait aller mieux pour le jeune garçon et pourtant il sentait que quelque chose n'allait pas. C'était peut-être lui, mais Sally ne semblait pas aussi enjouée que d'habitude et Harry pouvait voir qu'elle semblait nerveuse.

« Qu'est-ce que t'as, Sally? T'as l'air bizarre, » demanda Harry, tout anxieux qu'il était de savoir. La peur était transparente dans sa voix alors qu'il posait la question qui mettrait peut-être fin à son bonheur.

« Et bien...c'est parce que...je sais pas vraiment comment t'le dire Harry, mais... » dit Sally d'une voix hésitante qui ne lui était pas familière. Elle donna à ce moment des coups du bout du pied dans les morceaux de glace qui se trouvaient sur le chemin, creusant un petit trou dans la neige installée depuis peu sur le trottoir.

« Enfin, » reprit-elle, « mes parents veulent qu'on aille à la montagne pendant les vacances, jusqu'au début du mois de janvier, et je pourrai pas te donner ton cadeau. »

Harry sentit un énorme poids se décharger de sur son estomac. C'était juste ça...Sally se sentait coupable du fait qu'elle ne serait pas avec lui pendant les prochaines semaines. Il était si soulagé qu'il ne pu s'empêcher de laisser échapper un petit rire.

« Quoi? » dit Sally qui avait l'air irritée. Elle alla se planter devant lui et le regarda, les sourcils froncés. « Pourquoi tu ris? »

« Oh, » fit Harry, légèrement embarassé. Il fut content du froid qu'il faisait dehors ce jour-là, car Sally ne remarqua pas que son visage tournait au rose vif. « C'est que...enfin...j'pensais que... si t'étais nerveuse, c'était parce que....parce que tuvoulaispuêtreamieavecmoi. »

Sally cligna plusieurs fois des paupières, laissant le temps à l'information de pénétrer dans son esprit. Puis, soudainement, ses yeux s'agrandirent et sa bouche fit un 'O' alors qu'elle commençait à saisir ce qui venait de dire.

« Oh...j'comprends...j'avoue que ça a du te faire peur...j'm'excuse si c'est ce que tu as pensé. » Puis, elle bougea et alla se replacer à sa droite pour reprendre leur route. Ils marchèrent un long moment en silence, appréciant la compagnie de l'autre et regardant le paysage autour d'eux. Ce fut finalement Sally qui rompit la tranquillité d'une petite voix faible et qui parut triste aux oreilles d'Harry.

« J'aurais aimé ça passer les vacances avec toi, Harry. »

Harry la regarda un instant. Ses cheveux avaient poussé depuis l'aventure au parc, mais sa coupe lui allait toujours aussi bien. Elle regardait droit devant elle, ses yeux semblaient perdus dans un univers connu d'elle seule.

« Moi aussi, j'aurais aimé ça, » lui répondit-il, copiant le ton de sa voix si douce. Tranquillement, elle leva les yeux et lui sourit de ce sourire qu'il adorait tant. Le genre de sourire qu'on ne peut s'empêcher de rendre, et c'est ce qu'Harry fit : il sourit.

Arrivés à la croisée de leur chemin, ils se tournèrent face à face, ballotant les bras, comme s'ils ne savaient pas quoi dire.

« Euh...tu pars quand? » demanda Harry, incertain s'il devait ou non poser la question.

« Demain matin, » répondit-elle sans hésiter.

À ça, Harry ne sut quoi répondre. Il se fourra les mains dans les poches de son nouveau manteau trop large(le sien ayant été brûlé) et entreprit de regarder partout sauf elle.

« Bon...je vais y aller, » murmura Sally, « je dois faire ma valise. »

« Ah oui...ta valise...c'est important ça..faire sa valise, j'veux dire, » balbutia Harry.

En l'entendant autant buter sur ses mots, Sally se mit à rire.

« Allez..au revoir, Harry...Essaie de passer de bonnes vacances, hein? » En lui disant cela, elle lui prit une main qu'elle serra fortement, comme pour lui redonner du courage. Puis, elle la laissa retomber, tourna sur ses talons et s'éloigna sans aucun mot de plus. Harry vit qu'elle se retournait souvent, vérifiant s'il était toujours là, et il y était, attendant de ne plus la voir pour continuer son chemin. Lorsqu'elle ne fut plus qu'un petit point à l'horizon, Harry soupira, ignorant totalement ce que signifiait cette petite boule qui compressait son coeur à l'idée de ne pas revoir Sally pendant plusieurs jours.


La vie avec les Dursley avait rarement parut aussi ennuyante aux yeux d'Harry que durant les deux derniers jours. Harry pensa que le fait d'avoir une amie devait y être pour quelque chose et qui avait dû s'habituer à avoir de la compagnie, car depuis le départ de Sally, il ne savait plus quoi faire. Dès la première journée, tous ses devoirs étaient faits et il avait fait toutes ses corvées ménagères pendant la deuxième. On était le 22 décembre au soir, à l'approche de Noël, et Harry, qui n'avait que 10 ans, s'ennuyait pour mourir.

Il était assis sur les nouvelles couvertures pourries de son placard, à rêver les yeux grands ouverts à ce qu'il ferait si Sally était là, quand il entendit la sonnerie de la porte. Comme il était très confortable là où il était, il décida de ne pas aller répondre, attendant qu'un des Dursley le fasse. La sonnerie retentit une nouvelle fois, et une autre.

« Mais pourquoi est-ce que tu ne réponds pas, mon garçon? » rugit la voix d'oncle Vernon qui s'était finalement décidé à aller ouvrir. Il continua de maugréer tout bas, traitant son neveux 'd'ingrat' et de 'paresseux'. Harry, qui s'amusait visiblement de la situation, l'entendit ouvrir et sentit le froid passer sous la porte de son placard.

« NON MAIS...! POURQUOI T'AS PRIS AUTANT DE TEMPS? » aboya une voix, qui semblait très en colère.

Harry se redressa sur son 'lit', n'étant pas sûr s'il avait bien entendu. Son oncle, qui était toujours dans l'entrée, disait des mots incompréhensibles, ne sachant pas trop quoi dire.

« Mais...mais...mais que faites-vous là? » dit-il enfin, d'une voix faible. Harry ne l'avait vu parler ainsi que devant une seule personne...

« Mais où sont passées tes bonnes manières, Verni - si tu en as jamais eu? Aides-moi, au lieu d'rester là comme un imbécile...tu vois bien qui fait froid, non?

Précipitamment, Harry se rua en-dehors de son placard pour aller à la rencontre de tante Georgia. Elle était là, devant la porte, emmitouflée dans son énorme manteaux en simili fourrure rouge, ses cheveux gris disparraissant sous la neige qui s'était accumulée sur sa tête. En la voyant aussi gelée, Harry se sentit un peu coupable de ne pas avoir été répondre, même s'il ignorait à ce moment que c'était elle qui attendait devant la porte. Mais sa culpabilité disparut bien rapidement lorsque sa tante se rendit compte de sa présence.

« Harry! » s'exclama-t-elle, en ouvrant les bras. Harry s'y réfugia, respirant l'odeur si particulière de sa tante.

« C'est fou c'que tu m'as manqué! Commentest-ce que j'ai pu passer tout ce mois sans toi est au-delà de ma compréhension, c'est moi qui t'le dit mon garçon. » En disant cela, elle se mit à le serrer aussi fortement que ce matin-là sur son balcon, lorsqu'il avait crû ne plus jamais la revoir.

Finalement, elle se dégagea et l'examina des pieds à la tête.

« Mais c'est que tu as grandi... » fit tante Georgia en souriant, « et tu es encore plus beau, si c'est possible de l'être, » ajouta-elle avec un clin d'oeil. Son sourire s'élargit en voyant la mine embarassée de son neveu.

« Si tu continus à embellir comme ça, on va devoir poster une patrouille autour de toi pour gérer toutes les filles qui voudront se jeter à ton cou... »

Harry, qui était maintenant complètement rouge tellement il était gêné, souriait nerveusement et regardait par terre, ignorant le regard significateur de sa tante.

« Comment va ta petite amie? »

En entendant la question, Harry releva brusquement la tête, l'air affolé.

« Mais je...non...j'en ai pas...on est que des amis, c'est tout... », bégaya Harry, pensant que la vieille dame faisait référence à Sally.

« Des amis, hein? » Elle lui refit un autre clin d'oeil, tout en s'affairant à enlever son manteau. « C'est ce que je disais aussi quand j'ai rencontré mon Marty... »

« Marty..? Je croyais que votre mari s'appelait Ferdinand? »

« Euh...oui...c'est exact...Marty... c'était....c'était...le surnom de Ferdinand..c'est ça...c'était le surnom de Ferdinand, » répondit-elle, les joues légèrement roses.

« Ah, d'accord, » dit joyeusement Harry, incapable à son jeune âge de déceler les mensonges de la vérité, aussi mauvais était ce mensonge.

« Mais dis-moi, mon garçon, » dit tante Georgia, changeant délibérement de sujet, « que faisais-tu dans ce placard? » demanda-t-elle d'une voix curieuse en montrant du doigt ledit placard.

« Ah, le placard, » souffla Harry, en se retournant pour regarder derrière lui le sujet de leur conversation, « c'est là que je co... »

« Qu'il joue! » l'interrompit l'oncle Vernon qui sortit d'on ne sait où. Il s'avança vers eux, un faux sourire aux lèvres.

« Ce garnement adore jouer dans ce placard, » rit-il en ébouriffant douloureusement les cheveux d'Harry. « N'est-ce pas, mon garçon? Moi et Pétunia n'avons pas cessé de lui dire de ne pas y aller, mais que voulez-vous, il n'en fait qu'à sa tête. »

« Mmmm, » fut la seule réponse de la tante Georgia qui semblait sceptique de la réponse de son neveu. Ses lèvres s'aminçirent en une simple ligne et ses yeux se rétrécissèrent, comme si elle essayait de trouver la vérité derrière le mensonge de l'oncle Vernon.

Face aux yeux inquisiteurs, ce dernier commença à se tortiller nerveusement, ne sachant pas trop qu'elle posture adopter pour avoir l'air le plus franc possible.

Soudain, comme une réponse à ses prières, la tête de cheval de la tante Pétunia pointa dans le hall d'entrée ou toute la petite troupe se trouvait.

« Georgia! » fit-elle de manière à faire croire qu'elle ne savait pas qu'elle était là. « Quelle bonne surprise! Nous vous attendions pas..., » elle s'essuya les mains sur son tablier reluisant de propreté et entreprit de donner une bise sur chaque joue de la tante Georgia.

« Oui, et bien, je désirais justement faire une surprise, » lui répondit sèchement la grosse femme. « J'espère que je ne vous dérange pas? » demanda-t-elle pour la forme. Tous savaient pertinnemment que même dans le cas contraire, la tante Georgia en aurait eu tout simplement rien à faire.

« Non, non, pas du tout, » l'assura la tante Pétunia entre les dents. « Vous projetez de rester ici longtemps? »

« Oh non... » répondit la tante Georgia avec un petit geste de la main. Lorsqu'elle dit cela, Harry crut entendre des soupirs de soulagement de son oncle et de sa femme. « Juste quelque semaines...3 tout au plus. »

Les faux sourires de l'oncle Vernon et de la tante Pétunia se figèrent instantanément.

« Qu'est-ce qui se passe, Verni? » demanda la tante Georgia d'un ton soucieux qui sonnait mal. « T'as des gaz? »

Écouter l'oncle Vernon se faire autant insulter en fut trop pour Harry. Il se mit à pouffer de rire, mettant sa main devant sa bouche pour éviter qu'on ne l'entende trop. En vain.

L'oncle Vernon abaissa ses yeux vers lui et Harry put y voir qu'il était au-delà de la simple colère : il était totalement furieux. Son visage était rouge et Harry vit une veine qui battait dans son cou.

« Et toi, mon garçon, » siffla-t-il entre ses dents, « pourquoi ne montrerais-tu pas sa chambre à ta tante? » Puis, à l'adresse de la tante Georgia, il ajouta : « Le dîner sera servit dans 15 minutes, si vous assez faim ma tante. »

« Mmmm...qu'est-ce qu'on mange? » demanda-t-elle promptement.

Vernon prit une grande respiration à ce moment-là, comme pour s'empêcher d'hurler, ce qui était probablement le cas. Ce fut finalement la tante Pétunia qui répondit, les lèvres pincées.

« Du canard à l'orange servit avec une salade dijonnaise. »

« Ah, » fut la seule remarque de l'invitée. « Alors Harry, tu me la montres cette chambre? »

Harry leva les yeux plein d'admiration vers elle et lui sourit.

« Oui, suivez-moi. » Il prit la main de sa tante de façon enthousiaste et l'amena au bas des escaliers. Là, il se détacha d'elle et fit mine de prendre la valise lorsque Georgia l'interrompit.

« Non! Laisse ça là Harry, où tu vas t'arracher les deux bras, c'est moi qui t'le dit. Laissons ce bon vieux Verni faire ça à notre place, ou bien peut-être ce garçon qui a un sérieux besoin d'exercice et dont j'me souviens plus du nom... »

« Dudley. »

« Peu importe, » dit-elle d'une voix désintéressée. « De toute façon, c'est tellement laid comme nom qu'il est préférable de l'oublier. Et où est-il en parlant de lui? »

« Il est allé dormir chez un ami, je pense. »

« Parce qu'il a des amis... » s'exlama sa tante tout en haussant sa voix d'une manière théâtrale.

Harry gloussa et fit signe à sa tante de le suivre au premier étage où se trouvait la chambre d'ami. En haut, Georgia demanda à Harry d'attendre 5 minutes avant de continuer la visite, car elle était trop essouflée par l'effort pour poursuivre.

« Tu me croiras p'têtre pas, mon garçon....pff pff...mais dans mon jeune...pff..temps...pff...j'étais aussi mince que toi, si c'est pas plus. Pff...j'ai commencé à engraisser quand mon Iain...pff..est décédé...pff. »

« C'est qui Iain, » demanda sans gêne le jeune Harry, trop innocent encore pour savoir qu'il y a des questions qui ne se posent pas.

« Mon plus jeune fils, » répondit Georgia dans un murmure. Elle semblait avoir reprit sa respiration habituelle et son visage était revenu à sa couleur normale.

« Il est mort de quoi? »

La tante Georgia lui lança un regard triste, et pendant un court instant, Harry se sentit coupable d'avoir poser la question.

« De fibrose kystique...Il n'avait que 9 ans, plus jeune que toi. »

« C'est triste... » souffla-t-il. Puis, après un long silence de réflexion, il ajouta : « Moi, mes parents sont morts quand j'étais tout petit et j'me souviens même pas d'eux...vous, au moins, vous saviez de quoi votre fils avait l'air, » dit Harry d'un ton qui paraissait un peu trop sage pour son âge.

« Je suppose que tu as raison...Alors, où elle est cette chambre? »


Harry était en haut des escalier, attendant que la tante Georgia ait terminé de faire sa toilette et l'accompagne dans la salle à manger.

« Tu serais mieux de sortir d'ici pendant que j'me change, mon garçon, si tu n'veux pas avoir des cauchemars jusqu'à la fin d'tes jours, c'est moi qui t'le dit, » lui avait-il dit, le plus sérieusement du monde.

Alors, il était sortit et il patientait. De son point d'observation, Harry pouvait entendre des bribes de la conversation orageuse qu'avait l'oncle Vernon et sa femme dans le salon. En fait, les seuls mots qu'il saisit furent garçon et placard. Harry n'avait pas besoin d'en entendre davantage pour savoir sur quoi portait la dispute. Son oncle et sa tante paraissaient paniqués à l'idée que la tante Georgia apprenne l'endroit où il dormait d'ordinaire.

J'me demande bien comment ils vont s'en sortir...se dit-il en lui-même. En pensant cela, un faible sourire éclaira son visage dévoilant des pensées un peu trop joyeuse pour un enfant qui attend depuis 15 minutes qu'une vieille femme sorte de sa chambre.

« Qu'est-ce qui t'fait sourire comme ça, dis-moi? » lui parvint la voix rauque de sa tante préférée.

Harry, qui ne l'avait pas entendue sortir, se retourna vivement, son coeur battant la chamade de s'être fait surpendre. Sous le choc, il ne répondit pas. Néanmois, la tante Georgia ne sembla pas s'émouvoir de son silence et son sourire s'élargit encore plus, faisant apparaître sa dentition jaunâtre. En la regardant de plus près, le jeune garçon vit que lorsqu'elle souriait de cette façon, son point de beauté poilu qu'elle avait sur la joue droite, disparaissait sous un pli de peau ou de graisse, il ne savait pas trop. Finalement, le mouvement sur les lèvres de sa tante le ramena à la réalité.

« ...parie qui sont en train de se demander où tu vas coucher, hein? Ils veulent surtout pas que j'saches que tu dors dans c'tendroit pourri d'placard à la con, hein? »

« Quoi? Comment vous savez que j... »

« Oh, franchement Harry, tu m'prends pour qui? C'est pas parce que chuis vieille que chuis sourde pour autant... C'est un fait dans toute la famille Dursley que tu dors dans c'tendroit. »

« Ah oui? » C'était bizarre, mais Harry n'appréciait pas spécialement que tous ces gros derrières soient au courant de ce petit détail. Devant le regard scrutateur de sa tante, ses oreilles se mirent à rosirent.

« T'as pas a avoir honte...c'est eux qui devraient l'être, c'est moi qui t'le dit. Viens, on va aller dîner, » lui dit-elle en lui prenant la main, « soutiens-moi dans les escaliers, il vaut mieux que je me retiennes à quelque chose si je perds pied.» Puis, elle le lâcha soudainement, comme si elle s'était brûlé. « Vaut p'têtre mieux pas finalement, » ricana-t-elle, « j'ai pas envie de t'entraîner dans ma chute, de rouler sur toi au bas des escaliers et de te tuer par étouffement ou par un cassement de ta colonne vertébrale. »


Contre toutes attentes, le repas se déroula sans anicroche, ainsi que toute la semaine. Harry ne se lassait pas de jouer avec sa tante et de discuter avec elle. Chaque soir, il la rejoignait dans la chambre d'ami où ils parlaient pendant des heures, jusqu'à ce que l'oncle Vernon ne se fâche et commence à dire d'un ton très calme qu'il était temps qu'Harry aille se coucher. Ce changement d'habitudes chez l'oncle Vernon amenait beaucoup de questionnement chez Harry qui se demandait pourquoi celui-ci était toujours aussi gentil avec tante Georgia alors que d'ordinaire, il aurait hurler à n'importe qui d'autre de ficher le camp et de ne plus jamais revenir. Un soir, le jeune orphelin en fit la remarque à sa tante.

« Oh, ça, » fit-elle tout en continuant de se gaver de croustilles. Elle et Harry étaient tous deux assis sur le lit, face à face, une couverture par-dessus eux et éclairés uniquement par une petite lampe de poche. « C'est à cause du Refuge, » expliqua tante Georgia simplement avant de reprendre une autre poignée de croustilles qu'elle fourra dans sa bouche.

« C'est quoi le Refuge? »

En l'entendant lui poser la question, le visage de la grosse dame devint très sérieux. Elle l'arrêta de manger, s'essuya les mains sur les pantalons de son pyjama et soupira un grand coup.

« C'est une maison que j'possède sur le bord d'un lac, au sud de Londres. En fait, le lac fait partie de la propriété. Donc, le Refuge est la seule maison à plus d'un kilomètre, » Elle prit une gorgée de boisson gazeuse avant de reprendre. « C'est une vieille maison. Du genre qu'on construisait au 18e ou au 19e siècle. J'me souviens plus du nom qu'on donne à ce genre de maison. Mais bon...elle est toute blanche et très grande, avec un sous-sol, un rez-de-chaussée et deux étages. Elle a également 3 salles de bains, 3 salons et elle possède 7 chambres si j'me souviens bien. Mais le plus beau, dans tout ça, c'est la vue. Le jardin qui entoure Le Refuge est tout simplement à couper le souffle, c'est moi qui t'le dit. Il y a des arbres à perte de vue et une plage au sable le plus blanc que tu n'ais jamais vu... »

En l'écoutant parler de cette maison qui semblait le paradis sur terre, Harry remarqua que sa tante avait un regard rêveur et heureux, comme il en voyait rarement. En partageant cela avec lui, Harry avait l'impression de connaître un peu mieux la tante Georgia, car il voyait bien à quel point Le Refuge semblait compter pour elle.

« Mais pourquoi l'oncle Vernon est-il gentil avec toi à cause du Refuge? » demanda-t-il, mettant ainsi fin aux rêveries de sa tante.

« Parce que Verni, comme tous les autres Dursley, aimerait bien mettre la main dessus à ma mort. Donc, ils essaient tous d'être gentils avec moi pour que j'leur lègue la maison.» Puis, elle émit un petit ricanement qui ne cadrait pas du tout avec la situation, « Le pire dans tout ça, c'est que Verni en n'a rien à faire de cette maison, les autres non plus d'ailleurs, c'est le terrain qu'il veut... Pour faire construire un hôtel ou bien le vendre à un excellent prix à des promoteurs immobilier, j'sais pas trop. »

Elle soupira de nouveau et bougea un peu pour trouver une position plus confortable, faisant bouger et couiner le lit sous poids. En temps normal, Harry aurait trouvé cela drôle, mais pas ce soir-là.

« En temps normaux, » reprit tante Georgia dans un murmure à peine perceptible, « Iain ou Quentin aurait hérité de cette maison, mais bon... »

« C'est qui Quentin? » demanda prudemment Harry.

« Mon fils aîné...lui aussi est mort de la fybrose kistique. Un peu plus vieux que Iain, cependant. Il avait presque 21 ans au moment de son décès. »

« Alors, qui va hériter du Refuge si c'est pas vos fils? » dit Harry qui se souciait du sort de la maison qui tenait tant à sa tante.

Sa tante le regarda et Harry vit qu'elle souriait un peu, comme si elle s'apprêtait à dire une blague.

« Pour le moment, c'est un certain Stevens, mais comme il semblerait que Stevens ait changé de nom... »

Harry n'en croyait pas ses oreilles. Ce sera lui, Harry Potter, qui héritera de la superbe maison que tante Georgia venait juste de lui décrire. Après un moment qui parut une éternité, Harry sauta dans les bras de sa tante avec un cri de joie, faisant craquer les ressorts du lit de façon dangereuse.

« Pour de vrai?! »

Sa tante se mit à rire, et le serra dans ses gros bras. Elle l'embrassa sur la tête et le caressa dans le dos d'une manière apaisante et maternelle. Puis, elle se détacha de lui, descendit du lit et se mit à fouiller dans sa valise.

« J'ai un petit quelque chose pour toi, Harry, » lui dit-elle tout en continuant à fouiller. « Après tout, c'est Noël, » annonça-t-elle en lui jetant un clin d'oeil par-dessus son épaule.

Harry se retourna vivement et regarda le cadran qui était posé sur la table de nuit derrière lui. Effectivement, c'était Noël depuis 7 minutes. Il détourna ses yeux du réveille-matin et son regarda se posa de nouveau sur sa tante, qui revenait sur le lit, un paquet enveloppé dans la main. Elle le lui tendit, les lèvres redréssées dans un sourire en coin.

« Tien...J'sais que c'est pas grand-chose, mais bon...en le voyant j'me suis dit : ça, c'est Harry tout craché, alors voilà. »

Harry déballa son cadeau et découvrit...un livre?!

Le jeune garçon devait s'avouer qui s'était attendu à tout sauf à ça. Toutefois, comme sa tante s'était donnée la peine d'essayer de lui faire plaisir, il lui sourit et la remercia chaleureusement.

« Ah, arrête-moi tes conneries Harry Potter! J'vois bien que ça t'plaît pas. Mais avant d'commencer à m'faire ton barratin à la Verni, regarde donc le titre et lit c'foutu résumé au verso. »

Harry se sentit coupable et gêné. Non seulement, il était ingratface àla gentillesse de sa tante, mais en plus, sa tante s'en était aperçu. Finalement, le visage en feu, il abaissa les yeux vers son cadeau et fit ce que sa tante lui avait demandé.

James et la pêche géante

À la mort de ses parents, James Henry Trotter tombe sous la coupe de ses tantes, Eponge et Piquette, deux abominables mégères qui le réduisent en esclavage. Un soir, un mystérieux personnage lui offre un sac rempli de langues de crocodile phosphorescentes aux vertus magiques.

Lorsqu'il eut terminé sa lecture, Harry releva la tête et croisa le regard de sa tante.

« Qu'en penses-tu? Ça te rappelle pas quelqu'un? En plus, si j'me souviens bien le nom de ton père c'est James, non? Et Trotter, ça ressemble étrangement à Potter, tu n'trouves pas? »

Harry, quant à lui, n'écoutait que d'une oreille le papotement de sa tante, trop émerveillé qu'il était de voir qu'un livre était pratiquement copié sur sa propre vie.

« Je doit te faire un aveu, mon p'tit Harry, » lui dit sa tante, « J'ai lu le livre quand je l'ai acheté. J'tai d'ailleurs fait une petite dédicace au dos de la couverture. »

Pris de curiosité, Harry se dépêcha d'ouvrir le livre et lu le long paragraphe qui se trouvait effectivement au dos de la couverture.

Cher Harry,

Je dois t'avouer quelque chose que je n'ai jamais pu te dire en face. J'ai déjà essayé d'avoir ta garde officielle...

En lisant cette simple phrase, le coeur d'Harry rata un battement et il regarda sa tante de ses yeux agrandis de stupéfaction. Celle-ci, d'un sourire, l'encouragea à poursuivre sa lecture.

...Je sais que ça doit être un choc pour toi, mais c'est le cas. Malheureusement, au moment où j'allais déposé ma requête à mon avocat, un vieux bonhomme - et quand je dis vieux, c'est très très vieux - se présenta à moi comme l'avoué de tes parents et me dit que ceux-ci désiraient que tu restes avec ton oncle et ta tante. Je sais pas pourquoi, mais je l'ai cru immédiatement. Il avait quelque chose dans son regard...je ne sais pas comment le décrire, c'était trop bizarre. Mais bon, malgré le fait que ça me brise toujours le coeur de te voir sous la coupe de ces gens odieux, je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai eu raison de faire confiance à cet étrange vieil homme à la longue barbe blanche – un peu plus et j'aurais pu me être en présence de Merlin l'enchanteur, c'est moi qui te le dit.

Alors, à défaut de pouvoir t'offrir ce foyer dont tu as besoin et que je rêverais te donner, je t'offre tout mon amour ainsi que ce livre. À chaque fois que tu seras triste ou en colère contre moi d'avoir écouter cet individu, lit-le et fait comme James : enfuis-toi dans une pêche loin d'eux et de Privet Drive. Je sais que tu en ais capable. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours sentit qu'il y avait chez toi quelque chose de magique et d'exceptionnel. Quand tu seras grand et que tu seras devenu l'homme fantastique que je sais que tu vas devenir, n'oublie pas James et ta vieille folle de tante Georgia.

Avec tout mon amour que mon vieux coeur ratatiné peut te donner,

Georgia Valery Herbert

Sa lecture terminée, Harry regarda sa tante à travers le rideau de larmes qui voilait sa vue. À sa grande surprise, tante Georgia pleurait également. Le jeune orphelin renifla et sourit à sa tante.

« Merci, tante Georgia. »

Au moment où il dit ces mots, sa tante se précipita sur lui avec un « Viens ici mon petit coeur, » et le serra dans ses bras tout en lui chantant une berceuse qu'elle avait dû chanter à ses deux fils disparus.


Sally revint une semaine plus tard, les joues roses et les cheveux de nouveau coupés. Elle lui remit son cadeau, qui se trouva à être un foulard qu'elle avait tricoté elle-même – « maman m'a montré comment faire » - et lui raconta ses vacances. Lorsqu'elle eut terminé, ce fut au tour d'Harry de lui parler de ce qui s'était passé et lui présenta tante Georgia.

« Alors, c'est toi l'amie, hein? » dit-elle en faisant un clin d'oeil coquin à un Harry rouge d'embaras.

Cet après-midi-là, la tante Georgia se proposa pour les accompagner au parc, histoire de se dégourdir les jambes. Cependant, Harry la soupçonna de venir uniquement dans le but de mieux connaître Sally et de voir des petits détails de leur relation sur lesquels elle pourrait le taquiner plus tard. Mais il ne dit rien, appréciant tout de même de la savoir avec eux.

Arrivés au parc, Harry et Sally furent toutefois déçus : Dudley et sa bande se trouvaient déjà là.

« Euh..., » fit Harry à l'adresse de son amie, « tu veux qu'on revienne demain? »

« Revenir demain pourquoi? » demanda sa tante qui venait de les rejoindre en respirant fort. Finalement, elle regarda le parc et vit ce qui les dérangeait.

« Oh! Ce n'est que ça? J'vais vous dire les enfants, il ne faut jamais vous laissez marcher sur les pieds, ni maintenant, ni jamais, car sinon, on vous marchera sur les pieds jusqu'à la fin de votre vie, c'est moi qui vous l'dit. »

Revigorés du petit discours que venait de leur faire la tante Georgia, les deux enfants, prenant leur courage à deux mains, s'aventurèrent dans le parc et se dirigèrent vers un endroit désert pour y faire des bonhommes de neige.

Mais Dudley et sa bande n'aimaient pas être ignorés, et peu leur importait que cette grosse femme soit avec eux. Ils se mirent donc à leur jeter des boules de neige, visant le visage exprès.

Au début, Harry les laissa faire, mais le souvenir de ce que venait de dire sa tante lui revint. Il s'abaissa donc, fit une boule de neige, se retourna vivement et la lança le plus précisément possible – enfin, aussi précisément qu'on peut le faire quand on lance en se retournant – sur Dudley. La boule lui atterit en plein visage.

Trop choqués de ce qui venait de se passer, les garnements restèrent figés et regardèrent tous leur chef dont le visage gelé était rouge de colère. En voyant leur manque de réaction, Sally, le sourire aux lèvres, décida d'imiter Harry et lança une boule de neige sur Malcolm en lui criant :

« Tiens, ça c'est pour toi, espèce de mauvais ami! »

En entendant cela, Dudley et sa bande sortirent de leur stupeur et une énorme guerre de boules de neige débuta. Dudley, Malcolm, Gordon et Piers d'un côté. Harry, Sally et la tante Georgia d'un autre. Pendant près d'une heure, les hostilités durèrent sans relâchement. Finalement, la nuit commença à tomber et les combatants se sentirent fatigués. D'un commun accord, la bataille se termina et l'ennemi décida de rentrer souper.

Harry, Sally et tante Georgia, quant à eux, restèrent là. Cette dernière était épuisée et essouflée. Elle se tenait également le bras, tout en le pliant et le dépliant.

« Qu'est-ce que t'as, tante Georgia? T'as mal au bras? » demanda Harry.

« Ce n'est qu'un petit engourdissement, » le rassura sa tante. « Allez-y vous deux, j'vous rattrape tout de suite. »

« D'accord. »

Harry et Sally se retournèrent donc pour partir chez eux, tout heureux d'avoir donnée une raclée à ces gros balourds. Soudain, ils entendirent un long sifflement. En regardant derrière eux, ils virent la tante Georgia, un genou dans la neige qui se tenait toujours le bras. Elle semblait avoir de la difficulté à respirer.

« Qu'est-ce que t'as ta... »

Mais Harry n'eut pas le temps de terminer sa question que sa tante préférée s'effondra dans la neige devant les yeux horrifiés des deux jeunes enfants...


Et voilà...je n'ai pas eu une telle rafale d'idées depuis mon chapitre 5. Je sais que la fin est vraiment, mais vraiment frustrante, mais je vous promets de vous offrir mon dixième chapitre très bientôt. En passant, pour ceux que ça intéresse, la tante Georgia n'a que 63 ans.

Je vous souhaite un joyeux Noël et une excellente année à vous tous,

Nick-avec-une-tête