Je tenais avant toute chose à remercier tous ceux qui ont eu la gentillesse de m'écrire des reviews. Vos encouragements et vos appréciations m'ont beaucoup touchée. Je voulais en particulier remercier Vif d'or, Zick, alinemcb54, Lune noire et artemis qui ont tous laisser une review pour chaque nouveau chapitre. Et un grand merci également à Elehyn, qui reste mon modèle en matière d'écriture de fanfictions. Elehyn, tes compliments me sont allés droit au cœur et je suis fière que l'histoire te plaise.
Je tiens également à préciser le but de cette fic, en réponse à une review qui m'a été faite par une lectrice mécontente (ce que je conçois parfaitement, on ne peut pas plaire à tout le monde). Il m'a été fait le reproche que ma fic était révoltante, la cause étant que je décrivais ce qui est finalement un viol et une forme d'esclavage. Je ne le nierai pas, car c'est la plus stricte vérité. J'ai fait le choix de traiter de ce thème parce que, n'en déplaise à certaines, le mariage arrangé est une réalité. Il a existé en France durant des siècles et continue d'exister aujourd'hui dans de nombreux pays. Ne pas en parler ne fera certainement pas disparaître cette pratique barbare et irrespectueuse des droits de la femme, bien au contraire. Par cette fic, j'ai voulu analyser ce que l'on pouvait ressentir confronté à une situation contre laquelle on ne peut rien et qui nous est imposée pour des raisons qui nous échappent, cela dans le but d'essayer de comprendre la détresse de celles qui vivent cette situation. J'ai voulu de façon indirecte faire prendre conscience de la détresse de milliers de femmes dans le monde. En écrivant sur les mariages forcés je ne les cautionne pas, je les condamne. Seulement je suis relativement sensible de nature et je ne pouvais pas écrire une histoire trop dramatique ou qui se finie mal. C'est pourquoi il y aura de l'amour (du vrai, pas que du sexe) alors que dans la réalité des mariages arrangés, ce n'est presque jamais le cas. Et il y aura une fin heureuse (je n'en dis pas plus ) alors que dans la réalité, les femmes ainsi mariées sont le plus souvent maltraitées, battues et n'ont pas le droit à leur fin heureuse.
Voilà, après la petite explication de rigueur afin de rassurer les plus choqués d'entre-vous, place à l'histoire !
Attention : ce chapitre a été modifié et contient des SPOILERS du 6ième Harry Potter.
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Chapitre 5 : la nuit de noce
La suite du mariage avait été épouvantable. En sortant de l'église, Snape et lui avaient été aspergés de rubans et de pétales de roses par ce qui semblait être le reste du monde des sorciers qui n'avait pas pu entrer à l'intérieur de l'église, tant la foule était nombreuse. Les cris de joie avaient été non seulement assourdissants, mais avaient écoeuré Harry au plus haut point. C'est ça, soyez heureux d'avoir gâché ma vie… pensait-il.
Ensuite avaient eu lieu les séances photos interminables avec absolument tout le monde, car tous voulait être pris en photo avec le Protecteur-du-monde-des-sorciers. Harry avait de plus en plus l'impression d'être au mieux une potiche décorative, au pire une indésirable tâche qui allait gâcher les photos. Il y eut également les interviews pour le Daily Prophet où il ne put pas en placer une. A chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour répondre à une question ou à une remarque faite par un journaliste (du genre, 'vous devez être tellement heureux d'un tel honneur !') et dire ce qu'il pensait vraiment, Snape répondait à sa place.
Après cela, il y eut la réception ainsi que le dîner. Harry dû serrer les mains de tous et accueillir les invités, qu'il ne connaissait pas pour l'immense majorité et qui de toute façon ne semblaient même pas le voir, trop occupés à flatter Snape. Harry dû également danser avec Snape…
Cela avait été la situation la plus humiliante de sa vie. Et cela avait été d'autant plus dur qu'il avait entre aperçu les Weasley au milieu de la foule des badauds, et leurs mines attristées et emplies de pitié n'avaient fait qu'amplifier la honte et l'embarras qu'il ressentait. La vue de Ginny en particulier avait été comme un coup de poignard dans sa poitrine. Il aurait voulu aller la voir, la prendre dans ses bras et lui murmurer des mots d'amour et de réconfort pour sécher ses larmes. Mais il n'avait pas pu aller les voir, entraîné par Snape à l'autre bout de la salle.
Mais le pire de cette horrible soirée était qu'il ne voulait pas qu'elle se termine. Si elle s'achevait, cela voulait dire qu'il allait se retrouver seul avec Snape… Seul avec Snape pour la nuit de noce… Un frisson de dégoût le parcouru à cette idée. Cependant, il gardait l'espoir que Snape n'avait voulu l'épouser que pour l'humilier et que, le détestant, il avait autant envie que lui de passer la nuit ensemble.
Malgré toutes ses prières, la soirée s'acheva bien assez tôt par un discours de Snape, que Harry n'entendit pas, tant il était perdu dans ses pensées, et par un toast porté en l'honneur des mariés. Snape lui prit ensuite la main et l'amena vers une cheminée spéciale conçue pour que deux personnes puissent l'utiliser en même temps. Il prit une poignée de poudre de cheminette, dit clairement « Manoir Snape », et les flammes vertes les emportèrent tout deux.
Déjà à la normale le voyage par cheminée donnait à Harry le vertige, mais là, avec toutes les tensions et les angoisses qui s'accumulaient, Harry avait la nausée et faillit s'étaler inélégamment sur le tapis placé devant la cheminée si Snape ne l'avait pas rattrapé à la dernière minute.
"Eh bien !" railla-t-il, "On dirait qu'il était grand temps que cette réception se finisse…"
Il ne dit rien de plus. Il prit Harry par le bras et le traîna à travers un immense manoir à hauts plafonds et au parquet bien ciré.
Ce doit être son manoir… pensa Harry, et il se mit à regarder autour de lui avec intérêt. Seulement Snape allait trop vite et l'entraînait avec hâte le long d'une myriade de couloirs et d'escaliers. Impossible de voir les détails, mais Harry eu l'impression globale d'une demeure gigantesque aux tons sombres et lugubres, mais qui semblait étonnamment confortable.
Tout à coup, Snape fit halte devant une large porte à double battant. Harry allait acerbement lui demander s'il attendait le déluge, lorsque soudain Snape le prit dans ses bras, un bras sous ses genoux et l'autre lui maintenant le dos.
Harry eut un couinement indigné.
"Mais qu'est-ce que vous faites !"
"Cela ne se voit pas ? Je vous porte dans mes bras… Cela fait partie de la tradition."
Et avec cela, Snape franchit la porte qui s'était ouverte d'elle-même. Une fois à l'intérieur, la porte se referma derrière eux, Snape déposa délicatement Harry à terre puis il se dirigea vers l'âtre de la cheminée où d'un coup de baguette, il alluma un feu. Harry profita de ce lapse de temps de répit pour étudier son environnement. Son cœur sauta dans sa gorge. C'était la chambre à coucher ! Le parquet en bois ciré était recouvert d'un épais tapis d'un vert foncé profond et sur les bords, en vert plus clair, était brodé en fils d'argent un serpent qui formait un motif celtique d'entrelacs. La cheminée de marbre sombre se trouvait sur le mur droit et était entouré par une commode et par une bibliothèque personnelle assez impressionnante puisqu'elle s'étirait jusqu'au fond de la pièce. Au fond de la pièce justement, en face de la porte, se dressaient deux immenses armoires majestueuses de bois noir sculpté. Mais ce qui attira le regard de Harry, et fit se glacer son sang dans ses veines, était le grand lit à baldaquin qui trônait contre le mur gauche de la chambre et qui par la longueur atteignait presque le centre de la pièce, elle-même d'une taille impressionnante. Le lit, lui aussi de bois sombre, avait des draps, des couvertures et des tentures dont la palette de couleurs allait du vert au bleu. Harry s'attachait à ces petits détails inconsciemment pour ne pas avoir à réfléchir à l'essentiel : ce soir il devait coucher avec Snape. Il était marié à Severus Snape, l'homme qui volontairement ou involontairement avait tué Albus Dumbledore et avait révélé la première moitié de la prophétie à Voldemort…
Harry, soudainement ramener à la réalité, tourna ses yeux emplis de colère et de haine sur Snape, qui ne s'était pas détourné du feu qu'il avait allumé un peu plus tôt.
"Je suppose que vous êtes content de vous, Professeur !" explosa Harry de son ton le plus insultant.
Snape ne répondit rien, il ne se retourna même pas. Harry, emporté par la rage qui enfin pouvait se libérée, continua de dire tout ce qu'il avait sur le cœur, de cracher tout son venin.
"Vraiment, je pensais que la gloire que vous a apporté le fait de tuer Voldemort allait suffire à satisfaire votre soif d'honneurs, mais je toute évidence je me trompais ! Apparemment, tous ces remerciements, toutes ces récompenses, tous ces hommes et ces femmes à vos pieds, ce n'était pas suffisant ! Non, le grand Severus Snape voulait plus ! Il voulait le Survivant, la seule autre personne à avoir vaincu Voldemort avant lui, à sa merci ! Je suppose que vous prenez le plus grand pied de votre misérable vie, avoir Harry Potter complètement soumis ! Dites-moi, Snape, vous avez fait ça uniquement pour vous assurez que je ne vous ferai pas concurrence dans votre course aux éloges et aux flatteries ? Car dans ce cas, vous avez fait tout ça pour rien, je n'en ai rien à faire de la célébrité ! Ou alors peut-être que vous voulez m'en faire baver parce que je vous ai tenu tête à l'école. 'Harry Potter refuse de baisser les yeux alors que je fais mon regard de la mort ? Forçons-le donc au mariage, ça lui rabaissera son caquet !' C'est cela que vous avez pensé, Professeur ! Ou alors vous êtes un seigneur des ténèbres en devenir et ne voulez pas avoir d'obstacles sur votre route : après avoir tué Dumbledore et Voldemort, vous me mettez en esclavage ! Oh non, je sais ; vous avez fait cela uniquement pour vous venger de mon père ! C'est vrai qu'imaginer son fils sous votre botte, il doit se retourner dans sa tombe ! Alors, c'est pour ça que vous avez gâché ma vie et la vôtre par-dessus le marché ! Brillant, Snivellus, vraiment brillant, digne de vous en fait…"
Harry avait dit tout cela avec le ton le plus mordant et le plus sarcastique dont il était capable. Durant tout ce monologue, Snape n'avait rien dit, ni même tenté de faire quoique ce soit. Mais, alors que Harry reprenait son souffle dans l'intention d'entamer une nouvelle tirade, Snape se mit en mouvement. Sans un mot et sans se détourner de l'âtre, il se mit à se dévêtir. D'abord ses chaussures et ses chaussettes, puis il défit les nombreux boutons de sa robe. Ceci coupa complètement Harry dans son élan et il se mit à avoir peur. Une peur terrible et une appréhension angoissée à la pensé de ce qui allait arriver. Pour se défendre contre cette panique qui montait en lui, Harry usa du seul stratagème qu'il connaissait pour faire face : ne pas montrer sa peur.
"Oh non, Snape ! Si vous croyez que je vais me laisser faire bien sagement, vous vous trompez lourdement. D'ailleurs je ne sais pas dans quelle sorte de désillusion vous êtes si vous croyez que qui que ce soit puisse vouloir ça avec vous !"
Ce n'était pas tout à fait sincère de sa part. Après la révélation du rôle de Snape par la pensine de Dumbledore et avant toute cette sordide histoire de mariage forcé, il aurait été le premier à reconnaître que son professeur de potions pouvait être qualifié de 'séduisant'. Mystérieux et fascinant étaient des qualificatifs qui s'accordaient également fort bien avec le personnage selon Harry. Avec ses yeux de braise, sa taille intimidante (je parle de sa silhouette et non de ça, obsédées) et ses longues mains fines et puissantes, Severus Snape possédait plus d'un atout pour charmer les femmes… ou les hommes comme Harry, qui malgré son attirance pour les filles s'était également découvert un penchant pour les hommes. Son aura sombre, son intelligence sarcastique et son humour caustique n'étaient pas non plus le desservir, bien au contraire. Mais être forcé dans ce genre de situation ne lui laissant aucun choix et le privant de sa chère liberté était un véritable tue l'amour pour Harry. Toute trace de désir sexuel ou même d'admiration qu'il avait pu développer pour l'homme après la lettre posthume de Dumbledore confirmant l'innocence de Snape s'était évaporée à l'annonce de ce fichu virti praemium.
"Je vous interdis de me toucher !" continua-t-il lorsqu'il sembla évident que Snape n'allait pas s'arrêter. Il s'était déjà débarrassé de sa robe et déboutonnait à présent sa chemise."Je ne suis pas sans défense ! J'ai quelques notions de magie sans baguette et je n'hésiterai pas à m'en servir !"
C'est alors que Snape pris enfin la parole. Son ton était totalement impassible et indifférent, comme détaché de la réalité.
"Cela ne vous servira à rien. En réalité, même si vous aviez votre baguette, cela ne vous serait d'aucune utilité. Vous ne pouvez pas utiliser votre magie contre moi."
Harry resta interloqué.
"Vous… Ce-ce n'est pas possible. Je n'ai plus de magie ?" La pensée était si terrifiante que Harry se mit à trembler de la tête aux pieds. La magie, c'était avec Hogwarts la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée. L'idée de la perdre était au moins aussi insupportable que celle de perdre un de ses amis.
"Vous avez toujours votre magie. C'est un don qu'il est impossible de retirer. Mais vous ne pouvez l'utiliser sur moi. C'est une sécurité voulue par la tradition et qui est assurée par l'alliance que vous portez." Snape clarifia en phrases hachées.
Harry tourna vivement les yeux sur la bague qui ceignait son annulaire gauche. Il le regarda intensément, presque avec haine, au point de surimposer à son image la vision de lourdes chaînes le contraignant et l'emprisonnant.
Un bruit nouveau lui fit redresser la tête. Un bruit de pas qui se rapprochaient…
Snape avait achevé de se déshabiller et se dirigeait à présent, complètement nu, vers Harry. Ce dernier se recula vivement jusqu'à heurter la porte, les joues en feu tandis qu'il faisait tout son possible pour ne pas fixer du regard une certaine partie de l'anatomie de son professeur qu'il aurait préféré admirer en d'autres circonstances, et ce d'autant plus que ladite partie semblait gonfler toujours plus à chaque pas que faisait Snape.
"Ne m'approchez pas !" cria Harry inutilement, alors qu'en même temps sa main derrière son dos tournait frénétiquement la poignée de la porte.
"C'est totalement inutile, la porte est verrouillée" dit Snape, la voix toujours aussi calme, mais ses yeux où brillait une flamme d'intense luxure trahissaient son excitation.
Harry voyait toutes ses possibilités de fuite se réduirent comme peau de chagrin, et Snape avançait toujours. Il ne lui restait qu'une seule option : arriver à assommer physiquement Snape pour ensuite avoir le temps de déverrouiller la porte. C'est ainsi qu'avec un cri de rage il s'élança et se mit à frapper Snape de toutes ses forces. Snape ne broncha pas. Il ne donna aucune indication de souffrance ou même que les coups de Harry l'atteignaient ; il ne recula pas d'un centimètre. Il se contenta d'encercler Harry de ses bras puissants et de l'attirer à lui aussi près que possible. Il se pencha alors pour lui siffler à l'oreille.
"Veuillez cesser vos enfantillages immatures ! Votre comportement est ridicule. Je ne vais pas vous tuer et je n'ai certainement pas l'intention de vous faire du mal. Mais ce mariage doit être consommé cette nuit. La tradition l'exige…"
Harry ne l'écoutait pas et continua d'essayer de frapper Snape de toutes ses forces, de lui faire mal comme lui souffrait.
"Harry, je vous ai dis d'arrêter !" tonna Snape, "Tout ce que vous allez réussir à faire, c'est à vous blesser tout seul ! Vos coups n'ont aucun effet sur moi, puisque l'alliance vous prive également de toute votre force physique contre moi."
Ceci eut pour effet de paralyser Harry momentanément. Plus de force physique ? Mais quel était ce sort démoniaque ? Pas étonnant qu'il ait été interdit…
Tout à coup, Harry sursauta violemment. Profitant de son manque de réaction, Snape s'était attaqué à ses vêtements et était en passe de le déshabiller complètement, et ce d'autant plus facilement que Harry n'avait qu'un boxer de soie blanche sous sa robe de marié. Il se remit alors à se débattre violemment, ne cherchant plus à blesser Snape mais à lui échapper à tout prix. Seulement avec le pouvoir de l'alliance, Snape parvint sans peine à le contenir et à lui retirer sa robe.
Harry avait l'impression de vivre un cauchemar. Sans force, sans magie, à la merci totale d'un être qui le détestait. Toute la colère et la haine s'évanouir brutalement pour faire place à l'angoisse et au désespoir. Sans qu'il le veuille, ses yeux s'embuèrent de larmes.
Non ! Je ne dois pas pleurer… Pas devant ce connard… pensa-t-il., toujours en train de lutter futilement pour s'échapper de l'étreinte de Snape.
Mais ces bonnes résolutions étaient vaines, car lorsqu'il sentit la main de Snape se glisser dans son boxer pour le lui enlever, Harry éclata en sanglot.
"Pourquoi, mais pourquoi faites-vous ça ?" hoqueta-t-il entre deux sanglots, le visage inondé de larmes."Pourquoi moi, pourquoi moi, pourquoi pourquoi pourquoi…" répéta-t-il comme un mantra, l'état désespéré de la situation lui crevant le cœur.
Snape ne répondit rien. Harry ayant cessé de lutter, il desserra son étreinte pour regarder Harry qui, la tête courbée vers l'avant, pleurait toujours. Tout doucement, Severus plaça sa main sous le menton de Harry pour lui relever la tête. Le visage baigné de larmes, Harry était à ce moment précis la personnification exacte de la tristesse et du désespoir. Une telle tristesse serra le cœur de Severus, surtout qu'il n'avait que trop conscience d'en être la cause.
Mais Merlin ! Même ainsi il est si beau… Avec cette pensée, Severus se jura qu'il apporterait à cette beauté la parure qui en révèlerait tout l'éclat : un sourire. Cependant, il devait consommer le mariage ce soir. Il n'avait pas le choix, ni même vraiment l'envie. Il le désirait depuis si longtemps… En plus, le pouvoir du virti praemium provoquait en lui un excédant de sa libido afin de s'assurer que tout serait fait conformément à la tradition. S'il ne faisait pas très vite l'amour à Harry, il ne serait plus en état de penser ou en mesure de se contrôler et serait bien capable de le violer sans aucune préparation.
Alors, avec d'infinis précautions afin de ne pas l'effaroucher plus encore, Severus se pencha et posa délicatement ses lèvres sur celles d'Harry en un baiser d'une grande douceur et d'une immense tendresse.
Les yeux de Harry s'ouvrirent démesurément sous l'effet du choc causé par la dernière action de son ancien professeur. Ce n'était pas tant le fait d'être embrassé par Snape qui lui causait ce choc, bien qu'il ne s'y attendait pas vraiment, mais plutôt la tendresse contenue dans ce baiser. Jamais il n'aurait cru que quelque chose puisse être aussi doux, aussi léger ; cela n'avait rien avoir avec le baiser qu'il avait partagé avec Cho en cinquième année et ce baiser rivalisait avec ceux qu'il avait partagés avec Ginny. Presque contre sa volonté, ses paupières se refermèrent et il se détendit sous la caresse des lèvres de Severus Snape. La peur et la colère s'éloignaient devant cet instant presque parfait. Puis, aussi légèrement quelles s'étaient posées, ces lèvres douces et chaudes quittèrent les siennes, mais Harry, toujours sous l'envoûtement de cet instant volé, ne rouvrit pas les yeux de peur de retrouver la violence des instants précédents plutôt que la douceur de celui qui venait de s'achevé.
C'est alors qu'un goulot fut porté à sa bouche. Ouvrant brutalement les yeux, Harry fut accueillit par la vision de Snape debout devant lui, lui forçant une potion inconnue aux lèvres. Saisi d'un affreux pressentiment, Harry tenta à nouveau de se dégager, de ne pas avaler ce produit étrange. Mais Snape le saisit à la gorge, la lui massa en prononçant un sort de façon à ce que Harry ingurgite la potion qu'il avait réussit à faire entrer dans sa bouche. Une fois une partie de la potion avalée, Snape relâcha sa prise et Harry se dégagea vivement.
"Qu'est-ce que… Qu'est-ce que c'était ?" demanda Harry, mortifié.
Snape le regarda en silence pendant quelques secondes, puis répondit :
"Un relaxant pour vos muscles…"
Précisément à cet instant, dix secondes exactement après ingestion de la potion, Harry sentit tous ses muscles se décontracter d'un seul coup et son corps devenir mou. Incapable de se maintenir debout plus longtemps, Harry s'effondra sur le tapis de la chambre. Snape s'approcha alors, le prit dans ses bras et le transporta sur le lit.
"… et un aphrodisiaque."
Harry était horrifié mais l'aphrodisiaque faisait déjà effet. Il sentit une grande chaleur se répandre dans ses veines et lorsque Snape lui effleura le torse du bout des doigts, son sexe se mit immédiatement à durcir. Harry poussa un gémissement et il était difficile de déterminer s'il s'agissait d'un signe de plaisir ou de refus. Severus, très excité par la vision d'un Harry au souffle court, aux joues cramoisies et à la virilité gonflée, se mit sans attendre à la tâche de découvrir le corps de son jeune époux. Il adora tout ce qui s'offrait à sa vue : les cheveux en bataille, répandus sur l'oreiller, les yeux brillant et dilatés par le désir, les lèvres roses et le long cou blanc qui appelaient les baisers, le torse et le ventre parfaits, les hanches fines et étroites, l'érection fièrement dressée, les longues jambes galbées aux cuisses fermes… Severus, n'en pouvant plus, passa alors à l'action. Il se plaça au-dessus de ce corps parfait et embrassa Harry langoureusement tandis que ses mains caressaient ses flancs. Harry, sous l'effet de l'aphrodisiaque, ne tarda pas à répondre au baiser et ne put s'empêcher de bouger ses hanches contre le corps de Snape, espérant plus de friction. Severus eut un grognement de désir et ses lèvres quittèrent celles de Harry pour explorer d'abord son cou, puis ses mamelons et le reste du torse alors que ses mains se faisaient plus audacieuses.
Le corps de Harry était en feu. Il était assailli par tant de sensations de plaisir qu'il ne savait plus où il était, qui il était et avec qui il était. Tout ce qu'il savait, c'était que la personne avec lui savait fichtrement bien se servir de sa bouche et de ses mains et qu'il ne voulait surtout pas qu'elle s'arrête. Les dents de cette personne saisirent doucement un mamelon tandis que la main sur son sexe entama des mouvements de va et vient. Cela eut pour effet de faire crier Harry de plaisir. Puis la deuxième main, enduite d'une substance froide et gélatineuse, effleura ses testicules, les dépassa et vint taquiner du bout des doigts son intimité. La sensation d'un doigt enduit de cette substance pénétrant en lui eut un effet électrisant, ce qui ramena quelque peu Harry à la réalité. C'était Snape, son redouté, détesté et injuste professeur de potion/défense contre les forces du mal qui lui faisait cela, jouait de son corps comme d'un instrument bien accordé après lui avoir administré contre sa volonté une potion lui assurant sa coopération. Et c'était ce même Severus Snape qui allait sous peu lui prendre sa virginité. Cette pensée aurait dû l'horrifier, aurait dû le dégoûter et lui faire détester Snape plus encore, mais curieusement il trouvait cette pensée rassurante et excitante à la fois. Rassurante, car Snape de toute évidence savait ce qu'il faisait et était un amant talentueux, et excitante comme le prouvait les flammes de désir qui le consumaient. La seule explication à cela devait être l'extrême puissance de l'aphrodisiaque.
Un deuxième doigt pénétra en lui et Harry, bien que la sensation soit étrange et quelque peu inconfortable, ne put retenir un petit gémissement plaintif.
"S'il vous plait… encore…" supplia-t-il doucement pendant que son corps se tordait de plaisir et d'anticipation.
Le souffle de Severus s'accéléra davantage devant cet étalage de sensualité et son sexe, qui était en érection depuis déjà longtemps, se tendit encore un peu plus et il bougea plus rapidement les doigts qu'il avait placés dans la moiteur accueillante de son époux, afin de l'élargir pour qu'il puisse entrer en lui. Les petits gémissements de Harry gagnèrent en volume quand Severus introduisit un troisième doigt. Pour détourner l'attention de Harry de la douleur qu'il devait commencer à ressentir, Severus reprit en même temps ses caresses sur le membre de Harry. Il continua ces tendres soins pendant encore de longues minutes, mais sa propre virilité réclamait son attention et vite. Son désir était si grand qu'il en était douloureux. Alors il retira ses doigts…
Harry nageait dans une mer de sensations où le plaisir dominait. Il se sentait étiré par ces doigts divins et en voulait toujours davantage, même si au plaisir se mélangeait une petite dose de douleur. Mais dans ce cas précis, la douleur n'était qu'un simple écho du plaisir et finalement le mettait en relief et l'accentuait. Tout à coup, les deux mains sur lui qui lui apportaient tant de plaisir se retirèrent de ses parties les plus intimes pour lui écarter les jambes et les ramener vers lui. Harry émit un nouveau gémissement, de déception et de frustration cette fois. Relevant la tête pour connaître la cause de ce manque de sensations, Harry vit Snape accroupi entre ses jambes, une main le maintenant immobile et l'autre recouvrant son sexe de lubrifiant.
"Désolé" dit-il d'une voix rauque, transformée par le désir. "Ce serait plus facile et moins douloureux pour toi si tu étais sur le ventre, mais je veux te voir…"
Il pressa alors lentement vers l'avant et la tête de son pénis pénétra l'anneau de muscles.
Harry rejeta la tête en arrière avec un cri de douleur. Dieu que ça faisait mal ! Malgré la préparation attentive et minutieuse de Snape et le relaxant, le corps vierge de Harry avait du mal à accepter cette invasion. Psychologiquement aussi la pénétration était difficile à accepter puisqu'il n'y était pas vraiment préparé. En conséquence son corps, jusque là relaxé, se tendit sous l'intrusion.
Pour Severus c'était très difficile de ne pas se laisser à son instinct qui lui disait de prendre avec violence et sans retenue cet homme qui, par les liens du mariage, lui appartenait. Mais il ne voulait pas lui faire de mal. Alors il se força à y aller doucement, surtout que Harry recommençait à se débattre.
"Non… Arrêtez ! Ca fait mal !"
"Je t'en pris, Harry, cesse de bouger et de te débattre. Détend-toi ou je risque de te blesser sans le vouloir…" Severus lui murmura à l'oreille tout en le tenant fermement dans ses bras et contre lui pour limiter ses mouvements. Mais dans l'agitation, Severus glissa complètement à l'intérieur de la chaleur de son époux. Il poussa un puissant râle de plaisir tant la sensation d'être dans Harry était intoxicante. Il était si étroit, si doux, si chaud…
Des larmes de souffrance coulaient sur les joues de Harry, qui essayait de reprendre son souffle coupé par la douleur. Luttant de toutes ses forces pour ne pas bouger tout de suite et permettre à son amant de s'habituer à l'intrusion, Severus se mit à murmurer des paroles réconfortantes et des encouragements à l'oreille de Harry, puis à lui couvrir le visage de petits baisers rassurants. Quand il sentit Harry se détendre un peu, il prit dans sa main lubrifiée le pénis devenu presque mou de Harry et le caressa sur toute sa longueur. Instantanément il se gonfla et durci sous la flatterie de la main de Severus, l'aphrodisiaque aidant à magnifier toute sensation de plaisir. Harry sentit la douleur s'évanouir sous les caresses de Snape. Sous peu, il se tordait et gémissait à nouveau de plaisir. Devant cette vision exquise et avec les sensations que provoquaient en lui les petits mouvements de bassin de Harry, Severus ne put résister plus longtemps. Il se retira presque entièrement très lentement pour le reprendre avec un tremblement lascif de tout son corps envahi par le plaisir. Il garda le rythme de va et vient lent à la fois pour ne pas faire souffrir Harry et à la fois parce qu'il ne voulait pas que cet instant magique se finisse trop vite.
Harry tournait la tête de droite et de gauche, incapable de rester immobile sous les vagues de plaisir qui le submergeaient. Il n'avait jamais ressenti quelque chose de semblable. C'était tellement intense qu'il tendit les bras pour saisir Snape et l'attirer à lui afin de pouvoir agripper quelque chose dans ses bras pour s'ancrer à la réalité, pour ne pas se perdre dans cet arc-en-ciel de sensations et d'émotions nouvelles.
Severus fut extrêmement surpris de sentir Harry ainsi s'agripper à lui et le serrer contre lui. Harry se mit également à bouger ses hanches au rythme des siennes afin d'aller à la rencontre de chacune de ses poussée. Ce fut trop pour lui, il ne pouvait plus se contrôler. Enserrant les lèvres de Harry en un fougueux baiser, il intensifia le rythme de ses coups de reins. Cela ne devait pas trop déranger Harry si les cris de pure jouissance qu'il poussait étaient une quelconque indication. Sans plus aucune retenue, il s'abandonna aux plaisirs de la chair. Encore quelques ondulations énergiques et les deux hommes atteignirent ensemble la jouissance ultime. Harry se répandit sur le torse de Snape, son membre coincé entre leurs deux corps en sueur, et Severus répandit sa semence au plus profond de Harry et cria son nom d'extase.
La tension le quittant, Severus se laissa retomber, haletant, sur le torse de son époux et enfuit sa tête au creux de son épaule où il reprit son souffle tout en humant le parfum à la fois sucré et frais de Harry. Harry, lui, était tout bonnement épuisé. Le stress psychologique de la cérémonie, ainsi que la fatigue provoquée par les dernières activités physiques, le tout couronné par les effets secondaires de l'aphrodisiaque qui avait cessé d'agir, rendaient Harry tout simplement incapable de faire quoique se soit. Dans l'état de bien-être où il se trouvait (issu de la sensation de satiété sexuelle et de chaleur humaine fournies par Snape), Harry ne mit pas plus d'une minute à s'endormir.
A suivre…
