Encore une fois, merci pour vos reviews chaleureuses. Comme promis, ce chapitre sera moins triste que les précédents (en tout cas à la fin). Bonne lecture à toutes !

Attention : ce chapitre a été modifié et contient des SPOILERS du 6ième Harry Potter.

Chapitre 7 : Le cadeau.

Dans le chapitre précédent : "Shh, là. Tout va bien. Si tu n'en as pas envie, je ne te ferai rien. Je te le promets. Calme-toi. Tu es en sécurité. Je te promets de ne pas te toucher si tu ne le veux pas. Je t'en pris, cesse de pleurer…"

Bercé par la voix douce et chaude de celui qui le tenait dans ses bras et épuisé nerveusement par l'épreuve émotionnelle qu'il venait de traverser, Harry s'endormit.

oOo

Le temps reprit son cours inexorablement. Après le fiasco de leur deuxième nuit ensemble, Snape n'avait plus tenté de réclamer son dû conjugal, ce qui ne l'empêchait pas de rechercher le plus souvent possible des contacts corporels avec son époux et de passer toutes les nuits dans le même lit. Les jours et les semaines passaient, indifférents au tourment d'un jeune homme privé de sa liberté. Depuis plus d'un mois qu'il était marié à Severus Snape, Harry Snape, autrefois connu sous le nom de Harry Potter, n'avait pas souri une seule fois. Il passait toutes ses journées à errer comme une âme en peine ou à rester assis devant une fenêtre pour la fixer d'un regard vide et morne, aucune expression ne venant éclairer un visage autrefois si vivant et expressif. Il ne s'alimentait presque plus non plus, la nourriture ayant un goût de cendres dans sa bouche. Il ne mangeait que lorsque Snape lui en donnait l'ordre, la magie du virti praemium le contraignant à obéir.

Son passe-temps favori, en dehors de déprimer devant une fenêtre, était d'éviter Snape le plus possible. Entre chaque repas où il était obligé de dîner en sa compagnie et chaque nuit qu'il devait passer dans son lit, Harry prenait grand soin de ne jamais être en sa présence. Fort heureusement, il n'avait pas trop à s'inquiéter vu que Snape passait le plus clair de son temps à superviser les travaux dans le reste de son manoir, afin que les ouvriers-sorciers chargé de remettre le manoir en état respectent l'ancienne architecture et n'altèrent pas par mégarde les sortilèges ancestraux qui abondaient en ces lieux. Mais tout de même, afin d'être parfaitement tranquille, Harry demandait toujours à Hoppy de lui indiquer un endroit où Snape n'irait pas de la journée avant de s'y installer pour y broyer du noir. Harry restait alors des heures à s'efforcer de ne pas penser, car à chaque fois qu'il réfléchissait à sa situation, la colère ou le désespoir menaçait de s'emparer de lui.

Le seul moment de la journée où une quelconque expression venait parer son beau visage glacé était au moment de se mettre au lit. Après un mois sans que Snape n'initie de rapports sexuels, Harry ne lui faisait toujours pas confiance et s'attendait chaque soir à ce que Snape invoque le devoir conjugal pour profiter du corps de son mari. Il faut dire aussi que l'attitude de Snape demeurait parfaitement ambivalente. Au déjeuner il graciait toujours Harry d'un politesse froide et impersonnelle alors qu'au petit déjeuner il essayait sans cesse désespérément d'entamer une conversation avec lui et au dîner, le soir, il dévorait sans faillir son époux de son regard brûlant. Et la nuit… C'était cela qui dérangeait le plus Harry, qui le rendait mal-à-l'aise et soupçonneux. Chaque nuit, Snape le déshabillait de ses doigts fébriles et tremblants, puis le regardait avec ce regard douloureux qu'il lui jetait si souvent depuis leur 'mariage' et finalement n'entreprenait rien, mais s'obstinait néanmoins à se coller à Harry, à lui caresser les cheveux ou la joue et à essayer de le prendre dans ses bras pour le reste de la nuit, ce qui agaçait Harry profondément.

Mais même sa colère et son ressentiment, les seules émotions que son cœur anesthésié ressentait à présent, s'effaçaient face à la dépression. Il n'avait plus le goût de vivre. Tout ce qui avait pu lui faire garder espoir pendant la guerre contre Voldemort (la perspective d'être un jour libre et d'avoir une famille normale) s'était effondré avec cette union forcée. Sa vie n'avait plus aucun sens. Se lever chaque matin devenait de plus en plus difficile car il n'avait jamais rien à espérer de la nouvelle journée. Chaque jour et chaque nuit étaient identiques, mornes et sans lumière, sans espoir. Harry avait même pensé au suicide.

La mort vaut certainement dix fois mieux que cette vie, si on peut appeler ça une vie. La mort, c'est la liberté…pensait-il.

Mais il ne pouvait pas. Ce n'était pas faute d'avoir essayer, plusieurs fois même, mais systématiquement la magie du virti praemium l'en avait empêché. Même ce dernier choix, ce choix élémentaire entre la vie et la mort, ce choix-là lui était refusé. La perte d'emprise sur sa vie était totale.

Le pire était que Harry ne s'en révoltait plus. Plus rien ne le touchait à présent, pas même les mains de Snape sur lui chaque soir. Severus pourrait tout aussi bien le violer carrément toutes les nuits, cela ne l'atteindrait même pas. Assis devant la fenêtre du salon aux dauphins, sa pièce préférée pour déprimer le regard perdu dans le vague, Harry laissait le vide l'engouffrer avec le soulagement de ne plus avoir à penser, de ne plus avoir à ressentir…

oOo

"Eh bien, qu'est-ce qui t'arrive Harry ? On dirait que quelqu'un vient de mourir."

Harry sursauta violemment et son cœur bondit dans sa poitrine. Cette voix… Ce n'était pas possible…

Se sentant en vie pour la première fois depuis des semaines, il se retourna vivement le cœur battant pour se trouver face à face avec les visages souriants de Ron et d'Hermione.

"Ron…" Harry commença d'une voix étranglée, mais il ne put aller plus loin. Se levant précipitamment, il se jeta à corps perdu dans les bras de ses deux meilleurs amis et fit ce qu'il voulait faire depuis maintenant plus d'un mois sans y parvenir : il pleura. Ce n'était pas les quelques larmes qu'il avait versées lors de la perte de sa virginité, mais un véritable torrent, un flot ininterrompu auquel s'ajoutait des sanglots bruyants et hachés lui secouant tout le corps. Pendant toute cette crise, ses deux fidèles amis le tinrent serré contre eux de manière protectrice, sans un mot.

Finalement, au bout de plusieurs minutes, les sanglots diminuèrent en intensité, les larmes cessèrent de couler et Harry se calma. Il redressa la tête, les yeux gonflés et rougis, et s'écarta de ses amis qui avaient toujours des sourires avenants sur le visage.

"Tu en avais vraiment besoin, n'est-ce pas ?" demanda Hermione d'une voix douce d'où ne ressortait ni pitié ni mépris, simplement de la compréhension et une profonde affection.

Harry hocha la tête, essuyant son visage avec les manches de sa robe. Il ne savait vraiment pas quoi leur dire. Il était partagé entre leur raconter par le menu les détails sordides de sa nouvelle vie conjugale et ne rien leur révéler du tout, la honte étant encore très présente en lui. En effet, il n'avait toujours pas digéré le fait qu'il ait pris du plaisir lors de sa nuit de noce, aphrodisiaque ou pas ; et il avait honte de ne pas avoir résister plus à tout, à la préparation pour le mariage, à la cérémonie, à la nuit de noce, aux règles anti-libertaires et dictatoriales de Snape… Il aurait dû résister plus, se battre plus.

Mais tu aurais perdu de toute façon, avec la magie du virti praemium… chuchota une voix dans sa tête qui ressemblait un peu trop à la voix de Snape.

Harry se torturait toujours avec la question de leur raconter ou pas ses dernières mésaventures, quand Ron le sauva de ce dilemme.

"Whooaaa ! C'est drôlement grand chez toi ! Tu nous fais visiter ?"

Harry ne put retenir un sourire devant l'air ébahi de Ron qui tournait la tête de tous les côtés pour admirer le vaste salon décoré de teintes bleus.

"Oh tu sais, c'est une des pièces les plus modestes du manoir. Si tu veux voir une pièce vraiment grande, il faut que tu voies la salle de bal."

"Super ! Mais c'est pas la peine de tout nous montrer aujourd'hui –surtout que ça a l'air vraiment immense, cette maison– vu qu'on reviendra sous peu te rendre visite. En revanche, un petit tour du côté du superbe terrain de quidditch qu'on a vu en arrivant ne serait pas de refus" Ron acheva avec un regard quémandeur.

"Ron enfin ! En tant qu'invité, cela ne se fait pas d'exiger des choses de son hôte !"

"J'exige rien ! Et puis je suis sûr que Harry aussi meurt d'envie de refaire du quidditch, hein Harry ?"

Devant la mine suppliante de son ami, Harry cette fois ne put se retenir de rire. Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, il riait, souriait et avait quelque chose qui valait le coup d'être en vie. Sa dépression semblait s'être volatilisée, chassée par la présence lumineuse et inattendue des deux personnes les plus chères à son cœur. Ses meilleurs amis avaient l'air visiblement soulagés et ravis de son changement si rapide de comportement et d'expression. Le sourire heureux d'Hermione s'adoucit encore.

"Je pense qu'avant la visite ou le quidditch, il serait bon que tu accueilles tes autres invités, cher hôte." dit-elle d'un air à la fois joueur et conspirateur.

"Mes autres invités ?"

Harry, accompagné d'Hermione et d'un Ron encore armé de béquilles, sorti du manoir pour la première fois depuis son dîner avec Snape et eu la grande surprise et le choc de voir tous ses amis les plus proches réunis dans le jardin. Il y avait la famille Weasley au grand complet, à l'exception notable mais pas vraiment regrettée de Percy, ainsi que Remus Lupin avec Tonks attachée à son bras et Hagrid ; ce dernier semblait mal à l'aise dans son costume du dimanche et au milieu des fleurs rares et fragiles qui peuplaient le jardin du manoir. Revoir Ginny lui fut physiquement douloureux et il ne put la regarder dans les yeux. Après ce que lui et Snape avait fait pendant la nuit de noce, il se sentait sale et indigne de son regard.

Harry n'eut guère le temps de s'appesantir sur ces idées noires, il fut immédiatement serré dans les bras accueillants et doux de Molly Weasley.

"Harry, mon petit ! Je suis tellement heureuse de te revoir ! Mais dis-moi, tu as perdu du poids… J'espère qu'ils te nourrissent correctement ici au moins."

Harry tenta vainement de se dégager.

"Je vais bien, Madame Weasley." mentit-il.

"Sottises, tu m'as l'air d'avoir une petite mine… Tu n'es pas malade ? Et est-ce que tu dors suffisamment ?"

Harry rougit violemment à cette remarque. Il avait du mal à dormir car il avait toujours peur que Snape ne tente quelque chose pendant son sommeil. Mais il n'avait certainement pas l'intention de révéler cela à la mère de son meilleur ami.

"Maman !" geignit Ron, "Arrête de l'embêter comme ça, tu vois pas qu'il veut faire du quidditch ?"

"Ron, en fait c'est plutôt toi qui veut faire du quidditch." intervint Fred avec un large sourire qui allait d'une oreille à l'autre.

"Note qu'on est pas contre…" compléta Georges avec un air faussement sournois.

Harry éclata de rire. Dieu ! Il avait oublié à quel point les jumeaux pouvait être drôles et à quel point ils étaient doués remonter le moral.

"Je vais demander à Hoppy de servir le thé à proximité du terrain de quidditch, comme ça on pourra aller jouer plus rapidement." proposa-t-il, toujours le sourire aux lèvres.

"Hoppy ?" questionna Ron.

"Notre elfe de maison…" Harry répondit avec hésitation, jetant un coup d'œil en direction d'Hermione dont le visage s'était instantanément assombri à la mention des elfes de maison. Elle était plus que jamais contre cette tradition et tentait par des pétitions et des meetings de faire en sorte que les sorciers prennent conscience de la barbarie de cette pratique odieuse et esclavagiste. Harry, malgré ses propres opinions, se sentit alors obligé d'ajouter :

"Hermione, si tu pouvais éviter d'essayer de me convaincre de les libérer, se serait vraiment bien vu que Snape m'a interdis de le faire…"

Les traits d'Hermione s'adoucirent et elle hocha la tête gentiment, même si on pouvait sentir qu'elle n'était pas totalement satisfaite.

Harry alla ensuite saluer Tonks et Remus. Tonks trébucha sur ses propres pieds dans sa hâte de lui dire bonjour et on pouvait voir à son grand sourire et à ses cheveux roses fluo qu'elle était redevenue elle-même depuis la fin de la guerre. L'acceptation et le retour de ses sentiments par Remus y étaient sans doute également pour beaucoup. Ce dernier étreignit Harry brièvement et silencieusement, mais les mots n'étaient pas nécessaires pour sentir toute l'affection que le loup-garou ressentait pour le fils de son meilleur ami. Harry sentit sa gorge se serrer et les larmes lui monter aux yeux. Remus ne manquait jamais de faire ressurgir les souvenirs de Sirius et Harry ne put s'empêcher de penser que si son parrain avait été encore en vie, jamais il n'aurait laissé Snape le forcer au mariage. Mais il était inutile de s'appesantir sur un fait passé et malheureusement impossible à changer.

Curieusement, le souvenir de Sirius ramena à la surface de son esprit un autre de ses souvenirs ; ou plutôt un des souvenirs de Snape… Celui qu'il avait espionné dans la pensine de ce dernier, celui où Sirius et son père avait humilié Snape de la plus horrible façon. Et au lieu de se réjouir de l'humiliation de Snape, de ressentir de la satisfaction à se rappeler la souffrance de celui qui l'avait forcé à l'épouser et avait tué Dumbledore, Harry ressentie un curieux mélange de tristesse, de regret et étonnement de culpabilité. Si Snape l'avait violé physiquement, Harry ne l'avait pas moins violé mentalement et émotionnellement en regardant dans sa pensine. Il est vrai que Snape était mainte fois allé dans ses souvenirs sans autorisation lors des séances d'occlumencie. Mais même si Harry souhaitait se disculper en invoquant la vengeance, il savait que les circonstances n'avaient pas été les mêmes. Snape devait lui apprendre à se défendre et avait essayer à sa manière (d'accord, pas très efficace) de le faire réagir en le provoquant. Harry, lui, avait agit par pure curiosité égoïste, sans réfléchir une seconde qu'il pouvait blesser son professeur de la même manière que lui souffrait quand Snape tombait sur un souvenir particulièrement humiliant. Et puis Snape ne l'avait jamais raillé en public en se servant de ce qu'il avait vu dans sa tête…

Harry fut ramené à la réalité lorsque Hagrid, son premier ami, l'engouffra dans ses bras puissants et le souleva du sol dans son enthousiasme. Le pauvre demi-géant avait de grosses larmes qui coulaient le long de ses joues rouges et il bafouillait en essayant de dire à Harry à quel point ce dernier lui avait manqué et à quel point il était heureux de le revoir.

Le moment d'émotion passé, Harry mena la joyeuse troupe au terrain de quidditch à côté duquel le thé fut servi avec de délicieux gâteaux dont Mindy avait le secret. Il s'en suivit des heures de franche rigolade, de cris excités, de fous rires incontrôlables tandis que les jeunes faisaient une partie de quidditch sous les regards bienveillants des quatre adultes qui continuaient de prendre le thé en bavardant.

Les deux équipes étaient composées chacune d'un gardien, d'un attrapeur et de deux poursuiveurs, les cognards ayant été bannis à la demande –ou plutôt l'ordre– d'Hermione. Harry se retrouva donc attrapeur avec Ron comme gardien, Ginny et Bill comme poursuiveurs tandis qu'ils affrontaient l'équipe adverse composée de Charlie comme attrapeur, Fred et George comme poursuiveurs et Hermione comme gardien. Bill, malgré son visage défiguré, était toujours aussi charmant et son mariage avec Fleur semblait lui réussir. Fleur n'avait pas put venir, au grand soulagement de Ginny, car elle visitait sa famille en France.

"Georges, t'as triché ! Je t'ai vu !" hurla Ron qui venait de rater le souaffle, accordant ainsi 10 points à ses adversaires.

"Certainement pas. Ce n'est quand même pas ma faute si t'es une vrai passoire !"

"Une passoire ! Nan mais dis donc ! Tu parles à l'ancien gardien en titre de l'équipe de Gryffondor qui a remporté trois fois de suite le tournois de quidditch de Hogwarts je te signale !"

"C'est vrai que tu étais gardien…" dit Fred, l'air pensif.

"Faut dire qu'on avait tendance à t'oublier, vu que Harry attrapait toujours le vif d'or si rapidement…" continua Georges

"Heureusement d'ailleurs, sinon avec une passoire comme toi comme gardien, on aurait jamais remporté un seul match." acheva Fred avec un grand sourire, ce qui eut pour conséquence de faire enrager Ron davantage.

"J'ai un handicap, j'te signale !" cria-t-il en désignant sa jambe immobilisée magiquement.

"Je ne savais pas que les gardiens de quidditch utilisaient leurs jambes pour arrêter le souaffle…"

"Les gardiens non, mais Ron oui. Enfin Georges, tu te souviens de notre dernière année, quand Ron a marqué un but en shootant dans le souaffle."

"Ah oui, c'est vrai. Comme quoi, il est capable d'avoir de la chance de temps en temps…"

Ron allait répliquer mais une voix retentit, détournant son attention des jumeaux.

"Eh les jeunes !" leur cria Remus depuis le sol, "Il va bientôt faire nuit. Vous feriez mieux de redescendre de vos balais !"

Les huit Griffondors amorcèrent leur descente, Ron se disputant toujours avec les jumeaux et Hermione et Ginny en pleine discussion avec Bill et Charlie. Harry, lui, resta à l'écart et sentit son estomac se nouer de nouveau. Si la nuit tombait, cela voulait dire que ses amis allaient partir et qu'il allait se retrouver seul avec Snape. Une immense tristesse l'envahit et il fit de son mieux pour ne rien laisser paraître. Il jeta un regard en biais à Ginny qui riait à gorge déployée d'une des plaisanteries de son frère. Elle était toujours aussi belle et Harry ne put s'empêcher de regretter ce qui ne pourrait jamais être entre eux. Ravalant sa tristesse, il dit:

"C'était vraiment super que vous soyez tous venus. J'aurai aimé que vous restiez à dîner, mais je doute que Snape…"

"Tu comptes te débarrasser de nous si facilement, Harry ?" demanda Charlie, l'air franchement amusé.

"Dommage pour toi alors, car Severus nous a invités pour toute la soirée, dîner compris." ajouta Arthur Weasley avec un grand sourire taquin.

"Snape vous a invités ?" Harry n'en croyait pas ses oreilles. Dans quel dimension parallèle était-il tombé ?

"Oui, c'est lui qui nous a demandé de venir pour toute l'après-midi et la soirée." compléta Ron.

"Je n'arrive pas à y croire…"

Snape a fait ça ? Mais pourquoi ?

oOo

Tous ensemble, ils entrèrent dans le manoir. Curieusement, ce fut Molly Weasley qui les conduisit à la salle à manger de l'aile Est où Harry avait l'habitude de prendre ses repas avec Severus.

"Madame Weasley ? Vous connaissez le chemin ?"

"Oui, mon petit. Ton mari me l'a indiqué pendant que vous faisiez votre partie de quiddich."

Harry se senti embarrassé de ne pas avoir remarqué le départ de Molly Weasley du terrain durant l'après-midi, même si la partie avait fait rage et avait demandé toute son attention. Il se sentit également gêné qu'elle appelle Snape 'son mari', même si c'était techniquement vrai.

Ils arrivèrent enfin à la salle à manger qui étonnamment n'était pas éclairée. Pourtant Hoppy prenait toujours bien soin d'allumer toutes les bougies ou au moins d'éclairer avec un sort les pièces qu'il visitait de nuit (échappant provisoirement à l'étreinte parfois étouffante de Snape).

"C'est bizarre qu'Hoppy n'ai pas allumé, surtout s'il savait qu'on allait dîner tard…" marmonna Harry en pénétrant dans l'obscurité de la pièce.

Il s'apprêta à allumer avec sa baguette quand soudain toute la pièce s'illumina. Elle était remplie de ballons, de fleurs, de pâtisseries et de bonbons de toutes sortes ainsi que de paquets aux couleurs chatoyantes. En même temps que Harry, ébahi, prenait connaissance du contenu de la salle, tous ses amis derrière lui clamèrent d'une seule voix la phrase inscrite sur la bannière au centre de la salle à manger :

"JOYEUX ANNIVERSAIRE HARRY !"

Harry n'en revenait pas et ne pouvait rien faire d'autre que rester immobile, la mâchoire tombante. Il avait totalement oublié qu'aujourd'hui était son anniversaire !

"Ne me dis pas que tu avais oublié ton propre anniversaire ?" taquina Ginny en écho à ses propres pensées.

Harry eut un sourire penaud.

"Ben en fait euh…"

Tout le monde éclata de rire devant son embarras et ils le pressèrent vers les paquets tandis que Molly s'affairait à couper le somptueux gâteau d'anniversaire au chocolat.

Harry reçu de Hagrid un livre contenant toutes les signatures de tous les Griffondors qui avaient partagé ses années à Hogwarts, ainsi que ses incontournables biscuits aussi durs que de la pierre. Harry en eut les larmes aux yeux (à cause du livre, pas parce que les gâteaux étaient trop durs…). Il reçu également plusieurs livres de la part d'Hermione, qui se trouva fort déçue d'apprendre que la plupart d'entre eux se trouvaient déjà dans la formidable collection des Snape. De la part des Weasley, il reçu des vêtements (tous fais par Molly), une rune de protection très puissante de la part de Bill, des farces et attrapes en tout genre de la part de Gred et Forges… euh pardon, Fred et Georges, un livre d'histoires drôles du monde des sorciers de la part de Ron et bien d'autres choses.

La soirée se déroula dans la bonne humeur et la légèreté la plus totale entre un dîner particulièrement délicieux (Mindy s'était surpassée et avait reçu un coup de main de la part de Molly Weasley) et des jeux de plus en plus bruyants et animés, auxquels tous participèrent, même Hagrid et Remus. Ron lut quelques échantillons de son cadeau à Harry, ce qui fit rire ce dernier tellement fort qu'il se roula par terre, et Tonks renversa tellement de verres que Remus dû la ligoter de ses bras pour l'empêcher de créer d'autres catastrophes.

Harry se sentait revivre. Il riait tellement qu'il en avait mal aux côtes (il faut dire aussi que voir Hagrid essayer de jouer à un, deux, trois, soleil était plutôt hilarant). Et quand ses amis durent partir à minuit moins vingt, il n'en ressentie aucune jalousie ni amertume. Il leur était infiniment reconnaissant pour la journée exceptionnelle qu'il venait de passer et ne voulait pas gâcher sa bonne humeur retrouvée par des pensées sombres. Il leur dit au revoir un à un et il ne resta plus finalement que Ron et Hermione.

"Encore une fois merci pour cette magnifique journée." répéta Harry pour un nième fois, toujours sincère.

"Ce n'est pas nous que tu devrais remercier, mais le professeur Snape. C'est lui qui nous a demandé de venir aujourd'hui et c'est lui qui a préparé la fête surprise de ce soir." lui dit Hermione.

"Mais il n'est même pas venu…"

"Tu connais Snape, il n'est pas très à l'aise dans ce genre d'événement, et puis il pensait que tu voudrais passer cette journée juste avec nous. Sans lui…" Hermione sembla hésiter.

"Ron, tu pourrais partir devant ? Je te rejoindrai à la maison dans un instant, je veux juste parler avec Harry seul à seul."

"Aucun problème. Harry, on se reverra très bientôt car tu as promis de nous faire visiter ton manoir. Alors à bientôt et bonne nuit !" Et avec cela, Ron quitta la pièce pour le hall qui avait été aménagé provisoirement pour que les gens puissent transplaner. En temps normal, le manoir disposait de barrières magiques trop puissantes pour cela.

"Tu voulais me parler, Hermione ?" enquit Harry avec un peu d'appréhension.

"Oui. Je voulais discuter de ton mariage et des difficultés que tu peux avoir."

Sous le regard perçant d'Hermione, Harry se sentit rougir.

"Ca va, Hermione. Tout n'est pas rose, bien sûr, mais ça va." marmonna-t-il sans la regarder dans les yeux.

"Harry James Potter-Snape, n'essaye pas de me mentir. Quand le professeur Snape nous a appelé, il était au bord de la crise de nerfs. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. A l'entendre, tu étais sur le point de te jeter d'une falaise."

"Ce n'est pas tout à fait faux. Mais ne t'inquiètes pas, je ne peux pas me suicider, le virti praemium m'en empêche…"

"Et tu crois que ça me rassure ! Harry, une dépression ne doit pas être prise à la légère, il faut te reprendre !"

"T'en as de bonnes ! Tu crois que c'est facile ! On voit bien que c'est pas toi qui est marié à ce connard, que c'est pas toi qui est virtuellement prisonnier et qui ne peux rien faire sans l'autorisation de ton mari, que c'est pas toi qui dois supporter d'être dans son lit chaque soir !" cria Harry, rouge de colère.

Hermione ne broncha pas.

"Ca y est, ça va mieux maintenant que tu m'as crié dessus ?" questionna-t-elle calmement.

Cela eut l'effet d'une douche froide sur Harry, qui regretta immédiatement d'avoir reporté sa colère sur son amie.

"Je-je suis désolé, Hermione. Je sais que ce n'est pas ta faute, c'est celle de cet enfoiré, mais…"

"On s'en fiche de savoir qui est en faute. Ca n'a plus d'importance maintenant. Ouvre les yeux Harry ! Ca ne sert plus à rien d'en vouloir à Snape et de lui battre froid. Je comprends que tu es du mal à l'accepter : il n'a jamais été que détestable avec toi et, sous l'ordre de Dumbledore ou non, il l'a tout de même assassiné sous tes yeux. De plus il a commis une grave faute envers toi en te forçant dans ce mariage. Mais là, c'est toi qui souffre le plus de ton attitude. En voulant punir le professeur Snape pour tout ce qu'il t'a fait, tu réussis surtout à te punir toi. Ca n'améliora rien du tout de te laisser dépérir et ça ne fera certainement pas avancer les choses. On ne peut rien faire à propos de ce mariage, tu penses bien que j'ai vérifié et que j'y ai passé des jours et des nuits pour trouver un moyen de te sortir de là. Mais il n'y en a pas. Il n'y a aucun moyen d'y mettre un terme, alors autant faire de son mieux avec ce qu'on a plutôt que d'espérer l'impossible sans rien faire. Ne pense pas que ta vie est fichue à cause de ce mariage. Il y a encore tant de choses que tu peux faire… Au lieu de rester obsédé par les interdictions qu'a posées Snape, regarde plutôt toutes les possibilités qu'il t'a laissées et profites-en. Je ne pense pas qu'il veuille que tu sois malheureux et désoeuvré, sinon il aurait pu faire bien pire et il n'aurait jamais mis sa fierté de côté pour nous demander de venir aujourd'hui."

Cette dernière remarque frappa Harry de stupeur. Snape avait toujours mis sa dignité et sa fierté en premier. Qu'il ait pu faire passer Harry avant était incroyable. Harry n'arrivait pas à imaginer Snape inquiet pour lui et appelant ses amis pour lui venir en aide. Pourtant, il lui semblait se souvenir à présent de certains regards et gestes que Snape avait eus ces derniers jours et auxquels il n'avait pas prêtés attention mais qui avaient exprimé de la peine, de l'inquiétude et de l'impuissance.

"Je pense que Severus ressent pour toi des sentiments plus profonds qu'il n'y parait." continua Hermione en insistant sur le 'Severus'."Je pense que cela a dû le faire beaucoup souffrir de ne pas avoir été là pour fêter ton anniversaire. Mais quand Ron lui a demandé de venir avec nous, il a refusé parce qu'il savait que sa présence allait te rendre mal à l'aise et t'empêcher de t'amuser. Il a préféré ton bonheur à sa propre satisfaction. Venant de quelqu'un aussi égoïste que lui, c'est très fort."

Harry ne répondit pas, toujours plongé dans ses pensées. Hermione s'approcha de lui et le pris dans ses bras.

"Severus n'est pas un homme agréable, mais c'est un homme bien, son rôle dans la bataille finale le prouve bien. Je suis sûre qu'avec des efforts de la part de vous deux ce mariage peut ne pas être un échec total. Je ne dis pas que vous allez tomber follement amoureux l'un de l'autre, mais avec de la bonne volonté vous pourrez vous tolérer et même devenir amis. Je suis sûre que tu peux être heureux, même marié à Severus, parce qu'il est prêt à faire des efforts. Après tout il y a bien une raison pour qu'il ait demandé le virti praemium pour t'épouser. Le reste dépend de toi."

"Je-je ne sais pas Hermione. Je veux bien essayer, mais je… J'ai toujours peur qu'il…Enfin, il n'a rien fait depuis la nuit de noce mais je crains toujours qu'il ne veuille… tu sais…" balbutia Harry, embarrassé.

"Tu veux dire que vous n'avez eu aucun rapport sexuel depuis plus d'un mois ?"

Harry prit une belle teinte écarlate et hocha la tête.

"Et bien, il a plus de self control que je ne l'imaginait…N'importe quel autre homme aurait craqué avant, surtout que le virti praemium renforce la libido du héros jusqu'à la naissance du premier enfant, pour être sûr que celui-ci sois conçu avant la perte de fertilité de la jeune personne choisie… Oui, vraiment impressionnant…"

"Hermione, si tu pouvais éviter de parler de la sexualité de Snape comme d'un nouveau sujet d'étude, ça m'arrangerait." grommela Harry, qui devenait de plus en plus rouge.

"Excuse-moi, Harry. C'est juste que c'est fascinant de constater le contrôle qu'il peut avoir sur lui-même… Bref, je ne pense pas que tu doives t'inquiéter de ça. Si Severus a tenu un mois, ça veut dire qu'il peut résister aux injonctions du virti praemium, qui ne sont pas cumulatives. Essaye de lui faire confiance et de ne pas y penser. Concentres-toi d'abord et surtout sur les activités que tu pourrais faire pour retrouver ta joie de vivre. Tu verras plus tard pour ce qui est des rapports conjugaux."

Harry hocha de nouveau la tête, comme un enfant qui montre qu'il a bien appris sa leçon. Hermione lui sourit.

"Tout va bien se passer." dit-elle en l'étreignant de nouveau. "Va te coucher, il est tard. Et n'oublie pas de remercier Severus pour ce qu'il a fait pour toi aujourd'hui. Tu t'es amusé, n'est-ce pas ?"

Oubliant momentanément ses soucis, Harry la gratifia d'un sourire éblouissant.

"Ca été le plus beau jour de ma vie !" affirma-t-il avec conviction.

"Et il y en aura d'autres comme ça. Snape nous a dit que nous pouvions venir te voir quand tu le souhaitais. Tu vois, tu as au moins ça à attendre de la vie."

Elle lui caressa la joue du bout des doigts et après un 'au revoir' murmuré, elle quitta la pièce pour transplaner auprès de son fiancé.

oOo

Harry resta figé quelques minutes, puis il se dirigea vers sa chambre. Tandis qu'il avançait, tous les bons moments de la journée lui revinrent en mémoire et il se surprit à sourire alors qu'il passait la porte. Snape était déjà au lit en chemise de nuit, un livre entre ses longues mains fines. Il leva les yeux sur Harry à son entée, son visage crispé sur une expression défensive. Curieusement, Harry avait toujours envie de sourire malgré la perspective d'une nouvelle nuit avec Snape. La visite de ses amis l'avait regonflé à bloc et il savait qu'il le devait à Snape. Il tourna alors son sourire vers lui. Les yeux de Snape s'agrandir imperceptiblement à cela.

"Merci" dit Harry simplement. "C'est le plus beau cadeau d'anniversaire qu'on m'ait jamais fait."

Les traits de Snape se détendirent sensiblement et l'ombre d'un sourire effleura ses lèvres.

"Ce n'était rien vraiment. De toute façon j'avais à faire ailleurs aujourd'hui, je ne pouvais donc pas m'occuper personnellement de ta fête d'anniversaire."

Harry savait que c'était faux. Pourquoi Snape mentait-il ? Etait-il gêné d'avoir eu à le laisser seul avec ses amis ?

"Mais ce n'était qu'un moyen de te tenir occupé." continua-t-il, "Ton véritable cadeau se trouve sur la commode."

Harry se tourna vivement vers le petit meuble situé à côté du lit où un petit paquet était déposé. Il l'ouvrit et découvrit un paquet de lettres empilées. Il allait demander à Snape ce que c'était lorsqu'il émit un hoquet de surprise. Ces lettres étaient toutes signées James, Remus ou Lily et étaient adressées à Sirius Black. Snape venait de lui offrir toute une correspondance des maraudeurs entre eux et avec sa mère ! Des vœux de bonne santé, des ébauches de plan de farces, des promesses, des plaisanteries… tout était là.

"J'ai eu un peu de mal à les trouver. C'est Lupin qui me les a fournies après les avoir récupérées de la cachette où Black les dissimulait à ses parents. Tu sais que je ne l'aimais pas, mais comme tu semblais très attaché à lui… je me suis dis que peut-être tu aimerais avoir quelque chose de personnel lui ayant appartenu…"

Snape le fixait intensément, visiblement tendu et incertain de la manière dont son cadeau allait être reçu.

Les yeux de Harry s'emplirent de larmes tandis qu'une forte émotion prenait possession de ses sens. Il n'arrivait pas parfaitement à définir ce sentiment qui lui serrait la poitrine, mais il y avait de la gratitude pour Severus.

Avant que Snape ne puisse s'inquiéter de ses larmes, Harry les surprit tous les deux en se jetant au cou de Severus et en posant ses lèvres fraîches sur celle stupéfaites de son époux. Le baiser fut très court car Harry glissa immédiatement son visage au creux de l'épaule de Severus et, la voix chargée par l'émotion, il le remercia.

"Merci… Vous… Tu ne peux pas savoir comme c'est important pour moi. C'est un cadeau fabuleux."

Severus restait comme pétrifié ; son jeune époux drapé autour de lui venait de le tutoyer. Il avait espéré, sans trop y croire, que les amis de Harry parviendraient à le sortir du cycle dépressif dans lequel il s'était enfermé. Les résultats dépassaient tout ce qu'il avait pu imaginer. Refermant ses bras autour de lui, Severus se prit à sentir dans son cœur l'espoir fou qu'un jour Harry lui pardonnerait, qu'un jour il l'aimerait… Mais il était encore trop tôt et Severus savait se contenter de ce qu'il avait. Quoique Harry soit près à lui donner, se serait toujours suffisant. Le simple fait qu'il l'ait tutoyé lui donnait envie de ne plus jamais le lâcher. Il embrassa la chevelure soyeuse de l'homme qui possédait son cœur, mais ce dernier se tendit à cela. A regret, Severus le relâcha.

"Je suis désolé. Je comprends que tu ne veuilles pas que je te touche. Je ne suis pas vraiment la personne idéale avec qui on aurait envie de partager un lit, n'est-ce pas ?" dit-il tristement, mais en essayant de sourire bravement malgré la douleur de son cœur.

"Non, ça vraiment pas. Tu penses que je peux oublier comme ça le passé ? Ta cruauté envers Sirius et mes amis, le meurtre de Dumbledore ou ma mise en esclavage ? Tu crois que je peux pardonner et accepter d'être intime avec un tel homme ?" Sa voix était allée crescendo tout le long de sa tirade et il regarda Snape avec défiance.

Ce dernier avait pali considérablement à ses paroles et semblait sur le point d'être malade.

"Je comprends." répéta-t-il. "Je vais aller dormir ailleurs cette nuit. Après tout, je n'ai pas à t'imposer ma présence le jour de ton anniversaire... Et je vois que rien de ce que je ne pourrais dire ne te fera me pardonner. Juste une chose :" et il leva un regard suppliant sur son époux,"Ne me reproche plus la mort d'Albus. C'est le seul ordre qu'il m'ait jamais donné que je n'ai pas voulu obéir spontanément et je me reproche déjà suffisamment ce geste. Je n'ai pas besoin de toi pour me sentir coupable et je ne sais que trop que je ne mérite aucun pardon pour la mort de la seule personne m'ayant jamais fait confiance et aimer de la sorte. Eh bien, bonne nuit et joyeux anniversaire, Harry." Et avec cela, Severus se détourna de son amour et se prépara à quitter la chaleur de la couche pour traverser la froideur de la chambre.

'Je vais aller dormir dans les cachots' pensa-t-il en s'entourant de ses bras comme pour se protéger, 'Ca me rappellera Hogwarts et peut-être que comme ça je ne ressentirais pas trop durement l'absence de Harry. Peut-être que comme ça je pourrais prétendre que mon seule ami, Albus, n'est pas mort de mes mains souillées de sang.'

Il eut à peine le temps de poser un pied hors du lit qu'il sentit des bras entourer les siens et une tête se poser sur son dos. Harry s'était soudainement rappelé l'épisode de la grotte où sous les ordres de Dumbledore il avait dû lui faire ingurgité un poison abominable. Il s'était rappelé son impuissance et sa haine contre lui-même pour ce qu'il faisait et s'en était voulu pour avoir reproché à Snape d'avoir fais exactement ce que lui avait fait : suivre les ordres du plus grand et du plus bon sorcier du 20ième siècle. Après quelques secondes d'immobilité, le silence seulement troublé par leurs deux respirations hachées, les bras autour de Severus le tirèrent en direction du centre du lit où Harry le fit s'allonger gentiment. Il s'installa ensuite à ses côtés, se pelotonnant contre lui avec un soupir satisfait. Severus cessa de respirer et se figea. Il baissa la tête lentement vers son époux pour s'apercevoir que ce dernier s'était endormi profondément, la tête sur sa poitrine, un air épuisé sur ses traits. C'était la première fois que Harry s'endormait aussi rapidement auprès de lui, en confiance. Devant cette vision pleine de tendresse si inhabituelle, le cœur de Severus manqua un battement. Il déposa un baiser sur le front de Harry, l'installa plus confortablement dans ses bras puis ferma les yeux, savourant cet instant et rêvant qu'il marquât un changement dans leurs relations.

A suivre…

oOo

note de bas de page : j'ai emprunté cette expression ('son cœur anesthésié') à Elehyn dans sa fic 'Dans l'attente du souvenir'. J'ai trouvé que cette expression collait parfaitement avec l'état émotionnel de Harry dans ce chapitre. Néanmoins si la propriétaire ne veut pas que j'utilise sa création (ou si elle me demande des droits d'auteurs trop excessifs, on ne sait jamais ), je suis prêtre à me creuser les méninges pour trouver une autre tournure, qui sera sans doute moins satisfaisante, mais bon…

Voilà, comme ça je n'ai pas fait de plagiat ;-). J'en profite pour te remercier, Elehyn, d'apprécier mon histoire et de me laisser des reviews .Tu ne peux pas imaginer comme je suis fière quand tu me complimentes.

Encore un chapitre modifié. Qu'est-ce qui faut pas faire pour rester le plus fidèle possible aux bouquins… (en ajoutant quand même la touche slash, sinon aucun intérêt).