.Mafia Love.

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Chapitre quatre: Retrouvailles plus qu'inattendues.

Yuya serra dans son poing crispé une petite carte blanche puis gara sa Ferrari là où on ne pourrait pas la voir depuis la route principale. Dans son demi-sommeil, Sasuke gémissait des propos incompréhensibles. Elle le prit dans ses bras et le cala comme elle put pour éviter qu'il s'appuie sur son épaule blessée. Sa chemise se teintait peu à peu de sang et le collégien en perdait aussi, même si c'était à moindre mesure.
Elle couru jusqu'au porche de l'immeuble où elle rechercha fébrilement un certain nom sur la liste des interphones. Elle appuya longtemps sur celui qu'elle choisit et déchira en attendant une partie de sa chemise pour l'appuyer sur la blessure de Sasuke.
Une voix ensommeillée brisa le silence de la nuit.

-Mouis?

-Akira, c'est Yuya, il faut que vous me laissiez monter, c'est urgent.

-….C'est surtout un peu tard pour une consultation, vous ne croyez pas?

-Écoutez, des mafieux sont venu mettre ma maison à sac et on essayé de nous tuer et je vous signale gentiment que c'est de votre faute. Mon frère se vide de son sang, et 'ai une balle de 9mm dans l'épaule! Alors si vous ne voulez pas avoir de morts, et sur la conscience et sur votre perron, je vous conseille vivement de nous ouvrir!

Yuya s'arrêta de respirer, comme il se taisait.

-…Cinquième étage, couloir de gauche, je vous attends.

Yuya soupira de soulagement et entrouvrit de l'épaule qui était saine, la porte d'entrée qui s'était débloquée. Elle se traîna jusqu'à l'ascenseur, tentant de ne pas mettre du sang partout sur le sol, et dedans, elle repositionna Sasuke, lui caressa le front, écartant une mèche collée par la sueur.
Elle allait avoir des choses à lui expliquer.
Akira prit Sasuke dans ses bras quand ils arrivèrent au bon étage et il la mena dans son appartement. C'était grand et décoré avec goût. Un diplôme trônait au dessus de la cheminée, côtoyant quelques cadres de photo de sa promotion. Il déposa soigneusement l'adolescent sur le divan qui lui servait pour ses consultations et sortit d'on ne sait où une trousse de premiers secours.
Il disposa une série de bandes et de compresse puis nettoya l'entaille du bras de Sasuke.

-Je ne savais pas qu'on enseignait ce genre de chose en psycho.

-Mieux vaut être polyvalent, expliqua t-il calmement.

Ayant fini avec son frère, il allait demandé, gêné, à Yuya de retirer son haut pour s'occuper d'elle quand la sonnerie de l'entrée retentie dans le salon. Akira se leva et se dirigea vers la porte pour aller ouvrir, les laissant seuls. Assise sur un canapé à côté, Yuya prit un linge qu'elle trempa dans une petite bassine pour venir la tamponner sur le visage de son frère. Elle espérait qu'il ne refasse pas la même réaction que trois ans plus tôt. Si il retombait dans son mutisme à cause d'elle, elle ne se le pardonnerait jamais.

-Si je repensait te revoir ici.

Yuya se retourna et vit Kyo, accoudé au chambranle de la porte du salon, Akira derrière. Ses cheveux étaient détachés et un long manteau en cuir sombre lui battait les mollets. Yuya fit taire les petites voix qui se battaient dans la tête.

-Et moi donc.

Akira agita son portable pour réclamer son attention.

-J'ai aussi appelé votre oncle au cas où, il ne devrait donc pas tarder à arriver, fit-il pendant que ce dernier piochait quelques compresses dans la boîte.

Yuya voulut remercier l'aveugle, mais son reste de chemise passa au-dessus de ses yeux, lui coupant momentanément la parole.
Se retrouvant en soutien-gorge devant un Kyo imperturbable, elle n'eut pas le temps de l'agonir des pires injures qu'elle connaissait, qu'elle se retrouva sur le ventre, sur le canapé. Akira, gêné, avait disparu dans la cuisine et ne semblait pas vouloir venir à son secours. Elle s'inquiéta sérieusement quand elle le vit passer une petite pince sous la flamme de son briquet. Elle serra les dents à s'en exploser l'émail quand cette dernière plongea dans la chaire pour saisir la balle qui y était enfoncée. Des petites étoiles dansèrent devant elle et la force du regard noir qu'elle envoya à Kyo en fut nettement affectée. Un petit "poïng" l'avertit que la balle se trouvait maintenant dans une coupelle en métal au lieu de son corps. Retrouvant assez de forces, elle se releva et assena la plus belle gifle de sa vie à Kyo.
Presque choqué, il la regarda, les sourcils haussés.

-Anesthésiant, c'est dans ton vocabulaire? Barbare!

Il se frotta machinalement la joue.

-Je croyais que tu étais une pro?

-Et bien, j'ai un scoop pour toi: je suis tellement douée que j'arrive à ne pas prendre de balle à chaque tournant de rue, incroyable, non?

Kyo grommela quelque chose d'inintelligible et reprit son travail en faisant néanmoins plus attention à la blessure. Il positionna la compresse et se mit à passer les bandes par-dessus pour la faire tenir.

"Quel crétin, imbécile, baka, taré, et j'en passe des meilleures…mine de rien il a quand même les mains douces….arg! Baka, baka, baka!…si douces…comme ses lèvr….ARGGG!"

Yuya soupira de soulagement quand Kyo se releva, signe qu'il avait terminé son office. Elle contempla un instant son lambeau de chemise. Elle ne pouvait pas mettre ça…mais c'était hors de question de rester en sous-tif sous le nez de l'autre pervers. Un objet volant non identifié atterrit sans douceur sur son visage et, après l'y avoir ôté, elle reconnut le T-shirt noir de Kyo. Kyo qui lui tournait ostensiblement le dos, ses longues mèches de cheveux découvrant quelques centimètres carrés de celui-ci. Yuya sourit, et c'est bien parce qu'il ne pouvait pas la voir, et enfila le vêtement malgré son impossibilité de trop bouger son épaule.
Un petit silence régna dans la pièce jusqu'à ce que la porte d'entrée claque et que Tokito lui saute dessus, évitant de justesse sa blessure, et ne la fasse s'étaler sur le canapé. Elle couina une série de propos incompréhensible tandis que Muramasa saluait chaleureusement Kyo.

-Chère cousine, tu as vraiment des choses à m'expliquer, s'exclama t-elle, déjà…

La convoyeuse s'attendait à une litanie de reproches qui ne seraient qu'un avant goût de ce qu'elle aurait avec Sasuke. Mais elle fut sauvée par le gong.

-Ha, Muramasa, Akira, qui voulait l'accueillir avec tout le respect dû, avant de s'interrompre, la bouche ouverte.

Il regardait Tokito.

Qui le regardait avec la même expression.

Dire qu'elle n'avait jamais cru au coup de foudre…

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-suite au prochain chapitre-