Disclamer : Tous les merveilleux personnages de folles correspondances ne m'appartiennent pas, mais appartiennent à la géniale JKR. De même que l'histoire appartient à EnglishMuffin, qui a avoué s'être librement inspiré du film Vous avez un message.

Warning : Cette histoire, dans des chapitres lointains, est un slash, c'est à dire qu'elle décrit les relations homosexuelles entre deux hommes. Si ça vous pose un problème, vous feriez mieux de rebrousser chemin.

Pairing : Sirius Black/Harry Potter


Alinemcb54 : Tu aimes vraiment ? Tant mieux alors. Et c'est vrai que les lettres sont biens, c'est aussi ce que j'ai préféré dans cette fic, avec les questions de Sirius sur comment il allait se sortir de cette merde.

Crackos : C'est sûr qu'il s'est un peu foutu dans la merde le petit Sirius ! Mais quel serait le plaisir de lire cette fic sinon ? Quant à savoir si ça va bien se finir... Va falloir lire ma grande !

Le goyou sauvage : Merci pour tout ces compliments !! Ca me fait vraiment très plaisir. Et c'est vrai que traduire est pas toujours facile, mais bon, là ça va encore... Quant à la vitesse de parution, le début dépend quand même de moi vu qu'y a 15 chapitres pour le moment en anglais... Mais je fais aussi vite que je peux.

Kyzara : Je vois ce que tu veux dire. C'est ce sentiment de fermer les yeux devant un film en se disant qu'on veut pas voir la suite ? Si c'est ça, tu peux les garder encore un peu ouvert, car la grande confrontation est pas pour tout de suite !...

Procne Aesoris : Bah au moins c'est net et précis ! En tout cas, ravie que ça te plaise, et j'espère que la suite ne te décevra pas.


Chapitre 3 : Faire connaissance

« Et bien, mec, qu'est-ce que tu en penses ? Ca fait presque deux jours et il est déjà assez tard dans le deuxième jour. »

Harry soupira et commença à se masser doucement les tempes. « Je ne sais pas. Peut-être que je n'avais pas les yeux en face des trous en pensant que ça pourrait vraiment être réel. »

Hermione sembla sur le point de le réprimander. « Je ne sais pas Harry. Je ne suis toujours pas sure que c'était une bonne idée de même envoyer la lettre. »

Cependant, la conversation mourut rapidement alors qu'Hedwige vint en volant dans la Tour des Gryffondors, un parchemin attaché à la patte.

La respiration d'Harry se bloqua dans sa gorge. 'C'est ça, pensa-t-il. Quand je déroulerais ce parchemin, je saurais.'

Harry se pencha pour soulager Hedwige de son fardeau et elle le mordit affectueusement, retournant vers la Volière. Harry déroula lentement le parchemin et lâcha une respiration qu'il ne savait même pas qu'il retenait quand il vit un griffonnage pas familier – une écriture qu'il n'avait vue qu'une seule fois jusqu'à présent.

Malgré toutes les réprimandes qu'Hermione lui avait adressées, elle bouillait pratiquement d'impatience. « Oh Harry, dis nous ce que ça dit. »

Harry releva la tête du parchemin et regarda ses amis avec un sourire. « Je ne sais pas ce que ça dit 'Mione, je ne l'ai pas encore lu. »

Harry put voir la réalisation se faire jour sur le visage de Ron et, malgré la désapprobation qu'il savait qu'Hermione continuait de ressentir, elle vint vers lui et lui donna une rapide embrassade.

« Donc, le poussa-t-elle, cette personne est pour de vrai ? »

Harry haussa les épaules « Et bien, Hedwige n'aurait pas délivré la lettre si elle ne l'était pas. »

Presque comme si on elle avait reçu un signal, Hedwige revint dans la pièce.

Ron fixa Hedwige avec des yeux ronds. « Tu sais quoi, Harry, quelque fois Hedwige me fait un peu peur. »

Hedwige donna un hululement d'indignation et s'installa sur l'épaule d'Harry.

Harry regarda Hedwige et soupira. « Qu'est-ce que tu en penses, Hedwige ? Est-ce que cette personne est bonne pour moi ? »

Hedwige lui mordit l'oreille faisant rire Harry et Ron. « Et bien, voilà Hermione. Qui que ce soit, il a l'approbation d'Hedwige. »

Hermione eut l'air encore un peu sceptique. « Je ne sais pas, Harry. L'approbation de ta chouette fait difficilement de ceci une bonne idée. »

Hedwige poussa un second hululement d'indignation et Harry put presque jurer qu'elle fixait Hermione avec colère.

Ron haussa les yeux au ciel. « Tu viens d'insulter Hedwige, Hermione. Je reconnais qu'Hedwige s'est prouvée être très intelligente et être très fiable à travers les années. »

Harry secoua la tête. « Est-ce que vous pourriez s'il vous plaît ne pas vous lancer dans une dispute à propos de ma chouette ? Je suis cependant d'accord avec Ron, je ne pense pas qu'Hedwige aurait délivré la lettre si la personne n'était pas digne de confiance. »

Hedwige donna un hululement d'impatience, faisant se tourner vers elle trois regards interrogatifs.

« Je ne vais pas répondre tout de suite Hedwige, alors tu n'as pas besoin de traîner autours. J'aurais probablement besoin que tu en délivres une autre demain ou après-demain. C'est okay ? »

Hedwige lança un autre hululement et s'envola.

C'était à présent au tours de Ron d'être impatient et il se laissa tomber rapidement à côté d'Harry pour avoir une bonne vue de la lettre.

« Et bien, vas-y mec, lis-la. »

Hermione étrécit ses yeux et secoua la tête. « Ron, siffla-t-elle, Harry nous dira ce qu'elle dit plus tard. Laisse le la lire tout seul. C'est, après tout, sa lettre. »

Ron fit taire Hermione d'un geste de la main. « Tu t'en fiches, n'est-ce pas Harry ? »

Harry rougit un peu et sourit d'un air penaud. « En fait, Ron, si ça ne te déranges pas… »

Avant que Ron ait même une chance de répondre, Hermione le tira loin d'Harry pour s'asseoir dans un autre coin de la salle commune.

« On se reparle tout à l'heure, Harry ! »

Harry sourit et secoua la tête. Il préférait vraiment lire cette lettre en privée. Pas qu'il voulait cacher quoique ce soit à Ron ou à Hermione, mais il ne voulait pas vraiment qu'ils sachent tout non plus. Harry s'installa dans les coussins du fauteuil et commença à lire la réponse. Quand il eut finit la lettre, il dut admettre qu'il était suffisamment confus. Qui que ce soit, cette personne avait sa propre célébrité, apparemment. Et bien, ça, ça sidérait définitivement Harry.

Il pensa brièvement que peut-être, elle ne disait pas la vérité à ce sujet, mais pourquoi mentir là dessus ?

Normalement, la seule raison pour laquelle quelqu'un d'autre mentirait sur le fait d'être célèbre, serait pour impressionner quelqu'un d'autre. Cependant, qui que ce soit, son correspondant serait certainement capable de deviner qu'aucun niveau de célébrité ne pourrait jamais être utilisé pour impressionner Harry.

A part ce petit point, Harry devait admettre qu'il avait apprécié la lettre. P., comme cette personne s'appelait lui-même ou elle-même, semblait avoir un bon sens de l'humour et une vraie compréhension de la réalité. Jusqu'à maintenant, Harry se trouvait à assez apprécier cette mystérieuse personne. Maintenant, si seulement il savait qui elle était…

Le peu de patience que Ron avait réussi à montrer sembla s'envoler en fumée alors qu'il se précipitait aux côtés d'Harry, avec Hermione le suivant et levant les yeux au ciel.

« Et bien ? »

Hermione s'assit à côté de Ron et le frappa légèrement. « Je suis désolée, Harry, mais il apparaît que Ron n'a jamais réussi à développer de bonnes manières ou de la patience. »

Harry rit. « Ca va. Je voulais vous parler de toute façon, je suis un peu confus. »

Hermione fronça les sourcils. « Pourquoi, que dit la lettre ? »

Ron se tourna et lui adressa un sourire supérieur. « Qui est impatient, maintenant ? »

« Tais-toi, Ron. Maintenant, continua Hermione comme si Ron ne l'avait jamais interrompue, quel est le problème ? »

Harry se pencha vers eux pour être sûr que personne d'autre ne puisse entendre leur conversation. « Et bien, j'ai demandé à P… »

Ron fixa Harry avec perplexité. « P ? »

Harry acquiesça. « Oui, c'est comme ça que cette personne se fait appeler… P. »

« Pourquoi ? »

Hermione leva les yeux au ciel. « Comment le saurions-nous, Ron ? »

« Et bien, qu'est-ce que ça veut dire ? »

C'était à présent au tour d'Harry de lever les yeux au ciel. « Je ne sais pas. »

« Petit con ? »

Hermione roula des yeux une fois de plus. « Ron… »

« Ou peut-être que c'est un nom. Parvati, peut-être ? Ou Padma ? Ou, beurk ! Encore pire… Pansy Parkinson ? »

Harry eut soudain l'air malade. « J'espère pas. Ecoutez, vous voulez entendre mon problème ou non ? »

Ron rangea rapidement toutes ses réponses pour P pour plus tard et se prépara à écouter intensément. « Désolé, je pouvais pas m'en empêcher. Vas y. »

« Ok, bien, cette personne, accentua Harry avec un regard lourd de sous-entendus à l'attention de Ron, a dit qu'elle avait sa propre célébrité. »

Hermione eut soudain l'air intéressée par ça. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Et bien, dans la dernière lettre que je lui aie écrite, je lui ai demandé pourquoi je devrais croire que ce n'est pas une autre de ces personnes qui me regarde et ne voit que ma célébrité. »

Hermione et Ron acquiescèrent en réponse.

Harry poursuivit : « Ok, et bien, P a dit qu'il… »

Hermione et Ron interrompirent rapidement « Il ? »

Harry secoua la tête. « Je ne sais pas. J'imagine juste P comme étant un homme, je ne sais pas pourquoi. Appelons ça quelque type d'instinct bizarre. Vous savez que je m'en fiche de toute façon. Pour des buts plus pressants et à cause de mon agacement grandissant de ne même pas connaître son sexe, P est à présent un il. Mais, pour en revenir au sujet, P a dit en gros qu'il comprenait ce que je ressentais et qu'il pouvait se distinguer de tous les autres parce qu'il avait lui aussi sa propre célébrité. »

Hermione continua d'avoir l'air intéressée. « Qu'est-ce que ça dit exactement ? »

Harry reprit la lettre. « Il dit ça :

Je dois admettre que je suis soulagé d'avoir envoyé ma lettre quand je l'ai fait. Je comprends que ça doit être très dur pour toi. Tu m'as demandé ce qui me rend si spécial et unique que je sois capable de voir à travers ton piédestal ?

Et bien, disons juste que j'en ai un aussi. En fait, pas nécessairement un piédestal, ok, pas un piédestal du tout. Plus comme une sale boîte en bois que les gens désignent en hurlant « Regarde c'est 'insère mon nom ici… tu ne pensais pas que ce serait si simple, si ?' » Je suis sûr que tu es à présent suffisamment confus, mais je peux te promettre que tu peux demander à n'importe qui, la plupart connaît mon nom et mon visage. »

Ron eut l'air confus et Hermione était profondément plongée dans ses pensées. « Qui connais-tu qui pourrait correspondre à cette description ? »

Harry commença à se masser les tempes et soupira. « Je ne sais pas. Malheureusement, probablement beaucoup de monde. Il connaît également le nom d'Hedwige, mais comment je suis supposé savoir qui connaît et qui ne connaît pas le nom de ma chouette ? »

Hermione se tira finalement de sa rêverie. « Et bien, nous pouvons essayer de réduire ça. »

Harry secoua la tête. « Je pense que je veux en connaître plus sur lui d'abord. Puis, à partir de là, nous pourrons peut-être faire un genre de profil et essayer de deviner qui c'est. Qui sait, peut-être même qu'il me le dira. »

Harry bailla et commença à se lever. « Ecoutez, je suis fatigué. Je pense que je vais aller me coucher. »

« Bonne nuit, Harry. »

Harry grimpa les marches vers le dortoir des septièmes années et se changea rapidement en pyjamas. Même s'il avait réellement eut l'intention de dormir, le sommeil ne semblait pas vouloir de lui ce soir là. Il avait trop de choses courant dans son esprit qui l'ennuyait. La principale étant bien sûr, qui exactement était P ?

Vrai, Harry avait dit qu'il avait beaucoup d'amis célèbres. Ce qui était exact. Il connaissait pratiquement toutes les personnes de l'Ordre et, alors que la guerre faisait encore rage, il avait eut quelques connaissances et contacts à la fois dans le Ministère et les médias. Donc, le fait que P soit célèbre était très possible, cependant, ça excluait presque entièrement la possibilité que P soit en ce moment à Poudlard.

Ce devait aussi être quelqu'un d'assez proche d'Harry par quelque aspect pour connaître des petites choses comme le nom d'Hedwige, sa haine pour Draco, et la traque continuelle de Ginny et Colin.

Peut-être que c'était le frère de Ron, Percy ? Harry ne savait pas s'il devait rire ou pleurer à cette idée. Ca avait du sens cependant. Percy connaissait Harry assez bien, connaîtrait certainement le nom de sa chouette, saurait définitivement à propos de Draco, Ginny et Colin, et il s'était assez fait un nom au Ministère pendant la guerre.

Mais, là encore, pensa Harry, ça n'avait pas de sens non plus. P avait en quelque sorte impliqué qu'il était plus tristement célèbre que célèbre – disant qu'il était plus dans une 'sale boîte en bois' que sur un 'piédestal'.

Cette nouvelle réalisation rendit Harry encore plus confus alors qu'il commençait à avoir de moins en moins d'indices quant à qui pourrait être son admirateur secret.

Ce fut avec un esprit embrouillé qu'il parvint enfin à s'endormir.


Sirius avait passé la majeure partie de la journée à fixer le plafond. Il n'avait absolument aucun self-control. Il ne se considérait pas comme étant un homme égoïste à aucun niveau. Mais, pour quelques raisons, ses décisions irréfléchies et impulsives avaient toujours un effet négatif sur les autres. Cependant, il continuait dans son schéma semi-destructeur.

Aussitôt que Sirius avait renvoyé Hedwige avec cette réponse à la lettre d'Harry, il avait su qu'il avait fait une erreur. De la manière dont il voyait la chose, il y avait trois décisions majeures faisant des évènements marquants.

1) Envoyer une lettre ou non.

Et bien, cette occasion était déjà passée. Avec ça, venait le moment inévitable où Harry découvrait ce qu'il faisait. Cependant, il y a avait une légère chance de rectifier la situation. Cette chance serait l'événement numéro 2.

2) Si une réponse devait arriver, mettre un arrêt aux choses avant qu'elles ne deviennent hors de contrôle.

Et bien, une fois encore, cette occasion était passée. A présent, Sirius était coincé. Il n'y avait plus aucun bon moment pour faire connaître à Harry son erreur originelle. Bien qu'il supposait que le plus tôt possible serait plus probablement une bonne option. Cependant, il ne pouvait pas trouver en lui la force de briser le cœur d'Harry. Mais, résonnait-il, l'événement 3 arriverait finalement.

3) Harry découvrait quel crétin complet était Sirius Black une fois que les choses étaient déjà allées trop loin.

Sirius n'avait aucune idée de quoi faire. Il n'allait pas admettre ce qu'il avait fait à quelqu'un d'autre, et s'il disait à Remus qu'il avait une fois encore répondu à la lettre d'Harry, Remus le tuerait, et peut-être même le dirait-il à Harry lui-même.

Tap tap tap.

Sirius grogna. Ca faisait trois jours depuis qu'il avait envoyé cette réponse. Il espérait qu'Harry serait officiellement terrifié.

Tap tap tap.

Avec un soupir, Sirius se releva difficilement de sa position assise et marcha vers la fenêtre pour laisser Hedwige entrer.

« Hey Hedwige. »

Hedwige hulula en reconnaissance et atterri sur l'épaule de Sirius, mordant son oreille avec affection. Sirius soupira et enleva le morceau de parchemin de sa patte.

Dans quoi s'était-il fourré ?

Comme Hedwige s'envolait pour avoir un peu d'eau, Sirius s'affala sur le canapé et déroula le parchemin.

P.,

Ok, je dois admettre que je suis réellement surpris d'avoir une réponse à ma réponse. Donc, tu n'es pas vraiment un psychopathe, un traqueur obsédé ou un fan rempli d'illusions ? Intéressant. Comme pour ta santé mentale incomplète, et bien… avec toutes les choses que j'ai faites au cours des ans, il doit aussi ne me rester que quelques noises sur un galion. Aussi longtemps que tu n'es pas bon à enfermer, je pense que nous irons bien.

Sirius grogna. Il commençait à se demander si, oui ou non, il était bon à enfermer.

Avant que je n'écrive vraiment quelque chose, il y a quelques trucs à propos de ta dernière lettre qui m'ont ennuyé. Pas 'ennuyé' en vrai, mais disons juste que j'ai perdu un peu de sommeil à réfléchir sur quelques trucs.

Tu es célèbre ? Pour quoi ? Ou est-ce que répondre à cette question déferait en quelque sorte ta mission de rester anonyme ?

Merde. Il avait en quelque sorte impliqué qu'il était célèbre, n'est-ce pas ? Oh Merlin, ce n'était qu'une question de temps avant qu'Hermione ne lise les lettres et commence à assembler les pièces ensemble. Il respectait grandement Hermione, mais quelques fois son intuition sur les choses, quasiment toujours juste, l'emmerdait foutrement.

Si tu souhaites toujours rester anonyme alors ne t'en fait pas à propos du fait que tu ais insinué que tu sois célèbre… aussi égocentrique que ça puisse sembler, je connais suffisamment de personnes célèbres et influentes pour que cet indice soit sans valeur. Ca m'aide juste à réduire un peu ma liste de candidats potentiels.

Sirius laissa échapper un léger soupir de soulagement. Et bien, merci Merlin pour ça au moins. Attendez une minute, une liste ?

Oui, il y a une liste. Je vais respecter ton droit de ne pas me dire qui tu es, mais j'espère que tu respecteras le mien de chercher, débattre et essayer de mon mieux de le découvrir. Après tout, je considère difficilement juste que tu sois capable de blaguer à propos de mes traqueurs alors que mon esprit est apparemment étouffé par les ténèbres de l'ignorance. Et oui, j'aime penser qu'il y a un esprit à étouffer.

Sirius grogna encore. Harry semblait beaucoup plus confiant dans cette lettre. Sirius supposait que c'était dû au fait qu'il prenait à présent ces lettres sérieusement. Sirius grimaça légèrement à cette pensée.

Aussi loin qu'aille ta célébrité cependant, je dois admettre que ça a réellement chatouillé ma curiosité. Surtout depuis que je semble avoir l'impression que tu es plus tristement célèbre que vraiment célèbre (« sale boîte en bois »). Est-ce que je chauffe ? D'accord, je vais laisser tomber ça pour le moment et espérer que tu vas jouer avec l'idée de me donner vraiment quelque chose sur quoi extrapoler.

Sirius grimaça à nouveau.

Maintenant, pour les autres trucs que tu as dits dans ta lettre. Je suis soulagé que tu ne me trouves pas arrogant. J'essaye de ne pas l'être, mais quelque fois je me sens comme si c'était inévitable. Peut-être que je confonds arrogance et acceptation (aussi retissant que je puisse être) de mon statut d'idole du Monde magique. Ce qui me rappelle… Comment sais-tu que j'ai été pourchassé à Pré-au-Lard ? Est-ce que tu as juste inventé ça ou est-ce que je te l'ai dit ? Je dois admettre que je ne pense pas que tu ais pu le voir comme je suis assez sûr que tu n'es pas un étudiant à Poudlard avec moi (c'est une autre allusion pour que tu me dises quelque chose à propos de toi).

Je ressens maintenant le besoin d'amener un nouveau sujet puisque j'ai l'impression que ce serait absolument horrible de passer une série de lettres à discuter des même choses encore et encore. Fais attention, parce que ce sujet est d'une extrême importance pour moi. Si tu clames être amoureux de moi et me connaître, tu dois comprendre pourquoi. Tu comprendras aussi que si tu ne partage pas mes sentiments pour ça, j'ai peur que cette correspondance devra cesser immédiatement.

Le Quidditch.

Sirius sourit à ça. Voilà un sujet où il pouvait complètement se laisser emporter sans avoir jamais à révéler une seule chose à propos de lui.

Je pense à ça maintenant car j'ai une partie dans deux semaines. Nous devons discuter de Quidditch. Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu joues ? Quelle position ?

Ou peut-être pas.

Maintenant, toutes les choses reliées au Quidditch sont mon obsession puisque Gryffondor va jouer contre Serpentard dans deux semaines. Je sais que tu ne peux probablement pas m'entendre, mais saches juste que je viens de laisser sortir un petit rire maniaque à l'instant. Quelques enculés de Serpentard ont détruit mon Eclair de feu un peu avant Noël. Ils se sont introduits dans la Tour de Gryffondor, mon dortoir et ma malle avant de complètement réduire le balai en miette. Bien sûr j'étais complètement dévasté. Tout d'abord, c'était un Eclair de feu. Ensuite, c'était légèrement sentimental puisque c'était le premier cadeau qui m'ait jamais été fait par une personne que j'aime profondément.

Sirius sentit son cœur se gonfler et un large sourire s'étendit sur son visage à cette déclaration. C'était pour ça qu'il faisait ça. Pour rendre Harry heureux.

Cependant j'ai bien sûr un nouveau balai. Je me réfrénerais de mentionner ici quel type de balai de peur que cette lettre sois interceptée par quelques trous du cul de Serpentards qui voudraient savoir si oui ou non j'ai un nouveau balai, ou au cas où j'ai faux dans tout ce que j'ai supposé à propos de toi et que tu sois en fait présentement à Serpentard – auquel cas nous devrons aussi immédiatement cesser notre correspondance. Tu vois, c'était mon esprit.

Oh Merlin, non… Comment Harry pouvait-il même penser qu'il soit à Serpentard ?

Je peux te promettre pourtant que l'air sur le visage de tout le monde à Serpentard (sauf bien sûr si tu es à Serpentard… je dois rester diplomate) vaudra presque la destruction de mon Eclair de feu bien aimé. Presque. L'air sur le visage de Snape sera assez cependant.

Sirius gloussa. L'air sur le visage de Snape vaudra le coup d'œil quand Harry descendra sur le terrain avec un Eclair de Feu B3000. Sirius fit une note mentale de ne rien laisser interférer avec sa vision du visage de Snape. En fait, peut-être qu'il s'assiérait même à côté de Snape et passerait l'après-midi à joyeusement le repasser dans sa tête.

Et si tu es Snape… Et bien, je demande que nous arrêtions immédiatement cette correspondance. Cette fois, je ne plaisante pas. De plus, je connais quelqu'un d'autre qui pourrait avoir vraiment un petit béguin pour toi (si tu es Snape).

Sirius ne savait pas s'il devait rire ou pleurer à ça. Snape craquant complètement pour Remus était une chose, mais si jamais il regardait Harry de la mauvaise manière…

Sirius laissa échapper un léger grognement et retourna à la lettre.

D'accord, j'ai peur que cette lettre ne devienne follement longue et maintenant, je dois la couper avant qu'Hedwige pique une crise. Comme tu l'as expérimenté, l'avoir agacée après soi n'est pas une chose plaisante.

Jusqu'à la prochaine fois,

Harry

Bien que Sirius sache qu'il ne devait pas faire ça, et combien de problème il savait qu'il créait, il attrapa pourtant un morceau de parchemin et prit sa plume.


Harry bondit pratiquement hors de son lit quand il vit Hedwige voler vers lui avec une nouvelle lettre. Il savait que c'était fou, après tout, il avait seulement écrit à P deux fois et ne connaissait même pas son nom. Cependant, ça n'empêchait pas Harry de se tordre pratiquement d'anticipation pour les lettres de P. C'était quelqu'un qui était amoureux de lui.

Cependant, Harry n'était pas si naïf ou infantile pour tomber automatiquement amoureux juste parce que P affirmait l'aimer. Pourtant, c'était un sentiment agréable d'avoir quelqu'un qui vous déclare sa flamme… même si vous ne ressentiez pas la même chose. Hedwige vola vers Harry, qui était à présent perché sur le rebord de la fenêtre, et tendit immédiatement sa patte. Elle semblait réaliser que son maître anticipait grandement cette lettre. Harry lui donna un biscuit et sauta vers son lit, ignorant les regards curieux que lui lancèrent Dean et Seamus. Il ferma les rideaux et déchira pratiquement le parchemin en l'ouvrant.

Mon très cher Harry,

Tout d'abord, mettons quelques petites choses au clair. Je ne suis certainement pas à Serpentard ! Je suis à présent totalement insulté. J'ai débattu si oui ou non, je devais même te répondre. Cependant, mon amour pour toi m'y a poussé.

Harry pouffa à ça. Et bien, merci Merlin, P n'était pas à Serpentard. Harry avait toujours l'esprit ouvert, mais tous ceux qu'il connaissait et qui venaient de Serpentard étaient des cons finis.

JE NE SUIS PAS SEVERUS SNAPE ! Je me fiche combien de personnes cette affirmation te fait rayer de ta liste. Si cette seule affirmation te fait réduire ta liste à une personne (qui serait bien sûr moi), alors ça vaudra le coup aussi longtemps que je ne suis jamais catalogué comme pouvant être Snape, plus jamais. Si j'étais sur le point de ne pas te répondre avant, cela aurait certainement conclu que tu aurais été sans lettre. Cependant, mon amour pour toi (qui, je dois ajouter, avec des affirmations comme celle-là, décroît rapidement) m'a une fois de plus forcer à te répondre.

Harry rit encore à ça. Il n'avait pas été vraiment sérieux dans sa déclaration que P était vraiment Severus Snape. Cependant, il trouvait la réaction de P à sa remarque désinvolte à propos de Snape extrêmement amusante. Haine des Serpentards et une haine extrêmement forte de Snape… intéressant.

Maintenant que j'ai effacé deux malentendus qui vont me donner des cauchemars pour les années à venir, je vais vraiment répondre à ta lettre.

Je souhaite rester anonyme, donc j'ai peur de ne pas être capable de te dire pourquoi je suis célèbre, puisque je pourrais aussi bien te dire mon nom si je te disais ça. Cependant, après quelques réflexions qui m'ont laissé me demander si j'étais bon à enfermer, j'ai décidé de mordre un peu à ton hameçon. Disons juste que je suis célèbre dans quelques cercles, tristement célèbres dans la plupart. Est-ce que ça t'a embrouillé plus que ça ne t'a aidé ? De toute façon, c'était mon indice.

Harry souffla légèrement. Indice de merde. Ca le rendait plus perplexe qu'autre chose.

Maintenant, sur le sujet le plus important et sacré du jour…

Le Quidditch.

Oui, je suis en fait un drogué du Quidditch. Coupable de toutes les charges, pour une fois. J'aime le Quidditch. C'est mon opinion que c'est le meilleur et le seul vrai sport. Je pense aussi que tu es le meilleur joueur jamais vu. Mais peut-être que je suis un peu biaisé là. Cependant, pas tant de personnes pourraient battre un dragon hongrois à crête sur leurs balais… et tu es le plus jeune joueur de Quidditch de Poudlard depuis un siècle.

Harry rougit à moitié sous la louange et se découvrit laissant échapper un sourire de soulagement au fait que son admirateur secret soit proprement obsédé par le Quidditch.

Cependant, malgré mon amour profond et passionné pour le Quidditch… non, je n'ai jamais joué. Ce n'était pas parce que je n'ai pas réussi à intégrer l'équipe… Je n'ai même jamais essayé.

QUOI !?

Tu te demandes probablement pourquoi alors, si j'aimais tant ce sport, je n'ai même jamais essayé de jouer pour mon équipe non-Serpentarde ?

Et bien, oui…

Et bien, je ne veux pas aller trop en profondeur ici, mais, autant j'aimais le Quidditch, autant je détestais encore plus ma famille. Le Quidditch était probablement la seule chose qui aurait jamais pu les rendre fier de moi, cependant, j'avais passé 14 ans à être haï d'eux, alors je ne voyais pas le besoin de leur donner quelque chose pour se flatter de moi. Je ne le voulais pas. Je sais que ça semble stupide puisque j'aimais tant ce sport. Et tu as raison de penser que je me suis probablement fait plus de mal qu'à mes parents, mais je peux prendre des décisions assez stupides quelques fois.

Je ne me mets pas tellement en valeur à tes yeux, n'est-ce pas ?

Harry put sentir son cœur se briser en un million de morceaux à l'admission de P sur la raison pour laquelle il n'avait même pas essayer de jouer pour son équipe de Quidditch. Harry ne savait que trop bien ce que c'était d'être coincé dans une famille qui vous méprisait…

Et bien, ne te sens pas mal pour moi si c'est ce que tu es en train de faire. J'ai fait quelque chose d'autre. Quoi d'autre, je ne peux pas te le dire vu que ça me trahirait sûrement, mais crois moi… c'était complètement génial et en faisant ça, ne pas jouer au Quidditch valait presque le coup.

Ok… sur un sujet moins déprimant à propos de Quidditch…

Gryffondor contre Serpentard…

TUE ! TUE ! TUE !!!!!!!!

J'ai une complète foi et confiance que tu vas complètement les battre à plates coutures dans ton match. Tu vas le faire parce que, d'une, ils sont à Serpentard et ont besoin d'être battus à plates coutures. Puis, simplement pour te venger de la destruction de ton balai. Même si tu es Harry Potter et qu'ils sont à Serpentard, faire quelque chose d'aussi horrible que d'abîmer ou détruire un Eclair de Feu mérite une sérieuse rétribution.

J'ai moi aussi décidé que je devais imposer une fin à mes lettres. Ca sera maintenant. Si je n'entends rien de toi d'ici là, alors bonne chance contre Serpentard.

Tout mon amour,

P.

Harry sourit légèrement à la fin de cette lettre. Il avait appris beaucoup de P dans cette lettre. Beaucoup plus que ce qu'il savait déjà, en tout cas.

« Harry, tu es là, mec ? »

Harry soupira. Il mourrait vraiment d'envie de discuter de ces nouvelles révélations avec quelqu'un.

« Ouais Ron, ouvre le rideau. »

A sa grande surprise, Harry ne découvrit pas seulement un Ron à l'air anxieux derrière le rideau, mais une Hermione à l'air anxieuse également. Hermione sauta pratiquement à côté d'Harry sur son lit et poussa un petit cri d'un ravissement à peine retenu quand elle vit la lettre. « Oh, Harry ! Seamus et Dean ont dit que tu agissais étrangement et que tu t'étais terré avec une lettre, donc nous avons pensé que c'était de P… ça l'est, n'est-ce pas ? »

Ron grogna. « Tu sais, pour quelqu'un qui était si inquiète à propos de ça, tu agis comme une collégienne écervelée. »

Hermione souffla d'indignation. « Je ne suis pas une collégienne écervelée, et je suis encore inquiète à propos de ça. »

Ron leva les yeux au ciel et s'affala à côté d'Harry. « Et bien, tu n'agis sûrement pas comme telle. »

Hermione secoua la tête et regarda Ron avec indignation. « Et bien, je commence juste à penser que l'identité de P est un merveilleux mystère et je meure d'envie de le résoudre. »

Comme pour prouver ses dires, Hermione sortit vivement une plume, de l'encre et du parchemin de son sac. « Et bien, est-ce que c'est de P ou non ? »

Harry grogna. « Oui, c'est de lui. Tu vas être absolument ravie parce que cette lettre donne de merveilleux indices. »

Hermione poussa à nouveau un petit cri et Ron leva les yeux au ciel. « Est-ce que je peux la lire, mec ? »

Hermione se retourna et le tapa un peu sur le derrière de la tête. « Ron ! »

« Quoi ? Tu t'en fiches, Harry ? »

Ron espérait clairement qu'Harry lui tende immédiatement la lettre. D'une certaine manière, Harry ne le blâmait pas vraiment. Il avait toujours donné à Ron et Hermione un accès total à toutes les lettres qu'il recevait. Cependant, celle là était différente. C'était une lettre de quelqu'un qui clamait être amoureux de lui. Il y avait des choses qui étaient purement privées et n'étaient pas les affaires de Ron… comme la détresse familiale de P. Harry regarda son meilleur ami d'un air penaud, agrippant fermement la lettre. « Heu, en fait, Ron, il y a quelques trucs ici qui sont en quelque sorte privées. »

Ron eut l'air légèrement décontenancé mais Hermione se tourna vers lui et siffla : « Tu vois ? »

Désespéré de réduire le léger agacement que Ron ressentait à présent contre lui, Harry rétorqua rapidement : « Mais il y a des trucs, comme les indices dont je parlais, que ça ne m'embête pas de vous dire. C'est juste que je ne veux pas que vous lisiez tout, c'est tout. »

Ron sembla considérer la question pendant un moment. « Ok, quels sont les nouveaux indices ? »

Cependant, Hermione le coupa rapidement avant qu'Harry ne puisse répondre. « Avant que nous ne réfléchissions aux nouveaux indices, commençons avec ce que nous savons de P. Pour commencer, elle utilise l'initiale P. »

Ron leva les yeux au ciel. « Belle observation. »

« Tais-toi, Ron. Ok, et nous savons que P est célèbre. »

Harry la coupa rapidement, cette fois. « Ok, on en sait plus dans celle la, cependant. J'ai demandé à P à propos de ça et il a dit qu'il était 'célèbre dans quelques cercles, tristement célèbre dans la plupart'. »

Hermione haussa un sourcil. « Tristement célèbre ? Intéressant. Et aussi, savons-nous si P est un homme ? »

Harry sembla pensif pendant un moment. « Et bien, il ne l'a jamais vraiment dit mais… il doit l'être. Je peux juste le dire par le ton général et l'air des lettres. Je ne suis pas sûr, mais je serais choqué si P se révélait être une femme. »

Hermione soupira. Elle sembla l'accepter pourtant puisqu'elle l'ajouta à sa liste. « Ok, quoi d'autre ? »

« Ok, et bien… il déteste les Serpentards et il abhorre Snape. »

Ron laissa échapper un gloussement à ça. « Super type ! Il semble que tu t'en es trouvé un bien, mec ! »

Hermione écrivit ça et leva les yeux au ciel. « Il y a plus dans la vie que le dénigrement systématique des Serpentards, Ron. Quoi d'autre, Harry ? »

« D'accord, et bien, il aime le Quidditch. En fait, il a dit que c'était le 'meilleur et seul vrai sport'. »

Les yeux de Ron semblèrent s'éclairer encore plus alors qu'Harry continuait. « Hermione, peut-être que tu devrais étudier ces notes que tu prends à propos de l'admirateur secret d'Harry. Le Quidditch, anti-Serpentard, anti-Snape… »

Hermione étrécit ses yeux. « Calme-toi. Quoi d'autre ? »

« Et bien, bien qu'il aime beaucoup le Quidditch, il n'a jamais joué. »

Les yeux d'Hermione semblèrent s'élargir un peu à ça. « Oh… jamais joué ? Comme au passé ? »

Harry acquiesça. « Ouais, il n'est définitivement plus à Poudlard. »

Hermione sembla intéressée par ça et l'écrivit. « Ok, quoi d'autre ? »

Harry soupira. « Et bien, à la place du Quidditch, il a dit qu'il a fait quelque chose d'autre… mais il n'a pas dit quoi cependant. Il a dit que c'était presque aussi amusant, et que ça valait presque de ne pas jouer dans l'équipe de Quidditch. » Harry fronça légèrement les sourcils. « Je pense que ça rend juste les choses encore plus confuses. Ignore ça. »

Hermione secoua la tête avec véhémence. « Non. Je vais l'écrire. Si jamais nous découvrons ce qu'il a fait, ça pourrait devenir utile. Quelque chose d'autre ? »

Harry secoua la tête. « En fait, non, ça doit être tout, vraiment. »

Ron secoua juste la tête avec stupeur. « Quelque chose qui valait presque le coup de ne pas jouer au Quidditch… Au nom de Merlin, de quoi peut-il bien parler ? »

Harry rit légèrement. « Calme-toi, Ron. Et écoute bien, car je ne vais le dire qu'une seule fois. Il y a des choses plus importantes dans la vie que le Quidditch. Aussi incroyable que ce soit. »

Hermione sourit d'un air suffisant et fier. Ron tomba simplement du lit avec choc. « Est-ce qu'Hermione t'a payé pour dire ça ? »

Harry rit et secoua la tête.

Ron se releva en chancelant. « J'ai besoin d'air. » Avec ça, il fit une grande sortie, trébuchant faussement en franchissant la porte.

Hermione secoua la tête. « Oh, honnêtement ! Pourquoi est-ce que je m'en occupe ? »

Avant de le laisser, elle se retourna et regarda Harry. « Je vais travailler sur quelque chose avec ça. Je te vois plus tard. »

« Bye. »

Aussitôt qu'Hermione fut hors de vue, Harry se précipita vers un morceau de parchemin et commença à composer une autre lettre.


Sirius était assis anxieusement, pensant à la dernière lettre qu'il avait envoyée à Harry. Il devait admettre qu'il devenait plutôt osé dans ces lettres. Il avait probablement donné à Harry plus d'indices sur son identité qu'il n'aurait dû. Cependant, il ne pouvait pas répondre aux lettres d'Harry et ne pas offrir quelques informations sur lui-même – c'était difficilement juste. Sirius pensait toujours qu'il pourrait mentir, et comme ça, Harry n'aurait aucune chance de découvrir qui il était. Cependant, pour quelques raisons, cette pensée rendait Sirius extrêmement mal à l'aise. Il ne voulait pas avoir à mentir à propos de lui-même, et il ne voulait pas être plus malhonnête avec Harry qu'il ne l'était déjà.

Sirius savait que ça devrait s'arrêter rapidement. Il savait qu'à la fin Harry allait le découvrir. Il savait aussi que quand ça arriverait, Harry serait furieux, dévasté et dehors pour sa tête.

Dans quoi s'était-il fourré ?

Sirius n'eut pas la chance de répondre à cette question alors qu'Hedwige fondit une fois de plus à travers sa fenêtre ouverte… une autre lettre à sa patte.

Sirius soupira et lui enleva son fardeau. « Hey, Hedwige. Il y a de l'eau dans la cuisine pour toi. »

Elle hulula avec reconnaissance et vola en direction de la cuisine pour chercher son eau.

Une autre chose qui avait embêté Sirius à propos de la dernière lettre qu'il avait écrite était les choses qu'il avait dites à Harry à propos de sa famille. Il n'était pas inquiet qu'Harry réalise que ce soit lui, il était juste un peu mal à l'aise d'avoir écrit ces morceaux d'information. Il avait confiance en Harry, mais des années de haine de la part de sa famille le poussait à se demander si peut-être Harry aussi serait déçu par ses décisions.

Prudemment, il déroula le parchemin et commença à lire…

Cher P,

Tout d'abord, je dois dire que je suis très excité d'entendre que tu n'es ni à Serpentard, ni Severus Snape. Bien que je doive admettre que je n'ai jamais vraiment pensé que tu sois Snape. Après tout, tu sembles être avoir le sens de l'humour, être charmant et être une personne très agréable. Je devrais être torturé pour appliquer ces qualités à Snape (puisque tu me connais, je suis sûr que tu sais que Snape et moi ne nous entendons pas bien).

Sirius gloussa et rougit un peu à ça. Donc, Harry pensait qu'il était marrant, charmant, et agréable ? Sirius sentit un petit sourire naître peu à peu sur ses lèvres alors qu'il lisait.

Maintenant, à propos du sujet toujours important du Quidditch…

Tu aimes le Quidditch ? Vraiment ? Je brûlais d'excitation quand j'ai lu ça. Je dois dire que je ne comprends pas comment qui que ce soit peut ne pas être proprement obsédé par le jeu de Quidditch.

Mais, sur le sujet de toi ne jouant pas au Quidditch, et bien, je sais que tu as dit que tu penserais probablement que tu ne te mettrais pas en valeur à mes yeux, mais tu avais tord. Je ne parle pas beaucoup de ça, avec personne, jamais…

Sirius sentit un sourcil se hausser à ça. Il ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'Harry commente ça. Il pensait plus qu'Harry trouverait ses actions horriblement stupides et les ignorerait comme sa manière de montrer sa désapprobation.

Il pouvait sentir ses mains trembler légèrement alors qu'il lisait anxieusement pour découvrir ce que Harry pouvait possiblement avoir à dire. Ca semblait presque de mauvais augure.

Je suppose que peut-être que c'est ton anonymat qui me fait me sentir plus à l'aise… je ne sais même pas vraiment. Mais crois-moi… si quelqu'un peut comprendre ce que c'est de mépriser sa famille, c'est moi.

Comme je suis sûr que toi, ainsi que le reste du Monde magique, êtes au courant mes parents ont été tués quand j'étais un bébé. Et bien, évidemment, j'avais besoin de quelque part pour vivre après ça. Dumbledore sembla trouver bien de m'envoyer chez mon oncle et chez ma tante parce qu'il croyait que les liens de sang de ma tante avec ma mère me procureraient une protection spéciale. Je ne suis pas exactement sûr du raisonnement derrière ça, mais ce n'est pas vraiment le problème. J'ai dû vivre avec ma tante Pétunia et mon oncle Vernon, et leur grosse baleine de fils Dudley pendant dix ans, et passer tous les étés là-bas pendant cinq ans.

Ils me détestaient tous.

Mon oncle est juste une de ces personnes qui est terrifiée de tout ce qu'il considère comme hors de la norme. Basiquement, si tu n'es pas un homme blanc de la classe moyenne britannique, il te hait. Quant à ma tante, et bien, je ne sais pas vraiment ce qu'était son problème dans la vie. Je pense qu'elle était en quelque sorte jalouse de ma mère et de toute l'attention que ma mère a eu une fois qu'elle a reçu sa lettre pour Poudlard. Quelles que soient ses raisons, elle haïssait aussi tout ce qui avait un rapport avec la magie. Bien sûr, Dudley était juste leur progéniture.

Je savais qu'ils détestaient que je doive vivre avec eux. Ils se sont assurés que je le sache. D'aussi loin que je puisse m'en souvenir (avant que j'aille à Poudlard), je devais vivre dans le placard sous les escaliers. Ma tante frappait à la porte et me réveillait tous les matins, et je devais alors faire le déjeuner de tout le monde. J'allais ensuite à l'école avec Dudley où lui et son stupide gang d'amis me pourchassaient et me battaient. Mon oncle n'était pas vraiment mieux. Il ne m'appelait jamais par mon prénom, m'appelant toujours 'Mon garçon !' ou 'Anormalité !'. Ils ont pratiquement tout fait sauf me maltraiter physiquement.

Quand j'ai eu ma lettre de Poudlard, je pense qu'ils ont presque chié une brique. Au début, ils ne voulaient même pas me laisser aller, mais ils n'ont pas vraiment eu leur mot à dire sur le sujet. Hagrid (je suppose que tu connais Hagrid) est venu me chercher. Si ça n'avait pas marché, je n'ai aucun doute que Dumbledore serait venu lui-même.

Je suis retourné là-bas les cinq premiers étés pendant Poudlard. Ils me traitaient un peu mieux parce qu'ils étaient un peu terrifiés que je les ensorcelle tous, mais je les haïssais toujours. Je devais toujours faire toutes les corvées pendant que Dudley s'asseyait sur son gros cul de cochon et devenait juste plus gros. Ils ont toujours aimé Dudley, ce qui est ironique, je pense, parce qu'il n'est rien de plus qu'une petite brute de la taille d'une baleine et avec un QI de 3, alors que j'ai sauvé le monde d'une domination complète.

Je les hais. Je n'aurais jamais rien fait qui aurait pu les rendre fiers de moi. Je pense que j'ai abandonné l'espoir qu'ils m'aiment vraiment autours de l'age de 5 ans. Si jouer au Quidditch les avait rendus fiers de moi, je ne sais pas si, moi aussi, je l'aurais fait. Oui, je sais que ça semble infantile, et je sais que je me serais fait plus de mal qu'autre chose, mais je m'en fiche un peu. Juste aussi longtemps qu'ils ne pensent pas que j'ai jamais fait quelque chose pour eux.

Maintenant que je me suis officiellement déprimé moi-même…

C'est vraiment la première fois que je parle même de mon séjour chez ma parenté. Ce n'est pas que je ne croie pas assez mes amis pour leur en parler vraiment, c'est juste que je ne veux pas voir la piété sur leurs visages si je leur disais. Et sachant que je ne verrais pas ton visage… et bien…

Qu'est-ce que tu penses de me dire ce que tu as fait à la place du Quidditch ? Est-ce qu'il y a beaucoup de chance pour ça ?

Sirius posa la lettre et sentit ses mains commencer à trembler encore plus. Il savait qu'Harry ne s'entendait pas bien avec sa famille et qu'ils ne l'aimaient pas beaucoup, mais enfermer un enfant dans un placard ? Son cousin le battant ? Son oncle l'appelant 'Mon garçon' et 'Anormalité' ?

Sirius sentit lentement tout son corps commencer à trembler alors qu'il repensait aux vacances de Noël en première année, quand il était rentré à la maison pour la première fois depuis qu'il était à Poudlard.

Il avait l'habitude d'avoir une très belle chambre dans la maison. Tout était de soie et de satin et cher et antique. Il avait presque tout à son entière disposition… pas qu'il l'ait jamais voulu de cette manière. Cependant, l'option avait tout de même toujours été ouverte pour lui.

Regulus était plus jeune que lui de deux ans. Sa mère et son père les aimaient tous les deux de leur propre manière dérangée bien sûr, cependant, ils avaient toujours favorisé Sirius. Il était l'aîné après tout. L'héritier de tout, celui qui hériterait de tout l'argent, porterait le soi-disant honneur des Black. C'était comme une sorte d'héritage royal. Pour ses parents, le Roi et la Reine, Sirius et Regulus étaient tous les deux exceptionnels et extraordinaires. Cependant, seul Sirius serait Roi. Regulus serait toujours aiguillé sur le côté, comme un Prince des Black.

Cependant, tout cela avait changé quand il était arrivé à la maison cette année là. Sirius avait toujours été un peu prudent avec les croyances de ses parents depuis qu'ils l'avaient forcé à briser les liens avec son premier vrai ami à l'âge de six ans – simplement parce que le garçon n'était pas un Sang-Pur. Cependant, ils n'avaient jamais été vraiment cruels avec lui avant. A ce moment là, pourtant, ils avaient été furieux contre lui.

Il avait apporté la honte sur son nom de famille et avait été réparti à Gryffondor. Comme pour renforcer la honte, il avait été vu publiquement s'amuser avec des Sang-de-bourbe et des Demi-sangs. Sa cousine Bellatrix n'avait été que trop contente de rapporter à la maison comment il dénonçait la maison de Serpentard et tout ce qu'elle symbolisait. La manière dont il portait son badge de Gryffondor avec fierté.

Et bien ses parents avaient été ridiculement furieux. Sa mère l'appela un traître et l'envoya vivre avec les elfes de maison. Regulus se délectait du changement. Il était à présent le Roi de l'empire Black et ne manquait jamais une chance de railler Sirius. Aussi horribles qu'ils étaient, sa famille restait sa famille. Son sang. A la fin de cet été là, avec la montée du pouvoir de Voldemort, Sirius en était venu à réaliser que lui et le reste de sa famille étaient sur les bords opposés du spectre. Ils étaient irréconciliables. Et à la plus grande horreur de Sirius, il se découvrit ne même plus vouloir être un membre d'une famille comme celle-là. Ce qui avait été de l'agacement et de la perplexité face aux croyances de ses parents se transforma en haine pure et franche. Il les haïssait pour ce en quoi ils croyaient, il les haïssait pour la manière dont ils le traitaient à l'époque, il les haïssait pour la manière dont ils traitaient les autres, et il commença à les haïr simplement pour respirer. Les grommellements constants de ce stupide elfe de maison de Kreatur, qui était pratiquement le messager personnel de sa mère, n'aida pas leur cause non plus.

Sirius regarda la lettre à nouveau et tressaillit. Il essaya de repousser les souvenirs des nuits sombres dans l'aile des serviteurs, les souvenirs du moment où ses parents, juste comme la famille d'Harry, cessèrent de l'appeler même par son nom, et les souvenirs de combien de haine il continuait à nourrir au fond de lui.

A ce moment, il ressentait juste ce besoin irrésistible d'aller vers Harry et de le prendre dans ses bras. De laisser Harry pleurer sur son épaule à propos des injustices de sa vie, et de ressentir sa propre douleur diminuer, même pour un moment, parce qu'il y avait quelqu'un qui comprenait parfaitement ce qu'il ressentait aussi.

Sirius frissonna légèrement. Autant il avait toujours voulu quelqu'un pour le tenir dans ses bras, il n'avait jamais imaginé qu'il y aurait quelqu'un qui comprendrait pourquoi il voulait être tenu. Il ne souhaitait pas ça pour quiconque. James et Remus avaient essayé de l'aider quand il s'agissait de sa famille… cependant, ils ne pouvaient jamais dire quoi que ce soit de vraiment significatifs pour lui. Il appréciait toujours l'effort, cependant.

Mais à présent Harry…

Sirius essuya son œil rapidement et reprit la lettre pour finir le peu qu'il restait.

Je déteste finir cette lettre sur une telle note aigre, mais j'ai réussi à me déprimer et m'énerver complètement, et j'essaie d'imposer une limite à ces lettres pour que tu n'ais pas à te perdre à travers 50 pages de parchemin à chaque fois que tu me réponds.

Amitiés,

Harry.

PS : J'ai ma liste, merci beaucoup, et un nombre croissant d'indices viennent s'y inscrire. Ou tu pourrais juste m'épargner cette peine et me dire ton nom…

Avec une main toujours tremblante, Sirius attrapa quelques morceaux de parchemin et s'installa pour répondre à Harry. Ca lui prit toute sa force et son self-control pour ne pas commencer sa lettre avec : 'Très cher Harry… Mon nom est Sirius Black…'