Auteur : Mysid
Traduction : Temys
Hello tout le monde ! Voici enfin la suite de « Lovers for tonight ». Finalement avec mes études et tout ça, j'ai mis beaucoup plus de temps que prévu à updater, je m'excuse donc auprès de ceux qui m'imaginaient déjà morte écrasée par un troupeau d'hyppogriffes enragés et qui désespéraient d'avoir la suite de cette fic.
Un énooooorme merci à Berlouche et Kitrinka pour leur aide !!
Disclaimer: Remus, Sirius, James, Peter, et leur univers appartiennent à JKR.
"Fallen (Alternate Version)" de CLS a aussi éte une source d'inspiration importante pour cette histoire.
Le titre vient de la chanson « Say goodbye » de Dave Matthews - « Demain redevenons juste amis, mais ce soir soyons amants. »
Cette partie de l'histoire se déroule dans les premiers mois de 1979, après que les Maraudeurs aient fini Poudlard, mais avant que James et Lily ne se marrient.
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Redevenir juste des amis
Chapitre 1 Le voyage au ski
Dimanche soir
Peter ouvrit la porte de l'appartement occupant tout le rez-de-chaussée du petit chalet dans les alpes suisses et entra dans le hall d'entrée dallé suivi de ses amis. James tapa ses bottes contre le sol et épousseta ses vêtements pour enlever les flocons de neige avant de s'avancer plus loin dans la pièce et sur le tapis.
« Nous y voilà, notre maison pour la semaine » déclara Peter avec un sourire. Et il semble bien que nous aurons de la neige fraîche pour notre premier jour de ski. »
Remus laissa tomber son paquetage sur le sol devant le canapé tandis qu'il balayait la pièce du regard. « C'est super Peter. C'est vraiment très gentil à ton frère de nous laisser utiliser cet endroit cette semaine. »
Sirius posa son sac près de celui de Remus et commença à examiner la petite cuisinière contre l'un des murs.
« C'est à Simon ? Je croyais que ton frère était trop avare pour acheter une maison de vacances aussi chouette. »
« Et bien, il a acheté ce chalet avec plusieurs amis. Tarquin et Dido Marsh possèdent l'appartement du dessus, et Simon partage celui-ci avec St John Wilsmith. »
Sirius se retourna avec un grand sourire.
« Vraiment ? Je m'étais toujours posé la question à propos de Simon et Sin .» Il joua des sourcils d'un air connaisseur « Ils forment un joli couple »
Peter se renfrogna . « Ne soit pas dégoûtant Sirius. »
« Note pour moi-même », dit Sirius en écrivant dans les airs avec une plume imaginaire, « 'L'amour qui n'ose pas dire son nom' met Peter mal à l'aise. Pauvre Simon, obligé de vivre avec une famille qui ne le soutient pas. Ca lui prendra du temps pour s'assumer pleinement. »
James se décida à intervenir avant que Sirius ne puisse embêter Peter un peu plus. Après tout il ne fallait pas compter sur Sirius pour savoir quand s'arrêter.
« Pourquoi ne poserions nous pas nos affaires pour aller chercher de quoi manger ? Je meurs de faim. »
« Ok » dit Peter en tournant le dos à Sirius et en regardant James. « Il y a deux chambres, là et là, toutes les deux de la même taille à peu près, donc je dirais deux par chambres. Qui veut aller ou ? »
« Tu veux être mon camarade de chambre, Remus ? » demanda immédiatement Sirius.
James sourit pour lui-même de cette proposition. Sirius s'était souvent plaint que Peter ronflait quand ils étaient à Poudlard mais Sirius pouvait être tout aussi bruyant parfois. « Remus et moi devrions vraiment laisser les deux ronfleurs ensembles »
Remus pencha légèrement la tête tandis qu'il regardait Sirius et réfléchissait à la question. « D'accord » répondit-il après un temps de réflexion.
« Ne fais pas ça, Remus » l'avertit James. « Celui qui partage la chambre de Sirius court le risque de se retrouver à dormir sur le canapé parce que Sirius emmène de jolies filles pour la nuit. On pourrait tirer à la courte paille, et celui qui aura la plus petite devra supporter le chien en chaleur. »
Remus sourit très légèrement.
« Je cours le risque. Je n'ai rien contre le canapé.»
« Ne l'écoute pas Moony, tu ne dormiras pas sur le canapé. » Sirius lança un regard méchant à James. « Ca m'arrive occasionnellement de ramener des invitées pour la nuit à notre appartement »- James renifla au mot « occasionnellement » - « mais pas plus souvent que Lily ne passe la nuit dans la chambre de Prongs »
« Nous sommes fiancés ! »
« En vérit » continua Sirius, levant la main avec laquelle il utilisait sa baguette comme pour faire un serment, « moi, Sirius Black, promet à Remus Lupin que s'il est mon camarade de chambre pour cette semaine, je ne ramènerai à la maison aucune jolie fille ni aucun joli garçon » il sourit d'un air faussement candide à Peter en faisant ce commentaire, « mais si Remus ramène quelqu'un à la maison je serais heureux de dormir sur le sofa. »
Remus secoua la tête avec un petit sourire.
« Pas besoin de promesses Padfoot, j'ai déjà dit oui. »
Jeudi matin
« Est-tu sûr de ne pas vouloir skier avec moi ce matin, James ? » Demanda Peter comme lui et Remus enfilaient leurs bonnets et leurs gants. « Après la nuit dernière, qui sait à quelle heure Sirius va se lever »
« Non merci » répondit James en se versant une seconde tasse de thé. « Va donc t'amuser sur ces pistes difficiles qui me tueraient probablement. Sirius et moi te retrouverons au pavillon pour le déjeuner après la leçon de Remus. On pourra faire quelques pistes ensemble après manger. J'ai hâte de voir à quel point tu auras progressé Moony. »
« Tu crois plus en moi que je ne le fais » rit Remus. « Bye James ».
« Bye ! »
James s'installa dans le canapé avec sa tasse et le dernier numéro du Mensuel du Quidditch. Non, un matin sans skier n'était pas pour lui déplaire. Trois jours passés à utiliser des muscles qu'il n'était plus habitué à solliciter l'avait laissé courbaturé et épuisé. Après avoir lu l'article titre et deux autres plus petits, James balança le magazine avec ennui.
« C'est l'heure de te lever Sirius. Rester debout tard à jouer à des jeux de boisson ne t'excuse pas pour rester si longtemps au lit ». James devait reconnaître que Sirius avait un certain mérite. Trois nuits de suites qu'ils sortaient, trois nuits passées à draguer et être dragué. Et jusqu'ici il avait tenu sa promesse. Il n'avait ramené personne à la maison, et personne n'avait dormi sur le canapé. Mais ça ne voulait pas dire que James allait se priver du plaisir d'embêter un Sirius avec la gueule de bois.
James faisait tourner sa baguette tandis qu'il réfléchissait à la meilleur façon d'embêter Sirius pour qu'il se réveille. De larges et moelleux flocons blancs flottant doucement dans l'air derrière les fenêtres attirèrent son attention, et il sourit. En sixième année il avait appris une variante de l'enchantement du plafond de la Grande salle de Poudlard. Cette variante ne changeait pas l'apparence du plafond, mais permettait aux intempéries de le traverser. Remus l'avait aidé à jeter ce sort au plafond de la salle commune de Serpentard juste avant une giboulée de milieu d'hiver.
« Je me demande si Sirius apprécierais de se faire réveiller par de la neige fraîchement tombée ? » Il atteignit la porte de la chambre que Sirius avait décorée d'un écriteau disant « Le Chenil », et entra doucement. Sirius était profondément endormi, étalé en diagonale dans le grand lit et enroulé dans les couvertures. James murmura l'incantation tout en traçant les contours du plafond, installant les limites du charme. Il regarda les premiers flocons tomber et sourit quand ils commencèrent à se poser sur les cheveux noirs de Sirius et sur son dos nu. Il ferma la porte sans bruit et retourna vers le canapé et son magazine pour attendre. Cinq minutes plus tard, une boule de neige explosa contre le dos de sa tête.
« Bonjour, Spike head ».
« Bonjour, Padfoot. Quel temps agréable tu ne trouve pas ? »
Il regarda Sirius, habillé seulement de son jean, fouiller la cuisine à la recherche d'une tasse raisonnablement propre et se verser du thé. Il avait deux bleus presque circulaires, qui commençaient à s'atténuer en un violet-jaune pâle, sur et juste à coté de l'épaule.
« Il a dû se cogner l'épaule drôlement fort pendant cette chute le premier jour » supposa James.
« Ouais et bien j'étais tenté de me transformer en mon alter ego à fourrure et de me rendormir ».
Sirius bailla ouvertement puis utilisa sa baguette pour allumer deux brûleurs de la gazinière. Il fit léviter des tranches de pain au-dessus des flammes pour les faire griller. « Ca te dérangerais d'arrêter la neige ? Je ne me souviens plus comment on fait et je doute que Remus apprécierais de dormir sur un iceberg. Lui n'aura pas de fourrure pour lui tenir chaud avant deux semaines. »
« Bien sûr. » James retourna au « Chenil », effectua le contre-sort sur le plafond puis fit évaporer la neige de la pièce. Il secoua la tête en regardant le grand lit aux couvertures en bazar. « Ces deux paresseux n'ont même pas pris la peine de métamorphoser le lit. » C'était le première chose qu'il avait faite dans la chambre qu'il partageait avec Peter, métamorphoser le lit en deux plus petits. Un sweat bleu volant dans les airs manqua sa tête de peu comme il retournait dans le salon. Sirius avait manifestement réalisé qu'il en avait besoin et l'avait fait venir depuis la pile de vêtements entassés dans sa chambre.
« Hey, Patfoot ? Tu veux que je sépare votre lit en deux pour que vous puissiez avoir chacun le vôtre ? »
Sirius passait le sweat par-dessus sa tête et émergea en fixant James d'un regard menaçant. « Touche à ce lit et tu meurs, Potter. Il est parfait comme ça. »
« Bien. » Il s'assit sur le canapé et ramassa le Mensuel du Quidditch. « C'est juste que tu prenais tout le lit tout à l'heure. Remus doit détester partager un lit avec toi. » James essaya de se replonger dans sa lecture, mais il avait la désagréable sensation d'être regardé fixement. Il jeta un oeil à Sirius et vit qu'il avait raison.
« Quoi ? »
« Es-tu vraiment aussi aveugle, James ? Combien de fois Remus a-t-il passé la nuit à notre appartement ? Dans ma chambre à chaque fois. Ce n'est pas parce que mes ronflements lui manquent. »
James fixa Sirius en retour, essayant de décider s'il était réellement en train de dire ce qu'il avait l'air de dire. Essayant de déterminer s'il était sincère ou s'il le faisait marcher. « Sirius ne peut pas être gay. Il passe tout le temps la nuit avec des filles »
Sirius secoua la tête et reconduisit son attention sur son petit déjeuner, étalant de la pâte au chocolat-noisette sur sa deuxième tartine. « Fais coïncider tous les indices. Même Peter pourrait s'en rendre compte plus vite, même s'il dirait probablement que nous sommes 'dégoûtants'. » Il lécha son couteau.
« Mais…Toutes ces filles que tu ramènes à la maison... »
Sirius éclata de rire. « Ouais, j'aime les filles. J'aime Remus aussi. L'un n'exclut pas l'autre tu sais. Remus aussi aime les filles, il n'ose simplement pas sortir avec l'une d'elle. Il pense qu'il la terrifierait. » Sirius rit de nouveau. « Il n'a peut-être pas tellement tort. Notre doux et sensible Moony est assez agressif au lit, et il a tendance à mordre. » Il mordit dans son toast et regarda la réaction de James à cette constatation.
James réalisa soudain que les bleus de Sirius n'avaient rien à voir avec le ski. Il se sentit très, très stupide. Deux de ses meilleurs amis –dans son propre appartement - et il n'en avait aucune idée. Sirius se leva et posa son assiette dans l'évier.
«C'est comme ça que tout a commencé à vrai dire. » expliqua Sirius. « Une fille avait rendu Remus plein de désir et bouleversé, il avait l'impression qu'il perdait le contrôle de son coté sauvage, et tu connais Remus, ça l'effrayait à mort. Je lui ai suggéré qu'il se sentirait peut-être moins mal à l'aise avec quelqu'un que le loup n'effraierait pas. »
«Toi.»
« Moi. Nous sommes amants occasionnels depuis. » Sirius s'assit dans une des chaises en face du canapé et se pencha en avant pour fixer James dans les yeux.
« Ce n'est pas l'idée tordue que tu te fais d'une blague, hein ? »
Sirius secoua la tête. Il avait l'air sincère, et un petit peu inquiet.
« Tu n'es pas complètement choqué et horrifié par ce que je viens de te dire, n'est ce pas ? »
« Juste un petit peu. »
« Bien. » Sirius cracha ce mot avec colère et se retourna violemment vers la cuisinière pour remplir de nouveau sa tasse. « Accorde moi juste une faveur, dis moi ce que tu as à dire, à moi uniquement, laisse Remus en dehors de tout ça. La dernière chose dont il a besoin est qu'une des rares personnes à l'avoir jamais accepté le prenne pour un anormal. »
« Non, je n'ai pas –je veux dire- tu m'as pris par surprise. Je suis choqué-étonné, pas choqué-dégouté. »
Les épaules de Sirius se relâchèrent et son visage affichait un sourire de soulagement quand il se retourna. « Récemment, ça me rendait complètement fou de devoir te laisser dans le noir complet. J'aimais plutôt l'idée que ce soit notre secret au début, à l'époque où je pensais qu'il s'agissait d'une situation passagère. » Il s'assit sur le canapé, à coté de James, et fixa son thé du regard.
« Et maintenant cette relation est devenue plus que ça ? » Demanda James. « Ca pourrait devenir très intéressant. »
Sirius sortit de sa rêverie et éclata de rire. « Ne pense pas comme une fille Jamsie. C'est du sexe, pas une relation, du sexe. Du très très bon sexe. Extraordinaire. » Il fit un grand geste des bras pour indiquer à quel point c'était extraordinaire.
« Ok, ok ! » rit James « Je ne veux pas de détails s'il te plait ! »
« Mais Moony et moi n'allons pas vous copier, toi et Miss Evans et commencer à choisir un service à thé pour notre installation. Ne dis rien à Peter d'accord ? »
« Cela va sans dire. Donc tu penses vraiment que Simon et Sin sont gay ? »
« Aucune idée pour Simon, mais Sin l'est indubitablement. Il bavait quasiment en regardant Remus à la fête donnée pour le diplôme de Peter. »
Jeudi soir
Une autre nuit dans un bar du coin. Une autre nuit à regarder Sirius parcourir la salle à la recherche de compagnie féminine pour lui et ses amis. Cependant, ce soir James regardait Sirius et Remus avec un regard neuf.
Sirius venait juste de convaincre trois jeunes étudiantes américaines de se joindre à leur table. Elles avaient paru très impressionnées quand Sirius avait menti en prétendant qu'ils étudiaient tous les quatre à Oxford. « Et le dernier, mais pas des moindres, est Peter Pettigrew, troisième fils de la onzième comtesse Earl Pettigrew. » Sirius fit un clin d'oeil à Peter en faisant les présentations. « Bien sûr, puisque notre Peter est le troisième fils, il est à l'abri de ces ignobles femmes chasseuses de titres. » Les Américaines hochèrent la tête avec compréhension. « Les choses pourraient être différentes si elles savaient que son frère aîné est stérile à cause d'un malheureux accident de polo. »
« Aïe! » dit Ellen, la jolie blonde assise entre James et Remus, tout en grimaçant à cette pensée.
Sirius hocha la tête tristement. « Et son autre frère, Simon, est un célibataire confirmé, donc… »
« Célibataire confirm ? » Demanda Amy, la brunette à coté de Peter.
« Gay » clarifia Tricia, celle entre Amy et Sirius.
Peter lança un regard furieux à Sirius mais celui-ci continua son sketch. « Oui, il semblerait que Peter soit l'unique espoir de sa famille d'avoir des héritiers. »
Remus s'y mit lui aussi. « C'est heureux que personne ne soit au courant chez nous. Les femmes anglaises aiment les titres. Le pauvre Peter se retrouverait entouré de femmes prêtes à se jeter à son cou pour les mauvaises raisons. Comment pourrait-il trouver le véritable amour ? »
« Pauvre chéri » roucoula Amy tout en passant son bras à celui de Peter.
« Le poisson est ferr » pensa James.
« Alors, qu'étudiez-vous ? » demanda Ellen à James. Elle se rapprocha légèrement, et lui offrit un sourire qui lui rappela étrangement celui que Sirius utilisait pour embobiner Mc Gonagall, et battit des cils deux fois.
« Une technique de drague très maîtrisée. » pensa James.
« Désolé Ellen chérie. » L'interrompit Sirius « Notre James va se marier très bientôt, et si tu le soumets à la tentation, je devrais en répondre à une jeune rousse très en colère pour t'avoir présentée. » Elle rit doucement mais s'écarta de James à distance raisonnable.
« Maintenant, d'un autre coté, Remus est disponible. »
James leva un sourcil en entendant Sirius qualifier Remus de « disponible » et chercha Remus du regard par-dessus la tête d'Ellen.. Celui-ci fixait sa bière sans aucune émotion visible sur son visage. Ellen tourna alors ses adroites attentions vers Remus.
« Même question » dit-elle en penchant la tête d'une manière qui indiquait qu'il avait sa pleine et entière attention.
« Eh bien, je… »
James décida que c'était son tour d'être créatif. « La matière préférée de Remus sont les créatures des mythes et folklores. Il connaît le sujet de long en large » « A toi de jouer la dessus Remus . « On pense tous qu'il enseignera cette matière avant longtemps»
« Quelles genres de créatures ? » Demanda Ellen à Remus.
« Dragons, trolls, vampires, loups-garous » dit Remus , toujours de marbre, mais un sourire étirait le coin de sa bouche.
« Oh ! J'ai adoré 'Entretien avec un vampire' » piailla Amy en se serrant contre Peter, passant son bras contre sa poitrine généreuse. « Est-ce que tu l'as lu ? »
« Fiction moldue » expliqua rapidement Remus.
« Non, je crains que non » répondit Peter à la jeune femme. « C'est un bon livre ? »
« Oh oui ! » s'anima Amy. « Anne Rice est une auteur merveilleuse. »
« Vous devriez lire les nouvelles érotiques qu'elle a écrit sous un pseudonyme » dit Tricia, « Très chaud et stimulant. »
« Bien, Sirius s'est gardé celle qui lui convient le mieux » nota James.
« Je préfère vivre une expérience 'chaude et stimulante' plutôt que de lire à ce sujet. » dit Sirius avec un sourire malicieux en passant un bras autour d'elle.
« Bien, moi aussi. » Sa voix était chaude et ronronnante et évoquait la manière dont on murmure dans une chambre. « Allons danser. »
James remarqua que Remus avait recommencé à fixer son verre de bière à moitié vide pendant que Sirius et Tricia quittaient la table, et commençaient à se balancer doucement, l'un contre l'autre, sur la piste de danse.
« Donc, à quelle université avez-vous dit que vous alliez ? » demanda James.
« L'université de Lewistrug. C'est en Pennsylvanie. » dit Ellen en s'asseyant au fond de son siège afin de pouvoir partager son attention entre les deux hommes de chaque coté d'elle. « Nous sommes toutes les trois seniors, et nous sommes venues ici parce que nous voulions faire un voyage génial ensemble avant d'obtenir notre diplôme et que nos routes se séparent. »
« Nous étions dans la même chambre à l'internat en première année. » ajouta Amy. « Et maintenant, quatre ans plus tard, nous sommes toujours amies. Ca va nous faire bizarre quand nous serons diplômées et dispersées dans différentes régions. »
Peter hocha la tête. « Nous étions camarades de chambres pendant sept ans, alors je sais exactement de quoi tu parles. »
« Vous êtes allés à l'internat ensemble ? » demanda Ellen à Remus. Malheureusement l'attention de Remus était ailleurs, focalisée sur un grand jeune homme aux cheveux sombres qui avait les bras serrés autour de sa jolie partenaire de danse.
« Remus ! » James lui donna une petite tape sur l'arrière de la tête. « Ellen t'as posé une question. »
« Oh ! Désol ! » Remus rougit en tournant de nouveau son regard vers Ellen et James. « Quelle était la question ? »
« Je te parlais de votre internat. Vous êtes allés dans le même ? »
« Oui. » Remus souriait largement à présent. « Nous sommes tous allés à l'école en Ecosse. »
« Y a t-il une chance que nous en ayons déjà entendu parler ? »
Peter et James rirent tous deux comme Remus secoua la tête négativement, toujours en souriant. «J'en doute. C'est le genre d'endroit que vous pouvez seulement connaître si vous ou quelqu'un de votre famille y est allé. Tout le monde dans la famille de Peter et celle de James y sont allés depuis aussi loin que quiconque puisse s'en souvenir. »
« Très ellitiste, hein ? » demanda Amy en regardant Peter.
« Très. » lui assura James. « Parle leur du château, Peter. »
« Le château ? »
« Eh bien, il a environ mille ans et il est extraordinaire. Des tours, des donjons, des passages secrets. Tout ce que vous pourriez désirer pour un « chez soi loin de chez soi ».
« A part le chauffage central. » dit Remus.
« Ne soit pas chochotte, Remus. » se renfrogna James. « Il y avait des feux de cheminée dans la plupart des pièces où nous devions rester quelques temps et il suffisait de s'habiller chaudement dans les couloirs. »
« Je n'aime pas les tours. » dit Amy en frissonnant, « J'ai peu des hauteurs. »
« Notre dortoir était dans une tour » lui dit Peter. « Mais les pièces étaient grandes et à moins de regarder délibérément par la fenêtre, tu n'aurais jamais réalisé à quelle hauteur nous étions. »
« Eh bien, je préférerais vivre dans une tour que dans un donjon. » dit Ellen.
Les trois homme éclatèrent de rire.
« Nous sommes d'accord avec toi, » dit Remus, « pour plusieurs raisons. »
« Nous devions seulement descendre aux donjons pour les cours de Potion. » dit Peter qui pâlit aussitôt en réalisant ce qu'il venait de dire.
« De chimie. » dit instantanément Remus « Nous avions surnommé ce cours 'Potion', parce qu'il avait lieu dans le donjon et que le nom semblait approprié. »
Ellen rit et sourit à Remus. « C'est approprié. Je m'en suis rendue compte quand j'ai pris chimie en option. La flamme du bec benzen, les bocaux et flacons pleins d'ingrédients potentiellement explosifs, les combinaisons chimiques qui créent des choses complètement différentes ... Je me sentais un peu comme une alchimiste médiévale . J'ai murmuré «Double, double, peine et trouble. Feu, brûle et chaudron, bouillonne !» dans ma barbe plus d'une fois. »
« Elle t'apprécie, Remus, et elle apprécie Shakespeare, pensa James. Et toi, est-ce qu'elle te plait ? »
La réponse à sa question vint immédiatement comme Remus sourit légèrement à Ellen avant de tourner de nouveau le regard vers la piste de danse. Le sourire de Remus mourut tandis qu'il parcourait la pièce des yeux, cherchant Sirius. Il regarda fixement en direction du bar pendant quelques instants puis se replongea dans la contemplation de sa bière, avalant difficilement.
James leva les yeux vers le bar. Sirius et Tricia étaient assis sur des tabourets, chacun avec un genou entre les jambes de l'autre. Il avait un bras sur le bar derrière elle son autre main jouait avec ses longs cheveux. Elle avait une main possessivement posée sur le haut de son bras, l'autre caressant sa cuisse. Leur tranquille conversation était ponctuée par quelques baisers langoureux.
« Je vais aux vestiaires des femmes » annonça Ellen. « Tu viens Amy ? »
« Ok, je serais vite de retour » promit-elle à Peter en donnant une légère pression à sa main.
Aussitôt les femmes hors de vue, Remus se leva brusquement.
« Je me sens pas très bien. Je pense que je vais aller me coucher. »
Il regarda James tout en enfilant sa veste. « Dis à Sirius que je prévois de dormir sur le canapé cette nuit, donc il peut ramener Tricia à la maison si il veut. »
« Prends mon lit » offrit Peter. « Tu ne devrais pas dormir sur le canapé si tu ne te sens pas bien. En plus, je suis plus petit donc je serais plus à mon aise sur le canapé que toi. »
Remus secoua négativement la tête.
« Merci Peter, mais j'ai couru le risque, je paierai le prix. »
Remus sortit sans regarder Sirius de nouveau.
« Peter, je crois que je vais partir dès que les filles seront de retour, » annonça James. Il voulait retourner à l'appartement pour le cas où Remus aurait besoin de parler. James sortit de l'argent moldu local de sa poche et les fit glisser vers Peter. « Utilise-le si tu veux commander autre chose. »
« Ne pars pas James. Ellen ne voudra pas rester sans toi et Remus et Amy pourrait bien partir si Ellen s'en va. »
« J'ai le pressentiment qu'en ce moment même, Ellen est en train de dire à Amy qu'elle veut partir. Pourquoi ne leur proposerais-tu pas de les raccompagner jusqu'à chez elles ? Tu pourrais peut-être prévoir un rendez-vous avec Amy ? »
James découvrit qu'il avait bien anticipé la réaction des filles quand celles-ci revinrent à la table mais ne s'assirent pas. Elles acceptèrent l'offre de Peter et tous trois marchèrent jusqu'à Tricia et Sirius tandis que James se glissait à l'extérieur et transplanait jusqu'à la porte d'entrée du chalet.
Il entra pour découvrir que la pièce était plongée dans le noir à l'exception de la lumière des étoiles qui se réverbérait sur la neige au travers des vitres. Remus était une sombre silhouette devant la fenêtre qui faisait face à la porte.
« Est ce que ça va ? »
« Je vais bien » répondit Remus, mais sa voix était rauque. Il venait de pleurer.
James jeta un sort au plafond qui le fit briller doucement.
« Non, tu ne vas pas bien, et tu n'a pas besoin de faire semblant du contraire. »
Remus hocha la tête mais ne se retourna pas. « Sirius m'a dit qu'il t'avait tout raconté. Ca fait un moment qu'il voulait le faire. » Remus renifla et s'essuya le visage avec sa manche. Puis il se racla la gorge et se retourna pour faire face à James. « Je vais bien, vraiment. »
« Bien moi, je n'irais pas bien si j'avais dû rester assis sur une chaise à regarder Lily embrasser quelqu'un d'autre. » Il décida de faire du chocolat chaud. Le chocolat, le remède miracle, surtout pour Remus.
« Ce n'est pas la même chose. » dit Remus tristement en s'asseyant sur le canapé et en levant les yeux vers James.
« Pourquoi ? » demanda James. il trouva deux tasses d'un état acceptable dans l'évier et les rinça.
« Parce que vous deux êtes amoureux et nous - et bien, je suis juste quelqu'un avec qui Sirius couche quand personne de mieux n'est disponible. » Remus rit d'un rire sans joie. « Bien, ça sonne vraiment amer, et ce n'était pas mon intention. Je veux dire, j'y gagne autant que lui. Toute cette histoire a commencé parce qu'il voulait m'aider, tu sais. » James acquiesca de la tête et commença à verser le chocolat en poudre dans le lait qu'il avait réchauffé magiquement. « Donc ce n'est pas comme si l'un de nous deux profitait de l'autre. Nous avons tous les deux débuté cette histoire les yeux ouverts. »
James tendit l'une des tasses à Remus en s'asseyant à côté de lui.
« Tu m'as parlé de la manière dont Sirius se sent à ton sujet. Tu ne m'as pas dit ce que toi tu ressentais envers lui ? »
Remus resta silencieux pendant un long moment, réfléchissant à la réponse à cette question.
« Ca n'a pas d'importance. » dit-il finalement.
« Bien sûr que si, ça en a . »
« Non, ça n'en a pas. » La colère faisait trembler sa voix. « Qu'est ce que tu veux que je dise, James ? Tu veux que je dise que je suis amoureux de lui ? Je ne le ferai pas. Je ne le peux pas. Je n'ai pas le droit de bousiller notre amitié en tombant amoureux de Sirius. »
« L'amour nous choisit, pas l'inverse. Tu ne peux pas t'empêcher de tomber amoureux. »
« J'ai eu le choix. » Remus frappa violemment sa tasse sur la table tout en se levant brusquement, et commença à faire les cent pas. « Je vous aime tous les trois en tant qu'amis, et Sirius ... Je savais à quel point j'étais déjà attaché à lui, et j'ai commencé à coucher avec lui quand même.J'ai joué avec le feu. Si je suis brûlé à présent, bien sûr que c'est de ma faute. » Remus ferma les yeux et prit une lente et profonde inspiration . Il était visiblement en train de réprimer ses émotions à nouveau. « Désolé, James, je n'aurais pas dû te crier dessus. »
« Pas de problème. Tu es en colère contre Sirius, et je suis la seule cible disponible pour ta colère en ce moment. »
« Non ! » Il fit une pause et s'assit sur la chaise en face de James. « Non . Je suis en colère contre moi. Tu ne comprends pas ? Un jour, Sirius va tomber amoureux, se marier et avoir des enfants. Il veut les mêmes choses que toi, il n'est simplement pas aussi pressé. » Remus sourit à ce commentaire, et James lui sourit en retour. « Mon amitié avec vous trois est la chose la plus importante au monde à mes yeux. Quand toutes ces bonnes choses arriveront à Sirius, je veux être heureux pour lui. Je le veux vraiment. Mais pour l'instant, vu mes sentiments actuels, je ne le peux pas. »
« Que vas-tu faire ? »
« Que puis-je faire ? Je dois arrêter de coucher avec lui et espérer qu'un jour je pourrais le voir avec quelqu'un d'autre sans avoir l'impression de mourir à l'intérieur de moi. » Il pointa sa baguette vers le chocolat chaud qu'il avait renversé sur la table et le tapis en murmurant un sortilège de nettoyage.
« Essayer d'arrêter d'aimer quelqu'un, bonne chance. Et tu -» James fut interrompu par l'ouverture de la porte et l'arrivée de Sirius et Peter.
« Nous avons escorté les demoiselles chez elle, et -» Sirius lança un regard à Peter pour qu'il finisse la phrase.
« J'emmène Amy diner demain soir. » dit Peter avec un sourire joyeux.
« Félicitations, Peter » dit James. « Est-ce qu'elle pense toujours être la future Comtesse Pettigrow ? »
Peter accrocha sa veste et s'assit à côté de James sur le canapé. « Non, je lui ai dit que Sirius avait tout inventé. »
« Alors la jeune demoiselle s'est retrouvée face à un choix » expliqua Sirius en se plaçant derrière Remus et en posant les mains sur les épaules de celui-ci. « Elle pouvait soit se révéler une petite coureuse de titre serpentardesque, soit se prouver à elle-même qu'elle valait mieux que ça et donner une vraie chance à notre Peter. Je suis heureux de pouvoir vous annoncer qu'elle a choisi la deuxième solution. » Il baissa les yeux vers Remus et posa la paume de la main sur le front de celui-ci. « Comment tu vas? Peter a dit que tu ne te sentais pas bien. »
Remus sourit courageusement en croisant le regard de James. « Je vais mieux, merci. James m'a préparé un chocolat chaud, et ça m'a fait du bien. »
« Tant mieux. Merci, Prongs ». Sirius baissa les yeux vers Remus de nouveau. « Tu devrais aller te coucher. Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil si tu commences à tomber malade. »
Remus lança à James un regard suppliant.
« Ouais, à propos de ça. Remus va s'installer dans la chambre de Peter et je viens avec toi, Sirius. »
« Pourquoi ? » demanda Peter juste avant d'étouffer un bâillement. Les yeux de Sirius demandaient aussi « Pourquoi ? », mais pas de manière aussi détachée.
« Sirius ronfle. » dit James . « Va chercher tes affaires, Remus. » Remus offrit à James un sourire reconnaissant et fit ce qu'on lui disait. Sirius s'apprêta à le suivre, mais James se leva et lui saisit le bras.
« Parle-lui demain. » dit James calmement. Sirius lui lança un regard assassin mais n'essaya pas de suivre Remus.
« Bien, » Peter bâilla de nouveau, « je crois que je vais me préparer à dormi moi aussi ». Il se leva et partit dans la salle de bain.
« Qu'est ce que tu lui as racont ? » gronda Sirius à l'intention de James dès qu'ils furent seuls.
« J'ai juste écouté. »
Remus émergea du « Chenil » en portant un sac hâtivement rempli d'affaires et une pleine brassée de vêtements. Il entra dans l'autre chambre sans croiser le regard de Sirius . Les yeux de celui-ci trouvèrent James à la place. Ils étaient blessés, déboussolés, et très, très en colère.
« Je dois chercher mes affaires, je reviens tout de suite. » dit James en battant en retraite dans la chambre. Il y trouva Remus assis au pied d'un des lits, serrant ses affaires contre lui, l'air un peu perdu.
« C'est le lit de Peter tu peux prendre l'autre. Utilise la commode de gauche. Je vais la vider. »
« Merci, James. »
« Pas de problème. » James se mit soudain à rire. « Sauf que maintenant je suis dans la même chambre d'un Padfoot furieux qui pense que je t'ai persuadé de le larguer. »
« Je vais lui parler. » dit Remus en se levant.
« Non, je lui ai dit de te parler demain. Je peux gérer la situation jusque là. »Peter entra dans la pièce, mettant fin à la conversation.
James retrouva Sirius dans sa chambre. Il avait déjà métamorphosé l'unique lit en deux et était étendu sur le lit le plus proche de la porte, les bras derrière la tête, fixant le plafond.
« Qu'est ce qui se passe, James ? » Sirius continua de regarder le plafond comme il parlait d'une voix basse et chargée de colère.
« Parles en avec Remus. Je n'ai aucune envie de me retrouver au milieu de cette histoire. » James commença à ranger ses vêtements dans la commode.
« Tu y es déjà, 'au milieu'. Je t'ai raconté tout ça ce matin, tu parles à Remus ce soir et maintenant - boom- il quitte notre chambre. »
« Ca n'a vraiment rien à voir avec moi, Sirius. »
« Tout allait bien jusqu'à ce soir. »
« Non, tout n'allait pas 'bien'. » répliqua James d'un ton acerbe. « Pourquoi crois-tu que Remus est parti si tôt ce soir ? Tu crois qu'il appréciait de rester assis là à te regarder léchouiller la gorge d'une fille ? »
« Ne sois pas stupide, James. Remus se fiche bien que je sorte avec quelqu'un d'autre. Je sais que je serais heureux pour lui s'il rencontrait quelqu'un. »
James claqua brutalement la porte de la commode.
« C'est bien le problème, non ? Tu supposes qu'il ressent les mêmes choses que toi, et ce n'est pas le cas. Remus, d'un autre côté, est tout à fait conscient de ses sentiments, et de l'absence des tiens. »
Sirius s'assit brusquement. « L'absence des -»
« Il a décidé qu'il devait choisir entre être ton ami et être ton ami et être ton amant, et il préfère être ton ami. »
« Oh, putain. »
« Oui, ça résume assez bien la situation. » James lança son pyjama sur le lit et commença à se déshabiller. « Maintenant que j'en ai beaucoup, beaucoup trop dit, je crois que je vais me coucher. Bonne nuit Sirius. » Puis, regrettant le ton dur de sa voix, il dit plus gentiment « Parle à Remus demain. Il n'est pas en colère contre toi, seulement contre lui-même. »
Vendredi matin
D'une façon ou d'une autre, Peter se débrouilla pour être partout le lendemain matin. Aussitôt que Remus fut sortit de la chambre, et que Sirius eut bondit du canapé pour aller lui parler, Peter sortit de la chambre pour prendre son petit déjeuner. Quand Remus eut fini de manger et retourna à sa chambre, Sirius n'eut que le temps d'atteindre la porte avant que Peter ne lui dise « Excuse-moi Sirius, il faut que je finisse de m'habiller. » James regarda la scène avec une sorte d'amusement attristé quand Sirius, désespéré de parler à Remus, essaya même de le suivre dans la salle de bain. Et évidemment, il fallait que Peter se brosse les dents.
« Tu as un cours, aujourd'hui, Remus ? » demanda Sirius tandis qu'ils bouclaient leurs bottes de ski.
« Non, celui d'hier était le dernier. Je vais skier avec vous aujourd'hui les gars. Enfin, si vous voulez. »
« Bien » dit Peter. « On peut commencer la journée par la longue piste que James aime bien. Si James et Sirius peuvent s'en sortir, tu le peux aussi. »
« Tu aimes nous rappeler que tu es le meilleur skieur, hein, Peter ? » demanda Sirius,un léger agacement dans la voix.
James savait que Sirius se fichait bien des taquineries de Peter, il était juste énervé par l'interposition involontaire de celui-ci dans ces tentatives pour parler à Remus.
« Bien sûr » admit Peter avec un grand sourire. « Après sept ans à être constamment rabâché que Sirius et toi êtes les meilleurs en vol, chacun son tour. »
Cela donna une idée à James. « Bien Peter, tu es peut-être le skieur le plus habile, mais je suis habitué à la vitesse. Pourquoi ne commencerions-nous pas la journée par une petite course, toi et moi ? La dernière piste que nous avons empruntée hier, de haut en bas, sans arrêt. » Il lança un regard significatif à Sirius. « Et dans une demi-heure, nous transplanerons jusqu'au début de cette piste plus simple pour retrouver Sirius et Remus. »
« D'accord, si Sirius et Remus n'y voient pas d'inconvénient. »
« pas de problème » fit rapidement Sirius. « On se retrouve dans une demi-heure. Tu veux lancer un pari, Remus ? »
« Je pense que prendra la tête rapidement, mais se rétamera en beauté. Mon argent est sur Peter. »
« Je tiens le pari. » Sirius enleva son gant et et tendit la main à Remus.Remus sourit et serra la main de Sirius. Ils prolongèrent le contact une seconde de plus que nécessaire, mais James ne pouvait dire lequel des deux en était le responsable.
James planta ses bâtons de ski dans le sol et s'appuya dessus comme il remuait les orteils. Le sort qui gardait l'intérieur de ses bottes de ski au chaud remplissait bien son office,et il se demandait comment les Moldus arrivaient à skier avec les pieds glacés. Il regarda Remus glisser au loin, suivant prudemment le chemin tracé par le passage de Peter. Une giclée de neige vint soudain heurter les jambes de James.
« Et bien, au bout du compte tu arrives finalement à t 'arrêter sans tomber, Padfoot. » Il continua de suivre Remus et Peter du regard.
« Remus est devenu plutôt bon, » dit Sirius . « Difficile de croire qu'il n'avait jamais skié avant cette semaine. »
James se tourna vers Sirius pour voir son visage. Son ami regardait vers le bas de la pente avec un sourire fier.
« Comment s'est passée la discussion avec Remus ? Vous allez bien, tous les deux ? »
Sirius fixa ses pieds, les secouant pour en faire tomber la neige.
« On fera aller. Je n'ai réellement pas voulu lui faire du mal, jamais. » Il releva le visage vers James et soutint son regard sans fléchir. « Mais je lui ai fait mal, hein ? »
« Tu n'es pas prêt à être amoureux, Padfoot ».
Il détourna les yeux et regarda les silhouettes de leurs amis rétrécir au loin.
« De l'affection, du désir, ça oui, mais de l'amour… tu n'es pas prêt »
Il se retourna et vit Sirius baisser la tête de nouveau, dans l'attitude du chien battu.
« Ecoute-moi, Sirius. Tu as vraiment bon cœur, un cœur gros comme ça, et un amour de la vie incommensurable. Un jour, tu seras prêt à tomber amoureux, et quand tu le seras, la personne que tu auras choisie aura réellement beaucoup de chance. Remus comprend ça aussi. Il se remettra »
Vendredi soir
« Le Fou bouge de trois cases.» ordonna James à sa pièce d'échec.
« Alors, quelle stratégie utilises-tu ce coup-ci ? Un vrai plan réfléchi à l'avance ou bien tu bouges tout simplement tes pièces au hasard pour m'embrouiller ? »demanda Sirius.« Qu'est-ce que tu en penses, Remus ? »
« Hum ? » Remus releva le nez du livre où il était plongé, assis sur une chaise à côté des deux joueurs. « Qu'est-ce que tu disais ? »
« Rien d'important. Roi, prend le pion »
James était impressionné. Ils avaient passé la soirée entière tous les trois, et aucun malaise ne s'était fait ressentir. Pas de silence gêné que James aurait eu à combler, pas plus de brusques éloignements l'un de l'autre que de contacts accidentels pendant la préparation du diner, pas même de politesse excessive.
Il savait pertinemment qu'à ce stade, l'attitude 'tout-est-revenu-à-la-normale' était juste une comédie, mais ils étaient tous les deux d'excellents acteurs. Evidemment, il aurait du déjà savoir cela. N'avaient-ils pas eu une liaison juste sous son nez sans qu'il ne se rende compte de rien ?
« Casanova est de retour » annonça Sirius comme Peter franchissait la porte d'entrée. « Comment s'est passé ton rendez-vous ? »
« Pas mal » dit Peter en se débarrassant de sa veste et l'accrochant derrière la porte. « Mais c'est bizarre de sortir avec une Moldue »
« Oh ? »
Peter s'assit sur la canapé à côté de James.
« J'ai du mentir tout le temps, et elle n'arrêtait pas de parler de trucs auxquels je ne comprenais absolument rien, mais que j'aurais manifestement dû connaître »
« Tu aurais dû prendre Etudes de Moldus, Peter » dit Remus.
« C'est trop tard maintenant »
« Je vois ce que tu veux dire » dit James. « C'est toujours bizarre quand je vois Lily en même temps que ses amies Moldues ou sa famille. Je me retrouve toujours à hocher la tête bêtement et à me sentir ignorant. Et pourtant, j'ai suivi le cours d'Etudes des Moldus. Ça me donne une assez bonne idée de ce qu'elle a dû ressentir pendant sa première année à Poudlard. »
« Bien, au moins, nous venions de deux pays différents, ça a aidé. A chaque fois que je ne savais pas de quoi elle parlait, elle supposait que c'était parce que j'étais anglais. » Peter se mit soudain à rire. « Hé, Remus, devine ce qu'Ellen a dit quand j'ai ramené Amy chez elle »
« Quoi ? »
« Elle a voulu savoir si tu t'étais réconcilié avec ton petit ami » Peter rit de nouveau sans se rendre compte qu'il était le seul. « Quel ego elle a, cette fille. Elle a décidé que puisqu'elle ne te plaisait pas, alors aucune fille ne devait te plaire »
« Effectivement, elle a un sacré ego » dit James. « Remus est juste quelqu'un d'exigeant »
A suivre !