Go back to being friends

auteur : Mysid

traduction : Temys

disclaimer : tout appartient à Mrs Rowling, bien évidemment.

Merci beaucoup à tous ceux qui ont envoyé une rewiew !

Chapitre 4 : Créatures secrètes

Le vent ébouriffait la fourrure broussailleuse du chien noir, le faisant apparaître monstrueusement énorme pour quiconque l'aurait vu à cet instant. Mais le chien faisait bien attention à ce que cela ne soit pas le cas. Il était assis dans l'ombre d'un mur de pierre friable, tirant parti du camouflage que lui offrait sa fourrure sombre. A distance, il avait déjà fait le tour du petit cottage, et à présent il se contentait d'observer.

Il était le fugitif le plus recherché de Grande-Bretagne et avait réussi à rester libre deux ans uniquement grâce à une combinaison de prudence, de ruse, de chance, et d'aide venue à point nommé. En cet instant, comme il se tenait si près du cottage qu'il cherchait, les enjeux étaient plus élevés que jamais. S'il était attrapé ici, il ne risquerait pas seulement sa propre vie, mais aussi celle de l'une des deux personnes qu'il aimait le plus au monde. Il ne pouvait pas compter sur la chance, et il n'attendait aucune aide. Il s'assit et observa. Si quelqu'un ou quelque chose surveillait aussi le cottage, il les trouverait avant qu'ils ne le trouvent. Quant il avait fait le tour du cottage, la seule personne qu'il avait sentie était l'homme qu'il était venu trouver. Il n'avait pas senti le froid glaçant jusqu'à la moelle qui l'alertait de la présence des détraqueurs. Les seuls mouvements qu'il percevait à présent en cette fin de journée étaient ceux des petits animaux cherchant de la nourriture pendant que les prédateurs diurnes étaient repus et que les nocturnes attendaient l'arrivée de l'ombre.

Il sentit la fumée avant de la voir monter de la cheminée du cottage. L'homme qu'il cherchait préparait à manger. Le chien se leva, se secoua pour réchauffer ses muscles, et avança lentement vers le cottage. Il pensa que celui-ci était assorti à son propriétaire. Il était petit, probablement juste une ou deux pièces à l'intérieur, juste assez de place pour convenir à un solitaire qui se contentait de l'essentiel pour vivre. Un petit poulailler se tenait à côté d'un petit jardin où poussaient des légumes et quelques plantes magiques. « Pour nourrir le corps. » des buissons de fushia, cascadant de fleurs d'un magenta écarlate, poussaient de chaque côté de la porte « Pour nourrir l'esprit. » Un mur de pierre et une lourde porte de chêne se dressaient de l'autre côté de la maison. « Pour contrôler le loup. » Le chien marcha doucement jusqu'à la porte rouge Gryffondor, rassemblant le courage d'y gratter. Il savait qu'il serait le bienvenu dans la maison de Remus. Ils avaient correspondu au cours de l'année précédente. Chacun d'eux avait pardonné à l'autre pour les erreurs et la méfiance du passé. Mais serait-il le bienvenu dans le cœur de Remus ? Seize ans auparavant, le loup garou avait admis qu'il était amoureux de Sirius. Celui-ci avait été trop jeune et trop bête pour admettre qu'il ressentait la même chose. Seize ans auparavant, Remus avait commencer à tenter d'arrêter de l'aimer, et ils en avaient tout deux payé le prix. Si Remus n'y avait pas encore réussit en cet halloween qui avait détruit leurs vies, il y avait forcément réussi depuis. Sirius savait qu'il n'y avait aucun espoir que Remus ai continué d'aimer un homme qu'il croyait être un traître, un meurtrier. Et pourtant, Sirius était résolu à lui dire ce qu'il ressentait. Trop des erreurs qui les avaient séparées étaient nées du silence.

Le cœur du chien battait si fort dans sa poitrine qu'il pensa que ses battements devaient se voir au travers sa fourrure. Il s'assit et leva une patte pour gratter à la porte, mais celle-ci s'ouvrit soudainement, révélant l'homme que le chien aimait.

Des yeux bruns pailletés d'or, « Ces yeux m'ont manqué. ».

« Rentre, Padfoot. Dumbledore m'avait écrit, mais tu es en avance d'un jour sur la date qu'il m'avait annoncée. Je me demandais combien de temps tu allais rester assis près de ce mur. » Remus vit le chien jeter nerveusement des coups d'œil autour d'eux. « Ne t'inquiète pas. Personne ne surveille la maison. Le ministère m'a gardé à l'œil pendant les neuf mois qui ont suivi mon départ de Poudlard, mais à présent, ils ne m'espionnent qu'une fois par mois. Toujours le premier lundi. Quels idiots. »

Le chien entra dans la maison, ses griffes claquant contre le parquet. Il attendit que Remus ait refermé la porte pour revenir à sa forme humaine, passant de quatre pattes à deux.

Remus regarda les yeux de son ami comme celui-ci les levait vers lui. Les pâles yeux bleus étaient les mêmes dans les deux incarnations. « Ces yeux m'ont manqués. » Il réalisa qu'il était en train de le fixer et se détourna avant de se rendre ridicule en rougissant.

« Tu arrives juste à temps pour le dîner. Il y a du pain sur la grille. » Il fit un geste en direction de la cheminée. « Surveille qu'il ne brûle pas, je vais aller voir si une des poule a pondu depuis ce matin. » Remus saisit un bol en terre cuite sur une étagère et prit la direction de la porte.

Sirius s'était déjà assis sur la marche près de l'âtre et ce spectacle amena Remus à s'arrêter un moment. D'une certaine façon, c'était une vue familière. Combien de fois avait-il regardé Sirius, illuminé par le feu dans la salle commune de Gryffondor ? La façon dont la lumière vacillante jouait sur les cheveux noirs, approfondissant les ombres et parsemait ses mèches de reflets d'or, c'était exactement la même chose. Mais son visage, le temps, la douleur, le cauchemar d'Azkaban avaient changé son visage. Sirius était toujours beau, il le serait toujours, même pour quelqu'un de moins partial que Remus. Non, la différence était dans l'expression. La plupart de leurs camarades de classes voyaient Sirius comme un clown, quelqu'un qui riait et souriait tout le temps, sans réelle préoccupation à l'esprit. Remus était l'un des rares qui ne s'y laissait pas tromper. Mais même quand il fixait le feu avec sa plus pensive expression, Remus savait qu'il n'avait qu'à dire le nom de Sirius, et celui-ci se tournerait vers lui avec le sourire. A présent comme il regardait son ami fixer les flammes, Remus se demanda s'il verrait jamais Sirius sourire à nouveau.

« Sirius ?

« Oui ? » Sirius leva les yeux vers Remus, mais ne sourit pas. Ses yeux étaient remplis d'inquiétude.

« Rien. Je ferais mieux d'aller chercher les œufs. »

Sirius suivit Remus du regard puis se leva pour observer la pièce. Entrer comme ça dans l'actuelle demeure de Remus, voir des objets qu'il ne reconnaissait pas, l'accumulation d'une vie – une vie dont Sirius avait été absent – le ramenait à la constatation qu'il y avait effectivement une vie entre eux. De nombreuses façons, Sirius avait seulement été loin de Remus pendant deux ans, les deux années qu'il avait passé en tant que fugitif. Il n'avait pas l'impression d'avoir réellement été vivant pendant les douze ans où il avait existé à Azkaban, perdu dans des souvenirs douloureux. Remus, d'un autre côté, avait accumulé une réelle histoire dans laquelle Sirius n'avait pas sa place. Ils avaient été séparés pendant plus d'années qu'ils n'en avaient passées ensemble. Il avait posé à Remus beaucoup de questions dans ses lettres ; le plupart d'entre elles n'avaient pas eu de réponses. Peut-être avait-il besoin de trouver certaines des réponses pour savoir s'il serait juste de sa part de dire quoi que ce soit.

Le vieux cottage comprenait bien deux pièces, comme il l'avait deviné. Une énorme cheminée de pierre servait de mur entre les deux pièces. En hiver, les pierres absorbaient probablement la chaleur du feu pendant le jour et diffusaient ensuite cette chaleur dans la chambre toute la nuit durant. « Remus a toujours détesté avoir froid. » La petite pièce comportait peu de mobilier. Des tâches d'encres sur une petite table en pin attestaient de son double rôle de bureau et de table à manger. Derrière la table se dressait une bibliothèque peinte du même rouge Gryffondor que la porte d'entrée. Les étagères les plus basses étaient remplies de livres tandis que les plus accessibles étaient occupées d'un assortiment de parchemins, de cahiers de notes moldus, de bouteilles d'encres et, dans un panier, des plumes. Une autre bibliothèque, entre la porte d'entrée et celle de la chambre, était remplie de livres et de boîtes et de paniers étiquetés. Sirius ne reconnut que peu de livres, des manuels qu'ils avaient utilisés à Poudlard et des livres qu'ils avaient offerts à Remus. Sirius sourit en voyant la couverture de A wizard of Earthsea. Il avait lui-même donné ce livre précis à Remus quand ils avaient à peu près quinze ans. Il le tira de l'étagère pour lire l'inscription. « Cher Moony, fais-moi savoir quand tu auras fini de lire ça. Nous pourrons alors en discuter longuement. Sirius. » Il était heureux que Remus l'aie gardé, malgré tout. Le dos d'un large livre attira son regard, du cuir rouge avec L'album photo de Moony inscrit en lettres d'or – un cadeau de James.

Il s'apprêtait à le tirer de l'étagère quand il sentit la fumée. « Le pain ! » Il fut au foyer en quelques pas. Il agrippa la poignée de la grille et l'éloigna brutalement des charbons ardents. « Merde ! » Il secoua sa main. Il avait besoin d'eau froide ou d'une baguette pour refroidir la brûlure. A défaut de la deuxième, il chercha la première. « Pas de cuisine, pas d'évier. » Il ouvrit la porte coincée derrière le placard du mur du fond et trouva une salle de bain pourvue d'un large et vieux lavabo en pierre. Tout en faisant couler de l'eau froide sur sa paume et ses doigts rougis, il observa la pièce. La baignoire avait des pieds en forme de pattes de lion. Le plafond était soit peint comme un ciel bleu, soit enchanté pour imiter le ciel. Sirius ne pouvait pas être certain sans nuage. La pièce elle-même, bien que confortable, était au moins deux fois plus large de l'intérieur que n'apparaissait la petite dépendance de l'extérieur.

« Padfoot ? » Remus apparut dans l'encadrement de la porte. « Tu vas bien ? »

« Je suis désolé Moony. Je regardais tes livres et j'ai brûlé le pain. »

« Tu as brûlé ta main. Laisse-moi regarder. »

Sirius lui tendit sa paume abîmée. Remus la prit dans sa propre main tout en se servant de sa baguette pour guérir la brûlure. La main de Remus était chaude et légèrement calleuse. Une sensation délicieuse. « Ca valait le coup d'être brûlé. » pensa Sirius. « Oh mon Dieu, je suis irrécupérable. » Remus garda la main de Sirius quelques instants encore avant de la lâcher brusquement et de se tourner vers l'âtre. « Il est là depuis à peine cinq minutes et tu lui tiens déjà la main. » se réprimanda Remus. « Bas les pattes ! » Il s'accroupit et examina la nourriture calcinée.

« Je pense que le pain est sauvable, juste un peu roussi en dessous. J'ai trouvé deux œufs et j'ai quelques saucisses dans le placard que je gardais pour toi. J'espère que tu n'as rien contre un petit déjeuner en guise de dîner. »

« Ce sera toujours mieux que le rat cru. » répondit Sirius.

Remus regarda Sirius avec un sourire malin. « Oui mais les rats crus produisent un craquement satisfaisant quand les os lâchent, n'est-ce pas ? »

« Tu es un loup comme je les aime, Moony. »

Remus eu soudain l'air mal à l'aise et ne paraissait plus savoir où fixer son regard. Sirius se serait bien mis une baffe pour lui avoir involontairement rappelée cette période difficile où Remus l'avait aimé et s'était heurté à un rejet de sa part. « Et maintenant tu l'aimes et il ne t'aime pas. Juste retour des choses. »

« Pourquoi n'irais-tu pas prendre un bain, Sirius, pendant que je prépare à manger ? »

« C'est ta façon moyennement subtile de me dire que j'empeste ? »

« Même pour un nez moins sensible que le mien. Quant t'es-tu baigné pour la dernière fois ? »

« Avec du savon ? Il y a neuf mois juste avant mon retour. J'ai du me contenter de barbotage de chien dans le rivières depuis. »

« Tu as battu mon record. Vas-y. »

Sirius ne protesta pas. Il avait envie de prendre un bain, et il avait envie de finir vite afin de pouvoir manger. Cependant il avait bien l'intention de découvrir pendant le dîner quel était le record de non-lavage de Remus. Il était temps que Remus réponde à une question à propos des années où ils avaient vécu séparés.

Le plafond de la salle de bain avait a présent quelques petits nuages cotonneux, violets sur abricot – définitivement magique. Sirius fut dans la baignoire sitôt débarrassé de ses robes. Il n'avait pas l'intention de traîner et ne se sentit pas obligé d'attendre que la baignoire se remplisse entièrement. De toute façon, il aurait du changer l'eau si telle avait été son intention. Il se lava les cheveux deux fois, ce qui n'était pas dans ses habitudes—enfin pas dans ses habitudes à une période où se laver les cheveux était un acte normal et régulier – mais il en avait besoin après neuf mois de saleté et de bave d'hyppogriffe.

Il aimait l'odeur du shampoing. Le temps qu'il passait en chien l'avait rendu plus sensible aux odeurs, mais pas plus capable de les nommer. Ca sentait juste propre et peut-être un peu comme la pluie printanière. Remus n'avait jamais aimé les savons et les shampoings qui sentaient fort. Il disait qu'il aimait les gens qui sentaient comme eux-mêmes. La première fois que Sirius avait porté du parfum, il avait remarqué que Remus trouvait sans cesse des excuses pour s'éloigner de lui. La fille qu'il fréquentait à cette époque – « Comment s'appelait-elle ? » -- avait aimé. Sirius avait donné la bouteille à Peter dans les jours qui avaient suivi.

Sirius s'essuya en fixant le tas de guenilles à ses pieds. « Je ne peux pas remettre ça. Je n'ai qu'à faire comme si j'étais toujours dans les tropiques et que je portais un pagne. » Il suspendit la serviette trempée et attrapa la seconde et large serviette accrochée à l'étendoir. L'enroulant autour de sa taille, il sortit pour retrouver Remus.

« J'espère que la police de l'étiquette ne va pas me poursuivre pour tenue indécente mais… » L'explication de Sirius mourut dans sa gorge quand il vit le regard de Remus se fixer sur lui. Il devint désagréablement conscient qu'il devait avoir l'air très maigre et abîmé. Ses côtes n'étaient pas aussi visibles qu'elles ne l'avaient été l'année précédente mais ses bras et ses jambes étaient toujours bien plus maigres qu'ils ne l'auraient dû. « Je n'ai plus grand-chose de l'adolescent sexy qui l'avait séduit. »

« J'ai des habits propres à te prêter. J'ai acheté quelques trucs dans un magasin d'occasion qui devraient être à la bonne longueur mais ils seront peut-être un peu larges. » Remus entra précipitamment dans la chambre et en sortit quelques instants plus tard. « Ils sont sur le lit. » Remus évita poliment de le fixer cette fois-ci et s'occupa en versant la nourriture dans les assiettes

« Merci. »

La chambre était petite et confortable. Un placard en coin et un lit deux places occupaient presque toute la place au sol. Remus avait allumé les chandelles en tête du lit pour que Sirius aie de la lumière pour s'habiller. Des vêtements moldus, pantalon noir, une chemise blanche et un paquet de boxers neufs étaient posés sur le lit. « Il se souvenait de ma couleur préférée. » pensa Sirius avec un sourire en effleurant le pantalon. Les boxers étaient un peu grands mais rien de gênant. Remus devait avoir remarqué sa maigreur lorsqu'il l'avait tenu dans ses bras l'an dernier. Pareil pour le pantalon. « Il va me falloir une ceinture. Je pourrais peut-être emprunter la baguette de Remus et métamorphoser quelque chose en ceinture. » Il enfilait la chemise quand il retourna dans l'autre pièce.

« J'aime le plafond de la salle de bain, Moony. Tu peux être mon décorateur quand tu veux. »

« Les nuits où le ciel est clair, j'aime m'allonger dans la baignoire et regarder les étoiles. »

« Il faudra que j'essaie ça. »

Sirius prit un siège. L'odeur épicée et graisseuse des saucisses l'avait amené d'impatient à affamé mais il réalisa que Remus lui avait servi deux fois plus de nourriture qu'à lui-même. Il tendit son assiette à Remus.

« Je ne vais pas manger tout ça. » Son estomac menaça de grogner à ce mensonge. « Reprends-en, Remus. »

« Je n'ai pas très faim ce soir. »

« Ecoute, j'ai envie d'être ici, mais si ma présence signifie que tu vas t'affamer pour me nourrir, je repars ce soir. »

Remus hésita puis secoua la tête. « Vraiment, je n'ai pas faim. Je te promets de ne pas m'affamer. Vas-y, mange Padfoot. Tu en as plus besoin que moi. »

Sirius reprit son assiette et saisit sa fourchette. « Je ne te crois pas, mais je ferais semblant si tu réponds à une importante question. »

« Quoi ? » demanda Remus, soudain tendu.

« Quel est ton record de temps passé sans bain ? »

Remus rit, soulagé par la question inoffensive. « Quatre mois. »

« Comment pouvais-tu te supporter ? » demanda Sirius entre deux bouchées d'œufs.

Remus haussa les épaules et commença à découper une tranche de pain brûlée.

« Pourquoi si longtemps ? » demanda Sirius.

« La même raison que toi. Je vivais quelque part où je n'avais ni baignoire, ni eau, ni savon. »

« Où ? »

Remus haussa les épaules encore une fois et mangea sa petite portion d'œufs brouillés en deux bouchées.

« Où ? » Comme Remus ne montrait aucune intention de répondre, Sirius lâcha la fourchette dans son assiette avec un claquement bruyant. « Je sais que tu aimes ton intimité, et que je devrais probablement laisser tomber, mais… Mais j'ai besoin de savoir quelque chose, n'importe quoi, à propos de ces années où j'étais… loin. J'ai été absent si longtemps, Remus et… Dis-moi juste quelque chose. Ce que tu veux. »

Remus leva les yeux pour rencontrer ceux de Sirius. Il n'avait pas honte des années difficiles auxquelles il avait survécu, mais pouvait-il en parler à Sirius sans que celui-ci ne le prenne en pitié ? Ou pire, s'en vouloir de la façon dont Remus s'était retrouvé seul, sans l'assurance sécurisante de ses amis ? Probablement pas. Presque toutes les lettres qu'il avait reçu de Sirius avaient inclu des excuses sous une forme ou une autre. D'un autre côté, Sirius avait perdu tant d'années, et peut-être avait-il besoin de savoir ces choses pour récupérer ce temps d'une certaine manière.

« Où est-ce que je vivais ? Des pensions bons marchés quand je pouvais me le permettre, et quand je ne pouvais pas, des bancs et des parcs, des champs quand le temps était chaud, une grotte pendant un moment, quelques endroits dans le métro qui ressemblaient pas mal à des caves aussi ; les bibliothèques publiques sont un bon endroit pour se réchauffer, mais on y est le bienvenu que si l'on a pris un bain récemment. J'étais sans cesse à chercher un endroit sûr où passer la prochaine pleine lune. J'ai trouvé cet endroit il y a sept ans. Il y avait eu un feu et c'était abandonné depuis des années. C'était à peine habitable pour les rats du coin. J'ai passé un accord avec la propriétaire. Je l'ai rendue habitable à nouveau et m'occupait des travaux de maintenance. Elle accepta de me louer à long terme. Quand je n'avais pas d'argent pour le loyer, elle me laisser faire des petits boulots pour sa maison. Elle est morte il y a un an et demi et m'a laissé l'acte de propriété dans son testament. »

Sirius ferma les yeux et baissa la tête tandis qu'une révélation le frappait. « Les derniers six mois – avant – c'est pour ça que tu ne nous disait pas où tu vivais. Tu n'avais pas d'endroit où vivre. »

« Oui. »

« Tu aurais du nous le dire. Nous t'aurions aidé. »

« Je ne voulais pas d'aide. C'est ton tour de répondre à une question gênante, Sirius. Pourquoi m'as-tu soupçonné ? »

Sirius releva la tête avec surprise. « Ce n'est pas évident ? »

« Dis-le moi quand même. »

« Peter te discréditait. Encore une chose qu'on a en commun, Moony. »

Remus fut momentanément sous le choc. Il avait été tellement sûr de connaître la réponse à cette question. Il n'avait pas même pas prévu de demander. « Tu veux dire, ce n'était même pas à cause de… » Sirius avait l'air désorienté. « J'ai juste tiré des conclusion tout seul, mais j'aurais dû réaliser que tu n'avais jamais eu peur de moi. C'était à la fois ton trait de caractère le plus attirant et le plus énervant ! »

Une partie de Sirius voulait réprimander Remus pour le croire capable de ce genre de bigoterie, mais le fait était, Sirius avait suspecté Remus d'être un traître et s'il était brutalement honnête avec lui-même, la lycanthropie de Remus avait peut-être inconsciemment joué un rôle. Il finit de manger en silence.

« J'ai un cadeau pour toi. » annonça Remus dès que Sirius eu fini. Il se leva et marcha jusqu'à l'un des étagères. De la plus haute, il prit quelque chose enveloppé dans du tissu, de la forme d'une baguette. Il la posa sur la table devant Sirius tout en débarrassant la table d'un mouvement de sa propre baguette. « Ce n'est pas tout à fait comme avoir une baguette personnalisée de chez Ollivander, mais… »

Sirius déballa le tissu précautionneusement. Autrefois, sa baguette faisait presque partie de lui, et à présent cela faisait si longtemps qu'il n'en avait pas tenue une. D'un profond brun sombre et de grain fin et dense, elle était presque identique à ses deux précédentes.

« Mahogani. »

« Et ventricule de dragon. Ce n'était pas une combinaison facile à trouver dans les boutiques où je suis allé. Je n'ai pas osé aller chez Ollivander et demander cette combinaison. Il savait que nous étions amis et il se serait souvenu de tes précédentes baguettes. Il aurait compris pour qui je faisais cet achat. »

Sirius fit un geste d'essai. Il ne vit pas d'étincelles mais sa main était chaude. La baguette dégageait une impression de « justesse ». « Tu t'es souvenu. »

« Bien sûr. Mahogani comme James et ventricule de dragon comme moi. »

Sirius se leva et balaya la pièce du regard, décidant de son premier essai. Ses yeux s'arrêtèrent sur la chaise usée par le temps devant la cheminée. « Un canapé pour qu'on puisse s'asseoir ensemble devant le feu, comme on en avait l'habitude de le faire. » Il s'imagina son canapé moelleux préféré de la salle commune de Gryffondor. Il secoua sa baguette et la chaise s'étira pour devenir le canapé qu'il avait imaginé.

Remus sentit la chaleur l'envahir comme il regardait Sirius utiliser une baguette pour la première fois en quatorze ans. Le sourire sur le visage de Sirius quand il vit le canapé imaginaire devenir réalité était vraiment contagieux. Combien de fois Sirius avait-il été celui qui faisait sourire Remus comme ça ? Remus était prêt à passer le reste de sa vie à faire ce qu'il faudrait pour s'assurer que Sirius sourie comme ça tous les jours.

Sirius parcourut doucement le tissu rouge de la paume de la main, comme pour s'assurer qu'il était réel. Il se retourna et renversa presque Remus dans son impatience de le serrer dans ses bras. « Merci, Moony » Remus resta prisonnier des bras de Sirius, perdu dans l'odeur de Sirius, et totalement inconscient du fait que celui-ci avait aussi peu envie de le lâcher que lui.

Approchant minuit

Sirius tentait de résoudre une énigme. Il avait l'impression que ce serait de la triche de demander la réponse à Remus, mais s'il ne posait pas la question, ça le tiendrait probablement éveillé toute la nuit.

« Remus, il y a des photos qui manquent dans ton album, mais tu as des photos de moi, et des photos de… Peter. » il cracha ce nom. « Alors, si ce n'est pas parce que tu les as détruites parce que tu ne supportais plus de les voir ou quelque chose comme ça… »

Remus était assis à côté de lui sur le nouveau canapé, lisant un livre et appréciant la compagnie silencieuse. Il avait remarqué que Sirius tournait les pages d'avant en arrière, retournait continuellement aux pages où des photos manquaient clairement, mais il savait que Sirius aimait trouver ses réponses lui-même.

« Quelles photos manquent ? »

« Une du mariage de James et Lily, une de la fin de la septième année, et une peu après la naissance de Harry. »

« Une photo de mariage, James tenant la coupe de quidditch, et James et Lily avec Harry. A part toi et moi, qui connais-tu pour vouloir ces trois photos ? »

« Harry. »

« Hagrid m'a écrit, ainsi qu'à plusieurs autres personnes, à la fin de la première année de Harry. Il voulait rassembler des albums pour Harry, plein de photos de ses parents. »

Sirius s'était arrêté sur une page sur laquelle un Sirius adolescent s'efforçait de pousser un James nerveux vers un groupe de filles dans le fond de la photo. Une fille aux cheveux roux souriait aux garçons seulement quand ils ne regardaient pas. Comme Remus regardait la photo, une larme vint s'écraser sur les robes du jeune Sirius. Sirius se dépêcha d'essuyer la larme et referma l'album.

« Ce n'est pas juste. Il ne devrait pas être obligé d'apprendre à les connaître seulement d'après les photos. Ils devraient être là, avec Harry, avec nous. Ils me manquent tellement, Moony. »

Remus serra Sirius contre lui et le laissa pleurer sur son épaule. Il ne sentait pas d'embarras, pas d'hésitation, à tenir Sirius contre lui, maintenant, à caresser son dos, à embrasser ses cheveux. C'était de l'amitié, c'était l'amour que Sirius était prêt à accepter de lui. Quand il sentit les sanglots de Sirius ralentir, il s'écarta juste un peu, juste assez pour voir le visage de celui-ci. Sa main derrière la tête de son ami, il effaça la dernière larme d'un baiser. Avant qu'il ne puisse s'écarter plus, les lèvres de Sirius furent sur les siennes. Le goût salé des larmes se mélangeait au goût de la bouche de Sirius, un goût, une chaleur qu'il pensait avoir oubliés. Tant de choses qu'il avait tenté d'oublier et qui surgirent de nouveau à la surface, ravivées. Sirius s'écarta et mit de la distance entre eux de nouveau. Un léger rougissement d'embarras colorait ses joues assorties à ses yeux et son nez rouges d'avoir pleuré.

« Il es tard Sirius, nous avons tous les deux besoin de sommeil. »

Sirius hocha la tête. « Je peux dormir ici. Je peux transformer le canapé en lit. »

Remus avait prévu de dormir séparément, pour éviter la tentation. Mais à présent, après avoir été embrassé, il réalisa que ce n'était pas ce qu'il voulait. Il avait arrêté de coucher avec Sirius seize ans auparavant dans l'espoir de se guérir de cet amour. Ca n'avait pas marché. Il passerait le reste de sa vie à aimer Sirius Black, qu'ils se touchent de nouveau ou non. Et si Sirius avait besoin du réconfort du contact humain, Remus ne le refuserait à aucun d'entre eux.

« Non Padfoot, viens au lit. »

Il éteignit le feu d'un battement de main puis la tendit à Sirius. Celui-ci se laissa entraîner dans la chambre. Ils se déshabillèrent silencieusement. Remus tournait le dos à Sirius tout en enlevant sa robe. Sirius devint subitement immobile. Remus sut qu'il regardait les cicatrices inconnues qui avaient rejoint celles qui lui étaient autrefois familières. Remus se retourna pour qu'il puisse voir celles qui parcouraient l'avant de son corps aussi. Non, le loup n'avait pas été clément envers lui durant les années où Padfoot lui avait semblé perdu. Sirius posa doucement les doigts sur une large cicatrice circulaire, tout autour du poignet droit de Remus, une cicatrice de brûlure par l'argent. Le loup n'avait pas fait ça. Il leva les yeux vers Remus, une question muette dans le regard.

« Ne me demande pas Sirius. Pas ce soir. »

Sirius hocha la tête, et ils se glissèrent dans le lit. Ils avaient tous les deux gardés leurs boxers, comme par consentement mutuel. Même ce peu de vêtement paraissait prude comparé à leur façon de partager un lit autrefois, mais aucun d'eux ne se sentait prêt à assumer. Sirius s'allongea sur le dos, fixant avec tension les ténèbres qui remplirent la pièce quand Remus éteignît les chandelles. Il était déchiré entre l'envie de se tourner vers l'homme qu'il aimait et désirait désespérément toucher, et celle de s'éloigner de lui. Il avait déjà tellement fait souffrir Remus. Il ne pourrait supporter de lui infliger ça de nouveau.

Remus s'allongea sur le côté, faisant face à Sirius. Il plaça son bras autour du ventre de celui-ci. Le contact était plein d'amour et de familiarité, mais pas sexuel. Sirius se détendit à la sensation de ce poids chaud et familier.

« Je suis heureux que tu sois là, Padfoot. Bonne nuit. »

« Bonne nuit, Moony. Je suis heureux d'être là aussi. »

Sirius ne s'était pas reposé plus d'une heure dans les deux jours précédents. Allongé là, dans le cocon tiède du lit de Remus, il se sentait en sécurité, protégé. Il se lova contre le corps de Remus et s'endormit. Les cauchemars ne le troublèrent pas cette nuit-là.

Au lever du soleil

Remus s'éveilla lentement dans les brumes d'un rêve familier. Sirius était avec lui, dans son lit de nouveau. Il inspira l'odeur de Sirius, sentit la chaleur de sa peau, glissa ses doigts dans les cheveux soyeux. A l'instant où il embrassa et mordilla la jonction entre l'épaule et la gorge, il réalisa que cette fois, ce n'était pas un rêve.

Sirius se tourna vers lui, rejetant sa tête en arrière et offrant sa gorge. Ce geste de soumission canin, il l'avait déjà fait pour Remus, homme et loup, de nombreuses fois auparavant. Sirius avait un léger sourire de contentement aux lèvres, mais ses yeux étaient toujours fermés et Remus ignorait s'il était réellement réveillé ou bien juste en train de répondre à ce qu'il croyait être un rêve.

Le loup s'en fichait éperdument. Il avait été séparé de son compagnon trop longtemps. A la vue de cette magnifique gorge mise à nue pour lui en toute confiance, un grondement sourd lui échappa. Il mordit le cou de Sirius, savoura le goût salé de sa peau, et sentit le battement de son pouls sous ses dents. Il ne mordit pas assez fort pour percer la peau, mais assez pour montrer clairement qu'il le pourrait.

Sirius gémit. Ce son changea le désir naissant de Remus en un réel besoin frénétique. D'un seul mouvement, il poussa Sirius sur le dos, plaquant ses épaules contre le matelas tout comme il roula sur ses genoux, écartant les jambes de Sirius de l'un d'eux. Il suspendit son geste à quelques centimètres au-dessus de lui, baissant le regard vers les yeux bleus de glace de Sirius, maintenant grand ouverts. Un son sourd dans sa gorge, à moitié grondement dominateur, à moitié gémissement suppliant, fut la seule façon dont il parvint à demander, implorer, supplier. Le langage humain semblait impossiblement complexe.

Sirius fixa les yeux de Remus qui brillaient d'un vague éclat d'or dans la lumière du matin. En cet instant, il lui importait peu de savoir quel Remus le voulait, de l'humain ou du loup.

« Oui Remus, s'il te plait. »

Remus se réveilla pour la seconde fois ce matin-là, avec un vague sentiment de malaise. Quelque chose n'allait pas. Il tendit le bras vers Sirius mais ne rencontra que des draps froids. La panique le prit, et il se redressa brusquement. Sirius était assis au pied du lit, les bras autour de ses jambes, son visage enfoui contre ses genoux.

« Sirius, tu vas bien ? Est-ce que je t'ai fait mal ? »

Sirius secoua la tête en signe de dénégation, mais Remus ne savait pas à quelle question il répondait. Il s'avança et toucha l'épaule de son amant.

« Sirius ? »

Sirius frotta sa joue contre la main de Remus et s'assit sur le lit pour lui faire face. Ses yeux étaient troublés.

« Il faut qu'on parle, Remus. »

« Tu as toujours été doué pour les constatations. » répondit Remus avec un léger sourire. Il s'assit en tailleur. Sirius lui sourit en retour, mais l'inquiétude se lisait toujours dans ses yeux. Il n'avait pas l'air prêt à mener cette conversation, aussi Remus essaya-t-il de le rassurer.

« Ce matin a été ce que tu veux que cela ait été. Une histoire d'une fois, une erreur parce que nous avons tous les deux été seuls trop longtemps ou bien le premier pas d'un retour à notre ancienne relation. Je serais là pour toi jusqu'à ce que quelqu'un de mieux ne survienne. Et étant donné ta présente situation, Padfoot, cela pourrait durer quelques temps. » Remus espérait que Sirius prendrait le plus de temps possible. Sirius ne trouvait pas les mots de Remus rassurants. Il eut un sursaut mental au mot « erreur » et se sentit nauséeux quand Remus déclara qu'ils continueraient jusqu'à ce que « quelqu'un de mieux ne survienne. » Il faillit laisser passer ce qu'impliquaient les derniers mots. « Quelqu'un de mieux pour… moi ? »

« Temps mort ! » dit Sirius, secouant la tête de confusion. « Pourquoi veux-tu recommencer à nouveau ? Es-tu juste désespérément seul, Moony, ou bien fais-tu… es-tu… »

« Suis-je toujours amoureux de toi ? »

Sirius hocha la tête et mordit sa lèvre inférieure.

« Est-ce que c'est important ? » demanda Remus en caressant du bout des doigts la joue de Sirius, piquante de barbe de trois jours. « Je te décharge de toute responsabilité en ce qui concerne mon potentiel cœur brisé. Je resterai pour le temps que tu voudras me donner. Juste aujourd'hui, une semaine, cet été. » Il commença à retirer sa main mais Sirius l'attrapa par le poignet et embrassa sa paume.

« Et que dirais-tu du reste de ma vie, Remus ? Tu arriverais à me supporter aussi longtemps ? »

Remus resta immobile le sourcil froncé comme il tentait de décidait si Sirius était réellement en train de dire ce qu'il avait l'air de dire. Cette fois, ce fut Sirius qui tendit la main pour toucher le visage de son amant.

« Je suis en train de dire ce que j'aurais du dire il y a des années. Je t'aime, Remus. »

Remus recula jusqu'à s'asseoir sur les oreillers, hors de portée, et secoua la tête. Sirius sentit son cœur lutter pour continuer de battre tandis qu'une énorme main l'écrasait. Il ne pouvait supportait le regard horrifié dans le pâle visage de Remus, mais il ne pouvait pas non plus détourner le regard.

« Tu te sens juste seul, Padfoot. Et tu es heureux de me voir et puis j'ai compliqué les choses ce matin. C'est tout. Tu ne m'aimes pas. »

Sa voix ne fut soudain plus qu'un murmure. « S'il te plait, ne me fais pas croire que tu m'aimes. Je ne serais pas capable de le supporter quand je te perdrais. »

La monstrueuse main disparut. Remus l'aimait toujours. Maintenant tout ce qu'il avait à faire était de convaincre Remus que c'était réciproque.

« Non, je ne suis pas aveuglé, Remus, plus maintenant. Pendant ce voyage au ski, quand nous avons décidé de redevenir simplement amis, James m'a dit que je n'étais pas prêt à être amoureux. Il avait presque raison. J'étais amoureux, je n'étais simplement pas prêt à l'admettre, ni à moi, ni à personne d'autre. » Il vit l'espoir dans les yeux de Remus. « Et le temps que je réalise que je t'aimais, les choses commençaient déjà à aller si mal, et Peter te calomniait et… Je suis désolé Remus. Je savais que tu ne ferais jamais ce genre de choses, mais j'avais peur de ne pas y voir clair à cause de mon amour pour toi. J'avais peur de faire confiance à mon cœur et je voulais choisir la prudence et… »

« Tu es sûr ? Tu m'aimes vraiment ? »

Sirius lui tendit la main. Remus la regarda comme s'il avait peur de la toucher.

« Je ne dirais pas cela si je n'en étais pas sûr. Je t'ai blessé trop de fois ; Je ne veux pas te blesser plus, Remus. » Sirius retira soudainement sa main et dit « Il faut cependant que je te prévienne. » Remus regarda Sirius d'un air méfiant.

« J'ai décidé qu'il y avait seulement deux choses dont j'ai réellement besoin dans ma vie. D'abord, je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour m'assurer que Harry est sain et sauf, et heureux. Jusqu'ici, j'y ai lamentablement échoué. J'ai besoin de me rattraper. J'ai promis. »

Remus hocha la tête. « Tu as promis à James et Lily. »

« Oui, mais je pensais à la promesse que j'ai faite à Harry quand il était bébé. Ensuite, j'ai besoin de toi dans ma vie, quelque soit la façon dont tu veux de moi. Le reste, comme tuer Peter, ou réhabiliter mon nom, ce serait bien mais je n'en ai pas besoin. J'aimerais toujours le tuer, mais j'avais tort d'en faire ma priorité. Tout allait de travers. J'espère que tu n'es pas vexé d'être placé en second. »

Remus sourit. « Je pense que tu as mis tes priorités dans le bon ordre. »

Finalement, il tendit la main vers celle de Sirius et attira celui-ci à lui. Sirius marcha sur les genoux jusqu'à Remus. Ils s'assirent côte à côte mais tournés l'un vers l'autre, les doigts entremêlés, leur main libre touchant, caressant le visage, les cheveux, le dos, les bras de l'autre. Se redécouvrant l'un l'autre. Remus passa ses doigts dans les cheveux de Sirius et l'attira pour l'embrasser. Ce n'était pas leur premier baiser. Ce n'était même pas leur premier baiser ce jour-là, si la manière affamée qu'ils avaient eu de se dévorer l'un l'autre le matin même pouvait être appelé baisers, mais d'une certaine façon, Sirius considérait qu'il s'agissait de leur premier baiser. Ce baiser-là marquait un commencement.

« Je t'aime aussi Sirius. » fit enfin Remus. Il rit. « J'ai attendu très longtemps de pouvoir dire ça. »

« Alors tu peux le redire. » répondit Sirius avec un sourire. « Ca ne me dérange pas. »

Au lieu de ça, Remus mordilla la peau tendre, juste sous l'oreille de Sirius et murmura « Comment allons-nous célébrer l'évènement ? »

« J'ai quelques idées, mais tu ferais mieux de dire au loup que c'est au tour de Padfoot d'être au-dessus. »

notes :

Et voilà ! Il reste un épilogue, que je traduirais dès que possible.

« A wizard of earthsea » est un roman d'Ursula K. Le Guin, dont le héros doit accepter sa propre part d'ombre.