bAuteur :/b RatselGott (anciennement Marieke5)
bOrigine :/b Fullmetal Alchemist
bGenre :/b Je sais toujours pas… Mais j'avoue que je ne cherche plus.
bDisclaimer :/b Les personnages de Fullmetal Alchemist appartiennent à Hiromu Arakawa.
bRésumé :/b Un mystérieux personnage observe les frères alchimistes dans l'ombre…
bBlabla :/b Le narrateur n'est pas l'auteur, et donc, logiquement, l'auteur n'est pas le narrateur. Il n'y a pas une once d'autobiographie là dedans !
bLA PLACE DE L'HORLOGE/b
Le lendemain matin, allez savoir pourquoi, j'étais dans un état lamentable. En fait, j'avais très mal dormi. Le mode "glanage d'informations" n'est pas sans conséquence, mais il avait porté ses fruits. Je savais pourquoi Alphonse, le plus jeune des Elric, était dans une armure, pourquoi son frère était devenu militaire si jeune, ce qu'ils cherchaient tous les deux, et aussi ce qu'ils avaient essayé de retrouver, sans succès…
iDécidément, ces deux garçons ont vraiment une vie passionnante !/i C'est ce que je pensais en me levant ce matin là. Mais maintenant, les connaissant un peu mieux, ou du moins connaissant leurs personnalités, je ne peux que regretter d'avoir pensé ça. C'était tellement égoïste de ma part ! Je me dégoûte moi-même, parfois…
Toujours est-il qu'il avait cessé de pleuvoir. J'allais pouvoir me mettre en chasse (non, mais voyez comment je parle : c'est écœurant !). Mais je n'eu pas à aller bien loin : ils étaient sur la place de l'Horloge.
En sortant de l'hôtel, je me trouvai directement face à eux. Mais ils ne me virent pas, j'étais trop loin. Je restai un moment immobile, plantée au beau milieu du passage, un peu surprise : je ne m'attendais pas à les voir si prés de moi sans y être préparée. Explication : quand je décide de "partager" la vie de quelqu'un, je fais de la première fois que je le vois réellement un jour spécial, où je grave tout dans ma mémoire. C'est quelque chose de très important pour moi, même si la personne concernée n'a jamais conscience d'être observée et ne sait pas que j'existe. Les frères Elric n'avaient pas encore d'existence réelle pour moi, car je ne les avais jamais vus en chair et en os (enfin, façon de parler, vous me comprenez). Maintenant que je me suis un peu remise en question (après les avoir rencontrés, j'y étais forcée), je me rends compte à quel point ce raisonnement était stupide et, encore une fois, égoïste.
Mais enfin, toujours était-il que je ne savais pas quoi faire. Le temps que je réfléchisse à la situation, il s'était remit à pleuvoir. Tant pis. Je n'allais tous de même pas rentrer maintenant, et au diable les flaques d'eau ! Voyant qu'ils risquaient de rester là un moment, je m'assis à la terrasse d'un café (elle était abritée, ouf !) pour pouvoir les observer à loisir. Non contente de me limiter à cela, j'écoutai à distance leur conversation. Apparemment, le père et la fille dont j'avais entendu parler la veille avaient été tués par un tueur en série qui sévissait dans le milieu des Alchimistes d'Etat. Les frères, surtout l'aîné, s'interrogeaient sur le principe même de l'alchimie. Le plus jeune dit :
"L'alchimie consiste à prendre les choses et à les décomposer afin d'en faire de nouvelles."
"Le monde entier suit cette règle dans un cycle immuable. La mort des gens fait aussi partie du cycle.i Il faut accepter le cycle/i. C'est ce que notre Maître n'arrêtait pas de répéter."
Comme il avait raison… Dans ma vie, j'ai souvent été confrontée à la mort. D'abord à celle de mes proches (mais c'est une autre histoire), puis à celle de mes "protégés". Car ils finissent tous par mourir un jour. Et à chaque fois, c'est un nouveau déchirement pour moi. Je passe des nuits entières à me saouler dans des bars sordides, n'aspirant qu'à la mort moi aussi. Jusqu'à ce que je tombe sur quelqu'un d'autre, ou que je me secoue et que je parte en voyage. C'est à cela que se résume ma vie. Et je ne pense pas que quelqu'un puisse s'y s'intéresser comme je m'intéresse à celle des autres.
Après plus d'une demi heure passée assis au pied de l'horloge, l'aîné dit : "Il faut que je marche, que je pense à autre chose." Il se leva et, son frère sur ses talons, s'enfonça dans les rues de la ville. Je les laissai prendre un peu d'avance, puis me levai à mon tour pour les suivre.
Je regrettai alors de ne pas pouvoir lire dans les pensées. Parmi mes dons psychiques, il y a la projection astrale, l'hypnose, la projection mentale et un chouia de psychométrie, mais je ne peux ni lire dans les pensées, ni faire preuve d'empathie. Pourtant, en cet instant, j'étais persuadée que les pensées se bousculaient dans l'esprit du Fullmetal.
Nous marchâmes pendant plusieurs heures, eux devant et moi les suivant discrètement. Le plus âgé ne parlait pas, et ce n'était visiblement pas bon signe car son frère lui dit : "Nii-san, je sais que tu es triste à cause de ce qui est arrivé à Nina, mais je n'aime pas te voir silencieux comme ça. Ca ne te ressemble pas et … ça me fait un peu peur…"
Le Fullmetal s'arrêta et lui fit face.
"Je te fais… peur ?" demanda-t-il en levant vers son jeune frère un regard où se mêlaient la tristesse et l'appréhension. "Dis-moi, Al, tu as peur de moi ?"
"Ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais à trop ravaler tes sentiments, un jour, tu vas tomber malade… Je m'inquiète pour toi, Nii-san."
Le Fullmetal baissa les yeux et reprit sa marche. Al le suivit. Et moi, j'étais derrière, comme toujours. Ils étaient vraiment touchants tous les deux. Un tel sentiment de fraternité, ça fait rêver… J'avais moi-même un frère autrefois, et voir ces deux là me faisait regretter qu'il ne soit plus à mes côtés.
Je sentis une présence au dessus de moi. Pas vraiment hostile, mais inquiétante quand même. Je levai les yeux, et croisai le regard d'un étrange personnage. J'eu la conviction que cet individu n'était pas humain, bien qu'il en ai l'air. Dissimulé comme il l'était dans l'ombre, je ne pu voir que sa silhouette, mais cela suffi pour que je le reconnaisse quand je le revis quelques semaines plus tard : un corps mince et élancé, et une coiffure extravagante en longues mèches pendantes. (1) iQui es-tu ?/i lui demandai-je par projection mentale. Comme je m'en doutais, cela l'effraya et, sans répondre, il disparu comme un fantôme.
Je le soupçonnai de surveiller les frères alchimistes, mais je ne savais pas pourquoi. Abandonnant mes réflexions sur le sujet, je me rendis compte que ceux que je suivais ne m'avaient pas attendu. Je mis quelques minutes pour les retrouver. Ils étaient dans un parc, l'aîné reposant sa tête sur les genoux de son frère qui s'était assis dans l'herbe mouillée.
Vais-je essayer de vous dépeindre le tableau en détails, où vous laisserais-je l'imaginer ? Toujours est-il qu'il était inoubliable. Ce jeune garçon blotti contre cette immense armure… Ca m'a donné envie d'être lyrique ! Mais le lyrisme ne me réussit pas, aussi vous épargnerais-je le poème qui me vint alors à l'esprit !
Etre serré contre son frère parut bientôt ne plus suffire au Fullmetal, et il se mit à tripoter quelque chose au niveau des épaules de l'armure. "Nii-san, qu'est ce que tu fais ?" lui demanda Alphonse. Sans prendre la peine de répondre, l'aîné défit le devant de l'armure et… se faufila à l'intérieur ! Une fois installé, il replaça de l'intérieur la pièce d'armure qu'il avait démontée. Sans rien dire, Al ramena ses bras devant lui, et se tint le ventre comme le ferait une femme enceinte voulant protéger son enfant. Oui, c'est bien ça : il voulait protéger ce qu'il y avait à l'intérieur de lui. Magnifique…
Je décidai de rentrer. Non pas à l'hôtel, mais chez moi, dans la ville où j'étais née. Cette fraternité…non, c'était plus que de la fraternité. Je ne pense pas qu'il y ait de mot pour désigner ce genre de relation. Enfin, le lien qui unissait ces deux frères avait fait remonter en moi de nombreux souvenirs, et de nombreuses blessures non encore refermées. Il fallait que je réfléchisse sérieusement aux raisons pour lesquelles j'avais vécu ma vie par procuration pendant toutes ces années. Car c'était bien ce que je faisais en suivant toutes ces personnes. Prises de tête en perspective, mais il fallait bien que je passe par là un jour ou l'autre (l'autre, ça aurait été mieux !). Inutile de fuir d'avantage : prends toi par la main, et regarde ta propre vie, pour une fois !!
bxxxxx FIN ? xxxxx/b
(1) Oui, je sais, à ce moment là du manga, Envy ne peut pas être dans la Cité de l'Est puisqu'il est à Lior, dans la peau de Cornello. Mais je l'adore tellement, ce Palmito, que j'ai pas pu résister !
bP'tit mot pour finir :/b Bah, pas grand-chose à dire… Hum… nous avons sans doute tous un peu de Charon en nous. Sinon, nous ne serions pas des lecteurs aussi acharnés…
