Titre : Baka! (chapitre 1 : Introduction mouvementée)

Couple principal : Kyo x Yuki

Auteur : Miss Ery

Genre : Humour, Angst, Shonen ai (peut-être yaoi plus tard..?)

Disclaimer : Les persos ne n'appartiennent malheureusement pas... je m'amuse tout simplement avec eux ;)

Pour votre information, j'ai repris les personnages mais ai changé l'histoire de base.. Donc c'est normal si certaines choses semblent étranges. Vous pouvez aussi bien pensez que ce sont les mêmes personnages mais dans une dimension parallèle, si ça vous simplifie les choses... Sur ce, bonne lecture!

Voici la version corrigée du premier chapitre, gracieuseté de ma bêta-lectrice, Aurore


Encore une fois ce jour-là, le lycée était rempli d'élèves excités. Tous allaient et venaient, murmuraient avec leurs amis puis partaient vers un seul et unique lieu ; la cour derrière l'école. Au centre de toute cette attention et de toute cette excitation, face à face, se trouvait deux jeunes hommes, environ de la même taille. L'un d'eux avait les cheveux oranges, un uniforme déboutonné et l'air rebelle, un peu agressif peut-être. Son opposant, tout aussi beau, avait quant à lui une chevelure grise, un uniforme propre et bien mit, ainsi qu'un air indifférent, à la limite de l'arrogance. Massés autour d'eux, à une distance respectueuse, les élèves attendaient avec impatience la suite de l'affrontement. Aujourd'hui encore les deux plus beaux lycéens de l'école avaient une dispute, qui se dirigeait manifestement vers un nouveau combat.

"Qu'est-ce que tu me veux encore?"

Cria presque Kyo, le lycéen aux cheveux orangés. Face à lui Yuki, les bras croisés, soupira en roulant des yeux avec un air toujours aussi passif, frustrant encore plus Kyo ;

"Je t'ai dit de cesser de crier. Tu es bruyant."

La réplique de Kyo ne se fit pas attendre, tant Yuki lui tapait sur les nerfs.

"Sale rat! De quel droit tu m'ordonnes de me taire?"

Fut la réponse hurlée par Kyo. Yuki n'ajouta à cela qu'un regard dédaigneux. Il est vraiment bruyant, pensa t-il avec réprobation. Le jeune homme aux cheveux orangés, ne pouvant plus enduré le comportement du "rat", lui empoigna soudain le collet, et demanda avec fureur ;

"Aller! Réponds, sale ra-----!"

Mais Kyo n'eut pas le temps d'achever ses paroles que Yuki, empoignant fermement et vivement le bras de son opposant l'envoya valser dans les airs avec une force insoupçonnée pour sa taille et son apparence calme et réfléchie. La foule poussa une exclamation en chœur. Le moment tant attendu était arrivé. Kyo se releva rapidement et se mit à enchaîner coups de pied et coups de poing avec rage mais adresse - il avait, tout comme son adversaire, une grande connaissance dans les arts martiaux, après tout! Enfin... tout cela, sans succès. Malheureusement pour Kyo, Yuki le surpassait, et de loin. Le jeune homme aux cheveux gris évitait aisément tout les coups de Kyo, les uns après les autres, sans aucune difficulté.

Finalement Yuki trouva une ouverture et balança un coup de pied magistral à Kyo, qui tomba à genoux sous le choc, les mains là où la jambe du jeune homme l'avait atteint. Tous comprirent alors que le combat était fini, et les élèves commencèrent à se disperser, déçus, tandis que Yuki jetait un dernier coup d'œil à son adversaire vaincu avant de partir à son tour, sans un mot.


Assis à la table basse de la salle à manger qui faisait également office de salon, Shigure, homme encore particulièrement séduisant, lisait son journal avec nonchalance, quand Kyo ouvrit brusquement la porte coulissante. Le jeune homme laissa ses chaussures sur le pas de la porte avec un geste rageur puis entra, sans saluer l'homme au kimono lâchement attaché. Shigure leva les yeux de sa paperasse, juste à temps pour voir l'adolescent entrer dans la cuisine.

"Bonjour à toi aussi, Kyo-chan!"Lança l'homme aux cheveux noirs avec son immortel sourire et sa voix toujours aussi moqueuse.

Kyo ouvrit le réfrigérateur, prit la pinte de lait et l'ouvrit avant d'en engloutir une bonne partie à même le goulot, avant de daigner accorder un regard empli d'éclairs à son cousin.

"-chan!"

Shigure fit une moue boudeuse et des yeux de chiot abandonné à l'adolescent.

"Dois-je comprendre que notre relation ne compte pas à tes yeux? Que tout nos merveilleux moments tout les deux ne sont plus que de vagues souvenirs? Ou alors..."

L'homme prit un air enjôleur et séducteur, fixant son petit cousin comme si celui-ci était sa proie, en se léchant les lèvres.

"… Faut-il que je te prouve à nouveau toute la profondeur de mes sentiments, Kyo-chan?"

Kyo s'emporta aussitôt ces paroles prononcées et administra un magistral coup derrière la tête de l'écrivain.

"Cesse de délirer, chien débile!"

Une main sur sa nouvelle bosse, Shigure attendit quelques secondes avant de s'exclamer ;

"Ite ite ite... Tu frappes fort, Kyo-chan..."

Kyo leva un poing menaçant à son cousin en entendant encore une fois le "chan", tandis qu'il prenait une nouvelle gorgée de lait, toujours à même le goulot. Mais son air menaçant s'effaça rapidement lorsqu'il entendit les paroles que l'écrivain prononça par la suite, laissant place à une incrédulité sans borne ;

"... je voulais tout simplement t'annoncer que je compte bientôt me marier, vois-tu."

Un sourcil levé en signe d'interrogation poussa Shigure à continuer ;

"Il s'appelle Ayame. Oh bien sûr, ça ne sera pas un mariage officiel, sa famille et la mienne ne le permettant pas, mais il va bientôt venir s'installer avec nous, et---"

Mais les explications de l'homme furent littéralement et physiquement noyées par Kyo, qui venait de cracher sa gorgée de lait sur son cousin.

"Quoi?"

Les yeux sur ses vêtements à présent poisseux, Shigure répéta avec calme ;

"Ayame va bientôt venir habiter ici. Ca ne changera pas grand chose, la maison à toujours été très grande et puis il y a--"

"IL?"Interrompit à nouveau l'adolescent, sans cracher de lait cette fois.

L'écrivain posa son regard sur le jeune homme aux cheveux orange et répondit avec un sourire ;

"Oui. Il."

Voyant que le lycéen tentait de sortir de sa confusion et du choc du moment, Shigure continua, sans se préoccuper du regard incrédule de son cousin.

"Je l'ai rencontré lorsque j'ai visité sa boutique - merveilleuse boutique, soit dit en passant, je t'y amènerai un jour, tu verras, c'est merveilleux - et après avoir discuté avec lui j'ai réalisé combien nous avions de points communs... la suite est habituelle ; je l'ai rencontré à nouveau, nous sommes aller dîner, l'autre soir je suis allé dormir chez lui..."

Kyo émergea de ses pensées confuses pour demander ;

"Quand?"

"L'autre soir. Vendredi passé, pour être plus précis."

"Tu avait dit que tu allais voir ta nièce!" S'exclama Kyo avec brusquerie, frappé par le mensonge éhonté de son cousin.

"Tu m'aurais posé des questions embarrassantes si je t'avais dit la vérité, Kyo-chan." Dénonça Shigure.

Le jeune homme frissonna de colère en entendant le nouveau "chan" mais s'efforça de se contrôler et répondit avec vigueur.

"Je ne t'aurais pas posé de questions embarrassantes! Je ne m'intéresse pas à ta vie privée, moi!.. Oh, et puis fais ce que tu veux..."

Abandonna-il finalement, voyant qu'il n'aurait pas le dernier mot. Après tout, c'était la maison de Shigure, et celui-lui l'hébergeait gratuitement, (ou presque, puisqu'il lui faisait souvent réaliser de nombreux travaux dans la maison, dont la femme de ménage qui ne venait qu'occasionnellement ne s'occupaient pas), depuis longtemps, subvenant à ses besoins en tant que tuteur... De plus, une douleur aïgue, mauvais souvenir de son combat avec Yuki ce jour-là, se fit sentir. Kyo battit donc en retraite et alla s'enfermer dans sa chambre pour y finir son lait en écoutant la télévision. Ca avait été une mauvaise journée, définitivement. Deux mauvaises notes à des examens, un combat de plus de perdu (humilié!), et maintenant l'annonce du "mariage" de son grand cousin. Pas que cela le dérange vraiment, en fait... Il se foutait bien du sexe du nouveau compagnon de Shigure. Mais cela voulait signifier qu'il devrait probablement endurer une personne de plus. Ce qui n'était pas une idée agréable pour l'adolescent un peu antisocial mais surtout maladroit.

Mais le plus intéressant restait à venir. Et cela, Kyo ne le savait pas encore.

Le lendemain matin, Kyo eut une matinée tout à fait normale. Ou presque. Il se rendit compte, et avec étonnement, que Yuki l'évitait, et que ce même jeune homme semblait ne pas être dans son assiette. Les seules fois où Kyo avait croisé le lycéen, celui-ci l'avait complètement ignoré, continuant son chemin sans même lui jeter un coup d'œil.. alors que normalement, il était le premier à le "réprimander" pour sa conduite un peu... marginale. Kyo n'avait jamais été du genre à se taire et à être très respectueux. À cela il préférait dire franchement ce qu'il pensait, haut et fort, au risque de provoquer bien des combats et des problèmes...

"Kyo-kun?"

Interpella la voix douce mais un peu inquiète d'une jeune fille aux cheveux longs et bruns, plus petite que Kyo de plusieurs centimètres, ses grands yeux bruns fixés sur l'adolescent. Elle remarqua avec un peu d'étonnement que son ami suivait du regard son grand adversaire de toujours.

"Kyo-kun..?"

Redemanda Tohru, avant de finalement avoir l'attention de Kyo, qui détacha enfin son regard du lycéen qui venait de disparaître au coin du couloir.

"Oui?"

Répondit Kyo avec une certaine désinvolture, cachant son embarras d'avoir été tant absorbé par Yuki. Son sentiment d'embarras s'amplifia pourtant en voyant les yeux inquiets de son amie. Elle avait toujours eu tendance à beaucoup s'inquiéter pour les autres, au détriment de sa personne.

"Tu semblais pensif... est-ce que tout va bien?"

Kyo s'efforça de sourire, oubliant momentanément son trouble face au comportement inhabituel de l'autre adolescent. Il redoutait un peu que Tohru ne s'inquiète d'avantage si il lui confiait ses inquiétudes, et qu'elle n'en vienne à s'attrister. Il ne supportait pas de voir quelqu'un pleurer, et cela était fréquent avec la jeune fille.

"Oui oui, je vais bien."

La lycéenne ne parut pas tout à fait convaincue aussi Kyo ajouta avec empressement ;

"Je vais bien, ne t'inquiète pas. Je me suis simplement souvenu des idioties que mon cousin à encore dit hier. Rien de bien important, tu sais comment il est."

Tohru acquiesça avec un mince sourire.

"Il t'aime bien tu sais."

"Peut-être." Répondit Kyo d'un air absent.

Soudain, la cloche sonna, annonçant ainsi le début du prochain cours. Tous cessèrent de parler et de rire pour aller s'installer dans leur salle de classe, à leur place. Kyo s'assit négligemment à son bureau et fit le tour de la classe du regard, sans réellement penser à quoi que ce soit. Mais quelque chose d'anodin vint frapper son esprit. Yuki n'était pas là. Cela frappa le lycéen principalement parce qu'à sa connaissance, jamais son adversaire de toujours n'avait raté l'un de ses cours. Kyo allait demander à son voisin de bureau si il savait où l'adolescent se trouvait mais il s'arrêta brusquement. Pourquoi irait-il s'inquiéter pour Yuki? N'était-il pas le jeune homme qui n'avait de cesse de le provoquer avec son air toujours impassible quoique légèrement arrogant, qu'il ne supportait pas? Celui qui l'humiliait à chaque bagarre, devant des centaines d'élèves, depuis bientôt 2 ans?

Kyo se laissa glisser sur le dossier de sa chaise dans un position plutôt confortable, profitant du fait que le professeur faisait l'appel pour rester ainsi, car il se ferait sûrement réprimander pour sa mauvaise tenue aussitôt que l'enseignant le verrait. Les pensées confuses, Kyo hésitait. Yuki n'agissait pas normalement. Mais il ne comprenait pas pourquoi cela l'affectait autant. Il ne l'aimait pas, et c'était réciproque. Alors pourquoi ses pensées retournaient-elles invariablement vers cet idiot de rat?

Le jeune homme se leva pourtant, brusquement, et il regarda le professeur droit dans les yeux, sans ciller, d'un air déterminé.

"Sensei, j'aimerais aller à l'infirmerie. Je ne me sens pas bien."

Dit-il, avant de prendre ses quelques affaires et de se diriger vers la porte sans attendre de réponse de la part de l'homme médusé par la soudaine "demande" de Kyo. Celui-ci lança un regard à l'air interrogateur et légèrement inquiet de Tohru, mais il lui adressa un bref sourire qui se voulait rassurant, puis il referma la porte derrière lui. Pour le moment, les explications pouvaient attendre. Et encore... il devait en trouver. Il n'avait même pas prit le temps de réfléchir, il avait tout simplement agit... comme il le faisait la plupart du temps, d'ailleurs.

Sans vraiment plus réfléchir, le lycéen se dirigea vers l'extérieur de l'école, son cartable à la main. Un faible vent tiède vint caresser sa joue tandis qu'il marchait sous un ciel dégagé. Laissant ses pas le guider, Kyo arriva bientôt près des arbres se trouvant derrière l'école... et c'est là qu'il aperçu Yuki. Assis au pied de l'un des feuillus, les jambes et les bras repliés sur lui-même, il regardait fixement un point dans le vide, le regard vague. Il était manifestement plongé dans ses pensées. De voir son adversaire de toujours ainsi frappa le jeune homme. Il avait l'impression de voir un aspect caché, interdit, de la personnalité de l'adolescent, qui ne montrait jamais d'émotions quelconques. D'ailleurs plusieurs en venaient presque à croire qu'il ne pensait à rien d'autre qu'à l'école, tant il ne parlait pas de lui et restait volontairement à l'écart... cela malgré le fait qu'il possédait son propre fan-club, qui l'adorait comme un prince avec une frénésie parfois des plus inquiétantes.

Sans le vouloir, le jeune homme à la chevelure orange se cacha derrière un arbre non loin de Yuki, l'observant en douce. Pendant un moment il se contenta de fixer l'adolescent, sans penser à rien, puis il se secoua. Pourquoi se cachait-il ainsi? Il ne faisait rien de mal! Yuki aussi séchait les cours, aussi il ne pourrait pas le lui reprocher, n'est-ce pas? Malgré son raisonnement, qui lui semblait tout à fait logique, il ne pouvait s'empêcher d'avoir le sentiment qu'il n'était pas supposé être présent à cet instant précis. Il lui semblait qu'il envahissait quelque chose préservé de toute intrusion jusqu'à présent. Se retournant enfin, Kyo resta plusieurs minutes appuyé contre l'écorce rugueuse de l'arbre derrière lui, les yeux levés au ciel. Il compta jusqu'à cent quelques fois, espérant que Yuki ne serait plus là lorsqu'il aurait finit. Ainsi il pourrait partir sans risquer d'être vu (car si il avait put arriver ici incognito, rien ne disait qu'il ne se ferait pas voir si il tentait de s'en aller..!). Le lycéen se retourna avec précaution et posa son regard là où Yuki était un instant plus tôt. Kyo soupira avec soulagement. Yuki n'était plus là. Il pourrait repartir et aller à l'infirmerie afin de passer le reste de l'heure restante au cours, et essayer d'oublier cet idiot de rat.

Kyo voulut donc faire demi-tour et repartir dans le sens inverse mais il sentit bientôt un lourd et menaçant regard sur sa personne. Il se détourna vivement pour se retrouver face-à-face avec un jeune homme au cheveux gris qui paraissait particulièrement furieux. Ce n'était pas simplement de la fureur. Non, c'était de la haine. Le lycéen poussa un cri de surprise contre sa volonté en apercevant l'adolescent, ne s'attendant vraiment pas à ce qu'il se trouve là.

"Yuki!" Cria t-il avec une certaine surprise.

"Qu'est-ce que tu fais là?" Ajouta t-il en oubliant momentanément qu'en quelque sorte, c'était lui l'intrus.

"Non seulement tu es bruyant et vulgaire, non seulement tu passes ton temps à te bagarrer et à me provoquer, mais tu dois aussi m'espionner?" Siffla Yuki avec une rage qui faisait légèrement tremblée sa voix.

Kyo ouvrit la bouche pour s'expliquer, avec la ferme intention de ne pas se laisser intimider par le jeune homme en face de lui, mais l'étudiant lui envoya un bon coup de poing au visage. Plusieurs pensées traversèrent momentanément l'esprit de Kyo tandis que sa tête résonnait encore du coup que Yuki venait de lui porter. Parmi celles-ci, la plus amusante était probablement que si Yuki avait été une fille, cela n'aurait pas été un cruel coup de poing mais une sévère gifle qui lui aurait été infligé. Parmi les pensées les plus étonnées et confuses, celle que c'était la première fois que le lycéen frappait le premier et donnait encore plus de poids à l'acte du jeune homme en question.

Kyo porta sa main sur sa mâchoire douloureuse et leva des yeux abasourdis sur le mince étudiant qui cachait trop bien sa force. Il aurait voulu dire quelque chose, répliquer, ou même répondre de ses poings au violent geste dont il avait été la victime, mais il n'en fit rien. Un sentiment des plus désagréables, mélange d'embarras et de regret, de confusion et de surprise, l'empêchait de penser clairement.

Yuki toisa Kyo avec un air indescriptible puis se détourna et partit de pied ferme, laissant un Kyo toujours abasourdi derrière lui.

Fin/Chapitre 1