Titre : Baka! (Chapitre 3 : Please don't let me cry)

Couple principal Kyo x Yuki

Autre couple(s) : Shigure x Ayame

Author : Miss Ery

Genre Humour, Angst, Shonen ai (peut-être yaoi plus tard..?)

Disclaimer Les persos ne m'appartiennent malheureusement pas... je m'amuse tout simplement avec eux ;)

Pour votre information, j'ai repris les personnages mais ai changé l'histoire de base.. Donc c'est normal si certaines choses semblent étranges. Vous pouvez aussi bien pensez que ce sont les mêmes personnages mais dans une dimension parallèle, si ça vous simplifie les choses...

Commentaires J'ai un peu modifié le premier chapitre après l'avoir relu. Mes modifications ne touchent pas l'histoire mais certaines "formulations". Rien de bien grave Je profite de ce petit espace que je me réserve pour remercier toute les personnes qui m'ont laissé des commentaires. J'apprécie beaucoup, autant les simples mots d'encouragement que les critiques constructives. Je vais tenter de ne pas vous décevoir ;)

Side-Note : À propos du titre de ce chapitre... il vient des lyrics de Telescope Eyes, du groupe Eisley.


Kyo et Yuki transportaient une lourde armoire au rez-de-chaussée, sous les ordres de Shigure. Cela devait bien faire au moins 20 minutes qu'ils peinaient à soulever l'imposant meuble tandis que l'écrivain - toujours vêtu de son éternel kimono entrouvert - pointait différents endroits de la pièce afin que les deux adolescents y dépose l'objet de bois massif, tentant de trouver l'endroit parfait où le mettre. Tout cela, bien entendu, tandis que Ayame faisait un discours semblant sans fin, gesticulant à qui mieux-mieux. D'ailleurs, Kyo se demandait combien de temps encore il pourrait endurer ce désagréable bruit de fond que produisait le couturier.

Lorsque Kyo s'était levé ce matin-la, il n'avait pas réalisé immédiatement qu'il avait passé la nuit dans la même chambre que Yuki, ni qu'il s'était dévêtu en dormant. En effet, Yuki était déjà sortit de la chambre lorsqu'il s'était éveillé, et pour lui, il était tout à fait normal de se réveiller en boxer. Il ne se rappela de tout cela que lorsqu'il manqua faire un arrêt cardiaque en entrant dans la salle de bain et en y découvrant son ennemi de toujours en train de se brosser les dents, tout endormi. Celui-ci l'avait laissé se remettre de sa surprise initiale (ou autrement dit, l'avait tout simplement ignoré) tout en continuant de se brosser les dents, pour enfin lui jeter un regard vague et passer près de lui sans lui adresser la parole. En fait, avait constaté le roux, le rat ne lui parlait guère que si il y était "obligé". Tout cela à cause de leur rivalité, ou dû à son "espionnage"...? Enfin, cela n'avait pas d'importance, se rabrouait l'adolescent chaque fois que ce genre de questions lui venaient à l'esprit. Ce n'était pas parce que son idiot de cousin avait décidé de faire aménager son amant, ainsi que le frère de celui-ci chez lui qu'il allait faire ami-ami avec celui qui l'avait humilié un nombre incalculable de fois au lycée...

"Un peu plus vers la droite.." Ordonna Shigure aux deux étudiants. "Ah, faites attention à ne pas briser l'armoire!" S'exclama t-il l'instant d'après en voyant Kyo et Yuki manquer perdre l'équilibre et ainsi renverser le meuble.

"Viens donc nous aider au lieu de te plaindre!" Se récria le chat, s'agitant tant, que l'armoire sembla bel et bien sur le point de basculer.

"Cesse de t'agiter, idiot de chat." Réprimanda Yuki en lui lançant un regard réprobateur mais d'une voix impassible.

"Je ne m'agite pas!"

"Si."

La sonnette de l'entrée retentit soudain, et Ayame se leva pour aller répondre. Mais Kyo sembla soudain pressé et il s'écria ;

"Non, laisse! Je vais aller répondre!"

Kyo ouvrit la porte et y découvrit deux jeunes hommes de son âge. Hatsu et Haru étaient des jumeaux identiques, du moins physiquement. Ils partageaient tous les deux la caractéristique de posséder des cheveux noirs à la base et blancs au bout, ainsi que divers aspects physiques qui en faisait deux bishounen, tout comme Yuki et Kyo ; grands, minces mais juste assez musclés, la peau parfaite, des yeux d'un gris métallique magnifique... Toutefois, leurs ressemblances s'arrêtaient là.

Si Haru était d'un genre plutôt calme, placide et intelligent malgré son apparente lenteur d'esprit, en plus d'un sens de l'orientation défaillant et d'un comportement relativement étrange parfois, Hatsu lui était le "mauvais garçon". Un peu comme Kyo en avait l'habitude, il n'attachait que rarement le col de ses chemises ou de ses blousons d'uniformes. Il avait également les oreilles percées, un ou deux tattoo, et surtout, il était caractérisé par son emportement encore pire que celui du roux. En plus de tout cela, il pouvait être particulièrement violent, provocateur et bagarreur à l'extrême. Mais si ses talents de combattant étaient de loin supérieur à celui des autres étudiants et divers voyous, il ne dépassait pas Kyo, et encore moins Yuki. Et pourtant on ne comptait plus le nombre de fois où il avait provoqué l'un et l'autre - et avait perdu.

Les deux adolescents saluèrent leur ami par leur habituel "Bonjour, Kyo-kun"(Haru) et "Oi"(Hatsu), et se surprirent un peu de voir le roux s'avancer dans l'entrée en refermant rapidement la porte derrière lui.

"Euh.. on est en plein ménage, et Shigure est plus insupportable que jamais alors je préfère qu'on parle dehors, ok?" S'excusa Kyo, tentant de ne pas paraître trop louche.

"Ah, d'accord." Répondit Haru, n'étant pas du genre obstiné de toute façon.

"Tu veux aller au cinéma avec nous?" Demanda Hatsu, ne passant pas par quatre chemins.

"Il y a un film qui a l'air intéressant. On voudrait y aller ce soir parce qu'il ne sera plus au cinéma bientôt." Ajouta son jumeau d'un ton neutre.

Cela prit un peu Kyo de court - il voulait éviter à tout prix que quiconque sache que Yuki habitait à présent chez lui... cela causerait beaucoup trop d'émoi, surtout dû au fan club du rat! - et il ne prit pas le temps de demander de quel film ils parlaient.

"Bien sûr mais.. je dois y retourner... on se rej--"

"Kyo-kun, viens nous aider avec l'armoire, Yuki ne peut pas s'en occuper seul!" Coupa un voix familière à l'étudiant.

Ayame avait brusquement ouvert la porte et, sans prendre le temps de regarder à qui l'adolescent parlait, avait prononcé ces paroles. Un moment de silence s'ensuivit. Les frères, l'un paraissant à peine surpris et l'autre franchement étonné, fixèrent le couturier, tandis que Kyo poussait un long hurlement plaintif dans sa tête vous savez, le fameux "Nooooooooooooooooooooooooooooon!".


Assis à la table basse du salon se trouvaient Yuki, Kyo, Ayame, Shigure et les deux frères; Hatsu et Haru. Kyo aurait préféré que ses deux amis ne sachent rien de la situation dans laquelle il était, mais comme il était à présent trop tard pour reculer, mieux avait fallu tout expliquer pour que tout soit bien clair, et ainsi éviter tout malentendus. Les deux adolescents avaient très bien pris toute l'histoire racontée par Shigure - ce qui avait d'ailleurs soulagé et découragé le roux, il était heureux qu'ils ne s'en formalisent pas mais... était-ce bon signe? Il lui semblait pourtant que la situation était bien trop étrange pour avoir si peu de réaction!

"Alors Kyo-kun, tu partages ta chambre avec Yuki..?..." Commença Haru d'une voix presque morne.

"... comme tu est chanceux!" Ajouta Hatsu avec un sourire malicieux, ce qui lui attira un regard noir de la part du roux, et un regard oscillant entre l'étonnement et la confusion de la part du rat.

Yuki lança alors un regard appuyé à Kyo, qui, se sentant injustement accusé par ce coup d'œil du jeune homme aux yeux violets, se leva brusquement dans l'intention de se remettre à se disputer avec son adversaire de toujours quand la voix du jumeau le plus tranquille s'éleva avec douceur.

"Yuki, tu veux venir avec nous au cinéma ce soir? Ce serait bien." Il le regardait droit dans les yeux, sans ciller.

"Quoi?" Fit l'interpellé, surpris par la demande, ne sachant pas trop quoi répondre.

"S'il te plait."

"Je..."

"Allez, Yuki-kun, va donc participer à cette merveilleuse sortie de couple!" Intervint Ayame, qui avait assisté avec Shigure aux émois des adolescents.

"De quoi te mêles-tu? Et où vois-tu des couples?" S'offensa le rat, pointant son frère comme si celui-ci annonçait que la terre était carré et que le chocolat avait le goût du gazon.

"S'il te plait." Redemanda Haru, toujours en le fixant, mais cette fois, sa main s'était emparée de la manche du bras levé de Yuki.

Le geste stupéfia l'adolescent, qui sembla hésiter un moment avant de détourner les yeux et de répondre finalement ;

"D'accord..."

Ce qui lui valut l'un des rares sourires de Haru.


"La Revanche..."

"... des Tomates Mutantes..."

Tétanisés par la médiocrité du titre (et de l'affiche, représentant des tomates géantes et des gens paniqués les fuyant, dans une ville presque complêtement en ruine) Kyo et Yuki faisaient la file avec Hatsu et Haru, au cinéma.

"Il parait que c'est très bien." Commenta simplement Haru.

"Ouais! Parait qu'il y à plein de sang, des bastons en masse et des tomates mangeuses de chairs humaines!" Fit Hatsu, qui attendait manifestement avec impatience de voir le film.

La file avança un peu. Plus qu'une personne et ils pourraient acheter leur billets.

"Franchement, ce film a un titre débile. Et il a l'air vraiment débile, aussi." Grinça Kyo, se demandant si il ne ferait pas mieux de donner sa place à n'importe quel imbécile et repartir chez lui (où plutôt chez son cousin).

"Pour une fois... je suis d'accord..."

La remarque de Yuki, qui regardait droit devant lui, surpris un peu Kyo. Qu'il ait lui aussi des goûts - relativement - normaux pour les films, passe encore, mais qu'il avoue qu'il était en accord avec lui l'étonna au plus haut point. Mais les pensées du lycéen s'arrêtèrent là, car la file avança encore. La caissière, qui ne devait pas être tellement plus vieille qu'eux, les cheveux noirs et les yeux bruns presque noirs semblait également nerveuse - sûrement sa première journée, pensa Kyo - se tourna vers Hatsu, qui était le premier.

"Bonjour!" Elle jeta un coup d'œil furtif aux trois autres adolescents, rougissant légèrement en constatant qu'ils étaient tous particulièrement mignons. "Combien de billets?"

"Oh, ce n'est pas moi qui paye!.." Grand sourire de la part de l'interlocuteur.

"Hmm?" Fit Kyo, vaguement intéressé mais surtout étonné.

".. C'est Kyo, là." En pointant celui nommé précédemment.

"NANI?" Cri surpris du roux, soupir découragé de Yuki, exaspéré par ses réactions toujours trop fortes.

Embarrassée par la réaction explosive de l'étudiant, la jeune fille regarda tour à tour Hatsu et Kyo, ne sachant plus à qui demander l'argent des billets qu'elle s'apprêtait à leur donner.

"S'il te plait." Fit Haru, cette fois à Kyo, lui lançant même un regard un rien implorant, sa main fermement accrochée au chandail noir au col en V de l'adolescent. Embarrassé à son tour, Kyo hésita.

L'air implorant du jeune homme s'amplifia. Le chat, ne pouvant enduré ce regard, finit par détourner la tête et fouilla dans sa poche pour y prendre son portefeuille, et enfin remettre l'argent que demandait la caissière, qui elle fut plutôt soulagée. Elle leur tendit leur billets et rendit sa monnaie à Kyo, puis tâcha de s'occuper des autres clients.

Haru ne lâcha pas le chandail de Kyo - qui trouvait d'ailleurs cela agaçant et qui n'hésita pas à le faire savoir à l'autre jeune homme (ce qui n'eut aucun effet), tandis qu'ils allaient dans la salle de cinéma. Yuki, un peu en retrait, les fixait de son air impassible, impénétrable, et Hatsu ralentit le pas pour marcher côte à côte avec le "Prince", comme il avait été surnommé par son fan club. Le jumeau n'adressa pas la parole au rat, se contentant de marcher à ses côtés, ce qui soulagea grandement celui-ci. Il n'était pas tellement habile avec les personnes de son âge, et cela malgré toutes les qualités qu'on lui donnait en tant que représentant des élèves, au lycée.


Yuki, Hatsu, Haru et Kyo étaient assis dans cet ordre dans la salle de cinéma. Le film avait commencé depuis une bonne demi-heure. Hatsu s'amusait beaucoup, et riait sans arrêt dans les scènes les plus sadiques (ce qui lui valut des coups d'œil réprobateurs de ses voisins de siège, non loin de lui, sans résultat). Haru lui semblait sans réaction, bien qu'il se soit accroché plus d'une fois à la main de Kyo, alors que tout le reste du public - ou presque - faisait un saut, poussant des cris de surprise assez risibles. Le chat, complètement désintéressé par le film, se répétait avec un sourire crispé que c'était la dernière fois qu'il confiait le choix d'un film aux deux frères, tandis que son adversaire de toujours, les bras croisés, se conseillait à lui-même de toujours faire exactement le contraire de ce que son frère lui conseillait de faire. Même si celui-ci n'avait pas influencé son choix, cela lui prouvait que les choix d'Ayame ne pouvaient qu'êtres mauvais...

Le film était des plus ennuyant et inintéressant... du moins jusqu'au moment où à l'écran on vit apparaître une salle sombre, sans fenêtre. Un gamin, capturé par les tomates mutantes, tremblait de peur dans un coin de cette même salle, quand un rayon de lumière vint éclairer le visage baigné de larmes de l'enfant. Les yeux écarquillés de Yuki restèrent fixés sur l'écran. Des souvenirs enfouis commençaient à refaire surface, tandis que le film continuait. Ses souvenirs se superposèrent aux images défilant devant les yeux du lycéen. Une silhouette s'approchait du garçon, qui tremblait de peur. Les mains du rat s'agrippèrent fermement aux accoudoirs de son siège. Le bruit du cuir du siège du garçon à la chevelure grise attira soudain l'attention de Kyo qui détourna un peu la tête, vaguement alerté. Mais en apercevant les yeux écarquillés de son ennemi de toujours, figé de terreur sur son siège, l'adolescent fut ébranlé, et en un flash rapide il se rappela le jour où il avait découvert le jeune homme, replié sur lui-même contre un arbre, avec cet air indéfinissable. La sensation que le roux avait en ce moment précis était la même qu'en ce jour mouvementé.

"Qu'est-ce que... Yuki?" Fit Kyo à voix basse, les yeux rivés sur le lycéen qui semblait dans un état second.

Cette salle sombre... si sombre.. les ténèbres, tout autour de lui, se resserrant comme un étau. Cette sensation étouffante. Pris au piège. Recroquevillé sur lui même, affaiblit, tremblant. De froid. De faim. Mais surtout, de peur. Ou plutôt, d'horreur ; de terreur. Ses yeux grand ouverts fixant l'obscurité. Il avait perdu espoir. Il allait sûrement revenir. Il revenait toujours. Était-ce la nuit, le jour? Yuki ne savait plus. Il était dans la nuit éternelle. Depuis combien de jours était-il là, enfermé dans cette pièce? Il en avait perdu le compte.

Pleurer?

Il n'avait plus de larmes.

Crier?

Il arriverait plus vite.

Soudain, un rayon de lumière, faible, malsain, apparu à l'autre bout de la pièce. Grandissant, s'allongeant. Les yeux fatigués du rat suivait la marque blanche qui atteindrait bientôt ses pieds. Il s'agita, tentant de rester hors de portée de cette lumière qui n'avait plus rien de rassurante. Un souffle, un murmure, qui glaça le sang du garçon dans ses veines, le fit se figer, les larmes aux yeux.

"...Yuki..."

"Oi, Yuki... Yuki? Yuki!"

Les yeux du jeune homme aux cheveux gris reprirent un éclat plus normal. Ils se détachèrent de l'écran où un nouveau combat entre les tomates mutantes et les humains se déroulait, passèrent sur quelques personnes qui regardaient le roux d'un air réprobateur et frustré d'autant de dérangement, puis se posa finalement sur Kyo qui, il ne le constata que quelques secondes plus tard, avait les mains posées sur ses épaules, et, ignorant les regards posés sur lui, son regard plongé dans le sien.

Kyo poussa un soupir soulagé en voyant son adversaire revenir à lui. Il s'était franchement inquiété un moment, en voyant la réaction anormale du lycéen devant le film. Il s'imaginait que celui-ci pourrait lui expliquer ce qui s'était passé, se doutant fort qu'il se reprendrait rapidement, mais il fut surpris par ce qui arriva alors. Yuki le repoussa violemment, détournant son regard du sien, puis il se leva en bondissant comme un ressort, et se mit à marcher d'un pas précipité vers la sortie.

Sans même réfléchir l'étudiant le suivit, laissant en plan Hatsu et Haru.


Yuki était déjà devant l'entrée du cinéma lorsque Kyo le rattrapa. La nuit était tombée ; un manteau sombre piqueté d'étoiles s'étalait au-dessus des deux adolescents. L'air s'était refroidi, on sentait bien que l'hiver n'était plus très loin.

"Yuki!' S'exclama enfin le jeune homme, ouvrant la bouche pour ajouter quelque chose, mais sentant ses paroles s'effriter avant même qu'il ait put les prononcer.

L'autre se tourna vers lui. Kyo s'était attendu à voir à nouveau le visage furieux, haineux, qu'il avait put apercevoir, quelques jours plus tôt. Mais au lieu de cela, ce fut un visage reflétant une tristesse infinie, une douleur sourde mais profonde... Confus, l'esprit du roux se vida de toute pensée. Il sentit sa gorge se nouer, comme si il pouvait sentir la douleur de Yuki. Non, se corrigea t-il, il ne ressentait à peine une once de la douleur que ressentait le jeune homme. Sans même réfléchir, ni laisser le temps au mince étudiant de partir, de lui lancer quelques cinglantes insultes ou alors de lui balancer un coup de poing bien placé, Kyo entoura de ses bras le mince étudiant, de façon un peu maladroite. Tout d'abord surpris, la première pensée de l'adolescent aux cheveux gris fut de se débattre, mais il découvrit qu'en vérité, cette chaleur qui irradiait de Kyo, réconfortante et silencieuse, le rassurait. La douce impression qu'il était en sûreté, loin de cette pièce horrible, de cette voix qui le faisait encore aujourd'hui trembler, lui fit oublier qui lui procurait un tel sentiment. Ce n'était plus le simple chat rebelle et survolté, que le rat trouvait désagréable, c'était... Yuki ne trouvait pas les mots pour décrire ce qu'il ressentait. Abandonnant toute idée de se défaire de l'étreinte du chat, il s'accrocha même faiblement au chandail de celui-ci. Ils restèrent ainsi quelques minutes, ni l'un ni l'autre ne sachant exactement combien, sans dire un mot, immobiles.


Ils évitèrent soigneusement le regard de l'un et l'autre sur le chemin du retour. Ils ne pouvaient - et ne voulaient - pas retourner dans la salle de cinéma, aussi ils avaient décidés, par de brèves paroles, de retourner chez eux.

Au moment où Kyo ouvrait la porte de la maison, il put entendre nettement la voix toujours aussi claironnante de Ayame, qui les accueillit ;

"Aaaah, Yuki-kun, Kyo-kun, bienvenue à la maison!" Déclara haut et fort le serpent en apparaissant devant les deux adolescents. Mais aussitôt le sourire du couturier s'effaça en voyant les lycéens, il prit un air un peu inquiet mais surtout étonné.

"Que s'est-il passé pour que vous ayez cet air d'enterrement?" Demanda t-il d'abord. "Auriez-vous déjà échangé votre premier baiser!" Ajouta t-il, faussement surpris.

Il n'en fallait pas plus pour faire réagir Kyo, qui, rouge de gêne, se récria ;

"Non mais qu'est-ce que tu inventes encore?"

"Comme c'est dommage, moi qui vous pensait plus entreprenants..."

Shigure arriva sur cet entrefait, mais manifestement il avait tout entendu de la discussion.

"Ah, les jeunes d'aujourd'hui... ils sont si lents! Quand je pense qu'à leur âge, j'avais déjà XXX et je XXX tous les jours!" Amusez-vous à remplacer les "xxx" par ce que vous voulez

"Ca, je voulais pas le savoir!" Fit le chat en rougissant d'avantage.

Sans se préoccuper plus que d'avantage de la discussion qui baissait sensiblement de niveau, Yuki, quant à lui, passa devant les autres occupants de la maison sans les regarder avant de monter les marches menant à l'étage, dans l'intention d'aller se coucher, manifestement. Les autres s'arrêtèrent pour le suivre momentanément des yeux, sans dire un mot, jusqu'à ce que Shigure ne se tourne vers Kyo afin de lui dire le plus sérieusement du monde ;

"Ne me dis pas que tu embrasses si mal que ça, Kyo-chan!"

Cette dernière réplique fut accueillie par un regard courroucé de la part de l'adolescent qui monta à son tour à l'étage. Mais au lieu d'aller dans sa chambre et rejoindre Yuki, il continua son chemin et sortit sur la petite galerie où le linge était mis à sécher, pour enfin monter sur le toit grâce à l'échelle qui était là en permanence. C'est là qu'il dormirait cette nuit, après avoir contemplé la nuit un bon moment, avait-il décidé.

Fin/Chapitre 3