Disclaimer : Rien ne nous appartient excepté l'intrigue! De toute façon, on douterait bien que vous puissiez faire cette fic comme nous, à l'heure où nous l'avons imaginée, ce serait bien impossible... Ceci dit, nous ne tirons aucun profit (infâme et cruelle circonstance!) et tout le reste appartient à J.K Rowling.

Titre : How to deal with Death
Auteures : Les Moires (alias Laika la Louve, Tinkerbell et MissTick)
Genre : Humour/Humour (pourtant, elle est sérieuse!)
Rating : PG-13
Avertissement : Avis au gens qui ont une grande crainte du rire, autrement dit, les rirophobes (Pouloum poum tchi!), vous devriez immédiatement quitter cette page puisque vous n'êtes pas à votre place.
Nota Bene : Cette fic peut contenir des traces d'arachides...
Résumé : Vous êtes-vous déjà demandé comment vos héros mourraient? De façon glorieuse, loufoque ou même inattendue? Si vous êtes curieux, cliquez sur ce lien... À vos risques et périls, bien entendu!

RAR : Puisque a si gentiment interdit les RAR, je les poste sur mon livejournal (Atropos). Le de site refuse de me laisser mettre le lien ici, alors je le mets sur notre page de biographie.

How to deal with Death
Chapitre 7: Comment se faire détester de la Mort

Inconnue (Foutus fuseaux horaires complètement stupides, aussi...)
Château de Frontenac, Québec, Canada

Un château, hein ? Comment pouvait-on appeler cela un château ? Quand même! Elle avait été capable de s'y introduire en passant complètement inaperçue.

Ah mais bien sûr!

La Mort éclata d'un rire quasi hystérique.

Elle était la Mort en personne! Elle l'avait presque oublié! C'est fou ce que les aventures d'une journée pouvaient influencer l'esprit de quelqu'un...

Bah, elle était dans une ville majoritairement Française... Pas de danger de tomber encore sur un de ces foutus Britanniques complètement siphonnés de la poire...

La Mort appuya sur le bouton de l'ascenseur, attendant patiemment que les portes veuillent bien s'ouvrir à son attention. Pour passer le temps, elle souffla doucement sur la lame de sa faux et la frotta avec vigueur de sa manche.

Il fallait quand même bien paraître! De quoi aurait-elle l'air si son instrument de travail était souillé de taches de doigts ?

"Mon Précieux..." chuchota-t-elle tendrement, sur un ton limite angoissant.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin et elle pénétra tranquillement dans la cabine. Une douce mélodie de grelots et de guitare électrique se faisait entendre. Elle se prit à chantonner l'air.

"I feel it in my fingers,
I feel it in my toes,
Christmas is all around me,
and so the feeling grows.
"

Est-ce que Noël approchait déjà ? Hmmm... Il fallait qu'elle voie à faire ses cadeaux de Noël dans ce cas... Que pourrait-elle offrir à Archibald, cette année ? Une petite prime de retraite ? Elle ricana discrètement... Le pauvre bougre ne pourrait pas vraiment encore lui sortir l'excuse qu'il avait une famille à faire vivre... Ses enfants étaient partis depuis un bon demi-siècle de la maison... Dans l'espoir de procréer eux aussi.

"Ça devrait être interdit, ce genre de truc, quand on est aussi laid" pensa-t-elle vaguement, avant d'être sortit de ses pensées, les portes s'ouvrant devant elle.

À contrecœur, elle sortit dans le couloir, les portes coulissantes lui coupant cette délicieuse chanson.

"It's written in the wind,
It's everywhere I go,
So if you really love Christmas,
Come on and let it snow.
"

La Mort s'avança dans le grand couloir magnifiquement illuminé, regardant les portes défiler devant ses yeux. Ah voilà, enfin, elle y était!

666

Pour une fois qu'on lui facilitait la vie sur l'endroit où aller chercher une victime! Tranquillement, presque joyeusement, elle tendit la main et tourna la poignée... Qui se révéla verrouillée.

Quoi ? Mais quel affront! Comment pouvait-on oser refuser de lui ouvrir ? Comment cette porte osait-elle lui refuser l'entrée ? Elle ne lui avait pourtant rien fait! Si c'était ainsi qu'elle le prenait...

Au grands maux, les grands moyens! Avec un grand sourire, elle empoigna son arme de prédilection à deux mains, et l'éleva au-dessus de sa tête et, alors qu'elle allait l'abattre avec toute la force qu'elle possédait, une forme spectrale passa au travers de la porte, semblant particulièrement enjouée, d'après ses premières paroles à son attention :

"You know I love Christmas
I always will
My mind's made up
The way that I feel.
"

L'homme devant elle la dévisagea fixement, avant d'afficher un sourire.

"Oh bonjour!"

La Mort ne répondit rien, clignant simplement des yeux, la bouche entrouverte. Cet homme devant elle était... Ses yeux glissèrent malencontreusement, traîtreusement, sur le corps de la dite personne. Elle les releva pourtant rapidement.

Il était...
Complètement...
Entièrement...
Mais vraiment totalement...
Nu.

"Euh, bonjour ?" fit l'âme de ce qui était son client, ce qu'elle ne semblait pas réussir à assimiler encore. "Madame ?"

Il voulut tendre la main vers elle, mais elle recula brutalement, la faux toujours dangereusement levée au-dessus de sa tête. Ce ne fut qu'alors qu'elle sembla reprendre ses esprits.

"Vous êtes nu" remarqua-t-elle ingénieusement.

L'homme baissa les yeux vers son corps, semblant un peu déconcerté.

"Je prenais un bain" l'informa-t-il de sa judicieuse réponse.
"Oh!"

Ils restèrent là à se regarder.

"Et si vous m'ouvriez la porte ?"
"Vous voulez entrer ?"
"Si je vous dis que j'aimerais que vous ouvriez la porte..."

L'homme devant elle lui tourna le dos et passa de nouveau au travers de la porte. La Mort s'efforça de ne pas laisser ses yeux traîtres se balader vers un niveau centré sous le bas de la ceinture.

Il y eut un cliquetis et elle put enfin tourner la poignée, pénétrant par ce fait dans une luxueuse chambre.

L'homme se trouvait toujours devant elle, flottait dans l'air. Et toujours aussi nu.

La Mort se racla la gorge, et sortit son carnet fleuri. Mieux valait en finir.

"Alors..." commença-t-elle, relevant les yeux, ne trouvant plus aucune trace de l'âme pourtant.

Elle cligna des yeux.

Qu'est-ce que le point ? Foutu mort... Jamais capable de rester au même endroit, une fois qu'il était décédé... S'avançant dans la pièce, elle se mit en quête de son client. Elle passa du salon, à la chambre à coucher, avant, enfin, de se rendre à la salle de bains, l'âme étant assise sur la cuvette des toilettes, trônant tranquillement, dans le plus simple apparat, toujours.

Dans un coin de la pièce, le corps du défunt se trouvait toujours dans la baignoire. Mais il ne flottait pas, au contraire. Il était sagement assis, les cheveux dans tous les sens. La Mort suivit des yeux un fil d'une couleur noire qui était relié au mur... allant se perdre dans la baignoire.

L'eau grésillait toujours, menaçante.

"There's no beginning
There'll be no end
Because on Christmas,
You can depend
" se remit à chantonner son client.

La Mort se retrouva vers lui, l'air blasé.

C'était original, comme mort. Une petite électrocution. Comme dans le bon vieux temps. Sauf qu'avant, ça se faisait sur une chaise...

"Votre nom ?"

Elle sortit son stylo. L'homme consentit à se laisser faire, à son grand soulagement, la Mort commençant à croire qu'un petit séjour dans un abattoir serait moins pénible.

"Harry."

Elle soupira.

"Harry qui ?"
"Juste Harry..."
"Eh bien, juste Harry, c'est pas suffisant! Vous êtes mort, je dois remplir votre dossier!"
"Je... suis mort ? Mais... la prophétie ? Voldemort ?"

La Mort garda un moment de silence stupéfait, le regardant d'un air suspicieux, par la suite, plissant des yeux.

"... Potter ?"
"Euh..."

Harry parut soudainement très embarrassé.

"Eh bien... oui..."
"Le Harry Potter qui a faillit mourir..."

Elle se mit à dénombrer sur ses doigts.

"Cinq fois" siffla-t-elle, le fauchant du regard.
"Eh bien..."
"Avez-vous une idée du nombre de fois que j'ai dû me déplacer pour vous ? Que je suis arrivée dans un endroit où il n'y avait aucun mort ? Où je suis restée plantée au milieu de nulle part à attendre ?"
"Eh bien..."
"Non, vous n'en avez pas la moindre idée! Vous ne pouviez pas vous décider à mourir, la toute première fois ? Ça m'aurait arrangé grandement, vous savez!"
"Mais...!"
"Taisez-vous!"

Sa voix trembla sous le coup de la colère.

"Vous n'avez pas le droit de décider quand vous voulez mourir! De quelle façon, oui, si ça vous plait, mais de là à me faire venir cinq fois! Mais cette fois-ci, je ne viendrai pas pour rien! Vous êtes mort! Une fois pour toutes!"

Elle éclata d'un rire hystérique, se tenant les côtes, si bien qu'elle en lâcha sa faux. Harry la regarda d'un air complètement perdu, avant d'ouvrir de nouveau la bouche pour parler...

"You gave your presents to me
And I gave mine to you
I need Santa beside me
In everything I do.
"

"Taisez-vous!" hurla la Mort, d'une voix stridente, se mettant à griffonner à toute allure sur son carnet.
"Qu'est-ce que vous faites ?"

Elle lui jeta un regarda dangereusement... dangereux. Mais évidemment, ses yeux traîtres ne purent que, de nouveau, glisser sur le corps de ce client si énervant...

"Un homme" marmonna-t-elle. "Votre âge ?" reprit-elle, sèchement.

Harry se sentit tout petit, tout à coup.

"Dix-sept ans... et toutes mes dents!"

Elle renifla d'un air dédaigneux, mais l'inscrivit tout de même, avant de le fusiller du regard de nouveau. Ce fut toujours juste si elle ne lui montra pas les dents. Harry se demanda vaguement s'il était vacciné contre la rage... avant de se rappeler qu'il était mort.

"Ils sont tous siphonnés de la poire... Complètement..."

Elle inscrivit "Anglais" sur son carnet.

"Comment êtes-vous morts ?"

Elle eut un rictus.

"Cette fois-ci, je veux dire..."
"Eh bien... Je prenais un bain..."
"Vous l'avez déjà dit!"
"... et j'écoutais le tout nouveau tube, vous savez, celui qui passe souvent à la radio, ces derniers temps..."
"Non, je ne sais pas!"
" Mais si... Vous savez bien : You know I love Christmas, I always will, my mind's made up..."
"Tenez-vous-en aux faits, plutôt que d'imiter un cochon qu'on égorge..."
"Et la radio est tombée dans la baignoire..."

La Mort éclata de rire, sans aucune retenue, avant de reprendre tout aussi brutalement son sérieux.

"Pathétique"

Elle l'inscrivit tout de même dans son carnet.

"Et votre friandise préférée ?"
"Fondant au chaudron..."
"Vous avez le droit de garder le silence, en tant que mort. Maintenant que vous savez vos droits, suivez-moi!"
"Mais... Ainsi ?"

Harry se pointa lui-même. La Mort ne lui prêta pas le moindre regard.

"Vous n'aviez qu'à décider d'une mort plus pratique, A735"

Et elle sortit de la chambre d'hôtel, Harry la suivant, sans autre choix.

Fiche du A735 :

Prénom et nom :Harry-je-survis-à-tout-ce-qui-m'arrive-et-je-n'ai-aucune-considération-pour-les-anges-de-la-Mort Potter
Âge et sexe : De ce que j'ai vu... Je dirais un mâle... De dix-sept ans
Nationalité : On me prend vraiment pour une imbécile, dans ce service...
Circonstances la mort : Alors là, après avoir survécu à cinq attaques consécutives, il a crû bon de mourir électrocuté... Hahaha! Si l'on est vraiment reconnu après notre mort, je lui prédis une glorieuse immortalité! Notez le sarcasme...
Friandise préférée :Fondant au chaudron

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10h03
Munich, Allemagne (enfin, de la diversité!)

Munich! La ville! La seule et unique! Tout en marchant sous une allée d'arbres, la Mort soupira de quasi-bonheur. Elle aimait tellement cet endroit. C'était ici même, juste à côté d'un magasin de saucisses, sur ce banc, qu'elle avait rencontré pour la première fois son premier amant, le beau et très très trèèèèèèèèès sexy Appollon. Aaaah, c'était les belles années!

D'un geste tendre, elle caressa le petit banc et s'assit à côté d'un petit vieux qui avait l'air de somnoler.

"Tant mieux s'il est rendu avec cette affreuse Héra. Hahaha, la misère qu'elle doit lui faire subir!"
"Pardon? fit une voix à côté d'elle."
"Parfaitement! Il m'a trompée, ce goujat, il y a mille trois cents ans, avec Cassandre! Non mais vous vous rendez compte!"
"Non, pas vraiment."

La Mort sursauta brutalement. Le petit vieux lui parlait!

"Oooooh, vous êtes mort! Et vous devez être mon V742."
"Je suppose que oui," répondit-il en balançant ses pieds qui ne touchaient même pas le sol (le pauvre).
"À la bonne heure! Je vais pouvoir aller manger de la choucroute avant d'aller chercher mon prochain client. Alors..." commença-t-elle presque en chantonnant, tout en sortant son calepin. "Votre nom et prénom?"
"Flamel, Nicolas James."

La Mort stoppa son mouvement. Lentement, elle tourna les yeux vers son interlocuteur avec une profonde lueur de haine dans le regard.

"Vous!" s'exclama-t-elle. "C'est vous! Nicolas Flamel, le scientifique qui a inventé la pierre philosophale!"
"Eh bien..."
"C'est vous qui avez inventé un moyen pour vaincre la Mort?"
"Heu... heu..."

Cette fois, son client avait l'air franchement mal à l'aise.

"Non mais pouvez-vous m'expliquer à quoi vous avez pensé à ce moment là?"

La Mort se leva et se mit à imiter Flamel.

"Oh!" dit-elle d'une voix grave. "Je vais faire la chose la plus stupide au monde! Je vais inventer un élixir de vie et devenir immortel! Ha! Ha! Ha! Eh bien j'ai une petite nouvelle pour vous monsieur Nicolas James Flamel. Vous. Êtes. Mort! HAHAHAHAHAHAHAAA! J'ai gagné! Vous n'allez plus jamais vivre! Vous n'allez pas pouvoir me faire perdre mon boulot!"

Elle mit ses poings sur ses hanches après avoir rejeté ses cheveux derrière son épaule.

"Vous savez, je n'en ai peut-être pas l'air, mais j'adore ce job et pas question qu'un petit pépé de votre genre vienne tout gâcher. Honnêtement, vous n'avez AUCUNE idée de tous les problèmes que vous avez déclenchés à la Fédération! Évidemment, il a fallu que Éris aille semer la discorde comme d'habitude en allant hurler votre invention sur tous les nuages, déclenchant la panique générale dans l'au-delà. Et vas-y que Dieu se mette à rigoler calmement, et vas-y que Lucifer hurle des obscénités en jurant que le Mal finira par triompher des femmelettes à sandales qui servent d'anges, et vas-y que Gabriel jette son auréole sur la table en claquant la porte."

S'il n'était pas déjà mort, le petit vieux aurait très certainement pété une crise cardiaque sous ses yeux. Mais la Mort s'en foutait et continuait de lui déverser des injures en faisant de grands moulinets avec sa faux.

"Vous avez engendré la pire terreur que les Cieux aient connue, monsieur Flamel! Nous avons été à deux poils de connaître l'Apocalypse. Et que faisiez-vous durant tout ce temps? Vous avaliez tranquillement des litres de foutu thé anglais en mangeant des cookies avec votre femme sur votre véranda! Non mais je rêve! Le mot surpopulation planétaire ne vous dit rien je suppose? Avant de penser à mettre au point cette pierre de malheur, vous auriez du prendre le temps d'aller jeter un petit coup d'œil en Chine!"

La Mort se laissa tomber sur le banc, à bout de souffle. La pauvre âme de son client tremblait comme une feuille. La Mort se frotta les tempes.

"Si vous saviez le nombre de complots organisés par la ICPad..."
"La quoi?"
"L'Institution Céleste de la Protection de l'au-delà, évidemment. Elle a dû déployer la milice spéciale pour aller supprimer votre « œuvre » en douce."
"Et qu'est-ce qui est arrivé?" demanda Flamel, les yeux ronds comme des yeux de merlans frits.
"Ils ont été obligés de rebrousser chemin après avoir perdu une partie d'échec. Longue histoire," ajouta-t-elle devant l'air de son client.

Elle prit un air grave.

"Je vais devoir vous faire un rapport."

Cette fois, la menace eut l'air de choquer Flamel.

"Un rapport!" demanda-t-il, l'air effaré.
"Oh que oui! Et je ne doute pas que vous soyez classé dans la section des fous dangereux pour ce que vous avez fait!"
"Mais..."
"Ne dites rien qui pourrait aggraver votre cas!" dit la Mort en levant une main, exaspérée. "Répondez à mes questions qu'on en finisse. Bon, où j'ai mis ce bloc-note? J'étais pourtant persuadée de l'avoir laissé dans cette poche..."

Elle se tourna vers son client.

"Mais ne restez pas là sans rien faire! Rendez-vous utile et tenez-moi cette faux. DÉLICATEMENT!" hurla-t-elle en voyant Flamel la cogner maladroitement sur le banc.

La Mort poussa un profond soupir d'exaspération.

"Aucune considération," marmonna-t-elle en fouillant dans les multiples poches de sa robe. "Ah! Le voilà! Alors... Sexe et âge?"
"Masculin, 672 ans."
"Non mais vraiment! Et je suppose que vous êtes Anglais?"
"Heu oui, c'est exact."

La Mort secoua la tête.

"Vraiment, il va falloir faire quelque chose avec ceux-là parce que ça meurt comme des cacahuètes dans leur coin... Circonstances de votre mort?"
"J'imagine que je suis mort de vieillesse."
"Oui et il était sérieusement temps. Maintenant, vous allez me faire le plaisir de me redonner ma faux, de sortir de votre corps et de me suivre."

Nicolas Flamel eut une moue dépitée, mais dût juger qu'il était préférable pour lui d'obéir. Il eut un regard de regrets en laissant son corps affalé sur le banc. La Mort roula des yeux.

"Suivez-moi. Il est temps que justice soit faite!"

Fiche du mort V742 :

Nom : Flamel, Nicolas James LE STUPIDE
Sexe et âge : Mâle, trop vieux
Nationalité : Anglais
Circonstances de la mort : Vieillesse. HAHAHAHAHAHAAAAA!
Friandise préférée : Pas de bonbons pour les criminels
Autres caractéristiques: Tueur potentiel du monde céleste

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Heure perdue au beau milieu de la nuit
Île perdue au beau milieu de nulle part

"La mer... qu'on voit danser... le long des golfes clairs... a des refl –"

SPLASH!

"AARGH! Cette foutue mer! Qu'elle danse, mais loin de moi!"

La Mort, pestant contre cet arrogant océan qui osait lui envoyer une vague de plein fouet, accosta sur une île rocailleuse. Aussitôt descendue de la barque bringuebalante qui l'avait amenée jusque là, elle empoigna le bas de sa robe à deux mains et l'essora, en faisant jaillir de quoi abreuver un troupeau de lamas pendant au moins un mois. Alors qu'elle donnait le même traitement à ses longs cheveux roux, quelqu'un lui tapota l'épaule. Elle se retourna, et...

"AARGH!"

Derrière elle se tenait un Détraqueur. Un vrai. Avec ses douze pieds de haut, sa main pourrie et tout. Il se pencha vers elle et poussa un soupir étrangement résonnant.

"Pardon, je ne comprends pas le langage des voleurs d'âmes."

Nouveau soupir, un peu plus exaspéré cette fois.

-Quoi? Je... Et puis vous n'êtes même pas mort d'abord, comment ça se fait que vous me voyiez?

Raclement de gorge un tantinet inquiétant.

"Oui bon d'accord, vous n'êtes pas vivant non plus. Bon, je dois... quoi? Oui, j'ai déjà un petit ami, je... Non! Vous ne pouvez pas lui manger son âme! J'ai un mort à aller chercher, fichez-moi la paix!"

La Mort courut se réfugier à l'intérieur de la prison. À son grand désespoir, il faisait aussi froid ici qu'à l'extérieur. Peut-être même plus. Elle sortit le plan que lui avait fait Archibald avec tant de soin. Malheureusement, du papier ne tient pas bien sous un déluge, et le plan se désintégra misérablement dans sa main. Soupirant contre sa mauvaise fortune, elle sortit son téléphone et composa le numéro de son assistant.

"Allô, Archie! Pourrais-tu me – AÏE!"

Surprise, elle jeta son cellulaire le plus loin possible. Le malotru avait osé lui donner un choc électrique dans l'oreille! Se disant qu'elle contacterait Zeus pour lui en faire un nouveau en rentrant, elle s'approcha du Détraqueur le plus près, qui s'amusait à souffler sur un prisonnier blond, roulé en boule dans le fond de sa cellule.

"Excusez-moi, monsieur? Euh... chose? Oui, merci, pouvez-vous m'indiquer où est détenu mon mort Q800?"

Grognement penchant largement vers le sinistre.

"En haut à gauche? Merci bien! Je... non! Je n'ai pas besoin d'escorte!"

Grimpant les escaliers quatre à quatre, elle évita deux autres gardiens – qui commençaient honnêtement à lui ficher une sacrée trouille – et trouva la seule cellule contenant deux prisonniers : le mort et son âme. Elle asséna un coup de faux à la serrure et entra sans autre obstacle.

"Bonjour, mort! Comment va la vie?" dit-elle d'une voix joyeuse.

L'âme lui adressa un regard étonné. La Mort était une grande rousse aux airs de folle furieuse. Qui l'eut crû?

"Votre nom je vous prie?" lui demandait justement la rousse en feuilletant un calepin coloré.
"Bartemius Croupton."

La Mort cessa tout mouvement et leva ses yeux verts vers lui.

"Junior," crut-il bon de préciser.

La Mort jeta son calepin à terre. Ça devenait une habitude.

"Vous!" murmura-t-elle. "C'est vous qui m'avez causé la plus grosse migraine de ma vie il y a des années!"
"Euh... Vous m'en voyez désolé, mademoiselle..."
"Ouais, c'est ce qu'ils disent tous," rouspéta-t-elle en récupérant son calepin. "Étiez-vous vraiment obligé d'user de ce stratagème pour camoufler votre décès? Mon assistant est loin d'être un génie – que dis-je, il est même loin d'être loin d'être un génie! Vous croyez vraiment qu'il a pu démêler que c'était votre mère qui avait pris votre place, et que quand elle est morte vous vous êtes enfui, et vous avez pris une potion pour lui ressembler?"

Croupton le jeune cligna des yeux, incrédule.

"En fait, c'est elle qui avait pris une potion pour me ressembler..."
"Je m'en fiche! Je suis venue ici avec l'intention de rappliquer un jeune homme et qu'est-ce que je trouve? Une vieille pleurnicharde!"

Barty cligna de nouveau des yeux, plus que perdu.

"Maintenant toute la famille est morte, vous n'aurez plus de problèmes avec nous," tenta-t-il de la calmer.
"Que vous croyez! Je suis sûre que j'aurai encore à parler à l'un de vous dans l'au-delà!"
"... Sincèrement désolé," répéta Croupton, à court de répliques.
"Ce qui est fait est fait, ne pleurons pas sur les faux cassées. Votre âge?"

Barty fixa le sol, où reposait son pauvre corps que les rats de l'endroit commençaient déjà à renifler avec intérêt.

"En fait, je ne sais plus..." chuchota-t-il honteusement.
"Comment pouvez-vous ne pas... En fait, je ne veux pas savoir. Vous êtes anglais?"

Ces derniers temps, la Mort avait pris l'habitude de poser cette question sous une forme plus directe. C'était moins fatigant et les réponses l'énervaient moins.

"Oui. Vous?"
"Moi? Je viens de... quelque part, vous verrez ça tantôt. Maintenant arrêtez d'être arrogant et répondez à mes questions!"
"Oui, chef!"

La Mort lui jeta un regard qui l'aurait trucidé s'il n'était pas déjà mort.

"Circonstances de la mort?"
"Regardez autour de vous, c'est pas assez clair?"

La Mort promena son regard sur les murs luisants de champignons, le plancher où des rats de la taille de marmottes se livraient à une course effrénée vers le corps, à la fenêtre où reposait une petite montagne d'ossements, aux restes d'un repas qui traînaient par terre...

"Ce lieu m'a l'air parfaitement convenable," dit-elle froidement. "Il me rappelle même la chambre à coucher de mon assistant, et personne ne peut me dire qu'Archie est sous-traité! Il a son propre téléphone! Je répète, circonstances de la mort?"

L'âme soupira, oscillant entre le fou rire et la peur bleue.

"J'ai passé les trois dernières années de ma vie dans ce trou. Le corps se détériore vite quand on n'a plus d'âme. Je suis mort de froid, de malnutrition, de courbatures, de solitude, de vide intérieur et d'humidité."

La Mort griffonna la liste extensive dans son calepin et se tourna vers lui pour la dernière question.

"Votre friandise préférée?"

L'âme leva un regard rêveur vers la fenêtre à barreaux qui laissait entrer l'odeur mi-salée, mi-putride de l'eau.

"Les poissons qui sont parfois portés par les vagues jusqu'ici..."

La Mort jeta un regard dédaigneux vers celui qui rendait justement l'âme sur le seuil.

"Les poissons ne sont pas des friandises, monsieur!"
"Pour moi, si!"
"Bon bon, calmez-vous. Si je vous énerve, vous seriez capable de faire des enfants pour me rendre la vie dure. Ah mais c'est vrai, vous ne pouvez pas, vous êtes mort! Ha ha!"

Croupton se mit à grogner, ce qui déconcerta considérablement la Mort.

"Euh... veuillez me suivre."
"Et si je refuse?"

Elle empoigna sa faux à deux mains et lui frappa la tête avec le plat de la lame.

"J'ai dit, suivez-moi. Et pas de discussion! Allez, marche!"

Fiche du mort Q800 :

Nom et prénom : Bartemius Croupton Junior
Sexe et âge : Mâle (il me semble... à moins que ce soit sa mère... je hais cette famille!), âge inconnu de lui-même. Et j'ai peur d'aller demander aux Détraqueurs...
Nationalité:Un enfant de cinq ans pourrait le deviner...
Circonstances de la mort : Froid, malnutrition, solitude, humidité, vide intérieur et... et... ah! il m'en manque un!... courbatures! Voilà, c'est ça!
Friandise préférée : Euh... sans commentaires...


Eh oui, croyez-le ou non, nous en sommes déjà à l'avant-dernier chapitre! Alors profitez de la lecture pendant que vous le pouvez encore! Bahahahahaha!