Douce haine, ou amour violent ?

Chapitre 8 :

Lyra ne disait rien, fixant simplement le jeune homme roux devant elle. Andrew trouvait ce silence interminable, il avait besoin de savoir. Au fond de lui, il savait qu'elle serait la plus juste, qu'elle n'aurait pas peur de dire la vérité. Le parfait silence qui régnait dans la cabane hurlante ajoutait à l'angoisse de l'attente. Quand enfin elle parla, Andrew se figea :

« Oui, tu es un con. »

Andrew eut le sentiment de prendre une douche froide. A quoi il s'attendait de toute façon ? Il baissa la tête pour la relever immédiatement en entendant un « Mais ».

« Je dirais que tu fais des efforts pour ne plus l'être, ça te donne un avantage par rapport à d'autres… »

Lyra regardait toujours le jeune homme droit dans les yeux, ne sillant pas. Elle ne lui donnerait pas se plaisir, même si sa plus grande envie en ce moment précis était de fuir loin.

« Ah…. Ok…. »

Andrew se dégagea doucement, prêt à la laisser partir. Il lui engagea le pas dans l'escalier.

« Moi je ne trouve pas que tu sois conne Malefoy…. »

Lyra sourit mais Andrew ne put pas le voir. Continuant leur exploration, ils découvrirent une autre salle, anciennement un salon. Les vestiges d'une grande table en bois, quelques chaises, un vieux lustre, une cheminée dont l'âtre disparaissait sous les cendres et la poussière, une immense horloge bloquée sur minuit. Lyra s'avança plus près de cette horloge. Elle ne put s'empêcher d'effleurer le bois, découvrant une couleur sombre sous l'escarbille. Alors qu'elle voulut reculer, l'horloge se mit doucement à trembler. Lyra eut un mouvement de recul, quand soudain, sa respiration fut coupée par l'effroi.

Andrew, dont le lustre attirait toute l'attention, ne se retourna qu'en entendant le cri étouffé de la jeune fille blonde. Regardant vers elle, il se figea à son tour. Dos à lui, Lyra semblait reculer. La cause de ce repliement n'était autre qu'une autre Lyra qui elle avançait. Andrew ne comprenait pas ce qui se passait, jusqu'à qu'il voit que la deuxième Lyra pleurait, ses joues et ses yeux étaient ravagés par les larmes, et de ses poignets s'écoulaient du sang, souillant les planché vermoulu de la maison.

Lyra ne cessait de reculer doucement, bredouillant des choses. Andrew ne put comprendre que des bribes « Non… Je ne veux pas…. Pitié… »

Il se figea lorsqu'il entendit l'autre jeune fille prendre la parole. Une voix assurée malgré les pleurs, une voix claire et forte.

« Tu ne vaux rien. Tu sais que c'est la meilleure solution, personne ne te pleureras, Lyra. Il faut que tu en finisses… »

Andrew entendit ces paroles sans vraiment les écouter. Maintenant, la véritable Lyra était effondrée au sol, repliée sur elle-même, secouant la tête de droite à gauche. Andrew n'en attendit pas plus pour se placer entre la jeune fille et son pire cauchemar. Et comme il l'avait prévu, ne se tenait plus maintenant face à lui, Lyra mais Allie. Allongée sur le sol, le corps mutilé et lacéré, les yeux encore ouverts et chargés de peur.

Andrew ne regardait pas le corps de sa sœur, sachant pertinemment qu'il n'était pas réel. Sortant sa baguette, il lança un ridiculus contre l'épouvantard et celui-ci retourna immédiatement dans l'horloge.

Lyra, toujours recroquevillée dans un coin de la pièce, semblait ne pas avoir remarqué que tout était redevenu calme. Elle continuait de sangloter et de se balancer légèrement, dans l'espoir de se calmer. Andrew observa la jeune fille quelques instants sans savoir comment réagir. Son cœur se serrait la voyant ainsi, faible, vulnérable et perdue. Il s'approcha doucement d'elle.

« Malefoy… »

Sa voix n'était qu'un murmure faible et presque inaudible, il n'osait pas poser sa main sur l'épaule de la jeune fille qui ne se calmait toujours pas. Il ne savait absolument pas quoi faire. Puis prenant une profonde inspiration, il enferma la jeune fille dans une étreinte rassurante, exactement comme il faisait avec Allie lorsqu'elle avait besoin de réconfort.

Lyra cessa doucement de pleurer, ne se dégageant pas de ces bras qui l'entourait. Elle ne savait pas à qui ils appartenaient mais ils étaient rassurants, et c'est tout ce dont elle avait besoin.

Ils restèrent ainsi pendant plusieurs longues minutes, dans le silence le plus total, jusqu'à que Lyra s'écarte doucement. Elle sembla étonnée de voir Andrew qui lui adressait un faible sourie. Elle essuya rapidement son visage encore souillé de larmes, puis se releva.

« Je… euh… pardon je ne…. Désolée…. Voulais pas te…. »

Andrew se releva à son tour, plus calme qu'elle.

« J'avais raison, mais tu n'es pas obligée de m'en parler… »

Il esquissa un nouveau sourire presque triste.

« Raison ? »

La jeune fille était complètement perdue, encore secouée par quelques larmes involontaires.

« Tu avais déjà penser au suicide n'est ce pas ? »

Lyra préféra se détourner. Elle ne voulait pas répondre à cette question, et puis de toutes façon il semblait connaître la réponse.

« Je peux te poser une question ? »

Lyra restait encore dos à lui, obstinée. Andrew soupira, cependant il se savait bien assez buté lui aussi pour lui tenir tête.

« Pourquoi es-tu toi-même ce que tu crains le plus ? »

A cette question la jeune fille consentit à lui faire face, et dans un élan de fierté elle posa son regard sur le sien.

« Parce que je sais ce dont je suis capable, je sais que dans certains moments la mort ne m'effraie pas, que je peux trouver du repos en voyant mon propre sang couler, je sais que je suis capable de me tuer…. Et au fond de moi, ça me fait peur….. Je ne veux pas et pourtant parfois…. Il arrive que…. Mais maintenant je sais que ce n'est pas vrai… Que ce n'est pas ce qu'il faut… »

De nouveau la blonde s'était mise à pleurer, son discours devenant plus décousu, Andrew n'arrivait plus à suivre ce qu'elle voulait dire, tout ce qu'il savait c'est qu'il avait en face de lui une jeune fille en pleurs et apeurée par une chose que lui n'arrivait pas à saisir. Il s'approcha d'elle, et sans vraiment sans rendre compte lui attrapa les poignets, dévoilant des cicatrices couvrant ces veines.

Lyra ne fit rien contre Andrew, n'essayant pas de cacher ses traces sur ses poignets. Le jeune homme prit le temps de les regarder, il les effleura même du bout de ses doigts, essayant de deviner ce que cela pouvait faire. Lyra frissonna un instant mais ne retira pas sa main. Le roux semblait hypnotisé par ces traces un peu plus claires que la peau. Il se surprit à imaginer avec quoi elle avait pu faire ça. Il releva finalement la tête, sans pour autant lâcher ses poignets.

« Pourquoi et comment ? »

Sa voix sonnait comme un ordre, il attendait une explication et était décidé à l'avoir. Il ne la laisserait pas partir sans tout savoir de ces marques.

« C'était l'année dernière, je…. J'étais fatigué par ma vie, par ce que j'étais, je…. J'en pouvais plus, je voulais simplement oublier…. M'oublier, pendant un instant, un moment, tout le temps, je ne sais plus…. J'ai pris un cutter et…. »

Andrew serra un peu plus les poignets. C'était peut être lui qui l'avait plongé là dedans, il était toujours après la rabaisser. Peut être avait-il participé à ce mal-être, à cette tentative de suicide ?

« Comment tu t'en es sorti ? »

« Ma voisine…. Elle est entrée et m'a soigné…. »

Andrew ne demanda rien d'autre, il n'y avait rein à dire de toute façon. Elle l'avait fait, et si la voisine n'était pas entrée elle serait peut être morte, il n'y avait rien à dire…..


Lyra adressa un sourire timide à Andrew, avant de descendre dans les cachots et retrouver sa salle commune. Le roux la regarda faire. Ils avaient quitté la cabane hurlante en silence. Aucun mot n'avaient été échangé entre eux jusqu'au château, chacun méditant silencieusement leur après midi.

Andrew prit ensuite la direction de la volière. Il avait besoin d'en parler, il décida donc d'envoyer une lettre à ses parents. Il avait toujours put compter sur eux en cas de problème, et puis il ne voulait pas en parler à Allie. Quant à James, il n'était pas encore sûr. Ses parents étaient la meilleure solution, et il savait qu'ils lui donneraient les meilleurs conseils qui soient.

Lorsqu'il rejoignit sa salle commune, une heure plus tard, il trouva James et Allie en train de discuter, il n'était pas certain de vouloir aller les voir, après tout James allaient sûrement poser des questions et puis Allie aussi. Il ne voulait pas leur mentir directement, l'omission était plus pratique, moins culpabilisante.

« Drew ! »

Sa sœur venait de l'appeler, souriante comme à son habitude. Le roux vint vers eux, prenant place dans un des fauteuils, mais prit la parole avant eux.

« Je ne veux pas parler maintenant de mon après midi, ok ? »

Allie resta étonnée alors que James haussa un sourcil, mais aucun d'eux n'insista d'avantage. Ils commencèrent donc une autre conversation. Cependant, Andrew n'arrivait pas à se concentrer, les événements de l'après midi étaient encore trop frais dans sa mémoire. Et pourquoi avait-il envie de voir comment Malefoy allait en ce moment précis ? Pourquoi voulait-il absolument passer du temps avec elle, à discuter de tout ça, autant pour lui que pour elle ?

« Alors Drew t'en penses quoi ? »

Le roux revint sur terre en entendant son meilleur ami s'adresser à lui. Malheureusement il ne savait absolument pas de quoi il était question.

« Euh… Je… »

« T'es d'accord ou pas ? »

Allie venait d'en rajouter. Andrew détestait ce genre de situation, où l'on est pris à partie alors qu'on a absolument aucun rapport avec ce qu'il se passe. Bien sur, il était responsable, il n'avait pas écouté. Il opta pour la meilleure solution :

« J'en sais rien…. »

Cependant au vu des regards que lui adressèrent ces deux camarades la réponse ne devait pas convenir. Allie ne put contenir plus longtemps un énorme sourire alors que James le regardait ébahi.

« T'es d'accord pour que Allie garde le bébé ? »

Allie ? Bébé ? Les mots prirent doucement le chemin de la compréhension dans l'esprit du jeune homme.

« PARDON ! »

James, face à cette réaction, rejoignit Allie dans sa crise de fou rire. Andrew les regarda complètement perdu, il ne comprenait plus rien. Allie réussit à se calmer la première, et expliqua la situation à son frère qui la fixait, l'œil noir.

« Mais non, Drew, on voulait voir si tu suivais la conversation. Et comme nous nous en doutions, ce n'étais pas le cas. »

Andrew laissa échapper un soupir de soulagement, puis repris la parole en menaçant sa petite soeur de son index :

« Toi, ne t'avises jamais de coucher avec un mec. Sors même pas avec un mec, jamais, je te l'interdis ! »

Allie penchant la tête de côté, regardant son frère avec une mine désolée, avant de l'embrasser sur la joue.

« Désolée grand frère. Tu me l'aurais dit plus tôt, peut être, mais là…. »

Ne finissant pas sa phrase elle partit, laissant deux jeunes hommes intrigués.

« C'est qui ? Je suis sûr que tu sais ! »

James recula légèrement, se lavant ainsi de l'accusation de son meilleur ami, puis reprit sur un ton froid :

« Par contre si jamais il la fait souffrir, il aura de mes nouvelles ! »

Et ce fut sur une conversation tourné sur les tortures que James et Andrew patientèrent jusqu'au repas.


Et bien voilà un autre chapitre, les choses avancent encore un peu entre nos deux héros, cependant ce n'est pas encore l'étincelle et tout le tralala, il faudra encore patienter un peu…..

Un grand merci à Servane et un grand merci à vous ! Bisous à tous !

Réponse aux reviews :

Axoo : tu sais ce que je pense de ta nouvelle fic, elle est très bien ! Pour ce chapitre il ne ressemble pas vraiment à l'autre, on change un peu de registre, mais j'espère que ça te plaira quand même ! Bisous ma tite vielle !

Servane : ah oui les jeux de lumière, je crois que c'est pour ça que j'adore les vieux film en noir et blanc, comme la belle et la bête, je le trouve magnifique sur le plan cinématographique ! C'est pas juste j'étais contente avec mon exclue moi…. Bon c'est pas grave, j'aurais les deux autres maintenant !lol ! Gros bisous !

SanDawn08 : et bien voilà tu as la réponse à ta question ! Même si les choses avancent assez vite ce n'est tout de même pas la fin de tout ça, il faudra encore attendre un peu, tout n'est pas joué ! Bisous

ILivinParis : ravie que ma fic ne permette de tenir le coup, bon ce chapitre et un peu moins lyrique que l'autre, mais important quand même pur l'histoire ! Voilà Voilà ! Bisous !

Nadiagally : et bien merci beaucoup ! Le personnage je l'adore moi aussi, bien que se soit le plus dure à écrire en fait, mais je l'aime quand même ! Bises

Ella39 : exactement la patience est un vertu ! Pour la cabane, oui c'est un passage important, disons que c'est un tournant dans leur relation, une sorte d'approche mais c'est pas encore gagner… Bises

Aminteitha : et bien voilà tu as la réponse, qu'en dis-tu ? Bises

Asilys : Un fin ingrate, oh à ce point ? Oui bon peut être, mais il en faut des fois ! J'espère que tu n'auras pas trop attendue pour avoir la suite ! Bises et merci