Titre français: Malfoy, Détective Privé
Auteur: Nancy
Traductrice: Jess HDH
Catégories: Mystère, Action/Aventure, Romance, Suspense
Couple: Harry/Draco
Rating: R
Spoilers: les quatre premiers livres de HP
Etat actuel de la fic: en cours d'écriture. 10 chapitres sont pour le moment disponibles.
Où trouver la fic anglaise: Schnoogle
Résumé: "Je suis Draco Malfoy, détective privé. J'ai vu beaucoup de choses...j'ai fait beaucoup de choses, et je ressemble beaucoup à un gentil garçon de dix-sept ans. Je croyais avoir tout vu, jusqu'à ce qu'une paire de yeux verts entre dans mon bureau". Un Univers Alternatif (AU) à la manière des romans policiers noirs situé à Los Angeles où la passion et la magie se rencontrent. Slashy et sexy.
Disclaimer: cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Nancy, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.
Dédicace de la traductrice: cette fic est entièrement dédiée à une personne que j'adore: Caro alias BabyDracky alias choupi-choupinette, cette traduction est pour toi! Je sais combien tu aimes Draco et Harry (au moins autant que moi, ce qui n'est pas peu dire!) et j'espère que tu apprécieras cette fic! Gros mimis, choupi, et continue de me faire rire avec tes magnifiques fanfictions: cette fic est entièrement dédiée à une personne que j'adore: alias alias, cette traduction est pour toi! Je sais combien tu aimes Draco et Harry (au moins autant que moi, ce qui n'est pas peu dire!) et j'espère que tu apprécieras cette fic! Gros mimis, choupi, et continue de me faire rire avec tes magnifiques fanfictions!
Note de la traductrice: Bonjour tout le monde! Je suis contente, car cette fic a l'air de vous plaire! Je sais, le début est très déroutant. Vous avez dû vous poser plein de questions, du style: Harry et Draco ne se connaissent pas? Ils ont 35 ans? Ils vivent à L.A.? Elle est où la magie? Et ils sont où, Ron, Hermione et les autres? Qu'est-ce qui se passe, bon sang? LOL. Si, si, je suis certaine que vous vous êtes posés au moins une de ces questions. Ma réponse est simple: patience! Cette fic fait bien partie de l'univers de Harry Potter que nous connaissons, je peux vous l'assurer! Faites bien attention aux détails, et ça vous mettra sur la piste! Vous pouvez également faire des suppositions, et m'en faire part, car c'est tout de même une intrigue policière à la base! Donc, voilà, soyez attentifs, il s'est déjà passé des choses importantes dans le premier chapitre! Voici maintenant les réponses aux adorables personnes qui m'ont laissé une review! a encore déconné, donc je n'ai peut-être pas reçu toutes les reviews...Si j'ai oublié quelqu'un, je m'en excuse, mais c'est pas ma faute! Bonne lecture à tous!
Sisi: bonjour à toi, première revieweuse! Je suis contente que ma nouvelle traduction te plaise! Voici la suite!
Cedokun: salut, habitant du bout du monde! Merci de me reviewer pour cette nouvelle fic! Tu as raison de ne pas t'inquiéter, Nancy sait parfaitement ce qu'elle fait. La magie n'est pas très présente pour l'instant, mais il y a une explication que nous découvrirons petit à petit. Bises.
Willow: oui, l'ambiance de cette fic est très particulière. Moi aussi, j'aime beaucoup. Draco ne pense pas que Harry soit le meurtrier, sinon il ne l'aiderait pas. Mais en effet, il se peut que ce cher Harry cache bien son jeu...Et puis, comme tu dis, Draco est toujours aussi...Draco! Voici le second chapitre, j'espère qu'il te plaira autant que le premier!
Ephy: contente que ça te plaise! J'avais dit que c'était original lol. Je publierai environ un chapitre par semaine, je trouve que c'est un assez bon rythme, ça me permet de prendre mon temps!
Alana Chantelune: non, non, tu verras un peu plus tard que l'univers de HP est bien implanté dans cette histoire. C'est vrai que le début ne semble avoir aucun rapport avec ce que l'on connaît, mais ça va apparaître petit à petit...Pour répondre à ta question, non, le type du bar n'est pas Sirius. Mais c'est bien, continue à faire des suppositions, après tout, on est dans une intrigue!
Saael': merci de prendre le temps de me laisser une review avant de partir en vacances, c'est sympa! Tu trouves que Draco ne ressemble pas vraiment au Draco que l'on connaît? Je ne suis pas d'accord, je trouve qu'au contraire on le reconnaît très bien. Il est plus vieux, mais il est toujours aussi désabusé, cynique et marrant. Par contre, je n'ai pas compris ton truc avec les lentilles de Harry. Harry porte des lentilles dans cette fic, certes, mais il a toujours les yeux verts! Draco en parle assez de ses yeux verts! Il le surnomme même 'Yeux Verts'! Bisous et bonnes vacances.
Falyla: coucou! C'est gentil de me laisser une review! Je suis super contente que ça te plaise! Moi aussi j'aime beaucoup le style, et puis en plus, c'est à la première personne, et c'est Draco qui parle! Que demande le peuple? J'adore sa façon de s'exprimer, à la fois blasé, cynique, toujours à faire des petites remarques en aparté et à établir une relation de connivence avec le lecteur. Et puis moi je le trouve particulièrement drôle dans ces remarques! J'adore ses comparaisons lol. Et l'ambiance est très "roman noir", avec plein de petites références! N'hésite pas à émettre des hypothèses, parce que les mystères ne manquent pas lol. Gros bisous et j'espère que le chapitre deux te fera aussi bonne impression!
Elava: quel enthousiasme! Tu m'aimes et je fais ta joie? Ben tout va bien alors! lol. Voici la suite, et ne saute pas trop de partout, tu vas finir par te faire mal! Bye!
Andadrielle: tu vas voir, ça va se compliquer d'ici peu...Je suis contente que tu aimes le style, mais tout le mérite en revient à Nancy...Oui, il y a beaucoup de mystère dans cette fic!
Fannie: oui, le côté polar m'a également beaucoup plu, d'ailleurs c'est la première fic que je trouve qui ait cette atmosphère-là! C'est d'ailleurs pour ça que j'ai décidé de la traduire, parce que je trouve qu'elle en vaut vraiment la peine!
Mary: ah, je suis super heureuse que tu aies décidé de lire cette fic, et que tu sois passée outre le fait que ce soit un futur Harry/Draco! De plus, tu n'as pas à t'inquiéter, il n'y a pas de scène 'hard' (dieu merci!), et la romance n'est qu'une partie de l'histoire qui passe au 'second plan', si je puis dire, par rapport à l'intrigue policière. Euh, pour les années d'anglais, ben mon grand-père était prof d'anglais, donc il m'a légué sa passion...j'en fais depuis le CM2 et je vais rentrer en 2° année de lettres classiques, où j'ai 2 heures d'anglais par semaine, uniquement de la traduction. Je me sens très à l'aise avec cette langue, donc j'essaie d'en faire profiter les autres, même si mes traductions ne sont pas exemptes d'erreurs, loin de là! J'essaie de faire le moins de maladresses possibles, car je suis très pointilleuse! Oui, tu décris parfaitement l'ambiance de cette fic, je suis tout à fait d'accord avec toi, notamment pour le ton, les descriptions, la faculté d'établir une connivence avec le lecteur et les vêtements à l'ancienne (là, c'est plutôt la voiture, lol). Merci beaucoup pour ta review très constructive et à bientôt j'espère!
LolieShing: contente que ce début te plaise! La magie n'est pas très présente dans les premiers chapitres, mais justement, ça fait partie du mystère...Merci pour ta review, et voici le second chapitre qui je l'espère, réussira à combler ton impatience!
Pat06: oui, c'est sûre que cette fic est très originale, c'est une des raisons pour laquelle je l'ai traduite, d'ailleurs! Draco est très convaincant en détective blasé! Merci!
Mélusine: voici la suite! Je publierai à peu près un chapitre par semaine.
Naya: oui, le style est très bon, ça fait très roman noir...Merci pour ta review et voici la suite!
Nagisa Moon: oh, merci de me reviewer aussi pour cette fic! Merci merci! Je me transforme en perroquet moi...lol. Oui, c'est vrai qu'au début, on se demande un peu ce qui se passe, parce que ce n'est pas du tout la même ambiance que dans les HP habituels, à part le côté cynique de Draco et la candeur apparente de Harry...Et puis c'est clair que Draco en détective...Aïe, aïe, aïe, vite, la douche froide! lol. Oui, j'avais dit que j'allais arrêter après "Pensées Inconcevables", et je pensais vraiment le faire, mais j'ai lu cette fic et j'ai tellement eu envie de la faire découvrir aux petits français que ça m'a remotivée! Gros bisous et à bientôt! PS: à quand une nouvelle fic, parce que tu nous avais parlé d'une petite Harry/Draco, non?
Babydracky: coucou! Pas de problème, choupi, même si tu ne m'avais pas laissé de review, j'aurais très bien su que tu pensais à moi! Je suis évidemment ravie que cette fic te plaise, étant donné que la traduction est tout spécialement pour toi! Et puis, c'est tout à fait normal que je te dédicace cette fic, je t'adore! J'aurais aimé pouvoir te dédicacer une fic de mon crû, mais je n'ai malheureusement pas le talent nécessaire, contrairement à toi! Donc je me borne aux traductions! Gros gros bisous ma choupi!
CHAPITRE DEUX
J'arrivai au bureau avec une heure de retard le matin suivant. Jennifer me jeta un coup d'oeil puis m'apporta une tasse de café généreusement arrosée de cognac, en marchant aussi silencieusement que possible avec ses talons hauts. Je le sirotai avec gratitude. Un petit verre pour faire passer la gueule de bois... Un vieux tour, certes, mais il n'y a rien de meilleur pour ce problème. Je me promis intérieurement de ne plus jamais boire.
De telles déclarations duraient généralement une demi journée.
Je terminai mon café puis je m'enfonçai dans mon fauteuil en allumant une cigarette. Par où commencer l'affaire Potter? Tout ce que j'avais découvert jusque là se rejoignait pour montrer à quel point c'était un 'chic type'. Je me demandai distraitement s'il était catholique. Peut-être qu'ils allaient le canoniser ou un truc dans le genre après sa mort. Il avait l'air d'être le genre à se porter volontaire pour la soupe populaire. Le genre à porter les provisions des vieilles dames. Le genre à nourrir les chats errants. Ces yeux verts remontèrent à la surface dans mon esprit, me lançant un appel muet. Ce n'était pas un assassin. Je le savais, de la même façon que vous saviez qu'un concessionnaire automobile vous pisse sur la jambe en vous disant qu'il pleut.
Jennifer pointa la tête dans mon bureau. "Encore du café, Draco?"
"Ouais, ça serait bien. Bien fort, s'il te plaît"
Elle me décocha un sourire qui révéla ses fossettes puis disparut, et revint peu de temps après avec une autre tasse. J'en bus une gorgée et fis la grimace.
"Est-ce que t'as mis du café avec ce cognac?"
Elle haussa les épaules, réussissant à rendre ce mouvement gracieux. "Tu avais l'air particulièrement mal luné ce matin. Pire que d'habitude. La nuit a été dure?"
"Pas vraiment. J'arrivais pas à m'endormir"
"Je suppose que ça n'a rien à voir avec ton nouveau client?"
Je me hérissai. "Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire?"
"Rentre tes griffes. Je voulais simplement dire que c'est une affaire très en vue. Je pensais que tu te sentais un peu sous pression"
Ouais, je sentais un peu de pression quand je songeais à Potter et à ses yeux verts, mais la pression en question venait d'en dessous de ma ceinture. Je sentis les premiers frémissements d'excitation et regardai Jennifer avec un intérêt nouveau. Elle s'approcha et prit la tasse vide sur mon bureau, mais je lui saisis le poignet et la fis tomber sur mes genoux. Ses yeux noirs rencontrèrent les miens, surpris, puis elle comprit. Elle ronronna, et se mit à défaire ma cravate juste de la façon qu'elle savait que j'aimais.
Le sofa dans mon bureau est souvent bien utile.
Mais je n'oubliai jamais ces yeux verts.
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Plus tard dans la matinée, j'allai en voiture jusqu'aux Archives. Dans n'importe quelle affaire, je commence par les recherches évidentes, à savoir jeter un coup d'oeil aux origines du client, pour voir si quelque chose cloche. J'entrai dans l'office poussiéreuse, avec son odeur habituelle de café éventé et de corps travaillant en trop grand nombre dans un espace trop petit, et fis un sourire à Betty, l'employée de bureau qui m'aidait tout le temps. Elle se leva précipitamment de son siège dans un nuage de parfum bon marché.
"Ca fait un bon bout de temps, Draco. Tu m'as manqué". Elle baissa les yeux vers le sol, puis les releva vers moi et me regarda à travers ses cils. C'était un geste destiné à me faire rouler sur le dos et à supplier qu'elle me gratte le ventre. Dans son cas, le geste était à peu près aussi alléchant que la danse des hippopotames de Fantasia. Elle était assez jolie, mais je les aimais aussi avec de la jugeote. Betty était à peu près aussi futée qu'une caisse à outils, mais elle m'était utile à sa façon.
"J'ai été occupé. Tu sais comment c'est. Comment va Ray?". Ray était son petit copain 'un jour oui, un jour non'. Il était huissier pour l'un des juges du comté et il se servait de sa position pour s'approprier l'héroïne de tous les dealers qui passaient par sa salle d'audience. Il baisait également à peu près tout ce qui marchait sur deux jambes. Le syndrome 'coeur brisé' se dirigeait vers elle à vitesse grand V.
"Ray? Je le déteste. Tu sais ce qu'il a fait cette fois?". Je coupai le son alors qu'elle se lançait dans une litanie à propos des derniers crimes de Ray, et je passai mentalement en revue la liste des documents que je cherchais. J'attendis qu'elle finisse sa diatribe, tout en affichant mon air compatissant. Je m'en sers beaucoup de celui-là.
"Je suis navré d'entendre ça, Betty. Je suis sûr que tu vas trouver un moyen". Je griffonnai une liste sur un morceau de papier. "Je recherche ces documents. Tu peux me les trouver?". Je lui fis un sourire et elle fondit.
"Bien sûr. Tout ce que tu veux, Draco". Elle jeta un coup d'oeil à la liste et fronça les sourcils. "Harry Potter? C'est le--?"
"Oui. Mais je sais que je peux te faire confiance pour que ça reste entre nous, Betty". Elle adorait se prendre pour ma partenaire, si l'on peut dire, et effectivement, ses yeux devinrent ronds comme des billes et elle acquiesça solennellement. "Oh, évidemment. Je l'emporterai jusque dans la tombe. Ca va me prendre un moment pour trouver certains de ces papiers"
Je souris à nouveau, l'esprit ailleurs. "Prends tout ton temps, Betty. J'attendrai"
Une fois que Betty fut partie, je m'assis et regardai les gens qui passaient dans le hall extérieur. Vu que les Archives se trouvaient au sous-sol de l'un des tribunaux, il y avait sacrément du monde qui passait. J'étais en train de lorgner un avocat brun vêtu d'un costume Armani qui lui allait extrêmement bien, tout en l'imaginant dans une position plutôt compromettante, lorsque Betty revint.
"J'ai presque tous les documents que tu m'as demandé, Draco, mais je n'ai pas trouvé de certificat de naissance en stock. T'es sûr qu'il est né en Californie? J'ai cherché sur ordinateur mais il n'y a rien du tout"
"Oh. Peut-être qu'il n'est pas né ici. Ca doit être un oubli de ma part. Je vérifierai ça avec lui". Je lui pris la pile de papiers des mains et les feuilletai après m'être assis à une table vide.
Rien de bien intéressant. Il n'y avait aucun droit de gage sur la maison de Potter, ce qui signifiait qu'il la possédait en bonne et due forme. Je sifflai lorsque je vis à combien le contrôleur fiscal estimait sa maison. Il payait ses impôts dans les temps. Sa voiture était payée. Betty avait également déniché illégalement un rapport de police sur lui - elle était sortie avec un flic qui lui avait appris à accéder au logiciel dont se servait les tribunaux - et il n'y avait rien là-dedans non plus, en dehors de l'accusation de meurtre avec risque de la peine capitale. Même pas un PV pour excès de vitesse.
Potter était trop bon pour être vrai. Il devait cacher quelque chose. Personne est aussi bon, ou aussi gentil. Tout le monde désire quelque chose, et c'est chacun pour soi. Je savais ça grâce à des années d'expérience.
Je pensai à lui dans mon bureau hier, assis sur la chaise, alerte, poli, et effrayé, ses yeux dans les miens.
Non. Peut-être qu'il était simplement un 'chic type'. Qui restait dans son coin et ne posait pas de problèmes, comme le barman l'avait dit. Les gars bien sont rares, mais je suppose qu'il doit bien y en avoir quelque part. Je n'en ai jamais rencontré. Mais, comme dit le proverbe, ils partent toujours en premier.
Evidemment, dans le cas de Potter, partir en premier signifiait la chambre à gaz. J'allais faire mon boulot, et c'était juste un boulot après tout. J'allais faire ce que je pouvais pour l'aider. Mais si je n'arrivais pas à l'aider, ils l'enverraient dire bonjour au Père Lachaise.
Et pour une raison quelconque, ça m'embêtait. Ca m'embêtait plus que ça n'aurait dû.
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Dehors, c'était un jour typique du Sud de la Californie. Chaud et ensoleillé. Je clignai des yeux et me mis une paire de lunettes de soleil sur le nez en sortant des bureaux du sous-sol du tribunal. Mon estomac gargouilla et je me rappelai que je n'avais pas pris de petit-déjeuner autre que le café mâtiné de cognac. C'était presque l'heure du déjeuner de toutes façons, donc je me dirigeai vers un petit restaurant en coin de rue qui avait les meilleurs hamburgers que j'ai jamais mangés. C'était un peu tôt pour la cohue de midi, c'est pourquoi je trouvai facilement une table de libre, et commandai un cheeseburger, des frites et une bière. On m'apporta mon repas et je mangeai rapidement, savourant le son que faisaient mes artères en se bouchant. Lorsque j'eus terminé, j'essuyai mes doigts graisseux dans une serviette, réglai l'addition et sortis, puis me mis en route vers ma voiture.
Je m'arrêtai. Quelqu'un me suivait. Je ne suis pas le meilleur détective du monde, mais j'ai de bons instincts. J'ai appris à les écouter. Ils m'ont gardé en vie jusque ici. Et à ce moment-là, mes instincts chantaient. J'étais suivi. Je passai nonchalamment devant une vitrine et m'arrêtai, faisant semblant d'y jeter un coup d'oeil alors qu'en réalité, je regardai derrière moi à l'aide du reflet. Rien. Je sortis maladroitement une cigarette de ma poche et fis exprès de la laisser tomber par terre, et regardai autour de moi en me relevant. Là encore, rien qui ne sorte de l'ordinaire. Personne qui ne sorte de l'ordinaire. Je plissai les yeux et me dirigeai vers ma voiture, en surveillant mes arrières.
Une fois dans ma voiture, je balayai du regard la circulation derrière moi, et mémorisai toutes les voitures. Encore une fois, rien ne me sauta aux yeux. Je pris la direction du bureau de Potter. Autant éclaircir tout de suite la confusion sur le certificat de naissance.
Le bâtiment renfermant le bureau de Potter était l'une de ces constructions phalliques en chrome et en verre, qui surplombait avec arrogance le décor environnant. A l'intérieur, le hall d'entrée était en marbre gris. Les ascenseurs étaient juste au-delà d'un bureau de la sécurité solitaire, qui semblait être inoccupé. Je passai tranquillement devant lui, cherchai le nom de Potter dans le répertoire et montai dans l'ascenseur, qui diffusait 'Jump' de Van Halen, un genre de musique d'ambiance. Je n'en suis pas sûr, mais je crois que les musiques d'ambiance en général sont l'un des Sept Pêchés Capitaux.
Dieu merci, le voyage fut de courte durée et je sortis de l'ascenseur. Je traversai le couloir et ouvrit une lourde porte en chêne massif.
La première impression que j'eus du bureau de Potter fut celle d'un cabinet d'avocats très vieux et bien établi. La réception avait un parquet que recouvraient de petits tapis orientaux, des lampes en cuivre, des fauteuils en cuir rouge et des plantes vertes luxuriantes. La réceptionniste elle-même était assise derrière un petit bureau en merisier situé sur le côté. Je m'approchai d'elle.
"Bonjour" fit-elle avec un sourire éblouissant. Elle était jeune, jolie et avait une bonne paire de nichons. Vu qu'on était en Californie, ils étaient faux, évidemment. J'avais l'oeil pour ce genre de choses.
"Bonjour. M. Potter est-il disponible?"
"Laissez-moi vérifier. Avez-vous un rendez-vous?"
"Non, en fait. Je me suis juste arrêté en passant"
"Qui dois-je annoncer?"
"Draco Malfoy"
Elle me sourit puis décrocha le téléphone. Je me distrayai en essayant de regarder sous sa jupe. Elle dit quelques mots, puis elle raccrocha et me décocha à nouveau un sourire éblouissant.
"M. Potter sera à vous dans quelques minutes, M. Malfoy. Puis-je vous offrir une tasse de café?"
"Ca serait parfait, oui"
"Comment vous le prenez, M. Malfoy?". Ses yeux bleus étaient rivés sur les miens. Je souris et renvoyai la balle dans son camp.
"Brûlant. Avec beaucoup de crème"
"Combien de crème?"
"Autant que vous daignez m'en donner, mon chou"
Elle sourit à nouveau, se leva et sortit de la pièce en ondulant des hanches, sur des talons aiguilles particulièrement hauts. Je m'assis dans l'un des fauteuils en cuir tout en me demandant combien exactement cette boîte coûtait à Potter. Je jetai un coup d'oeil aux magasines sur la table à côté de moi: Forbes, Newsweek, Money, Time, et US News and World Report. La réceptionniste réapparut avec une tasse qu'elle me tendit.
"Puis-je faire quelque chose d'autre pour vous?". Ses yeux me parcoururent de la tête aux pieds.
"Je vous ferai savoir si j'ai besoin de quelque chose"
"De n'importe quoi?". Elle pencha la tête.
"N'importe quoi"
Elle retourna à son bureau en balançant des hanches et je bus une petite gorgée de café. Il était très bon, et elle avait vraiment mis beaucoup de crème. J'eus l'idée de le pimenter avec une goutte de ma flasque personnelle, mais je changeai d'avis.
"M. Malfoy?". C'était Potter, qui se tenait à côté du bureau de la réceptionniste.
Je me levai et m'approchai de lui. Il était vêtu d'un costume anthracite, et portait une cravate verte qui faisait ressortir ses yeux. Il avait peut-être les cheveux ébouriffés, mais il savait certainement comment s'habiller. Il sentait bon aussi. Je le suivis et passai la porte. Celle-ci débouchait sur un couloir, moquetté de bleu et dont les murs étaient peints en crème. Plusieurs bureaux ouvraient sur ce couloir, et par les portes ouvertes je vis des gens penchés assidûment sur leur bureau. Nous traversâmes une salle de détente, avec réfrigérateur, micro-ondes et des tables dont les chaises étaient posées dessus car une femme sur la droite passait le balai. Le bureau de Potter était au bout du couloir. Un bureau se tenait à l'entrée de son office, et je me dis que ce devait être celui de sa secrétaire, bien que personne ne l'occupât pour le moment.
Potter me sourit et me fit entrer dans son bureau. C'était un bureau en coin, avec des baies vitrées qui donnaient sur la ville. En regardant dehors à cette hauteur, j'arrivai presque à oublier les tristes réalités de la vie qu'affrontaient ceux qui étaient obligés de vivre au niveau des rues. Le fantôme d'un millier de rêves brisés semblait miroiter dans l'air d'en-bas.
Le bureau de Potter était en merisier, avec une commode et un classeur assortis. La surface du bureau était jonchée de papiers, pas d'une façon désordonnée, mais de celle d'un homme occupé. Il avait l'air d'être le genre à ranger son bureau avant de partir le soir. Il y avait des tableaux sur les murs et un diplôme d'université. Potter était apparemment un fan de Jackson Pollock peintre américain. Il y avait quelques photos personnelles sur la commode derrière lui, mais elles avaient toutes l'air de représenter des groupes de personnes. Pas de preuve, ici tout du moins, d'un partenaire.
Ce n'est pas, évidemment, que ça m'intéressait. Je rassemblais juste des informations.
Potter s'assit derrière son bureau et m'indiqua une des chaises en face de lui. Je m'assis.
"Que puis-je faire pour vous, M. Malfoy?"
"Eh bien, en fait, j'aimerais éclaircir un point. Où est-ce que vous êtes né?"
Ces yeux verts papillotèrent, mais il répondit. "A Merced. Pourquoi?"
"Vous avez dit que vous étiez né ici en Californie sur les formulaires que vous avez rempli dans mon bureau, mais il n'y a aucun certificat de naissance enregistré dans cet état pour Harry James Potter"
"Vraiment? C'est sûrement une erreur. J'en ai un exemplaire chez moi qui déclare clairement que je suis né ici, dans l'état de Californie. A Merced. Le 31 juillet à 2:42 du matin. A l'Hôpital Méthodiste"
"D'accord. Pourrez-vous m'en apporter une photocopie?"
"Euh, bien sûr, mais pourquoi en avez-vous besoin?"
Oh oh. Comment le lui dire? "J'ai peut-être une piste". Il eut l'air perplexe, c'est pourquoi je le mis au courant de ce que j'avais fait la veille et aujourd'hui, juste pour qu'il sache que son argent allait à un détective qui faisait du bon boulot.
Je me retins de lui demander quel parfum il portait.
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La chaleur de L.A. me recouvrit comme un costume bon marché dès que je sortis du doux refuge de l'immeuble renfermant le bureau de Potter. Je restai planté sur le trottoir un moment, puis je me dirigeai vers ma voiture. Encore une fois, j'eus l'impression d'être suivi. Je m'immobilisai, allumai une cigarette et regardai autour de moi.
J'étais seul sur le trottoir.
Je sentis les premiers frissons d'un réel malaise, et j'avais l'impression que cette affaire allait être plus compliquée que les mots croisés du dimanche du New York Times.
Pour la première fois, mais certainement pas la dernière, je me demandai dans quoi je m'étais embarqué.
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En retournant à mon bureau, je fis à nouveau un détour par la maison de Potter. M'élevant au-dessus des rues polluées, avec leur lot de drogués, de sans-abris et de putains, je laissai mon esprit vagabonder. Rien ne collait. J'en étais exactement au même point que lorsque j'avais accepté cette affaire la veille: nulle part.
Je passai devant la maison de Potter, qui se dressait seule et vide dans la vive lumière californienne. Je surpris un mouvement du coin de l'oeil. La voisine de Potter sortait pour aller voir sa boîte aux lettres. Je réajustai ma cravate et sortis de ma voiture, puis m'approchai d'elle. Je souris. Elle leva les yeux d'un air méfiant. C'était une de ces femmes au foyer de banlieue aux cheveux blonds méchés qui conduisaient un minivan rempli d'équipement de foot et qui consommaient énormément de glaces lorsque leurs maris étaient partis pour l'un de leurs nombreux voyages d'affaires. Les bienfaits du mariage.
Je lui tendis une de mes cartes de visite. "Je suis Draco Malfoy. J'ai été embauché par Harry Potter. J'examine les charges retenues contre lui"
Elle la prit avec prudence. J'affichai mon meilleur air 'Je ne suis pas un assassin qui tue ses victimes à la hache'. Cela sembla fonctionner car elle se détendit.
"Je suis Mallory Northam"
"Votre minivan est de quelle année, Mrs. Northam?". C'était ce que je me plaisais à appeler des 'préliminaires de privé'. Poser une série de questions inoffensives pour donner envie de répondre aux gens.
"Nous l'avons acheté le mois dernier. Dernier modèle". Et cette brave dame était fière de conduire une caisse de bimbo.
"Elle est vraiment bien. Ma femme et moi, on les regarde de près. On va bientôt avoir un nouveau venu dans la famille"
Et le tour était joué. J'étais un père de famille à ses yeux et par conséquent, on pouvait me faire confiance. Elle sourit. "Puis-je vous offrir une tasse de café, M. Malfoy?"
Nous rentrâmes dans sa maison, qui sentait vaguement le beurre de cacahouète, ce qui contrastait fortement avec son parfum absolument hors de prix. Elle me conduisit à travers un petit hall d'entrée, puis dans une grande salle de séjour, décorée dans le style western, complété par des coyotes hurlants en bois à côté de la cheminée. Plusieurs brutes épaisses regardaient des dessins animés à la télé, bouches bées, télé dont le volume était juste au dessous de celui d'un moteur à réaction. Elle leur jeta un regard puis m'emmena à la cuisine, qui était contiguë à la salle de séjour. C'était plus calme dans cette pièce, et elle me conduisit au coin-repas. Je m'assis à la table, malgré le fait qu'elle soit collante à cause de ce qui semblait être de la confiture de fraise. Après s'être affairée avec un air important, elle finit par déposer une tasse de café devant moi.
"Merci. C'est très gentil à vous. Vous avez une maison charmante. Vous habitez ici depuis quand?"
"Ca fait dix ans qu'on y est. Daryl et moi, on a économisé pendant des années pour pouvoir déménager ici, à l'écart de la ville. Nous voulions que nos enfants grandissent loin de tout ça". Elle fit un geste vague de la main en direction de la vallée en contrebas et des désagréments qui l'accompagnent.
"Je suis d'accord avec vous. Ma femme et moi, on regarde des maisons dans le coin aussi, mais elles sont tellement chères. Cependant, maintenant que nous attendons un bébé, des choses comme des bonnes écoles et tout ça sont importantes. Votre voisinage a l'air particulièrement calme"
"Oh, oui. Il ne s'y passe pas grand chose, vraiment. Je suis la présidente de la commission du gardiennage du voisinage, donc je sais de quoi je parle. A part cette...affaire...avec M. Potter, cela va sans dire"
Je bus une gorgée de mon café et m'en étranglai presque. De la pisse de cheval aurait sûrement meilleur goût. Cela me démangeait de le relever avec ma flasque, mais je me retins. "L'accusation de meurtre, vous voulez dire?"
"Oui! J'ai simplement...enfin, il avait l'air si gentil. Toujours dans son coin. Il semblait si normal. Enfin, pour un célibataire, quoi. Vous savez, j'ai entendu dire qu'il...qu'il, euh, vous voyez, ne jouait pas dans notre camp"
Je feignis la surprise. "Vraiment? Vous avez entendu dire qu'il était gay?"
Elle eut au moins la grâce de rougir. "Oui, enfin, pas que cela ait quoi que ce soit à voir avec...un meurtre. Bien sûr que non"
"Est-ce que vous vous souvenez où il était la nuit où le meurtre fut commis?"
Mrs. Northam me regarda d'un oeil torve. "J'ai dit tout ça à la police"
Je lui fis lentement un sourire et elle finit par me le rendre. "S'il vous plaît, faites-moi plaisir, d'accord?"
"Bon, tout ce que je sais, c'est qu'il est rentré du travail à l'heure habituelle - il rentre généralement vers sept heures et c'est l'heure à laquelle j'emmène Scott à l'entraînement de foot, donc c'est comme ça que je le sais - et sa voiture est restée dans le garage toute la nuit. Du moins, c'est ce que je crois. La porte du garage était fermée, donc je ne saurais dire"
"Est-ce qu'il ferme son garage toutes les nuits?"
Maman Football pencha la tête. "Vous voyez, c'est ça le truc bizarre. Il ne le ferme jamais. Uniquement cette nuit-là. Je me suis dit que c'était étrange, mais bon, je m'occupe de mes propres affaires, donc je n'y ai pas vraiment réfléchi"
"Est-ce que c'est un bon voisin?"
Elle s'égaya. A présent, je lui demandai son opinion et elle était plus qu'heureuse de m'en faire part. "Oh, oui. Il a déjà reçu la commission du gardiennage du voisinage dans sa maison. C'est magnifique à l'intérieur, mais évidemment, il a bon goût, vu comment il est. Il ne fréquente personne à ma connaissance...Il rentre chez lui tous les soirs. Il sort les samedis pendant la journée mais rentre la plupart des nuits. Je ne pense pas qu'il aille à l'église, parce qu'il est chez lui les dimanches matins. Il m'apporte des citrons de son arbre. Daryl et moi, on a été si choqués quand il a été arrêté. Il n'a vraiment pas la tête d'un meurtrier. Si calme. Mais Daryl dit toujours que ce sont les personnes calmes qu'ont doit surveiller le plus. Il est avocat. Il sait de quoi il parle"
Ouais, il n'est pire eau que l'eau qui dort, quoi. J'allais bientôt apprendre toute la véracité de ce proverbe dans l'affaire Potter.
Il était temps de conclure. Cette femme était une mine d'or. Je me penchai en avant et lui touchai la main. "Mallory...je peux vous appeler Mallory?"
Elle hocha la tête, troublée.
"Avez-vous une idée de la raison pour laquelle la police pense que c'est M. Potter qui a commis ce crime?"
Son ton changea. Plutôt que de simplement fournir un renseignement, elle était à présent avide de raconter ce qu'elle savait. "Eh bien, Daryl a appris d'un ami du bureau du Représentant du Ministère Public que la Défense avait un témoin phare. Il semblerait que cet homme ait partagé une cellule avec Harry la nuit où il a été arrêté et que Harry lui aurait avoué le crime. En ce qui concerne les autres preuves, personne n'a l'air d'en savoir beaucoup. Le Représentant du Ministère Public tient les cartes très près de sa poitrine, comme Daryl se plaît à le dire"
Je me levai. "Merci, Mallory. Je vous suis reconnaissant de m'avoir aidé. Rappelez-moi de vous offrir un verre un soir pluvieux"
Elle se leva elle aussi et eut un petit sourire. "Faites-moi savoir si vous avez encore des questions"
"Je m'en souviendrai". Et sur ce, je m'en allai. Je retournai à ma voiture et conduisit en silence jusqu'à mon bureau, avec la pensée des yeux verts de Potter accrochée à moi comme le parfum de Mallory.
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Jennifer était assise derrière son bureau lorsque j'arrivai au bureau. Elle me sourit et me tendit deux paquets. L'un était une enveloppe plate, l'autre était plus épais. ". C'est pour toi, Draco. C'est arrivé il y a un petit moment. L'un est la cassette video du récital de danse de Jessica que Molly voulait que tu aies. L'autre a été apporté par un coursier"
Je m'assis sur son bureau et ouvrit l'enveloppe plate. C'était une photocopie du certificat de naissance de Potter. Je l'emportai dans mon bureau et l'examinai.
Nom: Harry James Potter. Date de naissance: 31 juillet, même année que moi. C'est drôle comme la vie exerce son dû de différentes façons selon les personnes. Potter ne faisait absolument pas trente-cinq ans, mais les années avaient été cruelles à son égard d'une autre manière.
Parents: Lily Evans Potter et James Edward Potter. Je me levai et sortis le dossier Potter. Parents: décédés. Je me demandai si Potter avait encore de la famille. Je me demandai ce qu'il faisait à Noël.
J'allumai mon ordinateur et me connectai sur le réseau, tout en demandant à Jennifer d'en faire autant. Nous passâmes le reste de la journée sur Internet. Aucun de nous n'eut beaucoup de chance. Je sortis la bouteille du bureau pendant que je travaillai, et le goût du whisky me rappela ma visite au Callahan de la veille.
Cette fois-ci, ce fut une paire de yeux bleus qui s'insinua dans ma mémoire. Des yeux bleus et un accent anglais.
Quelque chose me titillait, mais plus j'essayais de l'attraper, plus il devenait difficile à atteindre, comme lorsqu'on essaie de se rappeler une bribe d'un rêve.
Je sursautai lorsque je fus sorti de ma rêverie par une main sur mon épaule. C'était Jennifer.
"Désolée, Draco, je ne voulais pas te faire peur. Je voulais juste te dire que je rentre chez moi. Je n'ai rien trouvé, mais je reviendrai demain matin à la première heure. Tu as besoin de quelque chose avant que je parte?"
"Non, ça va"
Elle m'observa. "Essaie de prendre un repas convenable ce soir. Et repose-toi un peu. Tu en as besoin". Elle me posa la main sur l'épaule, mais je ne répondis pas. Une minute plus tard, elle partit.
Je me levai et arpentai la pièce, tout en me repassant toutes les conversations que j'avais eues avec Potter jusque là. Son attitude, ses gestes, sa voix, ses intonations...
Et tout à coup, ça fit tilt. C'était comme si on avait allumé la lumière. Je regardai ma montre et calculai le décalage horaire. Trop tôt. Mais je savais quelle allait être ma prochaine étape dans l'affaire Potter.
J'éteignis la lumière, fermai le bureau à clé et rentrai chez moi. Marlowe, mon chat, m'accueillit à la porte. Je lui donnai à manger, puis ouvrit l'autre paquet que j'avais reçu aujourd'hui. A l'intérieur se trouvait la cassette. Je la mis dans le magnétoscope et sursautai lorsque j'entendis la musique.
Le solo de trompette caractéristique ne pouvait être qu'un enregistrement de Harry James, puis un bon contralto se mit à chanter. "Haven't felt like this, my friend, since can't remember when...It's been a long, long, time...". Je fermai les yeux, en me souvenant d'une douce voix de ténor qui me chantait ces mêmes paroles à l'oreille pendant que nous dansions, tant d'années auparavant. Pendant un instant, je fus à l'abri dans une paire de bras fantômes.
Sur l'écran, ma fille de neuf ans dansait, et je la regardais, seul avec mon vieil ami qui ronronnait de contentement sur le canapé à côté de moi.
J'avais une sacrée gueule de bois le matin suivant lorsque je décrochai le téléphone pour faire un appel transatlantique.
TBC...
