Titre anglais: Malfoy, P.I.
Titre français: Malfoy, Détective Privé
Auteur: Nancy
Traductrice: Jess HDH
Catégories: Mystère, Action/Aventure, Romance, Suspense
Couple: Harry/Draco
Rating: R
Spoilers: les quatre premiers livres de HP
Etat actuel de la fic: en cours d'écriture. 10 chapitres sont pour le moment disponibles.
Où trouver la fic anglaise: Schnoogle, sur FictionAlley . org
Résumé: "Je suis Draco Malfoy, détective privé. J'ai vu beaucoup de choses...j'ai fait beaucoup de choses, et je ressemble beaucoup à un gentil garçon de dix-sept ans. Je croyais avoir tout vu, jusqu'à ce qu'une paire de yeux verts entre dans mon bureau". Un Univers Alternatif (AU) à la manière des romans policiers noirs situé à Los Angeles où la passion et la magie se rencontrent. Slashy et sexy.
Disclaimer: cette histoire est basée sur des personnages et des faits crées et appartenant à J.K. Rowling. Aucun argent n'en est retiré. L'histoire de cette fic appartient à son auteur, Nancy, et la traduction à sa traductrice, Jess HDH.
Dédicace de la traductrice: cette fic est entièrement dédiée à une personne que j'adore: Caro alias BabyDracky alias choupi-choupinette, cette traduction est pour toi! Je sais combien tu aimes Draco et Harry (au moins autant que moi, ce qui n'est pas peu dire!) et j'espère que tu apprécieras cette fic! Gros mimis, choupi, et continue de me faire rire avec tes magnifiques fanfictions!
Note de la traductrice: Bonjour à tous! Je vois que la fin du chapitre précédent vous a donné des avis partagés: soit vous avez sauté de joie, soit vous avez hurlé de colère! lol. Alors, que s'est-il passé? Pourquoi Draco se retrouve-t-il dans le lit de Tom sans apparemment être au courant? Réponse dans ce chapitre? Merci pour toutes vos reviews! Et attention, une autre fin de chapitre 'choc' (mais dans un autre registre).
Là encore, j'ai alterné le 'tu' et le 'vous' entre Draco et Harry, je pense que vous comprendrez pourquoi.
Alana Chantelune: contente que tu aies apprécié la fin de chapitre . Ah, quel sadique ce Tom, hein? Et c'est pas fini! Bonne lecture!
Baby Dracky: coucou ma choupi! lol, j'étais sûre que la fin du chapitre allait te faire sauter au plafond! Je m'en délectais d'avance, c'est mon côté sadique qui ressort...Désolée de te décevoir, mais Tom et Draco l'ont bien fait, et pas qu'un peu, comme tu pourras le voir. Justement, c'est ça qui cloche, car tu connais ce que ressent Draco pour Harry...Donc? Encore un mystère...Oui, tu as bien deviné pour l'empapaoutage de Draco lol. Tom fait décidément des siennes...Mais où va-t-il s'arrêter? C'est clair que LaMorte, qui est tel quel dans le texte original, a un nom très révélateur de sa condition présente...Quelle ironie...Ah, je sens que tu t'emballes, tu échafaudes plein d'hypothèses lol. Serrons les doigts, parce qu'il n'y a toujours pas d'updates de la part de Nancy, et on est au chapitre 8...Bisous...et bon voyage, veinarde!
Falyla: salut! Merci pour ta review, c'est gentil! Oui, c'est clair que le style est assez macho, surtout de la part de Gary (Draco ne l'est pas trop je trouve). De toutes façons, cette fic a tout du polar, même jusqu'aux chansons lol. Mimis tout plein!
Ankou: peut-être que l'alccol n'est pas la seule raison de la nuit de folie de Draco avec Tom...Pour l'Angleterre, c'est dans le prochain chapitre!
Mangafana: qui te dit que Malfoy était 'conscient' de coucher avec Tom? Comme tu le dis juste après, Jennifer a très bien pu être sous l'Imperius et les parents de Harry et la mère de Draco tués par l'Avada Kedavra! Donc il est fort possible qu'il y ait de la magie là-dessous! Tu vas savoir dans ce chapitre si c'est Jédusor qui sort avec Jen. On ne connaît pas l'ancien amour de Draco, mais apparemment il s'appelle David, Draco dit son nom une fois. Contente que Harry à l'attaque t'ait plu . Pour tes autres questions, lis ce chapitre et peut-être que tu trouveras certaines réponses! A plus! PS: pour l'expression du Chœur Grec, en fait, dans les pièces de théâtre de l'Antiquité, il y avait toujours un groupe de personnes appelé 'Chœur' qui chantaient, dialoguaient avec les persos et s'adressaient au public. Ils étaient en quelque sorte la voix de la raison, et tiraient la morale de la pièce. Donc quand Draco dit à Gary qu'il n'a pas besoin d'un Chœur grec, c'est pour lui dire d'arrêter de lui faire la morale. Voilà, ça t'a éclairé?
Miss Serpentard: ça ne m'étonne pas que tu adores cette fin, vu que tu adores Tom lol. Mais quand même, il a un peu abusé sur le coup, tu ne trouves pas? Surtout que Draco est tout déboussolé, parce qu'il ne se souvient absolument pas de la nuit qu'ils ont passé (qui a dit 'dommage'? lol). Et puis il tient à Harry! Voici là suite, j'espère qu'elle te plaira (Tom est encore là lol).
Nagisa Moon: coucou! Je savais que tu allais détester la fin, je t'avais prévenue! Mais qui te dit que Draco l'a fait volontairement? Tu vois bien comme il tient à Harry. Et puis il est carrément déboussolé, le pauvre, en se réveillant nu dans un lit à côté de Tom! Contente que tu aies apprécié la petite scène H/D, avec de gros sous-entendus bien douteux lol. Bonne chance pour ton devoir de français! Moi je viens de recevoir trois sujets de dissert que je comprends à peine...Malheur...Bisous! PS: YES! Un H/D! C'est trop le pied! Non, bien sûr que non, je ne doutais en aucun cas de toi, mais je préférais m'en assurer
LolieShing: bonjour à toi! Comme tu dis, c'est vraiment le bins! D'ailleurs, Draco ne comprend pas plus que toi! Lui qui était si heureux que sa relation avec Harry avance! Ouh là, calme-toi, si tu tombes dans les pommes, tu ne te réveilleras peut-être pas à temps pour le prochain chapitre! Quoi, tu ne viens plus sur Internet? C'est définitif? Oh, je suis vraiment navrée! J'espère quand même que tu pourras revenir un jour sur le net! A très bientôt j'espère!
Elava: ouh la, je te sens à fond dans la fic, toi, ça fait plaisir! J'espère que la suite te prendra autant aux tripes .
Misslulu: contente que cette fic te plaise! Et puis c'est vrai que Draco est trognon quand il pique ses délires sur Potter lol. Voici la suite!
Clau: Pour la fin, je te rassure, Draco n'en sait lui-même pas plus que toi! Il se demande ce qui a pu se passer, comme tu le verras dans ce chapitre. Oui, ils ne se souviennent pas d'être allés à Poudlard, mais déjà cette fic est un AU, c'est à dire un univers alternatif, donc il ne prend pas forcément en compte le monde de JKR. Mais ils peuvent très bien avoir aussi perdu la mémoire...C'est sur ça que repose une grande partie du mystère...
Schhhh: oui, c'est vrai que cette fin est absolument horrible...Je compatis lol. Oui, c'est louche, en effet! Tom a encore frappé! Méchant, méchant Tom! Moi aussi, j'ai l'impression que le Gary en sait beaucoup plus qu'il ne le dit...A suivre!
Hathor Barton: Contente que ça te plaise et merci pour le compliment! J'espère que la suite sera à la hauteur!
Shinia Marina: oui, on a loupé un épisode, et Draco aussi, puisque l'histoire est de son point de vue! Il se demande lui aussi ce qu'il fiche dans le lit de Tom! D'ailleurs, ils en ont fait de belles dedans lol. Et Draco qui ne s'en souvient pas, c'est le comble! Surtout qu'il était ravi que sa relation avec Harry avance...Pauvre choupinou! Merci, c'est gentil de ne pas me hurler dessus, comme ça, nous travaillons dans la bonne humeur .
Céline.s: bonne remarque, effectivement, Harry a eu le même geste que Tom...Mais apparemment, oui, c'était bien Harry. Affaire à suivre quand même...
Nasty Gogoune: salut! J'ai cru que tu m'avais oubliée lol. Contente comme toujours que tu aies aimé . Oui, moi le SB/RL est à peu près le seul autre slash que j'arrive à supporter...Ah, Nagisa Moon...Elle a réellement beaucoup de talent! Tu as lu son one-shot sur H/D intitulé 'Narcisse ou la théorie du reflet'? Il est excellent lui aussi! Non, je n'ai pas eu l'occasion de lire 'La vie devant soi'...Moi je suis débordée de dissertations de tous les côtés...Maman, j'ai peur! En ce moment, je lis les 'Mémoires d'Hadrien' de Marguerite Yourcenar...C'est longuet, pfff...Allez, bisous et bonne lecture!
Pat06: merci beaucoup pour ta review. Elle m'a faite très plaisir. Même si tu ne me reviewes pas souvent, ce n'est pas grave, je suis contente de savoir que ce que je fais te plaît. Merci à toi et bonne lecture!
Laelia: merci de ton petit mot, c'est gentil de m'écrire! Alors, quelques conseils de fics H/D...Il y en a tellement! D'abord, en français, je te conseille celles de Baby Dracky et Nagisa Moon (elles sont dans mes auteurs favoris), tu ne seras pas déçue. En anglais, il y a bien sûr Unthinkable Thoughts, que j'ai traduite, mais aussi Under your will, Irresistible Poison (à schnoogle), les fics d'Ivy Blossom (je crois qu'il y a l'adresse de son site sur de Blanche Malfoy (dont j'ai traduit Obsession et Denial. Tu peux t'inscrire à son groupe yahoo, il y a son adresse sur comme ça tu as toutes ses fics au complet. Par contre, certaines sont NC-17)...J'aime aussi beaucoup Michael Serpent (sur il est très drôle. Sinon, toutes les fics que je suis actuellement sont dans mes histoires préférées, afin que je sois au courant de leurs mises à jour! Ah, et puis je te conseille vivement de lire la fabuleuse trilogie de Cassandra Claire (sur Schnoogle), ce n'est pas vraiment un slash, enfin si mais...non, je ne peux rien dire, je te conseille simplement de la lire, car les persos sont magnifiquement développés, en particulier Draco! Voilà, j'espère que j'ai pu t'aider, même si je suis sûre d'avoir oublié de très bonnes fics! A bientôt, peut-être!
CHAPITRE HUIT
J'étais sans voix. Il baissa la tête et me sourit. " Café ? "
" Je...hum, ouais, ça serait pas de refus..."
Il se leva et sortit de la chambre. J'aperçus un petit couloir, aux murs nus. Je restai couché, immobile, essayant de me souvenir des événements de la nuit précédente. J'eus beau essayer, la seule chose dont je me rappelais était d'être allé au Callahan, de prendre des notes sur l'affaire pour tenter de trouver le fil rouge. Je jetai un coup d'œil au réveil sur la table de nuit, où il y avait la bouteille de bourbon vide à côté. C'était six heures et demie. Je sentais l'odeur du café en train de se faire. Je me levai et m'habillai rapidement.
J'avais mal partout. Apparemment, Tom aimait y aller fort. Je grognai et me dirigeai d'un pas traînant vers la cuisine, tout en inspectant l'appartement de Tom. Il était dépouillé et fonctionnel. Il y avait seulement quelques tableaux aux murs, des meubles tout simples et absolument rien qui donnait un quelconque indice sur la personnalité du propriétaire. J'avais découvert que les maisons des gens révélaient plus de choses sur eux qu'ils n'en étaient conscients. Des tableaux, des bibelots, des livres, même les couleurs utilisées pour décorer...tout est parlant. L'appartement de Tom était dans les tons de beige et de noir. Austère.
Mais peut-être qu'il adorait sa mère. Tom sourit et me tendit une tasse de café, interrompant ainsi le fil de mes pensées. " Je vois que tu n'es pas du matin "
" Pas vraiment, non "
Il m'étudia avec un sourire aussi corrosif que la lessive. " Comment te sens-tu ? Ca a été une sacrée nuit pour toi. Enfin, pour nous, devrais-je dire "
" Ouais. Hum...à ce propos...". Je ne savais absolument pas quoi lui dire.
Il agita une main élégante. " Rien de mal à une liaison sans lendemain, non ? Tu as été...plutôt créatif ". Il passa un long doigt sur ma joue. "Je ne l'avais jamais fait avec un privé. Mais tu n'es pas un privé ordinaire, hein? Tu vas bientôt résoudre tous les problèmes de Harry, hmm?". Son ton contenait une nuance de menace.
" Cette nuit...tu y es vraiment allé...à fond "
Il sourit à nouveau, mais pas ses yeux. C'était un sourire qui accompagnait la corde de pendaison. " J'aime ce que je fais. Je suis sûr qu'on se rencontrera à nouveau par hasard "
" Moi aussi. Merci pour le café. Je dois rentrer chez moi pour me changer avant d'aller au bureau "
" Ah. Oui. Certains d'entre nous ont à travailler pour vivre ". Il leva sa tasse de café, un démon magnifique aux yeux bleus. " Toutefois, si j'étais toi, je ne le dirais pas à Jennifer ". Il fit un clin d'œil.
Oh mon Dieu, qu'avais-je fait ?
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Marlowe m'accueillit à la porte, réclamant en miaulant son petit-déjeuner. Il me conduisit à la cuisine et je le nourris, tout en le caressant pendant qu'il mangeait. Il leva la tête vers moi et ronronna, puis retourna à sa nourriture. J'allai dans la salle de bains et fis couler l'eau en prévision d'une douche chaude, pendant que je me déshabillais. Mon reflet dans le miroir me coupa le souffle.
J'étais couvert d'hématomes et de morsures, et j'avais mal à des endroits où je n'avais pas eu mal depuis longtemps. A des endroits où le soleil ne brillait pas, aurait dit David. Marlowe sauta sur le comptoir et m'observa me retourner pour examiner mon dos dans le miroir. Une marque sur mon avant-bras gauche attira mon attention. C'était une ecchymose, mais de la forme la plus étrange que j'avais jamais vue. Je la regardai attentivement un moment. J'ouvris mon armoire à pharmacie, avalai une aspirine et passai sous la douche. J'y restai un long moment pour tenter d'enlever les marques de Tom Jedusor de sur moi.
L'eau chaude finit par s'épuiser, et je sortis de la douche en frissonnant. Je ne me sentais pas propre, et je me demandai si cela changerait un jour. Je m'habillai rapidement et allai dans le salon.
" Bon, Marlowe, sois sage, d'accord ? Ne déchiquette pas le canapé aujourd'hui "
Marlowe couina à mon attention. Il était assis sur l'un des rayons de la bibliothèque. Un livre juste à la droite de l'endroit où il se tenait attira mon regard et je le sortis.
Trilby, de George du Maurier. J'avais toujours bien aimé l'histoire de la malheureuse Trilby et de son sinistre mentor, Svengali. Je jetai un coup d'œil au livre puis le rangeai. Marlowe miaula.
" Quoi ? "
Il sauta à terre et marcha de long en large devant la bibliothèque.
" Désolé, vieux, j'ai pas le temps de te déchiffrer aujourd'hui. A tout à l'heure. Sois sage ". Je partis, après avoir rempli ma tasse de voyage de café et de cognac. J'en bus une gorgée en montant dans ma voiture.
Ce fut alors que ça me frappa. Je n'avais aucun souvenir de la nuit précédente, mais je n'avais pas la gueule de bois. Ce n'était pas un trou de mémoire dû à l'alcool.
Je n'arrêtais pas de revoir Marlowe assis sur le livre par terre. Trilby avait été hypnotisée par Svengali pour qu'elle devienne une célèbre chanteuse d'opéra.
Peut-être que Tom s'était servi de Jennifer pour en faire sa Trilby.
Peut-être que Tom m'avait hypnotisé ou drogué d'une manière quelconque.
Peut-être que c'était comme ça qu'il avait fait avouer Potter.
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Je sortis de ma voiture, essayant toujours de comprendre ce qui s'était passé la nuit précédente. J'avais beau essayer, je ne me souvenais de rien du tout. Une main se posa sur mon bras, ce qui me fit sursauter. Je me retournai. Un jeune homme se tenait devant moi. Cheveux blond foncé, mince, et tremblant sous la pluie. Il ne devait pas avoir plus de seize ou dix-sept ans, mais ses yeux marron étaient bien plus vieux.
" Vous cherchez quelqu'un pour passer du bon temps ? "
Je l'étudiai du regard. " Quel âge as-tu ? "
Il haussa les épaules. " J'ai l'âge légal "
" Quel est ton nom ? "
" Celui que vous voulez, monsieur "
" Désolé ". Je sortis quelques billets de ma poche et lui tendis. " Va prendre un petit-déjeuner "
Son expression ne changea pas. Il était habitué aux déboires. " Merci ". Il prit l'argent et s'évanouit dans les ombres. Je le regardai partir, en me demandant qui il était.
Jennifer était en train de lire le journal lorsque j'entrais. Elle leva les yeux. " Bonjour. Est-ce que...ça va ?"
"Quoi? Oh, ouais, j'ai juste eu une dure nuit. J'ai pas bien dormi. Comment tu te sens ? "
"Moi? Oh, je vais bien. Pourquoi n'irais-je pas bien ? "
Je la regardai attentivement. Ses yeux étaient aussi nets que des lumières sur de l'eau immobile. Elle était totalement présente. Elle remua sur sa chaise, apparemment mal à l'aise sous mon regard.
"Je peux faire quelque chose, Draco?"
" Non. Tu peux réessayer de joindre Edward pour moi ? "
" Bien sûr ". Elle décrocha le téléphone.
" Pas de roses ? Ne me dit pas que la lune de miel est terminée ? "
Elle rit. "Pas du tout. Il a simplement dû quitter la ville pour affaires". Elle m'observa à nouveau, le front plissé par l'inquiétude. " Tu es sûr que ça va ? "
" Jennifer. Je t'ai dit que ça allait. Laisse tomber". J'allai dans mon bureau et fermai la porte, un peu trop fort.
Je tressaillis en m'asseyant, ce qui me rappela une fois de plus quelles avaient été précisément les 'affaires' de Tom. Je resserrai un peu ma cravate, en espérant que les marques sur mon cou ne se verraient pas.
Il bruinait dehors, et je me retrouvai en train de penser au jour où ma mère était morte. Après qu'ils l'eurent emmenée, j'étais entré dans la maison et j'avais coupé le téléphone. J'étais allé dans la cuisine et m'étais préparé un casse-croûte, puis j'avais allumé la télévision, faisant comme si je vivais toujours là-bas et qu'elle était juste en très de faire des courses, et qu'elle allait bientôt rentrer. C'était un jour pluvieux aussi, ce jour-là, une pluie battante, et je m'étais assis dans le cocon qu'était la maison de ma mère, faisant comme si elle était encore en vie, mais sachant au fond de moi que je ne faisais que prolonger l'inévitable. Je jouais les 'Cœurs d'Atlantis', et ça ne pouvait pas durer.
Rien ne durait éternellement.
Je me versai un verre, grillai une clope, et parlai à un souvenir qui ne rentrait jamais à la maison.
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" Du nouveau sur l'affaire Potter ? " demanda Gary. Il m'avait appelé et on avait convenu de se retrouver pour manger à midi.
" Pas vraiment, non. Qu'est-ce que tu as trouvé ? "
" Ca m'embête d'éclater ta bulle, mais il ne va pas batifoler dans un hôtel luxueux les mardis et les jeudis "
" Je ne pensais pas que c'était ce qu'il faisait ". Potter ne ferait pas ce genre de choses.
Mais parfois, j'aurais aimé que ce soit le cas.
" Il voit un psy. Un de très bonne réputation "
Je m'étranglai avec mon bourbon. " Potter voit un psy ? "
" Réfléchis une seconde. On lui fait porter le chapeau d'un meurtre, et ça les démange de lui prendre ses mesures pour la chaise. Tu ne crois pas que tu aurais quelques sacs à vider si c'était toi ? ". Gary avait l'air amusé.
" Oh, eh bien, bien sûr que si...je pensais juste... ". Je laissai ma phrase en suspens et bus mon bourbon comme un bon garçon, tout en réfléchissant.
" Ca va ? ". Gary m'étudia du regard, puis sortit un paquet de cigarettes de son blouson en cuir. Il m'en offrit une.
" Oui, ça va. Pourquoi tout le monde n'arrête pas de me demander ça ? ". Je me battis avec mon briquet, jusqu'à ce que Gary finisse par tendre le bras pour allumer la cigarette pour moi.
" Tu as simplement l'air pas très en forme. Et je ne crois pas que tu seras capable de résoudre cette affaire si tu n'es pas en possession de toutes tes facultés. Il faut que tu sois prudent. Tu vas trouver toutes les réponses, mais tu dois avancer avec précaution "
" Je vais trouver qui a monté un coup contre Potter "
" Ce ne sont pas ces réponses-là que tu cherches. Tu poses les mêmes questions depuis que je te connais. Et elles n'ont rien à voir avec ton travail de détective ou l'affaire Potter "
" Si tu en sais tant que ça au sujet de cette foutue affaire, résous-là toi-même " rétorquai-je sèchement.
Les yeux de Gary se plissèrent, mais pas de colère. " Tu crois au destin ? "
" Quoi ? Ecoute, Gary, je te dois peut-être une faveur, mais je ne vais pas chanter le blues existentiel avec toi, ok ? "
" Tu crois au destin ? " répéta-t-il.
Je ne répondis pas, ravalant ma réponse. Il était assis là, une sorte de Bouddha motard, à siroter son verre et à me regarder avec des yeux sans fonds.
Est-ce que je croyais au destin. Je pris une longue gorgée de courage factice. " Je vais te dire ce en quoi je crois. Je suis sur cette planète et c'est uniquement grâce à ma pomme que j'ai la vie que j'ai. Personne ne va m'aider, et personne ne va me pleurer quand je ne serai plus là. Je vais faire tout mon possible avec ce que j'ai, et je vais faire tout mon possible pour Potter, mais quand les choses se corsent, je sais que je suis tout seul. Je l'ai toujours été, et je le serai toujours et, bien que ce soit un pauvre réconfort une nuit solitaire, c'est tout ce que j'ai. Mais si tu penses que je crois que j'étais destiné à épouser Molly, ou à finir avec David ou même à rencontrer Potter, alors je pense que tu vis en Californie depuis trop longtemps. Ce ne sont que des coïncidences. Le hasard. Des choses arrivent, et généralement on les provoquent nous-mêmes"
" Donc les enfants violés par leurs parents provoquent ça eux-mêmes ? "
" J'ai dit généralement, Gary ". Je me demandais quelle était la jeunesse d'une jeune prostituée.
Il me regarda, les mains tournant et retournant le paquet de cigarette. Il était totalement détendu. Gary aimait bien ce genre de trucs. Les conversations avec lui pouvaient être assez surréalistes. Il avait été shaman, autrefois.
" Tu suis tes instincts ? "
" Je...bien sûr que oui. C'est ce qui m'a gardé en vie aussi longtemps. Ce n'est pas facile d'éviter un calibre 38, tu sais. Mais j'y suis arrivé. Quelque chose m'a dit que le coup allait partir"
" Et Harry ? Qu'est-ce que te disent tes instincts sur lui ? "
"Qu'il n'a pas refroidi LaMorte"
" Alors qui l'a fait, à ton avis ? "
Et tout reposait là. Je levai les yeux vers Gary, qui était en train de vider sa bière.
" Tom Jedusor. Il est...Il faut que je me renseigne sur lui. On dirait un fantôme. Il n'y a rien sur lui. Aucun dossier, rien de rien. La seule chose que je sais sur lui, c'est qu'il est Anglais". Je bus une gorgée de mon verre, pensif. Les parents de Potter étaient morts en Angleterre, et Potter lui-même était originaire d'Angleterre, tout comme Tom...tout menait à l'Angleterre.
" Je crois que je vais faire un voyage outre-atlantique "
Gary me sourit, et son sourire me fit l'effet d'une bénédiction. Dehors, des nuages noirs s'amoncelaient à l'ouest.
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Je ne retournai pas à l'agence. Ma voiture semblait se diriger droit vers le bureau de Potter. J'avais une question à lui poser, et je m'étais dit que nous serions capables d'éviter les problèmes à son bureau. Un regard à Anne Oshlo arrêterait net ma libido. Le ciel avait l'air aussi contusionné que moi. J'allumai la radio et la mis sur un débat, pour que je n'aie pas besoin de réfléchir. Potter voulait que j'ouvre son trousseau, mais j'avais l'impression que son trousseau allait ressembler à la Boîte de Pandore.
Je jetai un coup d'œil à l'heure et mis mon émission de radio préférée. Le programme de la journée était du rock classique et la chanson qui passait était l'une de mes préférées. C'était une vieille chanson de Bon Jovi. Je montai le son, et battis la mesure sur le volant.
"My name is Billy Jean, my love is bought and sold… I'm only sixteen, feel a hundred years old… My foster daddy went and took my innocence away… The street life ain't much better, but at least I'm getting paid…"
"Je m'appelle Billy Jean, mon amour est acheté et revendu...Je n'ai que seize ans, mais j'ai l'impression d'en avoir cent...Mon père adoptif m'a pris mon innocence...La vie des rues est guère mieux, mais au moins, je me fais payer... "
Je pensai au garçon qui m'avait accosté le matin même. Je me demandais ce qu'il faisait. Ses yeux marron me rappelaient quelqu'un, mais je ne pouvais me souvenir de qui, même si je n'y mettais pas toute ma volonté. Je focalisais mon esprit sur l'affaire, là où il devait être. J'espérais être capable de démêler tout ça à temps. J'allais faire ce que je pouvais pour Potter. Mais il était tout seul, comme nous le sommes tous dans ce monde. Même les jeunes garçons dans la rue.
Je sentis un pincement en moi, mais je l'ignorai résolument. Je suis bon dans ce domaine.
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Je me glissai sur une chaise en face du bureau de Potter. Il s'assit sur celle qui était à côté de la mienne, plutôt que derrière son bureau. Il était vêtu d'un costume marron foncé à fines rayures, d'une chemise blanche, d'une cravate marron, rouge et blanche, bordée de marron et de blanc. Je pris une inspiration et mis en place mon air de détective. Mon avant-bras gauche m'élançait mais je ne le frottais pas.
" Ca va, Malfoy ? Vous voulez du café ? ". Ses yeux verts étaient inquiets. Je resserrai encore un peu ma cravate.
" Je vais bien. J'ai juste à vous poser quelques questions ". Juste les faits. C'était un client. Juste un client.
Il acquiesça. "Bien sûr"
"Est-ce que Tom et vous avez été amants?"
Quel que soit ce à quoi il s'était attendu, ce n'était pas ça. Il pâlit, et son regard s'assombrit à cause de la surprise et de quelque chose d'autre. Des souvenirs ? Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.
" Je...comment avez-vous...pourquoi êtes-vous... ? "
" Vous l'avez été, donc. Il y a combien de temps ? ". Juste pour affaires. Rien de personnel.
" C'était...il y a quelques années. Je...Tom peut être très...persuasif "
Je pouvais imaginer. " Combien de temps ça a duré ? "
Il grattait nerveusement un des bras de son fauteuil. " Juste quelques semaines. Je...je ne savais pas ce qu'était Tom "
" Et qu'est-ce qu'il était ? "
" Il...Tom...il pouvait être...ses goûts étaient un peu...exotiques ". Il rosit et lissa le pli de son pantalon.
Exotique ? Oui, on pouvait dire ça comme ça. Sadique était une autre façon de le décrire. Je commençais vraiment à souffrir à présent et je remuai sur ma chaise, incapable de me mettre à l'aise.
Potter eut l'air inquiet. Il jeta un coup d'œil à mon coup, puis étudia mon visage. "Tu es sûr que ça va, Draco?"
Il ne m'avait jamais appelé par mon prénom avant. Ses yeux étaient très verts et il semblait vraiment se soucier de mon bien-être, comme si je signifiais plus pour lui qu'un simple cerveau de location...J'arrêtai le fil de mes pensées avant qu'il n'aille plus loin.
" Je vous ai dit que j'allais bien. Que s'est-il passé la nuit où vous avez été arrêté ? Dans la cellule de détention ? "
" Je...ne me souviens pas très bien ". Il se leva et servit le café, mais la cafetière tinta contre la tasse, donc je sus que ses mains tremblaient. " Je veux dire, j'étais là-dedans, seul, et puis il est entré... "
" Continuez "
" Je ne me souviens pas ! Il dit que j'ai avoué mais je ne me souviens de rien après l'avoir vu entrer dans la cellule. C'est comme si j'avais été en état de choc "
Je le regardai se rasseoir. Il était toujours pâle, mais semblait plus posé. " Vous aviez bu ? Pris quelque chose ? "
"Non" marmonna-t-il avec ressentiment.
" Bon. Quelle est la première chose dont vous vous souvenez ensuite ? "
Il leva la tête vers moi. " Vous n'allez pas me croire " dit-il sur un ton de reproche.
Il faisait bon dans son bureau et je desserrai ma cravate. " Ce que je crois ne compte pas ici. Que vous rappelez-vous ensuite ? "
" Me réveiller dans une cellule le matin suivant "
" Donc vous avez perdu environ...quoi ? Douze heures ? "
" A peu près, oui ". Potter me regarda à nouveau les yeux plissés.
Douze heures avaient l'air de coller. " Bon, d'accord. Il faut que j'aille en Angleterre "
Il cligna des yeux. " En Angleterre ? "
"Tout désigne l'Angleterre. J'aimerais enquêter sur la mort de vos parents, et en découvrir plus sur Tom. Toute cette affaire avec Tom va si loin qu'on pourrait en couper un mètre qu'il en resterait assez pour une batte de baseball "
" Vous avez un passeport ? "
" Oui "
Il baissa les yeux vers ses genoux. " Alors je vais demander à Anne de s'occuper de tout. Je...Quand êtes-vous libre pour partir ? "
Juste un travail, me rappelai-je. Je n'étais pas cruel. Il fallait que je le provoque pour voir ses réactions. Qui aime bien châtie bien. Parfois, c'est super d'être moi.
" Je peux partir n'importe quand "
" D'accord "
Puis nous restâmes silencieux. J'écoutais les petits bruits sans importance du bureau. Je finis pas me lever. "Merci de m'avoir accordé de votre temps"
Il se leva lui aussi, et se rapprocha, comme pour me serrer la main, mais il s'arrêta. Il tendit la main et passa un doigt le long de mon cou. " Que...Draco, que s'est-il passé ? "
Je jurai intérieurement. J'avais desserré ma cravate et il avait dû voir les marques.
" Marlowe s'est servi de moi pour se faire les griffes "
Il me prit par le menton, me tourna doucement sur le côté et tressaillit. " Qui t'a fait ça ? "
" Je dois y aller. Vous m'appelez quand vous avez les renseignements pour le voyage ? "
"Tu vas bien?". Ses yeux vacillèrent et il faisait très jeune.
" Si vous pensez à quelque chose d'autre, faites-le moi savoir ". Je détournai le regard de ses yeux et de leur appel muet. Je ne pouvais pas supporter ce que je voyais en eux.
" Malfoy...s'il te plaît. Ne fais pas ça "
" Ne fais pas quoi ? Partir ? J'ai posé mes questions, et vous avez répondu. Je suis sûr que vous avez des choses à faire "
Son visage devint sans expression. Il se retirait en lui-même. J'étais habitué à ce regard.
" Je...Très bien. Anne vous appellera "
Je hochai la tête et sortis de son bureau, mais je ne pouvais m'enlever ces yeux verts blessés de la tête. J'ignorai le regard interrogateur d'Anne. Je ne voulais pas blesser Yeux Verts. Il avait été blessé par Tom, et maintenant Tom se servait de moi pour le blesser, et je ne voulais pas laisser les choses comme je les avais laissées. Je restai planté un long moment dans le hall d'entrée, songeant à Potter, à ses yeux verts, à notre première rencontre, lui si poli mais si effrayé, et à quel point il devait se sentir seul...à quel point je m'étais senti seul. Je voulais lui faire comprendre qu'il n'était pas seul. Je voulais...enfin, je voulais beaucoup de choses.
Je n'ai jamais été capable de reconnaître une pente savonneuse avant de me retrouver le cul par terre, mais à ce moment-là, c'était trop tard pour y faire quoi que ce soit.
Mais je ne pouvais pas m'impliquer émotionnellement. Je ne deviens pas intime avec mes clients.
Je me souvins de la conversation que nous avions eu à propos de Ginger et de son sort. Comme mon cœur s'était serré à l'idée qu'il marche vers sa dernière destination.
J'étais déjà impliqué. Et toujours capable de fonctionner. Plus déterminé que jamais à résoudre cette affaire et à le libérer.
Je pris l'ascenseur et retournai dans son bureau, frôlant Anne au passage. Potter leva la tête de la chaise sur laquelle il était toujours assis, et ses yeux s'éclairèrent un peu, bien qu'il soit toujours sur ses gardes.
" Avez-vous- "
Je l'interrompis. Je mis Potter debout et l'embrassai. Longuement, profondément et violemment. Je fis courir mes mains à travers ses luxuriants cheveux bruns, et je vis ses yeux verts s'assombrir de désir, et je parcourus tout son corps de mes mains, et il tira sur ma cravate et nous étions tous les deux à bout de souffle alors que l'orage faisait rage dehors.
" Draco " murmura-t-il. " Je... "
" La ferme, Potter ". Je l'embrassai à nouveau et oui, c'était bien un feu vert, et il gémissait doucement dans mon oreille.
Il finit par se reculer, haletant. Ses cheveux étaient en bataille, mais cette fois c'était à cause de mes mains, et ses yeux verts brillaient. Il me sourit et mon cœur se serra.
" Tu me tiens au courant "
" Je t'appellerai tous les jours "
Ses yeux verts étaient presque noirs. " Sois prudent "
Je fis à nouveau courir mes mains dans ses cheveux et l'embrassai. Je ne pouvais me lasser de lui.
" Oui. Et je découvrirai le fin fond de tout ça "
Sur le chemin du retour, je rejouai sans cesse ce baiser dans ma tête.
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Je mis longtemps à rentrer chez moi, du fait de la circulation. Même les rues du centre ville étaient ralenties. Je me dis que quelques verres me soulageraient de ma douleur et de ma souffrance. Me les feraient oublier. Peut-être qu'ils m'aideraient à oublier un tas de choses. Je passai dans la rue contiguë à celle du Joe Miller. C'était tout près et peut-être que Debbie y serait. Debbie comprenait tout.
Il faisait si sombre dehors que l'intérieur avait l'air lumineux en comparaison. Cinq heures approchait, et effectivement, Debbie était assise au bar et discutait avec le barman, qui se déplaçait comme s'il avait mal au pied. Le rire grave et rauque de la jeune femme dériva jusqu'à moi.
Je me mis derrière elle. " Le meilleur moyen de se débarrasser de la tentation est de s'y abandonner "
Elle se retourna sur son tabouret. " Drake ! Comment vas-tu ? "
"J'ai soif". Je commandai un bourbon et m'assis à côté d'elle.
" Sois sage et je chanterai une chanson rien que pour toi ". Elle sourit, les yeux plein de promesses, et je songeai à Potter, à ses baisers, à ses doux gémissements. Le sourire de Debbie était engageant.
" J'aimerais bien. Ca fait un bail "
" Qu'est-ce que tu fais là, d'ailleurs ? ". Elle jouait avec une mèche de ses cheveux. Ouais. Elle touchait une corde sensible. Jolie, mais pas jolie au point de devoir porter des coups de poings américains chaque fois qu'on la sortait.
Je haussai les épaules. " Je me suis dis que j'allais tuer le temps jusqu'à ce que la circulation diminue ". C'était une vieille blague à L.A. La circulation ne diminuait jamais.
Elle acquiesça. " Tu as l'air d'avoir besoin d'un ami. Viens à la maison avec moi et je te préparerai à dîner. J'ai fini dans une heure "
J'hésitai, mais c'était Debbie. On avait traversé beaucoup de trucs ensemble et Debbie comprenait. Elle ne me poussait jamais, ne me questionnait jamais. C'était une bonne copine.
Je hochai la tête et sirotai mon bourbon. Le sol gronda et le bar trembla. Mon verre tomba par terre et se brisa.
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J'étais en retard pour l'agence le lendemain matin. J'avais dû rentrer chez moi pour me changer, et donner à manger à Marlowe, tout en tournant et retournant dans ma tête un truc que Debbie m'avait dit la veille. Marlowe avait l'air content de me voir, mais il ne cessait de sauter sur le poste de télévision. Je l'avais fait descendre, mais il était tout de suite remonté dessus. Il était bizarre, ce chat.
Je me sentais vaguement coupable des événements de la nuit précédente et je n'aimais pas ce sentiment. Je vidai un verre de bourbon et quittai mon appartement. Je m'arrêtai à un magasin en chemin et achetai des tulipes blanches pour Jennifer, pour me racheter de lui avoir mal parlé la veille. Elle était dans mon bureau, en train de regarder la télévision qui se trouvait dans un coin de la pièce. Je regardais rarement les infos – si j'ai envie d'un meurtre ou d'une mutilation, je peux aller faire un tour en bas de la rue ou attendre qu'il arrive dans mon bureau -, mais Jennifer était une accro des infos. Elle se retourna lorsque j'entrai.
" Oh, Draco, je suis tellement navrée "
Je lui tendis les tulipes. " Non, c'est moi qui suis désolé. J'ai été odieux hier. On est toujours amis ? "
"Merci...Elles sont magnifiques". Elle me sourit, mais ses yeux noirs étaient sérieux. " Tu n'as pas appris la nouvelle ? "
" Appris quoi ? "
Elle agita la main en direction de la télé. " Debbie Harrison...Tu n'as pas dit que tu la connaissais ? "
Je l'avais connue assez intimement la nuit précédente. " Si. Pourquoi ? "
" Elle...Elle a été trouvée morte chez elle ce matin. Etranglée "
Ma vue se brouilla et je vacillai sur mes pieds. La voix de Jennifer me parvenait faible et distante.
Debbie. Morte. L'oiseau chanteur avait été réduit au silence.
TBC...
