Un grand merci à ma correctrice AnthaRosa.

Chapitre 3 : se regarder dans la glace

Si Harry avait su que la journée n'allait cesser d'empirer du matin au soir, il serait resté couché. Mais il n'avait aucun moyen de prévoir le futur, puisqu'il avait complètement raté ses BUSE en divination.

Et même s'il en avait été capable, il n'aurait pas pris ce risque. Harry pensait suffisamment au futur sans faire l'erreur d'essayer le dénouer. Avec sa chance, il verrait probablement ses derniers moments, sa destruction par le Seigneur Noir.

« M. Potter, que faites-vous ? S'il vous plait concentrez-vous sur ce que vous faites. »

« Désolé professeur. » Dit Harry. Le professeur MacGonagall continua son chemin et vérifia le travail de Neville.

Cependant, il lui fallut quinze minutes de plus avant de se remémorer la formule qui permettait de dupliquer et de transformer le morceau de ficelle posé sur son bureau en un rat et un écureuil. Il remarqua rapidement qu'il n'avait pas les bons animaux sur la table : il était certain d'avoir entendu le professeur parler de 'prédateur' et de 'proie' et il ne pensait pas que les écureuils chassaient les rats.

« Mon dieu Harry, qu'as-tu fait ? » Hermione regarda deux fois ses animaux quand elle remarqua son erreur. « Les mots que tu as prononcé ne sont pas les bons, ils sont totalement différents de ceux que MacGonagall vient de nous enseigner ! »

Harry lui demanda de se taire, d'une part parce que MacGonagall allait bientôt repasser et qu'il avait besoin de réparer son erreur et d'autre part sa propre santé en avait besoin.

Quand le professeur passa le voir, Harry avait le rat et le serpent. Cependant son problème avait empiré : Son serpent refusait de mordre le rat et c'était le seul moyen de retransformer les deux animaux en ficelle sans que l'un d'eux reste.

« Pourquoi ne veux-tu pas ? » Siffla Harry en Fourchelangue.

« Je n'ai pas faim, monssssieur le sssorcier, » Répondit le serpent marron et noir.

Harry avait envie de le frapper et il se demanda si on lui en tiendrait rigueur s'il le faisait. « Je ne te demande pas de le manger ! Tu dois seulement le mordre, ainsi sa source de vie fusionnera avec la tienne. Puis, je pourrais te transformer en ficelle. »

Cette réponse sembla mettre le serpent quelque peu en colère. Le rat, pendant ce temps s'était roulé en boule comme s'il attendait sa fin.

Le serpent secoua lentement la tête. « Je ne pense pas que j'appréssssie l'idée d'être à nouveau une fissssselle. De plussss, il n'a pas l'air d'un un bon repas et je n'ai pas faim. »

La conversation se termina puisque le serpent l'ignora ensuite et s'enroula à son tour. Harry grogna. Il se rendit alors compte que tous les regards étaient comme d'habitude fixés sur lui. Le professeur MacGonagall avait une expression étrange : elle était sans voix mais on aurait dit qu'elle voulait éclater de rire. Peut-être pensait-elle que puisque Harry avait invoqué un serpent, il pouvait discuter avec lui.

Harry lui raconta ce qu'il se passait, à elle, et aux autres. « Il refuse de manger le rat. »

Si MacGonagall devait se mettre à bégayer, il fallait que ce soit à ce moment-là. Elle lui dit. « Mais il n'a pas besoin de manger le rat, M. Potter, il doit simplement le mordre. »

La classe entière qui s'en empêchait jusqu'alors si désespérément éclata de rire. Ils ne pouvaient pas tenir plus longtemps et la salle rit à tu tête. Pendant l'agitation, le professeur de Métamorphose, avec un petit sourire, jeta un rapide sort et le libéra du fardeau de son expérience.

« C'était génial, Harry ! » Lui dit Ron quand la classe commença à se disperser quelques minutes après. Les élèves riaient encore. Ron lui-même avait les larmes aux yeux et elles coulaient sur ses joues. Il les essuya violemment.

« Je suis content d'être divertissant aujourd'hui, Ron, » Lui dit Harry. Il était la seule personne à ne pas avoir ri.

Et bien, au moins, Neville a eu une pause pour une fois, pensa-t-il en regardant son camarade sortir de la classe, un grand sourire sur son visage. Des éclats de rire lui échappaient encore.


« M. Potter, pouvez-vous vous empêcher de faire cela. »

Cette fois l'ordre fut donné par le professeur Flitwick pendant le cours de charme. Il avait pris une teinte rouge ce qui prouvait qu'après toutes ces années, il lui était encore difficile de réprimander Harry Potter en cours.

« Désolé professeur, » Lui dit Harry doucement.

Il gribouillait sur son parchemin pendant que le professeur faisait son cours, mais comme il s'ennuyait, il s'était mis à dessiner sur le dos de sa main. Quand Harry avait enchanté le dessin pour qu'il bouge sur sa peau, il avait attiré l'attention de Ron qui n'avait pu s'empêcher de rire. Bien sûr, le professeur s'était retourné vers eux et il avait remarqué les gribouillages.

Harry venait de réussir un sort particulièrement difficile et bien qu'impressionné par ses talents, le professeur n'appréciait pas le manque d'attention.

Alors Harry avait lui-aussi pris une jolie teinte rouge, très embarrassé d'avoir été surpris à faire une chose aussi triviale et juvénile que celle-ci. S'il devait être réprimandé par le professeur, il avait espéré que ce soit pour quelque chose de plus important, comme une bagarre par exemple.

Non seulement il pouvait jurer que toute la classe avait ses yeux posés sur lui, mais en plus, ses camarades se demandaient certainement ce qui lui avait pris.

Et bien, il ne leva pas la tête pour vérifier s'ils le regardaient ou non.


« Potter, essayez-vous de concurrencer l'histoire de Longdubas aujourd'hui ? S'il vous plait faites attention sans quoi je vais vous laisser boire la potion que vous aurez crée à la fin du cours, » Le prévint le professeur Snape alors qu'il passait devant le chaudron de Harry pour la cinquième fois.

Si vous cessiez de me tourner autour, peut-être arriverais-je à faire ce foutu truc correctement !

Harry ne donna pas voix à son opinion. Au lieu de cela, il jeta un coup d'œil en direction de son professeur pour voir s'il pouvait déceler une connexion avec l'homme avec qui il avait discuté deux nuits auparavant, mais il n'y avait rien. Les yeux noirs ne reflétaient rien d'autre que de la froideur glaciale. Il n'y avait rien dedans. La personne qui lui rendait son regard était exactement celle dont il se souvenait et n'était pas celle qu'il avait cru.

C'était un mensonge. Tout cela n'était qu'un mensonge, se rendit compte Harry.

Si sa journée avait été horrible jusqu'à présent et elle semblait certainement avoir encore empiré. Harry prit une profonde inspiration et essaya de se calmer. Le professeur se dirigeait vers une nouvelle victime, mais avoir inspiré ne l'avait pas calmé. En fait, il eut même l'impression que les choses étaient pires encore. Puisqu'il s'était éclairci l'esprit, il ne pensa plus aux changements de comportement de Snape, mais il se perdit dans un autre désespoir. Par exemple, il s'était mis en tête qu'il était peut-être un cas si désespéré que Snape avait simplement laissé tomber. Il se demanda si l'éthique du monde sorcier permettait d'aider une personne qui en avait besoin.

« Potter ! »

Harry sursauta. Il ne savait pas quels ingrédients il avait ajouté à sa potion mais il savait que ce n'était pas les bons : elle avait une légère couleur jaune au lieu d'être verte. Avant que le professeur ne puisse crier, Hermione se pencha et ajouta quelque chose dans le chaudron de Harry. La potion, bien entendu reprit immédiatement la bonne couleur.

« Dix points en moins pour Gryffondor, Granger, pour entretenir une potion qui n'est pas la vôtre. » Grogna Snape. Hermione ne sourcilla pas. « Et dix points en moins, Potter parce que vous étiez inattentif alors que vous préparez une potion aussi importante que 'Omni-soin' ! S'il vous plait, déplacez votre chaudron et vos affaires loin de Granger et des autres élèves. Je ne veux pas que vous blessiez une autre personne que vous-même. »

Dix minutes plus tard, Harry se tenait hors de vu des autres élèves. Tous lui tournaient le dos et n'osaient pas se retourner. Harry tourna la potion dans le sens des aiguilles d'une montre et espéra que c'était la bonne direction parce qu'il avait l'impression désagréable que Snape tiendrait sa promesse et qu'à la fin du cours il lui ferait ingurgiter la potion. Même si elle était destinée aux victimes de guerre qui avaient besoin d'être soignés rapidement, Harry savait qu'il ne contrerait pas le professeur de potions s'il était sérieux.

Stupide Harry! Putain c'était idiot! Merlin, on penserait que j'aurais appris la leçon après cinq ans de cours avec cet homme. Merde ! Comment ai-je pu penser qu'il me traiterait différemment ou que je méritais d'être traité différemment ? Pourquoi moi ? Pourquoi rien ne va comme je l'entends alors que je m'y applique tant ? Merlin, j'essaie tant…

Harry continua à se réprimander sans fin jusqu'à ce qu'il ait une conversation avec sa conscience, sa colère et Snape. Plus il y pensait, plus il sentait l'angoisse grandir en lui. Elle devint si forte qu'une part de lui voulait lancer les ingrédients de l'autre côté de la salle, mais il ne le fit pas. Il combattit la colère avec impuissance et à la fin, l'angoisse gagna. Sa main se mit à trembler et il combattit les larmes, déterminé à ne pas pleurer comme un enfant au milieu du cours de potions.

« Potter, » Snape fut à nouveau derrière lui et bien que les mots soient prononcés avec plus de douceur, Harry ignora les paroles et la voix.

Par contre, il ne put ignorer la main qui couvrit lentement la sienne, celle qui tenait la fiole de sang de cobra. Immédiatement, sa main s'arrêta de trembler, mais les tremblements n'avaient pas vraiment cessé. Il était certain que Snape pouvait les sentir sous ses doigts.

Harry se tourna légèrement pour regarder l'homme qui venait de passer l'heure et demie à déduire des points à Gryffondor en son nom et qui était à cet instant, gentil. C'était inhabituel pour lui de montrer une telle attitude en dehors de ses cachots, au milieu de la nuit. Les yeux de Severus s'étaient adoucis, ses traits s'étaient détendus alors qu'il regardait les yeux émeraude de Celui Qui a Survécu. L'espace de quelques minutes, il put voir l'âme tourmentée, puis tout disparut, remplacée par une légère grimace et un plissement des yeux.

« Désolé monsieur. » Lui dit Harry. Mais aucun des deux ne savaient de quoi il s'excusait.

« Venez me voir pour discuter ce soir, » Lui dit Severus, mais Harry secoua la tête et dégagea gentiment sa main de celle de l'autre homme.

« Non. Je préfère ne pas… »

Quand Snape se dirigea vers son bureau, Harry se dépêcha d'ajouter les ingrédients dans le chaudron puis reprit la fiole. Et dans le même temps il essaya de s'arrêter de trembler…

…Et se força à combattre la douleur interne.


Quand les élèves se furent assis pour dîner, Harry s'était replié en lui-même. Même Malfoy qui se trouvait à la table des Serpentards ne parvint pas obtenir de réponse. Ron n'avait pas remarqué et parlait pour deux de Snape, de Malfoy et de ce qu'il aimerait leur faire. Hermione, ne remarqua pas le silence, mais le fait qu'il ne mangeait que très peu.

« Harry, est-ce que tu vas bien ? »

Non, je ne vais pas bien. Non. Tout à l'intérieur de moi semble si engourdi, Hermione. Je ne vois rien en dehors de l'obscurité et je ne ressens rien en dehors du vide. J'ai besoin de ressentir quelque chose. N'importe quoi. Je ne sais plus…

« Ouais, je vais bien. »

« Alors, pourquoi est-ce que tu ne manges pas ? »

« Je mange. Je n'ai pas très faim, c'est tout. »

Hermione le regarda avec des yeux perçants comme si elle discernait la vérité dans son expression, mais il ne la regarderait plus. Il focalisa son attention sur le maïs et les haricots qu'il avait dans son assiette. Il prenait de petits morceaux avec sa fourchette, presque vicieusement, mais il ne levait jamais la main pour la mettre dans la bouche.

« Harry, tu as déjà dit ça hier et avant hier, » Lui dit-elle un peu plus fort que précédemment.

Il y avait plus de chahut à la table. Ron se tourna vers Seamus et Dean qui avaient agrandi un haricot et un grain de maïs et leur avaient donné des jambes pour qu'ils puissent danser. La table entière riait et commentait le fait que le haricot et le grain de maïs étaient tous les deux de genre masculin et qu'ils dansaient une valse ensemble.

Harry secoua la tête, pour Hermione et pour la danse. On aurait dit qu'il essayait de s'éclaircir les idées. « Et bien, c'est la vérité. Je ne sais pas. Je n'ai simplement pas faim, ce n'est pas grave, ce n'est pas la fin du monde. »

Il se leva et partit rapidement pour qu'Hermione n'ait pas le temps de répondre et qu'il ne puisse pas voir sa réaction.

« Oy Harry ! Où vas-tu ? » L'interpella Ron quand il remarqua que son meilleur ami partait, mais ce dernier ne lui répondit pas. « Pourquoi continue-t-il à faire cela, Hermione ? Il est toujours pressé de quitter la table. »

« Je ne sais pas Ron. » Lui dit Hermione, d'un air pensif.

Harry n'attendit pas de savoir si elle avait trouvé une excuse ou non.


Cher professeur Dumbledore,

Je viens de faire un horrible cauchemar et ma cicatrice est très douloureuse. Je ne sais pas si vous désirez encore en être informé puisque Voldemort est maintenant au courant de notre connexion et peut entrer dans ma tête. Voldemort et les mangemorts torturaient une famille. Je ne sais pas où ils étaient mais ils n'étaient pas près d'ici. De toute façon, c'était mon rêve. Ce n'était probablement rien, simplement un rêve. Je pensais que c'était une vision, ma cicatrice n'est peut-être pas aussi douloureuse que je le crois, mais vous savez. Je vous le dis au cas où vous vouliez être informé.

Harry

Harry descendit de son lit complètement habillé et essaya de ne pas grogner quand il se dirigea vers la porte du dortoir. Ses lunettes n'étaient pas d'une grande utilité alors qu'il essayait de ne pas glisser et tomber en descendant dans la salle commune. Il tenait dans une main son message pour le directeur et de l'autre ses lunettes sur son visage. Il couvrait son œil gauche et sa cicatrice pour calmer la douleur qu'il ressentait.

Il avait menti à Dumbledore, bien sûr. Il était impossible qu'il imagine une telle douleur. Il avait désespérément voulu ressentir quelque chose quand il dînait avec Hermione et les Gryffondors. Mais comble d'ironie, ce n'était pas ce genre de douleur qu'il avait espéré.

Finalement, il enleva sa main de son visage et prit un peu de poudre de cheminette qu'il gardait dans sa poche et tout en remerciant le professeur Flitwick de leur avoir appris cela quand ils étaient revenus de vacances, il transmit le message à Dumbledore.

Il s'assit dans un fauteuil près de la cheminée, ferma les yeux, mit les deux mains sur son visage et attendit que son mal de tête cesse.

« Tempus, » Murmura-t-il en donnant un coup de baguette magique. Une fine ligne rouge sortit de sa baguette et l'heure se forma dans les airs.

Il lut : 1h30

Harry combattit le désir de sauter du fauteuil et de foncer à travers les couloirs voir l'unique personne qu'il était certain de trouver éveillé à une telle heure.


Severus revenait juste du bureau de Dumbledore et commençait à corriger les copies quand on frappa à la porte.

Il n'eut pas besoin de vérifier l'heure pour savoir qu'il n'était pas deux heures, il avait regardé quand Dumbledore avait exigé sa présence. Il fut cependant surpris. Il était certain qu'Harry ne viendrait plus le voir.

« Que faites-vous ? » Lui demanda Harry dès qu'il eut fermé la porte.

Severus haussa légèrement un sourcil. Peu importe la manière dont il avait posé la question, il voyait la tempête dans les yeux verts du jeune homme.

Evacuer sa colère lui ferait peut-être du bien. Severus jeta d'une voix douce un sort d'insonorisation puis répondit à la question.

« Je corrige des copies, M. Potter. »

« Puis-je vous aider ? » Les mots étaient prononcés avec calme, mais il plissa les yeux comme s'il testait l'homme devant lui.

Severus prit la perche et répondit de la manière la plus froide qu'il le put. « Potter, avez-vous oublié à quel point vous êtes nul en potion ? Je n'ose pas vous impliquer dans ce sujet, de peur que vous provoquiez des dégâts. Que vous soyez ou non un élève de sixième année. »

Et bien, Harry n'attendait que cela. « Vous- je le savais ! Vous ne pouviez pas attendre pour vous débarrasser de moi ! Pourquoi avez-vous proposé de m'aider si vous ne voulez pas m'aider ? Merlin, je n'arrive pas à croire que j'ai pu penser que vous seriez un peu plus gentil que d'habitude. Ce 'n'était qu'un mensonge, hein ? »

Harry tourna les talons et allait sortir en hâte quand la voix de Snape l'arrêta.

« Vous vous attendez à ce que je vous traite comme une sorte de demi-dieu Potter, alors que vous m'avez dit vous-même que vous détestiez que l'on vous mette sur un piédestal ? Je vous traiterai de la même manière que les autres élèves. Je l'ai peut-être fait dans le passé, mais j'ai décidé que c'était fini. Ce matin, cependant, vous avez fait n'importe quoi ! Je ne pouvais pas vous laisser détruire mes cachots, si ? »

Mis à part le fait qu'il avait accentué le 'n'importe quoi', Severus était aussi calme que lorsqu'il lui avait parlé deux nuits auparavant. Harry fut indécis quelque secondes puis se retourna pour faire face à son professeur de potions. Severus avait déjà repris ses copies.

« Ne m'appelez pas Potter. Je vous l'ai déjà dit et vous m'avez donné votre accord. »

Severus leva les yeux et acquiesça.

« Où est mon canapé de toute façon ? Vous n'avez pas écrit dessus, si ? »

D'un geste de la baguette, le canapé reprit forme près d'une étagère. D'un autre coup de baguette, il cria « Accio canapé » et il reprit sa place près de la table. Harry s'assit au milieu et le regarda simplement. Severus prétendit ne pas voir le regard perçant couleur émeraude.

« Pourquoi devez-vous être toujours aussi méchant en cours ? Vous avez enlevé vingt points à Gryffondor ! En plus, Hermione essayait simplement d'empêcher les cachots d'exploser, vous savez. »

Severus releva la tête puis détourna lentement les yeux de son travail. « Vous avez vos problèmes, j'ai les miens. J'ai l'habitude de montrer différentes facettes de ma personnalité selon les lieux et les heures. Je n'ai pas encore appris l'art du compromis. Faire des compromis pourrait me faire tuer. »

Harry prit cela comme la seule excuse qu'il pouvait lui témoigner. Il sa contemplation, mais cette fois-ci son regard était pensif.

Severus soupira si doucement, qu'Harry l'entendit à peine. Il métamorphosa une plume cassée qu'il avait sorti de son tiroir en chaise et la plaça près de son bureau. En déplaçant pas mal de choses, le maître des potions installa finalement une pile de parchemins, une bouteille d'encre et une plume d'un côté du bureau, en face de la chaise métamorphosée. Il le regarda avec impatience quand il eut terminé.

Harry sourit simplement, se leva, s'assit sur la chaise et regarda les parchemins. Première Année, c'était mieux que rien. Il savait se débrouiller avec les potions de première année. Il serait certainement capable de comprendre les cours de potions de Sixième Année un jour, mais il avait déjà décidé que la journée avait été plutôt mauvaise.

« Comment va votre cicatrice ? Dumbledore m'a montré le message que vous avez écrit. Je n'aurais pas pris la vision aussi légèrement. » Severus brisa le silence mais ses yeux et ses doigts dansaient encore sur le parchemins qu'il était en train de corriger.

Harry haussa les épaules. « Ma cicatrice a arrêté de me faire souffrir il y a déjà longtemps et je doute que ma vision ait été réelle. Je pense qu'il essaie de me faire peur. »

Tu seras le suivant Harry Potter. Personne n'échappe à mon courroux…

Harry frissonna de dégoût puis reprit. « Il était en colère et j'ai l'impression qu'il essayait de distraire mon attention. Je ne sais pas de quoi. Qui sait comment fonctionne les esprits mauvais. »

Severus acquiesça. Pendant plusieurs minutes, il parut perdu dans ses pensées, puis il reprit son travail. Le silence se poursuivit et aucun ne parla.

Harry sentit qu'un peu du vide et de l'étouffement qu'il ressentait s'en allait, la douleur s'estompa alors qu'il était occupé avec les copies, à essayer de déchiffrer les parchemins qu'il corrigeait, ce que les élèves avaient écrit sur la potion TueLoup. Il se rappelait avoir lui quelque chose sur ce sujet dans une histoire de Lockhart.

Severus jeta un coup d'œil vers Harry et s'empêcha de sourire avec fierté aux légers progrès qu'Harry avait fait en une période aussi courte que celle-ci.

Il devrait obliger Harry à crier un peu plus, et beaucoup plus souvent.