Un grand merci à ma correctrice AnthaRosa

Chapitre 13 : fenêtre sur le royaume caché

« Sev -»

Harry s'étaient hâté de regagner les quartiers de Severus après le dîner pour échapper au bruit que faisaient les Gryffondors dans la Salle Commune et voir s'il pouvait trouver un endroit pour faire ses devoirs de Charmes, Métamorphose et Potions qui s'entassaient à une vitesse alarmante. Heureusement il était en week-end.

Il s'était retrouvé face à face avec Severus, une baguette pointée sur lui dés qu'il était entré dans la salle. Il avait à peine eu le temps de fermer la porte et d'essayer de se précipiter hors du champ du sort, mais il savait ce qui allait suivre : Harry fit environ deux pas dans la direction de Severus avant que le sort ne le touche.

« Legilimens ! »

« Non, je ne suis pas -»

Toutes les protestations du monde ne purent pas le sauver, il se résigna à sa battre courageusement contre l'intrusion de Severus dans son esprit.

Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte qu'il avait échoué lamentablement.

« Allons Harry, combats-moi, » Lui ordonna Severus silencieusement, mais les souvenirs et les pensées de Harry continuaient à se précipiter vers lui.

Harry à cinq ans, était mi-assis mi-allongé, cerné par les amis de son cousin, lui jetant de la nourriture et se moquant de lui.

Harry à sept ans, se battait farouchement contre son cousin qui essayait de le clouer au sol.

Le premier Noël de Harry à Poudlard sur le terrain de Quidditch courant après Hedwige… riant dans le vent.

Harry hurlant.

Harry pleurant.

Harry saignant.

Harry était nu…enveloppé, serré dans les bras de Severus…leur peau nue s'alignait si parfaitement qu'ils semblaient presque se fondre ensemble… dans l'obscurité et le froid… priant Severus de ne pas laisser le vide l'avaler.

Severus sentit sa prise sur la pensée glisser. Il fut violemment repoussé de l'esprit qu'il occupait parce qu'Harry était, semble-t-il, finalement déterminé à le combattre.

Il relâcha sa prise.

« Merde Severus ! C'était pour quoi ? » Harry le regardait avec colère. Il s'avança vers le canapé.

« Ton esprit est trop faible. Bien plus faible que dans mes souvenirs, » Répondit Severus calmement.

Harry se jeta sur le canapé et se prit la tête entre les mains. « Bien sûr qu'il semble faible. Vous m'avez attaqué ! »

Severus ignora la réponse. Il rassembla magiquement les livres, parchemins et accessoires qu'Harry avait lâché sous le choc. Il les posa au pied du canapé et regarda avec des yeux noirs la silhouette mélodramatique qui venait de s'asseoir.

« Est-ce que tu vas bien ? »

« Non ! » Protesta immédiatement Harry. « Comment puis-je aller bien alors que vous venez de me déchirer la tête ? »

« Ce n'est pas ce que j'ai fait. » Lui dit Severus, toujours aussi calme. « Et si c'est ce que tu ressens, c'est que ton esprit doit être encore plus fragile que je ne le pensais. Il n'est pas étonnant que tu aies des visions aussi souvent. Ton esprit est si ouvert qu'elles t'affectent encore plus. »

Harry grogna à nouveau puis regarda les yeux noirs. « Que vouliez-vous voir de toute façon ? Tout ce que vous aviez à faire était de me le demander, merde. Je vous l'aurais dit tôt ou tard. »

Severus haussa les sourcils silencieusement et Harry rougit.

« Oui, je rêve de vous et je pense beaucoup à vous, » Admit-il en rougissant davantage encore. « J'ai seize ans, Severus, c'est ce que je suis, vous savez. Je pense au s…sexe et …et à vous…et à …moi… ensemble…tout le temps. »

La fin de la phrase se termina en un murmure.

Les yeux de Severus dansaient d'amusement et ses lèvres se relevèrent légèrement, comme s'il s'empêchait de rire de l'embarras évident de Harry.

« Et bien, M. Potter, mon objectif primordial était de déterminer si cet endroit sombre venait de votre esprit ou s'il était suggéré par le Seigneur Noir. » Dit-il légèrement, mais il révéla le ton taquin. « Cependant je vous remercie d'admettre une information que j'avais déjà déduite par moi-même. »

« Vous…vous savez que je pense à ça ? »

« Je ne dis pas que j'approuve, » Severus haussa les épaules et s'assit à côté de Harry. « Mais oui, je n'ai pas besoin d'être un médicomage pour me rendre compte de ce qui est évident. »

Harry leva les yeux au ciel, mais se dit que c'était le bon moment pour changer de sujet. « Eh bien…euh… Vous avez dit vouloir savoir si l'obscurité venait de mon esprit, est-ce le cas ? »

Severus joua le jeu, toujours amusé.

« En fait, non, » Dit-il. « Vous n'avez aucun souvenir ni pensée de cet endroit, l'obscurité ne réside pas dans votre esprit. Elle est ailleurs… seulement, je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut se trouver. »

Harry fronça les sourcils.

« Alors ça pourrait très bien être la mort. Je peux très bien mourir à l'intérieur. » Marmonna-t-il si doucement qu'il fut certain que Severus n'avait pas entendu.

Severus fronça lui aussi les sourcils, parce qu'il avait entendu. Il n'aimait pas qu'Harry puisse penser qu'il porte la mort à l'intérieur de lui ou qu'il se sente mourir. Une personne de seize ans ne devrait pas penser de telles choses et Severus détestait profondément l'idée qu'Harry doive faire face à de telles responsabilités ou à de telles perspectives si souvent à son âge.

Réagissant par instinct, Severus tendit la main dans l'espace qui les séparait et la posa sur le visage de Harry. Ses longs doigts s'emmêlèrent dans les rebelles mèches noires et de sa propre volonté, son pouce traça de petits cercles doux sur la peau chaude.

Les yeux de Harry s'illuminèrent d'une flamme émeraude et il lia son regard à celui de Severus.

« Tu ne meurs pas de l'intérieur et ce n'est pas la place de la mort, » Les mots de Severus semblaient doucement inonder Harry. « Quel que soit ce monde noir, je trouverai un moyen de te guérir. Je te donne ma parole que je ne laisserai pas le vide et l'obscurité t'avaler. »

Au lieu de répondre, Harry se mordit la lèvre inférieure. Son cœur battait si vite dans sa poitrine qu'il se demandait si Severus ne le sentait pas entre ses doigts. Il se noyait dans les yeux onyx et dans les mots doux venant d'un homme considéré par d'autres comme sans cœur.

Mais c'était Severus… son Severus, qui connaissait son plus sombre secret.

Le pouce de Severus cessa son rythme hypnotique pour tirer gentiment sur la lèvre de Harry prise entre des dents tranchantes. « Non… tu vas avoir un bleu. »

Harry se sentait fondre de l'intérieur.

Soudain, tout le sang de son corps se condensa entre ses jambes, le rendant si rapidement douloureusement dur, qu'il remua sur son siège. Il brisa le contact visuel avec Severus.

C'est tout ce dont Severus avait besoin pour briser l'aura qui l'avait pris au piège. Il se leva rapidement et s'installa à une distance sécurisante, derrière la table.

Harry s'empêcha de grogner et de gémir de cette perte. Il s'obligea à penser à des choses moins plaisantes comme à Voldemort et à l'obscurité. Ce fut suffisant. Quelques minutes après, il put à nouveau regarder Severus dans les yeux, mais il rougit immédiatement.

« Je voulais vous montrer quelque chose, » Severus était l'éponyme du contrôle, comme si ce qui était passé entre eux n'avait été ressenti que par Harry. « J'aurais dû vous le montrer plus tôt, mais j'avais besoin d'attendre le bon moment. »

Severus lui tendit une pensine. Si Harry ne se trompait pas, il devait s'agir de celle de Dumbledore. Il se demanda pourquoi il avait besoin de regarder dedans.

« Je l'ai à nouveau emprunté, » Ajouta Severus. « J'ai fait un journal de mes souvenirs pour vous. Je me suis rendu compte que l'entendement qu'il existe entre nous n'était qu'à sens unique. J'ai été dans votre esprit, écouté tous vos secrets et vous ne savez pourtant rien de moi. C'est un moyen d'y remédier. »

Harry le regarda avec incrédulité. Severus lui donnait accès à une part de lui-même qu'il n'avait probablement partagé avec personne d'autre. Il devait falloir une profonde confiance. Harry se sentit très humble.

Il pouvait aussi sentir la menace de la chaleur noire se déployer dans son estomac une fois de plus.

Il soupira de résignation, mais parce qu'il était curieux et qu'il voulait en finir, Harry approcha son visage du bol et tomba du ciel.


« Mère ! Mère, où es-tu ? »

« Cesse ce chahut immédiatement ! »

La main qui voltigea et atteignit Severus parut presque trancher l'atmosphère alors qu'elle se brouillait.

« Qu'as…tu fait ? » Haleta-t-il. « Tu…salaud ! Que lui as-tu fait ? »

Il gagna une autre claque, mais Severus semblait au-delà de toute douleur que son père pourrait lui infliger.

« Ta mère est tombée très malade le mois dernier. On n'a rien pu faire pour elle. Elle est morte…paisiblement. » Les mots semblaient à peine s'échapper des lèvres serrées de son père.

Il protesta par un sifflement de colère et des larmes. « Tu mens ! Oh …. Seigneur….tu l'as….tuée. Tu l'as tuée. »

Son cœur déchiré se dissout dans des bruits d'étouffements, de gémissements et de hoquets.

Les doigts de son père agrippèrent les longs cheveux noirs qui tombaient sur le visage larmoyant. Il tira violemment jusqu'à ce que les yeux de Severus croisent ses propres yeux qui luisaient de cruauté.

« Non, » Dit-il doucement. « Si quelqu'un l'a fait, c'est toi, mon garçon. Toi. Elle ne vivait que pour toi. Pour le bonheur que tu représentais à ses yeux, l'amour qu'elle te portait, elle aurait fait n'importe quoi pour toi. Souviens-t'en pendant que tu pleures sa pitoyable faiblesse. Je n'aurai pas une famille faible. Souviens-t-en aussi parce que tu es mon seul héritier, mais je n'aurais aucun scrupule à te voir rencontrer le même destin accidentel. »

« Je te hais. » Murmura Severus.

Le sourire de son père était comme un liquide maléfique. « Je sais. »

Quand le sang commença à s'écouler, Severus sentit sa gorge devenir rauque à cause des cris, mais rien ne semblait l'aider.

La peau de ses bras était couverte de stries rouges. Son visage était baigné de larmes. Et les seuls mots qui sortaient de ses lèvres étaient devenues son mantra, jours et nuits.

« Je suis désolé. Je t'ai tuée. Je l'ai fait. Je n'aurais jamais dû te quitter. Je suis désolé. Je n'aurais jamais dû te laisser avec lui… »

La grande salle du Manoir des Snape était immense, mais elle était suffocante et vide. A l'âge de dix huit ans, Severus s'était tenu au centre, se sentant aussi petit que le jour où on lui avait annoncé la mort de sa mère.

Il était temps qu'il quitte cet endroit.

« Où penses-tu aller, stupide enfant ? Je suis ton père. Je te retrouverai toujours. »

Severus regarda son père bloquer son chemin et il rit. C'était un son dénué de lumière ou de tendresse. Si noir que l'entendre fit frémir l'elfe de maison qui regardait. C'était un son caverneux et tranchant qui déchira le couloir voûté.

Sans un mot, Severus enveloppa sa cape noire par-dessus sa mince silhouette et fit glisser le capuchon sur sa tête.

Puis il sourit, satisfait. Son sourire était comme un liquide malveillant.

« Au revoir père. Ne t'inquiète pas, je reviendrai bientôt clore le score. »

Severus transplana. Il atterrit dans une forêt au clair de lune. Il était entouré d'ombres de silhouettes en noir.

« Severus, je t'attends depuis longtemps. »

Au centre du cercle formé par les silhouettes, se tenait un sorcier. Même si Severus ne connaissait personne d'autre, il savait qui était ce sorcier. Pendant deux ans, il avait juré de ne jamais s'allier avec l'éponyme du mal, mais il commençait à se demander pourquoi.

Severus s'avança et s'agenouilla devant la silhouette accueillante. Voldemort remontra le menton de Severus pour voir les yeux noirs et ses doigts caressèrent les joues blanches.

Lord Voldemort était puissant. Ce serait un honneur de servir dans ses rangs.

« Je vois tant de tristesse en toi Severus ; tant…de colère. Tu l'as maintenu sous la surface et tu l'as bien caché. Maintenant il est temps que tu guérisses. Donne-moi ta confiance et laisse mon pouvoir te guider. Il est temps d'exercer la vengeance que tu as cherchée si longtemps. »

Les mots n'étaient que pour ses seules oreilles et ils étaient ceux que Severus avait besoin d'entendre depuis si longtemps. Ils semblèrent le remplir.

« Te joindras-tu à moi, Severus ? Deviendras-tu l'un de mes mangemorts ? »

« Oui Maître. » Severus courba la tête en signe de servitude.

Voldemort était devant lui et lui sourit.

« Que fais-tu ici ? Comment oses-tu souiller cette porte avec ta traîtrise ? »

« Bonjour père. » Pour la première fois, le sourire de Severus fit frémir son père de peur.

« Tu n'es pas le bienvenu ici. »

« Père, allons. Tu sais comment nous sommes… ce que nous sommes. Les mangemorts font ce qu'ils désirent. Nous n'écoutons personne d'autre que le Seigneur Noir. Tu es l'un d'eux père. Tu sais cela. Ou est-ce parce que je suis au-dessus de toi maintenant, ta colère n'est plus aussi grande que la mienne ? »

Severus leva sa baguette et avança. Son père recula et lui-aussi leva sa baguette.

« Le Seigneur Noir n'ordonnerait pas cela. »

« Tu as tort, » Severus sourit dangereusement. « C'est lui qui m'a ordonné de ne montrer aucune pitié dans ma tache ; comme tu n'as fait preuve d'aucune pitié envers elle. Expelliarimus ! »

L'autre baguette atterrit dans la main de Severus avant que son père ne comprenne correctement la situation.

« Aucune pitié père. »

La couleur verte s'illumina devant les yeux de Severus. Sa vision devenait floue et il dut se battre pour rester conscient alors qu'il chancelait aux abords de la Forêt Interdite de Poudlard. Il se mit à compter les pas et obligea ses jambes à avancer et son corps à ne pas l'abandonner.

« Dumbledore, » Parvint-il à coasser à travers ses lèvres desséchées et il avait raison.

Il saurait toujours reconnaître sa silhouette quel que soit le nombre d'années qu'il vivrait et où il se trouverait ; même dans son sommeil. C'était le sorcier dont il avait besoin.

« Aidez-moi. Aidez-moi….s'il vous plait… »

Ses mains étaient baignées de sang, presque sec sur ses doigts: la décoration était évidente sous ses ongles. Severus était à genoux, ferme, devant l'ourlet de la cape du puissant sorcier. Ses yeux suppliaient son pardon d'une manière dont il ne s'était pas permis depuis si longtemps dans toutes ces vingt six années.

Dumbledore baissa le regard sur lui et le regarda un très long moment, puis presque avec facilité, il tira Severus pour qu'il se mette debout.

« Ne fais plus jamais ça. Te courber devant moi. Je ne suis pas lui et n'exigerai jamais que tu me serves en te mettant à genoux. » Dumbledore acquiesça. « Oui, je t'aiderai. Aussi longtemps que tu en auras besoin, si tu me jures allégeance à partir de maintenant. Trahis-moi et tu subiras des conséquences aussi terribles que les siennes. »

Severus acquiesça. Ses yeux étaient fixés sur le sorcier devant lui.

« Je vous promets allégeance, à vous et à vous seul. Je jure de ne jamais vous trahir. »

La potion noire devait améliorer la bleue. Elle devait soigner et rappeler. L'autre devait soigner et pardonner.

Toutes les cicatrices qui couvraient le corps de Severus depuis son adolescence et le début de sa vie d'adulte, celles qui servaient à le punir, étaient définitivement parties. Sa peau était sans défaut, même si son âme ne le serait jamais. Mais il était libre. En tant qu'espion au service de l'Ordre du Phœnix, on lui donnait l'opportunité d'endormir la douleur de son passé.

Il regarda dans le miroir magique un long moment.

Puis, d'un rapide sort, il conjura la lame de métal tranchante qui détenait sa paix dans l'obscurité.


Il la prit et inspira longuement pour se calmer.

Harry sortit du monde de la pensine et se sentit submergé.

Ce qu'il s'était attendu à voir n'était rien comparé à ce qu'il avait ressenti pendant son voyage dans le passé de Severus. Les émotions étaient à vif comme s'il les avait lui-même ressenties. Même le côté malveillant et sombre semblait avoir été assimilé à son ruissellement de sang.

Maintenant qu'il était revenu dans le présent, toutes ces émotions avaient disparu. Harry se sentit soudain vide. Comme s'il n'y avait plus rien et qu'il ne pouvait plus rien ressentir à l'intérieur.

Il regarda Severus qui se tenait devant lui, essayant d'évaluer sa réaction et pendant une seconde, il vit la transformation qui s'opérait dans son esprit. Severus à quinze ans, Severus à dix huit ans, puis à vingt et à vingt six, toutes convergeant à la silhouette qu'il avait devant lui à trente six ans.

« Eh bien, voyons voir, » Dit Harry d'une voix douce.

Silencieusement, Severus le tira de son canapé et le suivit quelques pas derrière lui. Tout aussi silencieusement, Severus retira sa longue cape noire. En dessous, il portait aussi des vêtements noirs, mais la chemise noire fut bientôt abandonnée avec la robe et la peau blanche et lisse de la poitrine de Severus était à quelques centimètres du regard de Harry.

Et il y avait un….X… incrusté sur le côté gauche, dans la chair de Severus. Au centre, se trouvait l'endroit où le cœur de Severus battait le plus fort.

Harry avança un doigt et se concentra sur lui, sur le moment où il entrerait en contact avec la cicatrice chaude et légèrement plissée. Son doigt la traça lentement, avec une légère nuance de révérence.

Il l'entendit retenir légèrement sa respiration et sentit un battement manquer sous ses doigts alors qu'il étalait la paume de sa main sur la surface.

« Harry… Non… Tu ne devrais pas -» Severus commença à protester, mais il fut interrompu.

Harry le prit dans ses bras. Le serra contre lui. Severus eut l'impression de ne pas avoir d'autre choix que de lui rendre son étreinte, et il le fit. L'espace de quelques secondes, ils furent si parfaitement alignés que leurs corps semblaient se confondre.

Il appuya sa joue contre celle de Severus et Harry brisa finalement le silence. « Pourquoi ? »

« Parce que j'avais besoin de me souvenir, » Répondit immédiatement Severus. « Je devais beaucoup à Dumbledore et à l'Ordre. Je ne souhaite pas l'oublier. J'ai marqué mon cœur pour me souvenir que j'en…ai…un et que je ne suis pas vraiment mort avec ma mère ou avec mon père ou de tous les mensonges et …crimes. »

« Merci de me l'avoir dit. » Murmura Harry.

« Tu m'as d'abord fait confiance, Harry. Je retourne simplement la faveur. »

Harry acquiesça. Il comprenait sa déclaration. Il enfouit sa tête dans le cou de Severus.

Il tremblait.

Le bras de Severus se resserra autour de lui. « Harry ? »

« Ce n'est rien. » Harry secoua violemment la tête. « C'est juste que… j'avais abandonné l'idée que vous aviez pu vous blesser vous aussi. Tout en moi me disait que vous compreniez trop bien. Maintenant que vous m'avez confirmé que j'avais raison tout ce temps….c'est… écrasant. »

« Alors peut-être que je n'aurais pas dû -»

« Non ! » Protesta Harry. « Je suis content que vous me fassiez suffisamment confiance pour me le dire. Je suis content. »

Il leva sa tête et remua dans leur étreinte pour qu'ils puissent se regarder. Les yeux de Harry brillaient de tant d'émotions qu'ils semblaient tourbillonner dans leur éblouissante couleur verte.

Ils étaient si proches qu'Harry sentait le souffle chaud de Severus caresser ses lèvres… et soudain, ce fut trop. Il ne pouvait en supporter davantage.

Il se dégagea de l'étreinte protectrice et rassembla ses livres. Puis avant de sortir, il regarda Severus avec des yeux hantés, remplis de tristesse et de tant d'autres choses. Quand il fut parti, Severus se couvrit le visage avec ses mains et grogna de frustration.

Il commençait à se demander ce qui était en train de se passer entre eux.