Angel of Spirit m'a demandé de vous faire passer un petit message. J'ai longtemps hésité à laisser le passage me concernant, mais au final, je n'ai pas voulu tronquer son message. Vous verrez que c'est vraiment une personne gentille et de très généreuse.

Pour ma part, j'en profite simplement pour tous vous remercier, sans vous, je ne sais pas si j'aurais autant aimé traduire Green Eyes Sublime, mais je pense que vous le savez. Et j'aimerai aussi remercier ma correctrice AnthaRosa sans qui cette traduction n'aurait jamais été ce qu'elle est. J'ai parfois l'impression de ne pas la remercier suffisamment. (Non, ce n'est pas le dernier chapitre mais le premier de la nouvelle partie)

Laissons maintenant la parole à Spirit

Bonjour tout le monde,

Je me sens comme Dumbledore se tenant sur scène, s'adressant à vous tous et j'espère que vous me verrez comme une humble petite fille, très contente que vous aimiez tant son histoire. J'ai lu vos reviews à chaque fois que Anne postait un chapitre et je ne parviens pas à croire que vous l'aimiez au point d'envoyer des reviews. Anne m'a donné l'occasion de vous laisser un petit mot pour vous exprimer mes sentiments et j'ai l'intention de vous faire part de mes remerciements pour ces quinze chapitres de reconnaissances !

Vous avez donc tous lu la fin de la première partie et avez l'air inquiet de lire la suite. Je suis contente que vous aimiez la première partie. Il m'a fallu un certain temps pour l'écrire parce que de nombreux passages contiennent de petits morceaux de moi et c'était ma catharsis dans une période difficile de ma vie. J'ai lu beaucoup de fictions dans lesquelles Harry se fait du mal, mais elles me paraissaient trop simples et je savais que ça ne l'était pas. Je voulais écrire une histoire dans laquelle Severus n'essayait pas simplement de persuader Harry de ne plus se couper et où c'était vraiment très difficile. Vous ne saurez jamais, à quel point je suis contente de lire les reviews et de savoir que je vous ai tous touché, et que je parviens à faire passer le désespoir mais aussi l'espoir. Merci pour vos si belles paroles et merci d'avoir compris ce que j'avais besoin d'exprimer dans cette histoire.

Je dois tant de remerciements à Anne qui traduit cette histoire pour vous. N'est-elle pas spéciale? Je lui dis à chaque fois que je lui écris parce que je suis émerveillée des efforts qu'elle fait pour cette traduction et en voyant vos réactions, elle parvient à transmettre mes émotions et les mots malgré la barrière de la langue. Cette version est autant la sienne que la mienne. C'est grâce à elle, que j'ai pu vous apporter mon histoire et que vous pouvez autant l'aimer. Quand je lui ai donné ma permission de le faire, j'ai pensé que ce serait comme les autres traductions que je n'ai jamais vues, mais Anne a continué à me tenir informée à chaque pas et j'en suis reconnaissante. Vos reviews sont vraiment importantes pour elle et bien que je sois venue regarder cet autre monde, celui des beaux mots français et des noms alternatifs, c'est elle qui mérite tous les louanges et je suis honorée d'avoir une telle personne avec qui travailler.

Bien entendu, vient ensuite la deuxième partie. Personnellement, j'aime la relire. La première est toujours douloureuse à lire parce que j'ai mis beaucoup de moi dedans alors que la deuxième contient une angoisse d'une autre sorte . J''espère que vous l'aimerez autant que moi. Finalement Severus et Harry auront l'occasion d'essayer d'être ensemble, mais des obstacles supplémentaires se mettront encore entre eux. J'attends anxieusement vos réactions !

Voici donc mon petit discours. Une fois de plus merci pour votre temps et pour vos mots. Je retourne maintenant dans l'obscurité, assise derrière mon ordinateur, travaillant désespérément à traduire vos reviews tout en souriant en lisant vos messages.

Always yours,

-- A-Spirit/Liana

Chapitre 16 : Serpents et échelles

« Albus, n'auriez-vous pas pu éviter de montrer votre favoritisme juste un peu ? Trois heures avant que les gamins n'arrivent et c'est l'accueil que je reçois ? »

Assis à la table dans le bureau qui était encore calme quelques minutes auparavant, Dumbledore sourit au professeur de potions tout en se demandant si Severus était aussi opposé à cette décision qu'il le disait. Sa décision n'était pas du tout liée à un quelconque parti pris. S'il avait agi ainsi, il y aurait eu une scission : il ne pouvait pas faire de changement aussi drastique dans la hiérarchie des élèves de Poudlard.

« Je pense que vous faites référence aux préfets et préfets en chef que j'ai choisis ? » Demanda-t-il en souriant. « Je n'ai pas été le seul à prendre cette décision, Severus. Les élèves du supérieur ont voté pour eux. J'ai simplement dépouillé les votes et écrit le nom des nominés. »

Severus s'assit sur l'une des chaises, devant l'exaspérant sorcier. « Vous les avez faits préfets en chef ! Et vous me dites qu'il n'y a pas eu de parti pris. Vous avez choisi les candidats. Vous et cette étouffante sorcière que vous appelez leur Directrice de Maison. »

« Vous savez que Minerva et moi avons également nominé M. Malfoy. Peut-on vraiment se demander pourquoi les élèves ont choisi M. Potter comme préfet en chef ? Il était le préfet le plus respecté l'année dernière et ils le suivront toujours de leur plein grès. M. Malfoy les ensorcellerait afin de les réduire au silence. »

Severus le menaça du regard pour lui montrer qu'il n'était pas du tout amusé. « Il ne veut pas être le second de Weasley et détesterait l'idée d'être celui de Potter ! »

« Ah, mais Severus, il a accepté la position, » Lui rappela Albus patiemment. « J'ai reçu l'accord de Ms Granger, de M. Weasley et de Harry la semaine dernière. M. Malfoy était à la limite du temps réglementaire, mais je peux vous assurer que son accord est arrivé hier, et je suis certain que vous le savez puisque je vous en ai envoyé une copie à vous ainsi qu'à eux.

Severus prit un air renfrogné, mais Albus décida que puisqu'il avait le professeur sous la main, il pouvait aborder un autre sujet.

« J'ai cru comprendre que vous n'aviez pas revu Harry depuis la nuit de son départ. Il a été au quartier général pendant cinq semaines et vous n'avez pas été suffisamment curieux pour aller lui rendre visite ? Pas même le jour de son anniversaire, Severus ? Vous et moi savons que la seule raison qui l'a déterminé à terminer ses séances avec Jean Claude avant son anniversaire, c'est parce qu'il voulait vous voir. »

« Et qu'aurais-je fait, Albus ? Aurais-je dû aller voir Molly et lui dire que le professeur qu'il déteste le plus aimerait voir Potter et lui souhaiter un bon anniversaire ? Il est censé empoissonné ma vie ! » Claqua Severus. « Je le verrai sans nul doute à la fin de la journée si le train arrive. Je suis certain que ni vous ni lui ne mourrez d'avoir attendu. »

Albus sourit et ses yeux scintillaient derrière ses lunettes. « Très bien. »

« Abruti indiscret, » Dit Severus immédiatement.

Cette remarque fit éclater de rire Dumbledore : Severus l'avait appelé ainsi devant lui. C'était drôle de voir le professeur parler ainsi. Harry lui manquait probablement plus qu'il ne l'avouait. Il lui avait manqué à lui-même et à ses camarades de classe curieux, pendant ce mois supplémentaire.

Harry avait été sous la protection de sa famille pendant un temps, comme toujours. Il était emmené à Sainte Mangouste par des gardes et reconduit par d'autres. Jean Claude lui envoyait régulièrement des rapports montrant les progrès de Harry et ils s'étaient apparemment bien entendus. Si bien en fait, que Harry avait eu un parchemin prouvant qu'il allait mentalement bien presque un mois et demi plus tôt que prévu. Bien entendu, Harry ne voulait pas retourner à Privet Drive après cela. Il avait alors célébré son dix-septième anniversaire avec tous les membres de l'ordre près d'un immense tableau qu'il avait magiquement peint représentant son parrain.

Severus avait, comme par hasard, raté ce petit rassemblement, mais Harry n'avait pas eu l'air déçu.

Harry revenait à Poudlard en tant que préfet en chef. Son temps libre serait occupé par la montagne de tache qui l'attendait. Dumbledore se demandait si le pousser ainsi alors qu'il venait de recouvrer la santé mentale, n'était pas un peu trop tôt. Mais ce qui devait être fait serait fait et il n'avait aucun doute qu'Harry relèverait le défi.

« Ne devriez-vous pas vous préparer pour la fête de bienvenu ? » L'interrogea Dumbledore.

Il se leva.

« Je le devrais. Je devrais aussi faire bon usage du peu de tranquillité et de silence qu'il me reste. Je n'en aurai certainement plus l'occasion quand les pestes arriveront. » Déclara Severus en s'approchant de la cheminée. « Au revoir monsieur le directeur. Je vous verrai sans nul doute à la Fête. »

Il disparut ensuite dans les flammes, en route vers ses précieux cachots.


« Et bien, nous revoilà ici, » Dit Hermione d'une voix douce.

Ils descendirent tous les trois du carrosse et regardèrent Poudlard avec une admiration mêlée de tristesse.

« Waou, Vous rendez-vous compte que c'est notre dernière année ici ? » Leur demanda Ron. « Que ferons-nous en août prochain lorsque nous réaliserons que nous ne retournerons jamais à Poudlard ? Regardez-nous. Qui aurait cru que nous serions choisis comme préfets en chef ? »

Hermione passa une main derrière sa taille et enlaça les doigts de son autre main avec ceux de Harry.

« Je le savais. » Murmura-t-elle. Puis elle s'amenda. « Eh bien, je savais que je le serai. Par contre, je suis encore surprise que vous ayez été tous les deux choisis. »

« Tu n'es pas la seule, Granger. » Drago descendit du second carrosse avec le reste des préfets. « Je sais de source sûre que Potter devrait être mort au jour d'aujourd'hui et toi Weasel, tu aurais dû arrêter tes études depuis longtemps faute d'argent. »

Ron fit à Drago un sourire pincé. « C'est toi qui dis ça, Malfoy. Ne devrais-tu pas avoir été viré ? »

Drago sourit d'un air satisfait puis les regarda avec dégoût avant de se diriger vers les portes du château. Il était suivi par les préfets de Serdaigle et de Poufsouffle.

« Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi vite, Weasel, » Dit-il par-dessus son épaule.

« Malheureusement, » Marmonna Ron.

Hermione soupira et déposa un léger baiser sur la joue de son petit ami.

« Eh bien ? Allons-y. Nous n'avons plus grand chose à faire ici, hein ? » Les réprimanda Harry. Il leur fit un petit sourire, le coin de sa lèvre se releva légèrement et leur fit un clin d'œil espiègle avant de se diriger vers les portes.

« Ce sourire… » Ron se tourna vers Hermione, sa phrase en suspens.

Elle rit. « Oui. Ce sourire…. Il l'a fait tout le mois. Ne te rappelle-t-il pas quelqu'un ? »

Ron acquiesça avec emphase. « Oui. Une personne que nous avons tous rencontré, mais je n'arrive pas à savoir qui. Qui peut sourire de cette façon ? »

Hermione haussa les épaules, mais elle souriait avec malice, comme si elle savait quelque chose, que lui ignorait.

« Allez venez ! » Les interrompit Harry avec impatience. « La fête va bientôt commencer. De quoi aurons-nous l'air si nous arrivons en retard ? »

Ron et Hermione éclatèrent de rire et coururent pour le rejoindre.


Il avait l'air différent.

Il était plus grand comme on pouvait s'y attendre. Il avait laissé pousser ses cheveux. Il pouvait désormais les attacher en queue de cheval. Severus trouvait l'effet bizarre parce qu'il avait l'air plus âgé et pourtant il ne lui paraissait pas différent. Ils étaient toujours aussi noirs et indomptables, mais du fait de leur longueur, Severus avait le désir irrésistible de les toucher. Il n'était désormais plus mince, il avait dû pouvoir manger correctement au moins les cinq dernières semaines. En fait, il avait l'air légèrement plus bronzé ce qui voulait dire qu'il avait dû voler ou jouer au Quidditch à un moment ou à un autre.

Mais les questions qu'il se poserait plus tard sont quand et avec qui.

En tout cas, Harry avait l'air différent.

Assis à la table des Gryffondors, il était submergé par des discussions et des rires. Il avait l'air en meilleure santé. C'était une autre bonne chose, nota Severus. Eh bien, c'était une bonne mais aussi une mauvaise chose. Il avait quitté Poudlard un mois avant les autres pour obtenir une aide psychologique, mais qui sait de quels mensonges on avait pu lui remplir la tête pendant qu'il était au loin.

Il n'y avait qu'un seul moyen de le découvrir, mais comme toujours, Severus attendrait qu'Harry vienne à lui.

Severus avait suffisamment à faire à tous les autres moments de toute façon.

« Applaudissez tous pour accueillir notre nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal, le professeur Remus Lupin. »

Severus regarda le sorcier à côté de lui, avec des yeux noirs, juste au cas où on aurait pu croire qu'ils étaient devenus plus civils entre eux. Pour sa part, Remus souriait simplement. Les yeux de Severus s'assombrirent davantage.

La grande salle explosa effectivement en applaudissements et sifflements à cette annonce. Remus resta debout au moins trois minutes avant de pouvoir se rasseoir.

Severus prit un air renfrogné.

Bon sang, pourquoi sont-ils obliger de réagir ainsi en sa présence ? Avec autant d'admiration ? Il pouvait, sans aucuns doutes, faire autant pour leurs pauvres états que Lupin !

De l'autre côté de la salle, à la table des Gryffondors, Harry vit Severus jeter des regards noirs à son nouveau parrain. Harry rit ce qui provoqua le rire de Hermione, Ron, Dean, Seamus et Neville puis celui de la table toute entière. Les trois autres tables les regardaient comme s'ils étaient devenus fous et pendant que tous les autres riaient de plus en plus fort, les yeux de Harry se verrouillèrent dans ceux anthracite.

Puis Harry lui fit son sourire et Severus détourna les yeux.

« Eh bien, il me semble qu'il n'y a pas d'autres règles. Si j'en ai oublié, rappelez-les moi et je vous en ferai part. Entre temps, » Dumbledore s'arrêta pour créer un effet dramatique. Ses yeux scintillaient. « A table ! »

La nourriture apparut, les Premières années retinrent leur souffle, les autres mangèrent et Harry fut bientôt à nouveau submergé dans diverses discussions. Seamus et Dean lui firent un compte rendu de tout ce qu'il avait raté le dernier mois. Et, bien qu'il n'y ait pas eu grand chose puisqu'ils étaient en période d'examen, les deux ou trois choses qui s'étaient passées étaient suffisamment drôles pour que Harry s'étouffe et que tout le monde s'amuse en revivant les évènements.

Il semblerait que le professeur Snape ait pris l'habitude de faire léviter les élèves les plus jeunes et de les renvoyer de classe à chaque fois qu'ils provoquaient une explosion dans ses précieux cachots. Harry se rendit compte que l'idée était certainement venue des menaces qu'il avait proférées à son encontre.

Le professeur Chourave avait décerné un prix spécial à Neville en cours de Herbologie à la fin de l'année. Neville prit une jolie teinte rouge mais rayonnait. Il était content que l'information ait été transmise. On s'attendait également à ce qu'il ait l'une des meilleures notes dans cette matière pour les ASPIC.

Finalement, il y avait eu les votes pour choisir les préfets. En fait, les votes avaient été si serrés entre les trois garçons qu'il n'y avait eu qu'une voie de différence entre Harry et les deux autres. Ron et Drago- qui avait été fort désagréable de l'avis des Gryffondors écœurés- avaient eu le même nombre de voix. Hermione, quant à elle avait gagné son poste de manière unanime. En fait, tout le monde avait voté en sa faveur. Personne ne voyait qui pouvait mériter le titre plus qu'elle. Il y avait eu un peu de confusion après les votes quand tout ceux qui avaient voté pour elle, décidèrent qu'il était temps de partir. Il fallut que le professeur Dumbledore use de son pouvoir de persuasion pour que tous se rassoient et continuent le vote. Seamus remarqua rapidement qu'il avait conservé son sourire. Donc, les postes de second avaient été attribués à Hannah Abbott et à Padma Patil.

Il y eut d'autres choses ici et là et des cancans dont, fait surprenant, Neville se souvenait avant tous les autres. A la fin du dîner, Harry était si bien informé qu'il pouvait presque imaginer avoir assisté à tous ces évènements et en avoir été témoin. Bien entendu, une fois que la conversation eut bien tournée en boucle, ils voulurent tous savoir où était parti Harry.

Il leur dit la vérité.

Voldemort l'avait attaqué d'une telle manière, qu'il était presque mort avant qu'on s'en aperçoive. Quand son corps avait été découvert, il était inconscient et Dumbledore avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour le ranimer. A son réveil, les professeurs lui avaient fait part de leur avis : il valait mieux qu'il s'en aille pendant un temps pour qu'il puisse se remettre sur pied. C'est ce qu'il avait fait. Il avait été franc. Ron et Hermione montraient leur approbation en hochant la tête et en lui souriant. Il avait dit à ses amis les faits et c'est ce qui était le plus important.

Dean, Seamus et Neville semblèrent satisfaits de cette explication et ils lui promirent de n'en parler à personne d'autre, au cas où. Dumbledore avait gardé la plupart des faits secrets et avait dit à tous ceux qui lui demandaient pourquoi Harry était parti aussi rapidement qu'ils devraient lui poser la question à son retour. Alors c'est ce qu'ils avaient fait et ils étaient maintenant satisfaits.

« Nous ferions mieux de nous lever, » Dit Seamus en étouffant un bâillement « Il est presque vingt et une heures et je suis si fatigué que j'ai l'impression de voir la salle bouger. Personne d'autre ne ressent le besoin de s'effondrer dans son lit ? »

Ils se levèrent tous les six, bâillant et s'étirant. La salle était presque vide. Seuls les professeurs semblaient vouloir rester où ils étaient un peu plus longtemps qu'ils ne le devaient. Hermione s'était visiblement revigorée puisqu'elle sortit sa baguette de sa poche.

En tant que préfète en chef, elle avait sa propre chambre. Les députés continuaient à dormir dans leur dortoir comme toujours, mais avait d'autres privilèges comme plus de temps pour aller à Pré au Lard seuls, et d'autres choses dans le même genre.

« M. Potter, avant de partir, puis-je vous parler ? » Dumbledore lui fit signe de la Grande Table.

Harry soupira et dit à ses amis de partir sans lui. Ils étaient contents de pouvoir quitter la salle, donc Ron lui dit rapidement « à plus tard » et les cinq le laissèrent. Les professeurs restants à la table des professeurs comprirent le signal et se levèrent. Remus fit un rapide sourire à Harry et Severus les regarda tous les deux avec des yeux noirs. Ils disparurent tous les deux en passant par les doubles portes de la Grande Salle.

« Eh bien, Harry, laisse-moi être la première personne à te féliciter pour ta position de préfet en chef, » Dumbledore lui sourit et Harry le lui rendit. Il rougit légèrement et le remercia.

« Maintenant Harry, » Dumbledore se leva et se plaça à côté de lui. « Je viens de regarder les termes de ton accord et j'ai été surpris de voir que tu refusais d'avoir une chambre séparée. Y'a-t-il une raison à ce refus ? »

Harry répondit immédiatement, comme s'il y avait longuement réfléchi. « Je ne veux pas d'un tel privilège. Je veux simplement être considéré comme un autre sorcier ici. Dieu sait que j'ai enduré suffisamment de choses. Je veux simplement que ma dernière année soit aussi normale que possible. »

« Eh bien, je peux comprendre cela, » Lui dit Dumbledore en continuant à sourire gentiment. « J'avais cependant l'impression que cette année tu aurais désiré avoir ta propre chambre. »

Harry semblait perplexe. « Pourquoi pensiez-vous cela ? »

« Eh bien, » Dumbledore parut choisir ses mots très attentivement. « Cette année sera beaucoup plus intensive que les précédentes. Je crois que les promenades nocturnes qui t'aident à retrouver ta tranquillité d'esprit diminueront probablement un peu. J'avais l'impression que tu ne voulais peut-être pas attirer l'attention sur toi à chaque fois que tu quittes le dortoir. »

L'expression confuse de Harry s'accentua. Il n'avait jamais eu aucun problème pour s'esquiver grâce à sa cape d'invisibilité et il ne voyait pas pourquoi il y aurait soudain des problèmes. Il savait que cette année serait plus compliquée et plus fatigante que les précédentes. Les cinq semaines qu'il avait passées à la place Gimmaurd n'avaient été que réunions de l'ordre. Les membres avaient tous décidé qu'il était normal d'intégrer Ron, Hermione et Harry parmi eux, puisqu'ils seraient probablement les cibles de Voldemort et des mangemorts.

Dumbledore lui donna une gentille tape dans le dos. « Ce n'est rien, Harry. Je suis sûr que tu comprendras bientôt ce que je veux dire. Entre temps, je voulais que tu saches que ces privilèges seront toujours tiens. La chambre sera ta disposition quand que tu le désireras. »

« Euh, merci, » Fut la seule chose que Harry trouva à dire.

Dumbledore lui fit un autre sourire. « Eh bien, voilà qui est fait. Je suis certain que tu as encore des choses à faire ce soir. »

Il le regarda une dernière fois avec confusion et préféra partir. Peut-être dormir l'aiderait à décrypter le sens caché des paroles de Dumbledore.

Quinze minutes après, il entrait dans le dortoir. Il était content de voir que tout le monde semblait dormir. Il ne pouvait pas se coucher, pas tout de suite. Il avait encore une personne à voir. Il sortit sa cape d'invisibilité de sa malle, la mit et sortit de la tour de Gryffondor.

Il espérait simplement que Severus serait toujours debout. Il avait besoin de son aide et c'était un moment aussi propice qu'un autre pour aller voir son professeur de potions.


« Potter. »

« Hello, Severus. Est-ce que je vous ai manqué ? »

Harry enleva la cape dans un mouvement théâtral. Puis, lentement, il examina la salle. Tout semblait conforme à ses souvenirs. La moquette était toujours d'une surprenante couleur crème, et non d'un gris glauque ou d'une couleur gangrène. Les étagères remplies de livres ou de potions étaient toujours alignées sur trois des quatre murs, la table couverte de parchemins et d'autres choses étaient toujours au centre de la pièce. Severus était assis derrière son bureau, une expression presque amusée sur le visage.

« Comme une plaie impossible à guérir, » Répondit Severus en le menaçant faussement du regard.

Harry rit. Il allait s'asseoir devant son professeur quand il se rendit compte qu'il manquait quelque chose de très important dans la pièce.

« Où est mon canapé ? »

« Je m'en suis débarrassé. Il prenait trop de place et n'était pas dans le ton de la pièce de toute façon. »

Harry fit sa meilleure imitation du poisson puis vint se placer devant Severus, une expression blessée sur le visage.

« Je vous assure que je lui ai trouvé une place plus appropriée. » Dit Severus, absolument perplexe, ce qui accentua l'expression blessée de Harry. « Si c'est aussi important pour vous, nous pouvons vous en procurer un mieux. Celui-ci n'était qu'un morceau de parchemin métamorphosé. Je suis certain qu'il n'était pas aussi confortable que vous l'affirmez. Je suis en général très mauvais en métamorphose. »

« Mais ce n'est pas le point Severus ! J'aimais ce canapé. Je n'en veux pas d'autre. De plus, il n'aurait pas l'emblème de votre famille dessus et j'adore cet emblème maintenant ! »

Bien entendu, Harry était devenu légèrement rouge après cette petite explosion. Sans un mot, Severus jeta un simple sort sur un petit paquet qu'il avait caché sous une pile de travail posée sur la table et celui-ci se posa tranquillement sur la paume ouverte de Harry.

« N'est-ce pas un mois et six jours trop tard ? » Lui demanda Harry en lisant le message. Mais il souriait joyeusement et ses yeux scintillaient.

« Eh bien, je vous avais promis de vous le donner quand vous reviendriez ici. Alors joyeux anniversaire tardif. Essayez de ne pas le casser, » Déclara Severus en haussant les épaules.

La première chose qu'il fit en le sortant fut de retenir son souffle. La chaîne qui se balançait était un motif compliqué : il représentait deux serpents s'enroulant ensemble contre le platine. La chaîne vibrait presque tant elle contenait de charmes de protection. C'était la bague qui pendait à la chaîne qui retenait toute l'attention de Harry : il ne parvenait pas à en détacher son regard. C'était l'emblème des Snape. Il était complété par deux yeux de serpent, émeraudes, et était enroulé dans un scorpion. Il fallut des jours à Harry pour déchiffrer les mots gravés en latin : La magie est la Force qui se trouve à l'intérieur.

« Un héritage familial, » Lui expliqua doucement Severus. Harry semblait ne pas pouvoir prononcer une parole. « Puisque tu aimes tant cet emblème, j'ai pensé que tu aimerais l'avoir. Je t'assure que je ne le porterai pas dans le futur. J'ai toujours préféré celui de ma mère à celui de mon père et bien que j'aime celui de mon père, j'ai suffisamment de choses au Manoir pour m'assurer de ne jamais oublier à quoi cette maudite chose ressemble. »

Presque immédiatement, Harry sortit le second objet du paquet. Tenant dans la paume de son autre main, il rit quelques secondes avant de le poser prudemment sur le sol et de sortir sa baguette.

« Engorgio ! »

Le canapé noir reprit sa taille originelle à une telle rapidité que Harry dut faire le tour de la table et venir à côté de Severus. Il était exactement comme dans son souvenir: en velours, soyeux, et possédait l'emblème des Snape, copie exacte de sa nouvelle bague.

« Avant que vous ne posiez la question, Potter, c'est l'original. Il a longtemps résidé au Manoir des Snape, comme toutes les autres choses. Il m'a semblé que c'était l'occasion idéale pour le déplacer. Je crois qu'il est aussi bien que celui métamorphosé ? »

Harry gloussa doucement. « C'est parfait. Même si les tons ne se mélangent pas bien à ceux de la pièce. Du velours noir et de la moquette crème ? »

« Il ne correspond pas très bien à cette pièce, vous voulez dire, » Severus le regarda avec des yeux noirs. « Je ne vais pas changer ma moquette pour qu'elle soit dans les mêmes tons que votre canapé, Potter. Vous avez toléré ce contraste choquant l'année dernière et je suis absolument certain que nous ferons pareil cette année. »

Severus prit un air renfrogné ce qui fit rire Harry.

« Merci, Severus. » Dit Harry d'une voix douce en regardant ses cadeaux.

Il mordit sa lèvre inférieure avec hésitation puis tendit la chaîne à Severus, s'agenouilla silencieusement à ses pieds, près de la chaise. Severus la passa autour du cou de Harry et la regarda briller. Le sort invisible serait en place immédiatement pour que Harry puisse la cacher des esprits curieux, dès qu'il le voulait. Comme une arrière pensée, Severus caressa gentiment la lèvre inférieure de Harry avec son pouce avant de la tirer des dents acérées qui la mordait.

« Non. Ca va faire un bleu. » Dit-il doucement en rencontrant les yeux verts de Harry avec la noirceur des siens.

Harry sourit puis se leva. Il se dirigea vers le canapé et se jeta dedans. Il s'allongea pour être dans une position confortable. Trois secondes après, il se rassit.

« Merde ! J'ai oublié que j'étais venu ici pour vous demander votre aide, » Dit-il timidement. « En fait, c'est davantage une faveur, si vous êtes d'accord. »

Il se leva, enleva sa cape de sorcier et sa chemise. Il se plaça devant la chaise de Severus et lui tourna le dos. Le charme de dissimulation, toujours fermement en place sur la peau dorée de Harry avait apparemment était enlevé pour la journée. Les cicatrices qui striaient ses bras étaient moins visibles de dos, mais elles étaient toujours un rappel de l'année précédente. Severus ne leur jeta qu'un rapide coup d'œil cette fois, parce que le dos de Harry avait un intérêt particulier pour lui.

Harry avait un tatouage.

Il s'étendait sur la longueur de son dos et disparaissait sous la taille de son pantalon. C'était l'un des tatouages les plus réalistes que Severus avait eu l'occasion de voir. En fait, il n'avait vu que deux tatouages de ce genre au cours de sa vie. Il en avait lui-même un sur son avant-bras.

« De l'encre de Mort et de Vie ? »

Le regard de Severus ne quitta jamais le scintillant rubis incrusté et la couleur dorée de l'épée de Gryffondor. Le serpent vert de Serpentard aux yeux argenté était enroulé autour. L'épée paraissait plus animée que le serpent qui avait l'air aussi immobile qu'une image moldue.

« Oui, c'est de l'encre de Mort et de Vie. » Le sourire de Harry s'entendit dans sa voix. « Touche-le et regarde. »

Severus fit une tentative. Il avança la main pour toucher la surface lisse du dos de Harry. Il caressa la texture cuivrée de la peau du serpent et fut surpris quand il la sentit frémir sous ses doigts et bouger avec une telle rapidité qu'il lui parut réel.

« Ow ! » S'exclama Severus en retirant sa main rapidement. « Potter, votre tatouage vient de me mordre. Pourquoi ne suis-je pas surpris ? »

Le serpent frissonna plus violemment cette fois et il sortit sa langue pour sucer le sang de ses crocs. Ses yeux passèrent rapidement d'une nuance grise à la couleur argentée d'un diamant.

Harry se tourna pour illuminer Severus d'un grand sourire.

Severus lui, le regardait avec des yeux noirs. « La prochaine fois, préviens-moi d'abord. Je n'apprécie pas d'être surpris d'une telle manière. »

« Oh, ce n'était rien, » Harry haussa les épaules. « Vous auriez dû avoir le visage du professeur MacGonagall quand l'épée l'a piqué. On aurait cru qu'elle saignait à mort. »

Severus soupira et Harry retourna sur le canapé. Cette fois, il s'allongea sur le ventre et ses bras formaient un arceau avec sa tête.

« Pourquoi cette encre, Harry ? Elle est rare tu sais et les sorciers font en général attention à ne pas la demander pour plusieurs raisons. D'abord, on ne connaît pas le pouvoir qu'aura leur tatouage. Les réactions sont uniques, chaque sorcier réagit de façon différente. Il est donc difficile de savoir à quoi s'attendre. J'ai connu autrefois un sorcier qui s'était fait faire une rose noire. Elle avait une odeur différente selon ses sentiments et ses émotions fortes. En fait, elle l'a conduit à la mort. C'est comme s'il avait un phare sur le front et un sort de localisation sur le dos. »

Il s'agenouilla à côté du canapé. « Je suppose que tu veux que je jette le sort qui scellera le charme, maintenant que le sang des deux maisons a été ajouté ? J'espère sincèrement que tu sais ce que tu fais. Albus est déjà au courant et approuve, non ? »

Harry acquiesça et la grimace de Severus s'accentua. Harry ne pouvait échapper à une remarque du vieux sorcier. Et il était intéressant de remarquer l'étrangeté de la situation : après si longtemps, Severus était l'un des seuls sorciers à se rendre compte que Harry ne désirait pas nécessairement de tels privilèges.

Severus soupira à nouveau. Il leva sa baguette sur le motif et essaya de se souvenir de l'incantation qui scellerait correctement le tatouage et l'activerait entièrement.

« Pour que tu ne t'endormes pas où tu te trouves, pourquoi ne me parles-tu pas de tes séances ? » Lui demanda Severus d'une voix douce.

Harry leva légèrement la tête. Il rassemblait apparemment ses pensées. Il ne savait pas par où commencer.

« Jean Claude Michalière est formidable et génial. Vraiment, il l'est ! Dès le premier jour, dès que j'ai franchi le pas de son bureau, il a été fantastique. Il a été très patient et vraiment très gentil. Il vient de Beauxbaton, vous voyez, il n'a donc qu'entendu parler de Poudlard. Il a dit qu'il avait rencontré Dumbledore et qu'il l'avait impressionné. Il a dit qu'il vous avait aussi rencontré. Il vous a détesté dès qu'il vous a vu, je crois que ses mots exacts furent -»

« D'après mes souvenirs, Jean Claude Michalière est un petit imbécile, » L'interrompit Severus. Il fit faire à sa baguette une vague de test et lança de petites étincelles argentées. « Il n'a pu être MagiPsych que grâce à la beauté de sa mère et à l'argent de sa famille. Deux générations avant lui, il n'y avait dans sa famille que des cracmols. Quand son père est né, ce fut comme si le monde s'était à nouveau aligné en leur faveur. »

« C'est bon à savoir, Severus, » Le taquina Harry. « Il n'est absolument pas ainsi. Il est vraiment très gentil et il sait très bien écouter. Il n'a pas fallu longtemps pour que nous devenions de grands amis. En fait, je suis certain que si je n'avais pas été son patient, on aurait pu devenir plus que des amis. »

Severus lui lança une expression dégoûtée. « Tu as développé un gros béguin pour lui alors ? »

Harry haussa les épaules. « Au début, oui, mais il a dit que c'était normal. Une fois que nous avons commencé à parler sérieusement, je me suis rendu compte que ce n'était qu'un béguin idiot et que ça n'amènerait jamais à rien. Alors ce fut la fin de cela. »

« Que veux-tu dire ? » Lui demanda Severus immédiatement.

Mais il n'attendit pas la réponse. Il fit une série d'incantations sur le tatouage, interrompant sa propre faculté à prendre part à la conversation. C'était bien en fait, parce qu'Harry voulait dire ce qu'il avait à dire à un tel moment.

« Ce qui signifie Severus, que je ne peux aimer qu'un seul sorcier en même temps. » Il prit une profonde inspiration et poursuivit. « Et… je t'aime Severus. »

Le léger décalage dans l'incantation n'affecta pas le processus de scellage. Harry se dit que c'était une bonne chose et s'installa, plus à l'aise encore sur le canapé. C'était un bon moment pour clore la conversation de toute façon. Quinze minutes après, le sort était terminé et Harry endormit.

Severus resta immobile près du canapé. Il regarda le voile de cils qui gardaient caché les yeux verts et se battit contre le pressentiment que la déclaration de Harry avait fait réapparaître.