…. en français dans le texte
Merci à ma correctrice AnthaRosa
Chapitre 17 : Lire entre les lignes
« Pourquoi l'avoir fait ? Je reprends tes propres mots Harry, peux-tu me dire pourquoi ? »
« Jean-claude, nous en avons déjà parlé une centaine de fois ! Est-il vraiment important de savoir pourquoi ? J'ai arrêté, c'est tout. »
« Oui. C'est important. Si tu ne sais pas pourquoi tu ressentais le besoin de le faire, tu pourrais recommencer. Ca arrive dans des cas tels que le tiens. »
« Je ne recommencerai pas. Je ne veux jamais plus me couper et je ne le ferai jamais plus. »
On entendit le bruissement du parchemin et le bruit de la plume écorchant le papier.
« Une telle détermination est remarquable, mais notre esprit est comme notre magie. Parfois nous perdons le contrôle et nous ne sommes plus capables de déterminer les effets de cette défaillance avant qu'il ne soit trop tard. »
Ses doigts tracèrent les cicatrices visibles sur son poignet et sur son bras, presque avec prévenance.
« Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à me couper. Ne vous êtes-vous jamais senti submergé par votre vie ? N'avez-vous jamais eu l'impression que vous alliez exploser si vous ne faisiez rien ? N'avez-vous jamais voulu crier sans le pouvoir ? Peut-être est-ce la raison. Je ne sais pas ! Je l'ai simplement fait. »
« Pourquoi as-tu arrêté alors ? Le sais-tu ? »
« J'en avais besoin ? »
« Est-ce une question ou une réponse ? »
« Je ne pouvais plus le faire, c'est tout. Je suppose que c'est venu comme lorsqu'on crie ou qu'on pleure. Ca n'a rien résolu à la fin. Ca a simplement crée plus de problèmes et ce n'est pas ce dont j'avais besoin. J'ai déjà assez de problèmes dans ma vie avec Voldemort et tout le reste. Je n'avais pas besoin d'autres raisons pour avoir l'impression d'être un…monstre. »
« Est-ce la seule raison ? »
Il y eut un rire bref et il leva au ciel ses yeux émeraude.
« Jean-Claude, êtes-vous encore à la pêche aux informations ? Je vous ai déjà parlé de lui. Je vous ai déjà dit qu'il m'avait aidé à ne plus ressentir le besoin de me couper. Voilà, je l'ai redit. Ecrivez-le cette fois. »
« Harry, prends ce que je te dis au sérieux ! C'est sérieux. Dumbledore… M'a demandé de t'aider. Je le dois à Dumbledore. »
« Vous m'avez aidé. Vous êtes le meilleur MagiPsych que j'ai jamais eu. Ce n'est pas la peine d'en faire tout un plat. »
On entendit ensuite un soupir et le parchemin et la plume furent abandonnés. Jean-Claude se leva pour venir se tenir devant Harry. Il s'appuya contre la table, et croisa les bras. Ses yeux flamboyaient.
« Harry, je suis le seul MagiPsych que tu connaisses, ce n'est pas une blague intelligente. Tu as fait beaucoup de progrès ces deux derniers mois, mais je ne sais pas encore si ce que tu admets est une bonne ou une mauvaise chose. Tu ne sais toujours pas pourquoi tu t'es coupé. »
« Je l'ai fait, c'est tout. Les raisons ne sont plus importantes maintenant. En fait, elles sont difficiles à dire et stupides. Je ne me soucie plus des raisons. Je l'ai fait. Je ne le ferai plus… jamais…jamais. Même s'il n'avait pas été là pour m'aider, même s'il n'avait pas eu la potion et si Voldemort n'avait pas commencé à jouer avec ma tête, je n'aurais pas recommencé. Plus jamais. Je n'en ai plus besoin. Je suis fatigué d'essayer de creuser de plus en plus profondément pour connaître ces raisons. »
Jean-Claude ne paraissait pas convaincu.
« Jean-Claude, » Lui dit Harry doucement. « Je vais mieux maintenant. Je sais que tu sais que je vais mieux et que je n'ai plus besoin de venir ici. Même si je ne détermine jamais les raisons exactes pour lesquelles je me suis coupé ou pourquoi je suis allé aussi loin dans ma dépression. Mais ce n'est plus important parce que je sais pourquoi j'ai arrêté et c'est tout ce qui compte. Ne penses-tu pas qu'il serait injuste d'exiger que ces séances continuent. Dis-moi que je vais mieux, que je puisse partir. Laisse-moi partir. »
Jean-Claude soupira à nouveau puis se rapprocha de Harry. Du bout de ses doigts, il traça la mâchoire déterminée de Celui Qui a Survécu, essayant de mémoriser le visage du jeune homme de presque dix-sept ans, le sourire et les yeux émeraude qui s'illuminent quand il rit ou s'assombrissent quand il pleure.
« Tu es un sorcier remarquable, Harry Potter, » Murmura-t-il finalement. « Et bien entendu tu as raison. Je ne peux pas te garder ici si tu ne le veux pas. Ces deux mois pendant lesquels j'ai été ton MagiPsych m'ont rappelé les différentes raisons pour lesquelles j'ai décidé d'en devenir un et pourquoi à vingt-cinq ans, je voulais en devenir un. Ces séances n'ont pas été des plus conventionnelles, mais j'aurais dû m'y attendre. »
« Tu es un très bon MagiPsych, Jean-Claude. »
« Ah oui, je sais que je le suis, » Jean-Claude sourit, presque tristement. « Mais tu m'as fait regretter de t'avoir accepté comme patient, de nombreuses fois, au cours de ces deux mois. »
« Je suis désolé… »
« Ne le sois pas ! » Jean Claude retourna à son propre siège derrière son bureau et écrivit quelques mots sur un morceau de parchemin que Harry était venu à connaître comme son 'fichier'. « Donne-ça à la sorcière à l'accueil. Dis-lui d'envoyer une copie à Albus Dumbledore dès que possible. Ce sont les papiers de ta libération. Vous êtes officiellement un sorcier sain d'esprit Harry Potter. »
Harry prit le parchemin avec un sourire triste, mais Jean-Claude refusa de croiser son regard. Il se dirigea lentement vers la porte et pour la dernière fois, mit la main sur la poignée avec une nouvelle résolution.
« Harry. »
Harry s'arrêta.
« L'aimes-tu ? »
« Est-ce ma dernière question en tant que patient ? »
« Mais non Harry, » Il prit une inspiration tremblotante avant de poursuivre. « Comme un autre homme qui…est …peut-être…tombé amoureux de toi. Aimes-tu ce professeur Snape ? »
Un petit sourire. Un acquiescement. Puis, « Oui. Je l'aime. »
« Salut Harry. Pourquoi ne suis-je pas surpris de te trouver ici ? »
La soudaine apparition de Will fit sursauter Harry et le fit sortir de ses souvenirs. Il remua papiers, peintures et pinceaux pour faire de la place à Will.
« Alors, j'ai entendu dire que tu avais un tatouage. Est-ce vrai ? »
« Oui. » Harry sourit. « C'est extrêmement douloureux. Si je n'avais pas eu la potion pour anesthésier la douleur, je ne suis pas certain que j'aurais pu l'endurer. »
Will eut l'air impressionné. « Eh bien mince alors, je ne pourrais jamais faire quelque chose comme ça. Mes parents m'enverraient des tas de Beuglantes et je serais enfoui sous des piles de sorts pendant des années ! Euh… est-ce que ça te dérange de me le montrer en vrai ou en dessin ? »
Harry prit une pile de feuilles et sortit un dessin de son tatouage. Il était charmé pour ressembler autant que possible à l'original. Will fit courir ses doigts dessus. Il avait l'air content de pouvoir sentir la grossièreté des écailles de serpent sous ses doigts et même la lame tranchante de l'épée.
« Waou, » Murmura Will en regardant Harry avec respect. « Tu t'es encore amélioré en dessin, non ? Et qu'est-ce maintenant ? De la peinture ? »
« Non, je dessine toujours. » Lui dit Harry. « Je peins beaucoup, mais je ne sais pas, il y a quelque chose dans le dessin moldu qui fait que j'aime dessiner avec un crayon et une feuille. Parfois ce que je dessine n'a pas besoin de mouvements pour que j'apprécie ce que je fais. »
« Tu veux dire comme celui-ci ? » Will prit une feuille de la pile et sortit l'un de ses préférés.
Il était fait au fuseau parce qu'Harry s'essayait et c'était tout ce qu'il avait pu trouver chez les Dursley. C'était un dessin du professeur Snape. Du moins, c'était une représentation de l'homme qu'avait connu Harry pendant cinq de ses six années à Poudlard, son professeur de potion. Son visage était en demi-profil. Le nez proéminent, les lèvres serrées, le regard noir qui semblait sauter de la page, rendaient le dessin réaliste.
Will le regardait ouvertement. Harry avait réussi à capturer l'expression du professeur de potion le plus détesté de Poudlard avec une grande facilité. C'était presque comme si le professeur Snape était en train de regarder avec désapprobation et que Harry avait immortalisé cette expression.
« Waou, » Murmura à nouveau Will. « Pourquoi l'as-tu dessiné ? »
Harry rit et fouilla dans ses feuilles. « J'ai dessiné tout le monde ! J'ai eu le temps de m'exercer et je voulais surtout faire des visages. J'ai rencontré suffisamment de personnes pour remplir un livre entier, et je pense que c'est ce que j'ai fait. »
Il lui tendit une peinture à l'huile et l'autre sorcier retint son souffle. Il regardait une peinture sorcière le représentant. La représentation lui sourirait comme si elle reconnaissait son image. Will, bien entendu, lui rendit son sourire. Il lui tendit ensuite un portrait de Hermione, assise, sa main sur la joue pendant qu'elle étudiait parmi une montagne de livres, à la bibliothèque. Elle leva la tête et sourit d'un air fatigué avant de retourner son attention vers le livre dans lequel elle serait perpétuellement plongée. Ron fut le suivant, son badge de préfet en chef brillait avec fierté sur sa poitrine. Neville, Dean et Seamus suivirent. Puis il lui montra Dumbledore et MacGonagall. Il y en avait même un du professeur Hagrid tenant un Niffleur d'une main et une licorne de l'autre.
« Il y en a d'autres, mais je ne t'ennuierai pas avec eux. » Dit Harry timidement. « De plus, nous devrions probablement rentrer. Le déjeuner devrait être terminé maintenant. »
Will prit sa baguette et jeta le sort tempus puis jura à voix basse. Le déjeuner était effectivement terminé et s'il ne se dépêchait pas, il allait rater le début de son prochain cours.
Harry rit. Il prit ça comme un signale et ramassa ses affaires.
« Promets-moi de me dessiner quelque chose un de ces jours. Il ne doit pas forcément être beau. J'adorerais être là et te regarder dessiner de temps en temps. » Lui dit Will alors qu'ils se levaient.
« Très bien. » Lui dit Harry en haussant les épaules.
Will rayonnait quand il se retourna et partit au pas de course vers le château. Harry le suivit en marchant lentement, regardant une des peintures qu'il avait omis de lui montrer.
Elle était faite au crayon et représentait Harry enlaçant Severus dans ses quartiers. Il y avait une étagère, une table sur laquelle était étalée des tas de parchemins et le canapé de velours de Harry se trouvait derrière eux.
« Harry, je voudrais te parler, s'il te plait. »
Pour la deuxième fois en quelques minutes, Harry était sorti de ses pensées. Devant lui, lui bloquant le passage, se tenait le directeur, une expression amusée sur le visage.
« Désolé monsieur le directeur. Bien sûr, que nous pouvons discuter, » Dit Harry rougissant, d'avoir été pris par surprise.
« Ne t'inquiète pas, Harry. » Dumbledore lui sourit un peu plus. « Je voulais simplement te prévenir qu'une petite discussion se tiendra dans mon bureau, disons, une heure avant le dîner ? S'il te plait, parle-en à M. Weasley et à Ms Granger. Je l'aurais fait moi-même, mais j'ai laissé le professeur Snape dans mes quartiers quelques instants et j'ai peur qu'il refasse la décoration lui-même, en se mettant en colère. Je préférerais éviter ce désagrément. »
Il lui fit un rapide clin d'œil avant de se retourner et de disparaître en prenant le couloir le plus proche. Harry était certain que ce couloir ne menait pas aux Gargouilles qui étaient en fait du côté opposé. Puisque le directeur n'émergea pas après quelques secondes, Harry décida d'aller en cours de Métamorphose et de ne pas s'interroger sur l'énigme qu'était Albus Dumbledore.
« Harry ! Encore ce Serdaigle ? Ne t'ai-je pas prévenu l'année dernière qu'il pourrait bien s'être entiché de toi ? » Lui demanda Ron en murmurant, présuma Harry.
« Qu'y a-t-il de si terrible là-dedans, Ron ? » Lui demanda Harry, un sourire malicieux sur le visage.
« Oy ! Tu t'es aussi entiché de lui ? Eh bien mince alors, pourquoi ne l'as-tu pas simplement dit ? » Lui rétorqua Ron.
« Je n'ai jamais dit que je l'aimais ! »
« Eh bien, tu ne sembles pas contre cette idée. »
Harry soupira avec impatience, mais avant de pouvoir commencer un autre round, Hermione donna un fort coup sur le bras de Ron et lui murmura de parler moins fort. De l'autre côté de la salle, Will semblait essayer de faire de son mieux pour réussir le sort qu'ils étaient censés faire en cours de charme cet après-midi et était inconscient de leur conversation.
Jusqu'à présent personne n'avait réussi le sort et tout le monde commençait à perdre intérêt à l'exercice et à abandonner.
Harry et Ron faisaient partis dans cette catégorie mais Hermione était déterminée à réussir son charme d'illusion, ce qui signifiait que Harry et Ron qui étaient ses partenaires commençaient à se sentir loucher.
« Mione, laisse-nous tranquille, veux-tu ! Arrête simplement ! Tous les autres ont arrêté et le professeur Flitwick a dit que nous ne réussirions pas dès le premier exercice. Je pense que nous devrions aller au bureau de Dumbledore maintenant. Nous n'avons rien de mieux à faire. » Déclara Ron avec énervement.
Hermione parut blessée, mais même elle, devait s'avouer vaincu après l'essai suivant quand Harry tomba sur le sol en se frottant les yeux.
« Nous serons une demi-heure en avance ! » Protesta-t-elle en tendant à Harry une potion pour le soulager.
« Franchement, Mione, penses-tu que Dumbledore protestera beaucoup ? Je suis certain qu'il sera content de notre arrivée impromptue. » Harry partagea un sourire avec Ron et ils se levèrent. Il se sentait déjà mieux.
Ils en parlèrent rapidement avec Flitwick, qui leur donna sa permission avec un sourire compréhensif et narquois, tout en leur assurant qu'il les rejoindrait bientôt. Ils se hâtèrent de sortir et d'aller dans le bureau du directeur.
« Salut. Vous arrivez à l'heure exacte à laquelle je vous attendais. Pourquoi n'allez-vous pas vous asseoir en attendant que les autres arrivent ? » Dumbledore leur montra la table avec un grand geste.
Ils regardèrent les autres occupants de la salle et ils se rendirent rapidement compte qu'ils n'auraient pas besoin d'aller s'asseoir seuls dans leur coin en attendant les autres. Le professeur Lupin et le professeur MacGonagall étaient les deux seules autres personnes présentes, et discutaient de l'autre côté de la pièce. Ils se turent suffisamment longtemps pour que Remus puisse étreindre Harry et ils reprirent leur conversation. Après cela, Hermione tira Ron et Harry vers un canapé fleuri, qui avait certainement été crée par Dumbledore pour cette réunion. Ils s'assirent tous les trois immédiatement et discutèrent.
Dix minutes après, le professeur Flitwick entra dans la salle et s'assit à côté du professeur MacGonagall qui avait apparemment réussi à faire asseoir le professeur Lupin. Tous les sièges de la salle furent alors occupés et quand le professeur Snape entra quelques minutes après, Harry ne fut pas le seul à faire le tour de la pièce du regard à la recherche d'un siège vide non existant. Remarquant le problème, Dumbledore 'conjura' un autre canapé. Il était vert brillant et la surface était d'un jaune orangée.
Snape décida de rester debout.
Harry se dit que ce n'était pas juste et sans un mot, il tira ses amis qui étaient assis confortablement et les fit asseoir sur le nouveau canapé. Après tout, il savait qu'ils n'auraient aucune objection à s'asseoir sur une couleur jaune orangée, même s'ils le regardèrent bizarrement. Severus, il en était sûr, n'aurait jamais été vu sur cette chose, même mort.
Silencieusement et sans même un remerciement pour Harry, Snape prit possession du canapé abandonné. Immédiatement il devint une console et changea de couleur, elle devint bleu foncé.
Dumbledore rayonnait, ses yeux scintillaient et riaient intérieurement, il s'éclaircit la gorge délicatement pour indiquer que la réunion commençait.
« Cette réunion, est au bénéfice de nos trois plus jeunes membres. Vous savez tous que nous avons décidé d'enseigner à M. Potter des techniques dont il pourrait avoir besoin dans le futur, dans cette guerre contre Voldemort. J'ai inclus M. Weasley et Ms Granger parce qu'il aura besoin de leur aide quand il devra répondre à la curiosité de ses camarades, alors qu'il ne le pourra pas. Je suis aussi parfaitement conscient qu'ils ont tous les trois partagé toutes les expériences qu'ils ont vécues à Poudlard et je n'ai aucun doute que si nous ne les incluons pas M. Potter leur en aurait parlé de toute façon. Je ne vois aucune raison de les exclure et comme je l'ai déjà dit, il aura besoin de leur soutien et de leur aide. »
Il se tourna vers Harry et lui sourit.
« Harry, tu vas apprendre la magie sans baguette pendant ton temps libre, et tu continueras à suivre tes cours pour passer tes ASPIC cette année. Tu apprendras également des sorts avancés de charmes, métamorphose, Défense Contre les Forces du Mal ainsi que les potions. Dès que tu auras maîtrisé la Magie sans Baguette, on t'enseignera d'autres choses dans ce domaine.
Si Harry avait dû parler, il aurait été sans voix. Il scruta l'expression de ses professeurs avec inquiétude et un peu d'excitation. A côté de lui, Ron paraissait très impressionné. Hermione, quant à elle semblait en colère.
« Non, vous ne pouvez pas, monsieur le directeur ! » Dit-elle avec une calme horreur. « Il est revenu à Poudlard il y a à peine une semaine et il a passé l'été à se remettre de tout ce qui lui est arrivé dans sa vie. C'est trop tôt pour lui faire subir cet entraînement. La Magie Sans Baguette est difficile ! J'ai essayé et j'ai beaucoup lu sur ce sujet. C'est vraiment très difficile et j'ai lu que ça épuisait terriblement quand ce n'était pas fait correctement. »
Dumbledore tourna son attention vers Harry. « Ce que dit Ms Granger est exact Harry. Ce ne sera pas facile. Tu es vraiment un puissant sorcier et j'ai toute confiance en toi. Tu te débrouilleras très bien, mais peut-être devrais-tu me dire maintenant si tu souhaites ou non commencer cet entraînement. »
Harry n'eut besoin que de fermer les yeux et à se rappeler les horreurs qu'il avait vécues les derniers mois qu'il avait passé à Poudlard l'année précédente pour savoir quelle serait sa décision.
« Bien sûr, que je veux le faire. J'ai besoin de m'entraîner. C'est ce que j'ai toujours pensé. Voldemort est très puissant et si j'apprends cela j'aurai plus de chance qu'avant, non ? » Il prit la main de Hermione qui était sur le genoux de Ron et la serra gentiment pour la rassurer. « Je ferai tout ce qu'il faut pour être prêt. Il n'a pas réussi à me tuer l'année dernière. J'ai l'impression que je manque de temps. Si je dois le combattre, je veux être aussi prêt que possible. »
Dumbledore acquiesça et lui fit un petit sourire.
« J'ai pris la liberté d'assigner une salle spéciale pour ton entraînement. Puisque tu as refusé d'avoir une chambre individuelle, je t'accorde le droit d'utiliser cette autre pièce. Je ne l'ai découverte moi-même il n'y a que quelques mois, mais je sais qu'elle sera parfaite et vous donnera l'intimité dont vous aurez besoin. » Il se tourna vers le professeur Snape avec une expression sinistre. « En fait, pourquoi ne commençons-nous pas cet entraînement dès que possible. Severus, pouvez-vous commencer ses leçons ce soir ? Il n'est pas nécessaire d'aller trop loin. Faites en sorte qu'il soit à l'aise avec cela. »
Severus acquiesça. « Bien sûr, Albus. »
« Après le dîner ? »
Le professeur Snape acquiesça à nouveau et Dumbledore sourit.
« Bien, » Il regarda chacun d'eux et leur fit un signe de tête. « Puisque c'est réglé, la réunion est terminée. Vous pouvez tous faire un emploi du temps pour organiser vos cours avec lui. Vous êtes ses professeurs, vous saurez donc comment occuper son temps libre. Faites-en sorte de nous donner, à lui et à moi, une copie de l'emploi du temps que vous aurez préparé quand vous l'aurez terminé. »
Quelques minutes après, ils se levèrent tous et sortirent du bureau.
« Euh, Severus, dois-je vraiment faire cela ? »
Trois heures plus tard, Harry se tenait au milieu de la grande salle vide, baguette en main, Severus grimaçant d'impatience.
« Je ne vous ai pas demandé d'escalader le mont Everest, Potter ! » Claqua Severus. « Je vous ai simplement demandé de vous détendre un peu. Vous avez besoin de vous détendre et de vous concentrer. »
« Oui, mais je me sens bête de rester debout à m'étirer. Nous faisons cela depuis presque une demi heure, il me semble. On ne peut pas faire que ça ! » Harry étira à nouveau ses bras et ses jambes pendant qu'il penchait la tête de chaque côté. »
« Très bien, puisque tu insistes pour jouer les difficiles tu peux arrêter, » Severus regarda Harry avec des yeux noirs. « Ce n'est pas moi qui vais m'effondrer d'épuisement. Au cas où tu aurais oublié la petite note de Ms Granger, la Magie Sans Baguette est très difficile et très fatigante. »
Harry s'assit sur le sol gris et froid avant que Severus ne change d'avis. « J'ai cru que Dumbledore avait dit de commencer lentement. Je ne pense pas qu'il ait voulu dire aussi lentement. J'aurais pu m'endormir debout tant je suis détendu. »
Severus regarda l'énervant sorcier assis par terre et s'empêcha de grogner de frustration Autour de la pièce, les murs s'étaient soudain, et sans raison apparente, couverts de chandeliers dorés. La salle s'illumina avec la légère danse qu'effectuaient les chandeliers. Cela sembla énerver encore plus Severus.
Faites confiance à Albus pour trouver une autre salle exaspérante et dangereusement indépendante dans laquelle travailler.
« Nous commencerons les gestes sans baguette ce soir. Puisqu'il me semble évident que tu ne connais absolument rien sur l'art de la magie sans baguette. La première chose à faire est d'apprendre à enfermer ta magie, » Gronda Severus.
Harry le regarda avec une expression décontenancée.
Severus grogna avec colère et Harry sourit. « Lève-toi ! Tu n'arriveras à rien si tu restes assis là toute la nuit. Commençons. »
Harry le regarda avec une expression concentrée et lui dit doucement. « Non. Désolé. Je ne peux pas bouger. Je suis trop détendu. »
La grimace de Severus s'accentua mais il étendit le bras et attrapa celui de Harry, le tira fortement pour que le jeune sorcier se lève et il se retrouva à quelques centimètres de son corps.
« Sais-tu pourquoi les sorciers utilisent une baguette ? »
« Pour concentrer leur magie ? »
« Intéressant. Tu n'es pas complètement stupide alors, hein ? »
« Nan. Pas complètement stupide. »
Severus s'éloigna pour mettre de la distance entre lui et les séduisants yeux verts. « As-tu déjà essayé de faire de la magie sans ta baguette. »
Harry y réfléchit puis répondit. « Pas intentionnellement, mais oui, ça m'est arrivé. »
« Et qu'as-tu remarqué ? »
Harry haussa les épaules. « Que j'ai presque tué quelqu'un à en le faisant et ce, à chaque fois. Je ne peux pas dire qu'ils m'auraient grandement manqué, aucun d'eux. »
Sans un mot, Severus ouvrit la main et la baguette de Harry arriva soudain dans la sienne. Harry fut très impressionné.
« Oui. La magie, sans concentration est incohérente et très dangereuse. C'est comme un éclair, seulement ça peut-être deux fois plus dangereux. Dans ton cas, ça pourrait même être fatal, » Continua Severus comme s'il n'avait rien fait d'impressionnant.
« Je ne suis pas si puissant. » Marmonna Harry.
« Tu l'es, » Lui dit Severus en posant la baguette de Harry dans un coin de la salle. « Plus tôt tu assimileras ce fait, plus tôt tu seras prêt à la contrôler totalement, surtout lorsque tu combats sans baguette. »
« Alors, qu'est-ce que je fais ? » »
« D'abord, tu te concentres, » Lui ordonna Severus. Harry essaya de s'exécuter. « Ferme les yeux et pense à la magie que tu sens à l'intérieur de toi, comme lorsque tu lances un sort. Atteints la source du pouvoir et prends-la lentement. Sens-la se rassembler, tout aussi lentement et force-la à couler. Un fil. Essaye de produire un fil de magie entre tes doigts, comme si tu filais. Tu vas tisser. Alors tu rassembles un fil, chaque fois que tu en fais un nouveau, lie-le aux autres. Quand ce sera terminé, tu contrôleras totalement ta magie et elle se concentrera au bout de tes doigts et tu n'auras plus besoin de ta baguette. »
Harry ferma les yeux et inspira profondément, concentrant son esprit sur la magie qu'il rassemblait alors qu'il essayait d'imaginer jeter un sort. C'était intrigant, parce qu'il pouvait pratiquement imaginer la magie se rassembler dans son esprit, comme des bâtons d'éclair et d'ombres de lumière colorées qui se mélangeaient tous ensemble. Il l'atteignit d'une manière qu'il ne pouvait pas expliquer et referma lentement ses pensées dessus.
La salle trembla violemment, tangua presque quatre fois et sous ses pieds, Harry avait l'impression que le sol était devenu une flaque de pierre fondue. Il ouvrit les yeux et haussa un sourcil en regardant Severus qui avait réussi à conserver sa balance tout le temps.
« Essaye encore. Cette fois essaye de te souvenir à quel point tu es puissant et à quel point ta magie est sauvage. Vas-y doucement. »
Harry essaya encore et encore une fois la salle trembla violemment. Cette fois, les chandeliers s'éteignirent et il leur fallut quelques secondes avant de reprendre vie. Harry était dès lors devenu très rouge et regardait son professeur d'un air gêné, sa lèvre inférieure verrouillée fermement entre ses dents.
« Essaye encore, » Le poussa Severus.
Harry obéît en fermant les yeux, mais dès qu'il le fit, il se mit à trembler et à tanguer. Rapidement, Severus avança vers lui pour rétrécir la distance entre lui et la silhouette tremblante. Derrière lui, il enveloppa de ses bras la taille et la poitrine de Harry, attirant le jeune sorcier contre son corps pour lui tenir chaud au cas où le jeune homme de dix-sept ans serait en état de choc. Ses joues étaient appuyées contre les cheveux d'ébène et ses lèvres près de l'oreille de Harry, il murmura son nom.
« Harry, ouvre les yeux. »
Harry ouvrit les yeux et chancela à nouveau, mais Severus le tenait fermement. Enveloppé aussi intimement dans l'étreinte qui lui rappelait toutes les odeurs et le touché qui lui avaient tant manqué pendant trois mois, Harry haleta doucement, mais se reprit rapidement. Il monta ses bras pour les poser sur ceux de Severus, alors qu'il recommençait à chanceler pour une raison totalement différente cette fois.
« Est-ce que tu vas bien ? » Les paroles de Severus étaient comme une bouffée d'air chaud contre son visage et Harry sentit un frisson lui traversa la colonne vertébrale.
Il acquiesça.
« Je pense que nous devrions arrêter pour aujourd'hui. » Murmura Severus contre l'oreille de Harry, ses lèvres frôlant à peine sa peau et ses cheveux. « Tu as dû en faire un peu trop. »
« Mais, nous n'avons presque rien fait ! » Protesta Harry. Il bougea suffisamment la tête pour que ses lèvres se retrouvent à quelques centimètres de celles de Severus.
« Nous en avons suffisamment fait, » Le réprimanda Severus avec autant d'amusement qu'il osait en montrer. « Tu dois te reposer. J'ai peur que si je te laisse essayer une fois de plus, tu sombres dans l'inconscience, épuisé. J'aurais dû me rendre compte que ta magie était trop sauvage pour être dompté en un instant. Ce qui veut dire que tu vas devoir t'entraîner seul. Mais pas trop. Laisse Granger t'aider jusqu'à ta prochaine leçon. »
Harry remua et acquiesça. Puis sans avertissement, Severus détacha ses bras et Harry soupira de cette perte.
« Vas maintenant, » Dit Severus, sa voix était un peu tendue. « Je suis certain que tes amis sont encore éveillés, attendant que tu leur racontes comment c'est déroulé ton cours supplémentaire avec le vilain et méchant professeur Snape. »
Silencieusement et sans avertissement, Harry le prit dans ses bras, redécouvrant l'odeur des cheveux de Severus et la douce chaleur de sa peau pale contre sa joue. Il savait que peu importe le nombre de fois qu'il dessinerait le maître des potions, il ne serait jamais capable de capturer l'intensité qu'était le professeur Snape.
Aussi silencieusement, il libéra son aîné et se dirigea vers la porte. Il s'arrêta, se retourna pour regarder les ombres que projetait la silhouette stoïque de Severus, sous la lumière des chandeliers.
« Ne… » Le prévint Severus en brisant le silence.
Harry sourit tristement. « C'est vrai, tu sais. Je me battrai même contre Dumbledore pour te faire voir que je le pensais vraiment. A quoi t'attendais-tu ? Je connais une partie de toi que personne d'autre ne connaît. J'ai vu des côtés de toi que tu n'as montré qu'à moi. Est-ce vraiment étonnant que je sois tombé amoureux de toi ? »
« Je suis ton professeur. »
« Et à la fin de cette année, je serais peut-être mort. Je pourrais même mourir dans les vingt prochaines minutes, si ce vieux Voldemort décide de faire quelque chose de fou. »
« Harry, c'est en dehors du sujet. »
« Je donne tout ce que je suis, depuis aussi longtemps que je peux me rappeler. Est-ce que je ne mérite pas, juste une fois, d'avoir ce que je veux ? Pas toi ? »
Severus s'approcha de Harry, la détermination irradiait de ses yeux noirs et avec un air renfrogné. « Je suis toujours ton professeur Harry. »
Harry acquiesça. « Oui. Oui, tu l'es, mais tu es aussi le sorcier que j'aime et je n'y peux rien. »
Sans autre mot, il sortit, laissant Severus seul regarder l'espace vide où il se trouvait et les paroles qu'il avait laissées pour hanter le maître des potions.
