Merci à AnthaRosa pour sa correction

en français dans le texte

Chapitre 21 : Se fondre dans la brume

« J'ai ici un rapport des six ans que tu as vécu avec les Dursley. Que penses-tu d'eux ? »

Silence.

« Harry ? » Gentiment.

"Je ne pense rien d'eux. Ils ont fait ce qu'ils devaient. Je suis ici maintenant, alors en quoi est-ce important ? »

« Ils ont fait ce qu'ils devaient ? Tu dis qu'ils t'ont enfermé dans un placard et t'ont traité comme un domestique. Est-ce que tu penses que tu méritais ce qu'ils t'ont fait subir ? »

« Est-ce dans le rapport Jean-Claude ? Est-ce le passage où je suis dans le placard ou le fait qu'ils faisaient référence à moi en m'appelant 'mon garçon' ? Est-ce vraiment judicieux de me demander mon point de vue ? Ils m'ont nourri. Ils m'ont donné un toit pour dormir à la mort de mes parents. N'est-ce pas ce qui est écrit dans ce rapport, »

Il haussa un sourcil. « Tu es en colère ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui te met en colère, Harry ? »

« Je ne suis pas en colère. » Dit-il doucement, les dents serrées.

« Est-ce à cause de tes parents ? Es-tu en colère contre tes parents parce qu'ils sont morts et t'ont condamné à vivre avec ta famille ? »

« Me condamner ? » Un rire dénué d'humour. « Savez-vous ce que ça signifie ? Condamner. Non, je n'étais pas condamné. »

« Alors comment l'appellerais-tu, Harry ? »

« C'est mon destin. » Sarcasme. Douleur. Colère.

« Tu as dit que tu avais survécu. Tu as même dit que tu survivais. Ne penses-tu pas qu'en fait tu es courageux ? »

« Le courage n'a rien à voir avec ça. J'étais effrayé à chaque dispute que j'ai livrée contre oncle Vernon et à chaque fois que j'ai rencontré Voldemort, j'étais toujours à deux doigts de m'évanouir tant j'avais peur de mourir. Si ça fait de moi une personne courageuse, alors que dire des sorciers comme Severus et Dumbledore ou de mes parents, de ceux de Neville, de Sirius et de Remus ? Et Malfoy, son destin est tout tracé, il lui ordonne de vivre un jour la tête courbée et à genoux devant un monstre ? Ou des mangemorts qui vivent avec le sort mortel au-dessus de leur tête et qui peuvent le subir s'ils ne réussissent pas une mission ? »

« Tu penses qu'ils sont courageux ? »

« Je pense que nous survivons tous comme nous le pouvons. »

« Je pense que tu es très courageux, Harry. Toutes les choses que tu fais, tu les fais avec ton cœur. Non pas parce que tu souhaites être puissant mais parce que tu as une bonne âme. » Dit-il très doucement.

« Quoi ? » Confus.

« Je pense que tu es très courageux, Harry. Toutes les choses que tu fais, tu les fais avec ton cœur. Non pas parce que tu souhaites être puissant mais que tu as une bonne âme. »

« Comment survivais-tu quand tu étais faible et que personne ne savait que tu étais enfermé dans un placard et qu'on t'appelait 'mon garçon' ? »

« Je ne survivais pas. » Calme. « Je me brisais en mille morceaux de l'intérieur chaque jour. Et chaque nuit, je me rassemblais et j'attendais que vienne le jour où je n'aurais plus besoin de le faire. »

« As-tu encore besoin de le faire ? »

« Oui, mais je suis plus fort maintenant. Je n'ai plus besoin de me couper pour gérer ma douleur. Je vais mieux et c'est grâce à l'aide de Severus. »

« On dirait que tu l'aimes beaucoup Harry. »

« C'est vrai. Je pense que nous sommes amis maintenant. Autant que je peux être ami avec le sorcier injuste et plein de parti pris qu'il est. Il a la vilaine habitude d'être imprévisible et il dit que je suis insupportable ! Espèce de con. C'est lui qui est irrationnel. » Un sourire…Un rougissement.

« Peut-être que j'aimerais entendre ce qu'il pense de toi. »

Un rire. « Vous comme moi. »


Une rumeur circulait : le professeur Snape ne reviendrait jamais plus à Poudlard.

Après les deux premières semaines, les rumeurs avaient pris de l'ampleur et on disait maintenant qu'il y avait de grandes chances qu'il soit mort. Alors que les vacances de Noël approchaient, les élèves ne s'inquiétaient plus des véritables raisons qui pourraient expliquer son absence. Ils n'étaient pas plus prêts de savoir s'il était ou non mort.

La plupart disaient que les démons ne meurent pas aussi facilement.

Ils se prépareraient pour son retour en janvier. Entre temps, ils appréciaient la paix bénie qui s'était emparée de Poudlard en l'absence du professeur de potions.

Le rapport officiel de la Gazette du Sorcier avait écrit qu'en cette nuit fatidique de novembre, le manoir des Snape avait été violé par dix mangemorts qui cherchaient un objet qui n'a pas encore été identifié. Bien sûr, le 'possible mangemort' Severus Snape était encore à l'école de Poudlard à ce moment-là, assumant son rôle de professeur de potions. Personne ne sait pourquoi les mangemorts seraient entrés par effraction dans le manoir (alors que Snape leur aurait probablement donné la clef de la porte d'entrée et aurait enlevé les sorts s'ils le lui avaient demandé gentiment », mais les protections de l'ancienne maison n'avaient pas apprécié cette pénétration. Les aurors avaient retrouvé trois corps. Il n'y avait aucune preuve de la présence de quatre autres corps, mais la maison a très bien pu les transporter ailleurs, mais personne ne peut savoir où. Les mangemorts restants ont (apparemment) transplané et retrouvé Vous Savez Qui, qui n'a pas très bien pris la nouvelle.

Dans sa colère, il avait rappelé à lui ses mangemorts les plus anciens et les plus fidèles.

Trente maisons sorcières, deux boulangeries moldues et une école (mais rien n'a encore été confirmé ni par les autorités moldues, ni magiques) ont été brûlées trois heures plus tard et en l'espace d'une heure.

Il n'y eut ni survivants ni corps retrouvés.

En fait, il semblerait que les établissements furent (miraculeusement) évacués avant l'arrivée des mangemorts. Des rumeurs disent que Vous Savez Qui n'a pas été particulièrement content par la tournure des choses (mais alors que pouvait-il faire ?)

Rien n'a été retrouvé des survivants/victimes ni du professeur Snape, ni cachette, ni cheveux, rien n'a été vu depuis.

Les élèves de Poudlard se souvenaient différemment des évènements. Bien que peu semblent se souvenir des cinq choses qui se sont déroulées ce jour fatidique.

Le préfet, Ron Weasley était entré dans la Grande Salle, tenant la main de sa petite amie et préfète en chef Hermione Granger pour dîner de bonne heure. Ils étaient en compagnie de trois autres Gryffondors. Seamus Finnigan, Dean Thomas et Neville Longdubas riaient entre eux et faisaient de petits commentaires au couple pendant que chacun s'asseyaient. Il n'y avait rien de curieux là-dedans, hormis le fait que pour la première fois il devint évident que Harry Potter mangeait de plus en plus rarement avec eux.

L'arrivée des Gryffondors avait été suivie par celle de l'autre préfet, Drago Malfoy et de son armée de partisans Serpentards.

Ils s'étaient salués sur un ton déplaisant, s'étaient lancés des insultes puis Malfoy, Weasley et Granger avaient quitté la scène pour s'asseoir. Les autres n'avaient pas suivi. Il y eut une dispute verbale et on fit appel aux baguettes.

Dès lors toutes les personnes présentes dans la salle furent si occupées à regarder ce qui se passait que personne ne remarqua les professeurs.

Des points furent retirés, des élèves grimacèrent, mais personne ne s'aperçut de l'absence du professeur Snape et du fait qu'Harry Potter n'avait pas assisté à la bagarre. Plus de nourriture apparut et chacun se concentra sur le fait de manger.

Une heure de plus s'écoula avant que le courrier n'arrive.

Le bruit s'était élevé dans la salle. Les lettres étaient ouvertes, les paquets déchiquetés, les bonbons partagés et les commentaires faits. Tous étaient très réceptifs à l'arrivée du courrier.

Puis Drago Malfoy s'était levé de la Table des Serpentards et était parti en courant, agrippant fortement la lettre qu'il tenait.

Aucun autre Serpentard n'avait réagi ainsi. Ils étaient presque tous surpris par la réaction de leur leader et se demandaient quelle était cette lettre dont ils ne semblaient rien savoir. Pansy Parkinson n'avait pas l'air ravi et Zabini était vert de jalousie. Il semblerait que le père de Malfoy (toujours enfermé à Azkaban) ait révélé une information à son fils que Zabini n'avait pas. Du moins, était-ce ce que les plus jeunes Serpentards avaient entendu dire les semaines qui suivirent.

La salle était à nouveau couverte de bruits.

Tout le monde voulait savoir ce qu'il y avait exactement dans la lettre de Malfoy puisque personne n'avait jamais réagi ainsi avant. Les professeurs eurent du mal à calmer la curiosité des élèves, mais grâce à leur persévérance le bruit diminua pour reprendre un niveau normal. Les élèves avaient presque tous terminé de manger et ne pouvaient plus parler d'autre chose que d'aller en cours. Les troisièmes années de Serdaigle et Poufsouffle avaient cours avec le professeur Snape, ils ne pouvaient donc pas s'attarder davantage.

Quinze minutes après le préfet en chef Harry Potter était entré dans la Grande Salle.

Deux minutes après, il tombait sur les genoux, criant de douleur.

Les Poufsouffles, dont la table était la plus prés, jurèrent avoir vu du sang s'écouler de sa cicatrice. Les Serdaigles, plus observateurs, dirent que non seulement sa cicatrice saignait, mais qu'il avait également le nez en sang et que des larmes ruisselaient sur son visage alors qu'il criait. Dennis Creevey, un Gryffondor parla d'une lueur bleue. Elle semblait l'entourer et s'intensifier, prenant des teintes transparentes puis la Grande Salle s'était mise à trembler. Les tables, les chaises, les assiettes et les couverts crissaient, les élèves criaient et s'accrochaient aux bords des tables brinquebalantes.

Puis soudain, un serpent apparut.

Il était immense. C'était le serpent des Serpentards. Il était vert, ses yeux avaient la couleur des diamants : il était apparu de nulle part.

Il s'enroula autour de la silhouette- qui criait, haletait et sanglotait pour respirer- pour réduire la douleur, comme s'il voulait la réconforter puis enfonça ses dents pointues dans la veine de la gorge de Harry.

Seuls Albus, Ron et Hermione le virent.

Tous les autres oublièrent. Ils ne virent qu'une brume verte l'envelopper et Harry Potter s'effondrer sur le sol, inconscient.

Dumbledore s'était levé en hâte, avait pris Harry dans ses bras et d'un pop… s'était évanoui dans les airs (tout le monde savait qu'il était impossible de transplaner dans l'enceinte de Poudlard et seul un charme de déplacement ou un Porte au Loin pouvait le permettre).

Ron Weasley et Hermione Granger s'étaient immédiatement précipités hors de la salle.

Tout les autres avaient été bien trop stupéfiés pour bouger. Il avait fallu attendre qu'on leur donne l'ordre de regagner leur salle commune pour se souvenir comment bouger.

Les Serpentards furent les premiers à le remarquer.

Il fallut un autre jour au reste de l'école pour s'apercevoir que le professeur Severus Snape n'était plus à Poudlard.


Harry se souvenait des évènements différemment.

Il avait beaucoup moins de travail puisqu'il avait manqué la lettre de Malfoy, la fuite du préfet et son transport jusqu'à l'infirmerie. Il avait été inconscient pendant deux jours et quand il s'était réveillé, on lui avait parlé de l'absence de Snape.

Personne ne pensait qu'il serait intéressé par la disparition de Severus. Albus, savait qu'il risquait d'être inquiet mais n'avait pas voulu le déranger.

Le mois qui suivit, Harry ne posa pas de question. Aucune.

Et sa détermination à terminer son entraînement doubla. Ses professeurs trouvaient son comportement très encourageant. Il avait fait d'excellent progrès en métamorphose et en charmes.

Et il devint exceptionnel en Magie Sans Baguette, Potions et Défenses Contre les Forces du Mal.

On ne trouvait plus aucun moment sans qu'Harry ne soit sous l'effet d'un poison ou ne jette des sorts sans Baguette pour s'entraîner. Les deux choses étaient incroyablement dangereuses. Les poisons étaient très puissants et tuaient leurs victimes en quelques heures seulement. Harry voulait s'immuniser contre chacun d'eux, même s'il devait passer ses nuits dans la salle de bain, pris de haut le cœur ou à aller en cours avec de la fièvre.

La Magie Sans Baguette n'était pas plus facile. Hermione l'avait prévenu des dangers, mais Harry était déterminé à le faire correctement. Quand il ne vomissait pas, il était allongé sur le sol, soutenu par Hermione qui arborait une expression inquiète, alors qu'elle mouillait son front à l'aide d'une potion apaisante modifiée et le forçait à prendre une potion revigorante régulièrement. La plupart du temps, ils ne pouvaient pas lui donner de potion à cause des poisons qu'il avait ingurgitées et il gisait à moitié inconscient sur le sol ou dans la chambre de Hermione. Il avait le teint pale et de yeux noirs vides. Il respirait avec difficulté tout en regardant le plafond, perdu dans ses pensées et une détermination effroyable dans les yeux.

Le bout de ses doigts était brûlé et bleu à force de faire de la magie sans restriction, concentré sur les sorts. Ron devait les nettoyer en jetant divers sorts curatifs pendant qu'il était allongé. Pourtant, il prenait toujours une profonde inspiration, se relevait et marchait un sourire pour les élèves les plus jeunes qu'il croisait dans les couloirs.

Il cachait très bien ses problèmes. Il était déterminé à être totalement préparé et à ne jamais abandonner.

Personne ne soupçonnait qu'Harry Potter était continuellement empoisonné ou magiquement épuisé. Personne ne savait, sauf ses amis et ils comprenaient ses raisons même s'ils le combattaient.

Petit à petit, Harry se mit à changer.

Il souriait toujours, riait toujours, continuait à jouer au Quidditch et à gagner, mais il était différent. Quelque chose semblait le brûler d'un feu invisible. C'était dans ses yeux et dans toutes ses paroles d'encouragement ou dans ses conseils. Tout le monde le remarqua et en était fier.

Harry Potter était l'un des meilleurs préfets en chef que Poudlard avait eu. Il était très mature et semblait de plus en plus mériter son poste à mesure que les jours avancés. Tout le monde voulait ses avis et ses conseils. Même en cours, ce qu'il pensait valait de l'or. Indiscutable. Toujours précis.

Harry ne faisait plus que des cauchemars.

Cris de tortures, paroles cruelles et moqueries, visions, lumière verte et endoloris remplissaient son esprit. Plus il rêvait et plus il était déterminé à tout apprendre. Quand son corps se battait et était faible, il se battait avec une farouche détermination et avec une peur qui le brûlait de l'intérieur.

Quand il se réveillait, haletant pour respirer et suant de terreur, au milieu de la nuit, il prenait sa cape d'invisibilité et se promenait dans le château comme il l'avait toujours fait.

Et il se retrouvait toujours dans sa salle d'entraînement, la bague de Severus autour de son doigt, allongé sur un canapé de velours noir, la pièce ayant pris la forme du quartier de Severus. Parfois, il sentait l'odeur des rhododendrons et parfois tout était si silencieux qu'il criait d'angoisse et de peur.

Puis il se levait, préparait des potions, buvait plus de poisons, s'entraîner à jeter des sorts sans baguette puis s'effondrait, inconscient sur le sol. Ron et Hermione le retrouvaient toujours et silencieusement, le faisaient léviter jusqu'à la salle de bain la plus proche et le soigner du mieux qu'ils le pouvaient.

Il devait se retrouver, et cette fois, sans l'aide de Severus.

« Hé Harry ! Qu'as-tu prévu pour Noël cette année ? »

« Je ne sais pas encore, Will. Il y a des chances que je sois là. Pourquoi ? Rentres-tu chez toi pour les vacances ? »

« Moi ? Non. Mes parents ont décidé d'aller faire le tour de l'Europe. Les connaissant, ils finiront en Lituanie et ne voudront pas revenir en Angleterre. Ils m'ont demandé si je voulais venir, mais j'ai pensé que ce serait mieux que je reste à Poudlard. »

« Très bien. Alors je pense que nous serons à nouveau tous les deux contre les élèves les plus jeunes. Ca devrait être amusant. J'ai entendu dire qu'il y en aurait cent fois plus que l'année dernière. »

« Oui. Imagine, comme ce sera d'amusant d'essayer de trouver un instant de tranquillité. Tes amis restent-ils ? »

« Ron et Hermione ? Hmm… Je ne sais pas. Je ne pense pas, mais ils peuvent encore changer d'avis. Mais je préférerais qu'ils rentrent chez eux. Ils devraient être avec les personnes qu'ils aiment. »

« Est-ce que tu peints ou dessines encore ? Je ne t'ai pas vu dehors depuis longtemps et comme tu regardes le lac avec tant d'insistance et que tu n'as pas tes affaires, je pense que la réponse est non ? »

« Je fais simplement une pause. J'ai été occupé. J'ai beaucoup trop de choses à penser pour avoir de l'inspiration. »

« Oh, ce n'est pas bien. Peut-être que quelque chose te donnera de l'inspiration bientôt. »

« Peut-être. »

« Alors que penses-tu du départ du professeur Snape ? C'est très étrange non ? Je suis certain que c'est un mangemort. Il a probablement tué toutes ces personnes et transplané avec leurs corps, aussi loin que possible. Je ne comprends pas pourquoi le Ministère ne le traque pas. »

« Bien. Je suis certain qu'ils ont leurs raisons. »

« Harry…Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ? Je suis désolé. Tu ne veux probablement pas parler de ce salaud. »

« Tu as raison. Je ne veux pas parler de lui. »

« Ouais. Alors… je pense que je te verrai dans les parages, alors ? Les vacances de Noël devraient être plus amusantes cette année, maintenant que nous sommes des septièmes années et que c'est la dernière année que nous passons ici. »

« Ca devrait être amusant. A plus tard. »

Will se détourna de lui et se dirigea vers le château. Harry reprit sa contemplation du lac. Dumbledore observa le petit interlude, une expression sérieuse sur le visage.

Il fallait faire quelque chose.


« Ron, je suis inquiète pour Harry, » Dit Hermione d'une voix douce à la silhouette en noire assise à côté d'elle. « Peut-être devrions-nous en parler à Dumbledore. Je pense qu'il doit retourner voir son MagiPsych. »

Ron soupira doucement, l'attirant dans ses bras. Il déposa ensuite un baiser sur la tête qui reposait sur sa poitrine.

« Il n'a pas besoin de voir son MagiPsych, Mione. »

« Comment peux-tu dire ça ? Ron, il est en train de se tuer à petit feu, il pousse trop son corps. C'est comme s'il avait une force à l'intérieur de lui qui l'empêche d'abandonner. Quand je le regarde, je vois cette lueur de folie dans ses yeux. Je savais que ce serait mal. N'ai-je pas prévenu Dumbledore qu'Harry était trop fragile mentalement pour commencer ses cours de magie renforcée ? Maintenant regarde-le. Il est en train de faire une rechute. Il va se remettre à se couper ou à se noyer dans les potions. »

« Mione, » Ron arrêta sa tirade. « Je pense qu'il l'aime. Nous connaissons tous les deux très bien Harry. Bien entendu, il irait en enfer et en reviendrait pour la personne qu'il aime. Combien de fois a-t-il risqué sa vie pour sauver la nôtre ? »

« Quoi ? » Hermione se leva pour regarder son petit ami et fut surprise de le voir aussi sérieux. « Harry n'aime pas Snape. C'est un simple béguin. Ils n'ont pas passé suffisamment de temps ensemble, et il est vrai que Snape l'a aidé l'année dernière mais comment Harry pourrait-il tomber amoureux si rapidement ? »

Ron sourit. « Peut-être qu'Harry en a gardé un bout secret. As-tu vu ses dessins ? Le professeur Snape est le sujet de beaucoup d'entre eux. Quelque chose me dit que Harry n'a pas sorti ses scènes de sa tête. »

« Ses peintures ? » Hermione semblait intriguée. « Je n'en ai vu que quelques-uns et c'est celles qu'il nous a montrées. Il y en a plus du professeur Snape ? Comment les as-tu vues ? »

« Ca, ce n'est pas important, Hermione, » Lui dit Ron gentiment. « Les sentiments de Harry pour Snape ne se sont pas développés cette année. Ils se sont construits. »

Hermione se perdit dans ses pensées en ressassant ça sous tous les angles possibles. Elle espérait vraiment qu'Harry allait bien. Voir son meilleur ami si différent lui déchirait le cœur. Elle était contente qu'Harry se concentre davantage et elle était fière que ses notes se maintiennent mais parfois il avait l'air si triste et si malade qu'elle avait peur qu'il aille au-delà de ses limites et n'en demande trop.

« Il lui manque, » Lui dit Ron dans le silence. « Il essaye juste de combler le vide. »

Hermione regarda Ron d'un air taquin. « Depuis quand sais-tu autant de choses sur l'amour ? N'étions-nous pas d'accord, c'est moi qui devais avoir toutes les réponses ? »

Ron éclata de rire et l'embrassa légèrement. « C'est vrai, c'était notre accord, hein ? Eh bien, c'est moi qui ai des frères. Crois-moi, les hommes réagissent très différemment des femmes, quand ils sont amoureux. »

« Alors que faisons-nous ? » Lui demanda Hermione en posant sa tête sur la poitrine de Ron.

« Je ne sais pas, » Répondit lentement Ron. « Je pense que nous devrions l'aider à supporter l'absence de Snape. Peut-être que Dumbledore a prévu quelque chose. »


« Harry, puis-je te parler ? »

« Bien sûr, monsieur le directeur. »

Dumbledore donna le mot de passe à Harry et lui demanda de monter et de l'attendre. Et c'est ce que fit Harry.

Il y avait des sandwiches et du jus d'orange posé sur la table, comme si Dumbledore avait su que le jeune homme n'avait pas mangé de la journée parce qu'il se sentait groggy et n'avait pas osé dîner.

Il prit le verre de jus d'orange et se dirigea vers la cage de Fumfseck. La porte était ouverte et dès qu'Harry s'approcha, Fumfseck sortit la tête et attendit les caresses de Harry.

« Salut. Tu as l'air en forme aujourd'hui, » Lui dit Harry en caressant les plumes couleur des flammes sur la tête du phœnix.

Fumfseck le regarda avec tristesse, comme s'il savait que le sorcier devant lui n'allait pas bien.

« Ne me regarde pas comme ça, » Harry sourit tristement. « Je vais bien. Je te promets que j'irai mieux dès que j'aurai tout remis dans l'ordre. »

Fumfseck ne parut pas convaincu.

Il déploya ses belles ailes et s'envola. Il vola autour de la salle puis se posa sur la tête de Harry, roucoulant doucement tout en le regardant.

Harry pencha la tête pour voir les yeux de l'oiseau magique et fut surpris de voir des larmes. Il ferma ses propres yeux et attendit que les larmes tombent, sachant qu'il ne pouvait pas empêcher l'instinct de l'oiseau qui voulait le soigner, et n'ayant pas l'énergie pour le faire.

Les larmes tombèrent comme de la pluie sur le front de Harry. Elles glissèrent le long de sa cicatrice et de ses joues.

Immédiatement, Harry sentit le léger mal de tête se dissiper et la brûlure qu'il ressentait dans ses veines diminuer alors que le poison disparaissait. Son estomac n'avait pas été en aussi bonne santé depuis longtemps et ses lèvres n'étaient plus aussi sèches.

Fumfseck retourna dans sa cage et Harry sourit.

« Merci Fumfseck, » Murmura-t-il en caressant à nouveau la tête du phœnix. Fumfseck lava ses plumes.

« Harry tu devrais t'asseoir. »

Harry se retourna en entendant la voix du directeur. Dumbledore s'assit derrière la table et Harry suivit son conseil.

« J'espère que Fumfseck t'a aidé à te sentir mieux. Je lui ai parlé de toi et lui aussi s'est inquiété. Je sais qu'il attendait de te voir depuis un certain temps maintenant, » Lui dit Dumbledore en observant Harry très attentivement.

« Je suis désolé que vous vous soyez inquiété, monsieur le directeur, » S'excusa doucement Harry.

« Eh bien Harry, je pense que je m'inquiète beaucoup trop à ton sujet parfois, » Concéda Dumbledore avec un sourire. « Je m'inquiète à ton sujet et à celui de Severus. Parfois je reste éveillé et j'ai peur pour le monde sorcier, mais je suis vieux et je m'attache assez facilement. Tu de ne devrais pas avoir à faire ça, Harry. Tu devrais prendre les jours tels qu'ils arrivent et tu ne devrais pas essayer de devenir le héros que tout le monde attend de voir en toi. »

Harry leva la tête et mordit sa lèvre inférieure, se sentant coupable. Dumbledore venait de lui dire pour la deuxième fois qu'il savait ce qu'il faisait la nuit avec les potions, qu'il connaissait tout de son combat pour s'immuniser contre le poison, de ses tentatives pour renforcer ses défenses contre la magie noire et des sorts sans baguette.

« J'étais simplement -» Commença Harry, mais Dumbledore l'interrompit.

« Je sais ce que tu essayes de faire Harry. Je comprends aussi pourquoi, » Lui dit-il calmement. « Il fait la même chose de son côté. Je me demande pourquoi mais j'aurai juré qu'il a voulu m'ensorceler quand je lui ai demandé comment il allait, il y a deux jours. »

Harry leva la tête à la mention de Severus.

« Comment va-t-il ? Est-ce qu'il va bien ? Revient-il ? » Lui demanda Harry rapidement.

Dumbledore sourit. « Il va bien. Il m'a dit qu'il ne resterait sous aucun prétexte où il est après les vacances. Toutes les victimes de l'attaque contre Voldemort ont été relogées en secret pour qu'elles soient en sécurité et tout devrait rentrer dans l'ordre. Il devrait demander à revenir ici en janvier. »

« C'est bien. » Murmura Harry.

« Oui. En fait, » Les yeux de Dumbledore scintillaient et son sourire s'agrandit. « Je crois que dans tout juste deux semaines, il sera d'humeur à supporter la présence d'une autre personne. Souhaiterais-tu le voir, Harry ? »

Harry acquiesça avec une telle sincérité qu'il était sûr de s'évanouir tant il se sentait malade.

« Bien. » Dumbledore se leva et tendit à Harry une plume argentée. « C'est un Porte au Loin. A minuit le jour de son anniversaire, il s'activera. Tu peux arriver là-bas en te présentant à lui comme un cadeau de ma part ! »

Harry sortit du bureau dans le brouillard, agrippant la plume argentée et souriant d'une oreille à l'autre.