Chapitre 1 : Imperium
C'était l'été.
Il faisait très froid, comme tous les soirs du Nord de l'Ecosse. Mais ce soir, Ted McTidy, qui marchait le long du chemin de terre, n'avait pas froid. Une chaleur épouvantable envahissait tout son corps.
Ted était venu passer ses vacances dans la maison ancestrale des McTidy, située près de Wick, dans un hameau perdu.
Même s'il ne le paraissait pas, Ted était espion, un très bon espion qui travaillait pour le compte du gouvernement anglais.
Il avait passé une agréable journée chez de vieux amis et rentrait enfin à la maison.
Il pénétra dans le jardin. Les lumières étaient éteintes. L'horrible chaleur qu'il avait ressentit fit place à la peur incompréhensible.
En temps normal, à cette heure-ci, ses parents étaient toujours devant la télévision et ses sœurs discutaient autour du feu.
Mais ce soir, tout était calme, trop calme. Il se ressaisit un instant.
« Voyons, ils sont sûrement partis se coucher. N'oublie pas tes capacités, tu n'as aucune raison d'avoir peur. »
Sur ses pensées, il poussa la porte qui s'ouvrit dans un long grincement et entra dans le salon.
Il avançait doucement vers l'interrupteur quand un « pop » sonore se fit entendre dans le couloir, suivit d'au moins quatre autres « pop » effrayants.
Il y avait cinq personnes dans la salle, Ted les sentait. Leurs respirations étaient calmes et profondes, à l'exception d'une qui aurait pu appartenir à un asthmatique.
Tout à coup, le feu qui ronflait dans la cheminée s'éteignit. Un vent glacial s'empara de la pièce, glissa sur ses vêtements jusqu'à engourdir tous ses membres. Il se sentait lourd. Son cœur s'accélérait, il avait l'impression qu'il allait exploser. Il marcha le plus vite que son corps le lui permettait vers l'interrupteur et parvint enfin à appuyer sur le bouton.
Il eut juste le temps de voir un homme vêtu de noir, avec une cagoule toute aussi noire, le menaçant d'une fine baguette de bois.
« Impero »
Ce mot n'eut le temps de rebondir sur les murs qu'une lumière bleutée éclaira la pièce et avant qu'elle n'atteigne Ted, celui-ci pût apercevoir les corps inertes de ses proches.
Un vide agréable, réconfortant mais envahissant le submergeait dans un bonheur indescriptible. Sur cette sensation de sérénité, une voix résonna dans sa tête. Elle lui ordonnait…
