Sur la Chute des Deux Arbres
Longtemps
avant la venue du Soleil,
J'
ai chanté à la lueur des deux Arbres
De
leurs rayons dorés et argentés sans pareil
Sous
Malinalda et Telperion inimaginables
Pour
ceux qui n'ont jamais aperçu leurs lumières
incroyables.
Longtemps j'ai été
heureuse et sereine
Vivant parmi les plus sages
et puissants.
Longtemps
j'ai nourri mon amour pour toi
Pour
qu'il soit aussi pur et brillant
Que
l'éclat des deux Arbres en Aman
Et
bien que tu ne me voyais pas
J'ai
toujours gardé la foi.
Longtemps
j' ai été libre
Au Pays
Bienheureux
Mais
un jour le mal s'est réveillé
Réfléchissant
à de nouveaux plans de massacre
Longtemps
nous avons combattu et résisté.
Mais
il nourrit tant cette haine au goût âcre
Qu'un
jour vers les corrompus il marcha.
Longtemps
j'ai vécu seule parmi les plus sages et avisés,
Dans
l'attente terrible de voir le prochain coup tomber.
Et
le jour fatal arriva
Sans
que les chefs ne remuèrent
Il
réveilla un être puissant oublié
En
lequel il trouva bon allié.
Longtemps
je vécus dans la peur incessante
En voyant
grandir toute la haine et le mal semés.
Enveloppés
dans le manteau du néant
Le
jour de fête se dévoilant
Au
sommet du Taniquetil
Je
redoutais jusqu' au bout l'ultime instant.
Tous
emportés dans une danse effrénée
Ne
virent pas cet apocalypse arriver.
Seuls
moi, Yavanna, Mandos, Oromë, Irmo et Nienna,
Ainsi
qu' Olórin, Aulë, Ulmo, Vána, Manwë et Varda,
Ressentirent
cette ombre tissée de peur, de haine.
Au
milieu des danseurs,
Tous
me virent frémir d'horreur.
Comprenant
alors je commençai de pleurer.
Les
grands chefs trop tard au bas de la montagne accoururent,
Et
voyant que le mal s'était déjà exécuté,
Tombèrent
à genoux dignement tels des modèles de droiture.
Le
peuple en silence sur Ezellohar se recueillit,
Accablé
d'une douleur infinie
Le
mal avait à nouveau porté ses fruits
Et
il fit sombrer le monde dans la nuit.
Longtemps
les larmes ont coulé
Avant qu'on ne réalise
et ne réagisse.
Les
troncs empoisonnés des deux Arbres étaient encore
dressés
Debouts
et fiers sur Corollairë.
Leurs
lumières dans les Silmarils survécurent
Mais
suite à la malédiction de Mandos,
Des
mains des Elfes à jamais ils disparurent.
Les
larmes continuent de couler
Pour
ceux qui virent les deux Arbres
Et
qui sont encore en vie
Car
accablés de langueur et de mélancolie
Même
au Pays Bienheureux cette douleur survit.
