Complainte d'un Noldo Exilé
Me
promenant parmi cette blonde forêt
Je ne peux m'empêcher
de penser
A toutes celles qui te recouvraient
Et que même
si loin je continue d'aimer.
Comment oublier toutes ces
antiques merveilles ?
Ta beauté, ta splendeur reste sans
pareille,
Et je ne puis, aujourd'hui comme demain,
Enterrer ton
souvenir dans quelque ravin.
Ô Aman, ton visage si pur
hante mes nuits !
Ô Aman, toujours perdurera l'ignominie
Sur
nous, pauvres fous, qui avons lâchement fui
Et qui ne
pourrons jamais revoir ta Terre bénie !
Alliés
dans la peur et l'ignorance
Nous aurons toujours en nous cette
saveur rance
Nous qui avons tué nos frères, nos
cousins,
En un bain de sang, scellant ainsi notre destin.
Ô
Aman, reverrais-je tes côtés si bien dessinées
?
Ô Aman, pourrais-je à nouveau voir ma famille ?
Oh
j'aimerais tellement que tout soit effacé
Et errer dans tes
claires forêts en lançant des trilles !
Pourrons-nous
jamais rentrer ?
Pourrons-nous être pardonnés
?
Pouvoir être enfin chaleureusement accueillis
Aux
portes de Tirion la Belle qui jamais ne vieillit !
Ô
Aman, si lointaine mais si forte dans nos coeurs !
Ô Aman,
entends-tu notre douloureuse clameur ?
Notre quête est vaine
bien qu'intacte tu demeures,
Car si nous essayons d'atteindre ta
chaleur,
Nous serrons noyés dans les profondeurs.
Nous
nous promenons sans cesse mélancoliques,
Dans cette forêt
à la parure bucolique,
Si fade pourtant face à tes
trésors, ô Aman !
De lourds remords nous gardons
depuis longtemps.
Ô Aman, cruellement nous manquent tes
délices,
Loin de toi, vivre est un véritable
supplice !
Ô Aman, nos rêves de retour sont
brisés,
Car éteignant nos espoirs, la voie est
fermée.
