A la demande express "du clebs" voici la suite avec ce qui est jusque là le plus long chapitre de ma fic. Sous word, il fait... euh... que je réflechisse... 16 pages et c'est pas très très gai... enfin vous jugerez par vous même. Tout ça pour dire que je ne devrai pas tarder à terminer le 16 chapitre ce qui signifie que la parution va être ralentie vu que je n'ai plus qu'un chapitre en réserve, le 15 (qu'il faut que je retrouve et qui est assez court...) enfin, pour ce qui était de la fin du 13 et de l'histoire de la porte et Etoile... bah... disons que je ne savais pas comment achever le chapitre! Et comme il fallait impérativement qu'elle accepte la vrai nature de Remus pour la suite... voilà quoi!
Chapitre 14
Fin d'une époque
Le silence. Pas un bruit. Rien d'autre que le souffle apaisant de leurs respirations endormis. Tout est calme dans le dortoir. Il se retourne sur son matelas, le faisant légèrement grincé. Mais rien d'autre. Personne ne sait. Personne ne saura jusqu'à ce que vienne l'aube. Il se raidit dans son sommeil. Un mouvement du à une douleur légère sur le front. Une douleur qu'il connaît sans connaître vraiment comme si elle ne lui était pas réellement destinée. Il ne comprend pas ce qui se passe. Il reste prisonnier de ses « rêves » sans réussir à en comprendre le sens. Ce n'est pas pour lui que son ses images et c'est comme si une puissance supérieur l'empêchait de réagir, de hurler comme il aurait pu le faire pour avertir les autres de ce qui se passe. Il est prisonnier. Réceptacle de chose dont il ignore l'importance…
Xoxoxox
Qu'est-ce que c'est que ce goût sur ses lèvres ? C'est immonde… c'est chaud et collant mais il n'arrive pas à en reconnaître la consistance… C'est horrible mais il n'arrive pas à fermer la bouche… ça continu à couler dans sa gorge sans qu'il puisse faire quoi que ce soit… ça suinte de partout… ça le répugne et il n'a qu'une envie : vomir tout ce qu'il a déjà avalé… Pourtant il n'y arrive pas ! ça continue à couler dans sa gorge et à remplir son estomac sans qu'il arrive à lutter. Il veut fermer la bouche mais il y en a de plus en plus… Qu'est-ce qui se passe ! Est-ce qu'il est en train de se noyer dans une marre immonde ou est-ce qu'on cherche à lui faire avaler une mixture qu'il ne connaît pas ! ça va le rendre fou ! Il ne veut pas de ce truc ! Il a la gorge nouée ! Il ne peut rien avaler d'autre alors pourquoi est-ce que ça continu à descendre dans son gosier ? Il faut qu'il se vide. Il faut qu'il arrive à évacuer toute cette immondice qui coule en lui. Il faut qu'il vomisse… Il faut qu'ils meurent… C'était quoi cette pensée ? Ce n'était pas lui ! ce n'était pas sa voix ! « Ouvre les yeux, James, bordel ! » Il peut arrêter tout ça c'est certain ! « Réveille toi ! Ouvre les yeux ! Fais quelque chose ! »… Et il essaye d'ouvrir les yeux. Ça lui fait mal il finit par y arriver… et son cœur se vide. Il est incapable de continuer à avaler. Son corps s'est détaché de celui qui boit leur sang. Sur le sol de la pièce un serpent énorme est penché pour accomplir son œuvre macabre… Il les détruit. Il les déchiquette, les saigne… Plante ses crocs luisant de venin dans leur chair encore chaude de vie… James veut vomir… Il porte difficilement une main à sa bouche pour l'essuyer comme s'il avait l'impression que c'est lui qui a fait ça… mais ce n'est pas le cas. C'est le serpent. C'est le serpent qui avale le sang encore chaud des deux corps étendu sur le sol. Qu'est-ce qu'il peut faire ? Il n'est pas réel. C'est un cauchemar ! Un cauchemar aux allures de réel mais ce n'est pas la réalité… Alors pourquoi a-t-il si peur ? Pourquoi est-il si vide comme s'il venait d'assister à un crime ? Lentement il avance pour s'évader, quitter cette pièce sombre par la porte est située de l'autre côté des deux corps inertes. Il les contourne sans leur jeter le moindre regard mais au moment où il est presque sorti… ses yeux révulsés tombent sur le visage de l'une de ces personnes. Ces traits fins, ces lèvres roses. Ces yeux noisettes et ce nez droit. Ses pupilles se dilate et il tombe à genoux à côté du corps sans vie et ensanglanté de sa mère. Son cœur bat de plus en plus vite… Il prend sa tête dans ses mains et tente de la redresser. De lui venir en aide, de la sauver. Il cherche sa baguette pour faire sauter cette saleté de Serpent, mais il ne la trouve pas. Ses yeux sont plein de larmes. Il est incapable de bouger, de décrocher son regard de celui fixe de sa mère. Un regard sur lequel est déjà tombé le voile de la mort… Il est pris au piège, condamné à assister au meurtre de Karelle Potter. Puis soudain, une étincelle d'horreur vient frapper son cerveau. Si cette femme est sa mère et que la pièce qui les entoure n'est autre que son salon alors… Lentement, son regard vitreux dévie sur le corps que le serpent s'acharne à déchiqueter. Les lunettes sont brisées sur le nez de Adrian Potter. Le sang coule de son oreille et ses yeux son totalement retournés derrière les vitres cassés. James suffoque. Il sent venir la nausée et cette fois il est certain de ne pas pouvoir la retenir. Que quelqu'un fasse que ça cesse ! Il ne supporte plus ces images d'horreur ! Il veut se réveiller, que quelqu'un le secoue ! Qu'on lui dise que Poudlard tout entier brûle si cela peut lui éviter de faire face à cette vision cauchemardesque ! Il attrapa le col blanc, encore immaculé de la chemise de son père, et se recroquevillant dessus il se met à pleurer. Il sait que c'est impossible ! Son père auror vaillant ne peut pas disparaître aussi facilement ! C'est forcément un cauchemar ! Un cauchemar duquel il va se réveiller… Et il ouvre les yeux dans un sursaut d'horreur…
La gorge de James Potter était étrangement nouée. Il était incapable de penser à quoi que ce soit d'autre que les images étranges qu'il avait eu en tête quelque minutes plus tôt. Il n'avait jamais rien vu d'aussi horrible que cette vision. Il ne savait pas ce que sa signifiait mais la réalité de la scène l'avait frappé, lui glaçant le sens. Il se redressa faiblement sur son matelas puis se glissa hors du lit. Des sueurs froides lui coulait le long du dos et il savait qu'il n'aurait jamais pu se rendormir même en prenant toute les potions existantes… Son cœur saignait encore trop. Il attrapa ses chaussons, puis après avoir été se passer de l'eau sur le visage, il quitta le dortoir des célèbres Maraudeurs pour se retrouver seul dans la salle commune des Gryffondor. Ce qu'il n'avait pas prévu c'était que quelqu'un soit en train de sortir d'une autre dortoir le visage aussi pâle, en même temps que lui.
Xoxoxox
Harry se retourna en haussant un sourcil. Lorsqu'il s'était redressé en sueur dans son lit quelques minutes plus tôt, il n'avait en rien imaginé que lorsqu'il sortirait de son dortoir, il ne serait pas le seul. Ses yeux se plissèrent dans la pénombre du couloir tandis qu'il essayait en vain de reconnaître la silhouette qui s'avançait vers lui d'un pas gauche et hésitant. Il était encore secoué du rêve qu'il venait de faire et il n'avait vraiment pas envie de parler à qui que ce soit. La certitude que les gens qu'il avait vu en rêve étaient morts, s'était emparée de lui il y avait de cela une bonne dizaine de minutes, et même s'il ne s'expliquait pas encore la raison pour laquelle il avait pu rêver de ça en cette nuit là, une petite voix dans sa tête lui criait qu'il aurait toute les explications le lendemain matin avec la parution de la Gazette. Le jeune homme essuya la sueur qui lui couvrait encore le front d'un revers de la main avant de demander, avec la voix rauque de quelqu'un qui ne voulait pas vraiment être entendu :
-Qui est-là ? Je sais qu'il y a quelqu'un !
-Harry… c'est moi… James…
Le cœur du jeune homme fut parcouru d'un frisson d'horreur. Il ne lui avait pas fallu un quart de seconde pour qu'une tentative de réponse émerge dans son esprit le faisant pâlir encore d'avantage. La voix de James avait été un souffle court, comme s'il était sur le ,point de s'évanouir après avoir vécu la pire des épreuves. Il s'avançait vers Harry avec difficulté et son visage avait tout de celui d'une personne prête à vomir à la moindre attaque. Harry s'approcha du jeune homme d'un pas vif et l'aida à supporter son propre poids tandis que ce dernier se plaquait une main sur la bouche, retenant ses nausées à grande peine… Il s'appuya sur Harry et ils descendirent les escaliers menant à la salle commune d'un pas lent, presque douloureux avant que le fils ne fasse asseoir son père sur le canapé le plus proche. Harry observa le visage blafard de James pendant de longues secondes sentant son cœur se serrer de plus en plus dans sa poitrine. Si James était sorti au même moment que lui, il n'était pas étonnant que ce soit après avoir vu quelque chose de particulièrement horrible dans son sommeil… Mais pour avoir l'air aussi mal, il n'était pas impossible que ce soit à la mort d'être chers qu'il ait assisté… Harry plaqua une main sur sa cicatrice avant de demander la voix légèrement embarrassée :
-Pourquoi t'es-tu réveillé au beau milieu de la nuit ?
-J'ai… c'est ridicule… mais j'ai fait un cauchemar… répliqua le jeune Maraudeurs en s'épongeant le front à l'aide du mouchoir que lui avait tendu Harry. Ça avait l'air tellement réel que ça m'a réveillé… Je me sentais tellement mal…
-Je comprends ce que tu veux dire… murmura Harry le souffle court sans savoir s'il devait dire ou non à James qu'il avait probablement partagé sa vision cauchemardesque. Il m'arrive souvent de faire… d'horrible cauchemars dans lesquels j'assiste impuissant au massacre de ceux qui me sont chers…
-Mais… ce n'est pas toi qui tuais tes parents dans ton cauchemar… souffla James en gardant fixement les yeux rivés sur le sol.
Harry, debout face à la cheminée ferma les yeux un bref instant. Que pouvait-il répondre à ça ? Pouvait-il répliquer à James que lui faisait mieux en tuant ses grand parents, son parrain et en agressant le père de son meilleur ami à travers les yeux de Voldemort ? Non il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas dire ça car il lui faudrait avouer face à James que son parrain qu'il avait vu se faire maltraiter dans un rêve était mort quelques temps plus tard même si cette fois à avait été une manipulation de son esprit. Et Mr. Weasley ? Cette fois là, tout avait été bien réel ! C'était lui qui avait mordu dans la chair du père de Ron ! Exactement comme il l'avait fait avec ces gens dont il ignorait quelques minutes plus tôt qu'ils étaient ses grands parents…
-Harry ? Est-ce que tu penses que ça peut être un signe du destin ? Est-ce que tu penses que faire ce cauchemar cette nuit veut dire que mes parents sont morts ? Balbutia James en se prenant la tête dans les mains.
-Je n'en sais rien… répondit tristement le jeune homme. J'espère que non… Tu ne veux pas descendre à l'infirmerie ?
-Non… si jamais je me rendors je risque de revoir ces images horribles et je ne le souhaite pas… Plutôt mourir…
Harry ne répondit rien. Il lui accorda un faible sourire avant de lui suggérer de retourner s'allonger tout en essayant de penser à autre chose, Lily Evans par exemple. Il ne fallait pas que James le suive. Il ne fallait pas qu'il cherche à savoir pourquoi Harry se rendait chez le professeur Dumbledore sans raison apparente. Il ne fallait pas qu'il comprenne que celui à qui il venait de confier l'horreur de sa vision, l'avait également vue…
Xoxoxox
Il court. Aussi vite que ses jambes le lui permettent, il court sans s'arrêter. Il ne ralentit pas l'allure. Il tourne au bout du couloir, penche dangereusement en avant emporté par son élan. Mais il arrive à se redresser et il reprend sa course, accélérant l'allure pour soulager sa conscience le plus rapidement possible. Les couloirs sont encore déserts. Il n'y a pas le moindre bruit, pas le moindre souffle, pas un murmure. Il n'y a que sont pas de course régulier qui retentit, sans s'arrêter, se faisant de plus en plus rapide… Il doit y arriver le plus tôt possible, et parler. Dire tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il sait… De l'identité de ces personnes au fait que son père les a également vu mourir. Et Harry freine. D'un mouvement simple, il cesse sa course et s'arrête face à la gargouille qui protège l'accès au bureau de son mentor. Il la dévisage, fouille sa mémoire à la recherche du mot de passe, puis se souvient qu'il est à peu de chose prêt, identique à celui prononcer avant son départ, en 1996. Il fait face à la gargouille, puis, les sourcils froncé dans la pénombre il articule de la manière la plus audible qui soit :
-Bulle de Gnome !
La gargouille pivote lentement, laissant apparaître les marches, sur lesquelles il s'engouffre rapidement sans attendre la suite des événements. Il monte du plus vite que le lui permettent ses jambes et frappe à la porte du bureau. Il n'attend pas de réponse et entre, s'attirant les regards courroucés des tableaux qui sont en éveil dans la pièce. La lumière lui éblouit les yeux et il fait quelques efforts avant de comprendre que Dumbledore ne dort pas malgré l'heure avancée de la nuit…
Harry repris lentement sa respiration, le regard fixé sur le vieux directeur. L'homme était assis derrière son bureau, le menton reposé sur ses doigts croisés. Son regard, posé sur Harry comme s'il s'attendait à sa visite avait quelque chose d'extrêmement triste qui inquiéta encore davantage le jeune homme à la cicatrice. Il avança d'un pas hésitant dans la pièce puis déglutit. Il avait l'étrange pressentiment que le vieil homme qui le regardait à ce moment là, savait tout de la raison de sa visite, et cela ne faisait qu'accroître son inquiétude…
-Professeur… excusez moi je… balbutia le jeune homme en passant une main dans ses cheveux avec embarras.
-Ne t'excuse pas Harry. Je sais parfaitement ce qui t'amène… N'oublie pas que j'ai hérité des souvenirs de mon moi futur… Et je sais parfaitement quel événement dramatique est survenu cette nuit. Je me doutais que tu le ressentirais, aussi attendais-je ta venue… Répondit posément l'homme à la barbe blanche. C'est une triste nuit… Une bien triste nuit… Pour le monde sorcier tout entier même si à l'heure actuelle, les âmes endormis ignorent encore ce qui est survenu…
-Mon père le sait, coupa Harry en se passant une main sur le front. Je ne sais pas comment cela à pu arriver, mais il a eu la même vision cauchemardesque que celle que j'ai vu…. Par ma faute il a assisté à la mort de ses parents et ce de la manière la plus horrible qui soit…
A son bureau, Dumbledore ferma les yeux en baissant la tête d'un air encore plus attristé. Harry l'observait le cœur lourd. Tout cela était sa faute. Sans sa venue en 1974, James aurait appris par un courrier officiel la mort de ses parents. Il ne les aurait pas vu mort, en train d'être dévorés par un serpent, qui n'était autre que Voldemort… Il passa une main sur son cœur et s'appuya sur la porte du bureau les paupières baissées. Il avait mal. Mal pour James et pour lui en même temps. Comme s'il n'avait pas suffisamment souffert, il fallait que ces cauchemars criant de vérité le poursuivent jusque dans le passé ! Pourquoi fallait-il que lorsque tout allait pour le mieux, quelque chose de terrible vienne bouleversé sa vie ? Pourquoi fallait-il que cette fois, l'événement terrible concerne James, et qu'il l'emmène dans sa chute ? Il poussa un soupir, puis se redressa et se dirigea lentement vers la chaise qui faisait face au bureau de Dumbledore.
-Qu'est-ce que je vais lui dire ? Murmura-t-il d'un ton qui laissait supposer qu'il ne s sentait plus capable de supporter tout ce qui pesait sur lui. Que vais-je dire à James quand il me dira que son cauchemar était un reflet de la réalité… que ses parents sont vraiment morts…
-Tel que je connais ton père, tu ne pourras rien lui dire, murmura Dumbledore d'un air sinistre. Il va fuir toute compagnie. Il va se complaire dans une solitude particulièrement atroce pour les autres et pour lui, afin de faire son deuil. C'est lui et lui seul qui choisira le moment de son retour à la vie… Mais… la mort de tes grand parents Harry, a été ce qui marqua une coupure nette entre l'avant Voldemort et son règne…
-Comment ça ? Murmura le jeune homme sans comprendre. Il y a déjà eu des meurtres proférés par les Mangemorts à cette époque, non ?
-Tu as raison, mais Karelle et Adrian Potter étaient aimés de beaucoup, comme tes parents doivent l'être un jour. Ils étaient respectés, pour leur dons dans quasiment toute les matières, mais aussi pour leur générosité et le respect que ton grand père a toujours su s'attirer des autres… C'était un auror et tout acte à l'encontre d'un auror déclenche une Guerre Harry. C'est là que commence la première guerre, et c'est dans prêt de vingt ans, que la seconde commencera pour toi, dans un cimetière, sur la tombe de Jedusor…
Harry ferma les yeux. Dumbledore se leva de son bureau puis murmura quelques mots à Fumseck (alors majestueux) qui disparu dans un tourbillon rouge et or vers une destination inconnue de Harry. Le vieil homme lui posa une main sur l'épaule lui conseillant de regagner son dortoir et de penser à autre chose jusqu'au petit matin. Il fallait qu'il se repose un minimum avant de faire face avec James au deuil de ses grand parents.
Xoxoxox
La pièce était encore étrangement silencieuse lorsque Lily ouvrit les yeux. La veille, elle était restée jusqu'à une certaine heure dans la salle commune en compagnie d'Etoile qui lui avait expliqué dans les moindres détails ce qu'elle avait ressentit lorsque Remus lui avait confié son plus grand secret. Durant tout le récit de son ami, un sourire enjoué était resté affiché sur les lèvres fines de la jeune fille, cette dernière sachant pertinemment que le fait que Remus ait confié son secret à la jeune fille ne pourrait que leur être bénéfique. Puis, elles étaient montées se coucher et s'étaient endormies relativement rapidement. Cependant quelques heures plus tard, Lily avait rouvert les yeux en sursaut. Elle s'était redressée dans son lit avec une impression étrange au plus profond du cœur comme une sorte de pressentiment fatal pour certaines personnes de son entourage. Elle avait fini par replonger dans les bras de Morphée mais lorsqu'à l'entrée du soleil dans leur dortoir elle avait rouvert les yeux, l'étrange sentiment s'était de nouveau emparé d'elle lui faisant craindre le pire. Pour elle, ou pour l'un de ses proches… La jeune fille se leva et se dirigea d'un pas nerveux vers la salle de bain, où elle pris une douche froide afin de se changer les idées. Lorsqu'elle en ressortit, elle attacha ses cheveux encore humide à l'aide de sa barrette fétiche, puis quitta discrètement le dortoir afin de ne pas réveiller Nihm, Etoile et Alice qui dormaient encore à poings fermés. Elle descendit les escaliers menant à la salle commune à pas de velours, ignorant si d'autres Gryffondor matinaux étaient déjà levés. Elle trouva rapidement une réponse à sa question lorsqu'une salle déserte apparue sous ses yeux. La jeune fille poussa un léger soupir et traversa la salle d'un pas vif afin de passer à la bibliothèque avant de descendre à la grande Salle. Elle agissait toujours ainsi lorsqu'elle était nerveuse. Si à la base cette attitude lui avait paru étrange au point de lui faire douter de sa sociabilité, elle avait fini par conclure que cela était uniquement du au fait qu'elle réussissait toujours à trouver l'apaisement rechercher dans la chaleureuse salle qu'était la bibliothèque de Poudlard. Bien sur tout le monde ne partageait pas son avis, mais pour elle, la pièce remplie de livres avait toujours eu un effet de calmant qui la soulageait quelques soient les circonstances. Les seuls fois où elle était restée nerveuse avaient été celles où elle était venue à la bibliothèque pour préparer un examen, comme pour les BUSEs l'année précédente. La jeune fille poussa un bref soupir tout en passant à travers le portrait de la grosse dame, puis elle se figea subitement en heurtant quelqu'un de plein fouet. Le choc fut si violent qu'il la fit tomber et elle en déduit que celui qui lui faisait face devait être en pleine course lorsqu'il l'avait heurtée. Ils devaient être tout deux particulièrement songeurs pour ne pas s'être vus ! Lily se redressa en balbutiant quelques excuses puis elle releva la tête et son expression embarrassée fut immédiatement chassée par un sourire à la vue de Harry. Mais son sourire s'effaça bien vite lorsqu'elle se rendit compte du teint anormalement blafard du jeune homme…
-Harry ? D'où est-ce que tu reviens ? Demanda-t-elle rapidement. Et pourquoi est-ce que tu es aussi pâle ? On dirait presque que tu as vu un mort !
Le jeune homme se passa un main dans les cheveux avant d'arrêter ses doigts sur la fine cicatrice qui zébrait son front. Ce geste lui avait légèrement rappelé celui d'une autre personne à la base, mais elle avait été incapable de se souvenir de qui il pouvait bien s'agir. Il lui jeta un bref regard en poussant un soupir plein d'une émotion qu'il ne semblait pas contrôler. Son regard se figea dans les yeux de la jeune fille lui faisant de nouveau ressentir une contraction étrange de son estomac, comme si elle avait peur pour lui. Elle posa une main compatissante sur l'épaule de Harry puis époussetant ses vêtements elle déclara posément :
-Tu veux qu'on aille se promener avant le petit déjeuner ? Tu n'es pas obligé de te confier à moi si tu n'en as pas envie ! Je ne t'en voudrais pas !
« comment le pourrais-je ? » interrogea une petite voix dans sa tête, tandis qu'elle attrapait Harry par le bras et que tous deux prenaient le chemin de la volière. Le jeune homme avait le bras tremblant. Cependant il affichait dans son regard une expression dur, comme s'il cherchait à masquer toutes ses émotions avec un certain brio. Lily l'observa longuement sans oser dire quoi que ce soit bien que maintes questions se soient formulées dans son esprit. Il marchèrent dans les couloirs déserts du château dans un silence pesant presque étouffant, brisé uniquement par le son régulier de leur pas. Harry ne disait rien. Il restait silencieux, tout en continuant à afficher cette expression étrange sur son visage, une expression qu'elle ne lui avait jamais vu auparavant.
-Harry… je sais que ma question est peut-être déplacée mais… commença Lily la voix tremblante d'appréhension. Je n'aime pas te voir comme ça… dis moi ce qui ne va pas… ça pourra peut-être t'aider…
-Je ne pense pas être celui qui aura le plus besoin d'aide d'ici quelques minutes, répliqua le jeune homme d'une voix étrangement rauque. Je reviens du bureau du professeur Dumbledore. Cette nuit, James a fait un cauchemar dans lequel il voyait ses parents mourir… Comme cela m'inquiétait j'ai été en avertir le directeur et… Il m'a avoué que Karelle et Adrian Potter sont morts cette nuit, tués par Voldemort… La Guerre va réellement commencer Lily… Mais j'aurai préféré que ce ne soit pas par la mort des parents d'un de mes amis…
La jeune fille s'était figée. Ses yeux exorbités, restaient obstinément posés sur le sol du couloir tandis que son bras lâchait enfin celui de Harry pour tomber raide contre sa taille fine. Elle ne parlait plus. Elle était incapable d'émettre le moindre son. Les paroles comme les sons mourraient dans sa gorge avant d'arriver dans sa bouche. Lentement ses yeux se remplirent de larmes qu'elle ne pouvait contrôler. Elle n'aimait pas vraiment James mais elle n'aurait jamais souhaité qu'une telle chose lui arrive. Surtout depuis qu'elle avait appris à le voir différemment… Maintenant qu'elle ne le voyait plus autant comme un petit arrogant prétentieux, il allait probablement s'enfermé dans une cage invisible que lui seul pourrait détruire une fois son deuil finit. Elle ne pourrait pas rembourser sa dette en lui venant en aide car il était fort improbable qu'il accepte l'aide de qui que ce soit. Elle monta lentement sa main contre sa joue et essuya les larmes qui y coulaient. Son cœur lui faisait mal pour lui d'une manière qu'elle ne pouvait s'expliquer. Comment faudrait-il réagir lorsqu'il entrerait rayonnant dans la grande salle, avant de voir arriver sur lui, un hibou du ministère qui lui annoncerait la mort de ses parents ?
-Je te le dis car de toute façon ce n'est pas une mort qui va passer inaperçue, déclara Harry d'un ton triste. A vrai dire, la presse est déjà au courant, et même si Dumbledore s'est grandement pour qu'aucun article ne paraisse aujourd'hui, il a l'air persuadé que certains élèves apprendront la nouvelle en même temps que James…
Lily ne dit rien mais ses yeux se firent encore plus exorbités. Elle s'appuya contre le mur le plus proche et pris une grande inspiration, cherchant à se vider l'esprit sans succès. La veille, ils avaient ri ensemble dans l'infirmerie après avoir passé une journée des plus agréable, et maintenant, elle était là. Perdue dans ce couloir en appréhendant la réaction de James Potter lorsqu'il recevrait la lettre du ministère. Ça allait être horrible… Elle plaqua une main sur son cœur en poussant un grand soupir puis essuyant les quelques larmes qui coulaient encore sur ses joues, elle repris le chemin de la volière en compagnie de Harry, bien qu'aucun des deux fut capable de dire quoi que ce soit…
Xoxoxox
Il bailla. Ses bras firent le grand tour de son matelas tandis qu'il s'étirait de tout son long en s'arrangeant pour finir par un magnifique craquement des os de ses orteils. Un sourire encore ensommeillé apparu sur son visage tandis qu'il se tournait sur le côté en réajustant sa couette sur son visage. Il aurait volontiers continué à dormir si la lueur du soleil entre les rideaux de son baldaquin ne lui avait pas indiqué qu'il était plus que l'heure de sortir du lit pour aller déjeuner avant de prendre le chemin des cours. Cependant il poussa un nouveau bâillement et roula sur le ventre en se cachant du mieux possible sous sa couverture. Dans la pièce , quelqu'un marchait de long en large et même s'il ne savait pas encore de qui il s'agissait, il avait la quasi certitude que le nerveux n'était autre que Remus, et ce en raison de la pleine lune omniprésente… Il allait risquer un léger coup d'œil entre les rideaux de son baldaquin lorsque la voix ensommeillée du jeune loup-garou grogna depuis le lit voisin :
-Jaaames… tu ne peux pas arrêter ? ça me donne le tournis de te voir comme ça !
Sirius se redressa sur son matelas les sourcils froncés. Il attrapa le rideau et laissa apparaître sa tête entre les deux pants d'étoffe afin de faire comme si elle sortait de nulle part. Dans le lit qui lui faisait face, Remus était étendu dans un pyjama bleu couvert de sueur froide en raison des mauvaises nuits qu'il passait toujours avant la Lune ronde. Ses yeux fatigués suivaient sans interruption les va et vient de James, lui donnant presque un air hypnotisé. Le jeune lycanthrope poussa un soupir avant d'attraper son coussin pour se le plaquer devant les yeux afin de ne plus avoir à supporter cette agaçante vision. Cependant, avant que le visage du jeune homme ne disparaisse sous l'oreiller de plume, Sirius pu apercevoir sur son visage une expression qui relevait plus de l'inquiétude que de l'agacement. Et il comprenait aisément cette grimace. Voir James dans cet état était parfaitement anormal. Le jeune Gryffondor n'était jamais ainsi, pas même avant un match de Quidditch. Il fallait vraiment que quelque chose le tracasse pour qu'il paraisse à ce point nerveux. Au bout de quelques minutes qui leur parurent interminables, il finit par se laisser tomber lourdement sur son lit anormalement défait, puis prenant sa tête dans ses mains d'une manière inhabituelle, il laissa entendre un soupir étrange, à mis chemin entre le rire nerveux et le sanglot…
-Hey… Cornedrue… Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Sirius d'un ton qui avait tout perdu de sa joie tandis qu'il se levait pour s'approcher de son meilleur ami.
-Vous allez trouver ça ridicule… grogna James en se relevant, craquant ses doits avec nervosité.
-Pour ça, il faudrait encore que tu nous dise ce qui se passe, remarqua Remus en se redressant à son tour sur son matelas tandis qu'un gémissement de Peter leur indiquait qu'il était en train de se réveiller.
James ne répondit pas immédiatement. Il les regarda longuement sans mots dire, tant et si bien que les deux adolescents eurent le temps de quitter leurs lits et de s'habiller avant que le binoclard ne se décide à parler. On voyait que les mots lui coûtaient et qu'il avait peur de paraître ridicule, cependant, lorsqu'il commença à parler, Remus et Sirius étaient incapable de deviner ce qu'il allait leur confier…
-J'ai fait un cauchemar cette nuit, murmura James pendant qu'un sourire apparaissait sur les lèvres de Sirius. Il y avait mes parents… morts et ce… serpent qui était en train de les achever… ça avait l'air si réel que ça m'a réveillé… J'avais des sueurs froides partout et j'avais envie de vomir… J'ai vraiment peur que ce soit un mauvais présage…
Remus n'avait rien dit. Cependant l'expression de son visage laissait entendre qu'il était particulièrement inquiet. Tout l'opposé de Sirius. Ce dernier s'était contenté de hausser les sourcils pendant le récit de James, et maintenant il affichait un léger sourire. Il se passa une main dans les cheveux d'un air princier avant de demander :
-Tu crois à la divination toi maintenant ? ça m'étonne ! A mon avis James tu te fais du souci pour rien ! Je suis certain que tu n'auras pas la moindre mauvaise surprise en descendant déjeuner tout à l'heure ! Derrière je suggèrerai qu'on tire Queudver de sous sa couverture et qu'on descende immédiatement !
James laissa apparaître un faible sourire qui sonnait étrangement faux, ce que Sirius ne remarqua évidemment pas, bien trop occupé à martyriser Peter du mieux possible (Na ! bien fait !) La porte de leur dortoir s'ouvrit, laissant apparaître Chris, qui, les sourcils froncés semblait en pleine recherche de Harry. Les garçons se hâtèrent donc de se préparer avant de descendre tous les cinq dans la grande Salle en espérant n'avoir aucune mauvaise surprise…
Xoxoxox
Elle s'était raidie sur son banc, écarquillant les yeux avec horreur tandis qu'entraient dans la salle les célèbres Maraudeurs. Son cœur battait de plus en plus fort alors que son regard émeraude survolait les visages enjoués de certain des garçon avant de finir sur celui livide de James. Même s'il s'efforçait de paraître parfaitement normal, il était clair que le jeune homme était tout sauf serein. Une main se posa sur celle de Lily, l'arrachant à sa contemplation en la faisant sursauter. C'était Harry. Il la regardait d'une manière étrange comme s'il cherchait à lui faire comprendre qu'elle devait faire mine d'ignorer la situation. Il était déjà suffisamment anormal que la jeune fille connaisse l'histoire avant le premier concerné… La moindre des choses qu'elle puisse faire s'était de faire comme si de rien était. Elle se força à sourire au jeune homme en faisant un signe de tête entendu. Son cœur battait à tout rompre et elle était incapable d'avaler quoi que ce soit. C'était comme si une nouvelle fois sa gorge s'était scellée pour empêcher tout élément de s'insinuer dans son corps… Elle poussa un soupire nerveux tandis que les Maraudeurs s'installaient à côté d'Harry et elle en discutant gaiement de chose et d'autres. Remus était assis à ses côtés, la séparant involontairement de James de sorte qu'elle ne pouvait voir l'expression de son visage. Face à Remus, Chris s'était installé entre Sirius et Harry, qui gardait les yeux fixés sur l'expression étrange affichée par son père.
James ne bougeait pas. Ses cils restaient fixes sans le moindre battement, sans la moindre lueur de vie dans son regard anxieux… Il était absent. Constituant une chose telle qu'on ne l'avait jamais vu. Le grand James Potter était devenue une sorte de coquille vide qui l'espace d'une instant rappela à Chris la première fois où il avait vu Harry dans le Poudlard express… Constatant cette anormalité, Chris se tourna vers Harry en fronçant les sourcils à la recherche d'une réponse de Harry. Le jeune homme ne dit rien mais lui jeta un regard étrange que Chris fut incapable de comprendre…
-Alors alors ! S'écria gaiement Sirius. Qui veut savoir avec qui je vais au bal d'Halloween ?
Peter se pencha immédiatement vers Sirius d'une manière qui agaça prodigieusement Harry, pendant que Remus levait les yeux au ciel avec l'expression de quelqu'un qui doutait passablement que le moment soit idéal pour aborder ce genre de chose. Devant l'expression de Peter, Sirius afficha un large sourire avant de déclarer de son air le plus princier :
-J'y vais avec Corellia Reibère ! Je lui ai demandé si elle accepterai d'être accompagnée par le plus beau garçon de la soirée et elle a failli tomber dans les pommes tellement elle était émue !
-Ne prends pas trop tes désirs pour des réalités, Sirius ! Coupa Nihm en s'asseyant à côté de Lily, imitée d'Etoile. Telle que je connais Miss Reibère il est fort improbable qu'elle se soit laissée aller à ce genre de débordements émotifs ! Elle a du se contenter d'un signe de tête et d'un sourire ! N'oublie pas que la semaine dernière elle était encore avec Amos Diggory ! Et la majorité des filles de Poudlard n'estiment pas s'engager dans une relation uniquement parce qu'elles vont au bal ! Même si c'est avec toi ! D'abord parce que c'est connu que tu es un tombeur et ensuite parce qu'elle sort d'une belle histoire et que son but premier doit être de rendre jaloux Amos…
-Nihm, si tu es jalouse ne te venge pas sur moi ! Je ne t'ai rien fait ! Cingla Sirius avec agacement en se penchant vers la jeune fille. Et puis… c'est moi ou tu n'as pas encore de cavalier pour le bal et tu espérais que je t'invite ?
-Pauvre crétin ! Si tu crois que je suis pendue à tes bottes parce que tu m'as sauvée la vie tu te trompes ! Répliqua violemment Nihm sous les regards surpris de Remus et Chris assis l'un en face de l'autre. J'allais certainement pas t'attendre ! Pour ta gouverne je vais au bal avec un garçon bien qui m'est fidèle ! Et je parle de Paul !
-Tu parles de fidélité ! Ce type est un vrai toutou qui ne pense qu'à ton nom ! C'est pour ça qu'il est si jaloux et qu'il a menacé tous les autres types pour être sur que tu acceptes son invitation ! (je fais durer le suspense lol ! quand va arriver le courrier !)
-Ne prends pas ton cas pour une généralité Black ! Paul m'avait invité au bal avant même son retour à Poudlard et…
-Ah ouais ? Tu veux dire quand tu étais en train de te morfondre dans ton lit sur le fait que je ne t'ai…
Mais Sirius ne pu jamais finir sa phrase. Nihm, fulminante avait attrapé son assiette et l'avait envoyé sur Sirius sous les regards horrifiés des Maraudeurs, Lily et Etoile. La jeune brune ne s'était pas arrêtée là, puisqu'elle avait ensuite attrapé son verre de jus de citrouille pour le lancer à la figure de Sirius qui encore trop choqué pour réagir n'avait même pas eu le temps d'éviter l'attaque. Puis elle s'était levée d'un bond pour prendre le chemin de la tour des Gryffondor pendant que quelques ricanements léger se faisaient entendre autour d'eux dans la grande salle. Sirius se lança un sortilège de récurvite en lançant des regards furibonds autour de lui pendant que Remus laissait entendre un léger « il y a de l'eau dans le gaz » en se massant vigoureusement les tempes. Un léger sourire passa sur les lèvres de James et presque immédiatement Lily se sentit suffoquer. Ce sourire ne devait pas demeurer. Il devait s'évanouir bientôt… En même temps que l'entrée des hiboux postaux dans la grande salle… Et ces hiboux là venaient d'apparaître… James avait le visage brusquement figé tandis qu'il guettait la volée d'oiseau tourbillonnant au dessus des tables à la recherche d'un destinataire à leur message. Autour d'eux quelques élèves étaient déjà en train de payer leurs hiboux pour avoir reçu la gazette du Sorcier. Mais il n'y avait toujours rien. James le cœur toujours battant commençait à se sentir espérer que tout ce qu'il avait vu n'avait été qu'un simple cauchemar lorsqu'un hibou grand duc aux plumes brunes fonça sur lui une lettre à la patte. Le volatile s'arrêta devant le jeune homme, se frayant une place entre les mets du petit déjeuner.
Le jeune homme était devenu livide tandis que tous les autres le regardait intensément. Harry et Lily craignant le pire, Sirius admirant l'expression de son meilleur ami pour faire oublier qu'il venait de vivre la honte de sa vie, et Remus et Peter parce qu'ils craignaient légèrement le contenu de la lettre. James ne bougea pas. Il ne fit pas le moindre geste, pas même un battement de cils. Il était comme figé. Puis au bout de quelques secondes qui parurent interminable, il amorça un mouvement, détachant la lettre de la patte du hibou (j'ai failli marquer pigeon !) qui s'envola aussitôt. Il la garda un instant à bout de bras, puis la posa devant Sirius en déclarant d'un ton beaucoup plus faible que ce qu'il aurait voulu :
-Vas-y… ouvre…
-Franchement Jamesie, je ne vois pas pourquoi tu t'inquiètes ! Déclara gaiement le concerné en dépliant la lettre d'aspect officielle que venait de recevoir James. Tout le monde fait des cauchemars et ce n'est pas pour autant qu'ils se réalisent !
James lui jeta un regard noir, tout comme Remus qui semblait avoir des doutes de plus en plus prononcés quand au contenu de cette lettre. Sirius la survola du regard une première fois en continuant à afficher son sourire le plus charmeur. Puis, ses yeux remontèrent sur le haut de la page pendant que ses sourcils se fronçaient de manière anormale. Son sourire s'effaça lentement tandis qu'une étincelle étran,ge apparaissait dans les yeux du jeune homme. Il ne disait rien bien que tous les regards soient braqués sur lui et que d'autres dans la grande salle commencent à se tourner dans leur direction. Il ne savait plus quoi faire, ni quoi dire. Il était perdu.
James le regardait fixement le cœur battant. Il avait déjà vu Sirius agir ainsi maintes et maintes fois avant d'éclater d'un rire franc qui le rassurait toujours. Qu'attendait-il pour faire entendre ce rire si particulier ? Si semblable à un aboiement ? Pourquoi est-ce que cela ne venait pas ? Pourquoi le regard de Sirius passait-il ainsi de gauche à droite de la page sans s'interrompre comme s'il cherchait un sens caché à ce courrier ? James se sentit déglutir tandis que l'image de ses parents morts revenaient devant ses yeux. Il tendit le bras vers le papier et l'arracha des mains de Sirius sans voir les regards que lui lançaient Harry, Lily, Remus ou Sirius. Tous les quatre savaient. Tous les quatre avaient compris l'abominable contenu de la lettre et ils redoutaient tous de manière intense le moment ou James relèverait les yeux de ce courrier maudit…
« Ministère de la magie
Quartier Général des Aurors
Cher Monsieur Potter,
J'ai le difficile devoir de vous annoncer par ce courrier officiel la terrible épreuve que connaît tous notre service depuis les premières heures du matin. En effet, alors que nous attendions le Général Adrian Potter, commandant en chef des Aurors, monsieur votre père, pour une mission de la plus grande importance, nous avons eu la surprise de ne pas le voir arriver. Après avoir patienté durant plusieurs minutes puis avoir tenté d'établir un contact, nous avons décidé de nous rendre à votre domicile familiale à 5h30 ce matin… »
James sentait une boule étrange se formée dans sa gorge. Il savait ce que disait la suite de cette lettre. Il ne fallait pas être idiot pour ne pas le deviner. Et pourquoi tous ces gens de la grande Salle le regardaient-ils ainsi ? Aux dernières nouvelles, il n'y avait pas encore marqué 'orphelin' sur son front non !
« Nous avons eu l'horreur de trouver au-dessus de votre toit ce que nous appelons la marque des ténèbres qui signale chaque homicide commis par le mage noire Voldemort. J'ai le regret, James, de vous annoncer par la présente la mort de vos parents Adrian et Karelle Potter, cette nuit même. Je puis vous jurer en mon post d'assistant de feu votre père que tous les moyens seront mis en œuvre pour arrêter les responsables de ce crime, et ce coûte que coûte.
Je vous prierai Mr. Potter d'accepter mes plus sincères condoléances et la promesse que je vous fais sur ma vie de venger celui qui fut le meilleur des Aurors.
Auror Alastor Maugrey »
James déglutit. Ça vue était étrangement brouillée. Il ne comprenait plus rien de ce qui se passait autour de lui. Il ne voyait que ces regards inquiets. Mais pourquoi est-ce qu'ils étaient inquiets ! C'était ses parents à lui qui étaient morts ! Ils ne pouvaient pas comprendre sa douleur ! Il ne le pourrait jamais ! Il ne lui était d'aucune aide ! Cette épreuve était la sienne et celle de personne d'autre ! Il n'avait pas besoin de leur aide… Il voulait juste être seul. Etre seul et se laisser aller à sa haine, sa colère et sa douleur. Lentement il se leva de table, majestueux. On eu dit qu'il allait partir dignement sans se faire remarquer malgré le fait que la Gazette avait déjà répandu la triste nouvelle parmi les élèves. Et alors qu'il apercevait tous ses regards braqués sur lui, il eut un violent mouvement de haine qui lui fit renverser toute la table des Gryffondor avant de partir en courrant du plus vite possible pour ne pas être suivit. Personne ne chercha à le poursuivre. Personne n'avait pousser de cris de surprise à la table des Gryffondor. Dans le silence pesant qui régnait dans la grande salle, on faisait presque face à une minute de silence en l'honneur des parents de James. En raison de la semi mort de l'un des Maraudeurs…
Xoxoxox
Un silence étrangement pesant surplombait encore la grande salle après le départ remarqué de James. Ses amis n'avaient pas cherché à le suivre lorsqu'il était parti. Ils s'étaient tous redressés en se lançant quelques regards frappés d'horreur, puis ils s'étaient regroupés autour de la table pour la redresser avant de lancer quelques sortilèges par ci par là, pour réparer les dégâts qu'avait causé le jeune homme aux cheveux noirs. Personne n'osait parler. C'était comme si par là mort des parents de James, ils avaient tous perdu une partie d'eux même. Et pourtant, mis à part Sirius et Remus aucun des jeunes gens qui se trouvaient attablés là n'avait vu les parents Potter auparavant. Lentement et sans un mot, ils se rassirent en échangeant de temps à autres des regards étranges, sans percevoir le fond de la pensée de celui qui leur faisait face. Ainsi, Etoile ne vit pas les larmes que Lily tentait d'étouffer, pas plus que Remus ne vit les regards appuyés que Chris lançait à Harry sans que celui-ci lui réponde. Dans la salle le murmure des discussions avait quasiment disparu et tous les élèves échangeaient des regards forts en sous-entendus. Nul n'ignorait que le père de James était le chef des Aurors. S'il y avait bien une chose dont il s'était toujours vanté, c'était celle-ci. Hors, ce jour là, sur la première page de la Gazette du sorcier, on pouvait lire clairement que ce chef là était mort durant la nuit, tout comme sa femme, laissant à Poudlard un fils orphelin…
Sirius se passa une main sur le visage avant de se masser les tempes avec réflexion, les yeux fermés du mieux possible. Il ne pouvait pas le croire. Il lui était impossible d'imaginer un seul instant que Karelle et Adrian étaient morts. Il ne pouvait pas le croire. Il ne voulait pas le croire. L'avant veille, il avait reçu une lettre de Mrs Potter, lui demandant de ses nouvelles ainsi que de celles de Remus. Elle les avait toujours beaucoup aimé, et depuis que Sirius était venu vivre chez eux durant l'été, après avoir fuit de chez ses parents, un lien spécial s'était tissé entre la mère de James et le beau Maraudeur. Elle était devenue pour lui un substitut de mère, lui procurant d'une certaine manière tout l'amour qu'il n'avait jamais reçu de ses parents. Et même si cet amour avait été inférieur à celui qu'elle portait à son fils, il lui avait fait comprendre que son existence avait un but. Par cet amour, il avait pris conscience du fait que des gens pouvait avoir besoin de lui et que par toutes ces qualités qu'elle avait maintes et maintes fois cité devant lui, il pouvait rendre le sourire aux gens qui étaient malheureux. Il eut une sorte de hoquet nerveux tandis que ses yeux se mettaient à le piquer étrangement. Non… elle ne pouvait pas être morte ! Karelle Potter ne pouvait pas être morte ! Pour son fils ! Elle n'avait pas le droit… Sirius se leva brusquement, puis quittant la grande Salle d'un pas vif, il se dirigea vers le parc sans accorder un regard à qui que ce soit. Le sens des mots écrits sur le parchemin était venu s'afficher devant ses yeux et il avait alors compris l'ampleur de leur malheur… L'ampleur de la tristesse de James et ce même si malgré tous ses efforts, il était encore loin de la réalité…
Remus reporta lentement son regard sur son assiette pleine. Le contenu n'avait pas bougé du moindre pouce. Il était incapable d'avaler quoi que ce soit. Incapable d'ouvrir la bouche. Pour la simple raison que s'il laissait tomber sa lèvre inférieur, il était fort probable qu'il laisse échapper un sanglot. Etait-ce seulement pensable ? Etait-il vraiment possible que les Potter aient tous deux été tués ? Non ! Il ne pouvait pas le croire. L'un comme l'autre lui avait toujours semblé intouchables ! Elle et son sourire, lui et sa puissance. Comment aurait-il pu imaginer un seul instant en entendant le récit de James que ce qu'il avait vu en songe était la réalité ? Bien sur cette idée lui avait effleuré l'esprit et il avait douté. Mais les paroles de Sirius n'avaient pas semblé fausses à cet instant là… Combien de fois avait-il fait de cauchemar horrible sans les voir se réaliser ? et là… Cette lettre, il l'avait sous les yeux. Il en voyait le contenu avec horreur distinguant chacun des mots qui y étaient écrits. Il ne pouvait pas le croire… Comment Adrian Potter, le célèbre Auror pouvait-il être mort ? Adrian qui l'avait soutenu dès le premier jour où il avait appris sa nature particulière… Adrian qui l'avait longuement félicité sur ses capacités surprenantes en défenses contre les forces du mal… Adrian encore qui lui avait promis de l'aider si jamais il se trouvait une vocation d'Auror. Cet homme là, cet homme bon et généreux ne pouvait pas être mort. C'était tellement invraisemblable… Cet homme qui était un modèle pour lui comme pour beaucoup d'autre n'avait pas pu disparaître… pas maintenant… alors que son fils avait encore tant besoin de lui… Alors que le monde avait besoin de lui… Une bouffée de chaleur s'empara de Remus le faisant suffoquer il se sentait mal, pris au plus profond du cœur. A son tour il se redressa lentement et quitta la grande Salle une main sur le ventre. Son pas vif le mena jusqu'à l'infirmerie où il espérait pouvoir rester tranquille jusqu'au soir où en tant que loup, il pourrait hurler sa rage et sa colère face au monde qui l'entourait…
Sirius et Remus avaient quitté la Salle. Etoile avait le visage pâle d'une personne qui ne semble pas encore savoir comment réagir. Chris gardait les sourcils obstinément froncés afin de cacher au mieux ce qu'il pouvait ressentir. Peter avait l'air d'une coquille vide que la nouvelle avait plongé dans un mutisme incontrôlable. Quand à celui qui lui faisait face, il avait les yeux baissés sur son assiette avec l'une des expressions les plus triste qu'elle eu jamais vu. Harry avait le visage posé sur ses doigts croisés et son regard absent était empli d'un tristesse anormal pour quelqu'un qui comme elle n'avait jamais vu les Potter… Lily se repris rapidement en s'apercevant de la stupidité de sa réflexion. C'était vrai qu'elle n'avait jamais vu les Potter, cependant ça ne l'avait pas empêcher de verser des larmes lorsque Harry lui avait parlé, pas plus que cela l'empêchait de pleurer maintenant. Elle ne se rendait pas vraiment compte des actes accompli par son corps. Elle sentait à peine le liquide salé qui coulait sur ses joues. Une seule chose s'entrechoquait dans ses pensées : c'était que les parents de l'un de ses proches étaient morts. Les parents de James Potter étaient morts. Elle ne savait qu'une chose d'eux. C'était qu'ils avaient été des sorciers très respectés des autres, d'une générosité surpassant la normal dont elle avait longtemps pensé que leur fils n'avait pas hérité… Ces gens là que tout le monde appréciait, ces gens si bons avec les autres qui n'hésitaient pas à venir en aide à qui que ce soit, ces gens là étaient morts. Et cela pour une raison des plus nobles. Ils avaient refusé de rejoindre celui qui cherchaient des adeptes de sang purs pour infiltrer le ministère. Et pour cette attitude noble et courageuse, ils avaient payé de leurs vies. Lily posa sa tête dans ses mains en sentant les larmes devenir de plus en plus importantes sur son jolie visage. Que pouvait-elle faire pour l'aider ? Est-ce qu'elle était seulement capable de trouver la moindre petite parole de réconfort ? Est-ce qu'il voulait seulement de son aide ou de celle de quelqu'un d'autre ? Trop de questions pour si peu de réponse… La jeune fille déglutit puis se leva lentement de table pour prendre le chemin de la tour des Gryffondor, un millier d'autre question se percutant violemment dans son esprit…
Xoxoxox
Une fois. Le couloir est désert. Son pas raisonne sans qu'il puisse l'en empêcher. Et ça l'énerve prodigieusement. Il sent la haine et la douleur bouillir en lui et malgré ça il attache de l'importance à ce genre de détails futiles… Ou plutôt… c'est pour oublier cette douleur qui l'oppresse et qui le détruit qu'il prête de l'attention à ce genre de détails…. Deux. Le couloir est toujours désert, il n'y a rien d'autre que lui alors pourquoi est-ce qu'il reste là à marcher d'un pas vifs tant que ses jambes peuvent encore le supporter ? Parce qu'il la veut. Il veut être seul dans un endroit ou personne ne viendra le chercher. Il veut être seul dans un endroit ou nul ne pourra l'entendre lorsqu'il criera sa douleur, son désespoir et tant d'autres choses qui lui saignent le cœur à chaque instant de vie depuis qu'il a ouvert cette lettre. Il veut être seul. Il voudrait presque mourir et que personne ne le trouve. Que personne ne le retrouve et vienne le sauver. Il voudrait les rejoindre… Il voudrait presque mourir… Presque… Trois. Il se retourne. La porte est là, qui vient d'apparaître. Il jette un coup d'œil sur la gauche, puis sur la droite. Le couloir est encore désert, personne ne le voit. Il passe la porte.
James s'effondra sur le sol de la petite pièce qui était apparue à la place de la salle sur demande. Il était incapable de supporter encore son poids. Ses jambes devenues anormalement fébriles ne cessaient de trembler. Et là, pencher sur la moquette noire de la pièce, son poing frappa le sol tandis qu'un gémissement de douleur s'échappait de sa bouche. Pourquoi ? Pourquoi étaient-ils partis ? Pourquoi est-ce qu'il l'avait abandonné ? Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Rien… C'était juste un gamin. Un gamin qui avait encore un besoin viscéral de ses parents. Comme tous les autres gosses… Mais ils n'étaient plus là. On les lui avait pris… James frappa de nouveau le sol sombre en laissant entendre un cri de rage et de douleur. Son front posé sur la matière chaude, il ne voyait rien d'autre que le noir du sol sur lequel il reposait. Rien d'autre que son désespoir, sa douleur, sa tristesse et sa haine… Tant de sentiments qu'il n'était pas habitué à ressentir. En un seul coup ils étaient devenus le reflet de son âme. Pourquoi ? Pourquoi était-ce eux qui avaient été choisi par Voldemort pour disparaître ? Pourquoi son père était soudainement devenue faible et incapable de lutter ? Pourquoi sa mère avait-elle dans l'impossibilité de hurler pour alerter leur entourage ? Pourquoi tous ces pourquoi qui ne changeaient en rien ses sentiments !
James se redressa faiblement sur le sol noir, les yeux larmoyants et le cœur saignant autant qu'il était possible. Autour de lui, il n'y avait qu'une seule couleur. Il n'y avait rien d'autre que le noir reflet de son cœur. Un lit sombre, tels ceux que l'on avait pour les funérailles était disposé dans un coin de la pièce tandis que des roses de couleurs identiques reposaient dans un vase opaque. C'était trop beau pour quelqu'un qui avait envie de tout détruire… James se releva maladroitement, le souffle court, et tituba jusqu'à se vase. Il en sortit l'une des fleurs et la regardant longuement d'un air absent et étrangement calme. Puis soudain, il referma sa main sur ses épines comme s'il espérait pouvoir mourir empoisonné. Mais rien ne vint. Aucun poison vicieux ne s'écoula dans son sang pour lui ravir la vie dont sa mère lui avait fait cadeau. On ne voulait pas qu'il puisse la retrouver. On ne voulait pas qu'il rejoigne ses parents… Parce qu'il avait encore des choses à faire… Dans un mouvement brusque James lâcha la fleur pour mieux la piétiner avant d'envoyer le vase se briser à ses pieds. Il se tourna vers le lit sombre les yeux larmoyants puis, s'agrippant aux voiles de couleur identique qui encadraient le lit, il les arracha, mettant toute sa haine et sa douleur dans son acte. Son cœur lui faisait mal à chaque battement. A quoi servait la vie s'ils n'étaient plus là pour veiller sur lui… Pour l'encourager chaque jour… Il se laissa lourdement tomber sur le lit avec l'espoir de s'étouffer à travers ses sanglots. Le souvenir de la terrible lettre revint en lui, et plus particulièrement les dernier mots de ce Maugrey. Il avait juré sur sa vie qu'il vengerait ses parents… Et bien James, étendu sur ce lit aussi sombre que son âme, jurait sur le sang meurtri qui coulait de sa main qu'il les vengerait aussi, et qu'il n'aurait de cesse de combattre leur meurtrier tant qu'il ne serait pas vaincu… Afin que plus jamais des enfants aient à connaître ce que lui ressentait à ce moment là. Il le jurait pour l'amour de Karelle et Adrian. La beauté de l'une, le courage de l'autre. Pour ces deux êtres si chers à son cœur à qui il ne pourrait plus jamais parler.
Xoxoxox
Harry gardait les yeux fixés sur la place occupée quelques instants plus tôt par Lily. Ils étaient tous partis. Les uns après les autres, ils avaient quitté la grande salle afin qu'on ne les voit pas sous leur jour le plus faible. Ils ne voulaient pas qu'on les voit pleurer. Trop fiers ? Trop malheureux… Eux qui n'avaient jamais été habitués à montrer le fond de leur pensée se retrouvaient soudain si saisi qu'ils n'avaient d'autre choix que de partir pour ne pas montrer aux autres l'étendue de leur tristesse… Et maintenant, Harry se retrouvait face à cette place vide, perdu dans ses pensées, se répétant inlassablement que par sa faute James avait eu la plus horrible vision qui soit. Et il ne pouvait pas l'aider… Un murmure étrangement lourd surplombait la grande salle et le jeune homme eut l'impression que cette atmosphère ne faisait que devenir plus étouffante lorsque Dumbledore pénétra dans la pièce, s'attirant tout les regards. Il allait faire un discours… c'était évident… Il se dirigea lentement vers son pupitre devant la table des professeurs, puis il leva les mains, réclamant un silence qui ne se fit pas attendre…
-Comme vous le savez sûrement, commença-t-il, le monde sorcier a perdu cette nuit un grand homme… Il était un guide pour beaucoup de vos parents. Il avait été un héros de Poudlard à son époque et sa brillance dans bien des matière lui avait permis de devenir Auror. Il était si doué dans l'exercice de son métier que c'est à lui que l'on s'est adressé à la mort prématurée du chef des Aurors il y a de cela une dizaine d'année. Il était jeune et certain le jugeait inexpérimenté, mais il a accepté le poste qu'on lui proposait. Adrian Potter était le commandant des Aurors, un homme respecté et craint. Un homme d'honneur et de valeur. Et ce sont ces valeurs si importantes à ces yeux qui ont entraîné sa perte ainsi que celle de sa femme, la médicomage Karelle Potter. Cette nuit, ils ont refusé de rejoindre le mage noir que nous connaissons à connaître et qui se présente sous le nom de Lord Voldemort. Ils ont lutté longuement pour lui imposer leur choix. Mais finalement, cet… homme, a ravi leurs vies. Je vous demanderai de respecter une minute de silence à la mémoire de ces personnes qui ont préféré mourir plutôt que de trahir leur nation…
Dans un raclement étrange les élèves se levèrent, joignant les mains sur le devant de leurs robes et baissant la tête. Mais Harry en fut incapable. En se redressant, il avait vu sur le visage de celle qui lui faisait face à l'autre bout de la salle une expression qui le révulsait. Une expression qui aurait pu lui faire accomplir des actes terribles s'il n'avait pas chercher à se contrôler. Le jeune homme ferma les yeux cherchant à oublier le sourire narquois que Bellatrix Black avait affiché sur ses lèvres durant tout le discours avec l'expression de quelqu'un qui jugeait cette mort utile pour l'humanité… Il respira profondément mais ce visage restait gravé devant ses yeux clos sans qu'il puisse rien y faire… Il quitta lentement la salle, bien décidé à trouver un moyen d'oublier tout ce qu'il venait de voir pour apaiser son être et ne plus risquer de vouloir se venger sur Bellatrix…
Xoxoxox
Il gardait les yeux fixés sur le plafond, inlassablement. Le voyait-il réellement ? Ce n'était pas certain. Ses yeux ne bougeait pas et il ne savait même plus s'il était encore capable de ciller. Depuis combien de temps était-il resté ainsi étendu sur le lit ? Il ne le savait plus. Son corps avait comme cessé de fonctionner. Il ne bougeait plus le moindre membre se contentant des mouvements qu'il ne contrôlait pas tels sa respiration ou les battement de son cœur. Un cœur ô combien meurtri. La porte bougea. James cligna des paupières, la première fois depuis un temps qui lui avait paru interminable. Il se redressa difficilement sur son matelas noir tandis que le décor autour de lui changeait légèrement, laissant apparaître plus de couleur ainsi qu'une sorte de bassine à même le sol. Qui pouvait bien venir dans cette pièce ? Il avait la certitude que seul Remus, Sirius, Peter et lui connaissait cet endroit cependant il savait qu'aucun des garçons ne se serrait aventurer là sans lui, se doutant que la salle sur demande aurait certainement été le refuge du jeune homme endeuillé. Cette perspective lui glaça le sang alors que la porte s'ouvrait précautionneusement, laissant apparaître une silhouette mince qui se glissa dans la salle avant de refermer la porte en hâte. Le jeune homme se tourna vers la bassine incrustée de rune et s'avança d'un pas vers elle. James l'observait avec anxiété sans savoir s'il pouvait le voir puisqu'il était arrivé dans la pièce alors qu'elle était déjà occupée. Il voulait sortir. Retrouver un endroit où il serait seul, n'importe où tant qu'on ne viendrait pas l'y déranger. Il se leva, s'attirant immédiatement le regard de l'autre c'est alors qu'il le reconnut.
-James… murmura Harry en se figeant dans son approche de la pensine. Je suis désolé je ne savais pas que tu étais là ! Si tu veux que je m'en aille je peux te laisser ! Je comprends parfaitement que tu veuilles rester seul et crois moi que je respecte ce choix…
James déglutit difficilement. Pourquoi ces paroles venant de Harry ne le choquaient-elle pas ? C'était comme si quelque chose au fond de lui percevait que Harry comprenait réellement ce qu'il était en train de vivre. Son sentiment de solitude s'évapora légèrement tandis qu'il se laissait retomber sur le matelas noir en observant les geste de Harry face à la bassine. Le silence qui régnait entre les deux jeunes hommes étaient étranges et beaucoup en auraient certainement été gênés mais ce n'était pas leur cas. Ils respectaient leur silence mutuel, Harry attendant que James prenne la parole s'il avait quelque chose à dire. Son visage était devenu inexpressif. Tant et si bien que le jeune homme commençait à se demander si son père avait seulement compris l'horreur de ce qui lui arrivait. Il donnait l'impression de ne pas se rendre totalement compte de ce que la mort de ses parents pouvait signifier. Le jeune homme s'assit lentement sur le sol à côté de Harry, les yeux dans le vague, regardant sans vraiment la voir la bassine incrustée de runes…
-Qu'est-ce que c'est ? Balbutia-t-il au bout d'un temps, feintant l'intérêt sans grande conviction.
-Une pensine… pour mettre les souvenirs qu'on ne veut pas que les autres découvrent lors d'un sort qui tournerait mal…
-Et tu sais si on se souvient encore de ces choses lorsqu'on les mets dans ce bassin ? Demanda James la voix légèrement rauque.
-Je pense qu'on en a un vague souvenir… mais bien moins important que si on ne les y mettait pas…Tu veux peut-être essayer ?
James acquiesça d'un signe de tête, et suivant les conseils de Harry, il appliqua sa baguette sur sa tempe avant d'en ressortir un filament de couleur argenté qu'il amena jusqu'à la pensine. La vision de son cauchemar tourna sous leurs yeux tandis que le souvenir des atrocités qu'il avait eu sous les yeux durant la nuit s'estompait dans sa mémoire. Il poussa un soupir rauque, remerciant Harry du regard. Pourquoi est-ce que ce jeune homme semblait tant comprendre l'étendu de sa souffrance ? C'en était presque effrayant…
-Mon parrain est mort sous mes yeux l'été dernier, murmura Harry d'un ton triste. Il était comme un substitut de frère et de père pour moi… Il m'avait sauvé la vie.. Il m'avait redonné de l'espoir dans les moments où je me sentais le plus mal. Je savais qu'il me comprenait. Mes parents étaient ses meilleurs amis et ils étaient morts nous laissant seul tous les deux sans qu'on puisse se voir pendant des années… Quand je l'ai retrouvé, j'ai eu l'impression que ma vie reprenait un sens… Quand j'étais avec lui j'étais bien… je pouvais lui parler de tout sans aucune crainte de sa réaction. Puis il a voulu me sauver… une dernière fois…
James ne répondit rien. Il regardait Harry du coin de l'œil, ses bras entourant ses genoux ramenés contre son torse dans une forme fœtale qui ne le rassurait en rien. Ce devait être ça. Harry avait souffert. Il avait connu une douleur différente mais quand il disait qu'il le comprenait c'était la réalité. Sa douleur était encore ressente et voir son nouvel ami dans un état identique avait du lui rappeler une foule de mauvais souvenirs. James détourna les yeux du jeune homme, sa vue s'embrouillant étrangement sans qu'il parvienne à l'empêcher. Combien de chose allaient-ils rater ? Ils ne verraient pas la concrétisation de on rêve avec Lily Evans. Ils ne verraient pas non plus sa victoire massacrante sur les Serpentards, pas plus qu'ils n'assisteraient à sa joie le jour où il aurait ses ASPICs. Ils seraient absent le jour de son mariage, le jour de la naissance de son premier enfant et de tant d'autre chose… Pourquoi étaient-ils partis ? Pour rester camper sur leurs positions ? Mais lui… là, au milieu de cette pièce quasiment vide, il aurait préféré qu'ils aient accepté de discuter de leur choix avec ce…Voldemort… ça leur aurait accordé un délais et ils auraient pu se cacher… Ils seraient encore vivants ! Ils ne l'auraient pas abandonné ! Des larmes silencieuse coulaient désormais sur ses joues tandis qu'il reniflait de temps à autres, les yeux toujours plongés au fin fond de sa réflexion… Oui il les vengerait ! Il s'attaquerait à ce Voldemort autant de fois qu'il le faudrait ! Il s'attaquerait à lui jusqu'à ce qu'il meurt…
Et pendant que ces furieuses pensées traversaient la tête du jeune homme aux cheveux noirs, il n'aperçu pas le regard triste que lui lançait celui qui devait devenir son fils. Il ne vit pas cette étincelle de tristesse brillant dans le regard d'un garçon qui savait dores et déjà que c'était les idées de vengeance de son père qui détermineraient une certaine marque sur son front ou encore une prophétie…
Tadadam... vous voulez que je vous dises? Ma mémoire me joue vraiment des tours... si je me souvenais parfaitement de la dispute Nihm/Sirius (qui m'a bien faite rire!) j'avais totalement oublié l'histoire de la pensine! c'est grave! Enfin... qu'avez vouès à dire sur ce chapitre? Les commentaires sont les bienvenue:D
