Une vie sans Max
Chapitre 2
Liz
ne savait pas quoi faire. Ses amis l'avaient laissé tomber. Et
oui, désormais, c'est comme ça que voyait la jeune
femme : après tous les beaux discours de ses amis sur
l'amitié et les " on est inséparables ",
ils l'ont tous laissée tombé ! Même ses
parents étaient partis. Ils avaient fermé le Crashdown
et étaient partis à Tucson en Arizona pour quatre
jours. Liz ne pensait plus à Brian. Cela faisait une
semaine qu'il ne lui avait donné aucun signe de vie, et Liz
doutait qu'il lui téléphone un jour.
Et
c'est pour ça que ce jour là, Liz s'ennuyait ferme chez
elle. Elle venait d'éteindre la télévision et
commença à lire un magazine quand le téléphone
sonna.
- Allô, dit-elle en décrochant
- Bonjour Ellie.
- Ellie ? demanda-elle surprise
- Bien sûr. Vous refusez que je vous appelle Liz, et Elisabeth est bien trop long. Ne vous avais-je pas promis de trouver autre chose ?
- Brian ?
- Ravi que vous vous souveniez de moi. Que faîtes vous ce soir ?
- Rien
- Très bien. Alors je passe vous prendre à 19 heures.
- Vous quoi ? Qui vous dit que je vais aller avec vous ?
- Vous n'avez rien à faire, non ? Alors je réserve votre soirée.
- Et si je ne veux pas vous voir ?
- Cela m'étonnerait. A moins bien sûr que vous ne préfériez rester chez vous à vous morfondre sur votre sort et à regretter de ne pas avoir accepter ma proposition. Mais cela ne regarde que vous après tout.
- Bon, d'accord. A 19 heures alors ?
- A 19 heures, Ellie.
Sur ces mots Brian raccrocha et Liz se mit à rire. Ce Brian était décidément un personnage surprenant.
Il était 19 heures pile quand la porte d'entrée sonna. Liz était dans sa chambre et elle cria à l'intention du jeune homme :
- J'arrive. Je suis là dans 2 secondes.
La jeune femme jeta un dernier coup d'œil dans le miroir. Elle ne savait pas où allait l'emmener Brian alors elle avait revêtu une tenue passe-partout mais élégante. Elle portait une jupe noire qui s'arrêtait au-dessus du genoux avec une fente sur le côté gauche qui remontait jusqu'à mi-cuisse. Elle portait également une chemise en soie rouge sombre et des sandales noires. Elle avait relevé ses cheveux avec un chignon d'où s'échappait des mèches folles légèrement frisées. Elle s'était maquillée légèrement. Elle attrapa un gilet noir, son sac à main et fonça ouvrir la porte. Brian était nonchalamment appuyé contre le chambranle de la porte. Quand elle ouvrit, il la détailla et lui fit une sourire ensorceleur.
- Vous, les femmes, vous avez une drôle de conception du temps. Mais vu le résultat, je ne vais pas me plaindre. Vous êtes superbe, Ellie. Il lui déposa un baiser sur la joue. Allons-y, j'ai réservé dans un petit restaurant italien.
Il lui prit le bras et l'entraîna vers sa voiture. Il l'aida à s'installer et s'assit à la place du conducteur et mit le moteur en marche. En démarrant Liz pensa que la soirée commençait de façon vraiment étrange. Mais cela n'était pas pour lui déplaire. Elle observa à la dérobée le conducteur. Il était vraiment beau. Ses cheveux châtains foncés frisaient légèrement aux pointes. Une mèche rebelle tombait sur son front. Il lui faisait penser aux statues des dieux grecs. Oui, il était d'une beauté simple et c'est cela qui attirait immédiatement l'attention. Il avait des pommettes hautes et un menton volontaire. Et ses yeux ! Il avait des yeux vert émeraude parsemés d'éclat d'or qui s'illuminaient quand il souriait ou riait. Elle aurait pu se noyer dans ces yeux-là. Quand ils vous fixaient, c'était comme si le monde autour de vous disparaissait. C'était magique. Arrivés devant le restaurant, Brian descendit et avant qu'elle n'ai pu esquisser un geste, il lui ouvrit la portière et lui tendit la main pour l'aider à sortir. Liz n'en fut que plus déroutée.
La soirée touchait à sa fin. Liz avait passé un agréable moment, le repas avait été délicieux et son compagnon avait été charmant et charmeur. Elle avait oublié tous ses soucis, toutes ses pensées moroses. Brian et elle marchaient maintenant côte à côte dans le parc. Liz pensait à son compagnon. Elle ne savait pas grand chose de lui. Il avait 25 ans, il était avocat et travaillait dans le cabinet de M. Evans, il était gentil, drôle, aimable. Bref il était trop parfait pour être vrai.
- Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle tout à trac.
Le jeune homme la regarda un moment avant de prendre la parole.
- Comment ça qui suis-je ?
- Vous ne m'avez pas parlé de vous. Je vous ai raconté mon enfance mais vous rien, vous n'avez rien dit. Vous avez des parents, non ? Qui sont-ils ? Où vivent-ils ? Que font-ils ?
Après un silence, Brian prit la parole :
- Je n'ai pas connu pas ma mère. Elle est morte quand j'étais enfant. Je suis fils unique et quant à mon père… Ah mon père ! C'était et c'est toujours un homme extrêmement sévère. Il voulait à tout prix que je marche sur ses pas. Il avait un poste élevé dans le gouvernement. Depuis que je suis devenu avocat il refuse de me parler. Avec lui c'était le travail avant tout. Et je n'ai jamais été entouré d'amis comme vous. Je crois même n'en avoir jamais eu.
- Si, vous m'avez moi, maintenant.
- Oui, je t'ai toi, maintenant.
Il s'était arrêté. Liz fut étonnée par le ton rauque qu'avait pris sa voix. Elle avait aussi été troublé par la douleur qu'elle avait entendue quand il avait parlé de son enfance et de son père. Il était remonté à sa hauteur. Il l'enlaça et plongea son regard dans celui de la jeune femme. Il se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Liz ne résista pas, elle entrouvrit les lèvres. Comprenant que Liz était consentante, Brian approfondit son baiser. Il le fit plus passionné. Mais soudain, Liz se raidit Elle se souvint de la première fois où elle et Max s'étaient embrassés et recula, mettant fin au baiser. Confuse, elle baissa les yeux et déclara d'une voix faible :
- Je suis désolée.
- Non, c'est moi qui le suis. Je n'aurais jamais dû. Ta proposition d'être amis tient-elle toujours ou l'ai-je compromise en me conduisant comme un imbécile ?
- Non, elle tient toujours.
- Alors, amis ?
- Amis,
affirma-t-elle en lui tendant la main.
Ils
continuèrent à marcher en silence puis par un
consentement mutuel, Brian ramena Liz chez elle. Arrivés
devant la maison de la jeune femme, Brian déposa un baiser sur
la joue de Liz, puis, après lui avoir souhaité bonne
nuit, fit demi-tour. Il s'arrêta net quand il entendit Liz
déclarer :
- Tu avais raison.
Brian se retourna, la regarda sans comprendre et demanda :
- Quoi ?
- Tu te rappelles le jour de notre rencontre ? Tu m'as demandée si celui dont j'étais amoureuse m'appelait Liz. Je ne t'ai jamais répondu. Et bien tu avais raison. Il m'appelait Liz. J'étais folle de lui et il disait m'aimer, ne pas pouvoir vivre sans moi. Pourtant il est parti. Avec une autre. Oui, il est parti avec une autre. C'est pour ça que tout à l'heure je t'ai repoussé. Je refuse de souffrir encore. Je ne suis pas totalement remise de mon histoire avec ce garçon, et j'ai encore trop mal.
- Tu n'étais pas obligée de te justifier. Mais merci de me l'avoir dit. Cela prouve que tu as confiance en moi. Je te promet une chose : jamais, tu entends, jamais je ne te ferai souffrir.
- Bonne nuit Brian.
- Bonne nuit Ellie.
Liz rentra chez elle. Elle s'appuya contre la
porte. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle enleva ses
sandales et couru se réfugier dans sa chambre. Là, elle
s'écroula sur son lit, cria dans les oreillers et se mit à
pleurer. Elle détestait Max Evans, elle le détestait
pour avoir fait irruption dans sa vie et pour l'avoir quittée
en emmenant son cœur. Même sur une autre planète, il
continuait à avoir le contrôle de sa vie. Mais ça
allait changer. Elle ne savait pas combien de temps ça
prendrait, mais elle allait changer ! N'était-il pas
parti avec une autre ? Malgré ses beaux discours, il
avait couché avec Tess, l'avait mise enceinte et était
parti avec elle. Alors elle allait se ressaisir et mettre de l'ordre
dans sa vie. Elle ne laisserait plus jamais un homme la faire
souffrir comme Max Evans l'avait souffrir. Mais avant tout, elle
devait d'abord oublier cet homme.
Liz
s'endormit vaincue. Elle avait pleuré une bonne heure et avait
évacué tout le stress, toute la colère et une
grande partie de la tristesse qui l'avaient jusqu'alors submergée.
Elle ne vit pas l'écran rouge de son répondeur clignoté
et indiqué qu'elle avait un message.
