Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…

Genre : OOC, UA, aventure, romance, fantastique

Couples : euh… un petit peu

Une note de l'auteur un peu spéciale cette fois-ci car l'histoire « Les Chevaliers Dragons » a fêté ses un an cette semaine ! Alors je tiens un remercier chaleureusement toutes les personnes qui me lisent ainsi que toutes celles qui ont eu la gentillesse de m'encourager tout au long de ces derniers mois. GROS BISOUS A TOUS !

Réponses aux reviews en fin de chapitre.

Bonne lecture !


Les Chevaliers Dragons : Livre II

Chapitre XXI : Ma force

Suite au réveil de Zechs, Wufei avait immédiatement appelé ses compagnons et leurs avait expliqué l'apparente cécité du soldat. Quatre avait essayé encore une fois de le guérir mais sans succès. Comme l'avait expliqué Sandrock quelques jours plus tôt, aucun don, aussi puissant soit-il ne pouvait venir à bout de certaines séquelles.

« Je suis désolé. », dit Quatre en abaissant ses mains et en observant le regard sans vie de Zechs.

« Vous n'avez pas à vous excuser votre Altesse. Sans votre aide je serais mort. »

« J'aurais voulu faire plus. »

« Vous avez déjà fait beaucoup. », répondit le soldat avant de s'adresser à l'ensemble des personnes présentes. « Je vous remercie tous d'être venus à mon aide. »

« Nous n'abandonnons jamais l'un des nôtres. », dit Heero avant de jeter un œil à Duo, qui n'avait plus décroché un mot depuis leur arrivée à Thalya.

Zechs acquiesça silencieusement à cette affirmation.

Le soldat n'avait pas émis la moindre plainte ou la moindre peur inhérente à son état. Il demeurait impassible face aux évènements et c'est cette apparente indifférence qui inquiétait Quatre. Personne ne pouvait demeurer aussi détaché, même un homme aguerri tel que Zechs.

« Pourriez-vous nous laisser s'il vous plaît ? », demanda l'élu de Sandrock à ses compagnons. « Je souhaiterais m'entretenir avec le Commandant Merquise. »

Les seigneurs de Sanc acceptèrent et quittèrent la pièce. Une fois seuls, le jeune roi prit place dans un fauteuil installé près du chevet du soldat. Quatre resta quelques instants silencieux et contre toute attente, ce fut Zechs qui prit la parole.

« Votre Majesté, puis-je vous parler en toute franchise ? »

« Faîtes. », répondit le jeune homme.

« J'ai failli à ma tâche et je sais qu'aucune parole ne pourra effacer mon manque de discernement. Je vous prie donc de bien vouloir prendre les sanctions nécessaires à mon égard dès maintenant. »

« Mais de quoi parlez-vous ? »

« Nous étions attendus votre Majesté et je n'ai pas su m'en rendre compte. J'ai envoyé tous nos hommes droit dans un piège et sans mon manque de clairvoyance, jamais cela ne serait arrivé. »

« Vous avez attaqué les troupes de Lady Une sans mon accord ? ».

« Non. Nous étions toujours en mission de reconnaissance. Nous pension enfin avoir trouvé la tanière de la sorcière et nous nous en sommes rapprochés pour glaner le maximum d'informations sur leurs activités. Mais de toute évidence, cela faisait longtemps qu'elle nous avait repéré car à peine étions-nous arrivés à proximité qu'ils nous sont tombés dessus, armés jusqu'aux dents. »

« Vous n'avez donc pas désobéi à mes ordres ? »

« Non mais… »

« Dans ce cas, vous n'avez rien à vous reprocher. », poursuivit Quatre avant de se lever pour s'avancer vers la fenêtre. « La seule personne à blâmer c'est moi. »

« Pourquoi dîtes-vous cela ? »

« J'ai attendu beaucoup trop longtemps pour vous venir en aide. », expliqua le jeune homme en serrant ses poings. « J'étais obnubilé par l'idée d'éveiller les âmes des dieux-dragons. Je pensais que grâce à cela nous pourrions supprimer rapidement toute menace. »

« Vous n'auriez rien pu faire. Lady Une a exécuté la totalité de nos hommes dès leur capture. »

A ces mots, Quatre se retourna vers Zechs en affichant un air des plus surpris.

« Elle n'a pas fait de prisonniers ? »

« Non, elle a gardé ce traitement spécial pour moi. »

Le jeune roi vint se rasseoir près de son chef des armées.

« Je n'ose imaginer quels genres d'épreuves vous avez dû subir durant ces dernières semaines. »

« Ce qui est le plus étrange c'est qu'elle ne souhaitait pas obtenir d'informations. »

« Elle n'a posé aucune question ? »

Zechs eût un mouvement négatif de la tête puis il se mit à faire un compte-rendu fidèle des évènements qui avaient suivis sa capture. Quatre ne l'interrompit à aucun moment. Il écouta chaque détail de sa détention. Mais au fur et à mesure du récit, un doute naquit dans son esprit. Il n'était pas normal que Lady Une n'ait pas profité de l'occasion pour soutirer des informations à Zechs.

Que recherchait-elle ?

Et pourquoi n'avait-elle pas emmené Zechs ? Il était anormal de les laisser récupérer un haut gradé de l'armée qui aurait pu se révéler un otage inestimable.

Il y avait trop de questions, trop d'inconnues. Quelque chose leurs échappait… mais quoi ?

Après avoir passé une heure avec Zechs, Quatre quitta la pièce. Il rejoignit ses compagnons qui l'attendaient dans le grand salon.

Installés près de la cheminée, Heero et Duo semblaient aux prises à une conversation des plus animée mais dès qu'ils virent l'élu de Sandrock entrer, ils se turent immédiatement. Un peu plus à l'écart se tenaient Wufei et Trowa, qui paraissaient écouter le débat des deux guerriers sans toutefois y participer.

« Que vous arrive-t-il ? », interrogea le jeune souverain surpris de retrouver deux de ses compagnons en pleine dispute.

« Nous étions en train de parler du séjour de Duo dans le sanctuaire de Shinigami. », dit Heero.

« L'éventuel séjour. », corrigea le seigneur du sud.

« Tu ne comptes pas t'y rendre pour terminer ta formation ? », interrogea calmement Quatre.

« D'après ce que vous m'avez déjà expliqué, vous y avez tous passé de nombreuses années avant d'en ressortir et je ne pense pas que le moment soit propice à ce genre d'absence. »

« Crois-tu avoir réellement le choix. », répliqua Heero d'un ton froid. « Tu as entendu les avertissements des dragons. Ils n'hésiteront pas à t'abattre en cas de problème. »

« Je n'aurais qu'à me passer des pouvoirs de Shinigami. »

« Penses-tu réussir à éviter tout contact avec le dieu-dragon ? », demanda Quatre. « N'oublie pas qu'il n'attend qu'une faiblesse de ta part pour réapparaître. »

« Je serais prudent. »

Mais Heero ne semblait pas convaincu par les arguments de son compagnon

« Soyons réaliste », poursuivit le seigneur du sud. « Jamais nous n'avons été aussi proche de mettre la main sur Lady Une et ses hommes. Je ne peux pas partir maintenant ! »

« Je préfère te savoir vivant au loin plutôt qu'à nos côtés et mort. », intervint Heero.

Duo se tourna vers lui et c'est avec le plus grand sérieux qu'il s'adressa à son compagnon.

« Je le sais bien mais tu l'as dit toi même. Nous sommes unis, nous nous battrons côte à côte et nous vaincrons… ensemble. »

« Nous ne pouvons pas t'obliger à poursuivre ta formation. », poursuivit Quatre. « Il est vrai que si tu devais faire ce choix, tu serais obligé de t'absenter durant plusieurs mois et cela malgré le fait que tu maîtrises déjà une bonne partie de tes dons. Peut-être était-ce une erreur de notre part que de te faire subir un entraînement intensif hors du sanctuaire mais je reste persuadé que nous n'avions pas le choix. Nous pouvons tourner et retourner les actes passés dans tous les sens, cela ne changera rien à notre situation actuelle. Il nous faut aller de l'avant. »

Tous les chevaliers acquiescèrent.

« Si tu décides de rester à nos côtés pour retrouver Lady Une, tu es le bienvenu. Mais sache qu'à aucun moment tu ne devras utiliser les dons de Shinigami. Heero a réussi à empêcher Wing de t'abattre mais il ne pourra pas entraver les actes du dieu une seconde fois. »

« J'en suis conscient. », répondit Duo.

Une fois ce point réglé, Quatre leurs fit un rapide compte-rendu de sa discussion avec Zechs.

Un silence pesant s'installa. Chaque personne présente tenta d'accepter le fait irrémédiable qu'une centaine d'hommes avaient bel et bien été exécutés sans sommation. Comme par le passé, ils se retrouvaient confronté à une vague de violence et malgré la puissance qui les habitait, ils se battaient à nouveau contre des ombres insaisissables. Mais contrairement aux années noires qu'ils avaient dues endurer, cette fois-ci l'ombre avait un nom. Tout ce qu'il leurs restait à faire était de la traquer jusque dans son antre.

« Je vais vous laisser. », dit Wufei en se levant.

Quatre l'imita et l'accompagna jusqu'au seuil afin de lui parler plus discrètement.

« Il va avoir besoin de ton soutien. », commença le monarque. « Il a montré une force peu commune face aux tortures qu'ils lui ont infligées. Mais malgré les apparences et contrairement aux blessures qui ont pu être soignées par Sandrock, sa cécité semble l'avoir affaiblie autant physiquement que psychiquement. »

Le chevalier de l'ouest acquiesça et quitta la pièce. Il traversa les couloirs endormis du palais et se dirigea directement vers les appartements de Zechs. Mais lorsqu'il fut devant la porte de bois sombre, qui donnait accès à la chambre du soldat, Wufei hésita.

Après toutes ces semaines d'absence, il souhaitait plus que tout être auprès de son compagnon mais il se demandait si, comme le lui avait recommandé Quatre, il saurait être un appui suffisamment solide.

Inspirant profondément, Wufei frappa contre la porte en chêne. Il attendit quelques instants mais ne reçut aucune réponse. Il en déduisit donc que son ami devait s'être assoupi et c'est sans bruit qu'il abaissa la poignée et entra dans la chambre.

Contrairement à ce qu'il avait pensé, Zechs n'était pas endormi. Assis dans son lit, le dos appuyé dans les oreillers, le jeune commandant paraissait perdu dans ses pensées. Le chevalier de l'ouest s'approcha de lui et ce ne fut que lorsqu'il arriva à quelques mètres de son compagnon que ce dernier sembla se rendre compte qu'une présence avait pénétrée dans la pièce.

« Wu ? »

La voix de Zechs était encore un peu enrouée et l'appel était à peine murmuré.

« Je suis là. », répondit le jeune homme en s'asseyant sur le bord du lit.

« Je n'ai pas su me montrer à la hauteur de la mission qui m'a été confiée. », dit amèrement le soldat.

« Tu te sous-estimes. Je ne connais aucun homme qui aurait pu tenir aussi longtemps face à Lady Une. »

« Cela n'a pas suffit pour sauver mes hommes. »

« Tu n'est pas tout-puissant Zechs. Que pouvais-tu faire face à des troupes prêtes à vous accueillir. C'était un piège et aucun d'entre nous ne s'est douté un seul instant que la sorcière avait une longueur d'avance. Nous l'avons sous-estimée et le tribut à payer pour cette erreur est malheureusement des plus lourd. »

Wufei posa sa main sur celle de son compagnon. Mais à peine l'avait-il effleurée que Zechs la retira comme si ce contact l'avait brûlé.

« Désolé. », dit le soldat.

« Tu n'as pas à t'excuser. Je peux comprendre que tu nous en veuilles pour ce qui t'es arrivé. »

« Ca n'est pas le cas ! »

« Mais tu… »

« Je suis un soldat Wufei, je n'ai pas peur de me battre. Mais j'aurais préféré mourir plutôt que d'être infirme. »

« Je t'interdis de dire ça ! »

« Bon sang Wufei ! », s'exclama Zechs avec colère. « Je ne pourrais plus jamais reprendre mon poste. Je suis aveugle, AVEUGLE ! Je ne serai qu'un fardeau, un poids mort et ta pitié à mon égard n'y changera rien. »

« De la pitié ? », répéta le chevalier avec stupeur. « Crois-tu réellement que mes sentiments à ton égard ressemblent de près ou de loin à de la pitié ? »

« Si ça n'est pas encore le cas, ça viendra. Tu ne pourras rester auprès d'un homme qui n'en est plus un et je… »

Zechs ne put terminer sa phrase. Wufei posa ses mains sur les épaules du soldat et resserra sa prise avec force, lui broyant littéralement le corps.

« Jamais, tu m'entends, jamais je ne pourrais vivre sans toi ! Tu es la personne la plus forte que je connaisse. Sans toi, je n'aurais pas pu faire face à la perte de mon clan, je n'aurais pas su gérer la pression qu'engendre le titre de chevalier-dragon. »

Wufei ne desserra pas sa prise mais sa voix s'adoucit, devenant presque implorante.

« Tu as toujours été à mes côtés, tu as cru en moi même dans les moments où moi-même je perdais espoir. Dans les périodes sombres de ma vie, tu as été un véritable roc sur lequel j'ai pu m'appuyer. Je voudrais qu'à présent tu me laisses la possibilité de devenir à mon tour un soutien pour toi… un… »

Le jeune homme sembla hésiter quelques instants.

« Un compagnon à part entière. »

« Je ne pourrais plus t'épauler comme avant. »

« Tu te trompes. Ta force reste entière mais tu devras apprendre à l'utiliser d'une manière différente. Je… je ne peux pas me mettre à ta place ni comprendre exactement ce que tu endures mais je sais ce que l'on ressent lorsque tout s'effondre autour de soi. »

Wufei posa sa main sur la joue du soldat en une légère caresse.

« Malgré les obstacles il ne faut pas que tu perdes espoir en l'avenir. La vie recèle de nombreux trésors qu'il te reste encore à découvrir. »

« Je ne pourrais plus jamais voir. »

« Cela ne veut pas dire que tu doives renoncer à ton statu de combattant. Il existe certaines techniques de combat qui ne sont enseignées que dans les contrées les plus reculées de mon pays. Peu de gens y ont accès mais si tu réussis l'initiation elles pourront t'aider à compenser la perte de l'un de tes sens. »

Le soldat ne répondit pas à la proposition de son amant.

« Je ne peux pas te garantir que tu conserveras ton poste comme Commandant des armées royales mais je peux t'affirmer que si tu le souhaites tes capacités de guerrier ne seront pas perdues. »

Wufei scruta le visage de Zechs, cherchant sur ses traits une quelconque réaction. Mais malgré les minutes qui passaient, le soldat conservait son attitude impassible.

Peut-être était-ce trop tôt pour son compagnon d'entrevoir de tels changements dans sa vie ?

Peut-être lui fallait-il plus de temps pour y réfléchir ?

« Je vais te laisser y penser tranquillement. », dit le jeune homme en se levant mais à peine fut-il debout que la main de son compagnon vint maladroitement attraper son bras.

« Reste. », demanda Zechs. « S'il te plait. »

Le soldat ne voulait pas se retrouver seul. Le fait d'être plongé dans le noir le déstabilisait complètement. Mais au cœur de cette étrange nuit, il arrivait tout de même à percevoir l'aura de Wufei. Il demeurait son seul point de repère. Contrairement à ce que pensait le seigneur de l'ouest, il était déjà un soutien précieux pour Zechs. Durant sa détention, toutes les pensées du soldat n'avaient été tournées que vers une seule personne. C'est grâce au chevalier qu'il avait supporté son incarcération. Dans les moments les plus sombres, il s'était réfugié dans un monde qui lui était propre. Un univers calme, sans violence ni souffrance. Un endroit où même son amant avait fini par être présent.

Ne résistant pas à l'appel de Zechs, Wufei prit à nouveau place à ses côtés Lorsque le soldat sentit le matelas s'affaisser, il attira son compagnon contre lui et l'étreignit avec force. Son visage enfouit dans le cou du jeune seigneur, il inspira lentement ce parfum qui lui avait tant manqué. Peu à peu, Zechs sentit la chaleur de son amant l'envahir et l'envelopper dans un cocon de paix. Quelques mèches de cheveux sombres vinrent effleurer son visage, le chatouillant agréablement.

Le soldat resserra sa prise sur son compagnon, comme s'il eût soudain peur de le voir disparaître et l'abandonner dans cette nuit sans fin.

« Zechs. », murmura le jeune homme en sentant son amant frissonner.

Lentement, il s'écarta de lui sans pour autant trop s'éloigner. Wufei observa les iris opalines qui demeuraient à présent étrangement fixes. Il eut un pincement au cœur en pensant que jamais plus, son compagnon ne pourrait le voir, mais il chassa bien vite cette idée. S'il commençait à réfléchir dans ce sens, il pouvait d'ores et déjà baisser les bras.

Le seigneur de l'ouest s'avança et c'est avec une infinie douceur et un peu d'appréhension qu'il apposa ses lèvres sur celles de Zechs. Le baiser fut éphémère et à peine appuyé, car il ne voulait surtout pas le forcer à un quelconque contact. Mais à peine avait-il mis fin aux prémices de ce premier échange que son compagnon imita son geste avec, cette fois-ci, un peu plus de conviction.

La tension et le manque de l'autre pendant ces dernières semaines avaient été tels que toutes leurs sensations semblaient exacerbées. Ils s'embrassèrent lentement, avec application. Leurs mains d'abord sages se mirent peu à peu à se faire plus caressantes, plus audacieuses, cherchant toujours plus de peau, toujours plus de chaleur.

Avant qu'il n'ait pu réagir, Wufei se retrouva allongé à moitié nu sous le corps de Zechs. Leurs gestes devinrent empressés et une fièvre qu'ils avaient déjà connue par le passé s'abattit sur leurs esprits et dans leurs chairs.

Les lèvres du jeune commandant se mirent à explorer la peau de son amant, lui soutirant des gémissements de plaisir qui emplirent la pièce. C'est les sens complètement saturés, que Wufei s'abandonna sous les mains caressantes de son compagnon.

Les derniers vêtements furent abandonnés sans regret sur le sol de bois sombre, laissant comme seule parure sur leurs corps la lumière bleutée de la lune.

Leurs bouches se rejoignirent, cherchant chez l'autre le souffle qui semblait leur manquer.

Leurs corps moites se collèrent, allant et venant sur un même rythme langoureux.

Leurs gémissement se firent plaintes,

Leurs doigts s'enlacèrent,

Et toute la nuit durant, ils s'aimèrent, oubliant la guerre, la souffrance et la peur.


Allongés dans le lit, la tête posée sur le ventre de Zechs, Wufei observait les gros nuages noirs qui s'amoncelaient dans le ciel, annonçant une journée froide et orageuse. La main du jeune commandant se noyait dans la chevelure d'ébène du chevalier. Ils leur restaient encore quelques heures de libre et Wufei comptait bien les utiliser pour aborder un sujet qui lui tenait à coeur.

L'élu de Nataku se releva afin de s'asseoir en face de son amant et l'observa quelques instants en silence. Le soldat était adossé à la tête du lit, les yeux clos. Sa chevelure blonde encadrait son visage et tombait jusqu'à ses pectoraux. Ses traits étaient si détendus qu'on aurait presque pu le croire endormi.

« Zechs, je voudrais t'avouer quelque chose. »

Intrigué par cette entrée en matière, le soldat se redressa légèrement.

« Vas-y, je t'écoute. »

« Te souviens-tu de la nuit précédant ton départ ? »

« Oui très bien. »

« Avant que tu ne me quittes, tu m'as avoué que tu m'aimais. »

« Je te croyais endormi. », dit Zechs d'une voix calme.

« Je me suis réveillé peu avant que tu ne partes. », répondit Wufei avant de se faire plus hésitant. « Et je me suis montré lâche. »

« Que veux-tu dire ? »

Wufei inspira profondément.

« Je… J'avais peur. Avec les années, tu as su abattre tous les murs que j'avais érigés de part mon éducation. De l'adversaire tu es devenu l'ami, de l'ami tu es passé au confident et du confident tu t'es transformé en amant. Jusque là, j'avais encore l'impression de garder le contrôle sur mes sentiments envers toi… mais je me trompais lourdement. »

Le chevalier fit une pause avant de reprendre. Comme à son habitude, l'expression de ses sentiments restait un exercice des plus difficile pour lui.

« C'est… c'est dans ce sens que je me suis montré lâche, car pour ne pas souffrir j'ai préféré nier mon attachement à ton égard. Mais je ne veux plus avoir de regrets. »

« Je suis désolé Wu mais je ne comprends pas où tu veux en venir. »

L'élu de Nataku posa une main sur la joue de son amant.

« Je t'aime Zechs. »

« Wufei je ne veux pas que tu dises cela parce que je suis blessé et que tu te sens obligé de … »

« Ca n'est pas le cas. », l'interrompit le jeune seigneur. « Tu me connais mieux que personne, tu sais que jamais je ne te mentirais pour ce genre de chose. »

« J'en ai parfaitement conscience mais les derniers évènements peuvent avoir quelque peu obscurcis la perception de tes sentiments à mon égard. »

Wufei ne su pas très bien comment réagir. Devait-il faire preuve de calme et de diplomatie face à la remarque de son amant ou alors laisser libre cours à son indignation quant à l'esprit buté du soldat ? Après une longue lutte intérieure… qui dura environ une demi-seconde… ce fut pour la dernière option que le jeune seigneur opta.

C'est d'un geste brusque que Wufei rabattit le drap qui le recouvrait et qu'il se mit à faire les cents pas au milieu de la pièce oubliant totalement sa parfaite nudité.

« Tu n'es qu'un idiot ! », s'exclama-t-il en se plantant devant son amant.

Zechs ne pouvait peut-être pas le voir mais, par tous les dieux, il allait l'entendre !

« JE T'AIME ! Comment dois-je te le dire pour que tu comprennes que ce que je ressens pour toi n'est ni dicté par la situation, ni une amourette de jeune donzelle ! »

« Wu je ne … »

« Il n'y a pas de Wu qui tienne. Tu crois que c'est facile de t'avouer ce genre de chose. Je suis un chevalier-dragon, un Haut Seigneur de Sanc et par dessus tout un homme ! Toute ma vie on ne m'a appris qu'une seule chose : être impassible en toutes circonstances. Et toi, tu arrives, tu chamboules tout et quand j'arrive enfin à te dire ce que je ressens, tu… tu… »

Le jeune seigneur stoppa net sa dithyrambe lorsqu'il se rendit compte que Zechs… riait.

« Et en plus tu te paies ma tête. », rétorqua Wufei sur un ton de pseudo vexation.

« Pardon. », dit le soldat en retrouvant peu à peu son calme. « Je ne voulais pas te blesser. »

Avant de poursuivre ses excuses, le soldat tendit la main et tenta maladroitement de saisir le bras de son compagnon. A ce geste, toute la colère de Wufei retomba et le jeune homme s'avança pour s'asseoir près de son amant.

Dès qu'il sentit sa présence, Zechs l'attira à lui et l'embrassa lentement, essayant par ce simple baiser d'effacer ses dernières paroles.

« Je suis heureux que tu me l'ai dit. », dit-il. « Et je te prie d'excuser ma … maladresse. J'ai juste un peu de peine à réaliser que mes sentiments soient réciproques. Tu es toujours fâché ? »

« Non. », répondit Wufei. « Plus depuis que je t'ai vu sourire à nouveau. »

A ces mots, Zechs enlaça tendrement son amant et les deux hommes restèrent ainsi l'un contre l'autre, savourant simplement ces quelques minutes de paix.

« Comment as-tu fait ? », souffla le jeune commandant à l'oreille de son compagnon.

« Fais quoi ? »

« Comment as-tu fait pour devenir ma force ? »

« De la même façon que tu es devenu la mienne. », répondit calmement Wufei.


A suivre…

Réponses aux reviews

Bubul : encore merci ! Grâce à nos supers délires (Pika !) j'ai réussi à écrire la fin de ce chapitre… il ne me reste plus qu'une chose à faire… trouver un moyen de décrocher Quatre du plafond !

Syt the Evil Angel : (kitty morte de rire sur le sol)… (Duo) Mais qu'est-ce qu'elle a encore ? (Quatre) Euh rien… un truc au sujet d'un dragon d'aveugle… (kitty toujours morte de rire sur le sol)… (Wufei)boude

Mimi Yuy : c'est vrai que je ne suis pas allée de main morte sur Zechs… mais je ne suis pas la seule à martyriser ses perso… mdr. (Quatre déguisé en infirmière) Avec tout ce boulot, je vais finir par demander une augmentation !

Florinoir : tu vas finir par m'achever à force de me faire pleurer de rire à chacune de tes reviews… j'imagine trop bien Zechs se cogner dans tous les murs… mdr… décidément je ne m'en remets pas !

Kida Saille : je confirme… c'est une impression de ta part. Les chapitres ont plus ou moins tous la même longueur… mdr. Je voudrais écrire plus mais j'ai malheureusement pas le temps… gomen. Petit escargot noir repart travailler.

Kira-Sama : euh… (kitty qui regarde le sol tellement elle a honte)… ma rentrée à moi elle était en août… (kitty toute fière) Mais cette fois je suis dans les temps ! mdr

Hayko Maxwell : gomen pour le retard (kitty à plat ventre débitant plein d'excuses bidon … mdr). Cette fois je suis en avance. J'espère que tu aimeras la confrontation Zechs x Wufei.

Flo ShadowSpirit : une petite nouvelle ! Alors tout d'abord… merci d'avoir pris le temps de laisser une review. Ca m'a fait très plaisir. Je suis ravie que l'histoire te plaise et je suis sidérée que tu aies tout lu d'un coup… t'as du y passer pas mal de temps… mdr. Quant à mes tortures… et oui, je suis pas clémente avec mes personnages. Mais tu es une des rares à me dire que je suis trop méchante, en général les lecteurs trouvent plutôt que ça manque de sang… donc je peux encore en remettre une couche … non ? lol